Jolie petite histoire...
C’est dans un petit village, tout près d’Inverness, que la petite Jasper pointa le bout de son nez. Déjà à peine née qu’elle braillait avec force, faisant la joie de ses parents. « Ce sera une sorcière ! » clamait son père avec joie en la faisant sauter dans ses bras au milieu du salon du petit manoir, sous le regard mi-amusé mi-inquiet de sa moldue de mère. « Tu en serais aussi fier, si elle était comme moi ? » demandait-elle timidement, se sentant parfois privilégiée, ou peu méritante de ce qu’il lui arrivait, un brin inquiète qu’un jour la magie s’évapore et ses rêves avec. Bien au courant des inquiétudes de sa femme, il se contentait à chaque fois d’hocher la tête avec vigueur et de lui assurer qu’il ne pourrait pas être plus fier des femmes de sa vie pour rassurer l’écossaise qui avait accepté sa nature et son monde sans peur ni dégoût.


« Maaamaaa ! » La petite poupée rousse gigotait dans tous les sens en agitant ses bras au-dessus de sa tête, incapable d’attraper les petits cubes qu’elle faisait léviter sans le vouloir. Face à ce spectacle, Anne était partagée entre fierté et stupeur. Même si la demoiselle était orpheline et adoptée par toute une famille de sorcier, une partie d’elle-même avait gardé le faible espoir que sa fille soit comme elle. C’est certainement mieux comme ça, se répétait-elle. C’est mieux pour elle.
Avec douceur, Anne appelle son mari et attrape l’un des jouets en lévitation pour le donner à sa fille. Immédiatement, les autres retombent au sol – mais le sorcier (accompagné de sa mère) ont eu le temps de voir le petit miracle se produire. Les traits de la grand-mère se détendent, soulagée de savoir que sa petite fille est bel et bien une sorcière. Si elle a accepté Anne au sein de leur famille, c’est uniquement parce qu’elle ne veut que le bonheur de son fils. Une partie d’elle avait toujours été récalcitrante à l’idée de cette union avec une moldue, de peur que la magie se perde de leur héritage. A présent qu’elle était assurée de leur lignée, peut lui importait que les autres en soit dépourvu. Il y en avait au moins une.
Tandis que Phillip prenait sa fille dans ses bras, les larmes aux yeux, c’est dans ceux de sa belle-mère que finit Anne, avant qu’elle ne s’en rende compte. « Félicitation, ma fille. » la gratifia pour la première fois la sorcière, l’émouvant avec plus de force qu’Anne ne l’aurait cru. A ce moment-là, elle savait que malgré leurs différences, malgré la distance un peu froide qu’il y avait toujours eu entre elles, la moldue avait fait ses preuves. Elle pouvait enfin être acceptée comme une Blake, puisque sa fille en était bien une.


Jasper n’a que dix ans mais, déjà, elle fend l’air sur son balai, sous l’œil fier de son père. Derrière elle, son petit frère, Heliodor, a plus de mal à la suivre. La gamine a la tignasse de sa mère, elle a bien le caractère de feu de son père, qui sait déjà que, dans un an, elle sera une lionne. Comment pourrait-il en être autrement ? Son fils, lui, de deux ans le cadet de Jasper, a plus pris d’Anne. Plus réservé, plus prudent, il préfère aider sa mère à soigner sa sœur lorsqu’elle revient les genoux ou les coudes en sang, tâchée de boue, que s’aventurer trop loin avec elle et risquer de se blesser. Il l’admire, pourtant, et elle se fait un devoir de veiller sur son benjamin.
La voix de leur mère retentit à travers le jardin, et l’enfant saute presque de son balai en plein vol tandis qu’Helio prend le temps de se poser en douceur. Anne le trouve trop petit pour voler, mais leur père est toujours là pour les surveiller. « Je t’ai déjà dit d’atterrir comme il faut, Jasp ! » la réprimande Phillip, mais elle part déjà en courant, déclamant que le goûter ne peut attendre. Avec un léger soupire, l’homme va prendre la main de son fils en le félicitant. En voilà un, au moins, qui écoute.


