Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 2



 
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Last Christmas [Bal De Noël] - Albus

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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Mar - 11:28



Last Chirstmas

« I GAVE YOU MY HEART »

Grande Salle, Décembre 1942.

La nuit était froide, comme une nuit de fin décembre. La Lune n’était pas pleine non plus mais sa forme gibbeuse suffisait à éclairer délicatement les traits si royaux de Dumbledore que Gellert évitait de regarder trop longtemps pour ne pas se noyer dans une contemplation sans fin du visage de l’homme qu’il aimait. Il tenait toujours ses doigts entre les siens, dont la chaleur lui engourdissait agréablement la main. Pour rien au monde il ne la lâcherait, profitant de ce simple contact qui leur était refusé dès qu’ils n’étaient plus seuls. Ce n’était pas grand-chose, qu’un maigre réconfort à cette apnée dans laquelle il avait tenté de survivre au bal. Être seul avec son homme lui permettait de reprendre son souffle, de profiter de sa beauté royal, de son parfum qui lui donnait seulement envie de s’abandonner dans ses bras. Mais là, isolés, si proche de lui, les pieds enlisés dans la neige, Gellert se permit enfin de s’abandonner dans l’azur des yeux d’Albus, le regardant certainement avec une tendresse non dissimulée et tout l’amour le consumant depuis le début de la soirée. Il n’entendait plus les bruits de la nuit ni la musique au loin, seulement les battements assourdissants de son cœur et l’espiègle voix de son homme.

Comment pouvait-on avoir froid face à lui ? La question n’était pas si rhétorique que cela mais Gellert se garda de répondre. Il avait en effet beaucoup de ressources pour rendre glaciale l’atmosphère autour de lui, sans parler de sa peau devenue froide avec le temps et la pratique de la magie obscure. Cela ne semblait pas déranger Albus, cela dit dont les lèvres semblaient déjà avoir pris une teinte légèrement violette à cause du froid mordant. Il se doutait que sa cape, aussi épaisse fut-elle ne soit suffisamment efficace pour réchauffer le frileux professeur Dumbledore. Il remarqua le frisson qui lui secoua légèrement les épaules et ne put s’empêcher d’avoir un sourire attendri. Sa cape déjà sur ses épaules, il eut envie de le prendre dans ses bras pour tenter de le réchauffer un peu plus mais il ne parvenait à bouger le moindre muscle, serrant toujours tendrement sa main, le regard perdu dans la profondeur de ses yeux. Il se laissa guider dans une alcôve discrète, un des nombreux culs-de-sac du labyrinthe. Si leur intimité n’était pas tout à fait garantie, Albus semblait s’en moquait, ne parvenant plus à retenir son souffle plus longtemps loin, trop loin de l’amour de son homme.

— Depuis quand Dumbledore craint d’être ridicule ?

Un grand sourire espiègle lui barrant le visage, Gellert le regardait toujours dans ses yeux dont il était complètement dépendant, ne parvenant plus à s’en défaire, comme d’une drogue dure.

— Tu es magnifique, Albus, arrête donc de t’en faire, ça ne te ressemble pas.

Finalement, le professeur de Métamorphoses sembla revigoré d’une certaine espièglerie, sûrement aidé par la quantité d’alcool qu’il avait bue plus tôt et que la neige ne semblait tarir. Il posa sa main libre sur une de ses hanches et l’attira contre lui jusqu’à ce que leurs deux corps se touchent. Gellert avait conservé son grand sourire et ne put s’empêcher de se mordre la lèvre inférieure, son regard pétillant et amusé de l’audace de son homme. Le repenti n’avait d’ailleurs aucune envie de s’en soustraire, réchauffé de l’intérieur par cette main sur son corps et le contact de leurs deux bassins. Machinalement, Gellert posa avec tendresse ses doigts libres sur le poignet d’Albus, cherchant à s’abreuver un peu plus de cette chaleur qui l’électrifiait plus encore, martyrisant son pauvre cœur qui maintenait un rythme effréné dans ses tympans.

— Alors tu es tout aussi cruel que moi, Albus. Être si loin et pourtant si proche de toi a été une réelle torture.

Puis le professeur de Métamorphoses s’approcha de son oreille et cette odeur masculine qui lui faisait tourner la tête l’enivra un peu plus, l’obligeant à fermer les yeux pour ne pas s’emparer de lui comme il désirait le faire depuis qu’il avait posé les yeux sur lui dans la Grande Salle. D’un ton malicieux, Albus lui donna un ordre. Un ordre que Gellert rêvait d’exécuter depuis des minutes qui semblaient être des années, voire des siècles. Ses yeux hétérochromes avaient trahi l’azur de ceux de son homme pour se porter sur ce que son cœur lui martelait de s’en saisir. Mais avec un sourire malicieux et un regard fiévreux, il lâcha lentement le poignet d’Albus pour venir poser délicatement sa paume sur cette barbe qui le rendait fou depuis trop longtemps. L’emprise de ses doigts toujours joints à ceux du professeur se raffermit tandis que ses lèvres se posèrent sur les siennes afin d’échanger un baiser long et passionné, trahissant tout ce qu’il avait retenu jusque là, tout le désir qui brûlait en lui depuis trop longtemps. Il ne sut combien de temps il avait passé à dévorer les lèvres de son ancien amant mais il avait l’impression de revivre et d’apprendre à respirer à nouveau, oubliant tout ce qu’il y avait autour d’eux, Poudlard, la Lune, les haies, la neige. Il n’y avait plus que cet homme qui l’avait rendu fou pendant des décennies et qui continuait encore de le narguer par sa beauté royale et son sourire moqueur mais également ainsi par son impénétrable sagesse qui se hissait entre eux, bourreau effroyable de leur désir viscéral et partagé de l’un envers l’autre.

Finalement, après avoir certainement trop abusé du contact des lèvres de son homme, il colla son front au sien, s’enivrant toujours plus de sentir le corps de l’être aimé contre lui, n’osant dire cette pensée qu’il l’obsédait désormais, l’empêchant de réfléchir de façon lucide et sage. Gellert crevait d’envie pour Albus et ce dernier devait s’en être rendu compte. Le désir était aussi fort que ce moment partagé dans le bureau d’Albus, où ce dernier avait posé malicieusement la main sur sa cuisse. Mais la sagesse du professeur les avait rattrapé, se dressant chastement entre les deux hommes, les rappelant à leurs devoirs et à leurs responsabilités. Comme Gellert avait très envie de repousser cette barrière entre eux, de faire fi de leurs obligations, d’oublier cette pseudo moralité qui les poussaient à se refuser. De plus, ils ne faisaient rien de mal, le repenti voulant seulement exprimer tout l’amour qu’il avait éprouvé et qu’il éprouvait pour le seul homme de sa vie. Celui qui l’avait poussé à se jeter lui-même en pâtures aux Détraqueurs, de par sa simple influence, la seule peur de le perdre par quelqu’un d’autre que lui. Albus était à lui. Et il était à Albus. Leurs destins seraient liés jusqu’à la fin et le fait qu’ils ne puissent se le prouver frustrait Gellert même s’il le comprenait. Il n’insisterait pas plus. Si le professeur s’était refusé à lui, il y avait de cela quelques semaines, la situation n’avait pas beaucoup changé. Bien évidemment, l’ancien mage noir aurait pu jouer sur le fait que tous deux étaient légèrement alcoolisés mais ce n’était pas raisonnable, ni très moral ni même encore à l’image de ce qu’il éprouvait pour Albus. Alors, comme pour se réconforter il s’autorisa un nouveau baiser, avide du seul contact que lui autorisait son homme. Il en profita pour faire passer sa main de la barbe du professeur à ses cheveux, les caressant avec amour. Puis, finalement, il dit dans un souffle, un sourire malicieux aux lèvres :

— M’accorderiez-vous au moins une danse, Professeur Dumbledore ?

Ses doigts quittèrent le précieux cuivre des cheveux d’Albus pour se poser sur son épaule. Après tout, l’éminent professeur tenait déjà sa main et sa hanche, il ne resta plus qu’à Gellert de guider le bras de son homme joint au sien pour l’élever au niveau de leurs épaules. Délicatement, il brisa le contact de leurs hanches, s’arrachant le cœur au passage mais n’en montrant rien derrière son sourire tendre et aimant qu’il affichait sur son visage aux couleurs de la Lune. Il ne pouvait pas rester plus longtemps ainsi collé à lui. La chaleur que cela lui avait prodigué en étant devenue brûlante, lui donnant l’impression que la neige pouvait fondre autour de lui par la simple puissance de son amour dévorant. Tant bien que mal, de par son regard tendre et son sourire aimant, il essayait une nouvelle fois de cacher la mélancolie douce de ce contact rompu, de cette sagesse responsable et sage qui maintenait cette distance entre eux, et de ce paradoxal brasier qui consumait l’entièreté de son être.

— Nous mettrais-tu un peu de musique ? Ou préfères-tu rentrer au chaud, à l’instar de ce pauvre O’Sadhbh au cœur brisé ?

Son regard s’était de nouveau ancré à celui de son homme, ne pouvant décidément plus se passer de l’azur pétillante de ses yeux qui pouvait lui faire faire bien des choses s’il lui demandait seulement.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 2 Icon_minitimeMar 15 Mar - 14:31



Last Christmas

« Grande Salle »

Décembre 1942

Albus avait beau nier qu’il n’avait guère froid, il n’en était rien. Il y’avait des élans instinctifs de la nature contre lesquels la passion même des deux hommes ne pouvait rien. Sous la cape fourrée, les épaules tressautèrent, dans un incontrôlable frémissement, tandis que la neige qui tombait des cieux sépulcraux s’écrasait contre les verres de ses lunettes en demi-lune. Dans la poche de sa robe de soie pourpre, Albus glissa les doigts de sa main libre, le temps d’un « Impervius » informulé, révolté à l’idée qu’un élément aussi trivial que la neige lui fasse perde en qualité de contemplation de l’homme de sa vie, pas suffisamment près de lui, encore. Ses doigts vinrent s’emparer avec une fermeté doucereuse de la taille fine pour l’attirer contre lui, s’attirant un sourire espiègle de la part de Gellert qui se laissait faire sans mot dire, ne se gênant pas toutefois pour lui rappeler que cette note incongrue d’humilité s’accordait mal avec l’égo que tous lui connaissaient. Ce fut au tour d’Albus d’esquisser un sourire, rendu fiévreux par la taille de son homme sous ses doigts et l’art des louanges qu’il avait toujours su manier mieux que personne ; Le sage Professeur ne répondit rien, tout à l’égarement éperdu au fond de la lueur espiègle qui étincelait dans les yeux hétérochromes du mage noir qui avait terrifié l’Europe, lui offrant, docile, son poignet dont il s’était saisi de ses longs doigts blancs.


-   Darragh…Qu’est-ce que tu fais tout seul dehors ? Mais…Tu es couvert de neige !

La robe de sorcier qui se tendait sous les épaules carrées du fils de pêcheur était recouverte d’une fine pellicule de neige cristalline qui commençait à fondre en une eau glacée qui devait lui geler les os. Aurora était finalement sortie seule, dépitée par son verre de jus de citrouille, enhardie et les joues rosies par les quelques flûtes de champagne qu’elle était parvenue à subtiliser au nez et à la barbe du corps enseignant. A sa mine décomposée, le cœur de la jeune fille se serra devant sa cruelle entreprise qui ne lui ressemblait pas et qui, hélas, avait trop bien fonctionné. Dans un élan d’orgueil d’adolescente trop peu habituée à être dédaignée, aigreur vengeresse de l’attente d’une invitation qui n’était pas venue, elle avait choisi le plus populaire, un des plus beaux, presque fait homme déjà, pour l’accompagner au Bal. Et leur arrivée fracassante avait été remarquée de tous, sans oublier le seul pour qui elle l’avait fait vraiment.

