Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 4



 
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Last Christmas [Bal De Noël] - Albus

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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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Âge : 59 ans
Sang : Sang-Mêlé
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Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 4 Icon_minitimeVen 1 Avr - 16:08



Last Christmas

« I GAVE YOU MY HEART »

Grande Salle, Décembre 1942.

Revoir ses parents avec la main de son homme dans la sienne paraissait irréaliste. Et quelque part, cela l’était. Ils n’avaient là devant eux que des fantômes, que des êtres disparus depuis longtemps dont il ne restait plus que la mémoire de leur monstruosité de fils. Gellert, en les voyant tous les deux, se demanda alors ce qu’ils auraient pensé d’Albus, toujours près de lui et qui semblait fasciné par ce qu’il voyait de ses yeux déjà humides. Le repenti resta silencieux pourtant, ne voulant pas relever l’émotion de son amant qu’il connaissait vive et expressive. Il se doutait qu’avec l’enfance qu’il avait eu, l’éminent professeur ne se montrerait pas indifférent. Et plus particulièrement par le fait qu’ils auraient pu se rencontrer dès l’âge de leur plus jeune âge. Il le vit se perdre dans son imagination, ce qu’il serait advenu d’eux, Albus le brillant petit Gryffondor qui faisait ami-ami avec cet étrange Serdaigle venu des Alpes et des Highlands écossais. Gellert aurait donné beaucoup pour étudier à Poudlard. Il savait, au fond de lui, que cela aurait changé drastiquement pas mal de choses. Mais il n’y avait plus rien à faire désormais et le passé avait indélébilement entaché ses mains du sang de sa colère.

Il n’avait pas montré la mort de ses parents à Belladone. Mais il sentait sa gorge trop serrée pour pouvoir expliquer ce qu’il s’était passé. Il savait également que l’élan de courage qu’il avait eu pour tout dévoiler à son homme était fugace et qu’il avait eu raison d’en profiter. Ainsi, aucune mésentente, aucune tentation d’user des mots pour cacher une vérité peut-être encore trop douloureuse. Il regarda donc son père, puis sa mère à l’agonie, se regardant lui-même, trouvant son regard tristement bien dur pour son âge. Cet enfant, il ne le reconnaissait pas. Il refusait croire que ce visage juvénile ait pu faire souffrir bien des foyers dans le seul but de vouloir améliorer les choses. Avec du recul, il se rendait compte que tout ce qu’il avait entrepris, toute cette haine qui germait dans le cœur de l’enfant avait été stupide. Et c’était devant l’aveu de son échec, le constat que cette flamme qui naissait au fond de ce regard singulier et juvénile ne serait que souffrance vaine, que le moral de Grindelwald commença à s’ébranler. Ces moments, il les avait vécu en boucle à Azkaban. Comme un disque rayé, dans le froid glacial de la prison qui lui engourdissait les extrémités, les pleurs, les cris, les insultes ressurgissaient comme une litanie sans fin. La voix d’Albus et le calme de la salle le ramenèrent cependant à lui.

— Je suis sûr que tu aurais tenu tes responsabilités à merveille, Albus. Et puis, si ça se trouve, je ne t’aurai même pas intéressé.

Il eut un sourire doux, même s’il sentait qu’il avait de plus en plus de mal à cacher sa nostalgie de cette existence manquée. Il aurait voulu avoir toujours ses parents. Rentrer en Autriche pour Noël, passer ses week-ends dans l’herbe du parc de Poudlard, aidant Albus à réviser ses BUSE puis ses ASPIC. Il aurait passé ses deux dernières années sans lui, certainement ses plus longues mais auraient pu se retrouver lors des sorties à Pré-Au-Lard. Peut-être que ses parents auraient accepté de l’inviter pour Noël, à Nurmengard. Qu’aurait-il fait ensuite ? Sans désir de vengeance, sans rancœur ? Quelle route auraient-ils emprunté, eux, brillants sorciers à l’avenir radieux ? Albus l’aurait-il attendu pour faire son tour du monde avec Elphias Doge ? L’aurait-il aimé comme il l’avait fait ? Dumbledore serait certainement allé au Ministère, en tant que Ministre. Même s’il avait toujours dit que le pouvoir l’avait toujours intéressé et qu’il s’était refusé le plus haut poste politique sorcier par crainte de ce qu’il en ferait, Gellert savait qu’il en était responsable indirectement. Qu’Albus avait assisté à son ascension fulgurante avant de se brûler les ailes dans sa colère vindicative. Mais sans les Reliques, sans la volonté d’aller toujours plus haut, Dumbledore aurait-il eu peur du pouvoir ? Gellert savait en revanche, qu’il l’aurait toujours attendu et que l’amour qu’il lui vouait et qu’il lui aurait voué était intemporel.

Plongé dans ce rêve utopique qui humidifia ses iris, le froid dortoir de Durmstrang se dessina sous yeux. Il se regarda, le visage fermé et le regard ailleurs, essuyer les insultes de son camarade, avant de lui sauter à la gorge et de briser nez, dents et crâne à la seule force de ses poings fous de rage. Il s’attendait à voir le directeur de Durmstrang infliger sa sentence mais le bureau d’Albus se redessina sous ses yeux. Surpris, se réveillant légèrement de cette mélancolie dans laquelle il commençait à s’enliser, il posa son regard sur son homme. Ce dernier lâcha sa main et l’enlaça avant de l’embrasser sur la tempe. Si le geste était simple, il emplit à nouveau le corps du mage noir d’une chaleur apaisante. Il ferma les yeux, serrant Albus contre lui sans rien dire. Oui, même s’il n’en montrait rien, il avait effectivement besoin d’une pause. Puis son homme se détacha de lui, et l’entraîna vers le sofa à quelques pas de là. Gellert ne comprenait pas comme cela avait pu renforcer l’amour que prétendait porter Albus pour lui. Cela dit, c’était avant leur rencontre. Il se doutait que le souvenir de sa lâche fuite vienne éclabousser l’estime que son amant avait de lui. Peu confiant pour la suite des souvenirs, il s’assit alors près de son homme et lui sourit tout de même.

— Albus, tu n’étais pas obligé de te donner tout ce mal… Merci encore...

Tandis que son homme déposait des petits paquets dans ses mains, il vit également arriver une jolie tarte au citron et aux framboises. Un sourire vient illuminer à nouveau son visage, s’occupant d’ouvrir délicatement les petits sachets. Dans le premier, il reconnut les sucreries qui avait beaucoup amusé Albus quarante années auparavant. Un rire franc et sincère s’échappa des lèvres du sorcier germanique, retirant un des bonbons du paquet.

— Comment tu appelles ça, déjà… Des suçacides ? Tu ne m’y reprendras pas, hors de question d’avoir à nouveau un trou dans la langue !

