× Son Enfance ×
Peu de personnes connaissent la véritable histoire de Lavande Huntergrunt, celle qui date d'avant son entrée à Poudlard. Née dans un hiver particulièrement froid au milieu d'un village perdu de l'Angleterre, elle est la fille unique d'un jeune couple de moldus protestants. Dans ces renfoncements de plaines, forêts et champs impraticables, la civilisation s’essouffle et s'éteint dans des simulacres d'anciens contes de fées. Lavande vécut dans ce village coupé du monde, où la vie avait un siècle de retard et où les temps étaient durs. Elle fut pourtant un poupon adorable, calme et tendre, qui ne manquait pourtant pas une seconde à communiquer son bonheur à ses parents. Un enfant innocent comme il en cache des milliers sur la surface du monde. Sans nul doute, son destin aurait été de grandir belle et faible, aider sa famille aux tâches du foyer jusqu’à ce qu’on l’eut marié, heureuse, à quelque héritier du village. Peut-être aurait-elle développé quelque indépendance en son sein et se serait-elle enfuie à l’adolescence, loin de cette bulle archaïque aux valeurs douteuses. Son sang ne lui laissa pas le privilège du libre-arbitre.

Aux premiers jours après son troisième anniversaire, des événements étranges se passèrent autour d’elle. La jeune enfant s’asseyait dans le jardin et s’amusait à faire pousser des fleurs entre ses doigts, ceux-ci apparaissant du néant pour éclore en quelques secondes. Quand elle riait, des étincelles glissaient sur le sol; quand elle pleurait, ses larmes s’élevaient jusqu’au plafond. Lorsqu’elle était contrariée, des objets étaient projetés contre les murs, comme la cuillère de porridge que sa mère lui tendait et qu’elle se refusait à manger. Ces moments indécis entre réalité et hallucination, ses parents décidèrent au départ de ne pas les remarquer, refusant que leur petite chérie ne soit folle -ou pire, une sorcière. Ce qu’ils voyaient de leurs propres yeux, ils firent tout pour se convaincre que ce n’était pas « vrai » ; après tout, la fatigue dérouterait l’esprit de tout honnête travailleur. Malheureusement, les exploits de leur fille se firent de plus en plus nombreux et de plus en plus évident au fur et à mesure des mois. Pour un esprit sain de croyant, ce pêché était impardonnable. « TU as donné naissance à un monstre ! » était l’insulte la plus communément prononcée par son père, incapable de faire face à cette situation hors de contrôle. C’était forcément de la faute de la mère, n’est-ce pas ? Si c’est de son ventre que née la créature, cela ne peut être que de sa faute, et il faut toujours un coupable. Malgré les épais murs de leur maison de campagne, ils ne se dérangeaient pas pour se disputer à côté d’elle. Les mots échangés avaient été si violents, et la rancœur cuisait leurs langues à chaque parole. Finalement, au terme d’une ultime dispute désespérée, le père de Lavande partit du foyer.

Devenir mère célibataire dans le fin fond d’un village récalcitrant à la modernité était peut-être l’une des choses les plus éprouvante à subir. En dernier recours, la mère fit appel à un exorciste du diocèse le plus proche. C’était ce qui se faisait quand les choses ne tournaient pas rond. Le pasteur appelé se fit tout d’abord gentil, lui demandant « quelles étaient les jolies choses qu’elle savait faire ». Heureuse d’avoir un visage aimable et souriant devant elle, pour la première fois depuis des semaines, elle s’exécuta. Mais aucune magie, ne serait-ce la plus lumineuse, la plus belle et la plus enchantée possible ne pouvait être un cadeau du ciel, et la punition ne tarda pas à se faire sentir. Néanmoins, le supplice ne dura pas longtemps : Lavande sut qu’il lui suffirait de réprimer ses « jolies choses » pour être tranquille. Peut-être même ses parents se remettraient ensemble, et tout irait dans le meilleur des mondes. Le pasteur repartit avec tous les remerciements les plus chaleureux, suintant d’une amère dévotion. Son père ne revint pas pour autant, mais sa mère l’éleva correctement : son sourire était de retour. Lavande garda le secret de sa non-guérison... enfouie au fond de son coeur, bouillonnant et murmurant dans ses oreilles, jusqu’à ce qu’il ne resta plus rien : rien que le silence. C’est à cette période là qu’elle se renferma sur elle-même, incapable de lier des liens sociaux avec les autres enfants -dont la plupart était de toute façon au courant que quelque chose n’allait pas. Mais jamais elle n’en parla. Personne ne devait être au courant de cette histoire. Plus aucune fleur ne poussa dans le jardin.


