Au nom du Père - Grindelwald



 
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal


Partagez

Au nom du Père - Grindelwald

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Desiderata Rosier
Desiderata Rosier
Âge : 11 ans
Sang : Sang-Pure
Nationalité : Franco-Anglaise
Patronus : Une hermine
Baguette : 27,5 centimètres, peu flexible, bois d'orme et ventricule de dragon
Avatar : Elle Fanning
Messages : 63
Double-Compte : Belladone / Aurora / Minerva / Solveig / Albus
Date d'inscription : 30/06/2020

Au nom du Père - Grindelwald Empty
MessageSujet: Au nom du Père - Grindelwald  Au nom du Père - Grindelwald Icon_minitimeVen 3 Juil - 16:15



Au nom du Père

« Couloirs du deuxième étage»

Septembre 1942

- Je viens parler au Professeur Grindelwald, et je me passe de votre autorisation !

L’impudence glaciale de Desiderata fit lever les yeux au ciel des deux Aurors, qui surplombaient l’audacieuse petite silhouette de deux ou trois têtes. Finalement l’un d’eux haussa les épaules, se moquant bien du caprice de la gamine qui semblait résignée à attendre le mage noir en plein courant d’air. La fillette leur tourna le dos avec un dédain superbe, qui aurait pu susciter la raillerie s’il n’avait pas à ce point frisé l’insulte. Sans mot dire et sans un regard pour ces deux sous-fifres du Ministère qui se targuaient dans une audace utopiste de pouvoir répondre d’une éventuelle tentative de fuite du grand Grindelwald, Desiderata s’installa d’un air paisible. Sagement assise au creux d’une alcôve creusée à même la pierre du couloir, l’élève attendait avec patience que s’achève le cours d’Etude des Runes qui se déroulait derrière la majestueuse porte de chêne vieilli par les siècles. Immobile, la fillette suçotait distraitement le bout d’une plume en sucre qu’elle tenait serrée dans sa paume droite, indifférente à la fraîcheur de la pierre qui laissait l’humidité de la saison pénétrer jusque dans ses os fourbus.

Une semaine seulement s’était écoulée depuis sa Répartition, pourtant la fillette constatait avec dépit à quel point l’exécrable réputation alimentaire des Britanniques était méritée. Le petite bretonne, nourrie de pain craquant, de beurre frais, des œufs du domaine, et des trésors de la mer qui baignait le manoir, s’accommodait mal des saucisses, du lard et du porridge insipide que les Elfes de Maison servaient à la table des élèves. Et la petite-fille unique gâtée, élevée comme une riche héritière de petite noblesse, se satisfaisait avec beaucoup de mauvaise volonté de ces repas en communauté, et de cette nourriture grossière et sans attraits qu’elle partageait à la table de Sang-Mêlés et de Moldus dont la vue même révulsait son estomac délicat. Aussi se surprenait-elle à croquer de plus en plus de friandises, que grand-mère lui envoyait par paquet qu'Hermine, la chouette de la propriété, lui transmettait avec une vivacité peu commune, pour ensuite retraverser la Manche après à peine quelques heures de repos.

La qualité des mets, toutefois, n’était qu’une préoccupation futile de la fillette qui découvrait une à une les aberrations dont se rendait coupable la Direction de Poudlard, les échos parvenus à ses oreilles juvéniles amoindrissant l’horreur de la réalité qui pullulait entre ces murs millénaires. Voir la pierre ancestrale, bâtie par la magie primale des plus grands sorciers d’une ère révolue, foulée par les pas impies des Sang-Mêlés et des Moldus, qui prétendaient dans leur audace de créatures hybrides et d’imposteurs pouvoir s’arroger le droit d’étudier la Magie la révulsait tant qu’il lui prenait parfois de sombres envies de rendre justice, à elle seule, en réparation de l’infâmie qu’ils causaient aux sorciers véritables. Ce club de Magie Noire, fondé par ses soins, avait été érigé à cet effet, et si elle acceptait que les Sang-Mêlés viennent en grossir les rangs, il s’agissait là d’un opportunisme éhonté, comme un pacte de non-agression envers ceux qui ne représentaient que la moins virulente des injures faites à la pureté de leur sang. L’élite était bien trop nombreuse encore pour se permettre une telle exclusivité, et face à l’ignominie Moldue qui sévissait jusque dans les dortoirs, jusque dans la célèbre Maison de Salazar Serpentard, chaque bonne volonté était à prendre, afin de contrer l’ennemi commun.

L’image dépenaillée de la créature pauvresse et Moldue qui hantait sa propre maison, ses repas et son dortoir, avait ce déplaisant pouvoir d’assombrir de manière instantanée l’humeur de Desiderata. Avant cette vision décadente du déclin d’une société sorcière dont l’aura glorieuse se ternissait sous le voile de fange qu’apportaient sur leur sillage cette Lavande et ses congénères, la fillette était de belle humeur, dissimulant trop bien sous un air d’impassible dignité d’adulte qui ne lui seyait guère une surexcitation légitime à l’idée de rencontrer son père pour la première fois.

Il ne s’agissait pas réellement d’une première rencontre. La fillette avait déjà eu l’occasion de croiser l’auguste Mage Noir au détour d’un couloir, ou l’entrapercevoir aux repas, redorant de son aura grandiose la table des Professeurs regorgeant de sorciers tous plus médiocres les uns que les autres. Aujourd’hui elle se risquait enfin à l’aborder, sereine, confiante, persuadée que l’immense mage noir accueillerait la progéniture de son plus fidèle général comme le Messie.

Toujours trop sûre d’elle, Desiderata était persuadée que l’évocation même de son nom suffirait à éveiller l’intérêt du glacial mage autrichien, la fillette ayant tout de même prévu de solliciter de sa part une place à titre exceptionnel à son cours, l’Etude des Runes traditionnellement réservée aux étudiants au moins en troisième année. Desiderata pouvait prendre tous les grands airs qu’elle croyait pouvoir brandir, se drapant dans une dignité d’adulte qui ne lui convenait pas ; certains aspects de l’enfance restaient inaltérables, gravés à l’encre noire au fond de cette petite âme juvénile qui s’arrogeait un rôle de justicière mature et imperturbable que, pourtant venait troubler certains aléas émotionnels propres à l’enfance, comme de légers sillons sur la surface d’une mer d’huile. Car la petite fille délaissée, orpheline presque, ne doutait pas un instant de la chaleur de l’accueil paternel. Grindelwald, pour sûr, la dévisagerait avec le ravissement épanoui qui sied aux géniteurs, étiolé et savamment dissimulé sous cet imperturbable visage de cire dont la fillette s’efforçait d’imiter le stoïcisme apprivoisé depuis de longues années chez lui. Jamais la perspective d’un éventuel rejet n’avait effleuré l’unique héritière Rosier, érigée en petite despote par ses aïeuls qui ne lui refusaient rien, et le caprice d’être acceptée du seul père dont elle avait osé rêver s’était changé en réalité immuable, obstruant de fait toute alternative qui relevait désormais du champ de l’impossible.

La porte s’ouvrit enfin, tandis que la dernière bouchée de plume en sucre craquait sous la dent de la petite fille qui se levait, plissant machinalement les plis de sa jupe grise, laissant passer la file d’élèves qui se ruaient vers la sortie. Desiderata s’approchait de la porte à petits pas, le dernier étudiant ayant enfin bifurqué à un angle de couloir, s’apprêtant à taper de son poing contre la porte pour solliciter l’autorisation à pénétrer dans la salle de cours. Mais les deux Aurors eurent tôt fait de lui barrer le passage, et la fillette leur lançait de toute la hauteur de sa petite silhouette un regard assassin, et le flot aigre de venin qui menaçait de s’extirper de ses lèvres fut ravalé en une seconde, devant la haute stature qui s’avançait à pas royaux, la blondeur polaire de ses cheveux semblant éclairer le couloir grisâtre de son aura de lune. C’est d’un ton très assuré que Desiderata interpella le grand mage noir, ignorant avec un dédain superbe la présence des deux valets ministériels qui suivaient leur prisonnier comme leur ombre :

- Bonjour, Professeur Grindelwald. Je suppose que vous me connaissez, je suis Desiderata Rosier, la fille de Vinda. J’aurais souhaité vous soumettre une requête, si vous me permettez quelques minutes d’entretien.

Si le ton était obséquieux, il y’avait une assurance dans ce petit discours d’introduction qui entrait tellement dans le vif du sujet qu’il pouvait friser l’insolence, parce qu’il semblait exclure toute possibilité de refus de la part du mage noir. En réalité Desiderata était persuadée que l’évocation seule de son nom et de sa mère suffiraient à s’attirer les bonnes grâces de Grindelwald qui, dès lors, lui octroierait ce statut d’élève privilégié et les camaraderies qu’il n’offrait sans doute à personne, reclus de force au sein de cette sinistre et misérable école qui accueillait toutes sortes de créatures qui n’étaient pas même dignes d’effleurer la Magie.

©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
Admin
Âge : 59 ans
Sang : Sang-Mêlé
Nationalité : Austro-Hongrois
Patronus : Phénix
Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli
Reflet du Riséd : Albus Dumbledore
Baguette : Aucune, confisquée par le Ministère
Avatar : Johnny Depp
Messages : 897
Double-Compte : Darragh O'Sadhbh et Morgan DeWitt
Date d'inscription : 14/02/2019
Âge IRL : 27

Au nom du Père - Grindelwald Empty
MessageSujet: Re: Au nom du Père - Grindelwald  Au nom du Père - Grindelwald Icon_minitimeVen 3 Juil - 23:34



Au nom du Père

« SKEPTIC »

Automne 1942.

