I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini]



 
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I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini]

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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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MessageSujet: I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini]  I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini] Icon_minitimeLun 30 Déc - 13:22



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« PLEASE REMEMBER IT WAS MINE. »

Automne 1942.

La fraicheur commençait à recouvrir Poudlard et ses environs, posant un voile grisâtre et pâle sur la végétation qui perdait peu à peu de ses couleurs chaudes automnales. Les arbres les plus vaillants arboraient toujours leurs feuilles rouges et ors, loin des conifères, tricheurs, qui conservaient leurs sempiternelles épines vertes. Le froid écossais ne pardonnait pas et les écharpes étaient déjà de sortie quand le Soleil se cachait derrière un épais brouillard matinal et paresseux qui ne se levait parfois pas de la journée. En ce début d’après-midi d’un jour calme et de repos, Gellert ne sut trop quoi faire de son temps. Il avait fini de corriger ses copies, assidument, et avait accordé ce jour de repos à Lavande, qui en avait bien besoin. La bibliothèque étant occupée par les élèves durant cette journée, il avait cette timidité, cette pudeur qui le poussait à y rester loin, le plongeant dans un marasme las, regardant par la fenêtre d’un des couloirs, perdu dans des pensées qu’il aurait souhaité distrayantes. La monotonie et l’ennui étaient les mots d’ordre de ces journées sans animation, où il faisait trop froid pour arpenter le parc qu’il avait déjà parcouru des dizaines de fois depuis son arrivée.

Bien évidemment, il ne se plaignait pas d’être ici. La situation était bien plus préférable à la nuit éternelle d’Azkaban. Mais il devait avouer que le retour à une vie presque normale était plus difficile qu’il ne l’imaginait, même s’il ne laissait rien paraître. Pourtant, sa docilité voulait démontrer une volonté de bien faire. Pas forcément de se racheter, pour autant. Sa rédemption était inestimable et jamais il ne l’atteindrait pleinement. Il en oubliait presque les deux Aurors continuellement dans son dos, qui lui laissait certes faire sa vie, mais qui lui donnait pourtant la désagréable sensation d’être suivi et dont il ne pouvait faire abstraction. Ils n’étaient pas deux gardes, mais juste une présence impersonnelle constante derrière sa nuque. Il reprit alors sa déambulation dans le château, se disant que regarder le parc depuis la Tour d’Astronomie devait valoir le détour. Ce paysage automnal dont le manteau de l’hiver se posait délicatement dessus tandis que le Soleil commençait à baisser dans le firmament. Montant les escaliers sans rien dire, n’accordant pas non plus un regard aux élèves qu’il pouvait croiser. Certains passaient le plus loin possible de lui tandis que les plus insolents se permettaient de ricaner, influencés probablement par des parents désabusés de sa reddition.

Mais Grindelwald était dans sa bulle. Il connaissait ses raisons et ses intentions et c’était tout ce qu’il lui importait. Tout au long de sa guerre, il avait été décrié mais ces élèves n’accompliraient pas le dixième de ce qu’il avait fait et n’avait même pas le quart de sa puissance magique. Il n’avait rien à prouver à des adolescents. Aussi, il laissa les Aurors faire la police, les entendant vaguement dire qu’il était dangereux de le provoquer et qu’il pouvait y avoir des blessés. Gellert s’amusait à penser que le potentiel danger venait de ses gardes, parfois trop zélés qui, dans une envie de mieux faire que leurs collègues, laisseraient parler un peu trop vivement leur enthousiasme magique et finiraient par détruire quelque chose. La plupart était des incapables aux yeux du mage noir qui continuait à gravir ses marches sans rien dire, un léger rictus condescendant sur ses lèvres. Il était également un visage connu pour les tableaux ornant la gigantesque cage d’escaliers de Poudlard. Là encore, il sentait ses regards peints mais parfaitement indépendants de toute forme d’immobilité le suivre. Il n’avait jamais mis les pieds dans l’école de sorcellerie mais le fait d’être à ce point une célébrité ravivait son ego, lui donnant un éclat insolent au fond de ses iris dissonantes.

Il arriva finalement au sommet de la tour, l’une des plus hautes du château. C’était peut-être la deuxième ou troisième fois qu’il s’y rendait. Néanmoins, une silhouette familière de dos lui fit arrêter sa progression, l’empêchant de rejoindre le balcon afin de contempler ce qu’il était venu admirer. Dans un tel moment de calme et de paix, il aurait voulu être en présence de n’importe quel professeur, hormis celui-ci. Pour le moindre enseignant lambda, aucun mot n’aurait été prononcé. Ils auraient juste deux âmes à regarder le vide sous leurs pieds dans un silence courtois et réservé. Là, le froid allait s’abattre plus rapidement que prévu au sommet de cette tour. Gellert pouvait toujours faire demi-tour, dans une grande lâcheté plutôt que de se confronter à Albus Dumbledore dont une légère vapeur semblait s’échapper de ses mains. Il hésita quelques secondes. Peut-être que les Aurors trouveraient cela suspect de le voir tourner ainsi les talons juste après avoir aperçu Dumbledore. Mais après tout, peut-être que cette rencontre fortuite pouvait se solder par une conversation calme et banale, malgré le blizzard qui menaçait de s’abattre entre les deux hommes.

Gellert entreprit alors d’avancer. Albus savait déjà probablement que son prisonnier était déjà là. Le mage noir s’appuya alors nonchalamment sur la fraiche rambarde en fer forgé de la tour, ni trop près, ni trop loin de son gardien. Sans un mot, il regarda ce qu’il était venu voir : les reflets du Lac Noir, les feuilles rougissantes de la Forêt Interdite, les élèves qui vivaient leur vie d’adolescents dans la prairie dont le vert devenait de plus en plus délavé, rappelant les iris d’une certaine élève dont il n’était pas peu fier des progrès ces derniers jours. Les collines arrondies qui dissimulaient Poudlard se perdaient à l’horizon, se distinguant des Alpes déchirées où se trouvait Nurmengard qui devait déjà être enneigé à cette période de l’année. Cela faisait plus de quinze ans qu’il n’y avait pas mis les pieds. Il se demanda alors ce qu’il était devenu de son château : si ce n’était plus qu’un tas de ruines ou alors une sorte de mausolée pour les nostalgiques du mage noir. Peut-être qu’il pourrait y remettre les pieds, un jour, si on lui en donnait l’autorisation. Il s’autorisa alors de jeter un coup d’œil à ce qu’Albus tenait dans sa main. Le vent ayant légèrement tourné, ce dernier lui permit d’inhaler les vapeurs d’un chocolat chaud. Gellert sourit doucement. Il avait pourtant côtoyé le sorcier que durant un été mais cela ne l’étonnait guère de le voir boire un tel breuvage quand la chaleur s’échappait de la terre.

— Tu as mis quoi dedans…?

Il s’était finalement permis de briser le silence. En effet, il connaissait suffisamment son désormais collègue pour savoir qu’il ne laisserait pas sa boisson nature et qu’il avait probablement ajouté une grande quantité de sucre, quelle que soit la forme que prendrait celui-ci. La curiosité du mage noir avait finalement pris le dessus, se disant que cela pouvait potentiellement enlever cette appréhension prudente qu’il avait à l’idée de faire la conversation à Albus hors de leur rendez-vous quotidien. Peut-être que le sorcier resterait secret et n’avait aucune envie de lui parler. Peut-être lui demanderait tout simplement de partir. Mais Gellert avait un désir profond que les choses s’améliorent progressivement. Que l’hiver approchant fasse fondre cette glace entre eux.
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Albus Dumbledore
Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini]  I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini] Icon_minitimeSam 11 Jan - 19:12



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« there is no way out »

Automne 1942.

L’horizon se déchirait de flammes éparses suintant derrière les nuages qui cachaient la lente descente du soleil dans la Terre, un mélange de crème, de rose dé-séché et de lente agonie. C’était des couleurs qui changeaient tous les soirs, peut-être la seule. Sous la plus haute tour de Poudlard s’étendait un paysage écossais qui, lui, changeait imperceptiblement le long des décennies. Les arbres naissaient, grandissaient, s’effondraient à l’orée des orages et pourrissaient. Le lac se remplissait à chaque fois que le pluie tombait, et ses marées étaient commandés chaque mois par la forme de la Lune. Ainsi, subtilement mais délicatement, le paysage qu’Albus contemplait n’était jamais vraiment le même. C’était cette pensée, salvatrice, qui le poussait à venir très souvent se poser ici tant que la température restait tendre. Viendrait un moment où le plaisir de s’emmitoufler dans une large robe matelassé de sorcier, comme dans les contes pour enfants, serait une joie plus conséquente. Une nuée d’oiseaux passa dans le ciel, chantant un rythme régulier, mais annonciateur de bien grands froids. Le voyage migratoire se passait bien, aucune faiblesse dans leurs battements d’ailes : ils allaient vers le sud. Albus les regarda en sirotant son chocolat chaud à la paille. Par certains égards, son isolement l’avait fait régresser à un stade enfantin. Une qualité vu par plus d’un collègue comme amusant, et par plus d’un élève comme salvateur et rassurant.

Le Professeur Dumbledore n’était pas sans savoir que la situation était pourtant bien différente des années précédentes. Aujourd’hui, son Némésis traînait dans les couloirs comme un fantôme venu hanter ses souvenirs. C’était pourtant lui qui l’avait invité. Il pensait sincèrement que c’était une bonne idée. Après tout, combattre le feu par le feu n’avait-il pas été une de leurs lignes d’action ? S’il pouvait faire confiance en la rédemption de Grindelwald, alors assurément que son idée n’était pas mauvaise. Le sorcier frotta nonchalamment son front, poussant un long soupir. Quelques semaines avaient fini par lui prouver qu’il ne comptait pas s’enfuir du château, et qu’il se complaisait dans la profession qu’on lui avait accolé. Tout aurait pu en rester là. Mais la nostalgie, et plus encore cette impitoyable mélancolie lui brûlant les veines, d’un passé impossible à changer et un futur brumeux, s’amusait à ronger ses pensées. Là où ces petits moments de dégustation étaient autrefois des instants arrachés au présent et aux fantasmes, se retrouvaient maintenant rongé par les inquiétudes de la situation actuelle et les catastrophiques possibles qui s’y rejoignaient. Il était fatigué de devoir retrouver Grindelwald tous les soirs pour entendre la même chose : que tout se passait calmement et qu’il n’avait toujours pas trouvé le mage noir, et que non, il n’avait pas commencé à monter une armée en secret, et que non, il n’avait pas fait usage de magie. Tout ça pour le voir attendre comme une machine sur son fauteuil, à attendre le moment de rejoindre son bureau car c’était « le seul moment où les Aurors ne l’espionnaient pas ». Ces intrusions aussi insensibles de sa part le mettaient dans une rare frustration qu’il n’aimait pas ressentir.