Mais devant cette mine déconfite, la mesquinerie trop peu coutumière de la jeune fille fut balayée d’un revers de main, rendue plus légère encore par les prémisses d’une ivresse fouettée par le froid de la nuit, elle lui lança un regard désolé et un sourire contrit, commençant elle aussi à grelotter sous la soie champagne de sa robe ;

-  Tu veux bien m’accompagner jusqu’au labyrinthe ? Je voudrais y jeter un œil, et nous aurons moins froid en marchant…

Enhardie par l’acquiescement mutique de Darragh, elle chassa distraitement du plat de la main le gros de la neige qui recouvrait ses épaules, et s’engagea vers le labyrinthe, enfonçant péniblement ses escarpins au creux de l’épais manteau de neige. Darragh la suivait sans dire un mot, le bruit du rire de leurs comparses et de la neige crissant sous leurs pas brisant le silence gêné de leur promenade nocturne. Une ombre dans un coin du labyrinthe, au loin, comme une masse informe d’abord invisible à la faible lueur de la Lune, se découpa avec un plus de netteté à mesure qu’ils s’approchaient, donnant à Aurora un prétexte tout trouvé pour briser ce silence qui l’embarrassait ;

-  Que font les Professeurs Dumbledore et Grindelwald, là-bas ? Oh.

Ses deux pieds s’étaient enfoncés dans la neige, sans plus se préoccuper de ses escarpins lamés qui finiraient trempés. D’une main hâtive, elle avait retenu le bras de Darragh pour l’empêcher d’avancer, et le regardait en posant un doigt sur ses lèvres à elle, n’en croyant pas ses yeux.


Gellert s’était exécuté, dans une docilité lente, appliquée, dans une doucereuse cruauté qui lui ressemblait bien. La fraîcheur de ses doigts avait glissé sur la barbe de cuivre, avec une tendresse inexprimée, et ses lèvres avait glissé sur les siennes, d’abord avec la légèreté d’une plume. Derrière ses lunettes en demi-lune, Albus ferma les yeux, se délectant de la douce caresse qui s’approfondissait avec une lente application pour devenir dévorante ; et tous deux se perdaient dangereusement à la passion de leur baiser qui les étourdissaient, et ils vacillaient et perdaient pied, menaçant de sombrer au fond du gouffre qui, à chaque seconde, s’ouvrait un peu plus sous leurs pas. La main libre d’Albus glissa sur la nuque froide, ses doigts jouant avec la soie polaire de ses cheveux, tandis que la paume qui serrait la taille grâcile contre lui se faisait inconsciemment plus ferme, collant un peu plus la fine silhouette contre lui, comme voulant s’y fondre et fusionner avec celui qui l’avait arraché à lui depuis trop longtemps.

Le baiser rompu laissa un Albus chancelant, ivre d’une fièvre qui laissait l’immense sorcier pantelant et déboussolé au creux de la neige. Un instant, il regarda Gellert sans le voir, tout à la folie du brasier qui le dévorait. Cette fois-ci, même le froid ne l’atteignait plus. Et le rire des élèves semblait s’être tu, et même les innombrables étoiles et leur lueur scintillante semblaient contempler, elle et leur matriarche lunaire, la fièvre de ces deux hommes qui s’aimaient trop et se redécouvraient enfin, après une trop longue nuit de ténèbres. Son fier amant avait appuyé son front contre le sien, comme conscient de sa fébrilité qui l’empêchait presque de tenir sur ses jambes, et le patriarche intouchable se sentait soudain si faible, face à la fièvre que lui inspirait Gellert, qu’il s’y appuya avec une reconnaissance énamourée, ses mains toujours aux prises de la taille frêle et de la nuque froide de son trop bel homme.

Et quand les doigts diaphanes glissèrent dans le creux de sa propre toison de cuivre, dont la rousseur flamboyante avait perdu de son éclat au fil des ans, ce fut bien le sage Albus Dumbledore, celui qui avait lui-même déclaré les hostilités de par son ordre espiègle et impérieux, qui lança un regard brûlant de fièvre et de supplication à son ancien amant qui n’en fit rien. Et un second baiser vint l’étourdir de nouveau, dont la brièveté n’étiolait pas la passion et l’aveu du brasier du désir dont ils se consumaient l’un pour l’autre. Albus s’y perdit sans protester, vaincu déjà, s’abandonnant aux bras de l’homme qui avait eu tous les pouvoirs sur lui dès le premier regard. Il lui fallut une seconde pour assimiler la requête du mage noir repenti, une fois leurs lèvres descellées. Un instant il lui lança un regard étourdi, sans comprendre, tandis que Gellert brisait l’étreinte de leurs hanches qui se consumaient.


-   Viens, allons-nous-en…

Aurora avait murmuré, toujours le doigt sur ses lèvres, se saisissant sans honte de la main de Darragh qui était figé là dans la neige, les bras ballants, comme abasourdi. Et en réalité même la jeune écervelée avait du mal à croire à ce qu’elle venait de voir. Un sourire estomaqué lui barrait le visage, tandis qu’elle rebroussait le chemin avec prudence, et qu’elle effaçait leurs traces de pas dans la neige. Arrivés à la sortie du labyrinthe, elle ne lâcha sa main qu’après lui avoir fait parcourir quelques centaines de mètres de plus et, une fois à l’abri du courroux des deux immenses sorciers, laissa éclater son excitation abasourdie ;

-  Darragh ! Est-ce que tu as vu ce que j’ai vu ! Dumbledore et Grindelwald ! Je ne l’aurais ja-mais imaginé ! Tout s’explique maintenant !


Là, dans l’écrin égoïste et intimiste de la résurrection de leur amour qui n’entendait plus rien ni personne, Albus semblait enfin s’éveiller de sa longue torpeur alanguie. La main sur son épaule, et le contact de leurs hanches brisé, et la voix grave et caressante qui le rappelait à une réalité que ses lèvres lui avaient arrachée. Un sourire attendri se dessina sur ses lèvres, tandis que sa main s’écartait à regret de la soie polaire de ses cheveux, pour fouiller dans sa poche à la recherche de sa baguette ;

-  Assurdiato ! Dans un élan assoiffé, comme ayant peur que la taille ne lui échappe, sa main vint récupérer sa taille, après avoir lancé de sa baguette une mélopée tendre, dont les notes s’éparpillaient en une symphonie claire au beau milieu de l’air froid, s’entremêlant aux étoiles pour bercer leurs amours d’une ritournelle qu’eux seuls pouvaient entendre. Bien sûr…Et restons ici, puisque je ne peux t’avoir en pleine lumière, celle de la Lune nous accueillera, comme autrefois…

Dans une infinie tendresse mêlée de cette courtoisie dont il n’avait d’ordinaire l’occasion de faire preuve qu’envers la gent féminine, Albus décrocha une de ses mains de la taille fine, se saisissant des doigts blancs qu’il garda au creux de sa paume, amorçant les premiers pas, guidant la silhouette grâcile qui se mouvait entre ses bras, les pans de la cape écarlate semblant vouloir les engloutir à chacun de leurs mouvements. L’azur de son regard plongé dans le sien, Albus insufflait toute sa grâce et toute sa tendresse de l’homme de sa vie que l’on refusait à son bras, le faisant tournoyer entre ses bras avec toute l’ivresse mélancolique de la triste contemplation qu’il avait subi, en le voyant faire virevolter la grâcile Professeure de Sortilèges. Et il était tellement beau entre ses bras qu’Albus en oubliait tout, jusqu’à la plus infime parcelle de prudence et de sagesse qui lui subsistait, jusqu’à ce monde qui papillonnait et s’ébattait autour d’eux, jusqu’à la nuit magnifique qui leur faisait la grâce de bercer leurs amours.

Il en oublia même l’inéluctable source tranquille du temps qui s’écoulait, rappelé à lui lorsque la dernière note s’égrena au creux de l’air froid. Albus ne décrocha pas son regard du sien, gardant au creux de sa paume les doigts blancs qu’il approcha de ses lèvres mangées de barbe, les effleurant à peine d’un geste de gourmandise grâcieuse ;

-   Je te laisse deviner quelle fût ma plus belle danse de la soirée…

L’espièglerie du sourire qui lui barrait le visage était étiolée par l’élan de tendresse qui l’avait envahi, en faisant tournoyer entre ses bras la silhouette grâcile du mage qui avait terrifié l’Europe. Mû par un insatiable besoin d’affection dont Gellert l’avait privé trop longtemps, la main qui tenait sa taille le rapprocha de lui, l’autre dans le creux de sa nuque, son visage s’enfouissant au creux de la gorge froide, dans un soupir alangui de bienheureux qui a retrouvé son oasis, enfin.
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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 2 Icon_minitimeMer 16 Mar - 11:54



Last Chirstmas

« I GAVE YOU MY HEART »

Grande Salle, Décembre 1942.

Le ciel faisait tomber ses flocons froids et blancs avec légèreté et douceur, chaque particule de neige se posant délicatement sur les cheveux sombres du jeune Serdaigle au cœur brisé. S’il s’était levé et avait amorcé un retour au château pour ne pas contrarier ses deux professeurs, l’envie de s’abriter et de voir la joie de tous les autres élèves ne le tentait pas du tout. Aussi, il attendit que les deux illustres sorciers aient disparu de son champ de vision pour commencer à retourner à sa place. Tant pis s’ils revenaient rapidement et constataient qu’il n’avait pas bougé d’un pouce. Il s’en moquait. Pour la première fois de sa vie, il n’écouterait pas les consignes de ses professeurs. Il se moquait de l’humidité qui commençait à le glacer jusqu’aux os. Rien ne pourrait lui donner plus froid que sa peine de cœur, de voir Aurora qui semblait le narguer au bras de ce pédant Serpentard qui se donnait un genre. Il avait fait l’effort d’y croire pendant quelques semaines, qu’un intello comme lui aurait pu intéresser d’une certaine façon la solaire Poufsouffle mais non. Il n’avait été utile que pour l’aider à avoir ses BUSES. Alors qu’il allait s’asseoir à nouveau sur les marches, il entendit la seule voix qu’il ne désirait pas entendre ce soir-là.

Aurora avait les joues roses et semblait encore plus guillerette que d’habitude, ce qui devait considérablement contraster avec l’œil sombre et humide du Serdaigle qui faisait tout ce qu’il pouvait pour paraître fort et digne. Hors de question qu’il montre le moindre signe de jalousie à la jeune Poufsouffle. Cependant, sans qu’il s’y attende, cette dernière, qui semblait avoir faussé compagnie à son cavalier, lui proposa d’aller marcher avec elle dans le labyrinthe. Il aurait voulu refuser, par orgueil, mais il se surprit lui-même à accepter d’un simple mouvement de la tête, sans que ses lèvres n’aient pu sortir le moindre son. Devant le sourire d’Aurora, il ne put se résigner à contredire son acquiescement et lui emboîta donc le pas, ses pieds s’enfonçant dans la neige, se demandant si la Poufsouffle n’allait pas mourir de froid dans quelques minutes. Silencieux, n’osant rien dire, il continua sa marche jusqu’à rentrer dans le labyrinthe. Au bout de quelques instants, Aurora brisa doucement le silence et son bras tendu l’empêcha d’avancer plus. Là, il vit les corps des Professeurs Dumbledore et Grindelwald, enlacés, leurs visages collés l’un à l’autre comme s’ils se partageaient le plus passionné des baisers. Dans un souffle, il commença à dire :

— Mais qu’est-ce qu’ils f… ?