Grindelwald avait un certain mal à se faire à sa nouvelle vie. S’il n’avait aucun souci pour jouer le criminel au comportement exemplaire, ce sacrifice poignardait son orgueil à chaque regard juvénile qui se posait sur lui. Son âme saignait d’être ainsi exhibé en tant que bête foire placée dans une belle cage. Certains osaient s’approcher trop de lui, curieux de voir si le fauve, bien que maitrisé et rendu inoffensif, pouvait faire parcourir d’un éclair d’adrénaline leur dos oisif de ceux qui ne connaîtraient jamais la passion, la guerre et la justice. Le plus grand mage noir de tous les temps se retrouvait donc ainsi au centre de ces pairs d’yeux qui le craignaient et l’intriguaient. Et le pire, c’était qu’il avait choisi cette situation. C’était lui qui avait décidé de se rendre. Lui qui n’avait pas décliné l’invitation de Dumbledore à être professeur des Runes. Alors pourquoi diable était-ce si compliqué de s’adapter ? Il n’avait qu’à jouer un rôle, au final, pour être tranquille dans le beau parc de Poudlard. Mais encore, pour cette retraite bien plus confortable que l’avenir funeste qu’il se créait, il devait sacrifier certaines choses et son orgueil en était le premier à en faire les frais.

L’Étude des Runes n’était pas la matière la plus passionnante à enseigner, il en était parfaitement conscient. Néanmoins, ce n’était pas une discipline à prendre à la légère et c’était pour cela que Grindelwald, de par son éduction stricte de Durmstrang, allait exiger rigueur et travail pour ses pauvres élèves de Poudlard, peu habitués à être secoués ainsi. Il ne serait pas l’air de ces professeurs laxistes, incapables de se dresser face aux élèves les plus turbulents et d’asseoir leur autorité devant les marmots. Il ne ferait pas non plus preuve d’empathie envers eux et n’aurait pas peur de rajouter du travail si ce dernier s’imposait. L’année ne venait que de commencer et il ne voulait voir aucun élève venir en touriste. Le mage noir veillerait à ce que le moindre écart de rigueur ait des conséquences. Les présentations étant faites avec chacune des promotions, chacun savait à quoi s’attendre désormais avec leur nouveau professeur atypique. Le mage noir les regarda sortir de la salle de cours, plus ou moins précipitamment pour les plus intimidés. Grindelwald commença à rassembler ses affaires dans un soupir las. Son travail était terminé, n’ayant au final que très peu d’heures de cours dans la journée. L’heure était venue de faire son compte-rendu quotidien à Dumbledore et aux Aurors.

Tandis qu’il sortait de la salle une jeune fille blonde se tenait au milieu de son chemin. Il se souvenait vaguement de l’avoir aperçue s’avancer vers le Choixpeau mais n’avait absolument pas retenu son nom, trop occupé à discuter avec son incapable de collègue de Défense Contre les Forces du Mal. Il arqua rapidement un sourcil désintéressé et ne tarda pas à poursuivre sa route en direction du bureau du directeur adjoint de Poudlard. Finalement, la gamine finit par l’interpeler poliment tout d’abord et ne tarda pas à donner son nom. Comment ce dernier pouvait laisser le mage noir indifférent ? Il n’avait pas honte de son passé et ne regrettait que quelques récoltes de ce qu’il avait semé mais il semblerait que, tel un fantôme, ses actes viennent le hanter même à Poudlard. Il pensait ne jamais plus entendre parler des Rosier dès qu’il avait été enfermé à Azkaban. Cela aurait été logique. Quelque part, il les avait trahis, décapitant la tête du serpent et ne laissant qu’un corps sans meneur, qui n’avait plus qu’à être ramassé. Sa révolution n’avait en rien été une hydre.

Finalement, il s’arrêta et se tourna vers la fillette qu’il toisa de haut en bas de son regard asymétrique. Dans un premier temps, le fait que Vinda Rosier ait eu un enfant était déjà une surprise en soi. Elle semblait si investie dans la révolte de son maître qu’il semblait impossible qu’elle ait pu à ce point se détourner de son but le plus cher qui était d’éradiquer la vermine. Chose que Grindelwald avait toujours désapprouvée, cela dit. Mais bon, il fallait bien de puissants généraux dans sa quête de justice. Il l’aurait éliminée à la fin de toute manière, bien trop extrême dans ses propos pour réellement œuvrer pour le plus grand bien. Le sacrifice de Vinda Rosier aurait été pour le plus grand bien de tous. Peut-être aurait-elle été suffisamment folle pour être honorer de mourir ainsi pour cette cause ? Malheureusement, c’était un pan alternatif de l’Histoire que Grindelwald ne connaîtra jamais et il vivait désormais dans une réalité dans laquelle sa générale avait conçu une fille. Et tout ceci improbable que cela fût, cette enfant se trouvait désormais à Poudlard en même temps que lui par ailleurs, en face de lui. Il eut un sourire mauvais, continuant de toiser de haut la gamine blonde.

— J’ignorais que Vinda Rosier avait eu une fille.

Il y avait cependant une lueur d’insolence dans son regard juvénile, trahissant sûrement de l’éducation discutable de l’enfant. Grindelwald n’avait aucune envie de voir ce marmot haut comme trois pommes lui parler comme si elle était son égale ou s’il lui devait des comptes. Il n’avait pas à se justifier sur son choix et il n’avait clairement pas envie que cette gamine, sûrement formater à lui tourner autour pour avoir des explications quant à l’abandon de sa rébellion. Peut-être sa famille le tenait responsable de l’incarcération de Vinda ? La sorcière n’avait probablement pas eu un comportement digne d’une nonne avant le rencontrer. Il n’était pas le seul à blâmer si la jeune femme avait suivi une route sanglante. Cependant, quelque peu irrité par le caractère irrespectueux de la gamine Rosier, son sourire narquois se fit plus large. Son regard, quant à lui, était toujours fixé sur l’enfant, le toisant de toute sa stature germanique. Il n’aurait aucun remord si cela pouvait amener la gosse à être intimidée mais il ne doutait nullement de la forte tête qui se cachait sous ses boucles blondes angéliques.

— Une requête à me demander donc ? Qu’est-ce donc ? Tu veux que je t’aide à faire ton devoir de Défense Contre les Forces du Mal ?

Il eut un bref ricanement avant que toute trace d’humour ou de sarcasme ne vienne disparaître de son visage pour ne laisser que froideur et indifférence dans son regard qui se détournait déjà d’elle.

— Débrouille-toi.

Ne voulant aucunement se mêler de ce qui touchait à son passé de despote, encore moins devant les Aurors, Grindelwald recommença sa marche vers le bureau de Dumbledore. Même si son honneur était bafoué à Poudlard, la détention restait néanmoins bien plus agréable qu’à Azkaban et pour rien au monde il ne retournerait au milieu des Détraqueurs. Et encore moins pour le rejeton Rosier.
©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Desiderata Rosier
Desiderata Rosier
Âge : 11 ans
Sang : Sang-Pure
Nationalité : Franco-Anglaise
Patronus : Une hermine
Baguette : 27,5 centimètres, peu flexible, bois d'orme et ventricule de dragon
Avatar : Elle Fanning
Messages : 63
Double-Compte : Belladone / Aurora / Minerva / Solveig / Albus
Date d'inscription : 30/06/2020

Au nom du Père - Grindelwald Empty
MessageSujet: Re: Au nom du Père - Grindelwald  Au nom du Père - Grindelwald Icon_minitimeLun 13 Juil - 13:30



Au nom du Père

« Couloirs du deuxième étage»

Septembre 1942
Impressionnée malgré elle, la fillette soutint sans mot dire la dureté du regard hétérochrome qui se figeait sur sa silhouette poupine. Immobile, l'enfant laissait à sa guise le regard paternel -qui avait à la fois la rudesse de l'acier et la noirceur de l'encre- se river sur la mollesse sage de ses boucles blondes, qui encadraient ce visage d'enfant qui, sous sa forme angélique, pouvait attendrir le plus inflexible des juges. Et si Desiderata usait et abusait sans vergogne de cette faculté incroyablement précoce, elle semblait n'avoir aujourd'hui pas le moindre effet sur Grindelwald, qui continuait de la toiser sans mot dire, et ce charisme juvénile que l'élève maniait comme une arme ne semblait compter pour rien dans la seule et unique réaction, presque imperceptible, qu'elle était péniblement parvenue à arracher au mage noir : la surprise. A peine dévoilée par un sourire sans joie et plein d'indifférence, à peine avouée par cette déclaration de son ignorance au sujet de la maternité de sa plus fidèle générale. Le regard de châtaigne mûre de la fillette soutenait encore ces yeux sans tendresse qui se rivait vers elle, ne croyant rien de cette prétendue ignorance qui relevait de sa propre paternité. Les murs d'Azkaban, certes, avaient une épaisseur de sépulcre, et les oubliés du monde magique, emmurés vivants au cœur de cette forteresse imprenable, se trouvaient soudain jetés hors du temps, aveugles et sourds à un monde extérieur duquel ils ne faisaient plus partie.

Mais Gellert Grindelwald n'était pas n'importe quel sorcier. Nombre de ses partisans avaient et foulaient encore aux pieds la pierre humide de la prison d'Azkaban, que seule la compagnie lugubre des Détraqueurs venait distraire de leur aura mortifère le sommeil des condamnés, que ne peuplaient plus à présent que d'affreux cauchemars, dévorant, assoiffés, chaque goutte d'espoir, de paix ou de regain d'énergie qui faisait parfois, une seconde encore, briller les yeux des plus récents arrivés, des plus jeunes compagnons de cellule. Quelques semaines, quelques mois pour les plus récalcitrants, et enfin c'était la mort de l'âme, l'espoir et les plus profondes convictions annihilées par cette absence de vie, dépouillée jusqu'à la dernière étincelle de joie et de soif de combat qui avait animé ceux qui, parfois, avaient été les plus fiers guerriers du monde sorcier. Et il avait bien fallu qu'il bénéficiât d'un traitement spécial, ou du moins qu'il use de toute cette force de persuasion et de ce charisme qui avait fait de lui l'orateur le plus auguste de son siècle, pour qu'il lui soit permis d'avoir des visites. Il n'aurait pas pu en être autrement, puisque Grindelwald était sous les verrous, déjà, lors de la conception de la fillette. Desiderata ne se décidait pas à baisser le regard la première, et cette attitude d'une si jeune personne face à un adulte avait tout de la défiance. Pourtant, malgré qu'elle fut fascinée de voir enfin de si près la figure d'idolâtrie de toute la famille, et malgré qu'elle ait façonné ses onze premières années d'éducation sous les panégyriques continuels de l'auguste personne de son père, il y'avait un peu de cela. Une puérilité juvénile, propre à son jeune âge, une fois de plus trahissait cette dignité factice, prétendument imperturbable, dont le masque habile mais trop peu usité encore tombait parfois, découvrant les caprices de celle qui ne restait encore qu'une enfant, malgré les mensonges et artifices qu'elle affûtait avec soin.