L’œil amusé, il s’affaira à ouvrir le deuxième petit cadeau et vit d’autres friandises, qui avaient l’air tout aussi innocentes que les premières. Il reporta son regard sur Albus, presque méfiant, le sourire toujours joueur et rieur.

— Que font ces bonbons ? Ils te collent la langue sur le palais ?

Il en profita pour poser les petits paquets sur la table basse, souhaitant les manger après ce gâteau auquel il voulait faire honneur.

— Merci, mon amour.

Il lui sourire franchement, le regard tendre avant de récupérer son assiette et, à sa grande exaspération, une tasse de thé. Il la regarda presque dépité. Il n’y avait vraiment aucune heure pour que les Britanniques boivent leur infusion caractéristique. Albus aborda alors le sujet de ses parents et que le sourire de Gellert changea de couleur mais demeura en place. Évidemment qu’il allait lui poser des questions et il était normal de lui répondre.

— Ma mère était aussi froide qu’elle en avait l’air. C’était une Moldue et je crois qu’elle n’a jamais été à l’aise avec mes pouvoirs qui se sont manifestés très vite et très fort. De plus, les enfants du village aimaient me provoquer pour me voir faire « la magie du Diable ». Le curé du village ne plaidait pas en ma faveur non plus. Mon père, en revanche, était sorcier et avait été formé à Durmstrang. L’ironie a voulu qu’à Nurmengard, tout le monde connaissait ses pouvoirs et venait régulièrement le voir pour faire des potions et des charmes en tout genre. Il était un peu une sorte de druide des peuples celtiques si tu veux. Ma mère ne me détestait pas mais elle ne m’aimait pas suffisamment pour ne pas se laisser mourir après le décès de mon père. J’ai ensuite été recueilli par le châtelain de Nurmengard, qui n’avait pas une très grande réputation non plus. Il est décédé également, bien plus tard, cependant.

Il eut alors un léger sourire pour détendre légèrement l’atmosphère.

— Mon père aurait sans nul doute était content pour nous deux. Sauf si je me trompe sur lui, mais ça m’étonnerait. Il t’aurait sûrement trouvé gentil et bien élevé, attentionné et intelligent… Peut-être un poil arrogant et il t’aurait certainement taquiné sur cela. Mais, je suis certain que tu aurais fait partie de la famille.

Gellert n’avait pensé à l’accueil que lui avait réservé Abelforth. Et par le témoignage de ce dernier et de Bathilda sur Kendra, il y avait de fortes chances qu’il n’aurait pas été le bienvenue dans la famille Dumbledore. Mais tout cela n’était que des spéculations. Tous étaient morts désormais. Ils ne restaient plus qu’eux-deux, à contempler les ruines de ce qui aurait pu être.

— Ta tarte est délicieuse, Albus.

Tandis qu’il finissait d’avaler sa bouchée, il lui sourit, dans cette technique si évidente de détourner la conversation d’un sujet trop personnel. Il le regarda un instant, prenant quelques secondes pour l’admirer.

— Et toi, tu es beau.

Albus était la seule personne qu’il lui restait désormais. Sa seule famille. Et il se rendait compte de la chance incroyable qu’il avait de l’avoir toujours à ses côtés malgré tout ce qu’il s’était passé. Avec tendresse, il continua de lui sourire, sans rien ajouter.
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Albus Dumbledore
Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 4 Icon_minitimeMer 6 Avr - 14:24



Last Christmas

« Grande Salle »

Décembre 1942

Albus secoua la tête de cet air de patience érudite qu’il prenait devant un élève à qui il s’apprêtait à apprendre quelque chose. Lorsque ses doigts glissèrent sur sa taille, et que l’azur de ses yeux coula sur le visage diaphane qui ne dissimulait plus sa nostalgie, le sourire s’était fait plus tendre, tâchant d’étioler le chagrin et la colère que lui inspiraient le passé de Gellert dans un souffle narquois et faussement condescendant ;

- Je n’ai jamais rien entendu d’aussi absurde…Je n’aurais eu d’yeux que pour toi.

Comme pour confirmer ses dires, Albus vint appuyer son front contre le sien, avec un soupir de bien-être. En tous temps, en tous lieux, Albus serait tombé sous le regard insolent et sous le sourire espiègle de Gellert Grindelwald. Son insatiable passion pour l’homme de sa vie était une fatalité. Rien n’aurait pu y changer quoi que ce soit. Et à peine s’était-il abreuvé à l’inaltérable source de sa peau trop blanche, que l’écume noirâtre de ses souvenirs revenaient noyer dans l’amertume et l’horreur la douceur tendre de leurs retrouvailles. Durmstrang et ses sévices, son éducation spartiate, ces adolescents mal dégrossis en quête d’une tête de turc, la déconfiture d’avoir voulu la décréter en la personne du jeune homme taciturne et grâcile qui deviendrait le mage le plus craint et respecté de son siècle.

Et Albus qui déchire le mince voile des réminiscences, s’arrache au passé funeste de son homme dont la contemplation terrible d’une colère qu’il ne connaissait que trop réclamait au grand Dumbledore un moment de répit. Il ne fallait guère se fier à la minceur grâcieuse de Gellert. Noueux et mu par des nerfs d’acier et des accès de rage explosive, il pouvait avoir l’avantage sur plus grand ou plus imposant que lui. Albus avait toujours dédaigné le combat Moldu. Pas par mépris envers leur communauté, mais par rejet de la violence plutôt, et par indifférence pour une discipline à laquelle il estimait n’avoir pas besoin, n’étant sur un pied d’égalité avec personne en terme de puissance magique. Jusqu’à Gellert. Si Albus restait peut-être le plus puissant, la différence était sensible, infime, susceptible de basculer au moindre avantage. Un quart de seconde d’inattention, une émotivité extatique sur laquelle la solidité mentale de l’espiègle Autrichien avait une indéniable forme de suprématie ; et Gellert lui avait fait la démonstration de combien il avait fait une erreur, en dédaignant ce genre de combat, Albus ne pouvant rien contre lui, malgré leurs gabarits similaires à l’époque.

