Âge : 17ans Sang : Sang-Mêlée Nationalité : Américaine Patronus : Antilope Épouvantard : La personne qu'elle apprécie le plus au monde agoniser et lui reprocher de l'avoir abandonner. Reflet du Riséd : Elle-même, tenant un bébé dans ses bras, une épouse à ses côtés . Baguette : Bois d'acacia et plume de phénix Avatar : Hannah John-KamenMessages : 227 Double-Compte : Myrtle E. Warren // Horace Slughorn // Magdalena O'Gerthy Date d'inscription : 27/07/2019 Âge IRL : 32
Sujet: Re: Friendship Over ? Sam 27 Fév - 23:29
Friendship Over ?
« Village de Pré Au Lard »
Octobre 1942
Il est vrai qu'un monde semblait les séparer, mais jamais Kana ne s'était senti mal à l'aise avec Lavande. Au contraire. Elle était un peu son guide, son garde fou. La jeune femme aux tenues usées avait un léger côté cassant, mais bien souvent à juste titre. Nombre de fois elle l'avait ramenée dans le droit chemins, lui expliquant ce qui était bien ou mal, l'obligeant à se montrer un peu plus empathique envers les autres. On ne peut, cependant, pas dire non plus qu'elles étaient très proches. Sans vraiment comprendre pourquoi, il y avait toujours quelque chose entre les deux Serpentard qui semblait les empêcher de se rapprocher plus. Kana suspectait son propre attachement d'y être pour quelque chose... Pendant plus d'un an, elle s'était amourachée de Lavande, désirant la prendre dans ses bras lorsqu'elle allait mal, caresser son visage toujours si inexpressif, déposer ses lèvres sur les siennes... Néanmoins, le temps a passé, les sentiments aussi, mais la barrière restait intacte entre les deux jeunes femmes. Malgré tout, Kanaeko restait proche de Lavande et voulait de tout son cœur continuer de passer du temps avec elle.
Les deux jeunes femmes entrèrent finalement... Kana acheta pour une petite fortune de bonbons et autres chocolats (sauf des Dragées Surprises de Bertie Crochue, cela va de soi). Mais peu importait, même-ci Lavande n'en voulait aucun pour elle, l'américaine était bien assez gourmande pour manger le tout en quelques jours seulement. Elle ne put s'empêcher de rire doucement en voyant Lavande désigner le Miamhibou et lui expliqua ce dont il s'agissait. La pauvre, elle semblait si peu connaître les sucreries...
Après avoir posé quelques pièces d'or dans la main du vendeur et récupéré leurs articles, elles se posèrent dans un coin, en face du magasin où le défilement des élèves de Poudlard ne cessait de croître. Alors que Lavande goûtait les bonbons, Kana s'était avachie à ses côtés, s'amusant à attraper les mouches en caramel avec la bouche, les laissant s'envoler un instant avant de les happer en plein vol. Elle se stoppa en entendant son amie déclarer faire fausse piste. Elle fit une légère moue en l'entendant dire qu'elle n'aimait pas vraiment les bonbons et que l'idée d'offrir quelque chose de si simple à se procurer pour le Professeur n'était pas vraiment bonne. Pour le coup, la jeune joueuse de Quiddich se sentit un peu bête de ne pas y avoir pensée.
« Allons, tu n'as pas essayé les mouches au caramel ! C'est excellent et tellement amusant ! Et puis, n'est-ce pas l'intention qui compte ? »
Mais non, elle refusa, visiblement désemparée, ce qui attrista Kana dont le cerveau ne fit qu'un tour. Et pourquoi ne pas lui offrir une belle boite à bonbon ?... Bah, on ne va pas se mentir, pour avoir quelque chose de beau et de sympathique, il faut y mettre un certain prix et Lavande n'était pas du genre à en avoir les moyens. Mais l'idée qu'eut la née-moldue était brillante... Vraiment excellente même !
« Pas de souci ! Mais c'est une excellente idée ! J'ai cru comprendre que le Professeur Raven est un sorcier de sang pur. Peut-être qu'il n'a jamais eu la chance de goûter aux pâtisseries moldues ! Ce serait à la fois original et inattendu. Si en plus les Elfes te laisse accès aux cuisines et à leur matériel, je pense que tu auras de quoi faire. »
Son sourire s'étira.