Desiderata soutenait son regard non sans une certaine insolence, parce qu'elle voulait qu'il sache qu'elle n'était pas une enfant comme les autres. Qu'elle ne s'effrayait pas de ce regard qui en aurait fait fuir tant d'autres, qu'elle était unique et qu’elle voulait qu’il reconnut sa fille à sa juste valeur, et ne l’assimile pas à la masse informe, pitoyable, de ces jeunes sorciers qui tremblaient de tous leurs os devant un seul regard du criminel repenti. De ces moutons Grindelwald était le loup, quand il était le berger d’une de ses plus fidèles brebis qui levait le regard sans crainte, confiante et fascinée par cette aura qui en avait tant effrayé. Et le sourire du mage noir s’élargissait, sans joie, cruel presque, de ces sourires pleins de fiels qui étiraient parfois la bouche de la fillette, tandis qu’il la toisait toujours de toute sa hauteur, mu par cette rigidité mutique dont il usait parfois, glaçant son auditoire par ses silences assourdissants qui faisaient bourdonner les oreilles de ses ouailles des pires présages ou de la crainte de représailles terribles qui s’abattaient sur les épaules voûtées des infidèles.

Enfin la voix polaire s’éleva, cave, rogue, tombant comme un couperet au beau milieu du silence du couloir que ne déchiraient plus guère les cris enthousiastes des élèves qui avaient rejoint leur prochain cours depuis plusieurs minutes déjà. L’indifférence narquoise de Grindelwald, une seconde, une seule, eut raison de la belle stature impassible que Desiderata affûtait avec tant de soin. Et la petite bouche restée béante devant un tel accueil paternel se referma bien vite, un de ses sourcils s’arquant légèrement sous le déplaisir et la déception grandissante de cette glaciale rencontre qu’elle s’était, depuis le berceau, imaginée sans effusions mais grandiloquente, au moins. La fillette ne doutait pas une seconde du mensonge de Grindelwald, quant à l’ignorance de sa paternité, et sans nul doute avait-il de bonnes raisons de vouloir garder le secret, les oreilles des deux acolytes qui s’accrochaient à son ombre traînant partout. Et quand vint ce ricanement sinistre, et ce rejet évident de la présence de la petite fille qu’il ne voulait décidément pas aider, Desiderata en vint à se demander s’il n’était pas là en train de tester cette propre fragilité mensongère qu’elle façonnait dans ses boucles blondes et son sourire angélique. Croyait-il vraiment pouvoir se débarrasser d’elle aussi vite ? Soudain ce fût à son tour de ricaner, ses lèvres se retroussant dans un sourire narquois sur ses dents toutes blanches :

- Si vous parlez du rouleau et demi de parchemin que nous avions à rendre sur « l’Introduction à la défense des Gnomes, Lutins et autres petites créatures nuisibles », non, je vous remercie. J’ai déjà gaspillé une heure de mon temps à ce devoir sans intérêt, et je me suis fait une raison. Je crois que je ne peux attendre guère mieux de ce stupide Professeur. Je connais des maléfices qui feraient dresser sur sa tête ses cheveux qui sentent la rose à plein nez. Ils engagent vraiment n’importe qui à Poudlard, vous ne trouvez pas ? Non, il ne s’agit pas de cela…J’aurais souhaité savoir si vous pouviez m’accueillir à votre cours. Je sais qu’il faut être en troisième année, mais j’ai de solides bases et j’apprends vite. J’ai commencé à étudier le Syllabaire Lunerousse, et je parviens déjà à déchiffrer quelques symboles.

Desiderata fourra les mains dans les poches de son uniforme, bien décidée à devoir prendre racine au creux de cette pierre humide, sur laquelle ses petits pieds étaient plantés, si Grindelwald objectait son jeune âge pour argumenter son refus. La fillette saurait quoi répondre, et la réplique lui brûlait déjà les lèvres, se doutant devant la rudesse du préambule glacial que son père lui avait administré qu’il ne se laisserait guère amadouer aussi vite que le commun des mortels, par son sourire de poupée et ses boucles de petite fille sage. C’était aussi ce qui l’avait poussé à dévoiler franc jeu, sans faux semblants et sans manières détournées, ne doutant pas un instant, une fois encore, que l’idée qu’elle se faisait de l’enseignement à Poudlard allait de concert avec les plus profondes pensées de Grindelwald. Voilà presque deux semaines que la jeune élève foulait les salles de classe de l’école réputée la plus prestigieuse d’Europe ; et ce laps de temps étonnamment bref avait suffi à faire voler en éclats le peu d’illusions qu’elle se fut permis à l’égard de bâtiment millénaire qui avait vu l’ascension de brillants sorciers. C’en était fini du Poudlard de ses aïeuls, de l’éducation exclusive, élitiste, qui avait été le zénith d’une école au déclin, les bases effritées, vermoulues jusqu’à la racine par cet écrémage qui n’existait plus, laissant fouler de leurs pieds parasites les demi-sorciers et les enfants de Moldus, pour qu’ainsi pourrisse sur pied l’école renommée qui, avant cette décadente invasion, accusait avec gloire ses plusieurs siècles d’existence. Desiderata gardait ses yeux et son menton levé, déterminée. Elle était bien décidée à faire flancher Grindelwald, sachant à quel point, toutefois, elle pourrait se heurter à un mur ô combien plus infranchissable qu’elle-même. L’élève était encore un peu jeune pour surpasser le maître, mais ne manquait pas de l’ambition nécessaire pour s’y essayer.

©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
Admin
Âge : 59 ans
Sang : Sang-Mêlé
Nationalité : Austro-Hongrois
Patronus : Phénix
Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli
Reflet du Riséd : Albus Dumbledore
Baguette : Aucune, confisquée par le Ministère
Avatar : Johnny Depp
Messages : 897
Double-Compte : Darragh O'Sadhbh et Morgan DeWitt
Date d'inscription : 14/02/2019
Âge IRL : 27

Au nom du Père - Grindelwald Empty
MessageSujet: Re: Au nom du Père - Grindelwald  Au nom du Père - Grindelwald Icon_minitimeMar 14 Juil - 12:22



Au nom du Père

« SKEPTIC »

Automne 1942.

La présence de cette gamine dans ses jambes exaspérait déjà Grindelwald. Elle avait un côté collant indéniable et il se doutait malheureusement que la renvoyer paître comme il venait de le faire ne suffirait pas pour se débarrasser d’elle. Il ne voulait pas être confronté de nouveau aux Rosier dont, ironiquement, il ne partageait pas les idées. C’était une famille d’élitistes suprémacistes, à moitié consanguins, au sang brouillé par des liens de parenté trop peu diversifiés. Mais à l’époque, il avait eu besoin d’hommes et de femmes de mains capables de se salir les mains, parfois non sans un certain plaisir, dévoués et qui ne posaient pas trop de questions. Désormais, il voulait juste s’en détacher définitivement. Il n’avait jamais apprécié la famille de la gamine devant lui et il n’y avait aucune chance pour qu’il apprécie ladite enfant. De plus, celle-ci soutenait son regard depuis le début, ce qui aurait pu traduire d’une certaine audace mais Grindelwald n’y voyait qu’une sorte d’insolence. Il n’y avait rien d’autre dans son regard que de la défiance aidée par un indéniable aplomb. La gamine n’avait pas peur, elle était beaucoup trop sûre d’elle pour cela. Et ceci eut le mérite de provoquer un certain agacement chez le mage noir.

Le sourire narquois de la fillette lui provoqua un frisson de colère dans le dos. Comment une élève de onze ans osait-elle l’aborder avec autant d’impertinence ? Qui croyait-elle être ? Elle n’était rien de plus qu’une gamine de Serpentard, fille d’une sorcière au cœur noir et sans principes si ce n’était la haine de ce qui était différent d’elle. Grindelwald voulut poursuivre alors sa route, pourfendant toujours l’enfant de son regard glacial et menaçant. Cependant, cela ne fit guère trembler ce visage juvénile, qui s’empressa alors de déblatérer un monologue confiant et sans interruption, arguant ses facilités, dénigrant ses professeurs et Poudlard au passage. S’il ne pouvait lui donner tord sur certains points, il ne pouvait s’empêcher de penser que la petite avait vraiment l’air convaincu d’avoir tout vu et tout fait du haut de ses onze printemps. Il ne sous-estimait nullement sa précocité sur certaines matières, notamment la Défense Contre les Forces du Mal, faisant confiance à l’esprit tordu des Rosier pour inculquer les arts sombres de la magie à l’enfant dès son plus jeune âge. Cependant, il se doutait qu’un tel comportement n’était pas envisageable dans Poudlard. Loin de lui l’idée de couvrir l’institution menée par Dumbledore et Dippet, il avait surtout été sorti d’Azkaban pour une mission précise : trouver le mage noir qui viendrait le détrôner. Et l’enfant semblait être un candidat idéal.

Plus surprenant encore, elle demanda de but en blanc si elle pouvait assister à ses cours d’études des Runes, et ce malgré le fait qu’elle soit en première année. De plus en plus agacé par l’audace effrontée de l’enfant, Grindelwald haussa un sourcil, la toisant de toute son imposante stature sans broncher. Sa décision était déjà prise. C’était non. Et contrairement à d’autres élèves, il ne ferait pas l’effort de se montrer altruiste. Le respect et la discipline étaient des valeurs importantes aux yeux du mage noir. De plus, il n’avait clairement guère envie de déranger Dumbledore pour cette gamine. Il lui mentionnerait par ailleurs certainement le problème. Cette enfant n’avait manqué de rien durant sa courte vie et cela transpirait par chaque pore de sa peau juvénile et rosée. Ses joues de pompons traduisaient d’une éducation qui l’avait érigée au rang de nouveau messie, la gâtant sûrement beaucoup trop, ne l’élevant pas dans l’amour d’une famille mais dans la croyance qu’elle était l’Élue. Grindelwald ne voulait pas être mêlé avec une telle enfant. Il ne voulait que la paix et le calme, ce que ses élèves actuels, craintifs à la simple idée de se retrouver dans la même pièce que le mage noir, lui donnaient volontiers.

