What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI]



 
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal


Partagez

What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
Admin
Âge : 59 ans
Sang : Sang-Mêlé
Nationalité : Austro-Hongrois
Patronus : Phénix
Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli
Reflet du Riséd : Albus Dumbledore
Baguette : Aucune, confisquée par le Ministère
Avatar : Johnny Depp
Messages : 897
Double-Compte : Darragh O'Sadhbh et Morgan DeWitt
Date d'inscription : 14/02/2019
Âge IRL : 27

What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Empty
MessageSujet: What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI]  What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Icon_minitimeMar 30 Juin - 14:00



What's Next

« I'M YOUR FRIEND AND I'M YOUR SHAME »

Automne 1942.

Moins d’une semaine s’était écoulée depuis l’incident du couloir, ce qui avait laissé le temps à Grindelwald de faire quelque chose qui n’avait d’ordinaire pas l’habitude d’effectuer : se remettre en question. Son coup de sang envers Belladone et Lavande les avait terrorisés tous les deux. Si le professeur de Défense Contre les Forces du Mal commençait à bien le connaître et ne lui tenait pas tellement rigueur, c’était autre chose qu’il avait vu dans le regard de la jeune élève de Serpentard. Son regard, sûrement aussi meurtrier que celui d’un Basilic et emplit d’une colère sans nom, avait dû lui planter des dagues amères dans son cœur. Oui, il avait laissé parler sa frustration de voir une telle erreur de la part de sa protégée. C’était la deuxième fois qu’il plaçait autant de ses propres espoirs en quelqu’un d’autre que lui et il ne voulait pas ressentir la même douleur que des années plus tôt. Malgré le contexte sensiblement différent, il y avait de ces choses qui devaient rester au passé et cicatriser. Sa colère difficilement contrôlable devait rester derrière lui, désormais. Et pour l’heure, il avait faire quelque chose qu’il n’avait que très rarement fait dans sa vie.

Dans un premier temps, il devait retrouver Lavande. Vu l’heure avancée de la journée de repos des élèves, elle devait probablement trainer au niveau de la bibliothèque. La météo ne se prêtait pas une promenade dans le parc, la pluie battante d’Écosse battant les carreaux et vitraux de l’imposant château. Il était donc probable qu’elle soit en train de réviser ses cours. Elle était studieuse quand il s’agissait de la théorie pure. À la même manière que Belladone, d’une certaine façon. Quand il ouvrit les battants de l’entrée à la bibliothèque, les quelques discrets chuchotements s’arrêtèrent instantanément en le voyant rentrer. Sa présence dans un tel lieu « public » mettait toujours les élèves mal à l’aise, à moins que ce ne fut la présence des Aurors qu’il ne remarquait même plus dans son dos. Il soupira doucement et ignora les quelques colifichets que certains élèves de Serpentard commençaient à se marmonner entre eux. Au bout de quelques secondes, les chuchotements si caractéristiques de ce lieu remplirent de savoir vint couvrir le silence. Gellert, lui, continua d’avancer entre les rayons, cherchant sa protégée de son regard asymétrique. Finalement, il finit par la trouver, plongée dans un livre, dans un recoin de la salle, à côté d’une fenêtre battue par la pluie.

Le mage noir s’arrêta un instant et la regarda quelques secondes. Il serait mentir de dire qu’il était parfaitement à l’aise et détendu au vu de ce qu’il allait faire. Sa gorge était légèrement nouée, une partie de lui s’indignant de bafouer ainsi son ego. Pourtant, il ne s’agissait que de trois pauvres mots honnêtes que Lavande avait besoin d’entendre. Elle lui en voulait certainement de l’avoir abandonnée ainsi, elle qui s’était tant ouverte lui, qui avait osé la prendre dans ses bras de gratitude pour son temps et sa patience. Il avait été trop exigeant avec elle. Il ne voulait que sa réussite mais en avait oublié son cœur derrière, comme d’ordinaire. Il commençait doucement à comprendre que les autres étaient tous beaucoup plus sensibles émotionnellement que lui qui n’était rien de plus qu’une vindicative enveloppe de chair pâle et froide. Il inspira alors profondément, ses mains immuablement liées dans son dos, et s’approcha de Lavande de son pas lourd mais assuré et silencieux. Son ombre large vint masquer brièvement le livre de la jeune élève avant que Gellert ne fasse le choix de s’asseoir directement devant elle. Il ne dit rien sur le moment.

En réalité, il craignait qu’elle ne l’évite et choisisse de se déporter ailleurs, faisant bien comprendre au mage noir qu’elle ne voulait pas lui parler. Elle pouvait tout aussi bien l’ignorer. Des situations quelque peu inédites pour le mage noir que qui ne laissait absolument personne indifférent. Si on ne le regardait que rarement dans les yeux, c’était par crainte et non par dédain. Il savait pourtant que Lavande pouvait être assez effrontée pour lui tourner le dos ou se muer dans un silence de plomb. Il se doutait que ses années difficiles à Poudlard l’avaient entrainée à ce genre de situation où elle s’enfermait dans une bulle où rien ni personne n’existait plus. Pourtant, il avait quand même l’espoir qu’elle ne le laisse pas seul dans ce risque qu’il prenait, cet écart de conduite pour un criminel tel que lui. Ce n’était pas une parole anodine qu’il allait prononcer et rares étaient les gestes que Grindelwald regrettait réellement. Ses mains jointes sur ses cuisses, le dos vaguement appuyé sur le dossier de son banc, il se tenait droit et formellement, preuve de la sincérité simple de ses dires. Ainsi, d’une voix légèrement rauque, étranglé sans nul doute par sa fierté qu’il bafouait, il dit :

— Je suis désolé.

Il laissa planer ses mots quelques secondes, évitant de regarder Lavande, se concentrant plutôt sur les goutes d’eau sur les carreaux qui finissaient leur course sur le cadre en bois de la fenêtre. Il ne pouvait rester sur cela. Bien que cela soit assez exceptionnel d’entendre Gellert Grindelwald s’excuser, il fallait accompagner ces excuses par des explications justifiées, refusant de les laisser flotter dans l’air au milieu des livres qui se rangeaient tout seul, voletant au milieu des rayons pour retrouver leur place.

— Je me suis emporté, l’autre jour.

Cette performance était bien médiocre. Mais son expérience dans cette discipline qu’était les relations humaines l’était tout en autant. Il fit une moue. Manipuler les gens en leur disant ce qu’ils voulaient entendre étaient au final beaucoup plus simple que de s’ouvrir. Peut-être aurait-il dû boire une bouteille d’hydromel, même si Albus aurait désapprouvé et qu’il ne faisait que parler à une élève qui avait quarante-trois ans de moins que lui. Cependant, il était incapable de trouver quoi d’autres à ajouter. Très insatisfait de lui-même, il posa une main sur la table et se pencha légèrement vers elle. D’une voix moins forte, comme pour ne pas se faire entendre de sa propre fierté blessée, il ajouta :

— Je n’ai pas été juste avec toi. Si tu veux, on pourrait reprendre les cours, le soir. Si tu veux.

Il tenta un léger sourire, peu assuré néanmoins mais qu’il voulait sincère, essayant par la même occasion de croiser son regard vert pâle. Au loin, l'orage tonna.
©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Lavande Huntergrunt
Lavande Huntergrunt
Âge : 17 ans.
Sang : Née-Moldue.
Nationalité : Anglaise.
Patronus : Une hyène.
Épouvantard : Un Obscurus.
Reflet du Riséd : Elle n'y voit rien, pas même son propre reflet.
Baguette : Branche de hêtre entrelacé, sauvage et inflexible, 24 cm, ventricule de coeur de dragon.
Avatar : Felicity Jones
Messages : 291
Double-Compte : Anthelme de Musset
Date d'inscription : 22/07/2019

What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Empty
MessageSujet: Re: What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI]  What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Icon_minitimeJeu 6 Aoû - 21:20



What's Next

« la fin d'une mascarade de cinq ans »

Automne 1942.

Retour à la normal. Depuis combien de temps n’avait-elle plus pratiqué de magie ? Depuis cet accident malheureux, ce contrôle que la panique et la rancœur lui avaient faite perdre. Un sort des plus simples qui s’était révélé gravissime, et qui aurait pu tuer, si l’agresseur n’avait pas eu une honteuse chance. Lavande s’était tenue à carreaux, prenant grand soin à ne plus pointer le bout de sa baguette. S’était à peine si elle ne la gardait à la hanche que par habitude. Son poids la rassurait quand elle marchait dans les couloirs, guettant davantage les mauvaises rencontres. Néanmoins, il lui semblait que les regards en coins se faisaient plus discrets, et les quolibets moins soutenus, moins acharnés. Entre autres termes, la née-moldue avait gagné une certaine paix – qui ne durerait certainement qu’un temps, mais qui faisait un bien fou. Aussi prenait-elle le temps de se reposer, des vacances finalement bien mérités après des semaines nocturnes à s’épuiser jusqu’au sang durant les cours de Grindelwald. Elle avait honte de se l’avouer, mais les premiers jours, cela lui avait fait du bien. Le tout couplé avec la paix relative que lui fichait ses camarades, l’élève avait pu refaire ses nuits. Elle avait toujours le teint pâle et verdâtre de sa nature mélancolique, mais son regard se trouvait plus frais, moins vaporeux. Son ventre ne lui faisait plus souffrir le martyr au coucher du soleil, au moment de trouver le sommeil quand la lune se faisait haute à sa fenêtre. La jeune fille pouvait s’allonger, prendre son oreiller dans ses bras et retrouver ses doux songes ; jusqu’à ce que Merlin ne vienne s’asseoir sur ses hanches ou à côté de sa tête. Elle repensait à ses heures en compagnie du professeur Raven, de la bienveillance qu’il avait fait peur envers elle, apaisant sa peine et ses douleurs. S’il n’avait pas été là, dieu seul savait dans quel état la née-moldue se serait retrouvée, seule avec elle-même, ignorée de tous, même plus assez méprisée pour se rappeler qu’elle existait.

Au milieu de cette étrange situation en demi-teinte, où Lavande se retrouvait bercée par l’amour fou qu’elle éprouvait pour son professeur de défense contre les forces du mal, où ses camarades lui jetaient de silencieux regards noirs sans s’attarder sur elle, où elle ne travaillait plus sa magie… ses cours particuliers avec Grindelwald lui manquaient. C’était plus fort qu’elle. Après quelques jours, une fois que son corps se remit des efforts dépensés durant ces semaines, son ventre se remit à gargouiller d’une multitude d’étincelles sourdes. La magie lui manquait. Se restreindre à nouveau, après avoir goûter à la joie de savoir faire un simple Wingardium Leviosa… cette douleur était incroyablement pénible. C’était avoir eu l’autorisation de tremper ses lèvres dans le nectar des dieux, une deuxième fois, pour finalement vous le retirer avec un sadisme non dissimulée. Ses effluves chatoyants restent, imperméables. Les images, vivifiantes comme au premier jour. Quand tout partout autour de vous hurlait de cette énergie vitale. Lavande avait pu tendre les bras vers cette source inépuisable dans son corps, celle qui grattait à la porte pour sortir. Son contact avait été électrifiant, épuisant, terrifiant, asphyxiant même… mais la satisfaction, le plaisir qu’elle en avait recueilli valait bien tous les sacrifices de la terre. Pouvoir s’adonner à la magie lui donnait l’impression d’être enfin elle-même, plus qu’elle n’avait jamais pu être. La jeune fille se retrouvait pleine, entière et saine, quand elle était armée de sa baguette. La née-moldue devenait véritablement sorcière, était-ce alors son destin ? Quand elle y songeait, Lavande soupirait profondément, inscrivant une épaisse buée sur la fenêtre de la bibliothèque auquel elle était accoudée, un livre ouvert devant elle, le moins ennuyeux de première année qu’elle ait pu trouvé. Ce n’était pas un problème de théorie. C’était un problème de prononciation, et elle savait que le seul moyen d’y remédier était de prononcer les mots. Mais elle ne avait peur, aussi s’était-elle fait une série de répétition mentale. Sur l’une des pages du bouquin se trouvait un parchemin où était listé tous les sortilèges contenus dans le bouquin.