« Tu comptes lui faire quel genre de pâtisserie ?... »
Après tout, Kana ne s'y connaissait qu'assez peu au final dans ce domaine. Mise à par les pancakes au caramel ou au sirop d'érable dont elle raffolait, elle ne connaissait qu'assez peu les pâtisseries purement britanniques.
« D'ailleurs, je ne savais pas que tu cuisinais. »
️ plumyts 2016
Lavande Huntergrunt
Âge : 17 ans. Sang : Née-Moldue. Nationalité : Anglaise. Patronus : Une hyène. Épouvantard : Un Obscurus. Reflet du Riséd : Elle n'y voit rien, pas même son propre reflet. Baguette : Branche de hêtre entrelacé, sauvage et inflexible, 24 cm, ventricule de coeur de dragon. Avatar : Felicity JonesMessages : 291 Double-Compte : Anthelme de Musset Date d'inscription : 22/07/2019
Sujet: Re: Friendship Over ? Lun 3 Mai - 22:06
Friendship Over ?
« Il n’y a aucun sens à donner aux bonbons, c’est pour ça que ce sont des bonbons. »
Mi-Octobre 1942.
Le vent frais de l’automne fouettait leurs cheveux jusqu’à leurs bouches, emmêlant des mèches sur leurs lèvres grasses, brillantes de sucres. Assises sur ce petit banc de pierre, elles dégustaient leurs friandises en regardant passer les amas d’élèves s’amoncelant devant les boutiques adjacentes. Personne ne faisaient attention à elles. C’était agréable. Quand le vent ne soufflait plus, le soleil faisait encore perler sa douce chaleur sur la noirceur imprégnée des capes et des manteaux. Lavande se pelotait dans sa petite veste de laine défraîchie, qui, disait sa mère, avait été tricoté par son arrière-grand-mère durant un temps de famine. Aujourd’hui, la finalité de ces conjonctures reproductives se trouvait assise dans un village de sorciers, à manger du sucre jusqu’à l’écœurement. Lavande se léchait les doigts d’un air pensif, fixant un point neutre à l’horizon, une branche de sapin qui valdinguait à l’horizon. Faire un cadeau à quelqu’un, une notion qui lui était bien étrangère. Elle qui détestait avoir à recevoir ceux des autres, se voyait elle-même en train de se triturer les méninges pour trouver l’offrande suprême à offrir au saint de ses pensées. Les élèves de tout âge se précipitaient tout autour, vaquant à leurs esprits féconds que la jeune fille observait de loin, analysait dans tout son implacable et pétrifiant mépris. Ceux-ci n’avaient pas la sensation d’être pris dans une cage de verre, avec tant de lumières tout autour passant à travers, l’aveuglant et l’asphyxiant. Quand la simple décision de savoir quels bonbons acheter pour un simple cadeau de remerciement prenaient des proportions dramatiques.
Mais elle voulait que ce soit plus qu’un cadeau de remerciement, plus que de simples bonbons. Cela vibrait toujours plus fort pour elle, singeant des mimiques d’êtres humains au masque mortifère. Elle se savait stupide. Kana l’enjoignit à prendre une mouche au caramel, les gobant avec un plaisir visible, un délicieux enthousiasme d’innocence. Cela avait l’air amusant, bien que cela ne ressemble un peu trop aux crapauds gobant les insectes avec leurs longues langues. Elle refusa. Ce n'était que l'intention qui comptait, qu'importe le résultat: l'intention de donner le meilleur de soi à la seconde même, prêt à tout pour parvenir au besoin de l'autre, avec ses maigres moyens. Mais ce n'était que la lune elle-même qu'elle essayait d'attendre de ses petites pattes palmées, sa misérable tête ronde et grasse roulée vers le ciel dans une supplication silencieuse, trop fière. Lavande enrageait secrètement, sachant pertinemment que tout ce qui faisait d'elle une Serpentard la retenait en arrière; son désespérant mal-être, en venant jusqu'à avoir en horreur la présence d'une Kana si joyeuse et pleine de bonnes intentions à ses côtés, tant elle était coincée, au milieu de ses sombres pensées, tourbillonnantes et angoissantes. Ce n'était pourtant qu'un simple cadeau. Ne devrait-elle pas juste... ne rien faire ? Après tout, il n'avait fait que son devoir en tant que professeur (et ne l'avait même pas fait à sa pleine mesure selon les critères de la née-moldue). Mais c'était plus fort qu'elle. Elle voulait se montrer. Avec autant d'arrogance qu'un Gryffondor, montrer autant de savoir faire qu'un Serdaigle et se montrer plus dédiée qu'un Poufsouffle. C'était simple: elle voulait être plus que les centaines d'autres élèves qu'il suivait chaque jour.