— Si tu as un tel a priori sur Poudlard, pourquoi n’es-tu pas allée à Durmstrang, dis-moi ? Tu aurais sûrement eu l’éducation qu’il te faut là-bas. Les effrontés comme toi passaient leurs fins de semaine de décembre à survivre dans la forêt. Dommage qu’il n’y ait pas telle punition ici, tu ne trouves pas ? Cela en ferait réfléchir plus d’un avant de venir déranger un professeur inutilement.

Il marqua une pause, continuant de la toiser de ses yeux sans aucune once de sympathie. Comprenant par sa posture qu’elle ne compterait pas le laisser tranquille si facilement, il poursuivit :

— Le fait que j’ai très bien connu ta mère ne te donne pas un quelconque droit de présence à mes côtés. Ta génitrice n’était rien d’autre qu’une béni-oui-oui idiote, incapable de réfléchir par elle-même, formatée par un courant de pensée ancestral et archaïque, qui acceptait volontiers de se couvrir les mains de sang. J’aurai pu lui demander de se tuer qu’elle aurait exécuté cet ordre sans contester. Maintenant va et ne cherche plus à m’adresser la parole, Rosier.

Il resta pourtant immobile, continuant de la regarder fixement. Ce n’était pas à lui de partir en premier. Ce n’était pas à lui de fuir une enfant de onze ans. Il attendit donc patiemment que la gamine s’exécute aussi facilement que l’aurait fait sa mère, les mains dans le dos, la carrure menaçante et sombre. Il ne savait pas encore de quoi l’avenir était fait, n’ayant encore eu de visions pour lui permettant d’anticiper certains choix à faire. Il ne savait donc ce que les deux prochaines années lui réservaient. Pourtant, s’il devait rester professeur de Runes à Poudlard, il devrait s’arranger pour éviter que ce pot de colle en devenir que semblait être Desiderata Rosier ne puisse assister à son cours. Sa patience à la robustesse aléatoire ne supporterait nullement cinq années face à ce regard continuellement provocateur de l’enfant. Grindelwald se connaissait trop pour savoir qu’il n’aurait probablement aucune retenue si la créature au visage angélique sous ses yeux parvenait à mettre à bout ses nerfs. Mais peut-être la diabolisait-il un peu trop. Peut-être qu’elle allait comprendre son ordre immédiatement et s’y plier sans faire d’histoire. Pourtant, il se doutait que cela était parfaitement utopique.
©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Desiderata Rosier
Desiderata Rosier
Âge : 11 ans
Sang : Sang-Pure
Nationalité : Franco-Anglaise
Patronus : Une hermine
Baguette : 27,5 centimètres, peu flexible, bois d'orme et ventricule de dragon
Avatar : Elle Fanning
Messages : 63
Double-Compte : Belladone / Aurora / Minerva / Solveig / Albus
Date d'inscription : 30/06/2020

Au nom du Père - Grindelwald Empty
MessageSujet: Re: Au nom du Père - Grindelwald  Au nom du Père - Grindelwald Icon_minitimeJeu 6 Aoû - 15:58



Au nom du Père

« Couloirs du deuxième étage»

Septembre 1942
Desiderata avait sans doute déjà compris, elle et la maturité affolante de ses raisonnements opiniâtres, que son charisme et sa volonté farouche ne feraient pas plier le grand Gellert Grindelwald. Ce constat, dont l’écho vrombissait au fond de son juvénile cœur d’orpheline, avait en bouche le parfum doux amer du miel et de la cendre ; car si elle ne s’avouait pas encore le rejet paternel, pourtant l’indifférence était bel et bien là, indéniable, polaire, personnifiée par cette statue de sel et de glace qui rivait sur sa petite silhouette un regard trop orageux de mépris et d’ennui pour qu’il ne soit qu’une ruse. Et pourtant, la fillette, sur les épaules de laquelle tombait l’averse torrentielle d’une colère stoïque, chargée d’un dédain muet qui l’assourdissait, n’avait jamais moins eu l’intention de partir qu’à cet instant précis. A dire vrai elle ne la respectait que plus encore, cette auguste figure paternelle qu’elle auréolait déjà de la gloire des faits et légendes qui avaient parsemé le sillage d’or de son enfance, à présent qu’il lui tenait tête, qu’il ne se décontenançait pas, et que son infaillible dignité ne battait pas d’un cil en présence de la farouche enfant qui ne semblait pas prête à lui accorder le répit qu’il réclamait.

Peut-être Desiderata n’avait-elle besoin que de cela, après tout. Qu’enfin une figure d’autorité ne se satisfasse pas de son aplomb, et campe sur des positions d’adulte que trop lui avaient permis de discuter, inconsciemment peut-être lassée de voir ses caprices juvéniles assouvis d’un battement de cil et d’un sourire enjôleur. Pour sûr Grindelwald était d’une autre trempe, de ces rocs dont aucune tempête ne pouvait soumettre la volonté, forgée par ces aspirations et cette persévérance en acier trempé qui avaient fait sa renommée, et qui, notoires, auraient fait fléchir et plier le genou à de moins opiniâtres que Desiderata. Mais c’était sans compter l’aplomb non dénué d’arrogance de la fillette beaucoup trop sûre, qui tenait plus que tout à prouver à son géniteur de quel bois était faite sa petite tête qui pouvait se montrer aussi dure qu’elle paraissait charmante et enjôleuse.

Il fallut pourtant lui rassembler tout son courage pour affronter la tempête, placide, aigre, qui s’abattait sur sa petite silhouette érigée en reine par ses aïeuls, lui offrant la malédiction empoisonnée de se croire désormais intouchable et obéie de tous d’un coup d’œil ou d’une simple expression de sa volonté. Desiderata n’était pas une enfant tendre. Elle n’attendait aucune démonstration d’affection de la part de la seule figure paternelle de laquelle elle avait été bercée. Peut-être s’était-elle imaginée une imperceptible lueur de fierté, une courtoisie teintée d’un respect, pour ce qu’avait représenté son plus fidèle général, pour sa descendance qui se tenait là debout, revêche, arrogante, brillante déjà, suffisamment ambitieuse pour ne pas se voir essuyer un refus sans riposter. Et pourtant un rejet pareil, si peu équivoque et d’une rare violence, aurait eu de quoi terrasser bien des enfants plus âgés que la fillette qui venait de célébrer son onzième anniversaire un mois plus tôt, avant son départ pour cette école maudite au sein de laquelle elle enchaînait les déceptions. Et si elle-même conservait sa digne contenance d’adulte grandie trop vite, c’était une véritable bourrasque qui souffletait là l’édifice de toute une éducation qu’elle avait cru inébranlable et surtout qu’elle avait assimilé comme une vérité immuable, pareille aux lois de la nature.

Pourtant Desiderata parvint à rester plantée au sol, immobile, et à ne pas baisser le regard, tandis que la figure d’idôlatrie de sa prime jeunesse insultait Maman et se riait de sa vie qu’elle lui aurait vouée sans l’ombre d’un remords. Elle savait pourtant qu’il avait raison. La jeune fille n’avait-elle pas fait les frais plus que quiconque de l’allégeance infaillible à Grindelwald de son plus fidèle général ? L’abandon à sa naissance par sa mère, en fuite pour complicité des crimes de Grindelwald, ne révélait-elle pas là la seule foi qui animait cette sorcière grandiose mais obsessionnelle, dont le mage noir s’était allègrement servi ? Et cette ingratitude n’en était que plus amère à avaler, parce que Desiderata n’en voulait pas vraiment pas à sa mère, parce qu’il y’avait des causes qui valaient bien tous les sacrifices, et parce que si elle avait cru profondément que Grindelwald en valait la peine, au point d’abandonner son unique enfant, alors la principale concernée approuvait. Et le silence, de plomb désormais, s’épaississait à chaque seconde, parce que la fin de la douloureuse litanie de Grindelwald avait sonné le glas de cette première rencontre, dont la fillette avait bercé tous ses espoirs et ses rêves de grandeur. Desiderata enfonça une de ses petites mains dans la poche de son uniforme. Ses doigts rencontrèrent le parchemin épais de la lettre de grand-mère, qui accompagnait les confiseries reçues ce matin, et qu’elle croquait encore quelques minutes auparavant. Les effluves de menthe poivrée qui émanaient de toute son auguste aïeule parvinrent à son nez comme par magie, les réminiscences de sa vie d’héritière choyée lui redonnant assez d’aplomb et de courage pour répondre à celui qui accueillait aussi mal son unique enfant :

- Et bien, il semblait normal que je suive la même scolarité que mon ascendance Rosier, même si je vous avoue qu’au moins, à Durmstrang, ils n’acceptent pas ce genre de racailles qu’on voit pulluler ici. J’accepterais volontiers des punitions plus rudes que des points perdus ou des lignes à copier, si je n’avais pas tous les jours à partager mon quotidien avec eux. Mais j’ai aussi été prévenue que vous enseigneriez ici, et je voulais vous rencontrer.

Desiderata marqua un temps d’arrêt, pesant ses mots pour parvenir à exprimer cette déception face à l’ingratitude du plus grand despote du siècle envers sa générale la plus brillante et la plus dévouée. Ses doigts se crispèrent machinalement sur la lettre de l’expéditeur dont elle était au moins assurée de l’affection, lui insufflant la force d’une routine heureuse et paisible qu’elle croyait retrouver ici avec le visage d’un père qu’elle n’avait jamais eu :

- Je n’ai pas connu Maman, mais je sais qu’elle vous a été une des plus fidèles et des plus dévouées. Il y’a des causes qui valent de grands sacrifices, et si elle a tué, c’était, j’en suis sûre, sur vos ordres, puisque vous dites qu’elle vous était très loyale. Je ne trouve pas cela idiot et je l’admire pour cela. Mais pardonnez-moi d’insister Professeur, mais la faveur que je vous demande n’a pas de rapport avec ma mère. Je voudrais participer aux cours d’Etude des Runes, parce que j’ai déjà acquis des bases en autodidacte, et parce que j’y suis déjà bien plus préparée que beaucoup de troisième année. Je ne vous ferai pas perdre votre temps.

