Confession nocturne - Gellert [FINI] - Page 2



 
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Confession nocturne - Gellert [FINI]

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Belladone Raven
Belladone Raven
Âge : 28 ans
Sang : Sang-Pur
Nationalité : Anglaise
Patronus : Un corbeau
Épouvantard : Lavande recroquevillée au sol, le visage baigné de larmes, qui implore son aide, personnification de son impuissance à combattre les Forces du Mal
Reflet du Riséd : Lui même sauvant Lavande à son bras, des étincelles flamboyantes jaillissant encore de sa baguette, provenant de la bataille qu'il vient de gagner
Baguette : 25 centimètres, bois de sorbier et crin de licorne
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MessageSujet: Re: Confession nocturne - Gellert [FINI]  Confession nocturne - Gellert [FINI] - Page 2 Icon_minitimeLun 10 Fév - 16:05



Confession nocturne

« Orée de la Forêt Interdite »

Automne 1942
A peine sa théorie fumeuse exprimée à voix haute, que Belladone regretta de ne s’être pas mordu la langue. Car lui-même ne croyait pas à ce raisonnement tiré par les cheveux. Parce que c’était impossible, parce que la malheureuse jeune fille devrait déjà et depuis longtemps être morte, ensevelie sous le voile d’indifférence et de compassion craintive qui couvrait les yeux des Moldus face à ce qu’ils considéraient comme de l’hérésie pure et simple. Jamais l’émeraude délavée de ces yeux tendres n’aurait dû contempler les contours acérés des tours de Poudlard découper les cieux grisâtres des landes écossaises. Jamais le sempiternel chapeau mangé aux mites n’aurait dû coiffer la chevelure d’ébène de la malheureuse jeune fille ; jamais la sensation indescriptible d’être choisie par sa baguette n’aurait dû écarquiller ses prunelles plus vertes que l’insigne de sa maison, lorsqu’Ollivander avait fourré au creux de sa paume juvénile le formidable accessoire de bois qui deviendrait la plus fidèle alliée de son existence. Et pourtant elle était là, malheureuse mais bel et bien en vie, tourmentée mais présente, corps et âme, au cœur de ce château qui était sa place, et qui pourtant l’accueillait en paria.

Il y’avait des indices déroutants, pourtant. Grindelwald ne le traitait pas d’idiot. Même, son regard perçant et la réponse qu’il prenait soin d’apporter au questionnement de son jeune collègue semblaient une approbation à cette théorie qu’il avait lancé un peu en l’air, avec cette énergie du désespoir de celui qui n’a que cette bouée à laquelle se raccrocher, si terrible et amère fut-elle. Le mage noir, pourtant, ne faisait que lui confirmer ce qui semblait ses pires craintes concernant la pâle et morne jeune fille qui paraissait hanter le château tel un fantôme non désiré qui se tapissait dans la pierre des murs à chaque fois qu’une silhouette surgissait à un angle de couloir ; Lavande était indéniablement une enfant de Moldus, de Moldus pauvres à n’en pas douter, à la qualité de ses vêtements et fournitures scolaires qui semblaient avoir vécu plusieurs vies. En cela Belladone aurait pu aider, car il avait conservé la totalité de ses manuels scolaires avec un soin exemplaire, si bien que son ouvrage de Défense Contre les Forces du Mal paraissait flambant neuf encore, et que la reliure de celui de son élève était si décollée que les pages ne demandaient qu’à s’arracher. Le jeune homme, pourtant, s’était abstenu de cette générosité quelque peu indécente, que l’étudiante qui semblait arborer une force et une résignation farouches aurait sans doute pris comme un signe de pitié et une injure.