La tension est à son comble. Plus tôt dans la matinée, Jasper a laissé sur le quai son frère, sa mère, sa grand-mère et son père, fier comme un lion. Comme un lion, plein d’espoir et, pour elle, source d’une soudaine nervosité. La rouquine maîtrise tant bien que mal le tremblement de ses jambes lorsque son nom est scandé et que son tour est arrivé. Une grande inspiration plus tard, elle se retrouve assise sur le tabouret, Choixpeau sur la tête. A son plus grand soulagement, la voix à la fois inquiétante et rassurante du chapeau magique ne se fait pas longue avant qu’il n’annonce la maison qui sera la sienne pour les sept prochaines années : « Gryffondor ! »
Elle se lève sous un tonnerre d’applaudissement, et bondit jusqu’à sa table avec une joie démesurée. La Blake réfléchissait déjà à la lettre qu’elle allait envoyer à sa famille, étrennant la petite chouette, une chevêche d’Athéna, que ses parents lui avaient offert avec fierté. Elle l’avait appelé Zéphir, et le rapace ferait de nombreux aller-retour au cours des années suivantes, assurant avec zèle l’échange entre la fille et sa famille, racontant comment elle se languissait de pouvoir enfin postuler à l’équipe de Quidditch, comment se déroulaient ses cours, qui étaient ses amis, les (petites) blessures qu’elle semblait ne jamais cesser d’avoir, les résultats de ses examens et de ses futurs matchs...
Mais pour le moment,  Jasper n’en était qu’à son premier jour et, la joie passée, le cou tendue, elle guettait la jeune sorcière un peu perdue qu’elle avait rencontré dans le train, et pour qui elle avait immédiatement éprouvée une grande sympathie en dépit des différences qui semblaient les opposer. Son cœur se serra légèrement lorsque celle-ci fut envoyée à Serpentard, mais cela n’allait pas empêcher Jasper de la côtoyer.


Les études furent moyennes. Bonnes, dans l’ensemble, excellente si on prend en compte son dévouement tout entier au Quidditch. Moyennes dans les résultats. Jasper brillait plus par son caractère de feu et ses acrobaties aériennes que par ses notes qui, heureusement, n’étaient pas catastrophiques pour autant. Disons simplement qu’elle se maintenait dans la bonne moyenne, chutait parfois dans les cours purement théoriques, mais était excellentes dans trois matières en particuliers. Les cours de vols (sans grande surprise), de soins aux créatures magiques et de défense contre les forces du mal. A ces trois matières, elle dévouerait ses nuits – et toute sa vie au Quidditch. Le reste ne passe qu’après, au grand dam de certain de ses professeurs...

Un évènement, cependant, vint chambouler l’été entre sa deuxième et troisième année. Elle avait réussi à entraîner son cadet avec elle dans la forêt, une nuit. Elle lui avait assuré qu’elle savait où trouver des botrucs et qu’il n’avait rien à craindre parce que, de toutes manières, elle serait là pour le défendre. La seule chose que la demoiselle n’avait pas prévu, lorsqu’ils descendirent de leurs balais à l’orée du bois, c’est que la lune était pleine. Ils étaient loin de son esprit, les mythes des lycanthropes qui venaient croquer les enfants au milieu de la nuit.
Ce fut l’enfer qui leur tomba dessus lorsqu’une forme sombre surgit d’entre les buissons, manquant Jasper de peu mais plaquant son frère au sol. Malgré la baguette qu’elle tenait fermement dans sa main, moite, Jasper était incapable de faire quoi que ce soit. Elle était paralysée, choquée, et seul le cri de son frère la ramena à l’instant présent. Le cri et le loup, surgit de nulle part, dégageant leur agresseur d’Helio d’un puissant coup d’épaule. Il n’en fallu pas plus à Jasper pour réagir, attrapant son frère en sang de force et le trainant derrière elle pour l’embarquer sur son balai. Elle réveilla en pleur ses parents, laissant son cadet aux soins de sa mère et tentant d’expliquer à son père ce qui s’était passé, entre deux hoquets et sanglots.