Kana lui dit: "J'ai cru comprendre que le Professeur Raven est un sorcier de sang pur." et si cela devait conforter la jeune fille dans son choix de lui faire découvrir des choses inconnues, cela la renfrognait un peu plus. Un "sang-pur" devait avoir envie d'autres raffinements qu'un met venant de vulgaires rats sans pouvoir magique (même si de toute façon, aucun des camps ne valaient mieux que l'autre). Mais c'était le seul plat qu'elle pouvait offrir pour se démarquer des autres. Un plat de sa campagne, si perdue et arriérée que personne ne pouvait en avoir entendu parler au-delà des chemins. Un plat mêlant le terroir et un arrière goût de fange, d'un paquet de farine resté trop longtemps derrière le placard, mêlée aux odeurs des viandes séchées suspendues dans le fumoir. Un gâteau chaud, qui résonnait du coeur des marais, comme seule Lavande pouvait le concevoir depuis ses souvenirs. Car c'était finalement tout ce qu'elle avait. Son amie lui demanda ce qu'elle comptait cuisiner avant de sauter sur l'occasion de remarquer qu'elle ignorait ses dons. Lavande lui répondit:
— Je ne cuisine pas vraiment, mais j'apprendrais. J'ai parfois erré du côté des cuisines et les elfes ont toujours été gentils, ils m'apprendront. Quant à ce que je veux faire... c'est... une sorte de pain de chez moi, ils appelaient ça du "crapaud d'l'lait" parce que c'est une... un... disons que c'est la surface d'un pain, mais l'intérieur fait avec du lait fermenté et du sucre et d'la crème... l'intérêt c'était que ce soit par personne, et quand on t'le coupait dans l'bol, ça dégouline de partout !
Elle rigola, se remémorant les fois où elle voyait des voisins en manger par la fenêtre. Ça lui donnerait l'occasion de goûter. Mais elle se souvenait que c'était un plat qu'ils adoraient, c'était toujours la fête quand quelqu'un faisait du crapaud d'l'lait. Puis la jeune fille redevint silencieuse, ramenant ses genoux sous son manteau, les pieds sur le rebord du banc de pierre. L'envie lui venait furieuse de retourner au château et de plonger directement dans les cuisines, maintenant qu'elle avait mis les mots sur son plan, et qu'elle savait avec exactitude ce qu'elle voulait faire. Un regain d'optimisme lui traversa la poitrine, contre toute attente. Elle eut un petit sourire dans sa jupe.
— Mais t'inquiète pas, tu connais pas, c'est que de chez moi. Enfin, par chez moi, même les anglais c'était des étrangers, tout ceux qui vivaient pas dans le village, ou alors dans les cinq km autour, c'était des étrangers, donc on a un peu développé notre... propre culture ? Haha.
Ces quelques mots prononcés d'une petite voix sifflante, c'était les rares que Lavande développait sur l'endroit d'où elle venait, elle qui ne parlait jamais ni de sa famille ni de sa maison. Même lorsqu'on lui posait des questions, elle ne répondait jamais, fusse à ses amis. Elle avait appris la leçon en première année: toutes les vérités n'étaient pas bonnes à dire. Levant les yeux vers l'horizon, elle remarqua une petite bande de jeunes venant de différentes maisons qui co-existaient ensemble; elle les montra du bout du nez et rajouta:
— Tu les connais non ? J't'ai souvent vu trainé avec eux. Si tu veux tu peux aller les rejoindre, comme ça j'irai en cuisine.