- Oh oui…Je me suis dit la même chose…De la campagne peut-être…Belladone eut un regard inquiet vers Grindelwald, qui ne manquait jamais de l’accuser de snobisme ou de s’enliser dans son statut de benjamin privilégié de famille au Sang-Pur… Oh, n’y voyez pas là un quelconque mépris pour la campagne simplement ce sont les…Les bruits qui courent…Les Moldus de la campagne seraient plus obtus…A vrai dire c’est plutôt logique… Ma famille vit en ville et nous passions plutôt inaperçus lors de nos rares sorties alors qu’à la campagne les Moldus semblent plus…Attentifs à ce qui leur semble étrange…A la vérité tout ceci est très théorique, je n’ai jamais eu l’occasion d’en fréquenter…Mais si ce que vous dites est tragique, je suis bien obligé d’y adhérer…Ses parents ne doivent guère s’occuper d’elle, car même en imaginant qu’ils soient nécessiteux, le fait que la jeune fille passe ses vacances scolaires ici est significatif…Je trouve tout cela tellement triste…

Belladone poussa un soupir à fendre l’âme. Les réminiscences de ses propres Noël au cœur du manoir familial, qui d’ordinaire avaient des odeurs de sapin, de dinde rôtie et de gâteaux au miel soudain lui paraissaient nauséabondes, indécentes et traîtresses, parce que la jeune Lavande en avait été privée. Distrait par ces sombres injustices qui tranchaient dans le vif son propre bonheur à lui, dont il saisissait enfin le privilège et la chance inouïe, Belladone approuvait poliment de la tête le discours de Grindelwald. Oui, il savait tout cela. Mais son regard se fit soudain plus pénétrant, ses pieds semblant revenir tout à fait sur terre pour se concentrer corps et âme à ce que le grand mage noir concluait de cette absence de contrôle de l’extraordinaire magie qui irradiait les veines de la jeune Lavande. Gellert semblait aussi avoir songé avec beaucoup de sérieux à l’éventualité d’une Lavande obscuriale, et expliquerait son exceptionnelle longévité par la force de caractère incroyable qui semblait la tenir debout. Et ô comme cela était vrai ! Ô comme le fragile Belladone aurait été terrassé, foudroyé depuis longtemps par la cruauté des autres qui avait régi la si courte et si triste vie de l’étudiante ! Il fallait donc qu’elle soit prodigieusement forte, pour assumer les coups, les brimades et les humiliations sans rien dire, alors qu’il lui aurait suffi d’un éclair de colère, d’un claquement de doigt peut-être, pour terrasser tous ces bourreaux juvéniles qui lui faisaient du mal. Et elle parvenait à n’en rien faire, parce qu’elle était tellement plus forte qu’eux qu’elle parvenait à se résigner aux maléfices et aux railleries, pourvu que sa soif inextinguible de vengeance n’éclate pas, pourvu que l’irréparable ne jaillisse pas de ces petites veines qui menaçaient d’exploser d’une colère et d’une puissance magique que sans doute personne, pas même Grindelwald, n’était en mesure d’appréhender.

- 26 ans ?? Par Merlin…Je n’avais jamais rien entendu de tel auparavant…C’est stupéfiant. Mais…Cette éventualité…Y avez-vous songé sérieusement ?

La mâchoire de Belladone se serait presque décrochée de stupéfaction. Si la connaissance des Obscurials restait aussi nébuleuse, la mortalité juvénile de ces pauvres malheureux et le monde Moldu au beau milieu duquel ils trépassaient contribuaient à l’ignorance manifeste de l’univers sorciers à leur sort. Aussi et surtout, l’indifférence, la même criminelle de tous les grands fléaux, l’indifférence assassine restait la plus grande cause de méconnaissance de ces pauvres parias qui mourraient esseulés au beau milieu de leurs bourreaux, sans jamais avoir connu les leurs.

Et c’était terriblement vrai, cette indifférence pour une cause si tragique et injuste ne ressemblait pas à Dumbledore. Elle lui ressemblait si peu en réalité que l’esprit confiant et dévoué de Belladone à l’égard de l’immense sorcier était enclin à s’imaginer la passivité d’Albus comme feinte, élaborée avec la stratégie retorse dont son intelligence exceptionnelle pouvait être capable lorsqu’il se jetait corps et âme dans les tréfonds de ces causes perdues. Le jeune homme n’était sans doute pas encore assez cynique ni assez résigné pour concevoir une réalité terrible qu’il ne parvenait pas à accepter, une réalité dans laquelle le grand, le bon Albus ne se souciait pas du destin funeste de la malheureuse Lavande.