Gellert n’avait pas entendu le début de phrase interrogative du jeune Serdaigle avant que celui-ci ne soit interrompu par sa camarade. Il ne sentit même pas les deux paires d’yeux curieux qui les épiaient, cachés par le coin d’une haie. Il n’y avait plus qu’Albus autour de lui. Tout le reste avait disparu encore une fois. Plus rien ne comptait à nouveau. Il n’y avait plus que le corps de son homme pressé contre le sien, sa main chaude sur sa nuque, son parfum qui l’enivrait plus efficacement que n’importe quelle quantité d’alcool et l’union passionnée de leurs lèvres qui ne semblaient plus pouvoir se séparer. Ce nouveau contact de ces mains devenues celles d’un homme sur lui l’électrisait de toute part, le réchauffant au plus profond de lui. S’il y avait bien un sentiment contraire à ce que les Détraqueurs pouvaient faire ressentir, c’était les paumes d’Albus sur son corps, sa chaleur contre la sienne et la douceur enivrante de ses baisers. Gellert perdait pieds, il le sentait. Fiévreux d’un désir brûlant, sa lucidité l’abandonnait au fur et à mesure des secondes passées à l’embrasser avec tout l’amour qu’il éprouvait pour lui. Et malgré ses crimes, malgré cette haine qui l’avait animée pour enterrer son cœur, celui-ci battait à nouveau à tout rompre, jouissant de cette nouvelle liberté de pouvoir exprimer tout ce qu’il avait pu contenir pendant des années. Car même si le visage de Grindelwald demeurait impassible et froid la plupart du temps, la force de ses émotions, bonnes ou mauvaises, n’avait aucune limite. Et c’était certainement ce qu’il voulait faire ressentir à son homme, tout cet amour intense qu’il avait refoulé trop longtemps.

Mais avant que les deux illustres sorciers ne cessent ce long baiser, Aurora s’était déjà saisi du poignet de Darragh et tous deux s’enfuyaient loin de cette scène à laquelle ils n’auraient jamais dû assister. Le modeste fils de pêcheur peinait à comprendre ce qu’il venait de voir et il n’aimait pas ce sentiment. Il se sentit idiot, cherchant naïvement à mettre un sens sur le fait de voir deux hommes ainsi enlacés. Deux ennemis qui plus est. Mais Aurora semblait parfaitement hors de contrôle, toute enthousiaste et excitée. Elle, elle avait compris. Et l’ego farouche du Serdaigle s’en prit un coup. Froissé mais se sentant absolument ridicule de ressentir une telle honte pour quelque chose d’aussi stupide, il se laissa guider, assommé, ne faisant même pas attention qu’Aurora lui tenait la main. Devant son expression enthousiaste, Darragh ne sut trouver les mots et ne fit que bafouiller silencieusement, comprenant juste qu’ils étaient tous détenteurs d’un gros secret. Si la Poufsouffle paraissait ne pas en saisir la portée, le Serdaigle, malgré s’il n’était pas certain de ce qu’il avait vu, semblait avoir compris les répercussions que cela pourrait engendrer si cela venait à se savoir mais également de tout ce que cela impliquait au niveau de la sécurité globale du monde magique.

Mais pourtant, les augustes sorciers n’avaient aucune mauvaise intention, surtout celui en provenance des Alpes. Ils n’ignoraient pas que leur relation était plus que prohibée, d’une part par le fait que ce soit deux hommes mais surtout des rivaux, des ennemis de toujours, que l’un était censé protéger le monde sorcier de l’autre. Mais comment prouver que Grindelwald s’était rangé ? Qu’il n’aspirait plus qu’à une vie paisible qu’il ne méritait certes pas auprès de son homme ? S’arracher à lui lui fit presque physiquement mal mais se plonger dans son regard lui fit rapidement oublier que leurs deux bassins étaient à nouveau loin l’un de l’autre et qu’il ne pourrait s’abreuver de sa chaleur que par le contact des mains d’Albus sur lui. La musique s’éleva lentement, rien que pour eux. Ils étaient dans leur bulle, hors du temps qui s’égrenait, loin de leurs responsabilités. Il n’y avait plus que les pas de cet homme à qui il avait consacré sa vie de toutes les façons possibles qui le guidaient, chassant la neige de leurs pieds à chaque mesure musicale. Gellert aurait souhaité que jamais ne cesse cet instant. Que jamais le morceau ne s’arrête. Et pourtant, ils furent rattrapé par la sauvagerie de ce temps qui passait trop vite, de ce moment où continuait de brûler leur désir passionné et une certaine mélancolie douce de ne pouvoir faire plus. Ce moment était à la fois d’une beauté précieuse et d’une grande tristesse, leur rappelant ce qu’ils ne pourraient jamais avoir et ce qu’ils avaient raté lors de ses quarante dernières années.

— J’espère que nous en aurons une autre ce soir…

Le sourire d’Albus avait disparu et Gellert semblait à connaître la cause, qu’il partageait certainement. Son propre regard avait également perdu son espièglerie, ses lèvres dessinant qu’une douce mélancolie. Pourquoi un moment si doux était presque ruiné par les regrets et la peine ? Reconstruire serait-il si compliqué que cela ? Ou seraient-ils hanté à jamais par leur passé houleux, incapables de chasser leurs démons communs. Leur chagrin partagé semblait être enchaîné à leurs chevilles, ne les laissant pas faire le moindre pas de l’avant sans qu’ils ne traînent derrière eux tous leurs souvenirs douloureux. Comme ayant besoin d’être réconforté, Albus cherchant la chaleur dont les bras de Gellert étaient dépourvus. Cela ne l’empêcha pas de l’enlacer avec toute l’affection qu’il pouvait lui donner, fermant les yeux quand les doigts de son homme vinrent chercher sa nuque. Le repenti en fit de même, caressant avec toute sa tendresse les cheveux de cuivre du seul qu’il ait jamais aimé. Il posa également sa joue contre le sommet de sa tête, continuant de le presser contre lui, comme voulant le retenir de cette inéluctabilité qu’il serait à nouveau arraché à lui au fur et à mesure que les secondes fuyaient.

Il resta muet pendant cette étreinte sincère. Songeur, il gardait ses paupières fermées, comme pour ne pas voir le temps qui s’écoulait ou encore se cacher de lui. Il continuait de passer ses doigts dans le cuivre des cheveux d’Albus, tandis que son autre main caresser son dos avec douceur, s’enivrant de son parfum et de sa chaleur qui lui donneraient sûrement la force de passer le reste de la soirée loin de lui. Il hésita même à fuir, une fois séparé de lui, de se cacher dans son bureau afin de ne pas le voir si loin de lui, à faire de simples courbettes polies et hypocritement sincères à des personnes à qui il n’avait pas envie de parler. Gellert aimait bien l’observer ainsi, à faire croire habilement à ses interlocuteurs que le grand Dumbledore s’intéressait à eux alors que la seule chose qui comptait, c’était de faire un clin d’œil taquin à l’ancien prisonnier qui l’épiait avec malice. Un sourire naquit à nouveau sur les lèvres pâles du repenti. Finalement, après de si longues et pourtant trop courtes secondes, Gellert finit par céder, à plonger tête la première dans un gouffre qu’il ne connaissait pas, abandonnant définitivement cette pudeur fière d’adolescent qu’il avait gardé stupidement et si longtemps auprès de cet homme qui méritait tellement mieux.

— Je t’aime, Albus.

C’était peut-être la première fois qu’il prononçait aussi sincèrement ces mots. Et c’était sans nul doute qu’il les prononçait pour cet homme qui était ironiquement le seul ayant jamais compté. L’honnêteté de cette courte phrase, jamais le temps ne pourrait la leur enlever. La force de tout ce qu’elle sous-entendait, jamais les secondes ne pourraient la leur arracher. Le mensonge et la pudeur arrogante avaient été des manteaux que Grindelwald avait souvent endossé mais il n’aurait pu être plus nu qu’à ce moment-là. Par ailleurs, lui qui avait souvent pour habitude de détourner la conversation dès qu’il se découvrait, resta silencieux, continuant de serrer le seul homme de sa vie contre lui, résistant à l’envie de jouer la carte du raisonnable et dire qu’Albus allait avoir froid et qu’il serait plus responsable de rentrer maintenant. Non, il se tut, ne voulant s’infliger à nouveau de ressentir l’air glacial s’engouffrer entre leurs deux corps qui se séparaient et de sentir sa morsure là où son homme s’était tenu contre lui quelques instants auparavant.
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Albus Dumbledore
Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 2 Icon_minitimeVen 18 Mar - 10:56



Last Christmas

« Grande Salle »

Décembre 1942
Le temps n’avait plus aucun sens. Combien de secondes, de jours et d’années à agoniser du manque de celui qui s’offrait à ses bras ? La soumission pantelante de son amant farouche, abandonné à son rythme et à ses pas, semblait une éclipse au monde et à une douleur qui n’avait plus aucune importance, éparpillée aux quatre vents d’une seule seconde à contempler cette beauté princière si longtemps perdue. Il lui semblait être un de ces miniatures personnages de ces boules de cristal moldues, sur lesquels tombaient une fausse pluie de neige lorsqu’on les agitait. Seuls au monde, protégés par l’écrin de la bulle de cristal, la clarté des notes se heurtait contre les parois dans l’écho délicieux de leur plaisir égoïste. Et cette vision extatique du terrible Grindelwald alangui, serein, heureux presque, était d’une beauté irréelle, de celle que le monde entier ne doit pas voir, de celle dont les yeux d’Albus accueillent l’offrande avec une reconnaissance farouche, jalouse presque. Sa paume au creux de sa taille lui rappelait à quel point la jalousie était mesquine et vaine ; Gellert avait eu beau s’égosiller, tempêter, rougir ses belles mains du sang de l’innocence ; il n’avait jamais cessé de n’être qu’à lui. Et cette inéluctable certitude, dans une décadente bouffée d’orgueil, lui faisait s’affermir sa prise sur sa taille gracile, trop heureux qu’elle lui appartienne et se meuve sous ses doigts.

La joie simple que la lumière leur refusait, ils l’arrachaient au secret de la Lune et des étoiles, et peut-être était-elle encore plus belle ainsi, à l’abri de la vilénie des autres et de leur conception de l’horreur, quand il y’avait là pureté d’une passion qu’ils ne connaîtront peut-être jamais. Si la vision surannée de ce que devait être l’amour aux yeux de la plèbe ignorante n’avait pas été si viciée, si la candeur de leurs amours d’adolescents n’avait pas été souillée par leur opprobre, le jeune garçon aux mains encore blanches et au cœur encore pur se serait-il satisfait d’aimer l’orphelin aux cheveux flamboyants, aux yeux de tous et sans honte, sans désir brûlant d’une soif de justice qui l’avait consumé ? Si Albus était trop sage d’ordinaire pour songer à ce qui aurait pu être, et à ce qui ne serait plus, là, à l’ombre de la nuit qui les berçait de son intimité, les joues rosies par la neige qui leur gelait les os, cette certitude revint peser sur son cœur, à l’instant où il posait ses lèvres sur les doigts diaphanes de l’homme de sa vie, qui n’avait sans doute pas supporté l’image de monstruosité que le monde opposait à leur relation.

