I've Been Thinking All These Visions Must Be a Sign [PV. Albus Dumbledore] [FINI] - Page 2



 
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I've Been Thinking All These Visions Must Be a Sign [PV. Albus Dumbledore] [FINI]

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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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Âge : 59 ans
Sang : Sang-Mêlé
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Patronus : Phénix
Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli
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MessageSujet: Re: I've Been Thinking All These Visions Must Be a Sign [PV. Albus Dumbledore] [FINI]  I've Been Thinking All These Visions Must Be a Sign [PV. Albus Dumbledore] [FINI] - Page 2 Icon_minitimeVen 24 Avr - 18:59



I've Been Thinking All These Visions Must Be a Sign

« I'VE BEEN DREAMING OF US LEAVING EVERYTHING AND EVERYONE WE'VE EVER KNOWN »

Automne 1942.

Surplombant toujours Albus de sa haute et digne stature, Gellert, les mains jointes dans le dos et les rayons lunaires sur sa nuque, ne put que chérir ce nouveau souvenir de cet instant où leurs iris s’étaient regardées. Un instant où il eut fallu beaucoup de courage au mage noir pour conserver une certaine dignité et ne pas avoir peur du regard électrique de Dumbledore. Ne pas se défiler devant le bleu de ses yeux. Il aurait pu se demander si Albus avait réellement un Legilimens aussi puissant que raconté, ou si tout simplement, son regard suffisait pour perforer l’âme la plus coriace face à lui. Mais Gellert n’avait pas cédé. Après tout, c’était lui qui lui avait demandé de le regarder dans les yeux. Avec un sourire malicieux sur ses lèvres pâles, le mage noir, toujours debout devant Albus, l’invitait silencieusement à accepter la proposition qu’il venait de lui faire. Marcher au bord du lac, lui, lui racontant ses recherches et trouvailles, fruit d’un travail passionné et passionnant depuis plus de quarante ans. Quelque part, Albus avait aussi aidé la cause des sorciers dans un sens. Un sens plus sage, pacifiste et universel. Un grand sorcier qui avait indéniablement fait déjà de grandes choses.

Finalement, Albus se leva sans rien dire et le dépassa sans que Gellert ne le suive des yeux. Tandis que l’illustre professeur invitait les Aurors à rester tranquille, le mage noir prit son temps pour retourner au côté d’Albus, regardant les représentants du Ministère retourner à leurs occupations et observant quelques secondes l’arbre au pied duquel il s’était assoupi quelques heures. Enfin, avec un soupir apaisé, il emboita le pas à Albus, profitant du doux clapotis de l’eau sur la rive, au milieu des hautes herbes et autres roseaux. Une grenouille se mit à chanter près d’eux. Malgré la nuit tombée, la faune se réveillait. Et étrangement, Gellert s’y sentait bien. Pas de regard de travers ou effrayés, pas de murmures anxieux sur son passage. Au milieu du parc de Poudlard où l’humain était devenu minoritaire, il ne se sentait plus monstre. Il avait presque envie d’enlever ses bottes pour profiter de la caresse de l’herbe fraiche sur sa peau, la vase se frayer un chemin entre ses orteils. Un contact simple, mais perdu depuis trop longtemps sous le masque de l’orgueil. Sa quête de puissance avait été vaine et inutile. Désormais, il devait réapprendre à aimer les choses simples. Les redécouvrir.

La compagnie d’Albus était silencieuse mais agréablement légère, le doux vent soufflant comme un voile de paix sur eux, détendant les membres du mage noir, évaporant la plupart de ses doutes les plus profonds. Cependant, la douce voix posée de Dumbledore vint briser ce silence que Gellert savourait. Même si cela contrastait fortement avec l’été qu’ils avaient passé où les nuits avaient défilé sous le rythme effréné des discussions des jeunes et brillants esprits des deux adolescents, cette paix et ce calme matures n’avaient rien de désagréable. Mais Albus avait des choses à rajouter. Alors le repenti l’écouta religieusement, ne l’interrompant pas, continuant de marcher à ses côtés. Le discours était sombre, négatif. Le message était clair, ce qu’ils avaient vécu appartenait désormais au passé. Pourtant, le regard fier et le menton relevé, Gellert ne put s’empêcher que cela ne pourrait être totalement vrai. Malheureusement, le deuil d’Ariana n’avait jamais été vraiment fait, les cicatrices seraient indélébiles et le temps ne pourrait les refermer totalement. Le mage noir n’avait pas envie d’oublier ainsi. Albus, pour conclure, mentionna une certaine aide qui serait accordée à Poudlard. Gellert fronça très succinctement les sourcils. Faisait-il référence à la nuit agitée de la veille ?

Mais Albus pouvait être tout aussi habile de ses mots, aussi, Grindelwald choisit de ne pas retourner la phrase dans tous les sens possibles, concentrant son esprit ailleurs. Est-ce que tout était à abandonner, de leurs fameuses ruines ? Ne pouvaient-ils pas en faire un monument, une trace du passé qui les liait indéfectiblement ? Cet été fugace, de deux mois, qui avait marqué leurs vies à jamais. Quant à l’évocation de Godric’s Hollow, une nouvelle fois, Gellert n’était pas d’accord. Il sentait qu’il devait y retourner une dernière fois. Car s’il était excusé auprès d’Albus du mal qu’il avait pu lui faire, il avait besoin aussi de se recueillir auprès de celle dont la vie avait été amputée. Il avait des excuses à présenter à celle qui avait involontairement arboré le rôle de martyr de sa révolution barbare et brutale. Cette justice qu’il avait voulu imposer. Il l’avait voulu pour elle, pour Lavande et les autres. Il soupira alors tandis qu’Albus l’arracha de ses pensées en parlant du sang de dragon. Il resta pourtant très succinct et ne donna guère de détails sur cette découverte qui avait pourtant fait couler beaucoup d’encre. Gellert baissa les yeux et sourit.

— Tu as toujours cette fausse modestie sur ce que tu as accompli, te faisant prier pour qu’on se pende à tes lèvres et qu’on en redemande.

Le mage noir s’arrêta, regardant Albus avec son large sourire malicieux. Finalement, il se tourna vers le lac et perdit ses iris dans les timides vagues de l’eau qui jouait avec les reflets de la lune. Puis, brusquement, il finit par enlever ses bottes, comme il avait envie de le faire depuis plusieurs minutes, jeta son manteau sur la berge, laissant le vent frais s’immiscer par les fibres de ses manches et mit ses pieds dans l’eau froide. Les bras liés dans son dos, il ferma les yeux et respira profondément, face à l’astre lunaire qui éclairait son visage de craie de l’argent de ses rayons. Il prendrait son temps pour lui répondre. Ils n’étaient plus pressés. Leurs existences n’étaient plus dévorées par leurs ambitions. Rien ni personne ne les attendait désormais. Non, ils avaient le temps pour reconstruire, se poser, se redécouvrir. Pourtant, cela ne signifiait pas qu’ils devaient fermer leurs yeux sur ce qu’ils avaient vécu ensemble, malgré la tournure qu’avait pris cette rencontre qui avait bousculé un grand nombre de destins.

— Allons, Albus. Il n’y a jamais eu aucun avenir pour nous deux. Deux hommes ayant une liaison est déjà une hérésie. Moldu ou non.

Les paupières toujours closes, son sourire étirant ses lèvres, il songea brièvement à ce que leurs vies auraient pu être s’ils n’avaient été que deux âmes banales, deux sorciers classiques sans ambition ni pouvoirs extraordinaires. Auraient-ils été aussi fusionnels qu’ils n’avaient pu l’être ? Ou auraient-ils été tout aussi insignifiants que le commun des mortels ?