Le sorcier avait pris l’habitude d’être seul, de se complaire dans cette solitude aussi mentale que physique, à abreuver les autres de bienveillance pour recevoir leur admiration et cette impression d’être utile à quelqu’un d’autres. C’était agréable. Il avait fini par voir le temps avancer au ralenti, comme si rien n’avait finalement d’importance. Son contact avec les élèves, les voir grandir au fur et à mesure, passer de bambin à futur espoir de la nation magique, aurait dû pourtant lui faire voir le sablier qui s’écoule… ainsi que tombe la poussière chaque années dans ceux des quatre maisons. Mais rien. Chaque scolarité d’un élève était l’équivalent d’une année qui s’écoulait, et à chaque fois que celui-ci partait, après l’avoir aidé à s’épanouir comme une fleur, c’était une nouvelle page qui se tournait. On efface les lignes et on recommence. Le constat qui, les premières années, représentaient un défi, devenait un peu plus une tendre lassitude – qui lui conférait chaque année une allure de grand-père débonnaire, avec ce sourire mystérieux et ses yeux rieurs mais silencieux. Quelque part, il ressemblait déjà aux tableaux sur les murs.

Dans cette longue contemplation du paysage, ponctué de ces tâches sombres dans ses yeux, Albus fut attristé d’entendre des pas. Ainsi quelqu’un, un élève ou un professeur, viendrait lui tenir compagnie – lui demander des conseils peut-être. Il but une gorgée de son chocolat pour se réchauffer tandis qu’un courant d’air chatouillait ses oreilles. Il ne se retourna pas, préférant attendre sagement que la personne ne se démarque du silence. Ses yeux se retinrent pourtant de monter au ciel lorsqu’il remarqua la silhouette de Grindelwald se découpant dans le coin de son regard. Parmi tout ceux qu’il pouvait avoir envie de voir, le mage noir était dans les derniers de la liste. Mais c’était la punition qu’il s’était lui-même infligé – comme il était si doué pour cela. Sans un regard, le professeur le laissa s’installer et lui poser une question sur son breuvage. Un bavardage simplet, innocent, que n’importe quel personne serait capable de tenir. Mais le passif était si violent et puissamment enfermé sous des kilomètres de catacombes enflammées que Dumbledore ignorait vraiment comment répondre. Il ignorait comment se comporter avec son ancien allié et ennemi, et ne savait pas non plus comment il voulait que ce dernier se comporte. Entre le passé qui n’était plus que souvenirs (au bout de quarante ans, était-ce encore des souvenirs ou des fantasmes hypnotisant?), ce qu’il en avait lu dans les journaux et ce qu’il voyait ici à ses côtés… tous ces Grindelwald différaient radicalement de ce qui devait être, il en était persuadé. Pourtant, il ne savait pas lui-même quel était ce fameux mage noir qui devrait être. Alors l’enseignant cherchait l’équilibre sur la corde raide :

C’est du chocolat chaud… avec du lait, de la chantilly, de la poudre de chocolat et des pépites… avec du marshmallows.

Tout en disant cela, il remuait le breuvage avec sa paille comme pour se souvenir de tout ce qu’il y avait mis. Finalement, le professeur Raven avait effectivement de qui tenir en la personne de son mentor. Il prit une gorgée et mangea un marshmallow qu’il saisit entre ses longs doigts, avant d'en reprendre un et le présenta devant Grindelwald. Il avait beau avoir une attitude décontractée, accoudée à ce rebord face au soleil couchant, la situation était des plus critiques. N’avaient-ils pas déjà eu leur rendez-vous de la journée ? A moins que l’on ne fut le week-end, c’était possible aussi. Comme dit précédemment, la notion du temps était quelque chose d’insupportablement flou, langoureusement las, et vif de son absence. Cependant, une information avait retenue son attention. Quelque chose dont les Aurors lui avaient parlé, conscients également de l’enjeu qui se tramait sous cette réunion d’anciens amants. L’existence d’une jeune fille, de l’école entière connue pour ses catastrophes, qui passait ses soirées entières sous l’égide du mage noir. Cette élève, il la connaissait évidemment…

Il paraît que tu prends bien tes marques dans l’enseignement, tu m’en vois ravi.

Comme d’habitude, le laconisme dans leurs échanges étaient symptomatiques de leur malaise. Finalement, il se mangea les lèvres et prit une profonde respiration avant de se retourner vers le mage noir :

… mais j’ai entendu dire que tu prenais une attention particulière à enseigner à la jeune Huntergrunt. Une telle préoccupation m’interroge, aurais-tu trouver l’élève que nous cherchons ?

Aucune animosité dans sa voix, où se modulait même des nuances amicales, à la manière de deux collègues parlant ensemble d’un même projet. Il était vrai que la jeune fille l’avait souvent inquiété, et avait même dépassé ses simples compétences pédagogiques. Avait-il vraiment essayé seulement ? Il y avait de quoi s’interroger en voyant son regard mort, et la haine – certes méritée – qu’elle éprouvait envers ses camarades. Dumbledore n’approuvait pas ce genre de comportement, et craignait – à raison – qu’entraîner un être aussi prompte à la vengeance était un moyen idéal d’amener sur Terre l’avènement du prochain mage noir ; celui-là même contre lequel ils devaient ensemble lutter, Grindelwald et lui.

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MessageSujet: Re: I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini]  I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini] Icon_minitimeDim 12 Jan - 10:38



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Automne 1942.

Toujours accoudé sur la rambarde qui le protégeait d’une potentielle chute dans le vide, Grindelwald admirait ces différentes teintes de couleurs si opposées dans le ciel. Alors que la voute céleste était d’ordinaire d’un azur prononcé, le temps de quelques minutes, le matin, comme le soir, elle s’embrasait quand il s’agissait de révéler ou de dissimuler son astre incandescent. Un moment splendide et pourtant qui revenait quotidiennement quand les nuages l’autorisaient. Gellert finit par baisser les yeux pour regarder les abysses sous lui, regardant la vie qui agitait le parc de Poudlard, des dizaines de mètres plus bas. C’était un instant particulier, contempler des êtres si innocents et insouciants, s’abandonnant à leurs pérégrinations juvéniles, leurs histoires sans intérêt pour la population mais représentant sûrement tout leur monde, propre à chacun. Vouloir absolument œuvrer pour les autres ne semblait, au final, être une priorité pour personne. Grindelwald s’était trompé. Il le reconnaissait, quelque part au fond de lui. Peut-être que la vengeance personnelle était, en réalité, bien plus efficace qu’une profonde transformation des codes de la société pour que des injustices ne se produisent plus. Lui et Albus auraient pu être sur le toit du monde, autrement qu’à cet instant présent.

Finalement, la voix calme et posée de son désormais collègue déchira le silence crépusculaire, répondant à la question sans grand intérêt de Gellert. La composition de son breuvage arracha un léger et discret sourire au mage noir, guère surpris de la quantité de sucreries qu’Albus avait mise dedans. Il le regarda lui proposer un marshmallow que Gellert refusa avec un poli et souriant "Non merci, c'est gentil". Ce début de conversation vint alors mourir comme toutes discussions courtoises mais sans intérêt si ce n’est pour éviter un silence pesant, créant paradoxalement un malaise plus lourd encore une fois que les voix s’éteignent. C’était une impasse. Relancer des banalités n’arrangerait rien, créant définitivement un voile impénétrable de gêne jusqu’à la fin de cette rencontre au somment des montagnes écossaises. Il respecta alors ce silence, n’ayant pas pour but premier d’importuner Albus qui était sûrement là pour avoir du calme et de la tranquillité. Toujours nonchalamment appuyé sur sa rambarde de fer forgé et le visage réchauffé par l’un des derniers rayons de soleil de la journée, Gellert ferma les yeux et profita de la brise fraiche venant balayer sa peau aussi pâle que ses cheveux fins qui se pliaient à la volonté de ladite brise.

Grindelwald se surprit à apprécier cette sensation de vide autour de lui. C’était un vide apaisant et sûrement bénéfique, ayant presque l’impression de se réveiller d’un long sommeil troublé et agité. Cela faisait peut-être des années qu’il avait préféré faire tourner son esprit dans tous les sens, calculant tous les éventualités possibles, même à Azkaban. De toute façon, entre les cris des prisonniers et ceux des Détraqueurs, ce n’était pas vraiment l’endroit propice pour désirer un peu de sérénité. Se créer une bulle mentale pour conserver un minimum de stabilité mentale et ne pas sombrer dans le gouffre que créer les gardiens de la prison requérait une certaine force physique et d’esprit. La plupart des détenus décédaient dans les premiers mois de leur détention. Cependant, la voix de Dumbledore le sortit de ses souvenirs sombres et Gellert lui accorda une oreille distraite. Ainsi, son âme sœur et son Némésis en même temps avait choisi de briser ce silence pour lancer à son tour une banalité, concernant l’intégration du mage noir. Grindelwald eut de nouveau un léger sourire, les yeux toujours clos. Il doutait réellement de la sincérité de ces paroles. Pourquoi Albus serait ravi que le mage noir soit un meilleur enseignant que prévu ?

Pourtant, Gellert choisit de ne rien dire face à cette probable hypocrisie cordiale. Il préserva ce silence, ne sachant trop si la parole de Dumbledore dissimulait une interaction prochaine ou juste une tentative vaine de briser ce silence entre eux, tels deux étrangers taciturnes devant ironiquement mais nécessairement se parler ? La première supposition fut la bonne et peu de temps après son intervention, Albus reprit la parole, abordant alors le sujet de Lavande. Le sourire de Gellert disparut, ses yeux se rouvrir pour transformer son visage en une expression grave et sérieuse. Bien évidemment que le cas de Lavande serait abordé. Bien évidemment qu’elle pouvait représenter une potentielle suspecte sur l’identité du prochain mage noir qui prendrait son trône. Gellert réfléchit studieusement à la question. Il était vrai que la jeune Serpentard avait un potentiel incroyable qui ne demandait qu’à être canalisé, contrôlé et maitrisé. Elle pourrait devenir l’une des sorcières les plus puissantes de sa génération et, ainsi, sous-entendant être l’une des plus grandes menaces de son temps, il était vrai. Regardant l’endroit où Gellert la retrouverait sûrement une fois la nuit tombée, il finit par dire :

— Objectivement ? Je ne sais pas. Peut-être. Mais si tu veux mon avis, je ne pense pas.

Il n’avait aucun intérêt à mentir à Albus. Les paroles de Lavande concernant ses camarades flottaient dans son esprit, l’image d’elle se faisant martyriser également. Puis vint à son tour l’épouvantard de Raven et la justification de ce dernier, sur ce qu’il s’était passé une nuit, entre d’autres élèves et la jeune adolescente. Il poussa alors un léger soupir triste, difficilement discernable.