L’élève ignorait si ce qu’elle faisait était utile. Peut-être que non. Après tout, rien ne remplaçait la diction, le fait de moduler les lèvres et la langue pour produire le bon son, à la bonne tonalité. Elle continua donc de travailler, jusqu’à ce qu’une ombre se plaça au-dessus d’elle… sa première pensée fut que ses persécuteurs s’étaient décidés à revenir à la charge. Lavande prit une profonde respiration et attendit que le couperet ne vienne… mais ce fut à la place Gellert Grindelwald qui s’installa en face d’elle, glaçant son sang au passage. Elle s’était attendue à tout sauf à lui. Son regard avait été si violent, si teinté d’une cruelle déception, qu’elle s’était sentie assassinée sur place. Elle lui avait fait honte, n’avait même pas été capable de faire l’un des sorts les plus simples, sur une faute de prononciation. Elle avait vu le mépris dans son regard, plus violent que dans celui de tous ses camarades. Un regard qui ne disait pas qu’elle n’était qu’un monstre, mais un regard disant qu’elle n’en valait finalement même pas l’appellation. Un regard glacé qui lui avait rappelé le pire souvenir de son enfance, de la dernière fois qu’elle eut déçu un homme. Un œil qui disait que même si elle faisait de son mieux, cela ne serait jamais assez. Elle ignorait la raison de sa présence ici : venait-il une fois de plus lui faire une remontrance ? Lui déclarer qu’ils allaient reprendre les cours, de manière plus dures, plus intensives, qui sait jusqu’à en voir le soleil se lever ? Un étrange silence s’installa entre eux, chacun jaugeant l’autre sans savoir quoi dire en premier. Mais Lavande n’allait certainement pas parler la première… pourtant, ce qui vint par la suite lui fit perdre absolument tous ses moyens.

« Je suis désolé. » Des mots qu’elle n’avait que trop rarement entendu. Lavande fut incapable de lever la tête, baissant immédiatement les yeux vers son stupide livre de première année. Lui non plus, ne la regardait pas. Il prononçait ces mots d’un air qui se voulait sincère, mais qui était inextricablement détaché, par fierté. Tout en précisant qu’il s’était emporté. Lavande se demandait ce que ces mots voulaient dire. Même sans baguette, le mage noir aurait pu l’atomiser d’une seule pensée… elle s’estimait s’en être tirée à bon compte. Au moins était-elle encore en vie pour ressasser son erreur. Sa gorge déglutit, luttant contre le sentiment qui envahissait les espaces creux de son organisme. Lutter parce qu’elle était au beau milieu d’une bibliothèque, et qu’elle en voulait pas faire profiter toute la pièce. Lutter aussi parce qu’elle ne voulait pas faire davantage honte au célèbre Grindelwald qui venait lui avouer ses excuses. Pendant ce temps, le mage déclara qu’ils reprendraient les cours dès ce soir si elle le désirait. En entendant ces phrases, Lavande détourna également son regard vers la fenêtre et la pluie diluvienne qui coulait sur sa vitre, si reposant, si agréable. Se faisant, elle remarqua qu’il était en train d’essayer de sourire. Son émotion se fit alors encore plus forte. Cachant le bas de son visage du regard de sa main, la jeune fille se réinstalla dans son siège et resta silencieuse. Que dire, que faire ? Il revenait vers elle, comment était-ce possible ? Si habituée à ne pas faire de bruit qu’elle était, Lavande ne se rendit même pas compte des larmes qui envahissaient son regard qui coulaient sur ses joues. Mais ce n’était pas des larmes de tristesse, pas véritablement. C’était des larmes de joie mélancolique. Elle repensait à son père qui n’était jamais revenu, à sa mère qui ne s’était jamais excusé. Qu’était-ce que ce sentiment qui la rongeait à l’instant ? Elle était incapable d’y mettre la moindre définition. Posant sa tempe contre la vitre glacée, elle sourit péniblement :

Merci… merci….

Et renifla. C’était la partie la plus difficile de pleurer sans faire le moindre bruit. Elle se redressa pour essuyer son visage avec sa manche et continua, n’osant lever son regard :

Vous… vous n’étiez pas obligé, vous auriez pu me laisser… après tout, mon erreur était impardonnablement stupide et je… je vous ai fait honte, je… je… je ne pensais pas que vous reviendriez… je pensais que… tout était encore une fois fini… …. mais ce serait avec joie que nous pourrions reprendre les cours ce soir.

Grattant nerveusement les pages du livre qu’elle avait en face d’elle, Lavande prit la liste préalablement notée et la glissa timidement vers son mentor :

Voilà la liste de tous les sortilèges de première année qui sont répertoriés dans tous les livres du programme, dans toutes les matières. J’ai fait une croix pour ceux que nous avons déjà travaillé…

Bien moins franche et enthousiaste qu'au départ, bien qu'heureuse de reprendre, la jeune fille ne pouvait juste faire comme si de rien n'était. C'était comme si quelque chose s'était brisé entre eux. Une confiance étiolée, l'élève ne faisant plus que craindre de lui faire une nouvelle fois défaut. Comment retrouver cette amitié ? Ils semblaient se comprendre... mais l'impétueuse Lavande semblait inreconnaissable de plate révérence, soumise à l'autorité, non pas avec habitude et lassitude mais avec une inquiétude tangible. C'était l'image d'un père devant elle, qui non seulement était parti, mais revenait, et en Lavande grandissait déjà la peur de le revoir la fuir pour sa nullité et... tout simplement l'entièreté de son existence. Mais tous ces sentiments, elle ne parvenait à y mettre de nom.
©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
Admin
Âge : 59 ans
Sang : Sang-Mêlé
Nationalité : Austro-Hongrois
Patronus : Phénix
Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli
Reflet du Riséd : Albus Dumbledore
Baguette : Aucune, confisquée par le Ministère
Avatar : Johnny Depp
Messages : 897
Double-Compte : Darragh O'Sadhbh et Morgan DeWitt
Date d'inscription : 14/02/2019
Âge IRL : 27

What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Empty
MessageSujet: Re: What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI]  What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Icon_minitimeVen 7 Aoû - 10:43



What's Next

« I'M YOUR FRIEND AND I'M YOUR SHAME »

Automne 1942.

Les quelques paroles de Grindelwald avaient visiblement touché la jeune Lavande. Le mage noir avait encore du mal à se rendre compte du mal qu’il pouvait faire qui n’était pas dû à ses puissants sortilèges. Il avait été déçu, il était vrai, mais il n’aurait jamais imaginé que sa déception ait pu générer une telle détresse chez l’élève de Serpentard. Il savait déjà que l’existence de sa protégée avait pénible et chaotique et, au fond de lui, il s’en voulait de ne pas avoir su y remédier et même d’avoir alourdi cette peine. Mais après tout, était-ce son rôle de devoir l’aider à se relever de cette jeunesse difficile ? Ou devait-il simplement l’aider à rattraper son retard scolaire ? Il se doutait que les deux étaient intimement liés mais il ne pouvait pas être le soutien moral dont elle avait besoin. Il était assez mal placé, lui qui avait ravagé des familles entières dans sa seule volonté de créer un monde meilleur et égalitaire par un biais uniquement tyrannique. Un léger soupir lui échappa tandis qu’il regardait non sans une certaine tristesse les larmes roulaient sur le teint blafard de Lavande. Se sentant coupable, il baissa les yeux et regarda les doigts de la jeune fille gratter le livre devant elle.

Elle partit alors dans une petite tirade morose où si elle avait pu se flageller en même temps, elle l’aurait fait. Elle mentionna la honte qu’il avait ressenti en la voyant échouer son sort, ajouta qu’elle avait eu peur que tout soit encore fini. Le choix de ses mots ne laissa pas Gellert indifférent qui l’écoutait d’une oreille attentive. Par ailleurs, il nota la présence du mot « encore » qui indiquait bien que ce n’était pas la première fois qu’elle se trouvait dans une telle situation d’abandon. Cela renforça un peu plus la lourde culpabilité du mage noir. Son dos était chargé de remords et le fait de s’être énervé ainsi envers cette pauvre élève que le ciel semblait avoir abandonné ne le soulageait pas de ce fardeau qu’il avait lui-même créé. Elle lui montra alors un morceau de parchemin qu’elle avait sous les yeux, lui indiquant qu’elle avait répertorié tous les sorts qu’ils avaient travaillés ensemble. Un sourire amusé et doux se dessina sur les lèvres du mage noir. L’adolescente avait une véritable volonté de s’en sortir, malgré son moral dans un état déplorable. En parcourant les quelques notes griffonnées, il dit à mi-voix :

— C’est très bien.

Il se doutait que cela était bien loin d’être suffisant, surtout avec le ton détaché avec lequel il avait prononcé ces quelques mots. Mais se racheter était un exercice auquel il n’était pas habitué et pourtant, il y était fréquemment confronté ces derniers temps. Il sentait bien que lui-même avait déçu Lavande, il s’en rendait bien compte. Son insupportable et versatile tempérament lui avait créé bien des problèmes, Albus en avait été la plus grande victime et les conséquences en avaient été désastreuses. Après quelques secondes de silence passées à chercher simplement de simples mots voulant transmettre la réelle sincérité de ses paroles, il finit par dire :

— Oublions les cours pour ce soir, je ne pense pas que ce soit la priorité et avec le temps qu’il fait dehors, nous attraperions la mort.

C’était une simple excuse pour briser le silence, même si ce n’était toujours pas suffisant pour prouver de sa sincérité. De plus, elle pouvait s’imaginer que Grindelwald ne la sentait pas encore prête pour pratiquer la magie. Il y avait toujours sa salle de classe mais la pauvre avait une si mauvaise mine qu’il n’avait pas le cœur à la voir s’épuiser à dompter ses pouvoirs. L’heure n’était pas à cela de toute façon. Un nouveau silence s’installa tandis qu’il n’osait toujours pas à la regarder dans les yeux. De son index, il parcourut plutôt les striures de la table à laquelle ils étaient accoudés. Il repensa à ce petit monologue sur l’abandon qu’elle lui avait dit. Il ne l’avait toujours pas rassurée par rapport à cela et cela faisait des dizaines de secondes qu’il la laissait dans ce flou total, comme consentant indirectement à ce qu’elle disait.