— Y a-t-il seulement un avenir quand nous nous échouons à Poudlard ? Nous le façonnons auprès des jeunes esprits et pourtant. Combien de temps restent en moyenne les professeurs ? Des décennies, dans la plupart des cas, non ?

Son sourire ne disparut pas mais il ouvrit enfin ses yeux pour regarder Albus.

— L’avenir est une utopie. J’ai mis du temps à le comprendre mais cela ne vaut pas la peine de courir après le fantôme de quelque chose qui n’a pas encore été.

Il détourna les yeux et haussa brièvement les épaules.

— Mais tout bâtir sur des ruines n’est pas une bonne idée non plus. Cela hantera seulement ce qui a été mis par-dessus. Non, il faut reconstruire ailleurs.

Son regard se tourna alors vers Poudlard dont les fenêtres s’illuminaient une à une au fur et à mesure que l’obscurité enveloppait de son encre noire le ciel.

— Poudlard est peut-être suffisamment « ailleurs » pour cela. C’est ici que se bâtissent des destins et des rêves. Pourquoi pas autre chose également.

Son sourire avait progressivement un soupir songeur s’échappa de ses poumons. Le vent caressait ses cheveux et faisait battre doucement ses manches sur ses bras, toujours croisés dans son dos. Il finit par baisser les yeux vers ses pieds engourdis par le froid de l’eau. Bougeant légèrement les chevilles, il regarda les éphémères encyclies fuir ses mollets découverts avant de disparaître dans les timides vagues du Lac Noir.

— Mmh, je ne te conseillerai pas de me rejoindre, elle est assez fraîche.

Un léger sourire vint se redessiner sur ses lèvres. Il l'aurait bien relancé sur le sang de dragon mais tous deux savaient qu’il ne s’agissait qu’un subterfuge pour éviter cette conversation. Était-elle vraiment utile, après tout ? À s’obstiner sur les réminiscences de leur passé commun, à songer à un avenir qui ne serait sûrement que chimère. Albus semblait laisser entendre qu’il fallait laisser couler les choses et voir comment elles se déroulaient. Se laisser porter par les flots plutôt que de suivre le courant ou même le remonter. Le sang de dragon était un sujet que Gellert voulait utiliser pour faire effectivement comme si rien n’avait été, repartir à zéro. Mais il craignait réellement que leur été n’était devenu un fardeau bien trop lourd à porter et que leurs deux cœurs ne désirent vraiment reprendre ce genre de risques. Pourtant, Gellert était bien, avec Albus, et chérissait ces moments avec lui qui égayaient indéniablement ses sempiternelles journées de professeur de runes. La vivacité d’esprit de l’illustre sorcier, sa malice dans ses iris azurées, créaient un enthousiasme puéril qu’il avait pourtant essayé de taire. Son sourire s’élargit et il plongea de nouveau son regard dans celui d’Albus, un regard résolu, sans aucun signe de défaillance. Un regard sincère, à l’image de ce sourire espiègle et honnête, qui, paradoxalement, était avide de retrouver un fragment de ces décennies perdues.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: I've Been Thinking All These Visions Must Be a Sign [PV. Albus Dumbledore] [FINI]  I've Been Thinking All These Visions Must Be a Sign [PV. Albus Dumbledore] [FINI] - Page 2 Icon_minitimeVen 22 Mai - 23:00



The Sign is Sweet

« WHERE ARE YOU »

Automne 1942.

Depuis combien d’années désormais, ses pieds n’avaient-ils pas foulés le sol du Parc de Poudlard – de cette manière si insouciante et délectable, d’une simple et sage promenade sans but ? Les rares conversations qu’il tenait avec ses collègues se déroulaient le plus souvent durant les repas, chacun avaient en effet déjà fort à faire le reste du temps. Mettre à jour ses programmes d’enseignement, en constante évolution dans ce monde où de la magie aux moldus le changement se fait réveil au petit matin. Mais qu’importe après tout, quand on observe le terreau de la conversation qui jamais ne s’élance vers de beaux arbres. Des conversations sommes toute intéressantes, qui sans être souvent exceptionnelles, gardaient au moins l’avantage de faire marcher l’esprit et limiter la sclérose de l’intellect. Albus se souvenait pourtant de ces longues promenades aux abords des chemins de terres qui bordaient – et bordent toujours, les hautes maisons et chaumières de Godric’s Hollow, quand Gellert et lui se jouaient de luttes incessantes, où se jouaient entre leurs mains d’adolescents le destin de l’univers sur des fausses paroles de sages. Ils étaient alors si sûrs d’eux, et possédaient l’égocentrisme certain que la puissance qui coulait dans leur veine valait la peine que le monde les écoute comme des parangons de vérité. Si une quelconque divinité que l’on surnomme la fatalité avait fait de leurs deux esprits les plus puissants parmi les puissants, alors cela ne pouvait pas être une coïncidence. Ainsi était né la légende.

Aujourd’hui, leurs pas les rassemblaient de nouveau, sur un pourtant tout nouvel horizon. La lumière des derniers rayons du soleil découpait leurs silhouettes devenues ombres sur l’eau, tandis qu’ils marchaient, tantôt l’un devant l’autre, tantôt de concert. Mais ils ne parlaient pas comme autrefois. Leurs langues ne se déliaient pas des multitudes qui fusaient tels des étoiles filantes dans le ciel obscur. Ils étaient là, à chercher leurs mots partis pour tout jamais. Des mots poussiéreux, vieux de décennies encore trop frais dans leur mémoire pour que table rase soit faite. Albus tenta de parler de ses recherches sur le sang de dragon, comme si de rien n’était, mais le naturel n’y était pas. L’enclenchement de cette conversation aux allures de banal se faisait douloureux, presque forcé. Gellert le remarqua, saluant par là-même le caractère faussement modeste du professeur de Métamorphes qui aimait que l’on lui pose des questions. Albus rendit le sourire, baissant la tête. Les lumières de la lune bien naissante se refléter sur l’eau calme du lac, illuminant leur visage en reflet miroir. D’un seul mouvement, ils s’étaient arrêtés au bord de cet eau. Sans prévenir, le mage noir jeta son manteau et retira ses bottes, offrant ses pieds à la morsure du lac. Albus haussa les sourcils et eu pour seul réaction de faire un pas en arrière, souriant avec indulgence. Il préférait rester au sec. A présent, c’était la silhouette de Gellert qui se dessinait devant lui au travers des derniers rayons, dans cette ambiance fine bleutée qui se terminait d’un mauve envoûtant. Albus soupira. C’est ce moment que choisit Gellert pour rebondir sur ce qu’il avait dit, que nul avenir n’était permis pour eux, un amour entre hommes répudiés de tous. Ennuyé, Albus répondit rapidement :

Les règles, nous les avons toujours dictés pour les autres. Ceci ne saurait être autre chose qu’une mauvaise excuse. Cela ne nous a jamais empêché de nous voir…