A son premier crime de l’avoir aimé, Gellert avait répondu par un déni farouche, si brutal qu’il avait haï avec une rage viscérale la seule âme qui qui aurait donné sa vie pour lui. Et aujourd’hui il semblait enfin accepter d’abandonner, assumant sa fébrilité tranquillité au creux de ses bras, son regard hétérochrome perdant de cette impassibilité de glace de laquelle il toisait le monde et les autres. Albus eut un sourire attendri, à l’entendre déposer les armes, à voir enfin cesser cette lutte acharnée contre la force inéluctable de la passion qui les liait ;

-Autant que tu le voudras…

C’était presque un murmure, et dans l’azur assombri par les cieux d’encre du regard d’Albus, le désir brûlant d’il y’a quelques secondes s’était mué en une tendre mélancolie ; sourd besoin d’affection dont il n’admettait pas avoir besoin, et dont il percevait l’étendue du déchirement à présent que la seule âme qu’il ait jamais cherchée se soit rappelée à lui. Sans honte de cette fragilité extatique et de ce besoin d’être aimé, Albus ramena contre lui la taille frêle de son trop fier amant, glissant son visage au creux de son épaule, passant au creux de la soie polaire de ses cheveux les doigts de sa main libre.

Gellert ne dit rien. Même, il répondit à l’étreinte, et Albus ferma les yeux avec délices, en sentant la fraîcheur des doigts se glisser au creux de la rousseur cuivrée de ses propres cheveux, et en sentant la joue de son homme reposer sur son crâne. Cette fois-ci, la trivialité du froid et du monde avaient complètement disparu. Il n’y avait que le renoncement de Gellert qui, enfin, l’accueillait dans ses bras, et Albus qui se sentait à sa place, enfin, après quatre décennies d’errance. A se retrouver aussi fragile, aussi bienheureux et aussi amoureux qu’à l’aube de ses dix-huit ans, le sage patriarche qu’était devenu l’aîné des Dumbledore s’apercevait à quel point certaines choses ne craignaient ni le temps, ni les épreuves, ni les crimes.

D’abord, il crut avoir rêvé. C’est qu’il l’avait souvent entendu dans son sommeil, et jamais au cours de sa vie. Une seconde, il resta interdit, pétri par l’émotion soudaine qui avait des allures de déferlement et de tempête. Trop conscient de ce qu’une telle déclaration valait pour son fier et impassible Gellert, il se contenta de se blottir un peu plus, le serrant plus fort, reconnaissant, aimant, s’accrochant à lui comme à un roc, pour subsister à l’ouragan que ces trois mots avaient déclenché. Albus resta ainsi, immobile, les lèvres contre son épaule, tout à la pudeur timide qui rendait le sorcier le plus espiègle et le plus respecté du monde aussi gourd qu’un adolescent ;

-  Je t’ai aimé à la seconde ou j’ai croisé ton regard, mon fier et indomptable amour…

Et il n’avait jamais cessé depuis. Enchaîné par cette passion insoluble, depuis que ses yeux s’étaient posés sur l’adolescent qui l’avait salué avec une politesse timide ce jour-là, sur le seuil de la porte de la maison familiale, de son accent guttural à couper au couteau. Depuis que le terrible garçon de Durmstrang avait eu le courage de poser ses lèvres sur les siennes, depuis qu’ils s’étaient promis de refaire le monde ensemble, dans les bras l’un de l’autre. Malgré Ariana et Abelforth, malgré les innombrables crimes, malgré les trahisons. Aujourd’hui, tout contre lui, rien n’avait changé. C’était toujours le brillant Albus Dumbledore pris au piège du fier prince des Alpes, pour le sourire duquel il aurait fait n’importe quoi.

Doucement, à regret, il se détacha de son âme gémellaire, pour regarder dans le fond des yeux l’homme qui admettait enfin l’aimer. Ses doigts glissèrent de sa nuque pour caresser le dos de sa main, décrochant son étreinte de la taille frêle ;

-   Rentrons. Je te promets de n’être qu’à toi, une fois le Bal terminé.

Plus doucement encore, Albus dénoua la cape de ses épaules, la posant avec délicatesse sur les épaules encore frêles de son homme, nouant le lien de cuir avec tendresse, lissant les pans cramoisis sur ses bras avec un regard de désolation attendrie, à l’idée de devoir rentrer et feindre n’être rien l’un pour l’autre, après ce qu’ils venaient de s’avouer.
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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 2 Icon_minitimeVen 18 Mar - 13:17



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« I GAVE YOU MY HEART »

Grande Salle, Décembre 1942.

À cet instant présent, Gellert Grindelwald savait désormais qui était son nouvel ennemi. Qui était celui qui se mettrait en travers de son chemin et l’empêcher de vivre pleinement ce moment avec l’homme de sa vie ainsi dans ses bras. Le temps. Cette force immuable et immatérielle que nombreux avaient rêvé de dompter sans que cela ne soit physiquement possible. C’était le temps qui s’enfuyait trop rapidement et aller devoir séparer les deux amants qui se cachaient à la vue de tous. Le temps qui allait les rappeler à leurs responsabilités, à leur rôle respectif d’ancienne menace déchue et de patriarche sage et bienveillant. Le temps qui allait arracher Albus à lui. Il aurait voulu que leur été ne s’achève jamais et encore moins de la façon dont il s’était interrompu. Il aurait voulu que ce moment dans le labyrinthe ne s’arrête jamais non plus et pourtant, chaque seconde les rapprochait de cet instant fatidique et douloureux. Mais Gellert préféra, pour le moment, se concentrer sur le vent qui venait caresser le sommet des haies du dédale. Ce même vent qui avait fait bruisser les feuilles de l’arbre sous lequel les deux adolescents allongés dans l’herbe jaune avaient vu se concrétiser leur indestructible amour.

Gellert avait préféré se muer dans un silence solennel après ce qu’il avait annoncé. À la fois nerveux et apaisé, il continuait de serrer fort celui qu’il aimait dans ses bras, comme pour qu’il lui appartienne à jamais, le protégeant des secondes qui s’égrenaient continuellement. Il ne souhaitait pas particulièrement qu’Albus lui réponde, appréhendant stupidement son retour. Et s’il ne partageait pas ses sentiments ? Si tout ceci n’avait été qu’une machination pour le pousser dans ses pensées les plus profondes, l’obliger à se mettre à nu pour mieux en tirer partie ensuite ? Pouvait-il faire confiance à cet homme qui aurait eu toutes les raisons d’être vindicatif à son égard ? Comment pouvait-il être dépourvu de rancœur envers lui et ses crimes ? Mais Albus préféra le serrer plus fort contre lui, retirant ce poids stupide des entrailles de Gellert qui en poussa un long soupir soulagé et ému. Il n’aimait pas se dévoiler ainsi mais il n’y avait bien que l’illustre professeur de Poudlard qui avait un tel pouvoir sur lui. Par ailleurs, le repenti savait que cela engendrerait certainement sa fin. Ses remords et son amour envers cet homme aux cheveux cuivrés avaient perpétré sa chute. Désormais, il savait qu’il était également son esclave. Et que cela lui convenait parfaitement. Son existence rebelle et libre avait désormais trouvé une autre ligne de conduite, ainsi dans les bras d’Albus Dumbledore.

Ce dernier brisa finalement l’étrange silence qui s’était installé entre eux. Lui aussi avoua. Lui aussi se dévoila et répondit en écho la réciprocité de ce qu’il ressentait, indiquant même que cela était depuis toujours. Gellert ne put retenir un sourire franc et ému quand ces quelques mots s’élevèrent vers ses oreilles. Son visage se crispa légèrement, essayant tant bien que mal de résister à la tempête qui s’abattait sur son cœur. Son étreinte se raffermit également, Albus étant la seule chose qui l’empêcherait de vaciller, de s’effondrer, comme il l’avait toujours fait. Loin de lui, il n’était rien qu’une âme perdue dans la colère et l’instinct. Le tenir contre lui, lui qui avait avoué l’aimer également, lui permettait de chasser ce monstre qu’il était sans lui. Comment Albus ne pouvait être repoussé par cette horrible personne qu’il était. Il n’avait plus rien de l’adolescent qu’il avait été. Ses mains étaient irrémédiablement salies, souillées, du sang d’innocents. Il avait incarné pendant des décennies tout ce qu’Albus détestait. Il avait renié pendant quasiment l’entièreté de son existence toutes les valeurs que prêchaient le bienveillant professeur. Et pourtant, ce dernier semblait avoir conservé la foi dans la nature profonde de son ancien amant. Cette lumière subtile et discrète qu’il avait tenté d’annihiler par le refoulement de ce qu’il y avait de meilleur en lui. C’était indéniable. Albus permettait à cette lumière de se libérer et des chasses les ombres et les ténèbres qui s’étaient emparées du cœur du sorcier de l’Est. Cela ne le pardonnerait pas de ses actes mais les deux âmes sœurs pouvaient maintenant œuvrer ensemble.

La douce rêverie de Gellert s’arrêta trop brusquement à son goût. Le Temps venait de remporter une énième bataille. Albus s’arracha à lui et le repenti ne trouva la force de lutter. Alors il le laissa partir loin, trop loin de lui, la brise hivernale s’amusant à jouer avec les quelques mèches de cuivre que l’ancien mage noir avait pris beaucoup de plaisir à caresser lentement. Avec un regard à la fois doux et mélancolique, certainement plus humide qu’il ne l’aurait voulu (il pourrait toujours mettre cela sur le compte du vent froid), il le contempla sans rien dire, acquiesçant docilement de la tête la décision de retourner à l’intérieur du château. Albus fit durer leur contact jusqu’à la dernière seconde, faisant glisser sa main jusqu’au bout de ses doigts. Involontairement, ceux de Gellert restèrent quelques instants suspendus dans le vide, attendant que la main de son homme revienne à lui. Puis finalement, il baissa les armes et sa main, le regardant avec un sourire triste malgré sa promesse de se retrouver au milieu de la nuit. Il le regarda retirer gracieusement sa propre cape écarlate, comme hypnotisé par la légèreté de ses mouvements. Il se laissa rhabiller, soutenant l’azur des yeux d’Albus, voulant retarder le plus possible le moment de ce dernier contact qui résistait encore. Il eut cependant un sourire amusé quand son homme s’affaira à effacer les plis du tissu cramoisi.

Puis, ne se résignant à quitter son homme ainsi à être séparé de lui pour le reste de la soirée, s’imaginant déjà être hanté par son parfum dont s’était imprégné l’étoffe écarlate sur ses épaules, régi une nouvelle fois par sa spontanéité impulsive, il glissa rapidement et délicatement ses paumes sur chaque joue de son homme et l’embrassa une nouvelle et dernière fois, plus fougueusement que précédemment mais tout aussi honnêtement. Ce dernier baiser, fiévreux et désespéré, était sa dernière bouffée d’air avant la longue apnée qui l’attendait au Bal. Son dernier  souvenir avant de perdre de vue son seul et unique amour au milieu des vagues des couples dansants. Il le fit durer irraisonnablement, se sentant de plus pousser à nouveau contre le corps de son homme mais parvint à résister. S’il sentait à nouveau les bras d’Albus autour de lui, il ne pourrait plus le laisser partir, il le savait. Mais Grindelwald aimait jouer avec le feu et il se sentait tout proche de tomber dans un gouffre où la raison et les responsabilités n’existaient plus. Où il redeviendrait l’adolescent qui se joue des règles et non l’adulte droit et honnête dont il jouait plutôt bien le rôle depuis son arrivée à Poudlard. Il voulait rester sage. Et pour cela, il devait cesser ce baiser passionné qu’il échangeait une dernière fois avec son le seul qu’il ait jamais aimé et qu’il le savait de manière officielle désormais. Finalement, ses lèvres quittèrent celles d’Albus pour se rapprocher à son oreille afin de lui murmurer dans un souffle brûlant :

— À tout à l’heure, alors, mon amour.