- Je l’ignore…Je m’interroge moi aussi…Peut-être a-t-il un plan ? Quelque chose qui nous échappe ? Quoiqu’il en soit je ne tarderai pas à aller lui en parler, tout ceci est beaucoup trop grave et je dois vous admettre que cette impunité m’interpelle beaucoup…

Il y’avait quelque chose de glaçant et rassurant dans cet échange. Aussi bouleversant ce paradoxe soit-il, il y’avait là quelque chose de violent et de libérateur, une sensation de bouffée d’espoir revigorante qui insufflait un tant soit peu de courage à Belladone, parce qu’il avait un allié de taille, et parce que cette fois-ci sa fragilité et sa sensibilité exacerbées ne pourraient pas être mises en cause, à présent que son indignation était partagée par le plus grand criminel de ce siècle. Il y’avait toujours cette crainte vague, omniprésente, qui lui faisait courber l’échine face à Grindelwald, mais cette fois-ci sa tête s’était quelque peu redressée, parce qu’il était fort de leur intérêt commun, et parce qu’il ne s’agissait plus de lui désormais, mais de malheurs bien plus grands, de destins bien plus tragiques, personnifiés en ce petit visage de craie éploré et ces yeux d’émeraude, implorants mais insoumis, qui désormais s’imposaient jusqu’à son Epouvantard.

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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Confession nocturne - Gellert [FINI]  Confession nocturne - Gellert [FINI] - Page 2 Icon_minitimeLun 10 Fév - 19:49



Confession Nocturne

« WE'LL TRY TO STAY BLIND. »

Orée de la Forêt Internet, Automne 1942.

Tandis le ciel était en train de devenir aussi sombre que ce qui grandissait probablement en Lavande, Gellert baissa la tête, réellement inquiet pour l’état de sa protégée. Pourtant, il se rassurait qu’avec un encadrement adéquat et l’attention qu’elle méritait, les chances qu’elle ne périsse de son Obscurus s’amenuisaient. Le renégat s’était mis en tête de la protéger, la jeune fille étant la nouvelle personnification de sa cause, une symbolique seconde chance là où la première était morte dans l’œuf avant même que Gellert ne se lance dans sa croisade trop solitaire pour réussir. Il avait cette fois-ci un autre angle d’attaque, des alliés proches plutôt que des partisans aveugles. Raven lui faisait ouvrir sur d’autres éventualités avec ses connaissances candides et sa timidité névrosée. Son milieu privilégié lui faisait défaut et lui portait préjudice dans cette affaire mais il ne se montrait pas indifférent à cette cause. Gellert devait juste lui montrer que malgré ses piètres compétences magiques, il était aussi capable de faire évoluer les choses. Pour le mage noir, tous n’étaient pas destinés à faire de grandes choses et, en toute honnêteté, Belladone ne ferait probablement jamais parti des illustres sorciers de ce monde. Pourtant, il avait également un rôle à jouer.

Le jeune professeur était un homme de convictions, franc et droit dans sa pensée qui était on ne pouvait plus pure. Quelque part, il était à l’opposé de ce qu’était le mage noir qui avait toujours eu l’ambition de briller pour faire bouger les choses tandis que, sans aucun doute sûrement, Raven préférait sûrement effleurer les mystères de la magie en passant ses doigts sur les pages d’un épais livre au coin d’un feu chaleureux. De plus, le jeune Belladone était un homme bien trop sensible aux yeux de Grindelwald dont quelques sentiments lui aurait sûrement évité de faire des erreurs aux répercussions tonitruantes. Une de ces plus fameuses erreurs était peut-être ce qui gardait justement Dumbledore dans son bureau au sujet de Lavande. Le repenti était l’un des seuls détenteurs des secrets les plus sombres de l’illustre enseignant qui faisait preuve d’un insolite silence concernant la détresse de son étudiante. Belladone le tira une nouvelle fois de ses pensées, voulant s’assurer que ce que disait le mage noir était fondé. Au fur et à mesure des jours, oui, il finissait réellement par croire à cette hypothèse qui n’avait rien de farfelu ou de capillotracté. Seulement, il espérait au fond que tous deux se trompassent lourdement.

— Plus les jours passent, plus je constate que quelque chose semble bloquer ses pouvoirs. Si elle arrive à contrôler sa magie désormais pour des sorts rudimentaires, l’énergie qu’elle y laisse est inconsidérable. C’est tout juste si elle peut lancer une dizaine de petits sortilèges avant de s’effondrer. Si elle est bel et bien un Obscurial, alors forcer le contrôle de ses pouvoirs n’arrange pas sa condition. Elle est cependant moins dangereuse pour les autres et elle-même mais avec une telle endurance, elle sera tout autant handicapée.