Mais cela n’empêcha pas en tout cas Grindelwald de poursuivre ses paroles, jetées à la lune, les laissant retomber sur l’eau tels des feuilles qui revenaient au rivage – qui revenaient jusqu’à lui. Albus ne comprenait pas ce que disait son ancien amant ; comment ne pourrait-il pas y avoir d’avenir à Poudlard, quel rapport avec le façonnage de l’avenir des étudiants ? Pourquoi cette remarque sur le temps que restent les professeurs dans l’établissement ? Le mage noir se retourna vers lui, les yeux toujours fermés pour enfin les ouvrir. Mais ses deux iris, ainsi dans le contre-jour du soleil mourant, paraissait noirs. L’avenir est une utopie. Il ne fallait pas courir auprès d’un fantôme qui n’avait pas encore existé. Gellert était en pleine réflexion, et sa pensée aussi fugace et sauvage qu’un nuage s’éloignait pour être remplacé par un autre. Alors Albus sourit et le laissa poursuivre, cessant de chercher des explications d’un mot sans le contexte qu’il poursuit inlassablement jusqu’à l’épuisement. Les prochaines paroles le confortèrent dans cette idée : rebâtir sur un cimetière ne saurait que hanter les ruines. Ainsi, son grand némésis avait compris le sous-entendu de ses mots. Albus était fier et heureux : oui, ils pourraient reconstruire ailleurs. Quelque part qui n’avait pas encore été sali par le souvenir sombre, un endroit « suffisamment ailleurs » pour que soit possible une chose hors du commun. Ces paroles pleines de sagesses vinrent réconforter l’esprit contrarié d’Albus ; cette journée avait été forte en émotions, mais son dénouement se voyait comme la fenêtre vers un tout nouvel état d’esprit. Il était royal, baigné de cette lumière qui devenait petit à petit plus blanche que rouge, parfaitement dans son élément – plongé dans les ténèbres, reflété par le blond de ses cheveux, la pâleur de sa peau. Il ressemblerait à un envoyé sinistre et angélique à la fois, que l’on croise sur les carrefours des vieilles routes de campagne, en route vers quelque village au beau milieu de la nuit.

Oh, ne t’inquiète pas, je préfère rester au sec. Je suis bien là.

Albus sourit, se reculant pour s’asseoir un peu plus haut sur la rive. Il savait trop bien ce qui se cachait dans ce lac et n’était pas d’humeur à parlementer avec quelques créatures ou autre chose surnaturel. Il prit un caillou et le jeta dans l’eau pour que jaillisse une goutte et n’éclabousse le prodigieux mage noir.

C’était presque un instant de ridicule, ce étrange retour à l’adolescence. Où ils ne parlaient ni du monde, ni de magie, mais ils ne parlaient que d’eux. Jamais ils n’avaient vraiment parler d’eux à leur grand époque. Cela ne se réfléchissait pas, ils le vivaient à l’instant présent. Albus ressentait à présent ô combien la carence était profonde. Mais il ne se voyait pas tout simplement lever les yeux vers son ancien amant et lui demander, droit dans les yeux, s’il l’aimait encore. Après tout, il n’y avait pas besoin d’être un puissant sorcier pour se douter que c’était le cas. La véritable question, celle qui pesait sur les lèvres de tous, jusqu’à celle du Ministère se demandant s’il était prêt à le tuer si le mage noir devenait dangereux, était la suivante : est-ce qu’Albus Dumbledore aimait encore Gellert Grindelwald ? Il y avait un monde entre vivre avec le souvenir d’un amour, le berçant et le dorlotant tout en se étant sûr de ses sentiments passés… et les confronter avec la forme nouvelle de cet idylle. Albus avait encore besoin de temps pour trouver la réponse. Il leva la tête vers Gellert et lui rendit son sourire.

Je suis content que tu en sois venu à cette conclusion. Très content...

Mais où se trouvaient les enjeux de cet amour ? Ils s’aimaient, mais à quoi bon ? Gellert ne restait à ses côtés que parce qu’il avait perdu, et qu’Azkaban était son unique alternative. Même si Gellert l’avait véritablement aimé à l’époque, cela ne l’avait pas empêché de partir quand il pouvait encore flamber toutes ses cartouches. Il revenait à présent à lui, un soldat revenant handicapé de la guerre, et Albus soupirait.

La prochaine fois que tu aimerais avoir la main lourde sur l’alcool pour oublier tes sombres pensées, je te conseillerai plutôt le sucre. Je trouve que c’est une merveilleuse alternative. Mais si tu préfères le salé, cela fonctionne aussi. Mieux vaut avoir le ventre plein que l’esprit défait.

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MessageSujet: Re: I've Been Thinking All These Visions Must Be a Sign [PV. Albus Dumbledore] [FINI]  I've Been Thinking All These Visions Must Be a Sign [PV. Albus Dumbledore] [FINI] - Page 2 Icon_minitimeMar 26 Mai - 12:43



I've Been Thinking All These Visions Must Be a Sign

« I'VE BEEN DREAMING OF US LEAVING EVERYTHING AND EVERYONE WE'VE EVER KNOWN »

Automne 1942.

Les pieds toujours livrés à la morsure de l’eau froide, Gellert regardait toujours silencieusement l’horizon déchiré par les hauts massifs qui dissimulaient pudiquement Poudlard. Ils étaient loin de tout, ici. Loin de la fournaise londonienne, loin du Ministère, des Moldus également. Ils vivaient cachés aux yeux de tous. Un léger soupir s’échappa des lèvres pâles de Grindelwald qui n’avait aspiré qu’à la libération des sorciers et de leur existence d’ermites. Voici qu’il se trouvait dans l’endroit le plus invisible de Grande-Bretagne. Quinze ans n’avaient pas suffi à faire le deuil de l’un des plus grands échecs de sa vie. Et il ignorait si rester ici aiderait à enterrer définitivement cette aspiration démesurée qu’il avait alimenté la flamme de son ambition et de son orgueil. Il restait certes des braises, mais Gellert craignait de voir un nouveau départ de flammes. Peut-être y avait-il quelque chose pour quoi brûler. Son ardeur et sa fougue pouvaient être déplacées dans un autre but, moins colonialiste et totalitaire, plus pacifique. Grindelwald avait toujours pensé que la paix était utopique. Pourtant, tandis que les rayons lunaires s’échouaient sur les pierres blanches de Poudlard, il n’aurait pu contempler plus beau berceau qu’au milieu de ces montagnes écossaises.

La voix d’Albus vint alors le sortir de ses sempiternelles pensées, lui indiquant qu’il resterait au sec sans se faire prier. Une goute vint alors mourir sur le tissu qui recouvrait les jambes de Gellert, rafraichissant sa peau encore sèche. Le mage noir se retourna et lança un sourire joueur à Albus. Malheureusement, ce dernier était trop loin pour qu’il puisse lui rendre la monnaie de sa pièce. Avec un air faussement outré, il croisa ses bras dans son dos et releva le menton avec un air qu’il voulut dédaigneux et tourna son regard une nouvelle fois sur les monts, son sourire restant gravé sur ses lèvres. Albus exprima alors son contentement suite à la pensée de Gellert sur le fait de tout reconstruire ici. Quelque part, cette approbation fit baisser les yeux du mage noir vers l’eau sombre. Il ne savait qu’en penser. D’une part, il était satisfait de constater qu’il n’était pas un cas désespéré aux yeux de son ancien amant et en même temps, il était tiraillé par cette impression qu’il avait été asservi. Il resta silencieux malgré le nouveau commentaire d’Albus sur l’alcool. Gellert se sentit légèrement agacé, le professeur de métamorphoses lui ayant déjà fait la remarque plus tôt.