Repartir avec lui était inconcevable. Il savait qu’il ne pourrait pas lutter contre ce brasier en lui. Il savait que le contrôle qu’il avait sur lui-même avait ses limites. Albus le rendait fou alors autant prendre ses précautions et se tenir loin de lui pour éviter de céder et risquer d’éveiller des inquiétudes et des questions. Il n’allait pas soustraire l’éminent et honorable professeur de Métamorphoses qui s’était déjà absenté depuis bien trop longtemps. Alors, après avoir déposé un dernier baiser par pure gourmandise sur les lèvres d’Albus, Gellert rompit leur lien et partit d’un pas vif, sa propre lucidité vacillant dangereusement comme une flamme de bougie en plein vent, préférant laisser dans son dos cet homme qui le rendait terriblement fou. Ses pas pressés chassèrent la neige sous chaque foulée et, rapidement, il regagna les marches qui le menaient au château. Là, il vit O’Sadhbh, qui ne semblait pas l’avoir écouté, mais qui avait été rejoint par Aurora Bishop entre temps. Ne se rendant pas bien compte de l’état second dans lequel il se trouvait encore, un large sourire presque euphorique lui barrant le visage, il s’arrêta à leur hauteur et déploya un effort considérable pour paraître légèrement plus sévère et par conséquent crédible.

— O’Sadhbh, ce n’est pas le soir pour commencer à être désobéissant. Rentre maintenant. Et toi aussi, Bishop.

Sans attendre plus longtemps, il traversa les deux gigantesques portes d’entrée du château et regagna la Grande Salle et prit la première coupe de champagne qu’il but d’une traite, sous le regard à la fois désabusé, sceptique et impressionné de son collègue Slughorn. Puis, il reprit sa place au fond de la salle, caché bien que visible dans son accoutrement rouge vif. Ainsi tapi, il épia le retour de l’être aimé, à l’opposé de l’entrée de l’immense pièce, un sourire espiègle sur les lèvres. C’était plus prudent ainsi. Mais si Vargas ou une autre créature féminine ne venait pas le dérangeait pour lui proposer une danse, alors il continuerait de regarder cet homme qui était parvenu à lui redonner vie.
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 2 Icon_minitimeMar 22 Mar - 14:41



Last Christmas

« Grande Salle »

Décembre 1942

Il y’avait de ces principes que l’on adoptait, inflexible, à la manière de dogmes ou de doctrines. La fierté, l’orgueil, la pudeur. Elles régissaient la vie des deux immenses sorciers, enluminaient d’or le piédestal au bas duquel la plèbe les regardaient. Statues intouchables, érigées en despote ou en saint, vénérées ou craintes, qui s’immolaient à la ferveur de l’une et de l’autre, dépouillés de leur dorure et de leur cuirasse lorsque leurs deux âmes se confrontaient la réalité de l’inéluctable. Ils s’aimaient. Beaucoup trop, d’une passion obsessionnelle, féroce, tenace, tant et si bien que les deux s’étaient brûlés les ailes, consumés à l’amour de l’autre qu’ils n’avaient su braver. Et aujourd’hui toutes ces futilités n’avaient plus de sens. Ils déposaient enfin les armes, ces deux guerriers trop valeureux qui n’avait pas voulu admettre leur défaite, dans ce qui dépassait de loin leur exceptionnelle puissance qui n’avait rien pu faire contre l’immuable. Albus se blottit, heureux vaincu qui s’abandonne entre les bras de son vainqueur et bourreau, désormais rendu docile et alangui par l’acceptation après une vie de haine et de déni envers celui contre lequel il ne pouvait rien.

Il était terrible de s’être faits l’aveu de s’être toujours appartenus, et de devoir s’arracher l’un à l’autre, quand, enfin, les masques et les faux-semblants étaient tombés. Mais la vie continuait malgré tout, malgré qu’ils crèvent d’envie de suspendre le temps, de s’offrir l’un à l’autre dans l’accomplissement de la réconciliation avec cette passion contre laquelle ils avaient lutté si longtemps et en vain. Les yeux fermés, Albus tentait d’oublier l’immonde réalité du Bal qui l’attendait, au cœur duquel tourbillonnait les jeunes âmes qui ignoraient tout du cataclysme qui se jouait ici, oubliant qu’il lui faudrait singer l’hérésie de faire comme s’il n’avait pas toujours été éperdument amoureux du seul homme de sa vie. Alangui, il laissa les doigts qui avaient tué et détruit jouer avec les mèches de sa chevelure qui avait perdu sa rousseur flamboyante, incapable de suspendre un temps qui s’écoulait malgré tout, insouciant de leur passion qui se scellait là, l’un contre l’autre, sous la danse des flocons qui leur retombait sur les épaules.

Et ce fut le trop sage Albus, encore, qui s’infligea la douleur de s’arracher à l’étreinte. Vestiges de l’ancien élève docile et consciencieux, il se rappela à ses devoirs, décrochant la tiédeur de la cape délicieusement fourrée de ses épaules, pour en vêtir le corps grâcile de son ancien amant. Résigné, il s’offrit le luxe de quelques précieuses secondes, saisissant au vol le prétexte de lisser les pans de la cape cramoisie qui sublimait encore la beauté diaphane de son ancien amant. Gellert se laissait faire avec un sourire amusé et attendri, sans doute conscient qu’ils volaient là leurs ultimes secondes à la nuit avant l’abrupt retour à la réalité. Albus l’avait aimé pour beaucoup de choses dont le candide et innocent Gellert était encore pétri à seize ans. Et il semblait que le crime et le despotisme ne soient pas parvenus à les lui arracher complètement. L’espièglerie, la rébellion, l’arrogance. Il savait qu’il leur fallait se quitter, et il le comprenait. Et pourtant. Afin de ne pas se soumettre complètement au joug des responsabilités et devoirs qui s’imposaient à eux, afin de pas se plier aux règles tout à fait, Gellert avait décidé de ne pas en rester là. Et, quand dans un geste leste, il s’empara des joues d’Albus, la protestation de celui-ci s’étouffa sous les lèvres qui s’emparaient des siennes dans un avide, féroce et empressé, qui fit s’exacerber sa fièvre à peine retombée par l’émotion de leurs aveux.

Avec impatience, enflammé par les lèvres qui s’étaient saisies des siennes avec avidité, Albus glissa un bras autour de la taille frêle, la ramenant brusquement contre lui, pressant un moment les hanches de son homme contre les siennes, dans un élan désespéré, farouche, comme voulant lui faire payer ce baiser qui leur rendait la tâche de se séparer plus difficile encore. Et lorsque leurs lèvres se décrochèrent, Albus frissonna au souffle brûlant d’un désir à peine dissimulé au creux de son oreille, auquel lui répondit un regard d’azur brûlant de fièvre plongé dans l’hétérochromie des siens ;

-   Tu me paieras ça tout à l’heure…

La menace sous-jacente n’était nullement faite pour intimider. Même, il se laissa faire lorsque Gellert s’empara de ses lèvres une dernière fois, avant de tourner les talons d’un pas vif, comme pour ne pas donner l’occasion au peu de volonté qu’il avait de fléchir. Albus resta un instant sous la neige, pantelant et interdit, s’offrant quelques secondes de répit de plus, pour reprendre contenance et pour ne pas talonner Gellert et donner l’occasion aux mauvaises langues de cancaner. Enfin, il pivota lui aussi, ses pas crissant sous la neige fraîche avant de s’en retourner, et de croiser le jeune O’Sadhbh, tout à l’heure chagriné, et qui semblait là parfaitement bouleversé et interdit. A ses côtés se tenait la jeune Bishop, les joues roses et les bras nus, qui paraissait surexcité. S’il n’était pas le plus doué en matière d’amour, Albus semblait avoir compris la raison de la mélancolie qui avait prostré tout à l’heure le brillant Serdaigle au joug du froid mordant ;

-   Mlle Bishop, je ne tiens pas à recevoir une lettre de votre mère qui m’accuserait de vous avoir laissé attraper une vilaine grippe…Rentrez tous les deux, et allez déguster ces friands dont j’ai parlé tout à l’heure à Monsieur O’Sahdbh.

Avec un large sourire, Albus franchi de nouveau le seuil de la Grande Salle, au cœur de laquelle il n’était plus l’amant fiévreux du terrible Grindelwald, mais le sage patriarche garant de la sécurité de ses élèves. Il embrassa la salle d’un regard affectueux, reconnaissant de ce que Poudlard lui avait apporté, et continuait de lui insuffler. Après quelques politesses, quelques petits fours saisis au vol, une discussion autour d’un verre et une danse avec Minerva, il offrit son bras au Professeur McQuarrie, évaporée, qui accepta l’invitation sur une symphonie un peu plus rythmée que les précédentes, tâchant d’oublier pour un temps la présence de Gellert qui discutait tout à tout avec Belladone, Horace ou Camila. Après une autre danse accordée à sa cavalière, Albus était en pleine discussion avec le Professeur Dippet, hochant la tête, concentré et heureux d’être occupée de voir le temps défiler, et les premiers élèves monter se coucher. Chaque seconde écoulée le rapprochait de Gellert. Puis ce furent de brèves discussions avec quelques élèves trop sérieux, qui s’inquiétaient de leurs notes à leur dernier examen, ou de la meilleure façon de réaliser une métamorphose.

Après ce laps de temps d’environ une heure, Albus s’autorisa à se poster de nouveau devant Gellert, tout sourire, ayant toujours plus bu que manger au cours de la soirée qui touchait tout doucement à sa fin ;

-   Comment se passe la suite de ta soirée ? Vois-tu, les premiers élèves commencent à monter se coucher…Dans une petite heure, nous proclamerons l’extinction des feux. Beaucoup doivent se lever très tôt pour le Poudlard Express de demain matin…

Albus lui décocha un nouveau sourire plein de tendresse. Après tout, qui était le mieux placé pour comprendre cette impatience qui lui dévorait les entrailles ? Le désir d’intimité avec Gellert s’était fait presque physique. Mais heureusement pour lui, l’occupation ne manquait pas, alors que son fier amant semblait quelque peu s’ennuyer, au grand désarroi de celui qui comptait bien rattraper la célébration de son soixantième anniversaire qu’il n’avait pas pu célébrer comme bon lui semblait.

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Grande Salle, Décembre 1942.

Gellert se tenait à l’écart, savourant discrètement la joie des élèves et du souvenir de la caresse des lèvres d’Albus sur les siennes. Mais pour l’instant, c’était le verre de sa flûte de champagne qui se tenait entre ce qui appartenaient au professeur de Métamorphoses et dont Gellert rêvait qu’il dévore à nouveau. L’alcool n’aidait pas non plus à oublier ce baiser fougueux qu’il était parvenu à voler avant d’être rappelé par ce barbare de devoir. Il se gava de saumon également, siégeant à côté du buffet beaucoup trop tentant. Il se devait également de se nourrir, il savait qu’Albus l’avait à l’œil à ce sujet. De plus, il se sentait déjà vaciller légèrement sous les nombreuses coupes de champagne avalées, cela n’aurait pas été raisonnable de rester à jeun et de perdre tout contrôle. Il se savait assez euphorique comme cela, ses joues ayant presque des crampes à sourire comme un idiot bienheureux continuellement. Mais il contemplait son homme danser avec Minerva puis avec McQuarrie, l’improbable cavalière de Belladone qui était venu le rejoindre entre temps. Ils parlèrent un peu mais Gellert dut se rendre à l’évidence que son esprit était ailleurs. S’il parvenait à enchaîner une conversation sans que sa légère ébriété ne se ressente, sa mémoire en revanche ne semblait qu’imprimer l’élégance de son homme à seulement quelques mètres.