— Ton erreur n’est pas impardonnable. Tu es une élève, tu apprends, tu échoues, c’est normal. J’ai moi-même raté des sorts, tu sais. Et plus récemment que tu ne le crois.

Il repensa à ce Riddikulus pitoyablement manqué face à son épouvantard, le tout sous les yeux de Belladone. Il eut un sourire amusé avant de reprendre sur un ton doux.

— T’abandonner est hors de mes principes. Je me suis emporté, certes, mais je n’avais pas le droit de te laisser ainsi. C’est… J’ai mauvais caractère, sinon je ne serai pas devenu un mage noir.

Il sourit, essayant de faire un peu d’humour même si ce n’était clairement pas une discipline il excellait.

— Mais ton erreur n’est pas grave. La véritable faute vient de la négligence dont tu as été victime jusqu’à présent ici. Et je n’ai pas envie de faire partie de cette négligence, je me suis engagé auprès de toi afin que tu deviennes la grande sorcière que tu mérites d’être. Peu importe ce que tu souhaites faire de ta vie après, je souhaite que tu sois épanouie. Et peu importe le choix que tu feras, je le respecterai, ce qui ne m’empêche pas d’être fier des progrès que tu as fait jusque-là. Et même de la personne que tu es.

Il la regardait désormais dans les yeux, sincère dans ses paroles. Elle avait abandonné, certes, depuis plusieurs années mais elle avait trouvé la force de vouloir s’en sortir et de repartir sur un nouveau chemin. Personne ne l’avait forcée à suivre les cours du soir avec Grindelwald. Peu auraient eu cette force d’esprit de sortir aussi brusquement d’une demi-décennie d’échecs et de déception, plongée dans une spirale de désespoir et d’abandon. Elle était une battante et rien que pour cela, Gellert n’avait pas eu le droit de la laisser sur le côté pour un échec si futile.

— Je ne te promets pas que je serai le professeur parfait. Je n’ai clairement pas la patience ni la pédagogie de Dumbledore. Mon sang est chaud et je suis exigeant. N’hésite pas à me le dire, par ailleurs, si cela devait se reproduire – ce que je ne souhaite pas. En revanche, garde bien en tête que ce ne sera jamais contre toi. Jamais plus je ne te laisserai croire que je t’ai tourné le dos.

Il essaya de lui sourire de nouveau et ne put s’empêcher de poser sa main sur son épaule pour tenter de la réconforter. Tout ce qu’il avait dit, il le pensait. Il ne voulait pas s’attirer la sympathie et la confiance de Lavande pour user d’elle plus tard, non. Il voulait réellement qu’elle devienne une sorcière accomplie, non pour lui, mais pour elle-même. Finalement, il retira sa main et regarda les gouttes d’eau qui venaient mourir sur la fraîcheur du verre de la fenêtre.

— Cependant… excuse-moi si cela est indiscret, je comprendrais parfaitement que tu ne veuilles pas en parler mais tu as dit que tu pensais que tout est « encore » fini. Veux-tu m’en parler ?

Il la regarda de nouveau dans les yeux, sans agressivité ni froideur (si ce n’était malheureusement celle naturelle de son iris droite). Il comprenait qu’elle ne veuille s’ouvrir totalement à lui. C’était peut-être trop tôt. Mais peut-être que cela lui permettrait de mieux appréhender la jeune fille, à l’avenir.
©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Lavande Huntergrunt
Lavande Huntergrunt
Âge : 17 ans.
Sang : Née-Moldue.
Nationalité : Anglaise.
Patronus : Une hyène.
Épouvantard : Un Obscurus.
Reflet du Riséd : Elle n'y voit rien, pas même son propre reflet.
Baguette : Branche de hêtre entrelacé, sauvage et inflexible, 24 cm, ventricule de coeur de dragon.
Avatar : Felicity Jones
Messages : 291
Double-Compte : Anthelme de Musset
Date d'inscription : 22/07/2019

What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Empty
MessageSujet: Re: What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI]  What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Icon_minitimeMer 19 Aoû - 23:24



What's Next

« la fin d'une mascarade de cinq ans »

Automne – fin novembre ? 1942.

Aucun sortilège ne blessait plus fort que les mots. Lavande le savait mieux que personne. Les mots laissaient une marque indélébile dans l’esprit, une torture lente et inélégante auquel on offre les clés à la victime. La magie avait un côté éphémère que les mots ne possédaient pas. Un mot était éternel, une douleur que l’on ressasse, qui va et vient comme les vagues douces d’un bord de mer. C’est une arme sadique, qui se pend dans les mains de sa victime et qui ne disparaît jamais vraiment. Aucun sortilège ne protège des mots, ne les renvoient, ne les effacent. Au mieux peut-on les reléguer à un vieux passé, un souvenir apaisé dont on a retiré le poison. Mais Lavande n’était pas à ce stade de guérison au fond de ses yeux d’un vert si larmoyant qu’ils semblaient vaseux. Les regards avaient autant de valeurs que les actes. A force de silence, elle était passée maîtresse dans l’observation de ses congénères, dans toute l’hypocrisie de leurs faciès grimaçantes. Elle reconnaissait le forcé de celui qui prenait du plaisir au mépris, tout comme elle différenciait le dégoût de l’effroi et la vague inquiétude de la glaciale déception. Ce n’était pas difficile, cela se ressentait dans l’éclat de l’œil, c’était viscéral. Et ce qu’elle avait lu dans le regard de Gellert Grindelwald ne pouvait être confondu avec une simple remontrance de professeur ; c’était l’air choqué d’une outrageante déception qui prenait ses racines dans tous les efforts qu’il avait dépensé pour une moins que rien comme elle. Comme si l’on dépensait des montagnes d’or pour un château de sucre. « Je t’ai donné une chance de renaître, et voilà comment tu me remercies ? » hurlaient ses paupières. Parce que l’échec est une odieuse immondice qu’il faut répudier à tout prix, surtout quand il concluait un mois d’entraînement intensif auprès de celui qui était considéré comme une des étoiles de la magie noire, une légende, un héros aux sombres dessins selon certains. Oui, pour beaucoup de sa propre maison, il était vu comme un vénérable messie qui devait les conduire vers un meilleur monde. Elle, une sang-de-bourbe, se retrouvait telle sa pupille.

Cela n’avait rien de logique. Enfin si, il l’avait vu créer un Incendio si puissant qu’il en avait percé les nuages ; il avait vu son potentiel de destruction. Une telle légende des contes obscurs ne pouvait qu’être intéressé. Un peu de son temps méritait bien de pouvoir mettre la main sur une jeune fille qui deviendrait alors son éternel obligée. L’effort était certainement beaucoup trop conséquent pour le mage noir, se forcer à se mettre au niveau d’une bonne à rien. L’erreur de prononciation était la goutte d’eau à faire déborder le vase. Une sincère culpabilité serrait le coeur de Lavande, l’empêchant de dire tout ce qui pouvait lui venir en tête. Mais alors pourquoi n’était-elle pas venu elle-même s’excuser auprès de Grindelwald ? Elle ne s’en sentait pas légitime.

Gellert avait pourtant été si sincère, le soir où la née-moldue avait vomi ses tripes dans l’herbe trempée de pluie. Il n’aurait pas crée un parapluie pour un outil. Il ne lui aurait pas offert une branche de belladone, et n’aurait certainement pas accepté son étreinte de pauvre fillette éplorée en manque parentale… à moins que tout ceci ne soit un masque, mais Lavande était incapable de le concevoir. Les gens n’avaient jamais porté de masque avec elle. L’hypocrisie, Lavande l’observait entre eux comme on fixe des humains derrière la vitre d’un zoo. Avec elle, tout était blanc ou noir. Soit on l’appréciait et on supportait sa présence, soit on la détestait et on souhaitait voir son existence être réduite en poussière de cafard sur le sol. Que l’on puisse se jouer d’elle, faire semblant, tout cela était impossible à ses yeux, ces idées ne lui traversaient même pas l’esprit dans l’ombre d’un soupir. Voir son mentor la remerciait pour sa prise de note lui donnait donc un véritable baume au coeur. Ce retour auprès d’elle était inestimable. Alors ainsi, les adultes pouvaient revenir sur leurs décisions ? Tout n’était donc pas gravé dans la roche aux rythmes de leurs paroles ? Un mentor déçu pouvait revenir ? Même son père aurait pu revenir s’il l’avait voulu, mais il était parti sans le moindre remord. Quel remord avait donc eu Grindelwald en la répudiant dans toute sa médiocrité ? Ce dernier avait un sourire amusé en regardant la liste ; pensait-il donc qu’elle avait abandonné ? Après quelques secondes de silence, il déclara pourtant que le cours de ce soir serait reporté ; qu’avec le temps qu’il faisait, cela n’apporterait rien de bon. Lavande jeta un bref coup d’oeil à l’orage dehors, un temps pitoyable qui durait depuis des jours maintenant, avec très peu d’accalmie. Elle savait que cette année était une année bizarre, mais au point que la météo ne fut touchée… Le silence durant encore quelques secondes qui parurent des minutes, uniquement ponctué par le clappement des gouttes sur la vitre. Puis, toujours avec cet air détaché, lui rappela qu’il était tout à fait normal qu’elle échoue car elle était encore en apprentissage. Que lui même avait raté des sorts et même récemment. Lavande y croyait à peine, pourtant elle ne pouvait pas faire autrement : pourquoi lui mentirait-il ? Elle ne put réprimer un petit rire en l’entendant dire que s’il n’avait pas été de mauvais caractère, il ne serait pas devenu mage noir.

Et le discours. Ce discours qui suivait, pleine d’une sincérité qui transpirait dans sa voix et son regard, Lavande était forcée de le reconnaître (ou alors l’espérait-elle tellement qu’elle se l’était imaginée?). Mais toujours était-il qu’elle fut subjuguée, littéralement sous la coupe de tant de compliments, mettant en avant son abnégation, et les négligences scolaires dont elle avait été victime. Il déclarait, telle une formule magique, tous les mots qui firent couler du miel dans les tristes obscurités de l’âme de Lavande. Il voulait qu’elle devienne une grande sorcière, telle qu’elle le méritait. Elle le méritait ? La née-moldue ne voyait pas en quoi.

Mais si le plus puissant mage noir de sa décennie le disait, alors c’est qu’il devait y avoir du vrai. Une vague de chaleur se posa autour de son cou, embrumant une nouvelle fois ses yeux de joyeuses larmes, la rendant si submergée d’espoirs qu’elle en avait mal. Son sourire découvrait ses larges dents, et elle était incapable de faire autrement. Ce bonheur irrépressible, d’être non pas dévalorisé, ni juste supporter, mais également louée, vantée, espérée. En face d’elle se trouvait un sorcier qui la croyait capable de faire de grandes choses et qui souhaitait l’y aider. Certes, il avait été atrocement déçu… mais ce n’était que parce que ça restait… un méchant ? L’explication était suffisamment simple et manichéenne pour que Lavande l’accepte sans sourciller. Elle rougissait d’un tout nouveau plaisir, incapable de tenir plus longtemps le regard paternel de son mentor. Ce dernier était fier d’elle. Était-ce vraiment possible ? Il déclarait ne pas être le professeur parfait, et Lavande ne put s’empêcher de soulever un mauvais rictus en l’entendant dire qu’il n’avait pas la patience ni la pédagogie du professeur Dumbledore. Mais à la fin de son monologue, il posa une main sur son épaule. Le poids de ce bras, de cette entière humanité, l’ébranla encore plus. Elle ne respirait plus, toute bouleversée par ce qui était en train de se passer. Quand enfin il retira sa main, et lui demanda pourquoi elle avait employé les mots « encore une fois ». Lavande se mordit les lèvres, se rendant encore une fois compte qu’elle avait une nouvelle fois trop parler. Voilà pourquoi elle se taisait le plus souvent. Elle s’allongea sur sa chaise, poussant une profonde expiration en détournant le regard.