× Sa Révélation ×

Ce fut par miracle que Lavande récupéra la lettre de Poudlard via le facteur du village. Avoir du courrier était quelque chose d’extraordinaire dans ce petit village. De multiples chapardeurs auraient rêvé pouvoir poser les mains sur ce trésor, juste pour savoir de qui elle – la fantôme du village, l’avait reçu. En la lisant, un déluge de sentiments contraire parcourut son frêle corps d’enfant : était-elle vraiment une sorcière ? Cela expliquerait tout ce qu’elle n’avait pas oublié de sa petite enfance. Peut-être était-ce une mauvaise blague de quelqu’un ayant eu de son histoire. Devait-elle montrer la lettre à sa mère ? Celle-ci entrerait-elle dans une colère noire, rappellerait-elle le pasteur, ou les ferait-elle déménager à l’autre bout du monde ? Dans le doute, Lavande cacha la lettre pendant des mois, incapable de prendre la bonne décision. Elle tenta de ne plus y penser, mais bientôt l’espoir naquit dans son coeur. S’il y avait une chance, la moindre chance, minuscule et infime, que la jeune fille puisse trouver sa place quelque part dans ce monde… Les fleurs du jardin lui manquaient. Mais elle n’était qu’une pauvre fille solitaire et perdue dans le pays ; elle ne comprenait pas la moitié des choses écrites dans cette lettre et même si c’était vrai, elle ignorait où les trouver. Par chance, là encore on ne lui laissa pas le temps de choisir entre la fugue et l’inanition.

Une belle femme, quoique vêtue un peu bizarrement, vint sonner un jour d’été à leur porte. Les murmures des voisins furent bientôt le cadet de ses soucis quand commencèrent la conversation entre l’invitée et sa mère. Passées les premières exclamations et même une certaine colère, le ton devint plus calme. La vérité éclata au grand jour : Lavande était une sorcière qui allait faire ses études dans un collège fait pour les gens comme elle, où elle sera libre d’être elle-même et de s’épanouir. Ce jour-là, la jeune fille s’effondra en larmes de joie sur les genoux de l’invité. La mère fut bien obligée d’accepter, mais les relations entre elle et Lavande restèrent froides jusqu’à ce jour. En partant, la sorcière récupéra la jeune fille; elle avait besoin de quelqu’un pour l’aider à faire ses courses, au moins pour cette fois-ci. Sa mère lui prêta quelques argents moldus qu’elles allèrent changer en or sorcier, quand bien même il s’agissait là d’une somme misérable. Lavande découvrit ce nouvel univers avec de grands yeux humides, chaque découverte était plus extraordinaire que la précédente, la plongeant dans une innocence retrouvée. Tout était beau, des boutiques remplies d’objets brillants, de baguettes en bois sculptés et de vieux livres anciens. Recevoir sa première baguette avait quelque chose d’exceptionnel, la sienne était en bois de hêtre inflexible, longue de 25 centimètres et possédant en son sein une ventricule d’un coeur de dragon. Elle reporta à l’année suivante son envie d’acheter une chouette effraie, qu’elle nommera par la suite Shû. Le reste de ses affaires était d’occasion, mais ce n’était pas grave. Chaque parcelle de magie qu’elle touchait faisait intensément battre son coeur.


× Ses Études à Poudlard ×

Les choses ne se passèrent malheureusement pas comme prévu. Passé l’émerveillement de la découverte, le train et la promenade nocturne en barque, vint le passage sous le Choixpeau Magique. Le nom de Serpentard tinta dans ses oreilles, et elle s’élança vers sa table où des gens l’applaudissaient. Mais il apparut très vite que le monde des moldus n’avait que peu de choses à envier à celui des sorciers. Ainsi, les élèves ne manquaient pas de se discriminer sur la « valeur de leur sang », et certains se vantaient des richesses et de la célébrité de leurs familles. Ce n’était par chance pas la majorité, mais cela suffit à Lavande pour passer un début d’année compliqué. Moquée de Sang-de-Bourbe par ses camarades de chambrés, elle devint la cible des élèves les plus puritains qui la molestaient et s’amusaient d’elle à toutes occasions.

Des occasions qui ne manquèrent pas tandis qu’elle commençait ses cours en pratique magique. Sa baguette tremblait entre ses mains, lorsqu’elle rappela sa magie pour la première fois en de nombreuses années. Mais rien ne vint. Incapable d’exploiter la moindre étincelle, le moindre souffle. Comme si ce quelque chose en elle était mort. Tous les autres autour d’elle parvenaient à leur fin, avec plus ou moins de succès. L’échec la bouleversa plus profondément qu’elle n’osa l’avouer, hochant tout simplement la tête quand le professeur lui conseilla de prendre son temps, que ce n’était pas grave. Personne ne connaissait son histoire, personne ne pouvait savoir. A son premier cours de sortilèges, la frustration lui enserra si douloureusement la gorge qu’elle s’acharnait à secouer la baguette au dessus de la plume. Celle-ci explosa dans une gerbe spectaculaire et pyrotechnique de toutes les couleurs. De si jolies lumières se reflétant dans les vitres closes. La joie d’avoir réussi à produire quelque chose fut de courte durée quand ses voisins et elle-même durent aller à l’infirmerie pour soigner leurs légères brûlures.