Horace vint rejoindre alors les deux amis et collègues et partagèrent un bout de la soirée avec eux. La compagnie du Maître des Potions se fit incroyablement enrichissante sur la vie des élèves. Sur chaque couple dansant, il y allait de son petit commentaire, surtout sur les élèves les plus brillants qu’il voyait avec un ou une partenaire parfaitement improbable. Comme par exemple O’Sadhbh et Bishop qui ne se quittaient plus depuis des dizaines de minutes désormais. Tandis que son collègue parlait d’eux, Gellert les regarda et constata que le jeune Serdaigle avait les yeux rivés sur lui avec insistance, comme en état de choc et absent, tandis que Bishop ne semblait plus tenir en place et s’évertuait à lui expliquer quelque chose. L’état des deux adolescents n’avait donc pas beaucoup changé depuis leur brève rencontre sur le pallier. Mais étrangement, le mage noir ne sut comment décrire le regard d’O’Sadhbh. Il ignorait s’il s’agissait d’un appel à l’aide par rapport à la jeune Poufsouffle invasive qui le saisissait désormais par les épaules, ou par rapport à autre chose… Quant l’élève réalisa que son professeur avait capté son regard fixe, ses yeux bleus se détournèrent, revinrent vers Aurora avec cette impression de ne plus savoir où il habitait, avant de se poser sur la foule des danseurs. Soucieux, Gellert eut presque l’impression qu’il regardait Albus danser avec McQuarrie.

Il continua de les observer quelques instants avant de finalement se décider à aller embêter ces jeunes gens, un sentiment de nervosité discret mais désagréable derrière la nuque. Cependant, il fut brusquement arrêté par Albus lui-même qui était revenu de sa valse avec sa jeune collègue. Ce dernier avait un large sourire sur son magnifique visage et ceci fit s’envoler l’étrange inquiétude qu’il avait brièvement nourri à l’égard de deux adolescents innocents. Gellert se perdit un instant dans ses yeux, écoutant cet homme royalement splendide qu’il pouvait dire comme étant le sien constater que certains élèves commençaient déjà à monter se coucher et que la soirée arriverait bientôt à son terme. Le repenti eut un sourire taquin, se doutant de là où voulait en venir son homme sans qu’il ose l’avouer. Prenant un air détaché, il s’appuya nonchalamment contre le mur après avoir pris une assiette de mets qu’il tendit ensuite à Albus. Ce léger manque d’impolitesse était voulu, Gellert s’assurant de jouer l’insolent jusqu’au bout juste pour le plaisir de contraster avec la fausse politesse innocente de l’éminent professeur. Sa réponse fut cependant retarder par sa contemplation abusive de son homme, son visage, sa carrure, son élégance lui coupant tout simplement le souffle chaque minute passée près de lui.

— Comme c’est dommage. Nous devrions nous coucher tôt également.

Son sourire se fana légèrement tandis qu’il se perdait une énième fois dans l’azur des yeux d’Albus. Le désir de sentir ses bras autour de lui, son corps contre le sien, devenait de plus en plus brûlant, devenant bien plus qu’une envie passagère mais un besoin primaire et nécessaire. Ne pouvoir passer sa paume sur sa peau le torturait affreusement. À cet instant, il n’eut aucun doute sur la nature de son reflet dans le Miroir du Risèd. Il s’agissait seulement d’Albus et d’Albus seulement. Ses yeux, son sourire, sa barbe, ses mains, sa chaleur, son parfum, l’enivraient bien plus que le champagne qu’il avait bu en trop grande quantité déjà. Il se sentait comme inexorablement attiré physiquement à lui, impuissant face à cette obsession pour cet homme qui l’avait toujours habité. Mais non, il devait tenir. Encore un peu.

— Allez, file Albus. Tu es bien trop beau pour continuer d’agiter ta splendeur parfaite sous mes yeux en toute impunité. Va-t’en. Mais sache que cette heure va certainement être bien plus longue que quinze ans d’Azkaban.

Un sourire espiègle sur son visage, il continua de dévorer Albus du regard quelques instants, luttant avec énormément de difficulté contre cet instinct primitif qui voulait le pousser contre la chaleur de son homme. Puis finalement, il se fit violence et posa une main entre les omoplates de son ancien amant et le poussa doucement vers le centre de la piste. Il regarda s’éloigner de lui une nouvelle fois, le cœur saignant de cet acte contre nature puis se décida à se décoller du mur, un sourire mélancolique aux lèvres. Il mangea encore des petits fours, préférant se noyer dans la nourriture que dans l’alcool abondamment consommé. Vargas finit par se joindre à lui une nouvelle fois avec un sourire enjôleur. Elle non plus ne semblait pas avoir lésiné sur le champagne. Avec un regard naturellement charmeur et galant, Gellert lui tendit sa main.

— Souhaiteriez-vous une deuxième danse, Camila ?

Avec sa réponse polie, le repenti amena sa cavalière de fortune vers le centre de la pièce où dansaient encore bon nombre d’élèves. Malgré leur léger état d’ébriété commun, le couple enchaînèrent les pas avec souplesse. En réalité, Gellert n’était pas surpris de constater que le professeur Vargas était une excellente danseuse. C’était une femme raffinée et de culture malgré sa profonde morosité souvent noyée dans le vin. Si cette soirée pour lui faire un peu oubliée sa mélancolie latente, il en était ravi. Mais Camila, sûrement grisée par l’alcool, fit doucement descendre une de ses mains vers le bas du dos de Gellert. Leurs regards se croisèrent et il comprit tout de suite là où il voulait en venir : Albus avait eu le même, quelques minutes auparavant et sûrement que lui aussi. Peut-être que la fièvre du désir du professeur de Métamorphoses avait été visible dans ses yeux hétérochromes et que Vargas avait pris cela pour une invitation. Pourtant, avant que la main de Camila ait fit sa course, Gellert lui prit doucement le poignet et reposa sa paume sur son épaule. Le regard de sa collègue changea de l’audace à la honte et il sentit tout de suite que l’humeur guillerette de la professeure de Sortilèges était sur le point de chuter dans les affres de la tristesse. Alors, pour chasser le désespoir qui commençait sans nul doute à s’emparer du cœur de la jeune femme, Gellert dit :

— Ma chère, ce ne serait pas raisonnable. L’alcool vous joue des tours. Mais cela ne m’empêche pas d’apprécier cette danse avec vous jusqu’au bout.

Le champagne fit certainement accepter plus facilement cette réalité à la professeure qui acquiesça avec un sourire. Pour la réconforter, Gellert continua de danser avec elle sur un nouveau morceau avant de prendre un verre (le dernier) et quelques bouchées supplémentaires tout en discutant de tout et de rien, regardant la salle commencer à se vider. Finalement Vargas prit congé et retourna auprès d’Horace qui tenait la jambe à quelques uns de ses élèves favoris. Gellert, quant à lui, ne put s’empêcher d’essayer l’homme de ses pensées du regard. Et quand il le repéra, il attendit patiemment qu’il fût seul. Un instant de répit pour cet individu jouissant d’une notoriété qui allait certainement les déranger ce soir. Mais plus il le regardait, plus il luttait contre l’envie de se rapprocher de lui. Puis, la brèche arriva. Le professeur de Soins aux Créatures Magiques venaient de s’écarter, laissant à Gellert le champ libre pour quelques instants. Alors il en profita et se rapprocha de son homme, dans son dos. Il sentait déjà ses effluves qui lui faisaient tourner la tête, la caresse de sa barbe sur sa peau, ses mains chaudes sur ses hanches.

— Albus, je sais que la soirée n’est pas tout à fait terminée, mais viens, allons-nous-en, s’il te plaît. Ce n’est qu’une question de minutes avant que Dippet annonce la fin.

Il n’osait pas le toucher. Et même s’il était proche de lui, la distance était suffisamment éloignée pour que la tentation soit moins horrible à supporter. Il se tenait donc droit, raide, un air sérieux sur son visage fiévreux. Il avait l’impression que la salle tournait autour de lui et, même si c’était certainement un peu vrai, il était convaincu que le champagne n’y était pour rien.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 2 Icon_minitimeMer 23 Mar - 13:32



Last Christmas

« Grande Salle »

Décembre 1942

Albus tâchait de ne pas prêter attention au regard hétérochrome qu’il sentait sur lui. A son sourire ravageur dont l’ébriété facilitait les largesses. A la grâce tranquille de ses doigts diaphanes, au creux desquelles reposait avec nonchalance une énième flûte de champagne. A son ennui dissimulé sous l’élégance d’un attention distraite accordée aux collègues de travail qui daignaient discuter avec lui d’égal à égal. A son appétit qui réchauffait le cœur inquiet du patriarche protecteur envers son homme. Coqueluche de ses dames, il les faisaient tournoyer avec grâce, ravi de procurer ce plaisir à ses comparses féminines qui partageaient encore sa solitude forcenée, il y’avait à peine quelques semaines de cela. Toutes avaient leur charme bien particulier, et toutes méritaient une attention à laquelle il tâchait de se plier au mieux. Minerva était une excellente danseuse. Gaïa se laissait guider avec cette légèreté évaporée que tous lui connaissaient. Camila était lascive et frêle comme une poupée, et sa taille esseulée semblait n’avoir été façonnée que pour accueillir la paume d’un homme. Albus s’était incliné, avait effleuré de ses lèvres les doigts blancs qu’il avait conservé au creux de sa main, surmontés par l’alliance en or fin, symbole malheureux de son union raté de laquelle elle paraissait ne pas pouvoir guérir.

Puis il s’était approché de Gellert. Comme d’un aimant, par gourmandise et par instinct primaire, ne serait-ce que pour voir de plus près se mouvoir la grâce nonchalante de ses longues mains, ne serait-ce que pour entendre s’écouler de ses lèvres fines quelques mots exhalés de la voix grave et tendre, qui semblait presque un murmure lorsqu’il s’adressait à lui. Et Gellert ne savait que trop bien à quel point Albus déposait les armes, sous le joug de son arrogance princière qu’il aimait tant. Parce que lorsque la grâce de sa taille frêle s’affala contre un mur, se saisissant d’un plateau de toasts pendant qu’il lui parlait, Albus ne croyait pas une seconde à l’ennui qu’il feignait de simuler. Albus se saisit d’un geste distrait d’un canapé de fromage frais, s’apercevant soudain qu’il avait faim, que la soif insatiable qu’il avait eu de Gellert la lui avait fait oublier. Le Professeur lui rendit son sourire espiègle. Décidément, tous deux semblaient avoir un peu trop bu ;

- Officiellement oui. Mais nous restons ici, nous. Nous n’avons pas de train à prendre.

Gellert ne dissimulait même plus la contemplation dans les tréfonds de laquelle il s’éperdait, et où son sourire s’étiolait. Albus s’y noya lui aussi un moment, la fièvre latente s’exacerbant soudain à la profondeur des yeux qui se repaissaient de lui. Et lorsque son ancien amant le chassa sans autre forme de procès, Albus eut un sourire mélancolique, à la fois amusé, flatté, fiévreux et lui aussi vaguement triste et désespéré à l’idée de voir s’écouler les longues secondes d’une énième avant de pouvoir retrouver les bras de Gellert. Albus lui offrit un sourire tendre et compréhensif, récupérant quelques feuilletés au fromage sur le plateau d’argent ;

- Très bien, je m’en vais. Tâche de te divertir quelque peu en mon absence.

Albus lui décocha un clin d’œil, rendu plus ou moins discret par la légère ébriété qui le rendait plus léger qu’à l’ordinaire. Littéralement chassé par son homme et sa main qui se posa entre ses omoplates, pour l’éloigner de lui, Albus tourna les talons, dans un soupir d’impatience désespérée. Et si retrouver la conversation de Minerva lui fit recouvrer quelque peu le sourire, il ne put que remarquer avec un certain plaisir que Gellert s’était acquitté de son conseil, invitant sa triste et jolie collègue Camila pour une seconde danse, tandis qu’Albus offrait cette fois-ci son bras à l’infirmière de l’école. En glissant doucement sur la piste, il put les voir tournoyer, toujours aussi beaux et bien assortis, avec la fragilité d’apparât de l’une et la grâce nonchalante de l’autre.