Mais le mage noir, contrarié, préféra rester silencieux et s’effacer pour éviter de raviver les braises de son âme dans une mauvaise direction. Cette soudaine mais légère colère qui était montée en lui était puérile. Il n’aurait pas dû boire la veille, cela avait été irresponsable et irréfléchi. Albus était son garant et gardien, il était normal qu’il le rappelle à l’ordre. Mais le mage noir devait trouver ses marques dans cette prison moins restrictive qu’Azkaban. Ici, il apprenait surtout à avoir une vie classique et normale, à des années lumières de celle qu’il avait pu mener. Étrangement, il se sentait devenir vivant, ressentant des choses qu’il avait toujours voulu tuer et enterrer au fond de lui. L’ivresse, même si cela avait été une bêtise enfantine, lui donnait l’impression d’être concret. Sa migraine persistante lui rappelait qu’il n’était pas encore un corps creux dépourvu de sensibilité. Son cœur qu’Albus ramenait progressivement à la vie lui faisait comprendre qu’il n’était pas qu’une entité, une idéologie. Sous le sang qui recouvrait ses mains, il y avait une douceur qui semblait vouloir s’exprimer et se dévoiler. Sa propre violence avait pourtant laissé certaines cicatrices sur son âme dont il devait se laver.

Sans prévenir, dicté par son impulsivité légendaire, Gellert plongea tête la première dans l’eau sombre et glacée du Lac Noir, s’immergeant totalement. Le froid ne tarda pas à enserrer le front du mage noir dans son étau, compressant sa poitrine également. Pourtant, il ne voulait pas remonter à la surface malgré la morsure de la glace sur sa peau. C’était à la fois presque douloureux et pourtant vivifiant. Cela n’avait rien à voir avec la constante humidité d’Azkaban. La froideur de l’eau était nette et paradoxalement sèche. Elle était réelle et précise. Gellert avança de quelques mètres, toujours sous la surface, s’éloignant de la rive et d’Albus. Là, dans cette immensité noire malgré ses yeux ouverts, il sentit dans une solitude apaisante. Se laissant porter à quelques mètres sous la surface de l’eau, il devait faire un choix. Abandonner tout ce qu’il avait été pour reconstruire quelque chose avec Albus, Belladone et Lavande. Devenir une figure intégrante du paysage de Poudlard, se mettre réellement à la recherche de ce mage noir qui menaçait l’avenir. Y avait-il finalement une rédemption pour lui ? Le regard qu’on lui portait pouvait-il être changé ? Il ne serait jamais pardonné, il ne voulait pas l’être non plus, mais pouvait-il toujours accomplir de grandes choses aux desseins tout aussi purs que ses ambitions précédentes, la violence en moins ?

Perdu ainsi dans ces eaux noires, il perdit la notion du temps, ses poumons semblant être infatigables. Il restait Albus. Gellert devait avouer qu’il était arrivé à Poudlard avec une arrogance effrontée devant celui à qui il devait cette deuxième chance. Rapidement, il avait regretté ce comportement, devant la patience et la mélancolie évidente de son ancien amant. Le mage noir avait bien conscience qu’il avait ruiné la vie de la seule personne qu’il avait toujours estimé et respecté. Et même aimé. Plus rien ne serait comme avant et rien ne devait être comme avant également. Leurs souvenirs devaient rester des frasques et tomber dans des mythes lointains dont tout le monde aurait oublié la provenance première. Plus qu’un nouveau chapitre, un nouveau tome devait être écrit. Mais comment prouver qu’il était réellement sincère pour une fois ? Lui qui avait passé tant de temps à mentir au monde, à Albus et même à lui-même. Il avait été sincère quand il avait pris sa main dans la sienne, quelques dizaines de minutes plus tôt.

Finalement, il sortit de l’eau, sans se préoccuper de savoir combien de temps il était resté en apnée. Se pinçant brièvement le nez pour y chasser les quelques gouttes, la légère brise vint alors resserrer l’étau du froid contre sa peau. Marchant vers la rive, il s’assit alors, toujours trempé, aux côtés d’Albus et resta silencieux quelques instants. Après un profond soupir d’apaisement, malgré ses cheveux qui étaient tombés sur son crâne par le poids de l’eau et le froid qui continuait de lui mordre la peau, il finit par dire :

— D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais vraiment complimenté quelqu’un aussi sincèrement que spontanément. Alors… Je tenais à te dire et ce depuis plusieurs semaines que je trouve que la barbe te va très bien.

Un peu nerveux suite à ce commentaire un peu osé et brusque, il s’éclaircit la gorge comme pour contenir sa fierté, le regard toujours braqué vers l’avant. Un sourire joueur vint pourtant se dessiner sur son visage d’albâtre et il posa sa main toujours glacée et trempée sur l’épaule d’Albus avant de se relever, réponse taquine à l’éclaboussure de même nature quelques instants plus tôt. Il se sécha alors magiquement, ses cheveux pâles retrouvant leur toupet effronté instantanément.

— Quant au sucre, pourquoi pas, je viendrais directement te voir pour piocher dans tes réserves.

Il sourit avec insolence malgré sa posture toujours fière et digne, son regard se perdant dans l’azur toujours visible malgré la pénombre des yeux de son ancien amant.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: I've Been Thinking All These Visions Must Be a Sign [PV. Albus Dumbledore] [FINI]  I've Been Thinking All These Visions Must Be a Sign [PV. Albus Dumbledore] [FINI] - Page 2 Icon_minitimeDim 28 Juin - 0:32



The Sign is Sweet

« WHERE ARE YOU »

Automne 1942.

Le professeur Dumbledore n’avait pas l’habitude de se promener dans le parc de son école, il n’en prenait pas le temps – trop occupé qu’il était à tirer les ficelles dans l’ombre impénétrable que projetaient les hautes tours de Poudlard. Entre deux voyages par le ciel et dans les sous-sols ministérielles, Albus prenait rarement le temps d’un café moldu sur la terrasse du premier étage d’un bouiboui d’étrange facture, au goût très sorcier et pourtant si résolument moldu comme il les aimait. Mais au moins, ces rares pauses avaient le mérite d’exister. Le fait qu’elles se déroulent en dehors de l’espace protégé du château les rendait quelques peu irréelles. Mais dès qu’il se trouvait à Poudlard, il n’y avait plus que le travail qui comptait. Plus que son métier, plus que ses élèves, il ne voyait souvent que ses trop nombreux parchemins d’études, rangés par ordre alphabétique, ses grands livres poussiéreux engoncés dans ses larges bibliothèques de bois lustré. Et dès qu’il sortait son nez aquilin de ces miasmes éternelles, il voyait sur les têtes de ses élèves autant de futurs qu’il restait à écrire et qui pouvait changer la face du monde. Pas évident de calmer ses nerfs fatigués, son emploi du temps mental ne s’y prêtant guère ; plus encore depuis qu’il eut pris la garde du dangereux Grindelwald. L’arracher à Azkaban était un plan culotté et idiot, à croire qu’il commençait à s’ennuyer après quinze années sans problème avec le Ministre de la Magie. Le récupérer auprès de lui, c’était lui fournir une nouvelle source de stress, comme si se surcharger de travail allait finir d’essouffler son coeur sec. Mais il avait une forme de tous les diables, et ce n’était pas demain qu’il verrait le crépuscule de son existence – c’était une évidence. Alors il en profitait. Non pas pour se reposer, et pour remettre à demain ce qu’il aurait cent ans encore à faire… mais justement, pour faire en deux vies d’hommes ce que quatre réincarnations ne pouvaient réaliser. Ainsi, qui aurait pu le croire ici, au bord du Lac Noire, assis contre un arbre, avec la tranquillité mortifère d’un saint. Albus Dumbledore, savourant la plénitude d’un vent frais dans sa barbe et l’humidité à ses chaussure, le tout en compagnie de son ancien amant qu’il était venu auparavant disputé.

