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Au nom du Père - Grindelwald

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Desiderata Rosier
Desiderata Rosier
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MessageSujet: Re: Au nom du Père - Grindelwald  Au nom du Père - Grindelwald - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Sep - 13:40



Au nom du Père

« Couloirs du deuxième étage»

Septembre 1942

Desiderata était manifestement parvenue à mettre le grand mage noir en colère. Et si d’aucuns auraient pris la fuite sans demander leur reste, la brusque et étrange bouffée de réconfort qui souffleta la fillette prouvait une fois de plus qu’elle n’était pas des leurs. Il y’avait un intérêt certain et une étrange fierté à éveiller ces accès de rage glaciale, indicible, dans le regard hétérochrome de Gellert Grindelwald. Alors certes, ce n’était pas l’accueil qu’elle s’était figuré. Mais ce n’était pas le mépris, ce n’était pas le dédain, ce n’était pas le désintérêt de tout à l’heure. Tout mais pas l’indifférence. Et ses doigts se raffermissaient sur sa friandise, la satisfaction l’emportant sur la crainte légitime de l’ire légendaire du Mage Autrichien. Qu’il se mette donc en colère, aussi terrible puisse-t-elle être, pourvu que cesse cette contemplation apathique de l’enfant-roi qui ne pouvait supporter une telle indifférence.

A n’en pas douter, c’était le déballage de confiserie en pleine conversation qui l’avait déplû. C’était à prévoir, et Desiderata ne s’en étonnait pas. Extirper de quoi grignoter de sa poche dénotait une impolitesse rare, aveu mutique et impudent de l’ennui mortel que nous procurait une conversation sans intérêt. Il ne s’agissait pas de cela aujourd’hui, loin s’en faut, et nul doute que Gellert Grindelwald l’avait compris aussi, parce que si ses yeux s’étaient encore assombris, si ses lèvres s’étaient encore pincées un peu plus, Desiderata n’avait pas eu encore à essuyer la rafale tempétueuse de la colère qu’elle sentait vrombir à chacune de ses respirations.

La menace était réelle, pourtant. Desiderata le voyait à ses mains croisées derrière le dos, dans un effort titanesque pour contrôler un calme qui n’avait rien d’olympien. Dans l’œil qui restait baissé, rivé vers cette toute petite silhouette qui avait l’arrogance de lui tenir tête et de lui faire perdre un temps qu’il n’avait pas décidé de lui consacrer. Dans cette bouche qui n’était plus qu’une mince ligne, à peine perceptible au creux de visage de cire figé par l’effort déployé à ne pas laisser éclater sa rage sur une enfant. Et Desiderata sentait bien qu’elle n’avait que trop tiré sur la corde, qu’arrivait là la fin d’une patience qui s’amenuisait à chaque seconde passée à écouter ses mensonges et son aplomb impertinent. Il lui faudrait accuser le coup et revenir, sous un autre prétexte, avec un autre atout dans sa manche. La fillette mâchonna sa baguette magique à la réglisse. Elle n’avait pas tout perdu aujourd’hui. Elle était parvenue à rester plantée devant lui, tandis qu’il la chassait sans ménagements, et était parvenue à lui soutirer, sinon une promesse, au moins l’espoir d’une participation éventuelle à ses cours. Et ce n’était pas rien, lorsque l’on était au fait de l’opiniâtreté de Grindelwald, et devant le refus catégorique qu’il lui avait opposé de prime abord. Il faudrait faire preuve de patience, et savoir s’en contenter pour l’instant. Cela, la fillette l’avait bien compris. Avec application, elle avala la dernière bouchée de sa confiserie, froissa l’emballage dans sa petite main, le glissant dans la poche de son uniforme flambant neuf.

Les prunelles de châtaigne mûre de l’enfant, décidée et tenace, ne lâchaient pas celles du grand sorcier qui la surplombait de toute sa hauteur et de toute la dignité de sa colère dans laquelle il se drapait d’un air impassible. Desiderata attendait sa réponse, quelle qu’elle soit, et elle ne partirait pas sans. Grindelwald l’avait sans doute compris, malgré la colère qui assombrissait son regard de sépulcre désormais, là où avait brillé quelques instants auparavant la lueur d’espoir d’une clémence éventuelle pour cette petite héritière qui se prétendait sa fille. Tant pis. Desiderata ne regrettait rien, mais était bien décidée à avoir la sagesse de ne plus empirer la situation. Aussi, lorsque la voix cave, ferme d’une colère contenue s’éleva, elle l’écouta gravement, religieusement presque. Il n’acceptait plus. Il ne savait pas. Il la trouvait irrespectueuse et insolente, et il jugeait son éducation responsable. Desiderata se mordit l’intérieur de la joue, serrait le petit poing qu’elle avait gardé au fond de sa poche. C’était à son tour d’être en colère. De quel droit critiquait-il l’éducation de qualité dont lui avaient fait part grand-père et grand-père, alors qu’il n’était au courant de rien, alors que lui-même n’avait pas été là ? L’enfant n’était pas suffisamment idiote, pourtant, pour se révolter. Elle essuya l’injure, après l’opprobre jetée sur Maman, et accepta, pour le moment, le refus de Grindelwald, d’un signe de tête mutique, à la dignité raide de ceux dont la soumission feinte attend des jours meilleurs pour révéler leurs intentions véritables.

- Je ne vous prends pas pour un imbécile. Mais quoi qu’il en soit, la décision vous revient.

Desiderata ravala sa colère, son amertume et son dépit. La plus cruelle désillusion de sa vie, peut-être la première, avait été maîtrisée tant bien que mal. En réalité la fillette estimait s’en être plutôt bien sortie, au regard de la hauteur du piédestal duquel elle tombait, et de l’aigreur du vent qui l’en avait fait tomber. Même elle restait encore une enfant, qu’elle le veuille ou non, et il lui faudrait bien accuser le coup, plus tard, à l’abri de tous. Le rejet brutal d’une orpheline avait des conséquences certaines, même sur la faussement impassible Desiderata. Alors elle se laissa enfin chasser, après plusieurs essais de la part de son glacial paternel, consciente dans sa maturité affolante de ne plus rien en obtenir désormais, mais ne lui donnant toutefois pas la satisfaction d’avoir eu raison concernant son manque d’éducation, quand il la chassait avec si peu de délicatesse :

- Et bien, bonne journée Professeur.

Il y’avait même de l’insolence dans sa politesse extrême. Grindelwald pouvait dire ce qu’il voulait de son éducation. Elle avait été polie, pas lui. Et ce fût tout. Des pas qui se décollent enfin de l’asphalte, des yeux qui se détournent, et la masse de boucles blondes qui tournoie autour du petit visage défait qui venait d’essuyer le rejet du seul parent qu’il lui restait.


©️ plumyts 2016
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