Et Albus aurait préféré rêver l’inconvenance du geste que sa trop alcoolisée comparse se permettait soudain à la vue de tous. Une seconde, il se demanda s’il lui fallait intervenir, arracher Gellert au traquenard sous un prétexte quelconque qui ne couvrirait pas sa malheureuse collègue d’humiliation. Mais Gellert était un prince. De cela, il n’avait jamais douté. Mais quand il se saisit du poignet délicat de la trop hardie et trop malheureuse femme, qu’il vit la fragilité du visage soudain décomposé reprendre contenance au fur et à mesure qu’il lui murmurait des mots qu’il n’entendait pas, et qu’il acheva sa danse comme si de rien n’était, Albus eut un immense sourire plein d’admiration, plus fier et plus amoureux que jamais. Lui-même acheva la sienne, puis retourna grignoter quelques tranches de rôti froid et de toasts à la citrouille, discutant paisiblement avec Belladone que les cocktails à la cerise semblaient avoir rendu moins guindé. Il riait et la déférence obséquieuse à l’égard de son ancien mentor semblait s’être étiolée, ce qui ne déplaisait pas à Albus, qui appréciait suffisamment le jeune homme pour lui permettre de s’adresser à lui avec plus de légèreté. Ce fut ce dernier qui prit congé, ayant remarqué Lavande, la plus triste des élèves, seule, se morfondant à un angle de mur, un verre à la main. Albus avait déjà remarqué cette préférence du Professeur Raven pour la sombre étudiante, et y jetait un œil attentif et discret, la mettant sur le compte de son trop bon cœur.

Il profita d’être seul pour avaler distraitement une ou deux tranches de saumon, ne touchant pas aux gâteaux, sachant la pâtisserie spéciale qui attendait sagement les deux amants, trônant sur son bureau. Il le sentit arriver. Malgré la légèreté de son pas, malgré le bruit ambiant qui tendait à se calmer à mesure que les élèves s’éparpillaient dans leurs dortoirs respectifs, ces effluves de cèdre, ce souffle tiède qu’il sentait sur nuque, ce bruissement de cape à chacun de ses pas d’une grâce princière. Albus retint son souffle sous le ton presque implorant de son homme, rendu fiévreux par la supplication qu’il partageait et mourrait d’envie de lui accorder depuis le début de la soirée. Sans rien dire, il embrassa la salle du regard. Des élèves il ne restait que quelques irréductibles, des couples qui profitaient jusqu’à la dernière minute, deux ou trois couche-tard qui attendaient le gong officiel avant de rejoindre leur lit. Sans se retourner, sans même acquiescer, Albus souffla dans un murmure ;

- Un tout petit instant et je suis à toi…

Albus pivota, à la recherche de sa cavalière et adjointe officieuse d’un poste de Directeur dont il ne possédait pas le titre encore. Il la trouva auprès de Belladone non sans un certain étonnement, Minerva n’étant guère proche de lui. Sa nomination à un poste aussi prestigieux que la Défense Contre les Forces du Mal faisait partie de ces choses qu’elle ne comprenait pas chez Dumbledore ;

- Ma chère Minerva, me permettez-vous de vous abandonner quelque peu avant la fin ? J’ai encore plusieurs choses à mettre au point avec le Professeur Grindelwald concernant son séjour ici en période de vacances scolaires. Cela vous ennuierait de vous acquitter des dernières tâches restantes ? Mon petit Belladone, accepterez-vous de prêter main forte à votre collègue ?

La question était rhétorique. Minerva était un bourreau de travail qui ne lui avait jamais refusé le moindre coup de main. De plus, lesdites tâches restantes consistaient surtout à renvoyer les élèves récalcitrants à leur dortoir, tâche à laquelle Minerva était peut-être la Professeure la plus appropriée. Elle acquiesça d’un ton ferme, non sans un bref regard noir à Grindelwald auquel le déjà très occupé Professeur Dumbledore consacrait autant de temps et d’énergie. Belladone, toujours de bonne volonté et désireux de rendre service, avait accepté avec un plaisir manifeste, tandis Gellert et Albus se mettaient en marche, -pas avant que ce dernier n’ait souhaité la bonne nuit à ses collègues et à son Directeur-, talonnés par les Aurors maussades qui semblaient ne plus désirer que leur propre lit. Aussi, sur le seuil de son bureau, il s’empara de leur mine défaite au vol pour s’en débarasser ;

- Messieurs, je pense pouvoir me passer de vos services. Notre entrevue risque de s’éterniser et vous m’avez l’air épuisé. Je raccompagnerai moi-même le Professeur Grindewald à sa chambre. Je vous souhaite la bonne nuit.

Avec un large sourire, Albus donna congé aux Aurors qui ne se firent guère prier, tandis que d’un geste élégant il ouvrait la porte de son bureau, enjoignant Gellert à y pénétrer le premier. La porte se referma avec une lenteur extrême sur les deux anciens amants quand Albus, tout contre la porte, se saisit de la main diaphane pour attirer la taille grâcile contre lui, son autre main se saisissant de cette hanche mince vers laquelle il semblait toujours si irrésistiblement attiré, poussant un long soupir ravi ;

- Enfin à ma merci Grindelwald…Je ne crois pas avoir jamais attendu si ardemment quelque chose…

Albus lui décocha un sourire espiègle, le regard brûlant. La taille grâcile sous ses doigts le rappelait à sa fièvre de tout à l’heure. Doucement, Gellert devant mourir de chaud sous cette cape fourrait qui lui dissimulait sa haute stature grâcieuse, Albus délaça le cordon qui lui ceignait le cou, la lui ôta des épaules, la laissant glisser sur le sol sans autre forme de procès. Le rapprochant un peu plus de lui, d’une main impérieuse et empressée, ses lèvres s’approchèrent de son oreille jusqu’à l’effleurer ;

- Ne t’avais-je pas dit que tu paierais ta provocation de tout à l’heure ?

Doucement, son souffle descendit de son oreille jusqu’à son cou ceint de l’uniforme noir d’encre de Durmstrang, sa main quittant les doigts blancs pour en délacer un bouton, libérant sa gorge. Une seconde, il se contenta de laisser son souffle se confronter à la peau d’une blancheur délicate et d’une pureté de soie. Une autre seconde, sa barbe en effleurait la douceur soyeuse. Enfin, ses lèvres s’y posèrent une ultime seconde, aussi légère qu’une brise d’été, les embruns de cèdre et de cime des Alpes enivrant Albus avec tellement plus de passion et de violence que le champagne de tout à l’heure. Ses restaient d’une tendresse lente et mesurée, destinée à exaspérer Gellert, mais son bras se rappelait à la fougue de son propre désir, amenant avec fermeté la taille trop fine à se presser contre la sienne.

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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 2 Icon_minitimeMer 23 Mar - 16:28



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« I GAVE YOU MY HEART »

Grande Salle, Décembre 1942.

La lucidité semblait avoir quitté Gellert. Lui qui s’était approché sans discrétion d’Albus, simple esclave de son désir brûlant pour son homme et de l’alcool, il avait laissé derrière lui le buffet, le champagne et tout le reste de Poudlard qui n’était pas encore parti. Ses efforts pour essayer de tenir jusqu’à la fin officielle du bal avaient été vains. Voilà un nouvel échec à ajouter à son palmarès. Mais en réalité, il s’en moquait. Il s’en moquait de perdre contre lui-même car cette défaite aurait dû arriver il y avait quarante ans de cela. Cette défaite contre sa propre et stupide morale, cette défaite contre son orgueil. Mais à cette soirée-là, à l’aube de cette nouvelle décennie, il préférait voir cela comme une victoire. Une victoire d’avoir finalement accepté tout ce qu’il ressentait pour cette personne. Une victoire que celui l’ait accepté entre ses bras malgré le sang qui lui avait éclaboussé les mains. Peut-être Albus se réveillerait-il un jour et constaterait qu’un monstre Grindelwald n’était pas dans sa nature mais pour l’instant, le repenti était bien décidé à profiter de ce temps de bonheur que lui accordait généreusement le seul homme de sa vie. Alors le voici, derrière lui.

Albus n’avait même pas daigné le regarder mais cela ne dérangea pas Gellert. Au contraire, même. Il n’était pas sûr de répondre de ses actes si un regard un peu trop appuyé de son homme se posait sur lui. Alors il attendit patiemment, essayant de reprendre contenance, le menton relevé malgré son souffle court et ses joues brûlantes d’envie et d’alcool. Il regarda alors à nouveau Albus s’éloigner de lui, pour la troisième fois de la soirée. Il se mordilla la lèvre d’impatience, l’épiant en train de prendre congé (du moins c’était ce qu’il espérait) auprès de ses collègues. Quand les regards de ces derniers se posèrent sur lui avec curiosité (ou non comme celui de Minerva), Gellert se contenta d’un geste de la tête courtois. Non il ne voulait pas bouger. Ses pieds étaient comme ancrés dans la pierre de la Grande Salle en attendant le retour de l’être aimé. Peu de choix s’offraient à lui pour le reste de la soirée de toute façon : soit il succombait à son désir dévorant pour Albus, soit il allait se dégriser tout de suite dans le Lac Noir dont les températures devaient être plus que fraîches. Il se pourrait même que la surface ait déjà commencé à geler.

Tandis qu’il était concentré à essayer d’imaginer la morsure du froid sur sa peau pour se calmer, Albus était revenu auprès de lui et, inconsciemment, il lui emboîta le pas. Jamais le château ne lui avait paru si grand. Jamais les escaliers ne lui avaient paru si hauts. La présence des Aurors derrière lui lui pesaient sur les épaules et le rendaient plus nerveux qu’il ne l’était encore. Il espérait seulement ne pas croiser la route de Peeves ou d’un fantôme bavard. Mais non. Hormis deux trois groupes d’élèves fatigués qui regagnaient leurs salles communes, les couloirs étaient déserts. Ils finirent alors par arriver devant la porte en bois sculptée du bureau d’Albus. Docilement, Gellert s’arrêta devant et attendit que le chef des lieux lui ouvre la porte. Il aurait été malvenu que le mage noir s’octroie le droit d’ouvrir la porte d’un bureau qui n’était pas le sien, surtout sans urgence. Mais l’éminent professeur de Métamorphoses en profita pour congédier les Aurors exténués qui s’exécutèrent sans demander leur reste. Gellert commença à connaître ces envoyés du Ministère chargés de sa surveillance et il devait se réjouir de ne pas être tombé sur les éléments les plus zélés. Puis il s’engouffra dans l’ouverture la porte.

Après qu’elle soit fermée, le silence. Le silence assourdissant et vertigineux. Pourtant, il était entrecoupé des petits bruits des divers instruments qu’Albus aimait bien récupéré. Tout le bureau semblait imprégné de son odeur. Plus que d’habitude. Gellert resta là, immobile, regardant son homme qu’il n’avait désormais rien que pour lui. C’était trop beau pour être vrai. Il avait dû boire une coupe de champagne en trop et s’était endormi misérablement dans un coin pour se plonger dans ce rêve plus que splendide. Il regarda son ancien amant pendant des longues secondes, incapable de faire le premier pas, comme paralysé par ce désir omniprésent et envahissant qui lui avait drainé toute sa lucidité durant toute la soirée. Puis son magnifique Albus se saisit de sa main froide pour l’attirer contre lui avant de s’emparer de sa taille. Gellert était devenu muet et il n’avait plus l’ombre d’un sourire, en proie à une forte fièvre qui rendait son souffle brûlant et ses yeux presque clos tandis qu’ils se plongeaient dans l’azur de ceux d’Albus. Cette main sur sa hanche le dégrisa autant qu’elle l’enivra. Leurs lèvres étaient proches, ne criant qu’à se joindre, mais, maintenant qu’ils le pouvaient, ils n’en firent rien.