Jamais, de toute façon, les mains de Gellert n’avaient servi à lui faire du mal. Il lui en avait fait, certes, plus que n’importe qui, plus qu’il n’aurait jamais souffert peut-être. Mais jamais il n’avait vu ses longues mains blanches, dont il s’était tant extasié de la beauté, s’évertuer à autre chose qu’à se poser sur ses joues et sa taille, dans la caresse légère de leurs doigts grâciles. Et son fier Gellert, docile et tendre ce soir, se laissa étreindre et entraîner sans mot dire sur le sofa, se laissant fourrer les deux petits sachets de tulle dont la blancheur vaporeuse rivalisait avec celle, diaphane, des mains de son homme ;

- Bien sûr que si…Et puis, je ne me suis donné aucun mal, j’adore flâner dans les rues du Londres moldu, et n’être reconnu de personne…

Albus fronça les sourcils d’un air faussement sévère devant l’humilité polie de Gellert. Les cadeaux étaient plus symboliques qu’autre chose. La vulgarité de l’argent n’avait de toutes les façons rien à faire dans la pureté des réminiscences de leur amour naissant. Gellert n’avait pas besoin d’une date particulière pour exprimer ses désirs. S’il avait besoin de quelque chose, il l’aurait. Mais cela, en revanche, il n’était pas certain que l’orgueil indomptable du mage noir repenti s’y laisse aller aussi aisément. Mais en ouvrant le premier sachet, Gellert laissa s’égrener un rire. Un rire franc, clair comme le réveil d’une source au printemps, un rire d’une pureté d’aube, qui semblait n’avoir pas connu les hivers d’Azkaban. Celui d’Albus se mêla au sien, ravi d’avoir touché en plein cœur. Albus se noierait dans l’écume scintillante de ce rire qui n’avait étrangement pas perdu sa candeur d’adolescent, se rendrait sourd de ces éclats de joie autour desquels il aurait voulu bâtir sa vie. Ne se souciant plus de cette extrême politesse qui le roidissait dans des courbettes protocolaires, de cette galanterie flagorneuse qui en faisait la coqueluche des dames, se dépouillant du costume du grand et intouchable Albus Dumbledore en somme, ses doigts s’emparèrent d’un des malicieux bonbons au citron qu’il venait pourtant d’offrir à son homme ;

- Gellert Grindelwald, vous n’êtes qu’un couard !

Albus glissa la friandise chipée sans honte entre ses lèvres taquines, suçotant avec délice le sucre citronné qui la recouvrait. Mais déjà la finesse des doigts s’appliquait à dénouer le ruban de soie du second petit paquet. Un air méfiant, qui ne parvenait pas à étioler le sourire de Gellert, vint froncer ses sourcils et assombrir son visage. Albus éclata de rire à la supposition de son homme, prenant un air un peu trop innocent pour être honnête pour lui répondre ;

- Hormis être exquis et se coller à mes hanches, absolument rien, je te le promets…Ils viennent d’une confiserie Moldue que je connais bien, tu m’en diras des nouvelles…

Albus lui rendit son sourire, amusé par sa mine déconfite à l’idée de devoir s’abreuver encore de la boisson favorite des britanniques. Il l’écouta ensuite religieusement parler de sa mère, non sans une certaine amertume non dissimulée, de l’ignorance des petits Moldus, de leur foi dévastatrice, haineuse d’une magie qu’ils ne comprenaient pas, et qu’ils assimilaient au mal. De son père adoptif, de son décès brutal à lui aussi, de toute cette cascade de malheurs qui avaient conduit à l’homme plein de colère qu’il était devenu. Doucement, Albus déposa sa tasse de thé, après en avoir avalé une gorgée ;

- Je ne connais que trop cette réticence Moldue à notre égard, ma famille l’ayant subie de la manière que tu connais. Mes détracteurs se délectent des déboires de mon passé, aussi ne sont-ils plus un secret pour personne, contrairement aux tiens. Ton père de substitution prouve pourtant, si besoin est, de la bonté de certains d’entre eux à notre égard. Quant à ta mère, tâches de ne pas être trop dur avec elle. Tu sais comme moi que l’on peut mourir d’amour. De plus, même parmi les sorciers, nos pouvoirs inspirent la crainte et la défiance. Je ne trouve pas inconcevable qu’une Moldue ait été intimidée par ta puissance, bien que tu n’y pouvais rien.

Albus l’écouta avec un tendre sourire lui avouer que son père aurait sans doute accepté leur relation. La réflexion sur l’orgueil d’Albus lui étira le sourire, le rendant plus franc, étiolé pourtant par la cruelle réalité, qu’il ne fit pas l’affront de lui dissimuler, la tasse de porcelaine lui réchauffant la paume ;

- Je n’ai pas connu mon père très longtemps, comme tu le sais sans doute aussi. Mais je ne pense pas qu’il aurait accepté. Ma mère non plus. Je crois que tu as eu une idée de ce qu’aurait été le ressenti de ma famille avec la réaction d’Abelforth. Et il aurait sans doute été le moins virulent. Il me paraissait plus jaloux que réellement désapprobateur, et je reste persuadé que la nature profonde de notre relation l’indifférait. C’est parce que tu m’éloignais d’eux qu’il était en colère contre toi.

Puis, la gravité s’évapora. Gellert revint à la légèreté de leur soirée, le complimentait sur la qualité de son gâteau, confectionné avec soin pour la célébration des soixante ans de l’homme de sa vie. Et puis la louange se fit plus intime, et, sous sa barbe, Albus rosit, ne se déparant pas pourtant de son tendr sourire ;

- Non, ça c’est toi…

Albus se saisit de sa main libre, pressant la fraîcheur des doigts contre sa paume, y déposant un baiser rapide, ne les libérant pas pourtant, les gardant farouchement au creux de sa main ;

- Je suis désolé que tu aies eu à perdre ta famille si jeune, et à subir les tourments de Durmstrang par la suite…Je ne prétends pas les remplacer, mais désormais ma famille, c’est toi.

Albus plongea une seconde son regard d’azur dans les tréfonds du sien, avant de lui aussi laisser tomber la gravité de tous ces aveux et de toute l’âcreté de ses souvenirs douloureux, préférant taquiner la politesse Gellert de boudeuse envers cette énième tasse de thé qu’il n’en pouvait plus d’avaler par convenance ;

- Bois ton thé, il va être froid…

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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 4 Icon_minitimeMer 6 Avr - 16:28



Last Christmas

« I GAVE YOU MY HEART »

Grande Salle, Décembre 1942.

À cet instant, tout était bien. La chaleur d’Albus, la douceur de ses mains et de son regard sur lui, son sourire… Gellert savait qu’était là sa place et qu’il ne l’aurait changé pour rien au monde. Non, le cœur de sa vie, sa raison de vivre, c’était bien cet homme qui lui avait fait tout ressentir et qui l’avait tant vibrer. Son calme olympien et la bienveillance de ses yeux étaient devenus son port d’attache, son ancre dans la mer déchaînée de sa propre colère. Alors il se noyait dans la beauté de ce visage qui ne semblait appartenir qu’à lui, contemplant yeux, sourire et barbe, ne souhaitant qu’une chose, sentir à nouveau ses lèvres contre les siennes. Lui qui avait tant besoin d’action, de bouger, qui avait du mal à rester en place, Albus avait ce pouvoir de changer la nature même de son être. Pour lui, Gellert serait resté immobile comme une statue aussi longtemps qu’il le souhaitait tant qu’il avait le droit de sentir la chaleur de ses yeux azurés sur lui. Mais là, être ainsi séparé de lui sur le divan, était à nouveau une épreuve à surmonter, ne souhaitant que se lover contre lui jusqu’à la fin des temps.