Waw… je… je ne sais que dire… Me… merci infiniment… merci… je… je ferai de mon mieux.

Lavande reprit sa respiration, les joues aussi rouges que si elle avait couru un marathon. Ce n’était pas les paillettes dans son ventre comme lorsque le professeur Raven lui faisait des compliments, loin de là. C’était un courant chaud et fulgurant, comme si elle était soudainement portée par d’immenses ailes vers le futur. Une sensation déroutante qui laissait Lavande avec une sensation de vertige, l’impression que le monde redevenait à sa portée. Son coeur n’était pas fait pour supporter autant d’ascenseur émotionnel, un jour, cela lui portera préjudice.

Pour tout vous expliquer… les professeurs ont jamais eu le regard que vous, vous avez eu. Quand je paniquais, quand je faisais du grabuge… quand il s’est avéré qu’il vaudrait mieux pour tout le monde que je ne lance plus de sorts, j’ai reçu de la pitié, et il y avait beaucoup d’inquiétudes dans leurs regards. Et… enfin… ça doit être… comme ça pour… tous les san… tous les nés-moldus mais… (Lavande commença à triturer ses mains, évitant soigneusement le regard de son mentor, grattant la peau autour de ses ongles:) enfin, je n’avais pas… non plus le droit… d’utiliser la magie à la maison. J’avais cinq ans quand… quand c’est arrivé et… (Elle sourit nerveusement, passant une main dans ses cheveux, pour finalement retirer son masque de timidité et dire beaucoup plus sombrement:) … mon père est parti de la maison quand il a su. Le regard que vous avez eu… c’était le même regard qu’il a eu avant de partir.

Lavande fit une moue signifiant « voilà » et tapota le bureau en baissant la tête. Que dire de plus ? L’écarlate de ses joues s’étaient à présent étalée sur tout son visage, maintenant qu’elle se rendait compte qu’elle avait ouvertement comparée son père à Grindelwald ; une chose si honteusement intime qu’elle se sentait sur le point de recevoir à nouveau les milles éclairs outrés de son mentor.

©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
Admin
Âge : 59 ans
Sang : Sang-Mêlé
Nationalité : Austro-Hongrois
Patronus : Phénix
Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli
Reflet du Riséd : Albus Dumbledore
Baguette : Aucune, confisquée par le Ministère
Avatar : Johnny Depp
Messages : 897
Double-Compte : Darragh O'Sadhbh et Morgan DeWitt
Date d'inscription : 14/02/2019
Âge IRL : 27

What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Empty
MessageSujet: Re: What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI]  What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Icon_minitimeJeu 3 Sep - 12:24



What's Next

« I'M YOUR FRIEND AND I'M YOUR SHAME »

Automne 1942.

Après toutes ces années passées à Azkaban, il semblerait que Grindelwald n’avait rien perdu de ses talents d’orateur. Malgré l’extrême sincérité qu’il s’étonnait à éprouver dans son monologue, il ne pouvait s’empêcher d’avoir cette désagréable impression qu’il manipulait la jeune Lavande en face de lui. Elle avait l’air effectivement si touchée par les mots savamment choisi par l’ancien mage noir qu’elle semblait apaisée. Gellert n’aimait pas ce sentiment. Cela avait été presque trop facile d’obtenir le calme de Lavande. Elle ne l’avait probablement pas entièrement pardonné, non, bien sûr que non, mais elle paraissait davantage encline à l’écouter et à tolérer sa présence à côté d’elle. Gellert ne voulait pas la forcer à quoique ce soit, et pourtant, habilement et imperceptiblement, avec cette main chaleureuse posée sur son épaule, il ne lui laissait pas vraiment le choix. Mais ce sourire sincère de la part de la jeune fille suite aux compliments tout aussi sincères du mage noir réconforta ce dernier. La pluie continuait de s’écraser avec ce son si régulier sur les vitraux de la bibliothèque tandis que Lavande le remerciait pour ces attentions que Gellert venait de la gratifier. Comme pour lui dire que ce n’était rien, il sourit simplement, sans rien dire.

Cependant, ce qui pouvait paraître un habile jeu de manipulation dans les paroles de Grindelwald porta ses fruits et Lavande commença à se confier comme un livre ouvert au mage noir. Ce dernier n’avait aucune intention négative à l’encontre de l’élève de Serpentard, bien évidemment. Et ce qu’elle s’apprêtait à lui révéler l’aiderait sans nul doute à faciliter la compréhension de son être, à mieux connaître ses doutes et ses peines et ce fardeau qu’elle semblait traîner derrière elle en silence. Ainsi, religieusement silencieux, Grindelwald laissa Lavande prononcer son monologue aux airs de confession. Elle décrivit l’inquiétude du corps enseignant de Poudlard, en profita pour dévaloriser un peu plus la valeur de son sang – pourquoi diable avait-il fallu qu’elle atterrisse à Serpentard ? – et commença à parler de sa petite enfance, des années avant son entrée à l’école de sorcellerie. Elle avoua le départ précoce d’un père moldu qui n’avait voulu accepter les dons surnaturels de son enfant. Un père moldu qui avait fui au lieu de simplement comprendre. Gellert baissa les yeux tristement, constatant que tout au long de sa vie, on l’avait empêchée d’exercer sa magie et d’explorer tout son potentiel. Elle avait dû tout refouler en elle, augmentant les craintes du repenti sur un mal qui pouvait entraver son cœur.

Vient ensuite une comparaison entre le mage noir et ledit géniteur. Une comparaison en soi accusatrice que Grindelwald ne comprit pas tout à fait. Ils semblaient que les deux hommes, à onze ans d’intervalle, aient eu le même regard de déception envers Lavande. Quelque peu vexé, le sorcier se repositionna au fond de son siège, son regard se durcissant malgré lui à mesure qu’il se perdait dans ses pensées, les mains croisées devant lui. Il avait beau chercher les similitudes des deux situations, il n’en voyait aucune. Mr Huntergrunt l’avait déshéritée, l’avait fuie et abandonnée, pensant abjectement qu’il avait engendré un monstre. Jamais Gellert n’avait vu un monstre en Lavande. Peut-être parce qu’il en était lui-même un. Exprimer sa magie, surtout à cinq ans, était un acte pur et candide. Un acte qui ne devait être réprimander. Quel genre de parents critiquaient son enfant pour faire preuve d’un don exceptionnel ? Grindelwald était un homme exigeant et voir sa protégée échouer sur une telle erreur l’avait profondément déçu, oui. Mais il n’était pas déçu par la personne qu’elle était. Il n’était pas déçu de son potentiel et jamais, il ne lui interdirait de pratiquer sa magie. Cela n’avait donc rien à voir.

Toujours silencieux, plongeant les deux êtres se faisant face à la table, il continuait de réfléchir, regardant les gouttes d’eau se faire la course sur le verre froid de la fenêtre. Si elle l’avait perçu la désillusion dans les yeux du mage noir comme une trahison, alors les intentions de ce dernier étaient mal comprises de la part de la jeune fille. Tout le monde faisait des échecs, tout le monde échouait et il était lui-même très loin d’avoir tout réussi dans sa vie, bien au contraire. Il avait l’impression que toute l’affection qu’il était capable d’éprouver et de démontrer, certes maladroitement, était vaine. Lavande ne l’avait vu comme un énième désillusionné, comme un nouvel être qui voyait en elle une incapable. Finalement, après des minutes de silence, il finit par pousser un profond et unique soupir, baissant le regard vers ses mains toujours liées devant lui. Il ne savait quoi faire avec la jeune fille. Il ne savait quoi lui dire sans qu’il trahisse le fait qu’elle l’avait vexée. Grindelwald était un être arrogant et prétentieux après tout, il n’était pas non plus un expert dans la gestion de ses relations proches. S’il pouvait considérer Lavande comme étant quelqu’un de proche.

— Je… Même sans avoir vu le regard de ton père, je peux au moins affirmer que tu te trompes à mon sujet. S’il t’a abandonné, c’est parce qu’il a eu peur et a vu en toi un monstre. Or, à mes yeux, tu n’en as jamais été un et je serai très mal placé pour t’accuser de cela. Tu as fait une erreur, j’ai été déçu, oui. Mais quelle sorte d’homme serais-je si je devais abandonner derrière moi les gens quand ils échouent, n’est-ce pas ?

Après tout, il était revenu auprès d’elle en s’excusant. Le regard nullement courroucé, même au contraire plutôt las, il poussa un nouveau soupir et baissa les yeux.

— Je t’ai déçu, oui. Mais toi, me connais-tu réellement ? Et malgré ce que tu viens de m’avouer sur ton passé, je ne te connais pas non plus. Tout ce que je sais, c’est que ton enfance a été aussi difficile que ta scolarité et que j’essaye, malgré mes défauts, de t’aider à trouver ton équilibre. Je ne connais rien de tes désirs, de tes peurs, de ce que tu aimes, de ce que tu n’aimes pas. Alors oui, j’ai mal agi, certes. Mais jamais je ne te laisserai derrière. Jamais je ne te tournerai le dos. Tu n’es pas différente de moi, des autres sorciers ou même des Moldus. Nous respirons tous le même air et si tu dois faire des choses étranges, qui sortent de l’ordinaire, qui effrayent même certains, cela ne fait pas de toi un monstre que l’on doit abandonner. Tant que tu sais ce qui est juste.

Son discours avait été solennel mais nullement moralisateur. Toujours sans croiser son regard, il continuait de regarder les décorations de ce parquet qui grinçait quasiment à chaque pas d’un élève vagabondant entre les rayons de la bibliothèque. La confiance de Lavande était-elle nécessaire pour continuer ses cours avec elle ? Avait-il besoin qu’elle croit en lui pour accepter ses cours éreintants chaque soir de semaine ? Quelque part, elle faisait partie des rares personnes qui le faisaient se sentir vivant. Depuis quelques jours, tout était différent et bouleversé et cet équilibre qu’il peinait à trouver à Poudlard s’en retrouvait perturbé. Il ne voulait se l’avouer, comme beaucoup d’autres choses, mais il avait autant besoin de Lavande qu’elle n’avait besoin de lui. Et quelque chose en lui, pourtant, lui indiquait qu’il se trompait sur les mots qu’il employait pour parler à Lavande. Il avait sorti son discours de politicien, sur une couche de mauvaise foi d’orgueil blessé d’avoir été comparé avec son le paternel de la jeune fille. Prendre ce qu’elle venait de dire en grippe et lui faire comprendre n’arrangerait sûrement pas les choses entre eux. Finalement, les yeux toujours bas, il finit par dire d’une voix plus basse et plus chaleureuse :

— Je suis navré pour ton enfance. On accepte son enfant tel qu’il est, on le laisse s’exprimer. Je ne voulais pas que mon attitude, discutable certes, te fasse repenser à ce passage de ta vie, d’une manière ou d’une autre.