— Elle a un potentiel énorme. Mais elle est également remplie de colère et de haine. La façon dont elle parle de ses camarades…

Il marqua une pause, étant simplement honnête, peut-être un peu trop. Mais il protègerait cette élève. Il en prenait la responsabilité. Il savait également qu’il n’avait rien à se reprocher, qu’il n’essayait pas de lui montrer le mauvais chemin, bien au contraire. Mais est-ce qu’Albus le croirait ?

— Elle pense qu’elle est un monstre, Albus. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose pour une enfant de cet âge. Je ne sais pas non plus depuis combien de temps elle le pense. Elle est Née-Moldue, n’est-ce pas ?

Il se tourna alors vers son désormais collègue, le regard sérieux.

— Je ne souhaite pas qu’elle emprunte un chemin qui ne la mènera que vers la désolation. Elle peut faire de grandes choses, mais la frontière entre le chaos et l’héroïsme est mince.

Il n’avait pas besoin de préciser que les deux mages présents sur cette tour en était la preuve vivante. Grindelwald, pensant être héroïque, avait semé le chaos. Dumbledore, en ayant peur de ce même chaos, était devenu un héros. Silencieusement, Gellert regarda le profil singulier du professeur de métamorphoses que cette barbe mettait en valeur selon son propre avis. Il eut un sourire triste, presque désolé et détourna le regard pour de nouveau fixer le vide.

— Pour moi, elle n’est pas le nouveau mage noir. Et je m’assurerai qu’elle ne prenne pas une voie qui pourrait porter des soupçons erronés sur elle.

Il marqua une pause et eut un sourire presque timide et gêné.

— Je lui ai dit de se concentrer sur la personne qu’elle aime au lieu de son désir de vengeance.

Quelque part, il cherchait aussi une approbation chaleureuse d’Albus, voulant que ses efforts soient visibles et notés. C’était un aveu quelque part et il se doutait que Dumbledore en tiendrait compte. Il accepterait les conseils de son collègue, sentant que son ego était, pour une fois, mis de côté totalement, se retrouvant tel un élève en apprentissage face à un tuteur sévère et strict.
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MessageSujet: Re: I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini]  I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini] Icon_minitimeLun 3 Fév - 23:49



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« there is no way out »

Automne 1942.

N’importe qui se serait posée des questions sur cette étrange élève, à l’œil fade et à la haine grandissante. Il y avait quelque chose, dans son inextricable ombre s’élevant de son maintien bancale, comme un soupir ou un souvenir qu’Albus ne pouvait approcher. Quelque chose de ces sinistres pressentiments que l’on ne peut pas expliquer mais que l’on ne peut que pleurer, attentif au moindre bruissement du vent dans les arbres, prêt à sursauter à ses murmures. Non, Albus ne pouvait approcher la jeune Huntergrunt, même s’il ne dépréciait pas la pauvre fille qu’elle était. Il la prenait en pitié, bien évidemment, et c’était bien la raison pour laquelle il restait l’un des rares professeurs à lui autoriser de la pratique au sein de son cours. Mais c’était bien tout ce qu’il pouvait faire pour elle. Il n’avait que crainte pour les ténèbres de son regard déjà trop dense, et qu’effroi pour la mélancolie de son expression si vide. Le plus insondable problème, c’était bien le pourquoi de ce ressentiment. Albus ne pouvait l’expliquer.

Peut-être était-il trop prudent, trop méfiant, aimant à jouer dans l’ombre pour se replier dans le silence si quelque chose venait à sombrer. Tout le contraire de Grindelwald, qui lui était toujours prêt à brûler les deux bouts d’une seule bougie si cela pouvait lui permettre d’atteindre ses fins. Quitte à s’en déchirer les peaux, ruisselantes de cire brouillonne. Peut-être était-ce pour cela qu’il s’était retrouvé dans l’âme de cette pauvre élève, et qu’il était capable de l’approcher comme seuls ceux possédant l’odeur de la nature et de la compassion peuvent approcher les animaux sauvages. Après tout… ne l’avait-il pas approché avec cette même confiance, lui qui traînait ses guêtres intellectuelles dans les beaux jardins de son village d’enfance, prêt à assumer sa pitoyable vie sans avenir ? Le constat le fit grincer des dents, d’une irrévocable jalousie qui lui tordait les boyaux jusqu’aux branches de ses poumons.

Quand Grindelwald refusa son offre, Albus mangea le marshmallow sans conviction. Le mage noir poursuivit en déclarant qu’il ignorait si la jeune fille pouvait être la future puissance des ténèbres. Peut-être, disait-il. Mais personnellement, il ne le pensait pas. Voilà qui n’avançait guère les plans de Dumbledore ; jusqu’où pouvait-on faire confiance au jugement de Grindelwald, après des dizaines d’années à combattre contre lui… mais après tout, ils étaient dans le même camp à présent, n’est-ce pas… ? Albus poussa un profond soupir et écouta le reste du monologue.

Un énorme potentiel. Le professeur de métamorphes haussa un sourcil ; elle était certes capable de grande chose sans pour autant garder le contrôle de ses actes, mais ne possédait pas une mémoire supérieure à la moyenne et faisait preuve d’une immense maladresse. Elle était d’ailleurs incapable d’aligner plus de trois mots et converser avec elle sur ses problèmes ne pouvait conduire qu’à une impasse. Mais le professeur Dumbledore avait bien senti cette colère – cette haine, pour reprendre les mots de son collègue – qui transpirait de leur élève comme une sueur indélébile, fluorescente dans la nuit, d’une multitude de couleurs perçantes à l’image des plantes carnivores. Mais de là à penser qu’elle était un monstre… c’était un peu trop. N’importe quel adolescent traverse des périodes difficiles qui lui font reconsidérer la valeur de sa propre existence dans le monde, mais à ce point…

Albus soupira une nouvelle fois et prit une gorgée de sa liqueur sucrée, cherchant du réconfort dans sa douceur. Il lui rappela la nature née-moldue de la jeune fille, qui n’était un secret pour personne. Et même s’il était évident que ce n’était pas sain pour une Serpentard, les choses étaient ainsi et ce n’était pas l’intervention d’Albus qui arrangerait les choses. Personne ne pouvait changer le climat de terreur qui régnait auprès de cette étrange et mystérieuse maison. Tout ce qu’il ferait, ce serait de transformer Lavande Huntergrunt publiquement en martyr… peut-être sa vie deviendrait alors un tout autre enfer.

La barrière entre l’héroïsme et le chaos… voilà une autre sombre parole qui sortait de la bouche de Grindelwald. Ce dernier était bien placé pour parler de la sorte. Il parlait également de vouloir le meilleur pour elle, que son destin ne soit pas à l’image de sa vie actuelle mais qu’elle n’en sorte que grandi, plus forte, prête à faire ces fameuses « grandes choses » pour lesquelles elle semblait être faite. Albus tourna la cuillère dans sa tasse, prit une bouchée de chantilly. La destinée, ça ne servait pas à grand-chose à part définir des cases et découper des espoirs pour qu’ils rentrent dedans. Finalement, ce n’était rien d’autre qu’un château de carte ridicule que l’on peut faire s’effondrer d’un soupir. Il n’y avait rien, strictement rien dans ce monde, qui viendrait à reconstruire le château de carte parce que quelque chose, quelque part, dans le néant glacial qui composait l’univers, avait décidé que cela devait être ainsi. Les sorciers en savaient quelque chose, eux qui pouvaient maîtriser les puissances même de la nature et des forces physiques de leur monde pour les plier à leurs volontés. C’était ainsi… mais une main pouvait venir protéger le château de carte du soupir destructeur. Si une destinée ne peut s’écrire seule, alors que veut-elle vraiment dire ?

Je vois… je pense qu’il ne faut écarter aucune possibilités. Le futur s’écrit tandis que nous la vivons, et comme tu le dis, tout est une question de voie. Est-elle véritablement le prochain mage noir, et peut-être l’as-tu trouvé à temps pour la désamorcer. Tu étais peut-être fait pour être son guide.

Tandis que lui ne pouvait s’expliquer son impassibilité. Il en avait protégé, de nombreux élèves durant sa carrière. Il était le préféré d’une majorité d’étudiants et de professeurs. Peut-être lui-même était-il fait pour la laisser fleurir dans la fange, afin que Grindelwald ici-bas puisse s’en occuper à son tour. Toute la notion de libre-arbitre était alors questionnée sous ses yeux fatigués, tandis qu’il buvait une nouvelle gorgée de chocolat chaud pour éteindre les réflexions de son esprit. Sa voix fumait d’une teinte acerbe, à la fois triste et douloureuse. La voix d’un homme blessé qui n’avait su se reconstruire sur une plaie de quarante ans. Tant de peut-être que des actes auraient pu éviter, tandis qu’accomplir ces actes en auraient fait fleurir d’autres.

Albus Dumbledore était déjà si fatigué, persuadé que le poids d’une intelligence supérieure était de pouvoir voir les choses à 360 degrés, et ce dans toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, aussi bien de jour comme de nuit. Mais cette élève était une nouvelle fois la preuve que réfléchir avait ses limites, et qu’en oubliant de passer aux actes, il oubliait de vivre le présent. Il n’avait ainsi pas une seule fois regarder Grindelwald durant tout le temps de son monologue. Il en était incapable – et plus encore depuis sa dernière phrase, qui l’avait percé en plein coeur. Comment osait-il tenir ce genre de conseil quand lui-même avait été incapable de le tenir autrefois ? Oh, bien sûr qu’il était le mieux placé pour expliquer ce qui se passait si l’on ne suivait pas ce conseil. Albus resta de marbre, but une gorgée avant d’enfouir son visage dans ses bras croisés sur la rambarde, le dos courbé. Après quelques secondes, il murmura :

D’autres auraient dû suivre ce conseil plus tôt…

Le vent portait loin, et il eut fallu être sourd pour ne pas entendre cette supplication étouffée. Si la voix était tristesse, la colère n’en restait pas moins cruellement présente. Il lui en voulait tellement, plus qu’on n’eut pu en vouloir à un être humain. Il connaissait la haine, et ne savait comment se résoudre à l’éteindre. Peut-être était-ce aussi pour cela qu’il n’était pas en mesure de conseiller la jeune Serpentard. Il soupira et redressa la tête et le reste de son corps sous la lumière du soleil couchant. Pas une trace de larmes ne traînait sur son visage bien découpé, à la barbe entretenue et la chevelure soignée. Il restait à l’image de sa réputation un symbole de marbre, brillant comme le soleil. Mais son regard était de nuit, en direction de la très longue horizon.

A mes yeux, tu fais du très bon travail. Je pense que tu es la meilleure personne pour dompter cette élève, et que vous apprenez beaucoup l’un avec l’autre en même temps. C’est bien… continue comme ça.

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« PLEASE REMEMBER IT WAS MINE. »

Automne 1942.