— J’aurai adoré me promener avec toi dans Londres une nouvelle fois.

Un léger sourire était apparu sur ses lèvres tandis qu’il entreprit d’ouvrir le petit sachet. Il l’avait bien fait une fois, il y avait de cela quarante ans, sous le soleil aride de juillet, afin de faire quelques emplettes. Gellert se souvint d’avoir acheté un ruban bleu pour les cheveux blonds d’Ariana. Cette époque où il était encore insouciant et naïf. Le Chemin de Traverse avait dû changé. Londres également. Après tout, le monde Moldu avait grandement évolué également et, après 15 ans d’Azkaban, Gellert n’était pas sûr d’avoir suivi toutes les avancées technologiques dans ce monde parallèle au leur. Mais ce n’était pas la priorité. Il revoyait les maisons tordues de la plus grande rue marchante sorcière de Grande-Bretagne et se voyait tenir la main à Albus au milieu des regards agréablement indifférents. Néanmoins, il savait que cette pensée resterait utopiste, ne pouvant quitter Poudlard. Ces crimes étaient trop grands et le risque trop dangereux pour être encouru. Grindelwald en semi-liberté à Londres était la pire des idées. Et il savait que son homme ne ferait pas courir de tels dangers à la population sorcière. Pourtant, Gellert ne pouvait plus honnête dans sa rédemption mais ses péchés étaient bien trop impardonnables.

À sa gentille taquinerie, Gellert eut un léger sourire et le regarda glisser le bonbon au citron entre ses lèvres. Il aurait voulu l’accuser de vol mais voir son air ravi l’empêcha de faire le rabat-joie, même pour plaisanter. Il avait si heureux avec sa sucrerie dans la bouche que Gellert ne put que le regarder d’un air amusé. Puis, il vint à répondre à son interrogation et ses suspicions concernant l’autre paquet. Selon lui, ce n’était que des chocolats moldus, tout ce qu’il y avait de plus inoffensifs. Toujours suspicieux mais appâté, il regarda l’intérieur du petit paquet et se laissa finalement tenter. Albus avait raison, la sucrerie était délicieuse. De plus, la framboise avait toujours été un de ses péchés mignons, une de ses faiblesses et son amant le savait parfaitement. Gellert Grindelwald était facilement corruptible lorsqu’il s’agissait de ces baies roses. Si cela se trouve, il aurait possible de négocier avec lui, trente ans plus tôt, si les fruits rouges étaient rentrés dans le marché. Cela paraissait parfaitement risible mais pas non plus impossible. À l’instar de Dumbledore, Grindelwald était, malgré ses airs froids et intransigeants, capable de faire preuve de facéties et d’excentricités. Il sourit alors.

— Tes hanches sont très bien comme elles sont. Mais ces chocolats sont effectivement excellents.

Par gourmandise pure, il en prit un deuxième puis un troisième, écoutant Albus réagir à cette tirade qu’il avait faite sur sa génitrice. Et encore une fois, il avait raison. Relevant le regard vers lui, le visage vierge de tout sourire, le regard grave et sérieux, il ne pouvait que se rendre compte qu’Albus disait la vérité et lui faisait voir les choses d’une différente façon. Oui, leurs puissances à tous les deux faisaient trembler le monde sorcier, indépendamment du tempérament de feu du Germanique. Dumbledore, pourtant calme, sage et bienveillant, semblait même être une menace pour certains sorciers jaloux au Ministère. Oui, il savait également qu’un amour intense et passionné pouvait être mortel. Que deviendrait-il si Albus venait à mourir brusquement ? La vision de la tour d’astronomie, de l’éclair vert, revint dans sa mémoire et il baissa les yeux, arrachant à son regard à celui encore plein de vie de son homme. Quand il lui parla de ses parents et du fait qu’ils n’auraient jamais accepté que leur fils aîné fréquente un garçon, la mâchoire de Gellert se serra, affecté par cette non-tolérance de la part des proches. Presque agacé, l’ancien mage noir ne put s’empêcher de laisser passer un petit soupir sifflé de mécontentement et de désaccord quand Albus vint à parler de son frère.

Mais il ne préféra pas parler d’Abelforth Dumbledore, seul nuage lors de son séjour à Godric’s Hollow avant la tempête qui en a résulté. Albus semblait avoir perçu sans rancœur et se saisit de ses doigts avant d’y déposer un doux baiser. Gellert le regarda sans rien dire, le laissant parler et avouer qu’il était désormais sa famille. Le repenti se sentit touché par cette affirmation qu’il ne croyait qu’à moitié. Après tout, il avait toujours un frère, quelque part, dans la nature. Un frère de sang, dont il portait le même nom de famille, le même destin familial tragique. Et malgré l’honneur que lui faisait Albus de lui dire une telle chose, Gellert n’y croyait pas. Il sourit cependant, ne retirant pas sa main de celle d’Albus et baissa les yeux. Son homme l’invita à boire de ce thé dont il ne voulait pas. Pendant quelques secondes, il regarda la vapeur s’échapper lentement de la tasse, ne sachant quoi répondre. Il réfléchit alors à la réciprocité de ce que lui avait dit Albus et se rendit compte qu’il partageait également cet état d’esprit. Mais leur chemin était différent, leur passé commun houleux. Cela manquait de bon sens et de logique, ce qui était assez étonnant de la part de deux esprits comme les leurs.

— Albus… Tu as toujours ton frère. C’est lui ta famille. Moi, en revanche… Tu es effectivement la seule personne qu’il me reste… si tu veux bien de moi.

Il désigna la Pensine d’un coup de menton dans le vide. Après tout, après ce qu’il comptait lui montrer, peut-être qu’Albus allait déchanter. Savoir les choses qu’a commises Grindelwald et les voir pouvait radicalement changer une mentalité et Gellert craignait que son homme soit actuellement dans une sorte de déni. Il finit sa tasse de thé (en essayant de dissimuler une grimace) et se leva.

— Viens, mon amour, tu n’as pas fini le souvenir à Durmstrang en plus.