Il baissa les yeux, songeant aux divers cas qu’il avait pu croiser dans sa vie. Les deux avaient été victimes de maltraitance moldue, mais est-ce que Lavande avait vécu un tel traumatisme également ? Lui demander n’était pas correct et surtout était très indécent. Il y avait peu de chances qu’elle avoue à son mentor toute l’histoire. Cependant, il n’ignorait pas qu’Albus possédait une pensine qui n’attendait qu’à être utilisée. Mais là encore, subtiliser les souvenirs de Lavande s’avérait être mission impossible. Autant lui demander directement. La Légilimancie était alors la dernière alternative possible mais la moins douce également. Il n’était pas garanti qu’elle pardonne une telle intrusion dans sa tête. Autant abandonné l’idée tout de suite, elle était totalement contre-productive. Le témoignage ou les souvenirs semblaient être la meilleure solution. Les seules et les plus simples également. Raven ramena Albus sur le tapis, ainsi que son inquiétant mutisme. Plus il repensait à l’idée qu’un Obscurus vivant en Lavande, puis il comprenait malheureusement pourquoi Dumbledore, de sa haute tour, fermait les yeux. Le souvenir de l’épouvantard en Ariana s’esquissa dans la mémoire du mage noir. Albus allait sûrement lui en vouloir pour ce qu’il allait faire, mais au point où ils en étaient tous les deux… Il ne manquait pas grand-chose pour que le directeur adjoint vienne étreindre fermement la gorge du mage noir pour le faire taire à jamais.

— En toute honnêteté, je ne pense pas qu’Albus ait de plan. Cependant, il doit penser comme nous également. Il connait Lavande depuis bien plus longtemps que nous et a sûrement d’autres informations à son sujet. En réalité, je pense qu’il a juste peur d’être confronté à quelque chose qui lui est familier. C’est peut-être égoïste de sa part, penseras-tu, mais au fond, malgré tous les torts que je pourrais lui trouver, dans ce cas-ci, je le comprends. Et je ne pense pas qu’il voudra nous aider.

Gellert fit une moue triste et soupira, conscient d’en avoir peut-être trop dit. En étant confronté à Albus deux fois par jour, il ne pouvait que constater comme le souvenir d’Ariana était encore bien douloureusement vivace. C’était un fardeau que le mage noir avait égoïstement rejeté, ne laissant son ancien amant que l’unique porteur, souffrant de cette cicatrice commune qui ne s’était jamais refermée. Chez Gellert, il l’avait cachée, oubliée, mais cet épouvantard lui avait ravivé cette douleur cuisante qu’il s’était évertué à ignorer pendant des années. Comment faire comprendre à Albus que le repenti souhaitait désormais alléger cette peine qui plombait les épaules du professeur depuis bien trop longtemps ? Ainsi que lui faire ouvrir sur le cas de Lavande qui semblait être assez similaire finalement ? Gellert était enchaîné par ses propres erreurs et se retrouvait incapable de faire le moindre geste pour aider ceux à qui il s’était étrangement attachés. Il avait mis du temps à avouer que l’affection et les sentiments n’étaient pas une tare. C’était peut-être ce qu’Azkaban lui avait appris. À moins que ce fut le fait de côtoyer quelqu’un comme Belladone.

— Je ne peux rien faire, Belladone. Albus ne voudra jamais m’écouter et quant à Lavande, je pense, en toute honnêteté, que tu sauras trouver les mots justes pour lui parler. Elle a l’air de t’apprécier.

Il sourit doucement, essayant de lui redonner confiance et posa une main amicale mais ferme sur son épaule avant de s’éloigner de l’orée de la forêt.

— Bonne soirée, Belladone, tu me diras ce qu’il en est.

Il se dirigea alors vers le château. En réalité, il ne voulait pas s’attarder non plus, voulant éviter les questions curieuses sur le passé houleux qu’il partageait avec Albus. Il espérait seulement que Lavande ne connaisse pas un sort aussi funeste que celui d’Ariana ou il ne se le pardonnerait jamais.
©️ plumyts 2016
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