Gellert ne sut réellement comment Dumbledore allait prendre son aveu au sujet de Lavande. Elle pouvait très bien être le prochain mage noir, oui, même si le repenti en doutait profondément. Pourtant le cœur de l’adolescente était sombre et empli d’une violente volonté vindicative qui le rappelait la sienne, qu’il avait eu des années auparavant et qui le hantait toujours au plus profond de lui. Mais ce qui manquait à Lavande, selon Grindelwald, pour vouloir semer chaos et désolation, était une cause. Après s’être vengée de ses tortionnaires, que ferait-elle ? Rien, très probablement, à l’était actuel des choses. Le plus dur, pour le mage noir, était de ne rien inculquer à son esprit. Il avait pourtant ses convictions et ses principes mais il ne souhaitait pas l’influencer afin qu’elle ne se décide pas à reprendre les braises de son flambeau. Gellert veillait à ne laisser passer aucune étincelle pouvant raviver une flamme destructrice, attisée par un vent révolutionnaire s’offusquant de l’injustice permanente de ce monde. La vie était injuste. C’était le triste constat que pouvait faire Grindelwald du haut de sa maturité relative. Une vision quelque peu pessimiste et nihiliste mais qui évitait des problèmes à tout le monde.

Une remarque acérée de la part d’Albus ne fit pas attendre. Gellert ne réagit pas sur le moment, se contentant d’esquisser un sourire narquois même si la remarque l’avait atteinte. Son désormais collègue n’avait malheureusement pas tort. Là où le repenti s’était attendu à… À quoi s’était-il attendu ? À rien en réalité. Albus était froid et vide, résultat sûrement de quarante ans de solitude mentale. Un Détraqueur voulant lui faire un baiser ne trouverait sûrement rien à se repaître. Les deux sorciers les plus puissants de ce monde adoptaient tous deux des positions nihilistes, n’ayant plus foi en rien, se contentant de fouiller vainement dans les ruines de leur passé commun, Gellert ayant cependant l’impression d’être le seul à essayer de reconstruire quelque chose qui tenait plus ou moins debout. Mais Dumbledore était une ruine à part entière, se confondant avec les gravats de leurs rêves communs, de leurs ambitions humanistes et d’un amour presque honteux. Gellert s’était mal comporté avec Albus, il le savait, hormis le drame familial qui les avait marqués au fer rouge. Récemment encore, trop honteux d’admettre ses propres sentiments passés envers l’homme à quelques mètres de lui, il avait fait croire que leur relation avait été unilatérale. Cependant, Grindelwald ne voulait pas s’excuser, s’efforçant aveuglément de ne pas passer pour quelqu’un de faible.

Toujours appuyé sur sa rambarde en acier sombre, Gellert regarda le vide qui l’entourait, écoutant de loin cette appréciation sans âme et digne d’un bulletin trimestriel que lui faisait Albus. Il marmonna pourtant un petit « merci » simple, ne cherchant pas à en rajouter, contemplant toujours les abysses sous lui. Il fronça alors les sourcils en reconnaissant une cour, familière. Il se décala pour se mettre en face et chercha à se rappeler pourquoi cet endroit ne lui était pas indifférent. Rapidement, les réminiscences d’une vision d’un vieillard à la longue barbe blanche basculant dans le vide revinrent comme une évidence. Droit et impassible, Grindelwald regarda l’endroit où Dumbledore trouverait la mort d’ici des décennies. Est-ce que les actes du mage noir allaient empêcher ce futur tragique ? Il s’était déjà rendu pour se protéger lui-même, puis les prémonitions du futur mage noir mais également de cette funeste nuit qu’il avait sous les pieds lui mettaient le doute. Était-il réellement en train d’empêcher tout ceci en s’étant rendu ? Ou était-il en train d’accélérer le processus…? Normalement, les deux ennemis s’alliant, rien ne pourrait jamais les vaincre, pas même un prétendu mage noir encore plus terrible que l’ancien élève de Durmstrang.

Grindelwald se retrouva empli de doutes, contemplant le sol là où Dumbledore finirait sa chute mortelle. Avait-il envie de bien faire ? Était-il vraiment utile à présent, hormis pour Lavande pour qui il semblait être le seul à être suffisamment patient pour la faire recommencer encore et encore ? Et si, il était réellement en train de former le prochain mage noir, se trompant ainsi sur toute la ligne ? N’était-il pas créé quelque chose d’encore plus dangereux que lui-même, au final ? La froideur, pourtant justifiée et légitime, d’Albus n’arrangeait rien. Son encouragement sans chaleur laissait plus de doutes qu’autre chose et Gellert en vint à se questionner sur l’utilité de tout ceci. En réalité, pourquoi était-il toujours en vie ? Pourquoi Dumbledore s’infligeait-il sa présence, comme s’il avait besoin de se flageller en s’imposant la cohabitation avec celui qui avait détruit sa vie ? Il manquait un élément à Gellert pour savoir si la route qu’il avait empruntée était la bonne. Tout ce qu’il avait entreprit s’était révélé être vain jusque-là. Rien n’indiquait que Dumbledore et Grindelwald n’étaient pas en train d’entraîner le monde des sorciers dans le plus grand de chaos par cette alliance tout juste cordiale et profondément insolite et insensée ?

— Pourquoi m’avoir sorti d’Azkaban, Albus ? Tu me hais, à juste titre, pourquoi t’imposer ma présence alors ? Et ne me sors pas l’histoire du mage noir, je ne pense pas que ça vaille la peine de me subir tous les jours.

Surplombant toujours l’endroit où Albus tomberait, il ne souhaitait pourtant pas bouger pour se rapprocher de son interlocuteur. Inconsciemment, il s’imaginait peut-être faire barrière pour l’empêcher de tomber, même si les derniers instants de Dumbledore n’arriveraient pas avant plusieurs décennies.

— Pour tout avouer, je ne sais pas si ma présence ici est utile – hormis pour Lavande, certes. Tu sais ma pensée, tu sais qu’elle ne changera pas. Je ne comprendrais jamais pourquoi nous restons là, à contempler le prétendu équilibre de ce monde alors que nos enfants crient d’effroi parce qu’ils sont perçus comme des monstres auprès de leur famille, que nos pairs sont condamnés pour s’être divulgués aux Moldus alors que nous sommes objectivement plus puissants qu’eux.

Il soupira et fit une moue.

— Mais je suis vaincu. Cela n’a plus aucun intérêt. Je vais rentrer dans le moule comme les autres, en disant qu’il vaut mieux être égoïste en pensant à son petit confort plutôt que d’aider les siens à vivre dans la paix. J’ai fait des sacrifices et tu as fait les siens. Et il est vrai que la pensée commune t’a donné raison. Est-ce que je regrette…?

Il regarda sous lui une nouvelle fois, conscient que ce discours n’allait pas plaire à Albus. De toute façon, rares étaient les choses que le professeur approuvait de la part de son ancien amant. L’image des différents épouvantards lui revint en mémoire, reflet fidèle des différents conflits qui s’opéraient dans le cœur gangrené de Grindelwald. Oserait-il avouer qu’Ariana lui manquait ? Pourtant, il s’était toujours efforcé de rien montrer à son égard, tel un grand frère rejetant sa petite sœur envahissante, la considérant comme faible alors qu’il ne pouvait dénigrer le courage de cette enfant par rapport à sa condition. Oserait-il avouer que oui, l’amour entre Albus et lui avait été réciproque ? Récemment encore, il s’était efforcé de dire le contraire. Peut-être devrait-il tout simplement cesser de se mentir à lui-même. Comme il l’avait dit à Lavande, il devrait peut-être commencer à agir par rapport à l’autre, seul véritable ancre dans cette mer tumultueuse et déchirée qu’étaient ses propres sentiments qu’il s’efforçait d’essayer de contrôler. Mais il n’était pas un Dieu pouvant contrôler les éléments à sa façon. Au final, il n’était rien de plus que tristement humain. Et il s’était fourvoyé sur pas mal de choses.

— Peut-être, oui…

Réponse qui avait tardé à venir auprès de sa question qu’il avait d’abord pensé rhétorique. Il marqua une pause et finit par arracher son regard de vide vertigineux, refusant de penser que cet acte dramatique pourrait arriver. Il osa même poser ses yeux sur le profil singulier d’Albus, creusé pourtant quatre décennies et dont la barbe soignée dissimulait sûrement quelques marques du temps.

— Tu sais… Je ne veux pas que tu aies à supporter mon existence parce que tu penses que c’est pour la bonne cause. « Pour le plus grand bien », ça ne veut pas dire grand-chose au final. Si tu veux que je disparaisse, ne te prive pas.

Des paroles qu’il ne lui ressemblait pas. Peut-être était-ce ça, le résultat de quinze ans à Azkaban. En réalité, Gellert voulait réellement faire des efforts auprès d’Albus pour arranger les choses. S’il pouvait faire de grandes choses dans le chaos qu’il avait toujours connu, peut-être pouvait-il également apporter une certaine lumière, dans la paix. Sa cause, au final, était toujours légitime à ses yeux. Mais peut-être y avait-il un autre moyen de se faire entendre que la violence sourde et aveugle. L’écoute de soi et le souci de l’autre était sûrement le début d’un chemin certes accidenté mais plus lumineux. Mais Gellert était résigné à n’avoir aucun retour de la part d’Albus. Le mal était réellement profond, il en était bien conscient. Comment supporter la simple existence de celui qui avait brisé son cœur, détruit sa famille déjà en ruines et avait longuement exprimé son désir ardant de le tuer ? Mais Gellert se montrerait patient, soucieux de vouloir se racheter, quelque part, même s’il avait abandonné une partie de lui derrière lui. Quelque part, ressentant une telle dichotomie au sein même de son âme, il se disait stupidement qu’un Horcruxe pouvait peut-être arranger cette situation où il avait l’impression d’être une entité bicéphale plutôt qu’un être complet et intègre. Albus lui en avait fait la remarque d’ailleurs, mais était-il bien enclin à écouter les problèmes psychologiques et la recherche identitaire d’un criminel et d’un despote de soixante ans ?
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MessageSujet: Re: I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini]  I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini] Icon_minitimeMer 19 Fév - 22:12



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« there is no way out »

Automne 1942.

Parce qu’il faut bien commencer quelque part, des mots pour ne rien dire, des mots pour remplir. Oh, comme Albus aurait préféré rester silencieux face au soleil couchant, et laisser les impressions parler pour lui ; et pourtant, cela ne lui ressembler pas. Lors de leur première rencontre, ils passaient des journées entières à converser de ce que le monde leur avait appris, chacun de leurs côtés, et ceux jusqu’à ce que l’aube se fasse nuit et que la lune se fasse clair. Ils avaient défait leurs connaissances, comme deux pelotes de laines, jusqu’à ce que le fil ne se mêle l’un l’autre, ne formant plus qu’un. C’était une autre époque, qui n’était plus qu’un vaste fantasme chimérique, à mi-chemin entre le mythe qui n’a jamais existé, et le souvenir amer que l’on ressasse avec tristesse. L’enseignant magnanime observait le ciel se dorer des couleurs du feu, illuminant le paysage d’un immense camaïeu sanglant. Cette vue, aux côtés de son ancien allié, lui brisait le coeur. N’avaient-ils pas déjà regardé ensemble ce même ciel, plus d’une fois tandis qu’ils se cherchaient la peau, dans la hardiesse de leurs jeunes années. Quand le corps est encore frais, quand l’oeil est encore vif, et quand l’esprit ne possède pas encore assez de souvenirs pour s’y noyer. Albus regrettait ce temps, car sa vie s’y était arrêté. Quelle cruelle ironie pour l’homme ensoleillé, le guide d’un millier d’élèves depuis les premiers temps de son enseignement, de n’être finalement pas plus honnête d’un mort-vivant. L’image était cocasse, mais Albus n’avait plus envie de rire.