Hormis celui-ci, les deux prochains souvenirs s’annonceraient rudes, Gellert s’y préparant à l’avance. Il ne les avait pas montrés à Belladone, peut-être parce que cela montrait une partie trop vulnérable et personnelle de lui. Mais il n’avait pas hâte de revoir l’intérieur de la maison de Bathilda lors de cet fin d’été 1899. Il n’avait pas non plus envie de revoir Nurmengard quelques semaines après seulement. Mais il avait décidé d’être honnête avec Albus. Peut-être que celui-ci aura un avis bien différent de l’homme qu’il a libéré à un sort mille fois mérité. Il reposa sa tasse sur la petite table basse, lui tendit une main pour l’inviter à se lever et à retourner dans la Pensine. Peut-être qu’Albus n’avait plus envie d’y aller mais il lui faisait confiance pour exprimer son envie. Le visage plus sérieux que précédemment, Gellert regarda son homme dans les yeux, sans rien ajouter, sa main libre tendue vers la Pensine en guise d’invitation, l’autre serrant ses doigts dans les siens.
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 4 Icon_minitimeVen 8 Avr - 15:49



Last Christmas

« Grande Salle »

Décembre 1942
L'aveu résonna avec l'écho d'une tendre mélancolie. Ô combien Albus aurait donné pour parcourir de nouveau les rues de Londres avec Gellert, leurs pas battant la cadence d'insouciance et de jeunesse que leurs cœurs encore légers étrennaient sur les pavés du chemin de traverse chauffés par le soleil d'été que l'Autrichien avait si mal supporté. Comme pouvaient paraître précieux, lointains et inaccessibles, après les épreuves, les erreurs et le fil des ans, le simplissime plaisir d'une glace dévorée le regard noyé dans celui de l'autre, le souvenir des boucles de Lune qui se collent au front moite de son déjà trop fier amant qui feignant superbement bien l'indifférence à une chaleur qu'il avait exécrée ! Contempler l'air de rien le regard hétérochrome qui se forçait à l'impassibilité, y voir chanceler pourtant la flamme d'enthousiasme à chaque vitrine colorée, à chaque recoin de ce chemin débordant de magie et de fantaisie qu'Albus lui faisait découvrir avec un plaisir qu'il ne dissimulait pas ;

- Peut-être un jour, bien que je ne puisse rien te promettre, mon amour...

L'aveu de son impuissance avait pris une teinte de mélancolie, qui se répercuta contre la tiédeur de boudoir de la pièce. Non, malheureusement, il ne pouvait pas promettre à Gellert qu'il verrait un jour autre chose que l'époustouflante beauté de Poudlard, dans l'écrin de laquelle il avait pris la responsabilité de l'engeôler. Ne l'avait-il pas tout simplement changé de prison ? Barreaux de fer contre une cage dorée, mais la même liberté sacrifiée, hérésie de se trouver complice de l'immolation de la nature profonde de son homme, de celle dont il était tombé fou amoureux. Gellert avait toujours été un esprit indomptable, dont les pas se mouvaient au gré du vent, de ses aspirations et de son cœur féroce et assoiffé de justice. Albus n'avait que trop conscience que l'âme de son homme s'étiolait aux barreaux de la cage qu'il lui imposait et qu'il tâchait de ne pas voir. Mais cette fois-ci, les libertés et les pouvoirs du grand Albus Dumbledore s'arrêtaient là. Il avait pu arracher Gellert aux implacables griffes des Détraqueurs. Il avait pu le sauver d'une mort atroce, certaine et imminente. Mais il ne pouvait plus le libérer de ce destin qu'il s'était forgé lui-même, envers et contre tous, contre lui également.

La voix doucereuse et grave, qui avait fait planer respect, effroi et vénération sur les foules, l'extirpa de ces pérégrinations chagrines. Un sourire étira ses lèvres, occupées à suçoter un des bonbons à la framboise, non sans s'être assuré au préalable auprès de son facétieux amant que les friandises soient inoffensives. Albus rosit un instant de plaisir sous le compliment, se délectant dans la contemplation de son trop mince amant se régaler des confiseries. Mais au souvenir de leur passé douloureux, de la désapprobation des autres, de la haine et de l'indifférence qui avaient été le terreau mortifère à leur sombre existence, Gellert se rembrunit. Là où Albus avait la sagesse de convenir que leur union ne serait pas acceptée du commun des mortels, Gellert n'accepterait jamais de se savoir honni et contraint à vivre dissimulé pour le seul crime d'aimer. Au travers des bribes d'enfance qu'il avait eu la bonté de lui offrir, Albus comprenait pourquoi désormais, peut-être plus que quiconque. Et il semblait réticent à évoquer Abelforth. Après tout, Albus lui-même avait réfléchi avant de faire mention à son frère. Il savait mieux que personne à quel point ces deux-là s'étaient haï. Il savait aussi qu'il devait faire le deuil du seul et unique membre de sa famille de sang, en sacrifice de celui qu'il avait choisi, envers et contre tous ;

- C'est vrai...J'aime Abelforth, comme le frère qu'il est pour moi...Mais la réciproque n'est pas vraie, et il a toutes les raisons du monde pour cela. Quant à toi Gellert, je ne te répèterais jamais assez que je n'ai jamais été qu'à toi...

Mais Gellert avait repris une mine grave, presque sinistre, de circonstance. La pensine les appelait de nouveau. Et pour confirmer ses dires, pour s'insuffler du courage, à lui et à l'homme de sa vie, parce qu'il en avait envie surtout, Albus, de ses doigts qui serraient les siens, l'amena contre lui. Posa un long baiser sur ses lèvres, y instillant tout son souffle, sa chaleur, sa force et son amour, s'abreuvant de la fraîcheur de cèdre de celui dont il avait agonisé tant d'années. Prit le temps de s'y épancher, avant que ne se brise la caresse des lèvres, dans une lenteur extrême, prudente, énamourée. Un bref regard entendu, et Albus l'accompagnait dans les eaux troubles des réminiscences de son passé.

L'austérité professorale d'un bureau sombre. Un homme grand, racé, typé scandinave, qui toise l'adolescent grâcile et échevelé avec une colère froide teintée de mépris. Les faits sont énoncés, aussi terribles qu'Albus avaient eu l'occasion de les voir. La défense farouche et tranchante de Gellert. Les accusations ignominieuses qui pleuvent sur le jeune garçon, l'injure, la calomnie, le renvoi. L'injustice est telle que les doigts d'Albus se serrent sur la main de son homme en chair et en os, pour résister à l'envie de sauver l'adolescent qui écoutait la sentence le couvrir d'opprobre qui n'était plus qu'un fantôme, une chimère ne vivant plus qu'à travers les souvenirs de l'assassin qu'il était devenu. La menace du jeune homme, entendue de personne, déformée par tous, qui forgerait les fondations de sa sinistre légende, née là, dans le fumier et la fange de la colère, de l'injustice et du rejet.