A la lumière de la lune qui s’élevait avec sa grâce lenteur usuelle, Albus observait silencieusement la silhouette de Grindelwald se découpant dans celle-ci. Aussi beau qu’au premier jour, même si la maturité de leurs soixantaines n’avait plus rien à voir avec la beauté juvénile de leurs corps fins et délicats d’adolescents. Ils étaient devenus plus lourd, aussi bien dans l’esprit de leur existence que dans leur masse corporel, et pourtant la même intention régnait dans le visage de Gellert. C’était la même expression faciale qu’à leurs premiers jours, jouant taquin avec le monde entier, jusqu’à l’air qu’il respirait… même s’il paraissait soucieux. Cette expression lui sied étrangement, d’une mélancolie beaucoup trop douce pour son physique à découper dans le marbre. Albus détourna finalement le regard, inquiet. C’était une chose de se souvenir du passé, mais s’en était une autre que de se réconforter dans ses images rémanentes, perpétuellement hanté, tel un calque que l’on interpose au réel. Quand le professeur de métamorphose regardait le mage noir, ce n’était pas lui qu’il voyait, mais encore le jeune adolescent impétueux qui voulait parcourir le monde ; celui qui lui avait adressé la parole car il le savait connecté à ceux dont il cherchait les reliques. Il voyait à travers le galbe nacré de son cou, celui qu’il lui était autrefois plaisant de baiser quand ils pouvaient se retrouver tous les deux. Pourtant dans ses yeux, il était incapable de voir autre chose que le regard froid et triste de celui qui a fait du mal autour de lui. Le tout, ancré dans ce cocon de souvenirs, lui déchirait l’esprit par ses paradoxes. Il semblait parfois à Albus qu’il ne suffirait qu’une caresse, que d’un soupir, peut-être même un mot tendre, pour que tout recommence encore… mais c’était si douloureux de vivre dans un espoir si vain quand tout ne conspue qu’à suivre ce cercle vicieux : l’esprit de Gellert ne vivait qu’au rythme de son corps enchaîné. Pourtant il se refusait à lui retirer ses menottes mentales, à l’envoyer voler une nouvelle baguette dans la nature, à reprendre ses activités ou même à se faire ermite au fin fond de l’Europe de l’Est, pour vivre libre et oublié de tous. C’était impensable. Sa place était à Azkaban ou à Poudlard, il n’y avait pas de liberté possible. Avait-il peur des représailles du Ministère ? Ou une rancoeur profonde l’empêchait-il de souhaiter un Gellert réellement libre ?

Tout perdu dans ses sombres réflexions, comme à chaque fois que ses mains et son cerveau n’étaient occupé par le travail, Albus n’entendit pas le bruit que fit Grindelwald en plongeant dans l’eau noir du Lac. Profondément surpris, il haussa les sourcils et attendit quelques secondes avant de rire pour lui-même. Cela n’était pas étonnant de voir Gellert faire quelque chose de spontané, d’idiot (ou de courageux, c’est selon) et d’irréfléchi. C’était tout à fait le lui d’autrefois. Albus s’attendait à le voir revenir à la surface aussitôt, brûlé par l’eau glacé, étouffé par la pression des ténèbres verdâtres, mais non… les minutes passaient, inquiétantes, silencieuses. Le silence, au départ anecdotique, devint omniprésent – et ce n’était pas les bruits de la nature qui allaient changer sa vacuité dévorante. Albus se mordit les lèvres, le flot de pensée qu’il peinait déjà à maîtriser partant dans tous les sens dans ce silence qui semblait vouloir le compresser jusqu’à l’agonie. Voilà une autre raison, pourquoi ne jamais prendre de repos, ne pas prendre le temps d’une innocente promenade à regarder les oiseaux voleter ? Ceux-ci ne parlent pas, pour répondre aux questions. Le son du vent n’était jamais assez fort, si ce n’était en pleine tempête, pour empêcher les méandres de son esprit de s’emmêler et se méprendre avec une toile d’araignée, gluante, insurmontable, insupportable. Albus ramena ses genoux à son menton, attendant patiemment Gellert, qu’il savait toujours en vie. L’obscurité l’étreignait petit à petit, comblant le reste de place que le silence n’avait pas dévoré. Les doigts du professeur tapèrent nerveusement sur ses tempes. Son cerveau, que tous déclaraient comme une aubaine pour le monde sorcier, un diamant d’intellect qui fera avancer la magie, n’était pour Albus qu’une obscur masse noire, un nuage orageux permanent qui ne vivait que d’éclairs et de tornades. Ne rien faire, c’était se laisser noyer par la rapidité de ces lames sans pouvoir se libérer. Travailler, c’était fermer la porte à une partie d’entre elles, pour pouvoir se concentrer sur une fenêtre. Il attendit en détestant le silence.

Sans prévenir, la silhouette de Gellert fendit l’eau, se relevant dans un grand fracas de gouttes qui s’écroulèrent de son corps et finirent leur course dans le lac. Le reste s’écoulait sur ses vêtements, faisant luire sa peau blanchâtre et gouttant de ses cheveux. La lumière de la lune seyait parfaitement ses muscles étrangement parfait, et Dumbledore se surprit à vouloir les toucher, s'y installer, se dorloter auprès de ce corps si solide et puissant. Néanmoins, son orgueil était puissant, et sa tristesse une armure tout aussi voir plus solide encore, et il ne se sentait pas le courage ni le droit de l'approcher, préférant attendre une véritable preuve d'amour de la part du mage noir, un premier pas, pour venir le cueillir comme autrefois. Mais était-ce vraiment ce qu’il se passait dans sa tête ? Albus n’attendait-il pas un geste de sa part, car lui se sentait comme poings et pieds liés par sa douleur ? Il se sentait cruellement impuissant, honteux et coupable. Avoir mis au premier plan sa famille plutôt que son amour avait causé leur rupture, à un niveau si brutal que le monde sorcier s’en était vu transformé (en toute modestie), si tous croyaient qu’il s’agissait de Gellert qui avait tué Ariana ; Albus ne s’en était jamais senti la plus parfaite des convictions ; c’était lui qui allait détruire leur Pacte de Sang, liant leur amour par delà toute magie ; il l’avait laissé pourrir pendant quinze années à Azkaban, avant de le faire sortir sur ce qui semblait être un coup de tête ; pour mieux le voir se rapprocher des autres qu’il ne l’aurait fait en dix ans, s’attachant la sympathie de Belladone et s’appropriant l’éducation de la jeune Mlle Huntergrunt alors qu’il avait tout fait pour l’éviter pendant ces cinq dernières années.