Et qu’ils étaient vieux à présent. Cela se voyait sur leurs visages, les rides qui se creusaient dans l’albâtre, qui jonchaient les monts et vallées d’une vie finalement bien vide. Si Dumbledore était venu en ces lieux, c’était pour fuir, pas par réels motivations pédagogiques, pas par vocation. C’était un accident. Ce n’était que par la suite qu’il avait fini par apprécier son métier, s’y voyant exceller sans effort et offrant toute son attention, tout le manque à combler au fond de son coeur, à d’innocents élèves, souvent bien maudits déjà par la vie. Il n’avait pas volé sa réputation, même s’il pesait aujourd’hui sur son esprit, depuis plus de cinq ans maintenant, l’inquiétante existence de la dangereuse Huntergrunt. La mettre sur le chemin de Grindelwald pouvait s’avérer de la plus grande salvation comme de la plus terrible malédiction. Le grincement des différentes machines astronomiques, aux petits rouages mal huilés, résonnait derrière eux ; comme ainsi le vent sifflait par dessus leurs têtes, refroidissant le chocolat chaud dans lequel Albus trouvait un maigre réconfort. Alors le mage noir posa la fâcheuse question, celle qu’il avait évité même avec le Ministère. Pourtant la rhétorique de Grindelwald fit doucement rire Albus : que sauver le monde d’un mage noir ne vaille finalement pas la peine de souffrir sa présence. Peut-être que par fierté, le sorcier s’était dit que le soumettre à son autorité lui rendrait un peu de ce que Grindelwald lui avait volé autrefois. Que malgré qu’il se fut rendu, retirant là toute vengeance possible – pour l’un comme pour l’autre, et quinze années à Azkaban, Dumbledore ne pouvait tout simplement se résoudre à tourner la page. De plus…

Mais voilà que le mage noir poursuivit son monologue, décrétant qu’il n’avait rien à faire ici, étant inutile à tous sauf à la jeune élève. Que rien ne changerait jamais ses convictions, celles pour lesquelles il avait honteusement abandonner son amant, une quarantaine d’années plus tôt. Albus faillit prendre sa tasse et faire demi-tour dans le silence le plus pesant, le plus lourd et insubmersible possible… son corps se tournait déjà aux trois-quarts en direction de l’escalier, une main sur la rambarde, l’autre tenant la tasse. Parce que le sens commun lui avait donné raison, alors assurément que c’était celui qui avait le moins perdu dans cette histoire. Une rancœur insurmontable s’élevait dans la gorge du professeur de métamorphoses, comme une bile exécrable teintée de sang… Quand, pour la première fois, quelque chose tinta différemment dans la voix de Grindelwald ; quelque chose qu’il n’avait jamais entendu de sa part. Des regrets. Albus s’immobilisa, avare de ces mots dont il attendait une suite tant espérée depuis des années – que l’on pouvait aisément qualifier de siècles. Mais ce qu’il attendait n’advint pas. A la place, le mage noir précisa qu’il ne souhaitait pas que Dumbledore ne se force à le côtoyer, et qu’il lui suffirait d’un mot pour qu’il soit renvoyé, avec toute la bonne volonté du monde, sous les cieux éternellement pluvieux des vagues de l’île-prison. Que la phrase qu’Albus avait crée dans l’effervescence de leur rencontre, porté par l’enthousiasme et la promesse d’un nouveau monde, ne valait finalement rien. La bile s’étrangla dans la gorge du professeur, qui s’empressa de combler ce vide par une longue gorgée de chocolat chaud. Mais il ne lui restait plus rien, la tasse était finie jusqu’à la chantilly. Poussant un profond soupir exténué, comme si cela avait été la goutte d’eau qui faisait déborder le vase, Albus se retourna vers la rambarde, y posa sa tasse en équilibre et étendit ses bras par-dessus le vide meurtrier sous la Tour d’Astronomie. Puis il croisa les bras sur le fer, placide et pourtant mélancolique sous le vent frimaire, apportant son lot de nuages sombres à l’horizon.

Parce que je le pouvais. Je t’ai sorti d’Azkaban parce que je suis Albus Dumbledore, et que j’en avais le pouvoir. Ne crois pas que ta présence ici me fait particulièrement souffrir. Ton souvenir a toujours été près de moi. Qu’il soit en chair et en os ne change rien.

C’était la plus pure des vérités. Toutes les notes du timbre de sa voix hurlaient une sincérité sépulcrale. Qu’il se souvenait, avoir parcouru les articles de journaux pour voir apparaître le nom de Grindelwald, toujours en grosses lettres à côté des massacres et des horreurs que ses fidèles faisaient subir dans leur sillage. l devait rester dans les placards de son bureau, un endroit caché derrière les sucreries des armoires, une étagère où s’entreposait tous les journaux l’évoquant. Parce qu’à travers ces lectures, c’était une autre de ses vies qu’il parcourait ; celle qui aurait pu être et qui n’avait pas été. Mais Albus ne regrettait pas de ne pas l’avoir suivi ; il n’était de toute façon pas en état de faire un choix, à l’époque. Gellert l’avait fait pour lui, tout simplement. Aurait-il eu la force et la trempe de devenir un monstre public « pour le plus grand bien » ? Il ne pensait pas, mais nous ne pouvons jamais connaître la véritable nature de notre coeur avant d’avoir été mis en face de nos actes. Et il avait choisi de ne pas agir. Sentant la gêne lui rongeait sa barbe aux reflets roux, après avoir été si honnête et intime dans sa réponse, Albus se décida à change de sujet :

Quant à n’être utile qu’à une seule élève, n’est-ce pas déjà assez ? Mieux vaut être capable de sauver rien qu’une vie… plutôt que d’échouer à sauver tout un peuple.

Tout revenait pourtant à sa rancœur, comme un prétexte qui se jouait d’une valse pernicieuse. Albus soupira tristement, baissant la tête pour que Gellert ne voit pas sa mine maussade. Lui avait peut-être réussi à sauver des centaines d’élèves, mais n’avait pas hésité à en envoyer un se confronter à Grindelwald. Qu’il devait avoir le bon rôle, maître de sa tour en or, à envoyer ses élèves au casse-pipe comme on jouerait au échec avec le diable. Quelques gouttes tombèrent sur sa main. Les nuages s’étaient progressivement rapprochés d’eux, c’était une pluie douce, invisible, délicate. Une orée lumineuse qui ne cachait en rien les éclats du soleil. Albus ouvrit sa paume pour en récupérer une tendre goutte qu’il transforma nonchalamment en perle. Un jeu d’enfant, songea-t-il amusé. La vie ne signifiait plus grand-chose quand on pouvait ainsi transformer le réel au gré de ses envies. Mais est-ce que la vie signifie vraiment survivre sous les contraintes de l’existence ? Alors mourir serait une délivrance.

Je ne doute pas que c’est une gentille fille, je suis content que tu t’en occupes ; avec tous les élèves que j’ai, je n’ai pas le temps de me consacrer aussi personnellement à chacun.

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MessageSujet: Re: I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini]  I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini] Icon_minitimeMer 19 Fév - 23:45



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« PLEASE REMEMBER IT WAS MINE. »

Automne 1942.

Le ciel se couvrait et le vent se rafraichissait. Une absence de chaleur qui illustrait plutôt convenablement l’ambiance entre les deux hommes, à l’opposé de cet été qui avait marqué leurs vies à jamais, gravé par un soleil de plomb. Huit semaines passées dans l’herbe jaunie par la chaleur, à refaire le monde, à voir grandir leur rêve commun, à se lier éternellement par le sang de leurs paumes. Des moments forts, encrés à jamais en eux, dans leurs cœurs et leur chair. Le vent vint alors caresser les cheveux fins et transparents de Grindelwald dont les épaules larges surplombaient Poudlard. Aurait-il été heureux s’il avait fait sa scolarité au sein de cette école ? Il aurait probablement été à Serpentard, la maison des rusés et des ambitieux avec, quelques fois, un esprit assez mutin. Serdaigle lui aurait plu également. Peut-être. Il avait toujours considéré le savoir comme une force et était loin d’être un individu dépourvu d’intelligence. Sur certains sujets. Sûrement qu’un Gryffondor de deux ans son aîné aurait attiré son regard. Il l’aurait probablement suivi le long des couloirs, l’aurait épié depuis le parc, dans la bibliothèque. Peut-être qu’il n’aurait qu’un vulgaire élève d’une autre maison pour lui.

Leur rencontre avait eu une saveur particulière. Un élément lié probablement à ce que l’on pourrait appeler le destin. Albus se retrouvait embourbé dans une famille branlante, la matriarche venant de mourir accidentellement par une fille Obscurial dont le père avait donné sa vie pour la venger. Si l’aîné avait fini sa scolarité en gravant son nom à jamais à Poudlard, son frère, lui, ne semblait pas être doté des mêmes facilités. Condamné à taire ses rêves de grandeur et de faire honneur à ses pouvoirs, Albus Dumbledore ne semblait pouvoir être sauvé par un coup du destin, qui avait pris la forme d’un jeune homme blond, au regard atypique mais dont la scolarité avait déjà pris un mauvais tournant à tel point qu’elle avait dû être avortée. Grindelwald était instable, cherchant un sens à sa vie hormis de triompher de la mort en réunissant ses reliques. Albus, par sa patience et sa bienveillance naturelle, lui avait appris à aimer. Par leurs corps enlacés sous cette chaleur estivale, il lui avait appris qu’il n’y avait pas forcément qu’un monstre en lui mais également un être humain semblable aux autres. Malheureusement, malgré cette humanité cachée, le coup du destin fut également leur perte à tous les deux.