Le souvenir s'évanouit dans un tourbillon de fumée noirâtre. Là, Albus écarquille les yeux, mais ne dit rien, le souffle coupé. Ce souvenir, ils le partageaient, mais chacun avec un regard différent, chacun avec sa douleur et son fardeau à porter. Le vacarme est assourdissant, annonciateur de la tragédie qu'ils n'ont pas entrevue. Les insultes d'Abelforth qui font écho à la rage de Gellert. Les cris d'Albus se mêlent, suraigus, à la puissance de ses sortilèges lancés à l'aveugle, qui ricochent un peu partout. Et le silence, terrible, qui leur martèle soudain les oreilles. Et les longues boucles blondes qui s'étalent sur le plancher de bois. Le ruban bleu offert par Gellert qui s'en est dénoué, et qui git, délacé, au milieu des ondulations aux lueurs de champ de blé. Et la jupe qui s'évase en corolle autour des jambes qui gisent, inertes. Le hurlement d'Abelforth qui déchire la pièce, et son regard épouvanté qui traverse, dans une demi-seconde d'horreur qu'Albus n'oublierait jamais, l'azur de celui de son aîné, y cherchant un réconfort qui ne vient pas. Albus qui tombe à genoux et les grosses larmes qui noient ses yeux écarquillés par la stupeur douloureuse. Ici, la dernière apparition de Gellert, avalé par le rayon de soleil qui s'engouffrait dans l'interstice de la porte d'entrée. Mais ce n'était pas son souvenir, à lui. Derrière la pathétique scénette qui se jouait entre les deux derniers survivants des Dumbledore, Gellert était planté là, statue de sel estomaqué, la colère retombée comme un soufflet, rendu gourd par l'impensable qu'il ne parvenait pas encore à assimiler. Et là, devant les deux silhouettes flamboyantes agenouillées devant le cadavre de la petite martyre, devant la conscience des retombées de son implacable, devant le sacrifice de sa rage incontrôlée, Albus voit, de ses propres yeux, l’adolescent prendre peur. La fierté insolente s’efface du regard hétérochrome, et, avant que son jeune amant ne tourne ses immenses yeux d’azur plein de larmes sur sa grâcieuse silhouette, il s’enfuit. Détale. Prends ses jambes à son cou, dans une fuite haletante, désespérée. Dehors, le soleil poudroie sur sa sublime chevelure, la poussière accompagne ses pas précipités.

Ill pénètre en trombe, tout habillé de poussière et de panique, chez sa tante qui ne comprend rien. Et la peur effroyable le ramène à sa nature impérieuse, et il ordonne, et l’historienne maugréé mais s’exécute, comme consciente qu’elle n’en tirera rien. Albus regarde le tout jeune homme rassembler ses affaires dans des gestes brusques et précipités, avec un pincement au cœur en constatant qu’il ne lui avait effectivement rien laissé. Et puis, dans un tourbillon de cuir noir et de rayons de Lune, Albus voit son jeune amant s’arracher à lui, dévisage cette fuite dont l’extrême jeunesse de l’auteur et la gravité de la tragédie étiolait la lâcheté.

Un petit coin de verdure, boueux, fangeux, surplombé par un ciel découpé de cimes alpines. Gellert était revenu chez lui. Le cœur d’Albus se brisa, à voir le visage si fier et si impassible du jeune homme qu’il avait été, ravagé par les larmes, déformé par un désespoir qui paraissait insoluble. Sa main serra la fraîcheur des doigts un peu plus fort. Une fois de plus, il allait s’échapper de ces douloureuses réminiscences, pour attirer son homme contre lui, et faire cesser ce passé qu’ils avaient eu en commun, dont ils gardaient tous deux des séquelles irréversibles, et qui avait façonné leurs vies.

Mais déjà le souvenir du jeune homme en larmes s’évanouissait dans un tourbillon de fumée, et là, Albus n’eut aucun mal à reconnaître Nurmengard. Malgré que l’intérieur ait perdu de sa splendeur d’antan, la beauté des pièces, de la pierre des murs, la vue sublime sur les Alpes qui se découpaient derrière les vitres. Et puis, Gellert était là. N’avait-ce pas été chez lui ? Il y’avait là un homme, qu’Albus ne connaissait pas. L’adolescent semblait l’apprécier, lui octroyant la rare faveur de le laisser lui témoigner des marques d’affection, telles qu’une main sur l’épaule ou une étreinte. Sans doute ce père d’adoption moldu dont il lui avait parlé. Quelqu’un frappa à la porte, et l’homme abandonna Gellert à sa lecture, s’enfonçant dans le crépuscule du seuil du château.

Il était impossible de savoir au bout de combien de temps Gellert s’alarma. Mais, lorsqu’il s’arracha à sa lecture, Albus était certain d’avoir décelé une lueur d’inquiétude au fond de son regard hétérochrome. Dehors, sur le seuil, un sinistre comité d’accueil l’attendait. Une masse grouillante en colère, menée par une brute immense, fusil encore fumant au poing, semblaient attendre l’irruption de la mince silhouette de l’adolescent, avec au fond du cœur et des yeux une rage brûlant d’une peur instinctive qui ne les rendaient que plus féroces. Gellert baissa les yeux. Là, sur le sol, une masse informe, gisant au creux d’une flaque dont la sinistre teinte carmin sombre se fondait à l’obscurité du crépuscule. Un instant, le visage de l’adolescent resta baissé sur le cadavre inanimé de la seule personne qui semblait lui rester. Puis, lentement, ses yeux se levèrent. Une balle fusa, frôlant son homme, dont Albus serra la silhouette plus âgée, en chair et en os, contre lui, lui-même raidi par la colère. L’arme fut rechargée, l’assassin prêt à abattre une nouvelle victime, en la personne de Gellert dont le visage avait pris cette tournure qui n’avait jamais rien présagé de bon. Mais le fusil lui échappa des mains avec un cri et une grimace de douleur, semblant devenu brûlant. Là, les fous et les lâches commençaient à prendre une réelle conscience de l’amplitude de leur erreur. Devant le regard déformé par la folie et la douleur de Gellert, certains détalaient déjà. Et quand les chevilles des couards semblèrent se souder, quand certains tombaient déjà à genoux et en supplications, quand les échines se courbèrent de force et que la voix de Gellert s’éleva, frémissante de colère, Albus le serra plus fort contre lui, tâchant de se préparer au massacre.