En bon petit soldat, la fillette recrachait, sans la moindre once de réflexion ou d’impartialité, les discours familiaux beaucoup trop ancrés depuis sa plus tendre enfance pour qu’elle puisse avait le recul nécessaire pour ne serait-ce que songer à une éventualité différente. Grindelwald, sans doute, cherchait à l’ébranler, à provoquer cette enfant à la silhouette de tendre pompom et aux allures fragiles qui pouvaient aisément susciter le dédain chez un pareil sorcier. Desiderata ne le niait pas, mais elle était bien déterminée à lui démontrer à quel point l’immense sorcier avait tort, cette fois-ci.

©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
Admin
Âge : 59 ans
Sang : Sang-Mêlé
Nationalité : Austro-Hongrois
Patronus : Phénix
Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli
Reflet du Riséd : Albus Dumbledore
Baguette : Aucune, confisquée par le Ministère
Avatar : Johnny Depp
Messages : 897
Double-Compte : Darragh O'Sadhbh et Morgan DeWitt
Date d'inscription : 14/02/2019
Âge IRL : 27

Au nom du Père - Grindelwald Empty
MessageSujet: Re: Au nom du Père - Grindelwald  Au nom du Père - Grindelwald Icon_minitimeVen 7 Aoû - 9:36



Au nom du Père

« SKEPTIC »

Automne 1942.

Gellert ne savait trop quoi penser de la jeune élève qui se tenait devant lui. Il était conscient que ses mots ne l’avaient pas ménagée et ce n’était d’ailleurs par leur but et pourtant, l’enfant se tenait toujours devant lui, comme inébranlable. Pourtant, il semblait voir dans les yeux juvéniles de son interlocutrice une certaine faiblesse. Ses quelques phrases, d’une froideur dont il avait le secret, avaient percé la carapace d’arrogance et de suffisance de la gamine. Cependant, elle ne le fuit pas. Ses pieds restèrent immobiles sur la pierre froide et ne semblaient pas vouloir entamer une marche qui l’éloignerait du mage noir. Non, elle préféra se justifier concernant Durmstrang et Poudlard, indiquant que malgré la vermine qui s’y trouvait, lui était là. Il fronça les sourcils, appréciant peu les termes qu’elle employait pour parler des Nés-Moldus voire même des Sang-Mêlés. Sa mentalité était viciée, sûrement corrompue par une éducation archaïque sur des valeurs morales qui ne prônaient que l’intolérance et la suprématie. Il l’avait bien expérimenté avec sa mère, pour le reste de la famille Rosier en serait autrement ? Il ne voulait pas asseoir la domination des Sang-Purs. Il souhaitait simplement arrêter de vivre caché de tous.

La petite enchaîna alors sur l’admiration qu’elle portait à cette mère qu’elle n’avait jamais connu, malgré les horreurs qu’elle avait commises sous les ordres du mage noir. Ce dernier ne sut trop quoi en penser. Après tout, l’enfant avait 11 ans, ce qui était encore bien jeune pour être mêlé à ce genre d’affaires d’adultes, malgré toute la maturité qu’elle prétendait avoir. Elle souleva en revanche le fait que son nom n’avait rien à voir avec le cours qu’il enseignait et il ne put s’empêcher d’admettre qu’elle avait raison. Cependant, il avait tout de même peu envie de se retrouver proche de cette enfant qui lui rappelait indirectement ses heures les plus sombres. Songeur, il baissa les yeux d’un air pensif. Décidément, entre Albus, la condition de Lavande, certains enfants de ses victimes du passé et maintenant la rejetonne de Rosier, Poudlard prenait de plus en plus des airs du purgatoire. Peut-être était-il mort à Azkaban et qu’on cherchait à lui faire admettre qu’une rédemption était possible, malgré le fait d’être confronté de n’importe quelle manière que ce soit à ses fantômes du passé. Mais cette idée était profondément ridicule et cela ne ferait pas disparaître Desiderata de sa vue.

— Écoute, tu te doutes que cette décision n’est pas de mon ressort et que je ne vais clairement pas aller demander à Dippet si la gamine Rosier peut suivre mon cours. Je sais bien que ce n’est sensé avoir aucun rapport mais il est indéniable que les anciennes familles de sorciers au sang pur inculquent les mêmes pensées à leur descendance de génération en génération. Ensemble dans une même pièce, nous serions considérés comme une menace et un danger. Ma réponse reste la même : non, malgré la bonne volonté que tu pourras y mettre.

Il la regarda un instant. Cette enfant lui faisait de la peine, quelque part. Élevée sûrement en tant qu’héritière prodigue mais semblait avoir pourtant était privée de ses parents. Jamais elle n’avait fait allusion à son père et parlait de sa génitrice sous le terme enfantin et familier de « maman ». Venant d’une telle famille, il se serait attendu à ce qu’elle fasse référence à Vinda sous terme plus classiques et neutres telles que « ma mère ». Non, le langage était malgré tout celui d’une enfant. Il était évident qu’elle voulait grandir avant l’heure, faire ses preuves immédiatement. Il ne doutait pas non plus de la vivacité d’esprit de l’enfant mais à quoi bon si sa moralité était à ce point viciée ? Il ne pouvait pas la laisser là, sans autre réponse qu’un non catégorique. Peut-être avait-elle réellement une soif d’apprendre et que ce n’était pas un plan fourbe de la part de la maison Rosier pour renouer le contact avec le mage noir. Il fit une moue, quelque peu dubitatif sur les intentions de la demoiselle. Au bout de quelques secondes de silence, il finit pourtant par ajouter :

— Cependant, je peux quand même en toucher deux mots. Ce ne sera certainement pas pour toute l’année mais peut-être pourrais-tu assister à un cours. Néanmoins…

Son ton devint subitement glacial et grave et son regard plus dur.

— … tu seras entourée de Nés-Moldus et je refuse formellement ce genre de discours concernant la pureté du sang dans ma classe. Nous sommes tous frères et sœurs sorciers. Nous sommes trop peu pour qu’une telle discorde s’installe entre nous. La vermine, ce sont ceux qui pensent que les Sang-Purs valent mieux que les Nés-Moldus.

Il se pencha légèrement vers elle, visant à l’intimider de toute sa hauteur afin que le message passe bien. Il reprit, d’une voix plus basse, presque un murmure, pour lui glisser :

— Si je te trouve en train de partir en croisade purgative contre la « vermine qui grouille à Poudlard », crois-moi, je te le ferais regretter.

Finalement il se redressa, ne décrochant pas son regard de la jeune fille. Tandis qu’il regardait son visage de poupon, une question lui taraudait l’esprit. Grindelwald était un être curieux même s’il savait se montrer prudent. Cependant, la paternité de la gamine l’intriguait et, au fond de lui, il ne pouvait s’empêcher de craindre ce que les Rosier avaient pu planter dans l’esprit juvénile de leur descendance. Il avait un mauvais pressentiment sur ce qu’elle pouvait lui répondre, même s’il s’avait qu’il n’était nullement impliqué en quoique ce soit à l’ajout de la branche de Desiderata dans l’arbre généalogique de la maison Rosier. Croisant ses mains dans son dos et relevant fièrement le menton, il finit par dire d’un ton détaché :

— Dis-moi, tu m’as parlé de ta mère mais qui est ton père ?

Le fait que la gamine portait le nom de sa mère traduisait l’absence flagrante du père dans la famille. À moins que Vinda n’ait eu un frère ou un cousin – ce qui ne serait pas improbable pourtant – rien ne donnait d’indice sur la possible paternité de Desiderata, ce qui renforça l’appréhension de Gellert.
©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Desiderata Rosier
Desiderata Rosier
Âge : 11 ans
Sang : Sang-Pure
Nationalité : Franco-Anglaise
Patronus : Une hermine
Baguette : 27,5 centimètres, peu flexible, bois d'orme et ventricule de dragon
Avatar : Elle Fanning
Messages : 63
Double-Compte : Belladone / Aurora / Minerva / Solveig / Albus
Date d'inscription : 30/06/2020

Au nom du Père - Grindelwald Empty
MessageSujet: Re: Au nom du Père - Grindelwald  Au nom du Père - Grindelwald Icon_minitimeLun 17 Aoû - 13:31



Au nom du Père

« Couloirs du deuxième étage»

Septembre 1942
Personne, pas même Desiderata elle-même, semblait ne pouvoir déceler l’épouvantable bourrasque qui souffletait l’âme de la fillette. Roide et immobile, la silhouette de l’enfant tenait le cap, s’agrippant avec un acharnement désespéré à la barre d’un navire qu’elle avait cru insubmersible. Elle avait tenu bon parce qu’elle était toujours là, malgré la réprimande glaciale, malgré la menace sous-jacente, malgré l’injure faite à Maman, dans l’idôlatrie de laquelle elle avait été élevée. Education que d’aucuns pourraient trouver discutable, mais dont l’héritière Rosier ne doutait pas de la qualité et du raffinement. Arriver à Poudlard avec l’instruction d’une élève de quatrième ou de cinquième année dans sa besace avait de quoi déconcerter, et conforter surtout dans l’idée que ses aïeuls lui avaient fait là le don d’un enseignement d’une incomparable richesse. Pourtant Grindelwald ne semblait pas de cet avis ; pire, Grindelwald la rejetait, pour une raison obscure, inconnue, éventualité impensable, alternative impossible à un monde qui tourne rond. Et pourtant l’évidence était là, extirpée des lèvres serrées du mage noir, le souffle glacial de son mépris indifférent s’acharnant sur la petite silhouette qui ne pliait pas mais qui accusait le choc, sous ses boucles blondes qui pendaient mollement sur ses épaules, sous ce sourire obséquieux qui conférait un air étrangement mature à ce visage poupin.