Regardant l’horizon, refusant de regarder en bas, là où Albus finirait peut-être sa vie, les introspections que le mage noir faisait sur sa vie se retrouvaient être de plus en plus fréquentes et profondes. Gellert semblait presque être convaincu désormais d’avoir une partie de lui qui avait bon fond. En réalité, il avait toujours voulu œuvrer pour l’égalité entre tous mais il n’avait usé que de la seule méthode qu’il connaissait : la violence. Toujours. Il devait montrer qu’il était le plus fort, même quand le combat était parfaitement déloyal. Les cris d’Abelforth pendant que Grindelwald lui assénait le sortilège Doloris revenaient fréquemment lors de ses perditions mentales nocturnes. Il avait été capable d’établir des stratégies pendant des années, fermer ses émotions aux Détraqueurs quittent à se les fermer à lui-même, ressortant d’Azkaban vide et éreinté, tentant de garder une tête haute qui ne pouvait s’empêcher de baisser. Il avait échoué. Il s’était trompé aussi. Il se noyait désormais dans ses péchés sous le regard impassible d’Albus. Malgré tout, il l’avait bien mérité. Une part de lui était furieuse mais il n’avait tout simplement plus cette rage de vaincre et d’écraser ses ennemis. Peut-être qu’Azkaban avait eu raison de lui au final.

Albus finit par briser ce silence de plomb entre eux, affirmant son autorité et son influence sur le monde sorcier. Après tout, il avait fait libérer le plus dangereux criminel juste parce qu’il le désirait. La froideur du professeur dans ses propos fit pousser un profond soupir à Gellert, n’ayant pas reçu de réponse convenable à sa question. Il refusait de croire qu’Albus l’avait juste fait venir pour cette histoire de nouveau mage noir. Et pourtant, c’était bien ce qu’il semblait signifier. Que le repenti soit présent ou non, cela ne changeait rien pour l’aîné des Dumbledore. Il n’en ressentait rien, malgré ce souvenir qu’il disait conserver près de lui. Sa présence permettait-elle alors de préserver ce souvenir ? Ou Albus dissociait-il l’adolescent fraichement renvoyé de son école à l’homme au nom tristement connu et conservait ainsi sa mémoire intacte tandis que le prisonnier n’était rien de plus qu’un étranger ? Gellert avait beau faire des efforts pour se montrer prévenant à sa modeste place envers Albus mais rien ne semblait y changer. L’indifférence était tout ce qu’il récolterait probablement hormis sûrement en se livrant totalement, en s’ouvrant le ventre et exposer ses entrailles devant Dumbledore.

Albus redirigea rapidement la conversation sur Lavande, dont Gellert n’avait déjà plus envie de parler. Il n’avait pas envie d’entendre de prétendues justifications concernant sa négligence envers son élève. Seulement, le mage noir n’était pas en mesure de protester, même si l’envie lui en mordait les lèvres après une énième réplique cinglante à son encontre de la part de son interlocuteur. Le mage noir se pinça l’intérieur de la lèvre avant de soupirer profondément. Le visage plus fermé, il se tourna vers Albus, cherchant à capter ce regard parfaitement fuyant. Grindelwald n’ignorait pas qu’il l’avait dérangé dans un instant de calme et de tranquillité mais à cet instant présent, il ne ressentait aucun remord à l’avoir ainsi interrompu. Avec nonchalance, il s’appuya d’un coude sur la rambarde, croisa ses jambes et ne quitta pas Albus des yeux.

— Tu mens, Albus, tu peux très bien t’occuper d’elle.

Ne quittant pas ce regard qu’il cherchait tant à saisir, il soupira profondément, restant inerte et silencieux quelques instants. Comprenant qu’il n’arriverait pas à capter le regard électrique de son ancien amant, il quitta sa position pour se rapprocher de lui. C’était quelque chose qu’il aimait faire : réduire cet espace entre lui et son interlocuteur, obligeant celui-ci à détourner son attention sur lui. Cependant, Gellert n’avait aucun désir à se quereller avec Albus. Son regard devint fuyant.

— Je pense que c’est une Obscurial et je me doute que tu le penses aussi. Je… Je sais que ça représente. J’aimerais vraiment l’aider pour cela. J’aimerais vraiment l’aider. Pour elle.

Le dernier pronom ne faisait pas allusion à Lavande elle-même et Albus était suffisamment intelligent pour savoir à qui Gellert avait fait référence. Cependant, il n’aidait pas la jeune élève seulement pour expier sa faute. Son cas le touchait et l’envie de lui venir en aide était venue bien avant ses soupçons sur sa véritable nature. Cependant, c’était un sujet probablement encore tabou entre Albus et lui et Grindelwald n’avait aucune envie de jeter de l’huile sur le feu.

— Je t’ai vu mourir ici. Tu étais vieux et tu tombais dans le vide après un éclat vert. En toute honnêteté, je pense que c’est lié à ce fameux mage noir.

Il tourna son regard vers Albus dont il chercha une nouvelle fois à capter le regard.

— Et cela, je ne le laisserai pas arriver. Si tu gardes mon souvenir avec toi, sache que tu as toujours la lumière en moi.

Une détermination certaine et sincère avait fait vibrer sa voix grave et sérieuse. Non, il ne laisserait personne tuer Albus. Il eut alors un sourire amusé et haussa les épaules.

— Même si j’ai longtemps essayé d’éteindre cette lumière. Il fallait bien que je fasse honneur à ma réputation, non ?

Gellert se rendait bien compte que cela ne serait jamais suffisant pour redonner un peu d’expressivité sur le visage d’Albus. S’il avait toujours été très éloquent en règle générale, capable de rallier presque n’importe qui à sa cause, il perdait ses mots, à Poudlard. Face à Lavande, face à son ancien amant. Dépité par lui-même, il baissa les yeux et secoua la tête, conscient d’avoir enchaîné maladresse sur maladresse. Tristement, il regarda ces mains posées sur la rambarde qu’il désirait prendre dans ses paumes. Le cadre était idyllique après tout, malgré la pluie qui commençait à tomber drument. Gellert continua de regarder le silence, pensant à ce qu’il devait à dire à Albus, réellement. Certainement que quelques petits mots qui le démangeaient pourraient faire la différence mais non, il était incroyablement aphone, rendu muet par une fierté mal-placée ou alors, tout simplement dans l’appréhension de le réaction de son aîné.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini]  I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini] Icon_minitimeMar 25 Fév - 22:42



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« there is no way out »

Automne 1942.

S’il avait fait revenir le grand mage noir Grindelwald parmi les vivants, n’était-ce pas pour repartir du début ? Pour lui faire comprendre que le monde valait plus que vengeance et qu’ils s’aimaient encore ? Toute cette inhabituelle colère en lui ne venait-il pas du fait que son ancien amant lui ait avoué n’avoir vécu cette été que sous le masque du faussaire ? Albus n’était pas sûr de tout à fait le croire, et pourtant, jamais son coeur n’avait été aussi froid face à lui. C’était un immense gouffre qui s’étalait au devant de lui, et la lumière qu’il cherchait auparavant avec tant d’efforts, si lointaine aujourd’hui de par l’avenir obscur qui se dessinait. Il était bien loin le monde qu’il s’imaginait construire au côté de Grindelwald, pourtant à nouveau à ses côtés en cette soirée d’automne. Mais tout n’était désormais que jeu de tromperie et de silence. Dans les mots du mage noir, Albus ne pouvait plus percevoir que de la fumée suspicieuse. Que devait-il croire désormais, quand celui qu’il avait aimé plus que lui-même lui avouait avoir menti pour à nouveau faire courir des paroles mielleuses autour d’eux ? Le professeur prit une grande respiration, emplissant à plein poumon la délicieuse brise humide de cette pluie qui tombait sur la tour d’astronomie. N’était-il pas le seul à pouvoir faire face à Grindelwald, le seul qui pouvait contrôler ses pouvoirs si jamais ce dernier venait à revenir sur sa repentance ? N’était-ce pas pour ça qu’ils avaient accepté de le confier à ses bons soins ? Si Dumbledore commençait à ostraciser son ancien amant, et à le séparer de leur idyllique passé, fut-il un mensonge, ne lui préparait-il pas le plus obscur des terreaux pour mieux plonger dans les ténèbres ? Pourtant, ce n’était pas le manque d’amour qui avait précipité Gellert dans la spirale infernale du mal. Dumbledore, quarante ans auparavant, s’était senti si cruellement impuissant.

Grindelwald l’accusait de mentir au sujet de Miss Huntergrunt. Bien évidemment, il pouvait toujours le cerner sans avoir recours au moindre Legilimens. Les deux hommes se surpassaient l’un l’autre jusqu’à s’annuler. Vouloir les opposer était une stupide erreur du ministère, et Albus était bienheureux que le mage noir se soit rendu avant. Aujourd’hui, ils savouraient un coucher de soleil, toujours le même, ce dernier n’avait pas changé – contrairement à eux. Seul le paysage et leurs rides avaient transposés des calques de poussière sur les étagères. Le professeur Dumbledore soupira : oui, il mentait à propos de l’élève serpentard. Il y avait beaucoup trop de choses en jeu qu’il était incapable de tenir d’un œil parfaitement lucide et objectif. C’était visiblement le cas aussi pour Grindelwald, qui s’écarta pour regarder l’horizon, déchirant enfin son regard qu’Albus sentait planter sur lui dès le début de la conversation. Se sentir ainsi épié, le moindre de ses mouvements découpé pour être analysé sous ses yeux doubles, c’était quelque chose qui lui plaisait autrefois. Aujourd’hui, ils n’étaient plus des adolescents et ces jeux d’absences et de regards ne valaient plus le temps qu’ils perdaient à ne pas se dire les choses. Du temps qu’ils n’avaient plus. Ce ne fut pourtant pas des reproches sur l’éducation de la petite née-moldue qu’il lui fit… mais un parallèle que le professeur n’avait que trop fait dans sa tête. L’aider, pour le souvenir de cet ancien spectre qui hantait leur relation, le point d’orgue de ce qui fut la plus terrible chute de l’empire. Albus serra les dents, sa silhouette se fit plus raide, se découpant dans les rayons du soleil couchant heurtant les épaisses gouttelettes solitaires. Pouvait-il lui dire de ne pas évoquer son souvenir ? Au moins avait-il eu la décence de ne pas prononcer son nom.

Puis il poursuivit, évoquant une vision du futur où Dumbledore rencontrerait la mort du haut de cette tour. Changer de sujet était du meilleur augure pour les deux compères, mais était-ce vraiment une bonne alternative ? Albus haussa un sourcil et accepta enfin de regarder son interlocuteur. Il se surprit à le trouver toujours aussi envoûtant dans la fraîcheur automnale, la lumière rougeâtre donnant un peu de vie à son visage de marbre. Pourtant voilà qu’il parlait de sa mort à lui, tel une vérité inéluctable vu dans un cauchemar. Gellert leva les yeux vers lui et leurs regards se rencontrèrent, se frappèrent même dans un insupportable nuage de questionnements sourds. Dire qu’il allait le protéger contre les plus grandes puissances de ce monde à venir, alors qu’il avait essayé de le tuer durant les dernières années de son règne ? Comment le croire une nouvelle fois ? Comment savourer l’innocence et la sincérité d’une parole à des lieux des actes. Il y avait des siècles entre chaque paroles de Grindelwald et Albus ne savait plus ce qu’il devait croire. Puis il expliqua cette incohérence en déclarant qu’il devait faire honneur à sa réputation. Que lui répondre ?