Déjà, sa mince silhouette devenue dangereuse s’approchait à pas lents du meurtrier. Etrangement courageux, ou bien inconscient, l’homme ne cillait pas. Peut-être aussi que la réputation ne Gellert n’était pas encore suffisamment façonné pour le mettre à genoux d’un regard. L’adolescent, sinistrement superbe, déambulait parmi la foule à laquelle il avait fait courber l’échine, se protégeant de la nouvelle tentative d’assassinat de la brute à laquelle il tournait le dos. D’un geste souple du poignet, un brasier dévorant, aux flammes d’un bleu irréel, s’éleva du petit village, sous le regard impuissant de la foule qui ne savait plus que hurler, pleurer et supplier pour leur salut, contemplant sans rien pouvoir faire les charmantes maisons à colombages prendre se réduire en cendres sous la magie brûlante de rage de l’enfant maudit de Nurmengard.

Le massacre ne vint pas. Le terreau fertile de haine et de colère, duquel naîtrait le Gellert despote et maléfique, n’était pas encore prêt à germer dans le cœur de Gellert. L’interdiction s’éleva, sinistre, faisant trembler la foule aux échines courbées. De cette déclaration naissait la légende du château maudit, duquel personne, sorcier ou moldu, n’oserait jamais plus s’approcher. La violence d’un coup de pied dans les côtes de l’assassin, et ce fut fini. Le sortilège fut levé, la foule de badauds s’éparpilla, et Albus eut un ultime regard à son homme encore adolescent faire preuve d’une magnanimité agonisante que personne ne retrouverait plus.

Les contours du bureau devinrent plus nets. Le Gellert adolescent et plein de colère avait disparu. Sur sa joue mangée de barbe, la trace humide d’une larme unique qu’il n’avait pas senti couler. Albus ne l’essuya pas tout de suite, noyant une seconde son regard dans celui de son homme, avant de reprendre sa taille pour l’amener contre lui, enfouissant son visage dans son cou ;

- Je t’ai cherché Gellert…Si tu étais resté une seconde de plus, tu m’aurais vu…As-tu eu peur de moi ?

Albus le serra plus fort contre lui. Ce n’était pas un reproche. Simplement la mélancolie de ce qui aurait pu être, si seulement. Tout cela n’avait plus d’importance. Gellert était là désormais, tout contre lui. Albus le serra un peu plus fort, versa une larme de plus contre l’épaule de celui qu’il ne laisserait plus s’en aller, pour rien au monde.
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 4 Icon_minitimeVen 8 Avr - 18:19



Last Christmas

« I GAVE YOU MY HEART »

Grande Salle, Décembre 1942.

Gellert n’en voulut pas à Albus de dire qu’il aimait son frère. Cela était parfaitement normal. Malgré sa jolie phrase décrétant que le mage noir, le criminel, l’assassin de sang froid, était sa seule famille, le concerné n’était pas dupe. Son homme avait toujours quelqu’un de son sang de vivant, quelqu’un qui portait le même nom que lui, quelqu’un avec qui il avait grandi, avec qui il était lié à jamais. Gellert n’était pas jaloux pour autant et il n’avait pas le culot de réclamer une place dans la vie de son homme après y avoir fait tant de dégâts. De plus, ironiquement, il n’avait été en contact avec Albus que pendant quelques mois. Non, la famille de l’éminent professeur se trouvait quelque part, en Grande-Bretagne, et partageait son nom. Gellert n’était que leur bourreau dont Albus exagérait l’importance dans sa vie. Il ne dit rien de plus à ce sujet cependant, ne voulant pas contredire son homme sur cet épineux sujet. Alors il laissa Dumbledore lui prendre la main, détourner son regard de la Pensine où nageaient ses souvenirs et accepta son baiser avec joie, véritable réconfort et encouragement sur lequel il s’appuierait pour assister aux prochaines réminiscences de son passé.

Ils replongèrent ensemble, leurs mains éternellement jointes. Le bureau de Durmstrang réapparut sous ses yeux. Son lui adolescent était toujours marqué des traces du combat qu’il avait livré et remporté. L’ambiance était toujours aussi froide et austère. Il n’y avait pas grand-chose à dire sur ce souvenir. Albus pourrait tout simplement constaté la vraie raison du renvoi de Gellert Grindelwald de son école, quelque peu différentes des rumeurs qui avaient couru à son sujet. Il avait certes manqué de tuer un élève. Il avait certes un attrait particulier pour la magie noire. Mais il ne s’était pas adonné à d’arcanes expériences que la direction de Durmstrang n’avait su ignorer. Non. Ils avaient tout simplement honte qu’un hybride, un sang plus que mêlé, un pédéraste, puisse s’asseoir sur les bancs de leur école. Sa propre colère était toujours justifiée aux yeux de la version adulte du fantôme. Elle était même toujours vive. Si l’occasion de retourner dans ces contées scandinaves lui était donnée, Durmstrang serait réduite en cendres à l’instar d’une partie de Nurmengard. Tout au long du souvenir, il avait senti la main d’Albus resserrer l’étreinte sur la sienne, comme essayant lui-même de canaliser sa propre colère. Les relations entre Poudlard et son homologue scandinave ne seraient peut-être plus aussi cordiales à l’avenir.

Ils changèrent de tableau pour un intérieur bien trop familier que Gellert ne voulait plus voir. L’instant était bien trop difficile à revivre. Il regrettait à présent de l’avoir choisi, l’euphorie de cet instant avec Albus étant maintenant redescendue. Les cris, le fracas des sortilèges qui fusaient, tout ceci, il ne pouvait le supporter. Pendant que le Gellert adolescent était en train de commettre la plus grande erreur de sa vie, la version adulte regardait le sol, n’assumant tout simplement pas. Tout le reste du souvenir, même, il regarda ses pieds, soudainement abattu par le poids de ses propres erreurs, de sa propre voix, plus aiguë mais des plus vacillantes, exiger un Portoloin pour sa lâche fuite. Rien n’avait su le ramener à la raison, les larmes brouillant ses yeux et ravalant son visage. Et dans sa grande couardise, il n’avait eu le courage de tenter de reprendre contact avec l’homme autour duquel gravitait toute sa raison d’être. Pire encore, il avait essayé de le tuer. Pour se défaire de cette sempiternelle douleur qui lui crevait le cœur chaque minute de sa vie. Rien n’y avait fait. Sa lâcheté était trop grande. Trop écrasante. Il avait fini par accepter cette souffrance, si confortant.