Ils seront de toutes façons de meilleur compagnie que moi, ne put-elle s'empêcher de penser. Elle ne jetait pas la pierre à Kana, elle-même traînait souvent avec d'autres personnes d'autres maisons. Heureusement, sinon elle n'aurait eu aucun allié dans ce terrible cauchemar. Mais ce n'était jamais en groupe, toujours en tête à tête. Dès qu'une troisième personne s'invitait, Lavande se laissait doucement sombrer dans l'eau, attendant qu'un regain d'attention ne la ramène à la surface. Elle ne voulait pas que Kana ne les remarque en premier et ne se jete sur eux en traînant la jeune fille par le poignet. Alors autant la jeter dans l'eau en premier.
plumyts 2016
Kanaeko Hantsuki
Âge : 17ans Sang : Sang-Mêlée Nationalité : Américaine Patronus : Antilope Épouvantard : La personne qu'elle apprécie le plus au monde agoniser et lui reprocher de l'avoir abandonner. Reflet du Riséd : Elle-même, tenant un bébé dans ses bras, une épouse à ses côtés . Baguette : Bois d'acacia et plume de phénix Avatar : Hannah John-KamenMessages : 227 Double-Compte : Myrtle E. Warren // Horace Slughorn // Magdalena O'Gerthy Date d'inscription : 27/07/2019 Âge IRL : 32
Sujet: Re: Friendship Over ? Jeu 13 Mai - 22:48
Friendship Over ?
« Village de Pré Au Lard »
Octobre 1942
L’idée restait bonne en tous points, même si les chances pour que le Professeur de Défense contre les Forces du Mal ne la remarque étaient faibles. Sans parler des problèmes que risquaient d’occasionner une relation entre un professeur et son élève… Mais Kana ne voulait pas détruire cette lueur d’espoir qui naissait dans l’œil de son amie, bien qu’il était, peut-être, plus cruel encore de l’y encourager ?... Mais tant qu’il y avait une petite chance pour que Lavande trouve l’amour, aussi petite soit-elle, elle devait foncer, quitte à risquer d’en souffrir. Au moins, elle n’aura jamais le regret de ne pas avoir essayé.
Mais plus Kana l’écoutait expliquer son idée, plus elle doutait… Ne pas savoir cuisiner et l’apprendre avec les Elfes de Maison, en soit, ce n’était pas insurmontable, surtout si elle les connaissait… (La batteuse, elle, ne les avait jamais croisés et, il faut le dire, n’avait pas non plus cherché à les trouver.) En tout cas, rien que le nom du dessert en question la fit lever un sourcil. Crapaud d’l’lait, ça ne donnait pas forcément envie et l’énonciation des ingrédients encore moins… Malgré tout, elle ne put s’empêcher de sourire. L’accent paysan de Lavande semblait avoir doublé d’intensité alors que les souvenirs de son enfance semblaient ressurgir, comme si cette friandise était la meilleure chose qu’elle n’ait jamais goûté. La né-moldu ne lui avait que peu parlé de son passé. Tout ce que Kana en savait, c’était qu’elle n’avait pas eu une vie facile… Ce qui est plutôt mince mais elle ne voulait pas non plus risquer de faire remonter des souvenirs douloureux dans l’esprit déjà bien tourmenté de son amie. Cette dernière passa du rire au silence assez soudainement, mais elle retrouva bien vite son sourire et s’ouvrit un peu sur sa culture. Kana sourit ouvertement et dû se retenir pour ne pas lui prendre la main, sachant que Lavande n’était pas souvent à l’aise avec leurs contacts physiques…
« Et vous aviez bien raison. C’est ton terroir à toi après tout, tes origines. En vérité, j’espère que, un jour, tu m’y feras goûter. J’avoue que tu as bien attisé ma curiosité pour le coup. » Elle lui sourit et s’affaissa un peu sur le banc. « En tout cas, tu as là une bonne idée ! Et niveau originalité, il n’y a surement pas mieux. »
Après, est-ce que le bon professeur allait aimer ? C’était là une autre histoire. Mais Kana, elle, était sincèrement intriguée par cette friandise à la description si peu alléchante. Elle voulu lui en demander plus mais, finalement, Lavande reprit la parole, désignant un groupe d’élève. Les paroles de son amie la troublaient car, mise à part Darragh, elle ne connaissait personne dans la petite troupe… Ou du moins, pas personnellement excepté le batteur de Serdaigle. D’ailleurs, elle lança au jeune homme un signe de tête suivi d’un sourire amusé, car il était assez rare de le voir aussi bien entouré. Kana se tourna vers Lavande.