Je ne crois pas que ce soit une stupide réputation qui t’ait fait vouloir ma mort pendant toutes ces années. Nous n’avions jamais prêté la moindre attention à notre réputation… sinon, nous n’aurions pas vécu cet été comme nous l’avons vécu. Le fait que tu es ici, aujourd’hui… peut dire beaucoup de choses. Tu es parti à la fin de l’été, et te voilà revenu au début de l’automne. Comme si ces années n’avaient pas existé.

Le surplombant du regard, mais non de la taille, à la manière qu’il le faisait quand il regardait paternellement un élève dans les yeux, Albus avait ce sourire mutin qui lui manquait tant quand il communiquait avec le mage noir. C’était pourtant si douloureux de sourire. Mais c’était de ces souffrances qui permettaient de faire avancer les choses, en supportant au fond de son coeur les secrets de la peine.

Sauver Miss Huntergrunt ne la ramènera pas, finit-il pas répondre en détournant le regard : et je ne comprends pas pourquoi tu t’évertues à agir dans l’ombre, sous-entendant de grands idéaux, alors que je suis encore là. Ariana était morte avant que tu n’arrives, tu n’as fait que précipiter sa fin. La vraie personne que tu as tué ce jour-là, qu’importe de qui fut le coup, fut moi. Tout ce que tu as fait durant toutes ces années, c’était de  t’acharner sur un fantôme.

Ô combien la vie du grand Gellert Grindelwald avait été vaine, finalement. Les mots du professeur rajoutaient une couche d’un cynisme amusé sur le destin tragique de leur amour. Finalement, Albus s’écarta de la balustrade et prenant tournant le dos à l’horizon se faisant dévorer par les nuages noires, posa sa main sur l’épaule de Gellert :

Ne me disait-on pas insaisissable, partout et nul part à la fois ? rit-il avant de poursuivre plus sérieusement : ...mais je l’ai senti également, dans l’air, la roue du destin qui s’était arrêté. Ce n’est pas seulement le fait de la prophétie, n’est-ce pas ? Nous jouons un jeu dangereux.

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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini]  I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini] Icon_minitimeMer 26 Fév - 11:29



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« PLEASE REMEMBER IT WAS MINE. »

Automne 1942.

Gellert n’ignorait pas que ses maladresses envers Albus finiraient par lui porter préjudices. Pourtant, il n’avait eu aucune envie de le nuire… depuis le début de la conversation. Il aurait été mentir de dire que le professeur n’incarnait pas les propres démons de Grindelwald, des démons qui représentaient le peu de bienveillance se débattant encore en lui et qu’il avait cherché à exorciser par-dessus tout avec la haine et la violence. Parfois encore, il souhaitait que l’aîné des Dumbledore disparaissent, l’enfermant définitivement dans ses ténèbres et n’ayant comme obstacles plus que ses remords. Cependant et indéniablement, être à Poudlard lui avait montré qu’il pouvait y avoir quelque chose de bon en lui, qui lui rappelait que la vacuité de son existence avait été impulsée par un désir de rétablir une justice qui s’était faite annihilée par la lâcheté et la peur. La peur était une arme redoutable qu’il avait lui-même utilisée mais qui s’était retournée contre lui. Ce fut la peur qui le poussa à essayer de tuer les seules reliques de sa bonté d’âme qu’Albus gardait en lui. Ce fut la peur qui le poussa à tout abandonner, alors qu’il était à son apogée et rien ne prévoyait un échec futur.

Albus avait raison, une nouvelle fois. La réputation que Grindelwald avait évoquée n’avait rien à voir avec son désir de le tuer. Tout comme le mage noir avait visé juste sur les opinions de son ancien amant sur Lavande, il avait visé juste sur les réelles motivations du repenti qui avait tenté d’attenter à sa vie jadis. Mais est-ce que Grindelwald savait lui-même pourquoi il était ici, au final ? Pour sauver sa peau, à la base. Il avait cependant agi sur un coup de tête, impulsivement, comme beaucoup de ses décisions, au final. Dès que ses émotions, qu’il s’efforçait pourtant de détruire, commençaient à l’envelopper dans leur manteau irréfléchi, le mage noir perdait tout discernement et agissait, tout simplement. Combien de vies avait-il emporté dans son cruel manque de contrôle ? Que cela-t-il paradoxal qu’un tel despote, qu’un homme capable d’échafauder des plans tordus mais efficaces se retrouve en proie avec ses propres conflits internes qui n’avaient eu pour résultat que sa chute. Et désormais, il s’enlisait dans ses ruines, ne pouvant que constater l’échec de ses vies, l’échec de ce qu’il avait pu entreprendre, ne luttant au final même pas pour garder la tête haute. Tel un souvenir, il s’effaçait.

Il n’était pas parti à la fin de l’été. Il avait fui. Il avait tourné le dos aux seules personnes qui l’avaient fait se sentir vivants depuis longtemps car vivre était au final trop douloureux. La désillusion de ses projets avec Albus qui n’aboutiraient jamais, sa colère aveugle et le décès brutal d’Ariana l’avaient convaincu d’essayer de détruire ce qu’il y avait d’humain en lui. Des erreurs, il en avait fait, comme tout le monde. Aussi brillant et puissant était-il, il n’était pas exempt de tout ce qu’il le rendait comme les autres. Même Albus devait en avoir fait. Gellert ne pouvait ignorer les quatre décennies qui avaient séparé sa fuite de son arrivée à Poudlard. Il ne pouvait croire non plus que son ancien amant désirait le penser. Les vices avaient enfoncé leurs racines trop profondément pour faire totale table rase du passé. Certes, ce pan de l’Histoire, ils ne l’avaient pas écrit ensemble et malgré cela, leurs chemins se croisaient de nouveau pour un nouveau chapitre. Malheureusement, l’encre était trop fraiche pour tout simplement oublier. Grindelwald ne voulait pas oublier. Si son combat avait été un cruel carnage de haine et de vengeance, il avait toujours eu la conviction qu’il avait été juste.

Gellert soutenait ce regard blessé d’Albus, ses iris brillantes et pourtant éteintes. Il avait toujours eu des yeux rieurs mais de quand datait la dernière fois qu’ils avaient été sincères ? Un sourire vint alors se dessiner sur les lèvres du professeur, le premier sûrement depuis que le mage noir avait foulé les pavés de Poudlard. Était-il seulement sincère ? Touché néanmoins, le visage de cire du repenti répondit instinctivement à l’éclat jovial de celui de son compère. Un sourire fier mais nullement arrogant, espiègle mais pas insolent, vint se graver dans le marbre du visage de Grindelwald, heureux de répondre à ce signe d’Albus. Cet échange le rendit légèrement nerveux, néanmoins. Il sentit son cœur qu’il pensait mort depuis longtemps s’emballer légèrement, lui faisant finalement baisser les yeux, sûrement par pudeur. Il ne manquerait plus que du sang vienne colorer son visage que toute couleur avait abandonné. Même ses cheveux avaient perdu leur teinte blonde d’antan. Comme pour se protéger, Grindelwald se referma sur lui-même. Nonchalamment adossé à la rambarde de fer, il croisa ses bras sur sa poitrine, regardant ses pieds dont ses jambes se chevauchaient, son sourire pourtant toujours sur ses lèvres.

Son sourire sembla se figer pourtant, dans la pierre blanche de sa peau, quand Albus aborda de nouveau ce sujet épineux dont ils devaient parler. Ses lèvres restèrent étirées un moment mais n’exprimaient plus rien, pétrifiées par des remords vivaces qui ressurgissaient au fur et à mesure que la terrible vérité s’échappait de la gorge de Dumbledore. Une fois de plus, il avait raison. Gellert ne pourrait le nier. Le regard perdu dans le vide, il le laissa continuer, n’ayant rien de plus à ajouter au final. Peut-être sur le nombre de victimes le jour de la mort d’Ariana. Il refusait d’ailleurs de croire que la benjamine de la famille était déjà condamnée. Il préférait croire qu’il était entièrement le fautif plutôt que d’alléger sa culpabilité. Quant à Albus, sans nul doute que sa fuite précipitée l’avait détruit. Le mage noir aussi avait été détruit, incapable de supporter ces sentiments qui l’avaient rendu humain le temps de quelques semaines, incapable également d’encaisser la réalité fatidique de la famille Dumbledore. Si Gellert avait réfléchi, il serait resté avec Albus pour veiller sur Ariana. Rien ne pressait à l’époque. Ils n’avaient pas vingt ans et lui-même n’était même pas encore majeur.

La main de Dumbledore vint alors se poser sur son épaule. Un geste que Gellert n’aurait jamais imaginé être possible quelques secondes même auparavant. Presque inquiet de recevoir un tel geste presque affectueux de la part de sa plus tragique victime, Grindelwald fronça doucement les sourcils, doutant de la sincérité de cette main. Après l’avoir regardée un instant, il releva les yeux vers son géôlier. Il ne comprenait pas où voulait en venir Albus. Lui qui semblait le détester, à juste titre, depuis des années, paraissait vouloir lui dire que tout est pardonnable. Pourtant Gellert n’avait rien fait pour se racheter. Il n’était qu’un professeur peu investi malgré une implication sérieuse. Il essayait certes d’aider Lavande car il voyait sûrement en elle un moyen de se racheter par rapport à Ariana. Il s’était pris d’affection pour Belladone sur qui, il y a des années de cela, il n’aurait même pas porté son regard anarchique sur lui. Pour Albus, il n’avait rien fait. Sa seule mission ici était de découvrir leur bourreau à tous les deux, mais plutôt que de condamner cette personne, il se mettait plutôt en tête de l’aider. Peut-être s’agissait-il vraiment de Lavande. Dans ce cas, il s’efforcerait à la détourner du chemin qu’il avait pu prendre.

— Nous avons toujours joué à un jeu dangereux. Nous avons joué aux échecs avec la vie des autres, tout simplement parce que nous le pouvions, nous étions plus forts. Tu as envoyé tes pions mourir sur ma haine. Tu as nourri le brasier qui a fini par m’immoler. Bien joué.

Il fit une moue couplé d'un sourire honnête avant que son visage ne redevienne grave. Il baissa de nouveau son regard avant de dire d’une voix plus basse :

— Je sais bien qu’elle ne reviendra pas. Si je pouvais le faire, je te la rendrais. Je refuse de croire qu’elle était condamnée et que je n’ai fait qu’accélérer le processus. C’est juste ma faute, Albus. J’ai… eu peur. J’ai eu peur car tu as aimé un mensonge, un mensonge qui s’est retourné contre moi. Je n’ai rien su gérer et…

Un profond soupir vint soulever les larges épaules du mage noir qui cherchait toujours ses mots. Peut-être que son cœur n’était pas si atrophié que cela finalement et qu’il était juste chargé par la honte et la peine, perdu simplement dans les abysses de ses erreurs.