Desiderata était une fille intelligente, à qui il n’arrivait que trop rarement de ne pas comprendre. Et cette intelligence redoutable semblait ne rien pouvoir pour elle aujourd’hui, parce que sous sa jolie masse de boucles souples se déchaînait la tempête de réflexions, de suppositions et d’éventualités d’interprétations d’un si mauvais accueil. Et l’enfant pouvait bien retourner la situation dans tous les sens possibles, la réalité était là, difficile à assimiler, mais plus ardue encore, à en nier l’existence ; elle n’y comprenait rien. Pourquoi son propre père, dont les louanges lui étaient chantées depuis le berceau, lui opposait un rejet si violent que même ce petit esprit d’acier, soudain, semblait devoir plier sans effort à la dureté d’un tel châtiment ? Pourquoi la dignité superbe de la fillette semblait sur le point de choir de son piédestal, sous les injures de l’homme dont on lui avait récité le panégyrique avant même qu’elle n’ait su marcher ?

Desiderata, au moins, pouvait être persuadée de n’avoir pas perdu la face. Elle s’en enorgueillissait, se raccrochant à sa dignité comme la seule bouée qui lui restait pour ne pas s’écrouler, se noyer tout à fait dans cet océan d’incertitudes qu’avaient déversé la digue du fondement de l’éducation de la petite, brisée par le simple mépris de celui en lequel elle avait toujours reconnu la figure paternelle qui lui avait manqué. Grindelwald n’obtiendrait pas de signe de faiblesse de la part de l’enfant, parce que sans nul doute il exacerberait le mépris du plus grand mage noir de l’époque, et parce qu’elle se targuait de n’être pas de ceux que l’on pliait ainsi. L’orgueil et la fierté, peut-être, perdraient un jour Desiderata, parce qu’une petite fille d’à peine onze ans n’allait certes pas vaincre celui avait soumis le sorcier sous le joug glacial de sa blondeur polaire.

Pourtant elle tenait bon, et il lui semblait même que Grindelwald baissait la garde, objectant la violence de son refus précédent par des justifications étayées qui, si elles ne plaisaient pas à Desiderata, avaient au moins le mérite d’être dénuées d’attaques personnelles et d’injures envers sa mère, qui pouvait se vanter d’avoir été plus loyale que n’importe qui envers le mage noir déchû. Les petits doigts de la main droite de Desiderata, dissimulée dans la poche de son uniforme, se desserrent quelque peu, malgré l’élan de révolte et d’injustice qui l’avait poignardé en plein cœur, lorsque que Grindelwald avait argué la pureté de son sang comme élément de refus à son cours. Mais l’enfant était suffisamment mature pour comprendre que l’auguste sorcier se protégeait des sombres rumeurs qui virevoltaient sur son sillage, et qui n’avaient pas besoin de plus de grain à moudre. La fillette hocha la tête, ses boucles tournoyant sagement autour de son petit visage blanc, avec cette docilité feinte qu’elle avait si bien apprivoisée que tout le monde se prenait au jeu. Peut-être tout le monde sauf Grindelwald, mais l’adversaire était de taille, et dans ces justifications résonnaient là l’écho d’un début de victoire, dont elle était bien décidée à se satisfaire pour le moment. Et le vrombissement de ce glas victorieux, à peine un murmure dont la fillette se serait contentée, s’amplifiait soudain, tandis qu’elle remerciait d’un hochement de tête mutique, parce Grindelwald se ravisait, semblait avoir pesé le pour et le contre, et être parvenu à la conclusion que la présence de la petite à quelques cours dans l’année ne représentait pas un danger immédiat.

Desiderata leva fièrement le menton, ses doigts se desserrant tout à fait de cette lettre aux embruns de menthe poivrée qui remplissait le rôle de béquille psychologique depuis que Grindelwald avait ouvert la bouche, et se retint d’esquisser un large sourire satisfait. L’humilité, elle l’avait vite appris, était souvent le meilleur moyen de montrer sa gratitude. Aussi l’enfant leva des yeux graves et solennels vers le regard hétérochrome de son père, et acquiesça de nouveau d’un hochement de tête, ses doigts désormais libres récupérant d’un air distrait une de ses boucles qui s’était égarée devant ses yeux. Lors que Grindelwald souleva une objection, Desiderata s’aperçut que le plus difficile n’avait pas été de résister à l’injure et au mépris du grand sorcier, mais de conserver un sang-froid intact devant ce discours qui chantait les louanges d’une complicité fraternelle avec la racaille Moldue dont la seule vue, parfois, suffisait à révulser la fillette. Sans nul doute, le grand Gellert Grindelwald avait une réelle raison de cracher de telles vomissures avec un entrain feint et surjoué. Il ne pouvait en être autrement. Et il fallut encore faire preuve de courage lorsque la haute silhouette polaire se baissa vers celle, toute petite, de l’enfant, le regard toujours rivé au sien, menace mutique à laquelle vint s’ajouter dans un murmure, celle, plus explicité, de lui faire regretter une quelconque attaque de Moldus. Desiderata frissonna, peut-être un peu d’effroi, mais surtout de répulsion qui lui avait glacé l’échine, devant ce raisonnement, feint sans nul doute, mais qui prenait des allures de blasphème, extirpé des lèvres d’un si brillant mage noir. La fillette déglutit lorsque Grindelwald se redressa, et c’est après une profonde inspiration qu’enfin, et après de nombreuses tergiversations, elle s’avisa d’une réponse :

- Je suis déjà entourée de Sang-de…de Nés-Moldus, à Poudlard. Mais soit, je vous suis très reconnaissante de parler en mon nom au Directeur, aussi je tairai mes…mes idées au sein de votre cours. Je vous remercie encore, vous n’aurez pas à le regretter. Quant à ces...Enfin, ce que vous appelez ces croisades, je n’ai jamais été et ne serais jamais mêlée à ce genre de choses, soyez rassuré.

Le mensonge, aussi éhonté soit-il, n’avait pas même fait tressaillir les lèvres pâles de la fillette, n’avaient pas même fait rosier ses petites joues blanches. Desiderata, depuis longtemps, avait appris à mentir avec cet air impassible de petite sage, comprenant bien vite l’importance de savoir dissimuler la réalité. Gellert Grindelwald était réputé lui aussi être un maître en la matière, et il le prouvait là encore, de par cet air digne, impassible et indifférent qu’il prenait soudain, posant à l’enfant une question dont l’évidence même relevait à ses yeux des principales lois de la nature, qu’elle-même fut décontenancée, quelques secondes seulement, surprise au point d’en froncer les sourcils et d’entrouvrir la bouche, estomaquée. L’enfant se ressaisit bien vite, mais un peu tard, son trouble très bref n’était sans pas passé inaperçu à un œil aussi acéré que celui de Grindelwald, qui jouait une comédie qu’elle ne comprenait décidément pas. Se raclant la gorge, ce fut d’un ton légèrement surpris, mais surtout incrédule, que Desiderata répondit du mieux qu’elle pouvait :

- Mon père ? C’est un très grand sorcier, que je n’ai pas connu non plus. Un des plus puissants, peut-être LE plus puissant de son époque…Il est aussi une des raisons qui m’ont envoyé à Poudlard. Vous n’êtes pas au courant de cette histoire ?

Son talon d’Achille inexorablement touché, Desiderata avait perdu de sa superbe. De fait, une moue dubitative s’inscrivit sur son visage, tandis qu’elle jetait vers Grindelwald un regard toujours incrédule, persuadée encore qu’il cherchait à l’incommoder avec une réponse à une question dont il détenait la réponse depuis la naissance de Desiderata, depuis sa conception peut-être, matérialisée dans cette blondeur polaire, ce visage de glace et cette silhouette roide qu’ils avaient en commun.


©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
Admin
Âge : 59 ans
Sang : Sang-Mêlé
Nationalité : Austro-Hongrois
Patronus : Phénix
Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli
Reflet du Riséd : Albus Dumbledore
Baguette : Aucune, confisquée par le Ministère
Avatar : Johnny Depp
Messages : 897
Double-Compte : Darragh O'Sadhbh et Morgan DeWitt
Date d'inscription : 14/02/2019
Âge IRL : 27

Au nom du Père - Grindelwald Empty
MessageSujet: Re: Au nom du Père - Grindelwald  Au nom du Père - Grindelwald Icon_minitimeJeu 20 Aoû - 19:42



Au nom du Père

« SKEPTIC »

Automne 1942.

L’enfant semblait ébranlée. Il fallait dire que Grindelwald n’était pas l’homme le plus patient du monde. Il ne prétendait pas l’être non plus. Ainsi, il se moquait de savoir à qui il avait à faire. La gamine semblait vouloir être traitée comme une adulte alors il se mettrait à son niveau, la toisant de toute la maturité nécessaire. Il n’y avait aucune innocence dans le regard de Desiderata Rosier. Seulement une rage aveugle dont émanait une certaine absence d’émotions, comme si l’enfant était déjà morte en soi. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que l’élève de Serpentard n’était pas une élève comme les autres. Elle était venue à Poudlard avec un but précis. Sa mentalité déjà bien formatée transpirait une idéologie bien ancrée dans son esprit, résultat de onze années d’éducation dans la continuité du grand Salazar Serpentard. Grindelwald ne partageait pas les idées du quatrième fondateur de Poudlard – et de l’école de sorcellerie où il avait lui-même appris. Un sorcier restait un sorcier. La pureté du sang ne voulait rien dire, si ce n’était synonyme d’inégalités plus vives encore. Le monde en était déjà bien fourni. La discrimination dont étaient victimes les sorciers n’était qu’un simple exemple parmi tant d’autres.

Les moldus avaient en effet tout un tas de raisons de se comparer, juger et surtout se haïr. Grindelwald avait voulu être au-delà de cette mentalité propre à l’être humain mais s’était retrouvé simple instrument en étant l’agitateur haineux et violent que l’on connaissait. Desiderata n’aurait pas d’autres étiquettes. Il savait également qu’elle n’était pas la seule à raisonner ainsi, surtout au sein de sa maison mais l’enfant était encore jeune, son esprit malléable. Si Grindelwald avait pu faire fléchir l’esprit d’adultes plus prudents et craintifs qu’elle, il n’y avait aucune raison pour que sa raison ne fléchisse pas non plus sous les paroles du mage noir. Elle était comme sa mère, quelque part et cela en était purement décevant. Cependant, si le repenti ne pouvait changer les choses pour les sorciers par rapport aux moldus, peut-être pourrait-il changer les choses pour ceux étant issus de familles dénuées de pouvoir magique. Les mentalités pouvaient évoluer, la société se modifiant incessamment au fur et à mesure des siècles et la pensée conservatrice des familles au sang-pur était obsolète. Peut-être qu’en prônant la mixité du sang, les yeux s’ouvriraient. De plus en plus de moldus connaitraient l’existence des sorciers et cesseraient d’en avoir peur, malgré la très faible proportion des individus magiques. Il n’y avait bien que cette solution désormais.