Les mots étaient soudainement plus difficiles à trouver. Il avait même l’impression qu’il s’enfonçait, ce fut pourquoi il poussa un léger soupir agacé par lui-même. Oui, cette comparaison avec quelqu’un qui l’avait perçu comme un monstre le blessait, lui qui avait déjà essuyé le même genre de regards et qui se revendiquait créature cruelle à l’âme froide et noire. Il pouvait concevoir le sentiment de rejet de Lavande, sans en déceler néanmoins l’intensité singulière de voir son propre père se détourner de soi. Laver son image auprès de Lavande semblait bien plus compliqué que prévu, ayant plus l’impression de tremper dans de la boue que dans de l’eau propre. Le regard toujours fuyant, malgré ce parquet qu’il fixait toujours solidement, se décidant cette fois-ci à garder humblement le silence.
©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Lavande Huntergrunt
Lavande Huntergrunt
Âge : 17 ans.
Sang : Née-Moldue.
Nationalité : Anglaise.
Patronus : Une hyène.
Épouvantard : Un Obscurus.
Reflet du Riséd : Elle n'y voit rien, pas même son propre reflet.
Baguette : Branche de hêtre entrelacé, sauvage et inflexible, 24 cm, ventricule de coeur de dragon.
Avatar : Felicity Jones
Messages : 291
Double-Compte : Anthelme de Musset
Date d'inscription : 22/07/2019

What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Empty
MessageSujet: Re: What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI]  What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Icon_minitimeMar 15 Sep - 10:26



What's Next

« la fin d'une mascarade de cinq ans »

Automne – fin novembre ? 1942.

Lavande n’avait pas l’habitude de se confier. Ses émotions limités au strict minimum pendant toutes ces années, son esprit comme un vaste fumoir où rien ne filtrait, juste la vague douce-amer de cette simili conscience qui tourne. Elle ne s’était confiée qu’à très peu de gens, mais il n’avait pas fallu longtemps au sein du château pour qu’elle comprenne que c’était déjà une erreur. A partir du moment où, au sein de sa propre salle commune, elle avait avoué avoir des parents moldus, c’en était fini d’elle. Comment aurait-elle pu le deviner ? Ce qu’elle pensait au départ n’être qu’un mauvais fragment de son passé derrière elle lui revenait comme une faute, éternelle, collée à son visage jusqu’à sa mort. Elle ne pouvait y échapper. Alors la née-moldue s’était renfermée, limitée, cloîtrée en elle-même dans un palais de paille. Même à ses rares amies, elle n’avait pu confié la déchéance de son existence. Mise à part son ascendance, personne ne connaissait la vie de Lavande Huntergrunt avant son arrivé à Poudlard. Parfois, elle se disait qu’elle aurait dû tout cracher, qu’il existerait peut-être un peu de pitié dans ce monde, où en apprenant la misère de sa vie, ses agresseurs perpétuels s’en retrouveraient coupable et pleins de regrets. Mais non seulement elle avait appris à ne plus être aussi naïve, mais elle se refusait à accepter qu’une telle pitié leur parvienne. Si elle était un monstre, la jeune fille se refusait à être considérer comme une pauvre victime que l’on pat-pat délicatement sur la tête d’un air dépité. Cette condescendance la mettait hors d’elle, et la déchirait bien plus qu’un croche-pied sur les dalles.

Pourquoi alors se confiait-elle aujourd’hui ? Pourquoi devant cet enseignant d’Étude des Runes par défaut, ancien mage noir, d’une réputation qui n’était plus à faire, une véritable légende des ténèbres, un puissant sorcier qui n’en avait certainement rien à faire des méandres salées de son passé. Lavande lui jeta un regard las, l’observant dans ses moindres détails en appuyant ses yeux sur chacun d’entre eux. Il était certes l’être imperméable, insondable et mystérieux, à la prompt colère et à la froideur de glace dont tout le monde parlait. Pourtant personne ne l’avait véritablement connu, et chacun se basait sur les articles et les rares photographies qui existaient de lui pour se faire une idée de sa véritable nature. Peut-être était-ce vrai, qu’il était devenu le monstre que tous voyaient en lui. Était-ce ce point commun entre eux qui lui faisait perdre ses barrières, avec ce désespérant besoin d’une ancre, d’un lien avec le sol, d’une appartenance qui l’affamait d’un amour familial disparu. Il avait vu quelque chose en elle que personne d’autres n’avait voulu exploité ; Lavande ne se faisait pas d’illusion, probablement cela avait-il un lien obscur avec les ténèbres dans lesquelles elle se plongeait allégrement. Deux terreurs nocturnes ne pouvaient que se comprendre. Il avait accepté cette part en elle, cette effrayante puissance, et s’était occupée d’elle, lui avait enseigné l’abnégation dont elle possédait déjà les graines. Elle avait vomis ventre et tripes pour comprendre et utiliser sa magie – elle grandissait, grâce à lui. Leur relation était plus profonde qu’un simple lien entre son professeur et son élève, et elle n’avait pas besoin d’imiter des conversations d’être humain pour cela. Peut-être parce qu’il n’était tout simplement pas son professeur, mais son mentor. Voilà ce qu’elle s’imaginait, ce lien indéfectible qui ne pouvait que les lier. Elle avait sincèrement penser que ce soir là, où il lui avait offert la branche de belladone… ce lien s’était crée.

Mais il semblait évident que, privée d’affection et de figure auquel se référer, Lavande sautait les escaliers des relations humaines quatre par quatre et manquait de tout ce qui faisait le naturel et la subtilité de la communication. Peut-être s’était-elle trompée depuis le début, voilà ce qu’elle avait pensé.

Par cette journée orageuse, telle que le sont les journées d’automne, Grindelwald était revenu jusqu’à elle. Il s’était même excusé. Ses mots avaient été si juste, et l’avaient tant touché au coeur, soulageant une peine qu’elle avait enfoui en elle depuis l’instant où il s’était détourné. Il lui donnait du courage. Ce courage qui lui manquait pour répondre à sa question, ouvrant pour la première fois de sa vie la boîte de Pandore. Une seconde, une micro-phrase, une explication, la première marche du pourquoi. Oui, elle avait vu dans le regard de Grindelwald les reflets de son propre père tandis qu’il disparaissait de sa vie. Elle n’avait connu que l’abandon et le mépris, bénissant les rares perles de sa vie qui restaient malgré tout bien trop rare, pouvait-on lui reprocher ce rapprochement ?

Visiblement. Son mentor soupira, lui donnant tort sur toute la ligne : car il ne voyait pas en elle le monstre que son père pensait qu’elle était, et qu’il n’avait été que déçu. Lavande s’en doutait, mais cela allait plus loin. Ses dents crissèrent, tandis qu’elle serrait le poing sur la table. Ce n’était pas que ça. Elle n’était pas seulement un monstre, car l’on pouvait être un monstre grandiose – elle en avait la preuve devant elle.

Il avait pas peur. Il n’y avait pas que du mépris dans son regard, mais aussi cette déception… le fait que je ne s’rai jamais été la fille dont il aurait pu rêvé, déjà que j’tais pas un garçon. J’ai pas dis que vous étiez pareils… juste que…

Il l’avait déçu, certes. Son mentor rebondissait sur ce fait, déclarant comme un reproche qu’elle-même ne le connaissait pas assez pour le juger et que malgré ce qu’elle lui avait raconté, il ne la connaissait pas non plus. Cette phrase eut l’effet d’un couteau dans le coeur de Lavande, qui détourna les yeux sur les vitres glacées, les lèvres tremblantes. Elle venait d’arracher du tréfonds de son âme un des points les plus sombres de son existence, que personne – à part peut-être Jasper, mais même là, sans les détails – ne connaissait. La née-moldue était si vide de sens, si éteinte, qu’il n’y avait rien à connaître sur elle. Elle avait appris à ne se définir que par ces six années qui avaient suivi le départ de son père jusqu’à Poudlard. L’école l’avait pourtant modelé d’une autre façon, plus noire, plus brute. Grindelwald reprit par ailleurs qu’il savait que son enfance avait été aussi difficile que sa scolarité, ce à quoi Lavande répondit par un affreux rictus incontrôlable, tel un spasme imperceptible. Elle retenait ses larmes de toutes ses forces, mais incapable pourtant de retourner à son état catatonique. Peut-être parce qu’elle ne le souhaitait pas. Qu’est ce qu’elle aime, qu’est-ce qu’elle déteste, qu’est-ce qu’elle désirait ? Elle poussa un profond soupir, bien qu’apaisée par les dernières paroles de son mentor. Il fallait le dire, il savait trouver les mots pour la bousculer. Son accent paysan revenait en force, perturbée et troublée qu’elle se trouvait.

Si, je suis différente, répondit-elle avec rancœur ; et prétendre le contraire est cruel. Vous pensez qu’j’aurai subi tout ça si… si j’l’avais pas « mérité » ? Si j’suis com’ les aut’es, alors pourquoi moi, moi on m’a fait ça ?

Le ciel grondait aux rythmes de sa colère, un éclair les aveuglant juste devant leur fenêtre :

Les « sorciers » sont diff’rent des « moldus », et ç’les a rendu suffisant. Com’ les « moldus » n’les comprend pas, ils en ont peur et posent d’ssus des termes inventés : démon, monstre. Po’quoi ? Moi j’croyais qu’la magie nou’réunissait tous, qu’on était une g’ande famille. Mais non. Ici aussi, t’un déchet. Sang-de-Bourbe, traître, voleuse. Non, chui pas com’ les aut’es, pasque si j’m’retenais pas, j’rai déch’ré ct’école d’puis ses fondations, et j’l’ai tuerai tous. Rien, pas m’me Dumbledore n’pourrait m’ar’êter. J’pour’ai e’ploser et av’ler le monde.

Son poing tremblait sur la table, ses dents mordant ses lèvres dans un dernier soupçon de maîtrise. Il ne la connaissait pas, alors voilà de quoi le faire réfléchir. Elle parlait vite et bas, irradiant d’une désespérante colère :

V’allez dire qu’j’y suis pour r’en, qu’c’est eux les méchants et qu’j’dois leur prouver qu’j’vaux mieux que ça. J’l’sais déjà, c’pour ça qu’j’suis pas encore morte.

Lavande, les yeux baignés de larmes, se retourna vers Gellert, le visage déformé par la tristesse et la certitude d’un mal profond, indéterminé, qui prenait sa source comme une évidence depuis sa troisième année. Son débit ralentit, et avec lui les relents de son accent d’autrefois :

Mais j’pourrais pas faire ça toute seule… j’ai besoin d’vous. Vous d’vez me supporter, malgré mes erreurs. Parce qu’un jour, j’en f’rai une grosse, une très grosse… et tout l’monde y perdra.

Elle ne voulait pas véritablement tuer quiconque. Il était trop facile aveuglément d’arracher la vie, ils ne ressentiraient rien. Elle ne serait aucunement vengée. Pis encore, elle ne supportait pas l'idée de tuer des innocents.