« Quelque chose l’a mordu » La voix d’Anne est aussi pâle que son teint. Phillip n’en mène pas large, lui non plus. La gifle part toute seule, envoyant Jasper au sol. Le son claque, suivi d’un lourd silence. L’enfant prend sur elle, ravale ses larmes, et n’en veut même pas à son père qui, lui, est immédiatement pris de remords et enlace sa fille. Jasper le sait, au fond d’elle, c’est mérité. Elle n’a pas compris tout de suite ce qui était arrivé, mais elle savait à présent. Si son frère était condamné, ce serait de sa faute.
Peu importe que sa grand-mère, rentrée en sang et blessée mortellement, ne la rassure encore et encore sur le fait qu’elle n’avait pas à s’en vouloir, qu’elle aurait dû, elle, ne pas lui parler des botrucs, et ne pas les laisser sortir du manoir. Jasper serait courageuse, pour sa grand-mère, mais aurait toujours ces remords dans un coin de son esprit.

« Je ne savais pas qu’elle était animagus... » Phillip baissa la tête vers sa fille, qui serrait sa main dans la sienne avec la force du désespoir. Il se pencha pour embrasser son front, sans rien répondre. Sa mère n’avait jamais aimé en parler. C’était son péché mignon, se promener en loup sans que personne ne sache qu’il s’agissait d’elle. Et puis, se changer en loup n’était de toute manière pas un gage de sécurité, surtout dans la campagne écossaise. Les flammes qui léchaient le ciel, embrassant le ciel. Sa grand-mère avait apparemment toujours désiré un bûcher, sorte de tradition familiale, mais cette image allait hanter Jasper pendant de longues, trop longues années.

Ce n’est que plus tard, lorsqu’elle fut capable (et extrêmement fière) de produire un patronus corporel (procédé encore incertain et pas assuré à chaque coup) qu’elle comprit pourquoi un loup lumineux s’échappait de sa baguette. C’est également suite à cette révélation qu’elle décida de se faire tatouer, à la fois en hommage à sa grand-mère et à son frère qui, en grande partie par sa faute, était privée d’une scolarité normale à Poudlard.


Les cris fusaient dans le salon du manoir, faisant soupirer Anne qui coiffait consciencieusement Heliodor. Son fils levait parfois les yeux vers elle avec un sourire, restant toujours aussi positive que sa grande sœur malgré ses cernes et son teint toujours trop pâle, presque malade. C’est certainement cette force de caractère et cette envie de profiter de la vie malgré sa « malédiction » qui avait poussé Jasper à continuer à faire de même, et cesser de s’en vouloir. Pour son frère. Mais aujourd’hui, le sujet de discorde entre le père et sa fille était tout autre. « Il ne pourra pas l’empêcher d’y retourner, hein ? » La petite voix, un peu inquiète, d’Helio fit sourire sa mère, qui reposa la brosse en secouant la tête. « Bien sûr que non, mon cœur. » Elle déposa un baiser sur le visage soulagé de son fils.

« Je refuse que tu ailles dans une école où se trouve Grindelwald ! » braille le père - « J’irai quand même ! S’il y est, c’est bien qu’il y a une raison ! Puis j’ai été nommé capitaine, tu ne peux pas me faire ça ! » rétorque la fille avec la même force dans la voix.
L’échange dure depuis de trop longues minutes – plusieurs jours, même. Phillip cèdera (à vrai dire, il a déjà cédé), mais son inquiétude l’emporte toujours, et la fin de l’été restera certainement ponctué de leurs éclats de voix. Cela ne les empêchera pas de s’enlacer sur le quai de la gare, avec force et inquiétude de la part du géniteur. Lorsqu’elle part, finalement, agitant la main avant de disparaître dans le train, Phillip se rend compte qu’il a oublié de dire à sa fille à quel point il était fier d’elle. La gorge serrée, il devra se contenter d’une lettre – et espérer qu’ils savent ce qu’ils font, à employer des gens comme Grindelwald au sein d’une école.

Dans la vrai vie, je suis...
Quel est ton pseudo ? Dukett Un mec ou une fille ? Lady Quel est ton âge ? 23 ans Comment as-tu connu le forum ? Thanks to Gellert & Albus Un avis dessus : JOLEM.As-tu un DC ? Point encore ! Code de validation : Dumbledore a été chassé de ce château par mon simple souvenir

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<t>Luca Hollestelle</t> → <y>Jasper Blake</y>

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