Les quelques mots de remerciements qu’elle prononça était bien la moindre des choses, malgré le fait que la réponse pourrait être négative. Elle avait de l’espoir et surtout de la détermination. Aux yeux de Gellert, c’était une qualité indéniable qui empêchait celui qui en éprouvait de s’éteindre dans un marasme facile loin de tout problème. Au-delà du lapsus qu’elle corrigea rapidement sur les Nés-Moldus, elle ajouta pourtant que jamais elle ne s’était montrée agressive avec ceux qu’elle considérait d’impurs. Grindelwald savait que c’était un mensonge. Il planta son regard hétérochrome et glacial dans les yeux azurés de l’enfant, cherchant à y desseller la moindre faiblesse, la moindre faille de cet aplomb chancelant. Lui-même menteur émérite, il savait quand est-ce qu’on lui cachait une vérité évidente et il n’aimait pas cela. Il baissa légèrement le menton, regardant par-dessus des lunettes qu’il n’avait pas, continuant de sonder le regard juvénile de la Serpentard en face de lui. Il n’aimait pas cela du tout. Il la trouvait déjà bien effrontée, ce mensonge grotesque vint refroidir l’effort qu’il aurait été prêt à faire pour elle. Il resta silencieux, pendant de longues secondes, laissant l’enfant se remettre de sa propre insolence. Elle finit alors par briser le silence.

Le sujet revint sur la dernière question qu’il lui avait posé concernant sa paternité et la réponse fut des plus improbables. Elle ne divulgua pas le nom et pourtant, la description était détaillée et ne laissait que peu de place aux doutes. L’un des sorciers les plus puissants de son temps. Peut-être même le meilleur. Beaucoup s’accordaient à dire que ce titre était disputé par Albus Dumbledore et lui-même, à moins que l’enfant n’exagérât sur la puissance de son géniteur. Il semblait être également la raison pour laquelle la petite se trouvait à Poudlard et non à Durmstrang et cela réduisait donc encore une fois le champ des possibilités. Cette fois-ci, il releva le menton, intrigué. Cela ne pouvait être Albus, cela semblait parfaitement improbable et même inconcevable. Son ancien amant n’aurait pu avoir de relation avec Vinda Rosier. Cette simple idée était aussi révoltante que chimérique et… dégoutante. Cela ne laissait plus que lui comme potentiel suspect. Un sourire désabusé se dessina sur les lèvres du mage noir. Alors ainsi, sa famille lui avait fait croire pareille ineptie ? C’était un mensonge grotesque. Tout d’abord, les dates ne concordaient nullement, les prisonniers d’Azkaban n’ayant jamais eu de visite et ensuite car cela ne correspondait pas à ses préférences intimes. Concevoir un être avec Vinda Rosier lui resserra les entrailles comme dans un étau, menaçant de lui faire renvoyer son déjeuner.

— Je suis désolé, fillette, mais je ne suis pas ton père.

La phrase était dénuée de tact, mais il était profondément agacé par le comportement et l’éducation des Rosier par rapport à leur progéniture. L’enfant n’y était pour rien, cependant. Grindelwald n’avait devant lui qu’un corps aussi vide après un baiser d’un Détraqueur mais elle se tenait malheureusement devant lui et elle seule devrait affronter l’orgueil bafoué de l’ancien mage noir. Il n’avait pas pris en compte son jeune âge. Il n’avait pas pris en compte le fait qu’elle devait encore se construire dans ce monde dont elle pensait tout connaître. Mais il aurait tué tous ceux qui avaient élevé la fillette par simple réparation de l’affront qui venait de lui être fait. La mâchoire serrée, son regard glacial et pourtant brûlant de colère, il siffla :

— Et ne t’avise plus jamais de me mentir, d’accord ?

Il savait bien pourtant qu’elle n’y était pour rien, mais par cette phrase, il rappelait surtout cette croisade qu’elle ne faisait prétendument pas contre les Nés-Moldus. Encore une fois, il n’y avait pas eu de délicatesse dans ses phrases brèves et incisives. Il voulait néanmoins lui faire passer le plus clair des messages. L’enfant-reine allait être confrontée à des choses bien plus raides que sa mentalité archaïque et dictée par des idées obscures.
©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Desiderata Rosier
Desiderata Rosier
Âge : 11 ans
Sang : Sang-Pure
Nationalité : Franco-Anglaise
Patronus : Une hermine
Baguette : 27,5 centimètres, peu flexible, bois d'orme et ventricule de dragon
Avatar : Elle Fanning
Messages : 63
Double-Compte : Belladone / Aurora / Minerva / Solveig / Albus
Date d'inscription : 30/06/2020

Au nom du Père - Grindelwald Empty
MessageSujet: Re: Au nom du Père - Grindelwald  Au nom du Père - Grindelwald Icon_minitimeMar 25 Aoû - 15:58



Au nom du Père

« Couloirs du deuxième étage»

Septembre 1942

Gellert Grindelwald n’était pas dupe. Même l’orgueilleuse fillette n’avait pas eu l’affront de le croire ne serait-ce qu’une seconde. Et, plutôt que la décourager ou l’effrayer, cette clairvoyance que trahissait la dureté du regard hétérochrome qu’il avait brusquement fixé sur elle sembla lui insuffler un regain d’énergie et d’admiration pour l’auguste sorcier Autrichien. Ils avaient tous son mépris, ceux qui se laissaient si vite berner par ses mensonges extirpés de sa bouche juvénile avec un aplomb dérangeant. Et ils étaient nombreux à s’y jeter la tête première, convaincus, conquis par ce visage d’ange qu’elle maniait si bien que jamais, encore, elle n’avait eu à supporter le juste châtiment de ses méfaits. Et peut-être était-ce là la raison de l’idôlatrie qu’elle vouait à Grindelwald, sa haute silhouette polaire et dédaigneuse découpée dans les coupures de journaux faisant office de cette figure d’autorité paternelle qu’elle n’avait pas eue. Et malgré le rejet, malgré la hauteur de l’accueil, malgré l’indifférence qu’il lui témoignait, cet autoritarisme ferme ne la décevait pas, parce qu’elle se l’était toujours imaginé ainsi, parce que la tendresse lui évoquait le dédain, parce que, pour sûr, elle préférait un Grindelwald qui la traite durement, plutôt qu’un Grindelwald faible.

Il était difficile de s’avouer, pour une fille aussi jeune -qui s’évertuait à paraître la plus insensible possible à ses propres émois et à ceux du monde qui l’entourait-, que le manque de bienveillance de son unique figure paternelle lui était pénible. C’était la douleur inconsciente du rejet qui la laissait plantée là, abasourdie, estomaquée, opiniâtre dans l’affront qu’elle lui faisait en ne déguerpissant pas d’un sillage que tous, même les plus valeureux, fuyaient lorsque ses yeux de glace étincelaient de ces colères furibondes dont les conséquences étaient restées dans les annales du monde sorcier. Car la petite le dérangeait, et si elle en était vaguement consciente, en son for intérieur, elle se refusait à concrétiser ce sentiment, et plus encore à l’assimiler. Pire, elle s’imposerait, par affront, par effronterie, parce que tout au fond, quelque part, elle avait mal, et elle en voulait à ce père duquel elle était persuadée n’avoir pas mérité un tel accueil.

Desiderata hésita un moment à trahir son immobilité et sa prétendue dignité impassible qui ne trompait sans doute pas le grand Grindelwald, qui, pas l’ombre d’un instant, n’était tombé dans le piège du battement de cils de velours de la fillette, de ses sourires faussement candides, de ses pommettes roses et de la sagesse feinte de ses boucles blondes. Legilimens aguerri, peut-être le plus grand en vie à l’heure actuelle, il suffisait au sorcier Autrichien d’un regard perçant, de quelques secondes de concentration, même désarmé, pour fouiller les méandres les plus sombres et les plus intimes des pensées de Desiderata. Cela, elle en était persuadée, et cette faiblesse la rendait malade. Il était plus que temps de mettre à profit ces prédispositions certaines qu’elle avait pour l’Occlumancie, enseignement impraticable à Poudlard, comme tant d’autres choses fascinantes, au grand dam de la fillette, déjà découragée par la futilité stérile de l’apprentissage qu’on lui octroyait.

Aussi, ne résistant plus à cet affront de regards silencieux et ce stoïcisme farouche, la fillette, sans toutefois détourner les yeux du visage polaire de Grindelwald, plongea la main dans sa poche et, cette fois-ci, c’est une baguette magique à la réglisse qu’elle extirpa de son uniforme, en défaisant l’emballage en papier de ses doigts rendus un peu gourds par cette situation qui l’ébranlait à un point qu’elle ne s’avouait pas encore. Ceci fait, l’enfant mâchonna la friandise d’un air prétendument distrait, pour s’occuper les mains plus que pour tromper la faim ou une éventuelle crise de gourmandise. Et cette posture, ne lui en déplaise, lui rendait soudain ses airs d’enfant, de manière abrupte, comme si les vingt années de plus qu’elle insufflait à son maintien, à ses gestes et à ses discours s’annihilaient soudain devant cette petite défaite, devant la confiserie qu’elle grignotait avec application, lui rendait son aspect de fillette dont elle tentait à tout prix de se dépouiller avec trop de précocité.