©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
Admin
Âge : 59 ans
Sang : Sang-Mêlé
Nationalité : Austro-Hongrois
Patronus : Phénix
Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli
Reflet du Riséd : Albus Dumbledore
Baguette : Aucune, confisquée par le Ministère
Avatar : Johnny Depp
Messages : 897
Double-Compte : Darragh O'Sadhbh et Morgan DeWitt
Date d'inscription : 14/02/2019
Âge IRL : 27

What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Empty
MessageSujet: Re: What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI]  What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Icon_minitimeMar 15 Sep - 19:29



What's Next

« I'M YOUR FRIEND AND I'M YOUR SHAME »

Automne 1942.

Les mots de Grindelwald avaient visiblement profondément blessé la jeune élève qui ravalait ses larmes comme elle pouvait, semblant refuser de pleurer devant lui. Elle ne serait pas la première à se laisser aller ainsi devant lui. Certains n’avaient pas cacher leurs pleurs effrayés et implorants quand il les avait toisés de toute sa hauteur impératrice avant d’ordonner silencieusement leurs morts. Combien avait-il fait exécuter de la sorte au nom du plus grand bien ? Pourtant, rarement, il n’avait osé les regarder dans les yeux tandis que l’étincelle de la vie était annihilée en un seul éclair vert lancé par une baguette fidèle mais qui n’était pas la sienne. Non, ce n’était pas lui qui mettait à mort mais ses hommes et femmes de mains. Mais là, Lavande n’était pas sur le point de voir sa vie être cruellement ôtée sur l’ordre d’un despote. Elle retenait farouchement ses sanglots pour ne pas avoir l’impression de paraître faible. Elle ne parvenait pourtant à ravaler sa rancœur, brûlant d’une colère sourde dans ses iris d’un vert délavé. Elle ne parvenait non plus à cacher cette haine envers cette injustice qu’elle avait si longtemps, trop longtemps. Cette injustice suintait de ses paroles décousues.

Comment Gellert pouvait-il la blâmer pour cela ? Oui, cela n’était pas juste. La vie ne l’était d’ailleurs pas. Certaines âmes étaient nées comme maudites dès la naissance et leur parcours ne serait qu’un enchaînement d’épreuves sordides et révoltantes dont peu conservaient finalement leur tête froide. Lui avait par exemple lamentablement échoué. La vie n’avait pas été juste avec lui et il y avait répondu par la haine et la colère. C’était un chemin qui semblait bien attrayant pour Lavande également. Le désir de vengeance, de faire payer à tous les privilégiés bienheureux leur existante mielleuse et suffisante. Il y avait quelques années, il lui aurait dit de se battre. D’y aller à fond et de se moquer du sang sur ses mains. Maintenant, c’était désormais plus compliqué, plus ambigu. La haine n’apporterait rien à la jeune fille et il s’en voulait pour ce discours d’ego vexé qu’il avait eu envers elle. Malheureusement, il n’avait aucune réponse à ses questions justifiées. Il ne les avait pas trouvées, malgré les avoir cherchées. Aussi resta-t-il silencieux, laissant la jeune élève au bord des larmes déblatérer son monologue enragé avec un accent qui finit par écorcher les oreilles de Gellert. Ce dernier eut du mal à cacher qu’il avait du mal à suivre ce qu’elle disait, fronçant involontairement les sourcils pour se concentrer, durcissant son regard.

Elle parlait pourtant de détruire Poudlard, de tuer tout le monde, de faire un génocide si soudain et violent que même Dumbledore ne pourrait pas l’arrêter. Malgré tout, elle finit par conclure en disant qu’elle connaissait déjà les phrases bateaux et classiques qu’il pouvait lui prononcer afin de la calmer. Oui, elle valait effectivement mieux que cela. Elle valait mieux qu’une élève incapable de prononcer ses mots dès qu’elle était en colère. Finalement, il comprenait mieux la raison de son échec, quelques jours plus tôt, dans le couloir. Si elle avalait la moitié de ses syllabes sous le coup de ses émotions, jamais elle ne parviendrait à être la sorcière qu’elle mériterait de devenir. Gellert sentait un agacement certain monter en lui et essaya tant bien que mal de le contenir. Il ne pouvait se permettre de se montrer une nouvelle fois si peu compréhensif envers la jeune fille qui finit par lui demander, de façon assez abrupte et autoritaire certes, son aide. Une fois qu’elle eut fini, que son débit de paroles eut ralenti, Gellert la regarda dans les yeux froidement et resta silencieux plusieurs secondes, ne parvenant à trouver ses mots. Il se doutait de toute façon qu’il n’allait clairement pas ce qu’elle avait envie d’entendre.

— Tout le monde y perdra, toi la première. Le meurtre n’est pas une chose à prendre à la légère. Quand tu ôtes une vie, ton âme sera changée à jamais. Je me fiche bien que tu décides de te faire sauter avec Poudlard ou pas. J’aimerais cependant te poser une question : à ta mort, de quoi veux-tu que les autres se souviennent de toi ? Tu veux leur donner en raison en étant effectivement le monstre qu’ils voyaient en toi ? Ou au contraire, leur donner tort ? La vengeance n’apporte rien, ce n’est qu’une soif inextinguible et avare qui te consumera jusqu’à ce que ton âme ne soit plus que les cendres du braiser de ta haine. Et la chute sera terrible, crois-moi. Cependant, oui, la vie est injuste. Pourquoi il a fallu que ça t’arrive à toi ? Je ne sais pas, personne ne sait, malheureusement c’est comme ça.

Il la regarda sérieusement dans les yeux, le visage fermé mais nullement froid. Son ton était certes grave, mais pas accusateur pour autant. Il savait qu’il prenait un risque à la provoquer ainsi et que ce qu’il lui disait lui écorcherait probablement les tympans et l’ego. C’était malheureusement un mal pour un bien. Une étape douloureuse où l’on devait se faire remettre les pendules à l’heure. Sinon, elle ne laisserait dans son sillage que de la haine et de la peine alors qu’elle pouvait aspirer à bien d’autres choses. L’orage qui tonnait dehors ne l’impressionnait pourtant nullement, les éclairs se reflétant dans son œil blanc qui paraissait encore plus surnaturel que d’ordinaire.

— Par ailleurs, si je suis venu à toi, la première fois pour te proposer des cours, la seconde, aujourd’hui, pour venir m’excuser – chose dont, tu te doutes, je ne fais pas souvent – c’est que je tiens à toi et je ne veux pas te laisser dans cet état, que ce soit ta maîtrise magique ou même cette profonde solitude dans laquelle tu sembles enlisée. Je ne te promets pas d’être l’oreille la plus compréhensive ou le professeur le plus patient. Mais je suis là pour accepter tes erreurs et les corriger. En parlant d’erreurs… si à chaque fois que tu perds le contrôle de tes nerfs, tu dois avoir cet accent, cela va être compliqué pour la diction de tes sortilèges, comme tu as pu nous le prouver par le passé. Maintenant, c’est un conseil que je te donne, tu n’es pas obligée d’en tenir compte, tu peux m’envoyer promener si tu veux. Mais sache que je te supporte. Si cela n’avait pas été le cas, je le répète, je ne serai pas là actuellement. Maintenant, cela va être à toi de me supporter également.

Son visage devint alors moins et il se permit de s’appuyer nonchalamment contre le dossier de sa chaise, l’air détendu et calme. Il la regardait cependant droit dans les yeux, épiant la moindre de ses réactions et essayant d’anticiper le moment où le barrage de ses paupières finiraient par se briser sous ses larmes.

— Je ne suis pas parfait non plus. Comme toi, j’ai fait des erreurs, j’ai raté des sortilèges et la vie a été injuste avec moi. Je ne souhaite pas que tu suives le même chemin que moi. Mais quelque soit celui que tu décides d’emprunter, c’est un choix qui t’appartient et je te suivrai quoiqu’il arrive. Pour te supporter, bien évidemment, ou t’arrêter.

Les mains croisées sur son torse, une jambe croisée, son regard toujours braqué sur les iris délavées et humides de Lavande, Grindelwald se montrait imperturbable et intransigeant. Le message serait sûrement dur à avaler pour la jeune fille, à l’instar de sa rancœur qu’elle devait enterrer. Pourtant, elle ne devait pas l’oublier pour autant, mais la transformer en autre chose qui serait sa force. Finalement, il finit par baisser les yeux, voulant terminer son monologue sur une note plus positive.

— Tu n’es pas seule ici. Et il y a certaines personnes qui tiennent profondément à toi. Crois-le ou non, mais j’en fais partie. Je n’ai pas envie de te voir morne et pâle mais joyeuse et épanouie.

Sa dernière phrase avait été dite à voix basse, comme par pudeur. Avouer ce qu’il avait vraiment sur le cœur et ce qu’il ressentait pour les autres était un exercice auquel il ne s’y était mis que très récemment. Et être honnête et bon demeurait nouveau pour lui, lui qui n’avait baigné que dans cette fameuse haine pendant de trop longues décennies.
©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Lavande Huntergrunt
Lavande Huntergrunt
Âge : 17 ans.
Sang : Née-Moldue.
Nationalité : Anglaise.
Patronus : Une hyène.
Épouvantard : Un Obscurus.
Reflet du Riséd : Elle n'y voit rien, pas même son propre reflet.
Baguette : Branche de hêtre entrelacé, sauvage et inflexible, 24 cm, ventricule de coeur de dragon.
Avatar : Felicity Jones
Messages : 291
Double-Compte : Anthelme de Musset
Date d'inscription : 22/07/2019

What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Empty
MessageSujet: Re: What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI]  What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Icon_minitimeVen 25 Sep - 11:08



What's Next

« la fin d'une mascarade de cinq ans »

Automne – fin novembre ? 1942.

Elle s’était laissée submergée par la colère. Mais pour l’une des rares fois de son existence, elle se sentait écoutée – comme toujours quand il s’agissait de Grindelwald et du Professeur Raven. Elle avait tant de choses à dire sur le sujet, tant que rage à cracher depuis ses poumons vides. Aucune estime des sorciers, aucune estime des moldus : elle subissait le monde et ses constructions sociales hiérarchisés dans le secret et les joutes de pouvoirs. Si elle avait pu naître dans une case précise, alors sa vie aurait été si simple. Mais ce qui aurait pu n’avait pas été, et Lavande détestait spéculer sur un avenir passé qui n’avait aucun sens. On pouvait refaire le monde avait des si, mais le sien avait été enclenché sur le mauvais interrupteur et il lui faudrait supporter cela jusqu’à la fin. Rêver à une autre vie ne rendait que celle-ci encore plus lourde, difficile. Elle désespérait à y trouver une raison de continuer – cette raison qu’elle avait promise aux Centaures. Tant de rage en son petit coeur de jeune fille. Son poing tremblait, ses yeux se remplissaient de larmes. Pourquoi elle, pourquoi subissait-elle toutes ses injustices s’il y avait pas une explication rationnelle derrière ? Cela ne pouvait être que de la jalousie – elle était indubitablement différente des autres, et ce fait les rendait méchant. Parce qu’il y avait dans ses errances plus de puissance qu’ils ne pourraient avoir dans leur être entier. Lavande avait quelque chose de secret en elle qui les terrifiaient tous. Ils avaient peur d’elle et voulaient l’anéantir, la voir se réduire à peau de chagrin sur les dalles ; parce qu’il était plus simple pour tout le monde qu’elle disparaisse.