Oh, peut-être qu’après une petite dizaine d’années, Grindelwald aurait pris l’habitude de Poudlard et n’aurait plus besoin de laisse pour y être maintenu. Mais ce serait la domestication d’un animal sauvage, que l’on assomme progressivement pour lui retirer tout son libre arbitre. Si le Ministère libérait Gellert demain, ce dernier s’envolerait aussitôt. Jamais il ne resterait auprès d’un professeur qui a échangé sa dévotion pour sa famille pour la dévotion envers son travail et ses élèves, ayant troqué son cottage pour un immense château glacé, et ses habitudes de jeune diplômé rat de bibliothèque pour des routines de vieux coincé dans son lit douillet avec ses thés et son sucre. Mais Albus s’était enfoncé dans ces changements pour oublier ses pensées et sa morte tristesse angoissante. Il était beaucoup trop fier pour en parler à Gellert, et préférait être froid et ne pas s’attacher… Albus savait qu’il ne supporterait pas un nouvel abandon. Cela ne l’empêcha pas de plonger son regard dans la forte silhouette de Gellert, ses cheveux mouillés, plaqués contre son crâne lui donnant une aura toute militaire et imposante. Sa chemise trempée se liait à sa peau, dessinant ses muscles avec une précision luminaire. Il soupira. Toutes ces années n’avaient pas gâchés son corps, bien au contraire, ils l’avaient sublimé, le faisant gagné en virilité. Ce n’était certainement pas le professeur Dumbledore qui pouvait en dire autant. Rapidement, Gellert termina de s’ébrouer et vint s’asseoir à côté de lui. Il n’eut même pas le temps de reprendre sa respiration, ému par la simple masse que représentait son ancien amant juste à ses côtés, que le mage noir reprit la parole pour lui dire qu’il n’avait pas l’habitude d’être aussi sincère et spontané mais… qu’il aimait beaucoup sa barbe. Dumbledore resta silencieux. Que devait-il répondre, que pouvait-il répondre ? Il fut profondément touché, rougissant derrière cette fameuse barde si appréciée. Il ne prenait pas autant soin de lui que cela pourtant… bien moins que Gellert lui-même qui prenait un malin plaisir à faire savourer le côté ultra maîtrisé de son apparence. En parlant de cela, Gellert se fit sécher magiquement, ruinant le plaisir des yeux de la chemisée mouillée et de la coiffure militaire pour sa crête habituelle, et posa sa main sur son épaule tout en lui assurant qu’il viendrait voler son sucre.

Oh… oh… mer… merci.

Le voilà aussi soupirant et timide que l’adolescent qu’il était. C’était horrible. Il passa une main dans sa barbe en souriant. Ce n’était qu’un compliment, il fallait l’accepter avec plaisir. Ce fut donc avec gratitude qu’Albus plongea son regard dans celui de Gellert qui se perdait dans le sien. Il prit une profonde respiration. Ce serait un moment parfait. Pas une seule personne à des dizaines de mètres alentour, l’obscurité les protégeant des yeux curieux. Le temps semblait s’être arrêter autour d’eux, rien ne semblait pouvoir briser cet instant. Il se retrouvait quarante ans en arrière, quand leurs âmes s’étaient déjà rapproché à ce point, proche de la fusion. Le coeur d’Albus courait à toute allure, se glissant dans sa gorge, dans son estomac et battant son sang dans la mesure. Pourquoi avoir peur quand cette situation s’était déjà produit auparavant ? La magie était bien moins compliquée à manipuler et à maîtriser que les émotions humaines. En plongeant son regard dans le sien, il semblait à Albus que le flux de ses pensées s’assourdissaient dans le lointain, presque jusqu’à les effacer. Il sourit. Reprendre le contrôle de la situation était essentiel.

Alors d’un tendre mouvement, Albus se pencha vers Gellert et déposa sur sa joue glacée un doux baiser, rapide, léger, tel un oiseau magique, invisible, quasi imperceptible. Avant même de le laisser réagir, le professeur de métamorphose se leva et marcha lentement en direction du château :

Ce fut une promenade très agréable, la soirée a pris un tournant très surprenant, moi qui était venu te disputer comme un de mes élèves… il est peut-être un peu tard ce soir, mais une prochaine fois, quand tu sentiras à nouveau cet envie, viens à mon bureau et je t’offrirais un thé… pourquoi pas un vanille-miel même.

Il se mit à bailler, puis sourit de son petit air malicieux en direction de Gellert.

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« I'VE BEEN DREAMING OF US LEAVING EVERYTHING AND EVERYONE WE'VE EVER KNOWN »

Automne 1942.

Toujours assis sur cette rive aux allures apaisantes, le temps semblait s’être arrêté depuis des heures maintenant. La notion des secondes qui fuyaient était quelque chose de très relatif, en témoignait le magnifique sablier du professeur Slughorn avec lequel Grindelwald avait déjà échangé quelques mots formels. Même s’il était un animal sauvage en cage, devenu quasiment inoffensif par un dépérissement sous forme de rédemption, il inspirait toujours la crainte dans les yeux des plus sages et le mépris dans les regards les plus haineux. Avoir une conversation agréable était donc denrée rare, lui à l’esprit vivace qui n’était plus qu’entretenu par des lectures interminables de tous les ouvrages de la partie accessible de la bibliothèque du château. Ses conditions de détention étaient incomparables à celles d’Azkaban, bien évidemment. Bien plus confortables, elles lui donnaient seulement l’impression de jouir de cette semi-liberté qui lui donnait l’impression de tourner en rond dans sa cage de pierres blanches. Au milieu des Détraqueurs, c’était un combat de tous les instants, fermant continuellement son esprit pour empêcher ces créatures des rares moments joyeux de sa vie, devenus aussi bien son Eden que sa propre malédiction. Son amour pour le jeune Albus qu’il avait caché à son propre cœur l’avait brisé et plongé dans les tourments d’une existence brûlante de haine et de vengeance.

Pourtant, ici, il n’y avait aucun bûcher de ses propres vanités et le brasier de rage qui avait fait bouillir ses veines pendant tant d’années semblait n’être plus que des cendres désormais. Gellert sentait encore la froideur de l’eau sur sa peau, espérant mater les dernières ardeurs de son âme sombre. Son dernier coup de sang et acte violent par la même occasion remontait à l’épisode de l’épouvantard avec Belladone. Un coup brutal mais précis qu’il n’avait pas fait par arrogance mais par crainte que le jeune professeur eût fait du mal à Lavande. Une idée bien ridicule en connaissant le benjamin des Raven et un geste dont il ne s’était toujours pas excusé. Pourtant, même si cela faisait des semaines, voire des années qu’il n’avait pas été régi par le feu de sa rage, il savait que cela continuait de dormir en lui. Personne ne se débarrassait d’un passé de violences en quelques mois. Cela faisait partie de lui. Comme le fait qu’il puisse éprouver un amour aussi puissant que destructif et désespérément sincère envers quelqu’un. Un amour qu’il avait refoulé, bafoué et qui n’avait fait qu’alimenter la fournaise de sa vengeance. Il n’était qu’un feu froid.

Pourtant, il se trouvait de nouveau aux côtés de l’homme qui aurait dû le fuir dès le premier jour. Un homme, à l’époque simple garçon, qui avait plus sincèrement écouté son cœur que le blondinet turbulent aux yeux dichotomiques. Est-ce que leur pudeur respective avait sacrifié leurs rêves et ambitions sur l’autel de la justice et du devoir ? S’il n’avait rencontré Albus, serait-il devenu aussi mauvais ?  S’il n’avait rencontré Ariana, se serait-il perdu sur des sentiers qu’il n’avait pas choisi de prendre initialement ? Malheureusement, personne n’aurait la réponse et il valait mieux enterrer tout ceci définitivement. Pour leur plus grand bien à tous les deux. Plonger son regard dans les yeux d’Albus lui donnait l’impression que ce dernier pouvait lire son âme comme dans un livre ouvert, fouillant ses doutes et ses interrogations dans les moindres détails. Peut-être saurait-il mieux gérer ses secrets que lui-même ? Cependant, les iris de son amant restaient tout autant indéchiffrables à cet instant sans fin. À quoi le grand Albus Dumbledore, miséricordieux à un niveau presque christique pour avoir sorti Grindelwald d’Azkaban, pouvait-il penser ? Combien d’idées, de réflexions, fusaient dans son esprit vif ? Gellert arborait toujours son visage impassible mais aux traits étrangement plus doux, pour une fois.