« Nah, je dois toujours m’occuper de mon balai après tout… On se retrouvera dans la salle commune ! En tout cas, ça m’a fait plaisir de sortir un peu avec toi, Lavande. Ça faisait longtemps… »
Il était inutile de lui proposer de la raccompagner. La jeune né-moldu semblait, visiblement, vouloir rester un peu seule et, surtout, elle était motivée à l’idée de préparer son Crapaud d’l’Lait. Inutile de la retarder. Après un dernier sourire échangé, Kana remit son balai sur son épaule et retourna dans le centre de Pré-Au-Lard.
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Lavande Huntergrunt
Âge : 17 ans. Sang : Née-Moldue. Nationalité : Anglaise. Patronus : Une hyène. Épouvantard : Un Obscurus. Reflet du Riséd : Elle n'y voit rien, pas même son propre reflet. Baguette : Branche de hêtre entrelacé, sauvage et inflexible, 24 cm, ventricule de coeur de dragon. Avatar : Felicity JonesMessages : 291 Double-Compte : Anthelme de Musset Date d'inscription : 22/07/2019
Sujet: Re: Friendship Over ? Jeu 27 Mai - 22:11
Friendship Over ?
« Il n’y a aucun sens à donner aux bonbons, c’est pour ça que ce sont des bonbons. »
Mi-Octobre 1942. Qu'il était pénible les aller-retours de son cœur vers toutes sortes d'émotions et de pensées sans aucun sens. Comme s'il était un plaisir pour son esprit de toutes les passer en revue, les unes après les autres, avant de revenir en arrière et de s'arrêter sur quelques unes d'entre elles. Elle avait été tour à tour agacée, enchantée, gênée, enthousiasmée, énervée, attristée, par cette sortie en compagnie de Kana. Elle retrouvait l'espoir une seconde, l'abandonnait sur le sol avant de la récupérer, un peu plus terne que la dernière fois. Souffle dessus, et l'espoir récupère de sa brillance. C'était épuisant, mais Lavande ne savait pas comment faire autrement. Elle ne comprenait pas pourquoi il se passait tant de choses dans sa tête, et si c'était normal. Elle ignorait même si c'était inhérent à son état, à cette chose qu'elle sentait en elle sans pouvoir la décrire. C'était plus fort qu'elle. Toutes ces émotions étaient les siennes, et débordaient de ses mains sans crier gare à chaque seconde. Est-ce que Kana était semblable ? Si oui, elle devait parfaitement bien le cacher. De ce qu'elle laissait paraître, la jeune fille était toujours sincère avec ses émotions et les exprimer à l'instant même où elle les ressentait. Quant à elle, Lavande faisait toujours preuve d'une profonde maîtrise d'elle-même, n'appréciant que très peu les effusions d'émotions qui rendaient faible. Montrer que l'on est triste, montrer que l'on est heureux, montrer que l'on est en colère... tout autant de détails qui permettent aux autres de vous cerner, de savoir qui vous êtes et surtout comment vous faire du mal. Lavande ne pouvait se le permettre. La seule émotion qu'elle avait du mal à cacher était la colère. Surtout quand il s'agissait de rendre les coups qu'on lui donnait – elle se transformait en hyène.