— Je suis désolé. Pour toi, pour ta famille. C’était stupide. Nous aurions pu… Enfin nous étions jeunes, rien ne pressait. Je me suis… J’ai été stupide.

Ses sourcils se froncèrent, se rongeant nerveusement les lèvres à chaque pose, ses bras croisés écrasant le plus possible sa poitrine comme pour s’étouffer.

— Je n’ai jamais été quelqu’un de bon. Et en constatant que, peut-être, je pouvais l’être, j’ai eu peur. Oui j’ai fui. Je ne voulais pas assumer que cette douleur que j’avais provoqué chez un homme que j’aimais malgré moi, je la ressentais également. Je me serais arraché le cœur si j’avais pu. Mes erreurs, c’était de penser que le peu de bonté que j’avais était une faiblesse. J’ai essayé de l’étrangler. Je me suis détruit. Et oui, je t’ai détruit. J’ai détruit Abelforth et Ariana.

Prononcer des noms qu’il n’avait osé dire en quarante ans étrangla la fin de sa phrase dans des remords qui le dépassaient. Pourtant, il avait toujours cette fierté de ne rien laisser paraître, de ne rien montrer, malgré sa mâchoire crispée à s’en briser les dents, ses poings serrés sous ses bras croisés à s’en fracturer les phalanges. Son visage, marqué par une expression dure, comme pour marteler ce besoin d’impassibilité, envoyait ses yeux se fixer sur la pierre du sol. Finalement, il finit par dégager une de ses mains, dont le teint cireux résultait d’une utilisation peut-être trop intensive de la magie noire pendant des années, et vint prendre prudemment les doigts d’Albus sur son épaule. Un geste osé mais dont il avait besoin pour ne pas couler, loin de tous repères, son épave étant resté trop longtemps dans des abysses dont il avait besoin de sortir. Peut-être que oui, il avait besoin de cette lumière désormais par qui il avait eu tant peur d’être ébloui.

— Je suis désolé.

Il ne serrait pas les doigts fins d’Albus. Il se contentait juste de ce contact simple et doux qui le soulageait pourtant. S’il voulait retirer sa main, Gellert ne l’en empêcherait pas. Sa poitrine lui faisait stupidement mal, telle une machine qui peinait à redémarrer, son cœur battait comme s’il voulait briser cette couche de crasse haineuse que Grindelwald avait allègrement entretenue pendant des décennies. En prenant la main d’Albus, cependant, il offrait cependant à ce dernier l’opportunité de le jeter définitivement dans les abysses, achevant l’âme meurtri et repentie d’un mage noir déchu ou au contraire, d’essayer de faire de lui quelqu’un de bon.
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MessageSujet: Re: I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini]  I Wanna Steal Something [PV. Albus Dumbledore] [Fini] Icon_minitimeLun 2 Mar - 19:11



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« there is no way out »

Automne 1942.

Il ne cessait plus de pleuvoir sur les terres vertes de Poudlard, ne manquant jamais de répondre à cette réputation anglaise du pays à jamais englouti sous le voile de l’eau. Les cliquetis de la Tour d’Astronomie régnait en maître, contrepoint du son de la pluie sur les tuiles. Le tout était d’un ennui mortel, pas un oiseau ne chantait, tous s’étaient déjà caché dans les meurtrières des épais murs, dans le recoins des parapets de bières et sous le chapeau des cheminées pas encore allumées. Ce n’était que de grands mots, et la sensation de vide était multiplié par la lumière pâle et rougeâtre qui filtrait à travers le mince brouillard de pluie, le tout baignant dans une aura irréelle. Tout paraissait irréelle par ailleurs. Autant le cadre que la situation. Cette froide conversation tournant sur un versant plus doux, à l’image du printemps après l’hiver, n’était pas prévu au programme de Dumbledore. Certes, il ne faisait pas particulièrement exprès d’être froid auprès de son ancien amant. Les rancoeurs existaient, mais il le voyait faire des efforts sincères quant à sa recherche du mage noir – si tant est qu’il l’avait peut-être déjà trouvé, et des efforts en tant que professeur également. Ce n’était pas rien. Tout effort devait être récompensé. Mais devoir récompenser celui qui avait à la fois sauver et ruiner sa vie était un effort que lui-même n’était pas sûr d’être prêt à consentir. Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de ressentir une profonde mélancolique, bien trop agréable par ailleurs – comme si les souvenirs qui le hantaient prenaient cette fois-ci une teinte de vérité. Cette épaule sur laquelle il posait la main, il la sentait, elle était réelle. Cette épaule était réelle et il y avait sous ce vêtement une peau qu’il avait déjà touché. Quoiqu’il paraissait que nos cellules changent tous les sept années, ce qui faisait que cette peau qu’il imaginait là était par plusieurs fois bien différentes. Mais ce n’était pas le moment de laisser l’esprit scientiste reprendre le dessus sur le lyrique.

Les paroles de Gellert étaient véridiques, bien que crû. Si violentes qu’Albus eut un léger sourire désabusé. Bien évidemment qu’ils n’avaient usé de pions que parce qu’ils étaient assez puissant pour le faire, paradoxal par ailleurs. Le mage noir le félicita, comme quoi finalement sa méthode avait porté ses fruits – pas la sienne. Ainsi, Albus Dumbledore avait gagné la partie d’échec la plus sanglante de l’histoire contre Gellert Grindelwald, celle qu’envierait tous les meilleurs joueurs d’échecs sorciers. Les pièces bougeaient, oui, et mieux encore : elles pouvaient supplier pour leurs vies. Albus eut une moue de désapprobation ; ce n’était pas dans son bon plaisir que de jouer avec la vie des autres, la situation l’exigeait, tout simplement. Il était lui-même un individu à l’intelligence bien trop exceptionnelle pour se permettre d’être sacrifier sur le champ de bataille. C’était également un professeur, dont la science se devait d’être transmise de par son esprit naturellement pédagogique. Beaucoup d’excuses qui permettaient de réformer sa magie d’un combat aussi puérile que celui que Grindelwald avait voulu instaurer entre eux. Albus poussa un soupir, car bien que tout ceci soit tristement vrai, il y avait des façons de le dire autrement qu’avec cette insupportable nonchalance qui les plaçait tout deux sur le banc des coupables. Alors qu’Albus, bien qu’il ait eu des façons de riposter discutable, n’avait pas lancer les hostilités le premier. Si Grindelwald n’avait fait que se cacher dans un autre espace temps, alors rien de tout ceci ne se serait jamais produit. Puis, l’impensable se produisit. Les paroles du mage noir se firent hésitant, maladroit, inquiet.

Albus resta curieux quant à la marche à suivre. Devait-il pardonner au fond de son coeur ?  Car il devait bien le lui accorder : le mage noir semblait terriblement sincère. Tant mieux. Albus resta curieux quant la marche à suivre. Devait-il pardonner au fond de son cœur, car il devait le lui accorder: le mage noir semblait terriblement sincère. Tant mieux. Albus laissa de longs silences s'installer, si bien que Grindelwald reprit après chaque inspiration, chaque soupir, il n'en avait pas fini de ses pardons, expliquant o combien il était désolé. Certes, il n'en faisait pas une thèse, mais c'était plus souvent dans son laconisme qu'il était le plus clair et le plus sincère. Moins il parlait, moins il pouvait mentir. Véritable dieu charmeur, rusé et malicieux, l'enfant terrible aurait eu toutes ses couleurs à Serpentard, sans la moindre hesitation. Il serait amusant que, plus de 50 ans après la date normée d'entrée à Poudlard, Gellert puisse porter une seule fois le Choipeaux Magique. Cela ne changerait strictement rien à l'histoire, cela serait juste amusant. Parfois, Albus était curieux d'un rien, d'un détail, et se focalisait dessus jusqu'à en trouver la solution.

Merci…

Fut le seul mot qu'il fut pourtant capable de prononcer, pressant l'épaule de son ancien amant avec une sensible tendresse. Ce dernier posa ses doigts sur cette même main et son contact glacé le figea du plus profond des nervures sous sa peau. Il n'en montra pourtant rien, de cette étrange indolence qu'ont ceux dont le cerveau va si vite que les images et les pensées se brouillent, ne restant plus que l'absence. Son sourire vaporeux et mélancolique resta, mais son regard baissa, observant le néant quelque part sous le cou de Gellert. Ses yeux partaient se noyer sous la pluie, d'un brouillard qui sublimait ses yeux d'azur. Que pouvait-il dire de plus ? Les excuses de Gellert, en toute honnêteté, le rendaient légèrement vaseux. Il faudrait bien plus que cela pour le reconquérir, si c'était bien la l'esprit de Gellert. Le reconquérir pour le refaire passer sous sa bannière ? Le mage noir apprendrait à ses dépens qu'il n'était plus le gosse déphasé et en perdition d'autrefois. Les rôles s'étaient inversés, mais pas les blessures. Albus tapota d'un doigt l'épaule de Gellert et retira sa main:

Tu sais, j'étais sincère pour ta réhabilitation, tu fais un très bon travail. Nous ne serons pas trop de deux esprits comme le notre pour protéger Poudlard et les futures générations contre les menaces prochaines- je ne parle pas essentiellement de Mademoiselle Huntergrunt- . (il prit une profonde respiration et regarda la pluie sur l'horizon). Quinze ans sans ton joug... et j'ai ressenti une différence au château. Pendant tes années de sévices, j'ai entraîné des générations d'enfant avec bienveillance mais sérieux, pour qu'ils te survivent s'ils devaient te croiser. Ce n'était pas des pions. J'aime profondément mes élèves, leurs innocences et leurs espoirs pour un avenir meilleur. Tous nous ressemblent un peu à leur âge. En devenant professeur, tu te rends compte que tu ne valais ni mieux ni moins qu'un autre... Mais que tu n'étais qu'un gosse. Cela t'apprends la modestie, l'humilité...


Son regard mutin vint se planter dans les yeux sombres de Grindelwald.

 J'ai appris que l'amour était la plus puissante des magies. En cela, si nos chemins avaient du se croiser... Comme cela aurait dû... Moi détruisant le pacte de sang et devant finalement te confronter... Tu aurais perdu. Car tu serais rester plus faible que moi. Oui, Gellert... je t'aurai vaincu, et je t'aurai moi même mis les menottes pour Azkaban, par amour pour toi.

Son sourire n'avait plus cette ombre mélancolique, mais était devenu irrésolument triste. La peine transpirait de sa voix. Ses yeux, deux fentes d'un bleu brillant, mutin, ne manquait que d'une paire de lunettes en croissant de lune pour parfaire un tableau du ciel. Il paraissait déjà si vieux. Puis son sourire eut un rictus amusé, ne croyant pas à ce qu'il disait lui même. Jetant un coup d'œil à sa tasse de chocolat chaud, Albus haussa les épaules en souriant et commença à se diriger vers l'escalier de la Tour.

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