Grindelwald répondit à toute sa haine par une réplique sur l’inutilité de la vengeance et de la mort. Qu’il n’y avait rien à gagner – et qu’elle serait la première à y perdre en ne pouvant plus jamais revenir en arrière. Qu’elle ne serait plus souvenue que comme le véritable monstre ayant détruit Poudlard – personne ne saurait pourquoi. Pire encore, ceux qui resteraient diront que c’est incompréhensible, et qu’elle devait bien être mauvaise dès le début. On oublierait la négligence de sa personne, et on ne se souviendrait plus que du terrible acte. Mais il ne comprenait pas. Son mentor ne comprenait pas la vérité derrière cette affliction ; ce n’était pas elle. Ce n’était pas de sa propre décision qu’elle transformerait Poudlard en un enfer de flammes. Ce sera un sombre déclic, on éteindrait l’interrupteur de force. La née-moldue ne pourrait plus répondre de rien, avec ce mauvais pressentiment perpétuel qui ne la quittait plus depuis bientôt trois ans – ce cours de défense contre les forces du mal où elle avait lâché sa baguette magique sur le sol, pétrifiée et horrifiée par son monstrueux reflet dans l’épouvantard. Y a-il donc deux moi ? s’était-elle demandée. Qui de la douce fille qui se faisait tout petit dans la bibliothèque, rêvant à faire pousser de belles fleurs dans son jardin, ou de la sombre créature dormant en son sein, était la véritable Lavande Huntergrunt ? Peut-être aurait-il été plus simple de l’exprimer à son mentor… mais elle en était incapable. La seule personne qui était au courant de sa crainte, c’était Jasper. La personne la plus proche d’elle au moment où, quand elle était allongée sur le lit de l’infirmerie, Lavande avait perdu ses barrières mentales l’espace d’une seconde et s’était confiée sur l’atroce sentiment que la chose lui avait procurée. Plus jamais elle n’en avait reparlé. Cette épisode avait été enfoncé dans les néants de son esprit, et même quand sa meilleure amie voulut lui en reparler, Lavande fit comme si rien ne s’était passé. Ce n’était certainement pas aujourd’hui qu’elle en reparlerait.

Mais elle se retrouvait dans la dichotomie des yeux de Grindelwald. Ce dernier termina sa première sentence en déclarant que la vie était injuste et que personne ne pouvait savoir pourquoi elle s’était acharnée sur elle. Mais Lavande ne croyait pas au hasard. Ce n’était pas « juste comme ça » qu’elle était ce qu’elle était aujourd’hui. Elle ne pouvait y croire, et c’était véritablement un comportement cruel que de le prétendre. Mais il le disait avec un air si sérieux qu’elle ne se permit pas de le reprendre une énième fois – il savait ce qu’elle en pensait. La née-moldue avait besoin de lui. Son mentor déclara par la suite ne pas avoir l’habitude de s’excuser, mais qu’il tenait à elle et à ce qu’elle s’en sorte. En ce qui concernait l’oreille attentive et la patience professorale, Lavande hocha doucement la tête – il était vrai que ce n’était pas le spécialiste, il n’était clairement pas aussi insupportablement et faussement mielleux que Dumbledore. Au moins était-il bien franc, et malgré tout, Lavande respectait cela… Mais alors évoqua-t-il son accent paysan qui s’échappait quand elle était en colère. La jeune fille rougit des pieds à la tête, ne s’en étant pas rendue compte. Pour passer son trouble, elle joignit ses mains sur son livre et se tritura le bout des doigts. L’écriture et la prononciation étaient des choses qu’elle avait apprise sur le tas à Poudlard – et il s’agissait de deux domaines où l’on apprenait par habitude et entraînement, chose qu’elle ne faisait guère pour la prononciation. Fallait-il encore qu’elle puisse régulièrement parler. Mais quelque soit celui que tu décides d’emprunter, c’est un choix qui t’appartient et je te suivrai quoiqu’il arrive. Pour te supporter, bien évidemment, ou t’arrêter. Cette phrase fit baisser la tête de Lavande vers son livre, amusée et gênée. Entrer en concurrence avec le plus grand mage noir de sa génération, voilà qui était bon pour l’égo. Quant aux personnes qui tenaient à elle, pour sûr qu’il devait se compter sur les doigts d’une seule main. Mais c’était assez pour se convaincre de continuer à vivre, tant qu’une seule personne sur cette terre avait besoin de son existence. Un courant d’air passa dans la bibliothèque, à moins que ce ne fut un frisson naturel qui parcourut son corps.

Je… je ne sais pas comment vous remercier, murmura-t-elle pour que seul lui puisse entendre ; Je voudrais… je voudrais… soupira-t-elle ; J’espère que je ne vous décevrai plus, cette faute ne se reproduira plus.

Les mots peinaient à sortir de sa bouche. Une incommensurable tristesse s’emparait d’elle. Grindelwald parlait beaucoup, certes. Il y avait une aura paternaliste autour de lui qui était à la fois une bonne et une mauvaise chose, Lavande ne savait sur quel pied danser. C’était une valse inégale, où l’on s’écartait autant que l’on se rejoignait, où deux têtes de mules se confrontaient solidement. Lavande voulait parler, mais elle craignait que cela n’augure une nouvelle diatribe moralisatrice du mage noir :

Vous savez qu’on ne choisit pas son désir de vengeance. C’est pas juste quelque chose qu’on peut contrôler… c’est comme une créature au fond de nous, qui a faim, qui a peur et qui a froid. Elle fait mal, et même quand on ferme les yeux, elle est encore là. C’est comme une deuxième personne, un deuxième nous.

Pour lutter contre cette soudaine panique, contre cette barrière qu’elle ressentait entre leurs deux esprits, Lavande avait décidé, de tout son absurde courage, de s’enfoncer dans le silence tel une brèche. Peut-être que si elle se confiait assez, elle retrouverait la confiance des premières fois, car il finirait par comprendre.

Vous me parlez comme si j’étais une gamine qui n’entendait qu’un mot sur deux. Je suis têtue oui, quand je suis en colère, je redeviens une vulgaire paysanne… mais ça ne fait pas de moi quelqu’un d’idiot… Jusqu’ici, j’ai tout fait toute seule.

©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
Admin
Âge : 59 ans
Sang : Sang-Mêlé
Nationalité : Austro-Hongrois
Patronus : Phénix
Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli
Reflet du Riséd : Albus Dumbledore
Baguette : Aucune, confisquée par le Ministère
Avatar : Johnny Depp
Messages : 897
Double-Compte : Darragh O'Sadhbh et Morgan DeWitt
Date d'inscription : 14/02/2019
Âge IRL : 27

What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Empty
MessageSujet: Re: What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI]  What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Icon_minitimeDim 27 Sep - 11:30



What's Next

« I'M YOUR FRIEND AND I'M YOUR SHAME »

Automne 1942.

Le ciel ne semblait pas vouloir arrêter de déverser sa peine sur les plaines du parc de Poudlard, certaines gouttes venant s’échouer sur les carreaux de la fenêtre de la bibliothèque dans un bruit si caractéristique de ses fins de journées automnales. Tel un métronome régulier, les tapotements de l’eau sur les vitres indiquaient implicitement ce temps qui passait entre Grindelwald et son élève, à l’écart et pourtant si proches des autres. En effet, ils se trouvaient dans un des endroits les plus fréquentés de Poudlard, notamment en temps de pluie où le Soleil semblait avoir décidé de se coucher beaucoup plus tôt que prévu. Mais voilà que la jeune fille voulut le remercier, timidement. Pour quelles raisons, même Grindelwald ne pouvait les deviner clairement, même s’il avait étrangement et profondément sincère avec elle. Il lui avait certes promis d’être toujours là pour elle si elle en avait besoin, peu importe la nature dudit besoin. Mais Lavande était, quelque part, comme lui, changeante telle une flamme de bougie, qui, trop attisée, pouvait libérer un formidable mais non moins dangereux brasier. Il n’ignorait cette rage inassouvie au plus profond de la jeune fille. Elle était comme une bombe à retardements à utiliser avec la plus grande des précautions.

Elle enchaîna sur le désir de vengeance, une soif inextinguible que l’on ne pouvait contrôler si on finissait par s’abandonner à elle. Oui, Gellert connaissait ce sentiment, c’était justement ce contre quoi il avait essayé de la mettre en garde tandis qu’elle avait arboré son air buté d’adolescente qui semblait avoir déjà tout compris. Il était pourtant satisfait qu’elle puisse poser des mots sur son ressenti. Mais très vite, le comportement borné de Lavande reprit le dessus et elle ne put s’empêcher d’asséner de nouveau une remarque presque insolente visant à, certes, avouer qu’elle était bornée mais qu’elle écoutait néanmoins. Gellert doutait réellement de cette remarque, mais son élève était jeune et, malgré avoir été forgée dans la peine, la douleur et la solitude, manquait cruellement d’une certaine maturité qui viendrait sûrement avec l’âge. Et Grindelwald devait avoir du mal à s’adapter à cette adolescence puérile qui se voulait déjà adulte de Lavande. Mais il fallait faire avec alors il préféra rester silencieux et discret, ne souhaitant souffler sur cette flamme vive et instable qu’il ne fallait en aucun cas provoquer. Elle n’était pas une mauvaise personne. Elle s’était débrouillée seule certes, mais ce n’était plus le cas désormais, encore fallait-il qu’elle accepte ce changement dans sa jeune vie.

Il y avait pourtant quelques détails qui intriguaient Gellert dans le discours de Lavande. Le fait de se sentir deux dans son corps. Si le mage noir avait cette impression aussi, il semblerait pourtant que leurs deux ressentiments n’aient absolument pas la même origine. Il y avait quelque chose dans le discours de Lavande qui tendait à confirmer les craintes du mage noir, craintes partagées par Belladone Raven. L’hypothèse que la jeune fille était une Obscurial n’avait toujours pas été démentie, bien au contraire. Il savait également qu’Albus, qui l’avait bien plus côtoyée que les nouveaux professeurs, adhérait également à cette idée, d’où sa passivité de surface envers l’adolescente. Dumbledore restait humain avant tout. Ses craintes, ses peurs, étaient justifiées et parfaitement normales. Grindelwald se doutait qu’il lui avait donné le flambeau afin qu’il puisse s’occuper de Lavande comme elle le méritait. Mais la description de son mal entretenait ce doute toujours plus vif dans l’esprit du mage noir sur ce qui pouvait ronger l’élève de Serpentard au plus profond d’elle-même. Gellert essaya de cacher cette inquiétude qui naissait dans son regard. Pourtant, il devait en avoir le cœur net. Si Lavande gardait en elle un Obscurus, elle devait probablement le savoir.

— Y a-t-il quelque chose d’important sur toi que je devrais savoir…? Une interrogation sur ton compte, une question sans réponse ?