— Peut-être est-ce toi qui es à ma merci, Dumbledore…

Mais il ne put répondre autre chose qu’il sentait les doigts d’Albus si près de son cou. Le regardant droit dans les yeux, ses propres mains sur les hanches du professeur, ses épaules furent délestées du poids de sa cape qui tomba à ses pieds. Il le laissa faire, recouvrant un sourire fiévreux tandis qu’il frôlait sa barbe de ses lèvres. Puis son homme, toujours dans une lenteur qui le rendait tout bonnement fou, le pressa un peu plus contre lui avant de lui susurrer à l’oreille qu’il paierait son insolence précédente. Son sourire se fit plus large. Son souffle plus brûlant encore. Ainsi contre Albus, il avait l’impression d’étouffer, de manquer d’air. Comme si sa peau n’était plus que la seule réserver d’oxygène dans la pièce.

— Si tes mains sur moi sont ma punition alors cela vaut toutes les provocations du monde.

Puis Albus commença à défaire son col, toujours avec une lenteur aussi agréable qu’angoissante. Mais Gellert le laissa faire, comme éteint pour la caresse de mains de son homme qui frôlait sa peau. Sentant sa gorge mise à nue, le repenti releva légèrement et inconsciemment la tête, offrant ainsi son cou à celui qui l’avait rendu si docile. Sentir le souffle brûlant d’Albus contre lui lui fit fermer les yeux. Sentir la caresse de sa barbe, en revanche l’électrisa, l’obligeant à raffermir instinctivement sa prise sur ses hanches qu’il colla aux siennes dans un long soupir.

— Oh Albus…

Finalement, il céda à l’appel de ses lèvres depuis trop longtemps séparées de celles de son âme sœur. Alors doucement, il prit la joue d’Albus dans sa paume et l’embrassa dans un mélange de tendresse et de fougue, de langueur et de fièvre. Sa main glissa vers l’épaule d’Albus et fit glisser sur ses bras sa magnifique robe pourpre qui vient rejoindre sa propre cape écarlate au sol. Puis, sans interrompre ce baiser appuyé, il s’occupa de son nœud papillon qu’il défait avec une agilité fragile. Puis, le souffle court et brûlant, il cessa son baiser, baissa les yeux vers le torse d’Albus pour mieux voir ce qu’il faisait, sentant ses doigts trembler d’impatience. Il lui retira toutes les couches supérieures de sa tenue de soirée pour ne le laissait que dans sa chemise fine et élégante, qui mettait sa carrure d’homme en valeur. Gellert continua de le regarder, ce torse qui l’appelait mais qui se soustrayait toujours pudiquement à sa vue. Bien entendu, ils avaient énormément changé en quarante ans, Albus plus que lui certainement. Mais l’ancien mage noir n’avait aucun doute là-dessus : son désir pour cet homme ne s’était jamais tari. Avec un sourire, il le contempla quelques instants, passa une main sur le devant de son corps, froissant légèrement le tissu aussi blanche que sa peau.

— Tu sais quoi, Dumbledore…? J’ai tellement envie de toi que je suis effectivement à ta merci…

Avec un sourire, il s’empara des hanches d’Albus pour le coller contre la porte avec fièvre, l’embrassa à nouveau, animé d’une folie qu’il ne se connaissait plus. Il se moqua du bruit du léger choc entre le dos de son homme contre le bois de l’entrée de son bureau. Il se moqua également du fait que les Aurors auraient pu être derrière et les entendre. Il n’y avait plus rien autour d’eux. Seul Albus existait désormais. Avec une délicatesse qu’il arrivait encore à trouver malgré le brasier en lui, il passa une main pernicieuse sous un pan de la chemise de son homme pour venir doucement passer ses doigts pâles sur ses hanches puis le creux de son dos, sans interférence.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 2 Icon_minitimeJeu 24 Mar - 10:58



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« Grande Salle »

Décembre 1942

Enfin. C’est en s’enivrant des embruns de cèdre de sa gorge, c’est en goûtant à la fraîcheur de soie de sa peau diaphane qu’Albus comprit à quel point il avait crevé de lui, ce soir. Il était là, offert à ses yeux brûlants de fièvre, à ses doigts enhardis par l’alcool et le désir fou qu’il avait de lui ; et Albus s’en emparait sans cérémonie, trop emporté par la fougue qui lui dévorait les entrailles, trop alangui par ce parfum qui l’étourdissait, trop étourdi par l’espièglerie fiévreuse de ce regard qui l’avait toujours fait vaciller. Toujours le même, malgré les quatre décennies, malgré la maturité, la sagesse et les traumatismes ; Gellert n’avait rien perdu de son nature profonde, écorchée à la laideur de ses crimes, mais pourtant enfoui sous la glace impassible que ne perçaient que ceux qui voulaient bien voir. Et si la réplique n’était pas vraiment convaincue, si elle s’était exhalée dans un souffle qui se mourrait, la provocation toujours, s’immisçait et prenait le dessus, dans la nature instinctive du garçon rebelle dont le jeune Albus était tombé éperdument amoureux ;

- Sans aucun doute…

A quoi bon nier ? Rien n’avait changé. Pour un sourire du grand Gellert Grindelwald, le sage Dumbledore aurait été prêt à n’importe quoi. Là, consumé de désir, les contours du bureau devenaient flous et incertains, les derniers feux de la soirée oubliés au silence intimiste de leur union, troublée par la langueur de leurs souffles à l’agonie et du bruissement de la cape cramoisie, lorsqu’elle glissa sur l’asphalte. Albus répondit par un léger rire à l’énième provocation de son homme, le sentant mal assuré, au bord du précipice tandis que ses doigts tièdes dénouaient, fébriles, un des boutons qui emprisonnait son cou. Et la peau de laquelle se dégageaient ces embruns de cèdre et de cimes alpines était si délicate que la caresse de la barbe de cuivre frôlait l’hérésie, et pourtant ; quand les lèvres d’Albus s’y déposèrent dans un baiser léger, presque survolé, il la sentait frémir sous ses doigts, la fierté imperturbable de son homme qui vacillait sous son souffle brûlant. Et lui aussi perdit le peu d’esprit qui lui restait en entendant son nom ainsi imploré, supplication lascive qui le fit s’égarer tout à fait dans la folie qu’il avait de lui.

C’est à peine si le formidable duelliste avait eu le temps de voir les doigts blancs glisser sur sa paume, s’abandonnant aux bras et au désir de son homme, écrasant ses lèvres contre celles impérieuses de Gellert qui les lui dévorait dans un élan de fougue assoiffée, désespéré, auquel Albus se noyait lui aussi, la prise s’affermissant sur la taille frêle tandis que lui frémissait de sentir la fraîcheur des doigts le débarrasser de sa robe de soie prune. Une fois dénoué, le veston glissa de ses épaules, tandis que ses lèvres s’enhardissaient à mesure que les doigts s’évertuaient à délacer le nœud papillon qui lui ceignait le cou.

Le baiser cessa, laissant les deux anciens amants pantelants, s’étioler à la contemplation assoiffée de l’autre, Albus rosissant sous le regard brûlant et insistant du seul homme qu’il ait jamais aimé. Sans doute n’avait-il jamais trouvé Gellert aussi beau qu’à cet instant, avec ses allures de prince nonchalant, sa haute stature cintrée dans l’uniforme noir qui rehaussait sa blondeur polaire et la blancheur diaphane de sa peau. Jamais il n’avait eu tant envie de lui qu’à cet instant, à présent que l’hétérochromie d’un regard abîmé au fil des épreuves et des crimes étincelait, farouche, du désir recouvré pour l’homme dont il avait juré la perte. Là, toujours droit et fier malgré sa volonté vacillante, le gorge découverte, offerte à celui qu’il s’était persuadé de considérer comme un ennemi juré, la beauté lunaire de Gellert était saisissante, presque irréelle. Il semblait baigner d’une aura qui avait fait chavirer les foules, l’Europe, le monde sorcier, et qui laissait alangui et abandonné le plus grand mage de son temps. Et lorsque l’aveu de son désir pour lui fut exhalé dans un souffle auquel il ne parvenait plus à insuffler cette espièglerie moqueuse qu’il avait d’ordinaire pour le monde et les gens, cette fois Albus rougit franchement, ses joues s’empourprant sous sa barbe de cuivre, lui laissant passer la main sur sa chemise dans un frémissement alangui ;

- Gellert…Sais-tu seulement à quel point j’ai envie de toi, moi aussi…

Et là, il le retrouvait. Le Gellert fougueux, sans règles ni interdits, électron libre, impétueux, que le sage garçon avait tant aimé. En se retrouvant ainsi collé à la porte de son bureau, le grand Albus Dumbledore se surprit à se retrouver aussi asservi au nom moins grand Gellert Grindelwald qu’à l’aube de ses dix-huit ans, étouffant les lèvres qui s’étaient de nouveau emparées des siennes le gémissement surpris et fiévreux de se retrouver ainsi à la merci des bras de son homme. Et l’heure n’était plus aux démonstrations timides. Leur baiser voulait tout dire, s’avouaient l’un à l’autre que l’accomplissement de leur union qui avait résisté au temps et aux drames n’était plus qu’une question de secondes. A la main qui glissa sur hanches, puis au creux de ses reins, Albus répondit par une paume qui se décrocha pour affermir sa prise sur la nuque froide, au creux de laquelle folâtraient quelques mèches de cette sublime chevelure de soie lunaire, approfondissant le baiser d’un geste impérieux qui n’admettait plus ni raison ni retenue.

L’autre main restée sur sa hanche glissa vers le col trop légèrement défait, dénoua quelques boutons encore, laissant apparaître la naissance du poitrail imberbe, d’une blancheur diaphane, sur lequel ses doigts glissèrent avec fièvre, se retenant d’arracher trop vite l’uniforme de jais qui lui seyait beaucoup trop bien. De nouveau, la paume, attirée comme par un aimant, revint retrouver la hanche fine, glissa au creux des reins pour coller sa taille à la sienne, et confronter la manifestation de leur désir collé l’un à l’autre, ses doigts s’attardant sur la ceinture de cuir, qu’il tâchait de décrocher d’un geste fébrile. Et lorsque les doigts rendus malhabiles par le désir eurent enfin raison de la lanière de cuir qui retomba négligemment sur l’asphalte, Albus s’arracha au baiser, plantant l’azur assombri de son regard dans l’hétérochromie de celui de son homme ;

- Mon amour…Viens…

Avec une force insoupçonnée pour un homme si serein et tranquille d’ordinaire, Albus s’arracha à l’étreinte de leurs hanches consumées par la folie, il s’empara du poignet diaphane de son homme et l’entraîna, regrettant soudain de ne pouvoir transplaner dans l’enceinte de Poudlard. La porte de sa chambre s’ouvrit à la volée, Albus y poussant son homme sans plus de cérémonie. L’heure n’était plus aux galanteries et à la tendresse. Sans plus se priver une seconde de plus de la fraicheur grâcile de Gellert, sa main vint glisser sur la joue de soie, pour mieux récupérer ses lèvres lâchées à peine quelques secondes plus tôt, collant de nouveau son désir au sien, par cette main qui avait récupéré sa taille, et qui s’appliquait à dénouer le reste des boutons de la chemise d’encre de Gellert.

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