A Noël, Lavande restait à l’école. Elle avait peur de rentrer à la maison. Rien ne pouvait être plus beau qu’ici, de toute façon. Au fur et à mesure des semaines, elle avait même réussi à se faire quelques amis, éparpillés dans toutes les maisons. Sa pratique de la magie ne s’améliora guère, et certains professeurs lui conseillaient tout simplement de ne plus toucher une baguette et lui donnèrent des devoirs théoriques supplémentaires à remplir au fond de la classe. Bien heureusement qu’il lui restait ce domaine dans lequel s’exprimer. Elle passa beaucoup de temps à la bibliothèque, mais rarement pour étudier. Cela lui passait le temps, c’était aussi là qu’elle retrouvait ses différents amis. Cela remplaçait une salle commune qui n’aurait fait que les diviser. Ses amis lui pardonnaient toujours ses problèmes de magie, même cela posait quelque fois un véritable problème. Sa meilleure amie, dans l’équipe de Quidditch de Gryffondor, avait vu son entraînement être interrompu par un violent ouragan propagé par Lavande -qui avait simplement voulu verser magiquement de l’eau dans son verre. Lors d’un cours de métamorphose, elle changea son rat en dragon -transformation interrompue juste à temps par le professeur Dumbledore. Ce dernier était probablement l’un des derniers professeurs à l’encourager dans ses échecs, beaucoup avaient juste abandonné. Elle restait plutôt douée en potion, quand il s’agissait de simplement mettre des ingrédients dans de l’eau -sans magie.

En troisième année, le professeur de DCFM de l’époque amena les fameux épouvantards liés au programme. L’exercice se passa pour la plupart des élèves parfaitement bien. Il y eut quelques moqueries face à des peurs irrationnels, d’autres parfaitement compréhensibles qui firent frémir les camarades entre eux. Le sortilège n’était pas difficile à apprendre, même Lavande aurait peut-être pu le réussir. Mais quand elle se présenta devant l’armoire, et que les portes s’ouvrirent à son arrivé… le monde s’effondra sous ses pieds. Rien n’aurait pu la préparer à ce qu’elle avait devant les yeux. La jeune fille s’était préparée à la vision de sa mère, de ses amis se moquant d’elle, d’un sortilège qui tourne mal, absolument tout ce qui hantait ses insomnies. Mais certainement pas à cette masse de fumée noire, de vapeur qui s’entre-déchire, les dominant en taille jusqu’à les surplomber tous. Ce n’était pas un simple nuage d’orage. C’était beaucoup plus que cela. Les autres élèves le sentirent et s’écartèrent. Personne n’interrompit l’exercice, pas même le prof qui regardait la scène avec une moue désintéressée. Un professeur plus informé et moins incompétent aurait pourtant tout de suite reconnu la figure d'un Obscurus. Cette vision fut si terrifiante, si asphyxiante que Lavande en lâcha sa baguette au sol, incapable de prononcer le moindre mot. Son corps tremblait du moindre de ses muscles, tandis qu’elle se cachait les oreilles pour ne pas entendre son propre cri de terreur. Le professeur accepta alors de faire un geste et envoya un élève l’accompagner à l’infirmerie. Sa meilleure amie l’y accompagna, et alors qu’elle s’allongea sur l’un des lits de la salle, on lui demanda : « Qu’as-tu vu? Qu’est-ce que c’était que ça ? ». Ce à quoi une Lavande terrifiée et reniflant ses larmes murmura : « Je ne sais pas… je ne sais pas ce que c’était… tout ce que je sais.. c’est que c’était moi... ». L’incident fut clôt et personne n’en parla jamais plus.

Lavande poursuivit ses études sur cette étrange corde raide, ne réussissant à obtenir ses BUSES que grâce à ses bonnes connaissances théoriques. Certains élèves pouvaient se permettre d’être moyens en tout, ce n’était pas son cas. Entrant dans cette sixième année où la fin de ses études semblait si proches, des centaines de questions restaient sans réponses et elle ne se sentait pas mieux préparée à l’avenir qu’en entrant dans cette école. Déchirée entre la peur de ses pouvoirs magiques et par son rêve d’apprendre à les contrôler, Lavande espère et attends, parce que c’est bien là, la seule chose qu’elle peut faire.

Dans la vrai vie, je suis...
Quel est ton pseudo ?Amolitacia ! Un mec ou une fille ? Fille ! Quel est ton âge ? 24 ans. Comment as-tu connu le forum ? En suivant sa création. Un avis dessus : Très bon. As-tu un DC ? Albus Dumbledore. Code de validation : [Validé]

Code:

<t>Felicity Jones</t> → <y>Lavande Huntergrunt</y>

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