Son commentaire parfaitement honnête sur la barbe du professeur de métamorphoses sembla affecter ce dernier plus que le mage noir repenti n’aurait pu l’imaginer. La pénombre de la nuit naissante l’empêchait de voir clairement mais il crut voir Albus rougir sous sa barbe. Un vague sourire timide et presque enfantin d’avoir réussi à faire naître pareille émotion chez son ancien amant se dessina très brièvement sur ses lèvres de glace. Albus, la voix étrangement peu assurée à la manière de Belladone (seule comparaison récente et possible que Gellert pouvait faire), le remercia sobrement et sincèrement. Sans rien ajouter, laissant cet étrange silence poser sa couverture calme sur eux, le repenti soutint de nouveau le regard d’Albus. En réalité, la tâche fut plus difficile que prévu. Quelque peu enhardi par son compliment osé et par sa réception plutôt favorable, Gellert avait presque envie de tenter quelque chose d’autre, à la limite du déplacé. Après s’être tenu par la main et cette petite marque d’affection, le sexagénaire avait réellement l’impression de flirter tel un adolescent timidement honnête. Pourtant, pourquoi avoir peur quand cette situation s’était déjà auparavant ? La réalité était qu’au final, Grindelwald ne se souvenait plus trop de l’adolescent qu’il avait été et n’était pas sûr de vouloir déterrer ces artefacts d’un passé qu’il s’efforçait d’enterrer. Il avait juste en mémoire un gamin pressé d’avoir tout ce qu’il désirait dans l’instant. Malgré le moment opportun de poser à nouveau ses lèvres sur celles d’Albus, il préféra ne rien brusquer et se contenta de se plonger dans ses yeux.

Y avait-il toujours de l’amour d’ailleurs ou son évidente attirance pour le professeur de métamorphoses n’était qu’une volonté inconsciente et malsaine de le vouloir le garder comme un trophée ? Sois proche de tes amis et encore plus proches de tes ennemis, comme on dit. N’était-il pas en train de devenir sa propre marionnette, son vice qu’il pensait avoir endormi ne régissant son âme dans les ténèbres ? Gellert ne pourrait faire disparaître définitivement le Mal qu’il avait en lui. Et cette question subite sur la sincérité de ses propres sentiments envers Albus ne faisait que faire écho à ses interrogations qu’il avait déjà partagées avec son interlocuteur quelques instants plus tôt au sujet de Lavande et Belladone. Il se retrouvait emprisonner dans son propre cercle vicieux, souffrant imperceptiblement de cette dualité perpétuelle en lui. Il était plus simple de laisser faire le mal, sa rage et sa colère l’aveuglant. Pourtant, il n’avait été guère plus heureux, sans cesse ronger par des remords et se disant que chaque pas qu’il faisait était celui du non-retour. Poudlard lui avait éveillé cette conscience de cette âme divisée et déchirée, l’opposition de Gellert et de Grindelwald, faisant de lui-même sa plus grande prison.

Albus lui sourit et Gellert lui répondit immédiatement et spontanément, sentant comme une embaumante chaleur se répandre sur son cœur dont le battement s’était affolé, tiraillé entre son désir timide et sincère d’embrasser son ancien amant et sa propre crainte de lui-même. Cependant il eut l’impression de sentir son souffle se couper et sa poitrine s’arrêter de battre quand Albus s’approcha de lui pour déposer fugacement un bref baiser sur sa joue. Gellert resta immobile quelques courtes secondes, ce qui permit à son ancien amant de s’enfuir en direction du château. Le mage noir en resta légèrement bouche-bée, la joue baignée d’une chaleur bien différente de celle qu’avait laissé la paume d’Albus quelques semaines auparavant. Retrouvant ses esprits, Gellert se redressa vivement et s’empressa de rattraper son ancien amant en l’attrapant doucement par le poignet. Sans un mot, il le regarda droit dans les yeux, une foule de phrases, de mots à lui dire se bousculant dans son esprit vif et perturbé, incapable, pour une fois, d’y faire un tri sobre et rigoureux. Il fut incapable de rajouter quoique ce soit, sa gorge étant figée dans l’instant précédent et ne pouvant s’empêcher de ressentir une certaine gratitude à l’encontre de l’homme dont il tenait le poignet.

Finalement, il se redressa et s’éclaircit la gorge, se souvenant de ce qu’il était dit quelques instants plus tôt : ne pas brusquer les choses. Il fit glisser sa main sur celle d’Albus avant de lui serrer brièvement pour la ramener dans son dos, avec son autre bras, reprenant cette stature digne qu’il arborait en toute occasion. Non, cela n’allait pas. Il avait peur de passer pour arrogant et de laisser penser à Albus que tout ceci n’était qu’une sorte de piège tordue pour l’attirer contre lui. Et il n’y avait que lui son esprit mauvais pour penser cela. Il soupira et finit par baisser brièvement les yeux, laissant tomber ses bras le long de son corps, ne sachant où les mettre. Un sourire timide vint alors se dessiner sur ses lèvres, son regard se portant sur ses affaires délaissées le long de la rive. Il ne voulait pas que ce moment ne s’arrête. Il craignait en effet que dès le lendemain, chacun fasse comme si rien ne s’était passé et, même s’il était plus sage de se contenter de ce qu’Albus lui avait accordé, sans vouloir pourtant plus, il voulait quand même rester avec lui quelques minutes de plus. Mais rentrer au château ensemble, c’était prendre le risque qu’un lourd silence s’installe entre eux. Cependant, il ne pouvait pas non plus le laisser partir sans rien dire ou sans rien faire de plus que de lui prendre le poignet et d’avoir le regard fuyant.

Pourtant, plus les secondes se perdaient, plus l’opportunité s’éloignait. La lâcheté et la fougue ne faisaient pas un bon duo. Et si Albus ne faisait ça sans rien attendre en particulier, sachant juste que cela brouillerait l’esprit instable de Gellert et s’amusant de cela ? Non, il semblait avoir apprécié le compliment sur sa barbe. Tous n’étaient pas aussi tordu que Grindelwald. Finalement il osa remonter son regard vers celui d’Albus cherchant à le capter dans sa fuite vers le château. Le repenti était tiraillé par cette volonté de bien faire, de respecter son ancien amant avant lui-même. Il ne voulait croire que ce bref baiser était un pur geste désintéressé pour se jouer (et quelque part se moquer) de lui. Dumbledore n’était pas quelqu’un de sadique. Gellert refusait de le penser. Cela ne correspondait pas avec cette image idéalisée qu’il se faisait du professeur devant lui à qui il ne trouvait aucun défaut et à qui il ne lui reprochait rien. Sa plus grande hésitation, ce qui le maintenait cloué sur place, était de ne pas savoir si le laisser partir était raisonnable ou lâche et si le retrouver était hardi ou répondait à la possible invitation d’Albus.

Il se mordit finalement les lèvres, dévoré par la furieuse envie de les poser contre celle d’Albus. Finalement, il sourit sincèrement tout en le regardant dans les yeux. Il valant mieux le laisser partir pour cette fois. Il n’était pas assez en paix avec lui-même pour s’aventurer sur ces chemins-ci. Il voulait le préserver le plus possible de toute nouvelle erreur qu’il pourrait commettre.

— Ce serait avec plaisir, pour le thé. Tu peux venir aussi dans mon « bureau », si tu le souhaites. Je n’y ai pas grand-chose à t’offrir mais nous trouverons forcément. Bonne soirée Albus. Et bonne nuit.