Ce déballage soudain de friandises pouvait revêtir un tout autre sens aussi, la nonchalance effrontée d’une enfant se moquant ouvertement des réprimandes d’un adulte, une attitude dédaigneuse pleine d’indifférence devant les remarques acerbes d’une figure autorité. Pour une fois, la fillette n’avait pas eu ce genre de mauvaises pensées en attrapant à la hâte le bonbon qui subsistait dans ses poches profondes. Elle était déstabilisée, et cela ne lui était que trop peu arrivé pour savoir comment réagir. Aussi trompait-elle son trouble en s’agitant avec les seuls objets en sa possession, tandis que la remarque à peine voilée sur l’identité de son père faisait naître un pâle sourire sans joie sur le visage de cire de l’immense sorcier qui lui faisait face. Plus que jamais, Desiderata fut soulagée d’avoir ce bâtonnet de réglisse auquel accrocher ses petits doigts blancs qui commençaient à devenir fébriles, et, lorsque le ton s’éleva, placide, glacial, neutre presque, pour lui signifier qu’il n’était pas son père, la fillette déglutit péniblement sa bouchée de réglisse, qui menaçait de rester coincée dans sa gorge.

Desiderata avait été trop longtemps et depuis trop jeune bercée de cette réalité qu’elle considérait comme immuable pour s’en débarrasser aussi vite. Comment cela pourrait-il être aussi simple ? Comment expliquer à un Sorcier que la Magie n’existait pas ? Comment faire comprendre à quelqu’un que la Terre ne tournait pas rond ? On ne pouvait pas lui avoir menti, parce que c’était impossible. Il n’y avait que la paternité de Grindelwald, et un mur infranchissable, aveuglant un champ des possibles que la fillette ne pouvait pas voir, son regard obscurci par cette éducation pleine d’évidences trop solidement ancrées pour permettre une remise en question. C’était Grindelwald qui mentait. Pour une raison ou pour une autre, parce qu’il l’enjoignait au secret, à la discrétion, au silence peut-être. Desiderata le comprit ainsi, parce qu’elle ne pouvait rien comprendre d’autre. On ne lui avait pas appris. Son champ de vision s’était restreint à mesure que la paternité du grand Gellert Grindelwald lui avait été enfoncée à coups de grands discours grandiloquents dans sa petite tête encore malléable, à l’époque. C’est d’un air entendu, esquissant un très léger sourire, presque complice, que la fillette répondit :

- Oui, bien entendu.

La mâchoire de Grindelwald s’était crispée, comme sous l’effet de ces rages coutumières qu’elle-même connaissait, de par le récit de ses hauts faits et de ses exploits qu’elle n’avait que trop lu, parcourant, avide, les nombreux ouvrages qui relataient l’épopée et l’ascension fantastique du plus grand mage noir et despote du siècle. Une inextinguible soif vint soudain assaillir la gorge de la fillette, rendue sèche par l’amertume, le dépit, et cette boule qui entravait sa circulation, et qui n’avait plus grand-chose à voir avec la bouchée de réglisse avalée depuis longtemps. Dans un accès brutal de nostalgie, semblant soudain, et pour la seconde fois, redevenir l’enfant qu’elle était censée être, Desiderata eut une sourde envie d’un grand verre de jus de pommes confectionné avec les fruits du verger du manoir Rosier, auquel elle avait droit au petit-déjeuner avec son café au lait et ses tartines de beurre, ou au goûter avec une de ces tartes aux fraises où à la mélasse que grand-mère réussissait si bien. Les réminiscences de cette enfance trop gâtée et de son quotidien de rêve de petite capricieuse jamais contredite furent brisée en un instant, volant en éclat sous la menace à peine voilée de Grindelwald qui la rappelait à l’ordre, lui rappelant à quel point il n’était pas dupe, ni même magnanime, ce dont, jamais, elle ne s’était permis de douter ;

- Bien, Professeur. Vous acceptez toujours de parler pour moi à Monsieur Dippet ?

La fillette, bien qu’ébranlée, ne perdait pas de vue son objectif. Se rapprocher de son père. Et il faudrait bien plus qu’une négation de la part du grand mage noir pour annihiler onze années d’éducation certifiant qu’elle était la digne progéniture du plus grand mage noir de tous les temps.

©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
Admin
Âge : 59 ans
Sang : Sang-Mêlé
Nationalité : Austro-Hongrois
Patronus : Phénix
Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli
Reflet du Riséd : Albus Dumbledore
Baguette : Aucune, confisquée par le Ministère
Avatar : Johnny Depp
Messages : 897
Double-Compte : Darragh O'Sadhbh et Morgan DeWitt
Date d'inscription : 14/02/2019
Âge IRL : 27

Au nom du Père - Grindelwald Empty
MessageSujet: Re: Au nom du Père - Grindelwald  Au nom du Père - Grindelwald Icon_minitimeJeu 3 Sep - 10:59



Au nom du Père

« SKEPTIC »

Automne 1942.

Cela faisait déjà trop de temps que Grindelwald perdait en compagnie de cette enfant. Cette dernière ne semblait pas vouloir le laisser tranquille le moins du monde et cela eut pour unique but de provoquer un agacement certain chez le mage noir. Sa patience s’étiolait devant le caractère têtu et provocant de la gamine blonde et s’il avait voulu se montrer magnanime et conciliant au départ, son avis était en train de changer drastiquement. De plus, cette histoire comme quoi il serait son père biologique, sans l’inquiéter le moins du monde car il connaissait la vérité, finissait d’attiser son courroux, sachant que cela serait un nouveau point à travailler dans la mentalité de la jeune Rosier en plus de son idéologie ultra conservatrice. Cette fois-ci, il voyait la propre limite de ce nouveau tempérament altruiste qu’il se découvrait un peu plus chaque jour à Poudlard. Mais visiblement, il venait de tomber sur sa première difficulté, une colère sourde et viscérale rien qu’en croisant le regard insolent de la petite peste aux cheveux blonds qui semblait penser que tout le monde lui était dû de par son héritage inventé. Les Rosier étaient certes une famille aussi puissante qu’influente mais elle n’en était en rien la progéniture de Grindelwald.

Tandis qu’il était en train de lui parler plus tôt, elle sortit de sa poche une friandise. Si le mage noir crut déceler dans ses gestes une sorte de fébrilité, une sorte d’échappatoire pour dissimuler sa détresse face aux paroles glaciales de celui de son prétendu géniteur, ce dernier ne put s’empêcher d’y voir un pur geste de provocation. Ne lui avait-on pas appris à écouter les gens quand ils lui parlaient ? Il n’avait pas une élève sous les yeux mais une princesse beaucoup trop choyée, n’ayant aucun sens de la réalité qui serait sûrement bien dure à avaler lors qu’elle y sera confrontée. Essayant tant bien que mal de réprimer ce sentiment de colère qui courait le long de son échine, Gellert releva le menton, se mordant l’intérieur de la lèvre pour éviter d’asséner une gifle bien méritée à celle qui se considérait comme sa fille. Par ailleurs, l’idée qu’elle n’ait probablement jamais eu ce genre de correction n’arrangea pas l’état d’esprit du mage noir qui continuait de la toiser de toute sa hauteur, ses mains liées dans le dos. Le léger sourire qu’il crut apercevoir sur les lèvres de l’enfant après son désaveu justifié de sa paternité manqua de peu de le faire sortir de ses gonds.

Il lui laissa le bénéfice du doute cependant, préférant rester éternellement silencieux et impassible, même si son regard s’était considérablement assombri, perdant tout éclat de conciliation qu’il avait pu avoir quelques minutes auparavant. En revanche, il lui semblait bien que la jeune fille eût du mal à garder de sa contenance. Son regard perdu trahissait son visage qui se voulait apprêter d’un aplomb des plus sincères. Mais tout ceci n’était que mensonge, art que la petite Serpentard manipulait certainement à merveille. Quelle autre discipline obscure maitrisait-elle déjà ? Elle devait déjà connaître les grandes lignes de la magie noire, l’avait peut-être même déjà pratiquée. Elle n’avait cependant que onze ans et Gellert était quelque part affligé de constater que cette gamine n’avait pas l’innocence candide si caractéristique de l’enfance. Elle n’était pourtant pas la première dans ce cas à Poudlard, et cela attrista le repenti de se rendre compte que nombreux élèves étaient susceptibles de suivre involontairement cette voie qu’il avait emprunté par désillusion tout au long de sa vie. Pourtant, ils étaient à Poudlard et non à Durmstrang, cette proportion d’élèves perdues se devait d’être nulle. Il arqua néanmoins un sourcil mauvais suite à la question qu’elle finit par poser, se demandant si elle n’était pas en train de se moquer.

— Je ne sais pas. Je n’aime pas être pris pour un imbécile. J’ai noté plusieurs sévères manques de respect envers les jeunes sorciers et sorcières qui t’entourent mais également envers moi. Je ne sais vraiment pas si cela vaut la peine que je t’accorde ce que tu veux. Cela te ferait sûrement du bien qu’on te dise non, de temps en temps. C’est un mot que tu n’as pas dû entendre souvent pour ton éducation.

Son regard continuait d’être glacialement impassible, malgré la colère sourde qui flamboyait au fond de ses iris. Il ne pouvait s’empêcher de se dire avec pitié que le caractère de l’enfant n’était que le résultat d’une éducation mauvaise et mesquine et qu’elle n’y était au final pour pas grand-chose. Mais si elle semblait si ardemment croire au fait qu’il était son père alors l’influence qu’il avait sur elle était indéniable. Peut-être pouvait-il finalement faire quelque chose pour l’enfant, mais chaque chose en son temps. Il venait d’être suffisamment incisif avec elle pour aujourd’hui.

— Maintenant, hors de ma vue.

Il resta stoïquement immobile, continuant de la regarder de toute sa large et imposante hauteur impériale. C’était à elle de déguerpir, à elle de fuir et surtout à elle de s’exécuter. Cela serait déjà un premier pas vers la docilité de l’enfant et dans son apprentissage au respect.
©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Au nom du Père - Grindelwald Empty
MessageSujet: Re: Au nom du Père - Grindelwald  Au nom du Père - Grindelwald Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas

Au nom du Père - Grindelwald

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Sujets similaires

-
» Méfiance - Grindelwald
» Watch Me Make 'Em Bow // Grindelwald
» Checkmate [pv Grindelwald] [FINI]
» Des sacrifices de l'affection - Grindelwald
» Pensine de Gellert Grindelwald

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Domus Paenitentis :: Poudlard :: Premier & Deuxième Étages :: Deuxième Étage :: Couloirs-