C'était pour les mêmes raisons qu'elle ne parlait pas de son passé. L'amie d'hier pouvait se changer en ennemi de demain. Rien n'était jamais sûr et il lui était extrêmement difficile d'accepter de se dévoiler... parfois pas avant plusieurs années. Si elle le faisait trop tôt, elle le regrettait aussitôt, ressentant bien le manque de réciprocité qui la mettait soudainement en position d'infériorité – et ce même si la personne n'avait aucune animosité à son égard. Ne jamais parler. Ne jamais se dévoiler. Car tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. Lavande passa une main sur ses yeux fatigués. Il était difficile de vivre ainsi, mais c'était mieux que de vivre dans la peur des représailles. Mais Kana... cela faisait si longtemps ; elle était également peu appréciée de ses camarades, et vivait aussi pour elle-même. Ce n'était pas une méchante personne, même si elle était radicalement opposée à tout ce que Lavande pouvait représenter, aussi bien physiquement que mentalement. Seul les réunissait cette splendide ambition, assumée pour Kana et bien dissimulée chez Lavande. Une profonde fierté, également... finalement tout ce qui faisait les traits d'un Serpentard. Mais Lavande ne trouvait pas Kana rusée. Certainement parce qu'elle avait ce tantinée de flamboyance qui la faisait ressembler à une Gryffondor. Quelqu'un qui éclaire autant que la flamme d'un bûcher ne pouvait être rusée. Cela n'empêchait pas Lavande d'apprécier les qualités de Kana, au point même d'avoir enfin laisser échapper des éléments de son passé. Kana rebondit sur le crapaud d'l'lait en saluant son originalité. Elle voulait même y goûter. Rien n'empêchait Lavande d'en faire deux, même trois, même plus, lorsqu'elle irait voir les elfes de maisons.
— Pour aujourd'hui, je n'en ferai que pour lui, murmura-t-elle en souriant, les yeux fixées sur ses pieds battant dans le vide. Quelques secondes passèrent avant qu'elle ne poursuive en souriant à Kana : Mais la prochaine fois, je nous en ferai pour nous deux, promis.
Elle se retint de dire qu'elle goûterait tout de même sa première fournée de la journée... au moins pour vérifier qu'ils étaient vraiment aussi bons que ce qu'on disait. Elle n'en avait jamais goûté. Peut-être une fois avant ses cinq ans, mais elle ne pouvait pas s'en souvenir.Tout ce qu'elle parvenait à se souvenir, c'est l'expression d'intense joie des invités quand le voisin en faisait. Elle pouvait les voir par la fenêtre ouverte, et l'odeur était particulièrement délicieuse. Abrupte, mais intense. Un peu ce qu'elle ressentait quand elle regardait le professeur Raven durant les cours, le fixant des yeux pour ne baisser la tête que pour écrire. Kana l'interrompit dans ses pensées en disant qu'elle allait s'occuper de son balai et qu'elles se retrouveraient dans la salle commune. Ah, pourquoi ? Lavande l'observa en clignant des yeux. La seconde d'avant, elle voulait rester seule et disparaître dans les cuisines pour faire son plat le plus vite possible. Comme si la joie que lui procurait cette simple idée allait bientôt disparaître. Mais après ? Maintenant, elle regrettait un peu de se séparer de son amie pour quelque chose qu'elle pouvait faire plus tard. Et Kana ne la retenait pas. Il fallait dire que Lavande ne faisait rien pour. C'était le serpent qui se mord la queue, ironique pour une individu comme Miss Huntergrunt. Cette dernière hocha timidement la tête et fixa ses chaussures à nouveau :
— Moi aussi, ça m'a fait plaisir. Merci pour les bonbons.
Et ce n'était pas un mensonge. Lavande laissa Kana repartir, mais resta quelques secondes sur le banc de pierre, regrettant à peu près tout ce qu'elle avait laissé sortir de sa bouche. Kana savait qu'elle en pinçait pour un garçon, et même si elle semblait avoir passé l'éponge sur son identité, le nom était sorti. Lavande poussa un profond soupir et se massa à nouveau les yeux, pour enfin se lever et quitter le village. Tant pis, se disait-elle, si jamais cela dégénérait... je n'aurai qu'à tout faire brûler.