Si Grindelwald avait toujours été habile pour manipuler les esprits, il n’était pas sûr de pouvoir les soigner. Mais peut-être spéculait-il trop. Peut-être n’était-ce que le propre ressenti de la jeune élève et rien d’autre. Sa propre interprétation de cette famine dans laquelle la poussait la vengeance et l’injustice. Chez le mage noir, c’était de la même façon viscérale et brutale. Telle une main qui le poussait délicatement entre ses omoplates, embrasant ses entrailles d’une fureur vindicative. Il n’avait seulement jamais eu la soif de tuer. S’il l’avait fait, certes à de nombreuses reprises, c’était par nécessité, se cachant derrière sa doctrine du plus grand bien. Lavande avait cette volonté de détruire qui rendait sa vengeance radicalement différente à celle de Grindelwald. Il n’y avait pas de justice sociale dans celle de l’adolescente, mais une personnelle, peut-être la pire aux yeux du mage noir. Ce dernier n’était pas l’être le plus sage qui était sur cette Terre mais malgré toute la violence et la cruauté qui pouvaient s’emparer de son être, rien ne semblait pouvoir égaler celle qui sommeillait en Lavande. Son enfance avait été bien pire que la sienne, à n’en pas douter et elle justifiait beaucoup de choses. Pourtant, désormais, il tendait cette main vers elle afin qu’elle ne s’enlise pas dans sa propre rage comme lui avait pu le faire. Cependant, comment lui faire comprendre sans qu’elle prenne de nouveau la mouche, comme si elle avait vécu le triple des années de Grindelwald, se cachant devant ce redondant masque du « vous ne pouvez pas comprendre » ? Il soupira, les yeux baissés.

— Tu t’es peut-être faite toute seule mais maintenant, tu ne l’es plus, si tu le souhaites. Tu n’es pas non plus idiote, je ne l’ai jamais pensé une seule seconde. Depuis le début de nos cours, je me porte garant de toi et tes décisions, tes choix, seront notre responsabilité à tous les deux. Je ne veux pas être moralisateur, je veux simplement t’accompagner. Je t’ai dit que je te soutiendrai quoiqu’il arrive encore faut-il que tu m’acceptes.

Son ton avait été doux et chaleureux, l’invitant à ne plus se considérer comme une âme parfaitement solitaire errant dans les couloirs de Poudlard. Lavande ne lui disait pas tout, c’était bien normal et il respectait cette préservation de son intimité. Néanmoins, il était tout de même obligé d’avoir un minimum de détails pour apporter une aide réellement efficace à son élève et endormir cette menace hostile qui ne semblait pas s’être tarie dans le cœur de la Serpentard.
©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Lavande Huntergrunt
Lavande Huntergrunt
Âge : 17 ans.
Sang : Née-Moldue.
Nationalité : Anglaise.
Patronus : Une hyène.
Épouvantard : Un Obscurus.
Reflet du Riséd : Elle n'y voit rien, pas même son propre reflet.
Baguette : Branche de hêtre entrelacé, sauvage et inflexible, 24 cm, ventricule de coeur de dragon.
Avatar : Felicity Jones
Messages : 291
Double-Compte : Anthelme de Musset
Date d'inscription : 22/07/2019

What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Empty
MessageSujet: Re: What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI]  What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Icon_minitimeVen 2 Oct - 9:56



What's Next

« la fin d'une mascarade de cinq ans »

Automne – fin novembre ? 1942.

Si le calme ne revenait pas dans le ciel écossais grumelé d’épais nuages noirs, ce n’était pas le chat de la bibliothèque où, lentement, une certaine tempérance revenait à la normale. Lavande fixait son mentor, l’air pourtant encore bien sombre. Au travers de lui, c’était une soixantaine d’années d’expériences qui parlait, des actes monstrueux qui l’avaient rendu digne de l’étiquette de mage noir, un homme que l’on disait hors du commun dans toute son horreur. Un être qui avait tué. Elle le regardait, et pourtant elle ne voyait rien de tout ça. La mort ne se voyait pas sur son visage comme une tâche indélébile qui jamais en s’efface. Tout ce qui faisait la glorieuse histoire de Gellert Grindelwald, Lavande ne l’avait que brièvement feuilleté – cela ne l’intéressait pas, et qu’importe car le peu d’informations qu’elle avait eu l’occasion de lire lui paraissait irréaliste, comme venant d’un conte diabolique pour enfants. Il représentait si bien le croque-mitaine de cette époque, ancienne figure incontournable d’un passé qu’elle n’avait pas connu. Non pas qu’elle ne le prenait pas au sérieux, bien au contraire – cela restait un criminel qui était devenu son mentor, un professeur particulier dont elle appréciait tout particulièrement l’aura, le voir lui donnait la sensation d’approcher l’image d’une ancre.

La née-moldue avait eu la sensation de pouvoir se confier à cet adulte, d’un âge malgré tout bien avancé qui séparait leurs deux générations par des années lumières. Elle voulait pouvoir s’abandonner à son jugement, avoir l’impression que quelqu’un veillait sur son avenir et ferait les choix à sa place pour la mettre sur le droit chemin. Suivre les traces d’un parent, d’un mentor, d’une idole, ne plus avoir cette atroce sensation de flotter dans le vide – sans avenir. Lavande avait besoin qu’on mette des barrières sur les possibilités infinies de son existence maudite ; et ce même si elle ne le savait pas encore elle-même. Dans son corps grondait une rage qu’elle n’était pas capable de contrôler seule. Jamais elle n’avait pu exprimer le plein potentiel de cette obscure force qui se taisait en elle : elle avait besoin de Grindelwald pour débloquer ce pouvoir, pour le cracher, l’offrir au monde sans limites. Seul lui pouvait la maîtriser. Cette situation lui donnait la désagréable sensation de se soumettre volontairement au mage noir – chose qui n’était étrangement pas dans ses habitudes. Lavande était une bête sauvage, une créature un peu étrange, absente et fantomatique, qui flottait dans les couloirs en rasant les murs et en observant silencieusement le comportement et la vie des autres, de loin. Elle suivait le mouvement en se laissant porter par le temps parce qu’elle le voulait bien, et subissait sans mot dire la violence, car pleurer et supplier étaient se soumettre. Il lui fallait alors avouer, que le soir où elle s’était abandonnée à l’enlacer comme un père, pleurant sur ce beau cadeau qu’il lui avait offert – alors elle s’était entièrement liée à son esprit.

Ce lien était encore fragile, fugace, portant les stigmates dont aucun des deux ne pouvaient déchiffrer le langage mais dont ils connaissaient vaguement les embruns. Ce vocabulaire paternaliste en faisait-il parti, ou était-ce simplement le rejet de l’autorité de l’adolescente qui lui faisait si mal dans ces mots ? Il était vrai que Lavande n’avait rien connu au-delà de son village et de Poudlard, à tel point que tout son environnement n’était qu’une obscur farce, une pièce de théâtre où les êtres humains de tout genre servaient de décor pour sa tragédie. En contre-partie, elle conservait férocement une hyper-conscience aiguë d’elle-même, de sa douleur et de sa souffrance, sauvagement ancrée dans son âme à l’encre intemporelle. Mais comment l’avouer sans se rabaisser plus bas que terre à nouveau ? Lavande était capable d’endurer bien des maux, mais l’idée même de mettre des mots sur cette étrange condition la rendait fiévreuse et blessée – comme la honte ultime qui brisait à tout jamais son honneur de martyr. Elle regardait son mentor, ou même le professeur Raven, et se sentait soudainement si diminuée dans sa propre existence qui ne se résumait qu’à ses sévices et à la tempête qui grondait en elle. La née-moldue n’avait jamais rien connu de la vie, il était normal qu’un homme qui faisait le triple de son âge puisse la regarder de haut et lui dire toutes ces choses ; le tout en expliquant calmement qu’il resterait à ses côtés, avec toute la douceur qu’un mage noir pouvait offrir. Mais l’orgueil de la jeune fille était aussi légendaire que sa maison Serpentard. Elle détourna le regard quand Grindelwald lui demanda s’il y avait quelque chose qu’elle devait lui avouer sur son compte.

Lavande avait soudainement envie de tout lui dire : lui devait connaître la signification de ce brouillard obscur à l’immense gueule dentelée, cet œil vide et torve qui fixait le néant où se trouvait son âme. Elle déglutit, incapable de savoir quoi choisir de dire. Une partie d’elle voulait abandonner et tout avouer, demander de l’aide. Mais la jeune fille était terrifiée : la chose qui se trouvait en elle, lui en voudrait-elle ? Ne risquait-elle pas de déclencher sa colère en l’avouant à autrui ? Son mentor allait-il lui dévoiler le véritable sens de cette créature, peut-être était-elle véritablement un monstre, peut-être faudrait-il l’expulser de Poudlard.

Non… non Monsieur, tout va bien.

Mais ses yeux criaient le contraire. Une inquiétude lourdement discernable peinait ses yeux marécageux. Elle ne se sentait tout simplement pas prête, c’était plus fort qu’elle. Lavande baissa la tête sur le liste et voulut changer de sujet : elle avait compris, il resterait à ses côtés. Le plus important était maintenant de faire table rase et de travailler. Elle ne voulait plus perdre une seconde de plus. Montrant la liste du doigt, elle sourit, enthousiaste :

J’aimerai bien travailler le sortilège qui fait une nuée d’oiseaux… mais peut-être qu’il faudrait être plus pragmatique, celui pour débloquer des cadenas pourrait être intéressant et beaucoup plus utile. Je me rappelle de la fois où une fille, qui avait cinq années de plus que moi, avait pris toutes mes affaires et les avait mis dans un coffre trop lourd sur mon lit. Heureusement Kana m’avait aidé…

Les carillons sonnèrent depuis l’immense horloge de la Tour. Lavande se servit de cette diversion pour récupérer ses affaires et rangea le livre dans l’étagère derrière elle. Tant qu’ils avaient la liste, le reste n’avait pas d’importances. Elle posa son sac à moitié décousu, gris et brun à force de traîner sur le sol et y mit ses affaires. Le sac ressemblait davantage à un gros cabas à patates en bandoulière. Une fois fini, elle attendit que son mentor se lève pour poursuivre :

A moins que vous ne souhaitez que l’on travaille mon… sortilège de désarmement.

Elle avait toujours cette habitude de ne pas prononcer les sortilèges dont elle voulait évoquer l’existence, par peur de recréer une catastrophe. Difficile pourtant de s’imaginer tout ce qui pouvait mal se passer en prononçant Alohomora, n’est-ce pas ? Elle regarda le ciel par-delà les vitres étriqués de la voûte ; certainement que l’entraînement de Quidditch allait être annulé pour aujourd’hui. A ce train-là, cette tempête allait durer toute la soirée : peut-être même que son cours particulier serait reporté. Elle espérait que non, aussi ajouta-t-elle en souriant :

Ou alors, apprenez moi un sort qui nous permettrait de nous protéger de la pluie pendant nos exercices. Un parapluie géant comme celui que vous aviez fait pour moi.

©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Empty
MessageSujet: Re: What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI]  What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas

What's Next [PV. Lavande Huntergrunt] [FINI]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Domus Paenitentis :: Poudlard :: Troisième & Quatrième Étages :: Quatrième Étage :: Bibliothèque-