Son sourire doux et sincère s’élargit tandis que ses yeux se baissèrent de nouveau brièvement, se demandant s’il avait fait le bon choix. Puis finalement, il releva le regard vers Albus et s’inclina légèrement pour le saluer et le remercier. Sans ajouter un autre mot, il retourna vers ses affaires qu’il avait laissées sur le bord de la rive, tournant le dos à son ancien amant, ne voulant pas le voir s’éloigner de lui et ainsi, ne pas regretter son choix. Il avait foi dans le fait qu’une nouvelle opportunité se présenterait. Il fallait juste du temps. Il ne pouvait croire qu’effacer quarante ans de rancœur pour un gentil mais sincère compliment sur une barbe soit quelque chose de sain. Même si le cadre était idéalement idyllique, qu’ils n’auraient eu que la Lune et l’ombre du château pour témoins, il ne voulait clairement pas brusquer les choses. Il préférait avoir des regrets au milieu de la gorge que de brusquer Albus et de lui faire mal à nouveau. Il ne le supporterait pas. Ainsi, il enfila ses bottes oubliant le fait que si le professeur était reparti vers le château, il serait absolument seul au milieu du parc.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: I've Been Thinking All These Visions Must Be a Sign [PV. Albus Dumbledore] [FINI]  I've Been Thinking All These Visions Must Be a Sign [PV. Albus Dumbledore] [FINI] - Page 2 Icon_minitimeMar 4 Aoû - 22:57



The Sign is Sweet

« WHERE ARE YOU »

Automne 1942.

La lune se levait et jouait derrière les ombres des arbres, là-haut sur les cimes des montagnes écossais qui environnaient le château. Plus elle jouait avec le firmament et plus Albus savait qu’il était temps d’y aller. Le temps se faisait frais et il n’avait pas pensé à prendre sa petite laine en sortant. Il était très loin de penser que tout ceci finirait par une promenade bucolique et romantique sur le bord d’un lac. Mais les choses s’étaient ainsi faite et voilà qu’il lui proposait de venir directement savourer un thé à son bureau s’il y avait le moindre problème… déjà que leurs rendez-vous quotidiens n’étaient jamais très loquaces et que le professeur de métamorphose avait la sensation d’être simplement une bonne excuse pour éviter les Aurors. Non pas qu’il était malheureux d’offrir ce service à Gellert. Il se doutait que la surveillance constante était quelque chose de pesant, ces paires d’yeux près à dégainer la baguette à la moindre suspicion. Le mage avait besoin d’instant de calme pour se recentrer, retrouver du sens au milieu de l’absurdité de toute cette situation. Albus l’observa se relever, lui faisant face avec cette stature droite et élégante qui faisait sa marque de fabrique. Quelques mètres les séparaient, et c’était déjà tout un univers qui se refermait entre leurs esprits. Une porte se refermait pour ce soir, c’était l’ambiance générale de cette fin de soirée. Mais Albus avait confiance, ce n’était que parti remise. Il était de son devoir, par décret ministériel, de faire en sorte à ce que Gellert reste dans cette prison dorée… et tant qu’il s’y tenait, alors le fantôme de Grindelwald ne se terminerait pas en amers souvenirs. Une bouffée d’émotions s’empara de lui, face à ce sourire auquel il répondit, bien que ce sourire lui fit soudainement mal. Une douleur au coeur qu’il ne pouvait expliquer rationnellement, et qui lui faisait peur.

Ce serait avec plaisir… mais ne boude pas ainsi ton bureau. Je sais que cela n’a rien à voir avec ce que tu as pu connaître, mais c’est le bureau habituel des professeurs de runes, et depuis septembre le tien. Apprends à le connaître, il te remercierai de bien des façons.

Mais bien évidemment, toutes les lubies de décoration qu’il pouvait avoir devait passer par l’aval du professeur Dumbledore. Ce dernier était d’ailleurs surpris de ne pas avoir reçu plus de requête que cela, si ce n’était pour sa chicha. Pourtant Albus était bien disposé à lui être agréable, car même s’il était un criminel et prisonnier en demeure, il n’en restait pas moins un collègue désormais. Il lui vint en tête de fournir le bureau de Gellert d’une partie de sa propre consommation en thé ; après tout, il en avait bien assez pour ne pas être démuni du jour au lendemain. Ainsi, son ancien amant lui tourna le dos après lui avoir souhaiter une bonne soirée et nuitée. Albus eut un petit sourire en haussant un sourcil : à quoi pensait-il donc ? Qu’il allait en rester là et repartir vers le château comme si de rien était ? Et même si le mage souhaitait encore rester à méditer devant le reflet de la lune sur l’eau, le professeur se devait d’appeler les personnes compétences pour reprendre la surveillance. Cette idée ne lui était pourtant pas agréable, et était porteuse d’une froideur assez impersonnelle et insensible. Ce n’était pas l’image que voulait renvoyer Albus. Il avait conscience d’avoir été sévère, depuis l’arrivé de Grindewald. Sur son torse, sous sa chemise, dormait le Pacte de Sang, frottant contre sa peau. Il sentait le bijou à chaque frottement, chaque mouvement. Il lui griffait l’âme. Ce n’était pourtant pas l’envie qui lui manquait, se jeter dans ses bras. Peut-être même qu’une partie de lui n’attendait que ça. Redevenir le jeune insouciant, fier et amoureux, sensible et rêveur. Se jeter dans les bras de Gellert Grindelwald pour y cacher ses larmes, songeant au renouveau qui s’offrait à leur relation qui ne s’était finalement basé que sur des rêves qu’ils ne pourraient jamais accomplir. Il était vraiment trop tard pour penser à ce genre de choses.

Si je m’en vais, c’est les Aurors qui seront obligés de te ramener à ton bureau. Laisse moi ce privilège pour ce soir.

C’était une fin de partition dans le ton de leur soirée. Albus attendit que le mage noir lui revienne, et ensemble, ils remontèrent la butte de la berge du lac avant de reprendre le sentier pour le château. Déjà à l’entrée les attendait les Aurors, certains se mirent presque au garde à vu en voyant le presque-directeur de Poudlard s’approcher. D’un mouvement silencieux et conciliant de la main, le professeur les congédia une nouvelle fois, avec toute la prestance qui faisait sa notoriété et son aura à l’intérieur de son domaine. Leur retour se fit certainement en silence, car chacun ne savait comment reprendre une conversation basique. La frivolité des discussions d’apparats ne leur ressemblait pas, mais Albus ne s’inquiétait pas. Il faudrait du temps pour se ré-apprivoiser. Si leurs premières soirées avaient été mouvementés, c’était aussi car chacun se découvrait l’un l’autre. Où vivais-tu, était-ce vrai que les neiges de l’Est sont éternelles, quel est la raison de ton sublime œil de verre, c’est ta vraie couleur ? Soulever chaque superstition d’un coup de drap, respirer son odeur dans la moiteur de l’été, et ressentir pour la première fois ces étranges battements de coeur sans comprendre ce qu’ils signifiaient… voilà des temps doux qu’il voudrait pouvoir revivre, sachant pertinemment que tout ceci n’était plus que chimère. Mais il aimait aussi le silence qui s’était installer entre eux. C’était un silence compréhensif, le silence de leurs âges. Albus songeait qu’il ne pouvait rien espérer de plus. C’était pourtant comme s’ils se supportaient à peine, alors qu’ils n’avaient eu qu’à peine le temps de s’aimer. Une fois arrivé devant la salle de runes, Albus remarqua à l’intérieur les deux Aurors charger de surveiller la porte du bureau. Les deux amants s’échangèrent un long regard, que Dumbledore brisa :

Bonne nuit, Gellert.

C’était pourtant déjà comme ça qu’ils se séparaient, quand venait la fin de la journée, et que Gellert quittait le jardin des Dumbledore pour rejoindre la maison voisine, celle de sa grande-tante. Albus posa sa main sur l’épaule de son ancien amant et d’un pression du pouce, fit couler sa main sur son omoplate et disparut dans le sombre couloir.

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