Le souvenir suivant ne fut pas des plus agréables non plus. Voir le visage d’Adelhard en revanche rendit ses yeux plus humides encore mais il tentait tant bien que mal de garder la face. Son visage était fermé tandis qu’il voyait son père adoptif sortir du château sans que l’adolescent aux cheveux blonds, le cœur toujours ravagé par l’absence d’Albus, n’eut conscience du drame qui allait se produire. Ce fut quand le coup de feu déchira le silence que le jeune Grindelwald s’inquiéta et se daigna d’avoir voir ce qu’il se passait au-dehors, sans savoir qu’il était déjà bien trop tard. Une nouvelle fois, encore, la version adulte baissa les yeux, ne voulant voir la réaction d’Albus qui se collait déjà à lui, se préparant déjà ce qui attendait ses yeux. Il savait d’ores et déjà qu’il allait le décevoir. Que cette vision idéalisée et erronée qu’il se faisait de son homme allait être abîmée. Ou plutôt, restituée. Que l’éminent professeur réalisait afin qu’il s’accrochait au bras d’un monstre, même si le sang de personne du camp adverse ne coulerait ce soir-là. Mais le feu de sa rage demeurait flagrant, à l’instar du brasier presque cyan qui consumait les charpentes des ravissantes et pittoresques maisons de Nurmengard.

Tout disparut à nouveau et Gellert resta immobile quelques instants, encore secoué par ces tranches douloureuses de sa vie qui venaient d’être vécues à nouveau. Le regard toujours bas, les cris de détresse des habitants de son village natal hantant encore ses tympans, il ne dit rien. Même cela, il ne l’assumait plus, craignant qu’Albus n’ait changé d’avis sur lui devant une telle colère vindicative. Pourtant, Grindelwald ferait bien pire à l’avenir. Des actes dont Dumbledore avait conscience car relayer par la presse qui n’avait jamais hyperbolisé l’ampleur des crimes commis par le mage noir. Interdit, il sentit les mains d’Albus se saisir de ses hanches à nouveau et retrouva rapidement la chaleur de son corps contre le sien. Sans attendre ni hésiter, il enlaça fermement l’homme de sa vie contre lui, se raccrochant à cet acte d’affection, de confiance que lui accordait l’éminent professeur. Malgré son visage dans son cou, il l’écouta alors lui demander s’il avait eu peur de lui pour avoir fui si précipitamment. Qu’à quelques secondes près, ils auraient pu se croiser et le cours de l’Histoire changer. Regardant toujours le sol avec mélancolie, Gellert mit plusieurs longues secondes à répondre. Finalement, d’une voix rauque, il dit :

— Bien sûr que j’ai eu peur de toi. J’ai eu peur de ce que tu dirais, j’ai eu peur de ce que j’ai fait. J’ai paniqué et j’ai fui. Ensuite, je n’ai jamais été assez courageux pour t’affronter, craignant que tu m’en veuilles. Je ne voulais pas voir la rancœur dans tes yeux.

Il serra un peu plus Albus contre lui.

— Et puis… cette lâcheté a été mon fardeau. J’ai souffert pendant longtemps de ne plus être près de toi. J’ai essayé de noyer cela dans la seule chose que je connaissais, la seule chose qui me réussissait. La haine et la colère ont été mes seuls moteurs. J’y excellais tristement pour y trouver la force dont j’avais besoin pour balayer ce qui m’importunait. Alors, j’y ai vu là un moyen de mettre un terme à cette douleur qui me crevait le cœur. Toi mort, j’aurai été libre.

Il marqua une pause avant de reprendre :

— Toi mort, je serai mort également.

Il n’ajouta rien de plus. Il espérait seulement qu’Albus ait compris la portée de ses regrets, la portée de sa honte. Son fardeau n’était plus le même mais il était toujours aussi lourd. La chaleur de son homme contre lui lui permettait de l’oublier, l’espace de quelques secondes. Il ferma ses yeux qui étaient bien trop humides à son goût, repensant à toutes ses âmes mortes par sa faute et auxquelles il avait tenu et tenait toujours, revivant ses actes manqués, ces instants où tout s’était joué. Gellert avait à cet instant présent l’impression d’avoir pris tous les pires choix dans sa vie même si parfois, il n’y était pour rien. Mais à quoi lui servait une telle puissance s’il n’était pas capable de changer le cours de son propre destin ? C’était sûrement parce qu’il avait pris la mauvaise décision à un moment donné, non ? Il soupira profondément, luttant contre cette peur qui l’envahissait à nouveau. Cette crainte qu’Albus ne l’abandonne pour de bon. Il n’y avait bien que lui qui était à la source d’une telle anxiété. Les différentes formes qu’avaient pris son épouvantard avaient toutes (ou presque) pour dénominateur commun Dumbledore. Finalement, après avoir repris son souffle, il se saisit des joues masculines qui lui plaisait tant, le regarda dans les yeux brièvement malgré son voile humide et partagea un baiser avec son homme, craignant que celui-ci ne le repousse. Il désirait cependant lui montrer qu’il était le seul à compter dans sa vie. Le seul pour qui il remuerait ciel et terre, se jetterait de la tour d’astronomie s’il le lui demandait.

— Albus… Je suis désolé d’avoir fui… Je regrette tellement de t’avoir abandonné… mais j’ai eu si peur... Cela n’excuse en rien ce que j’ai pu faire et j’ai honte aujourd’hui.

La fatigue et les résidus d’ivresse l’aidaient certainement à délier sa langue, à se confier aussi facilement à l’homme devant lequel il avait toujours jouer le rôle du sorcier sûr de lui et fier comme un paon. Mais ce jour-là, il se rendait compte à quel point Dumbledore le rendait vulnérable. C’était d’ailleurs la peur de la mort de celui-ci, ironiquement, qui l’avait poussé à se jeter en pâtures aux Détraqueurs. Imaginer l’élimination de son rival était une chose, voir le décès brutal de l’homme de sa vie en était une autre. Il reprit Albus contre lui, une main dans son dos, l’autre à l’arrière de sa tête, et ne bougea plus, les yeux clos.
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Albus Dumbledore
Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 4 Icon_minitimeLun 11 Avr - 13:49



Last Christmas

« Grande Salle »

Décembre 1942

Albus avait serré Gellert dans ses bras par besoin. Mû par l’irrépressible urgence de se montrer là pour son homme, par l’insatiable soif qu’il avait de lui, toujours, dont il avait agonisé tant d’années. Pour ne pas que son fier amant qui s’ouvrait enfin à lui n’en vienne à regretter ses confidences miraculeuses qui arrachaient quelques larmes au sage Dumbledore, qui les ensevelissait l’air de rien contre l’épaule mince du mage noir repenti. Et pour une fois, il n’y avait aucun orgueil sous-jacent qui affleurait de la question d’Albus. Il savait pertinemment que Gellert n’avait pas eu peur de sa puissance magique ce jour-là. Quand bien même Albus eut-il été capable de lui faire du mal, le petit pendentif qui tombait au creux de son cou l’en aurait empêché. Non, à la contemplation de ces réminiscences sinistres, il évoquait plutôt l’effroi du rejet, du dégoût ou de la rage dans l’azur noyé par l’énième perte qui fauchait sa triste famille. Mais non. Peut-être cette absence de haine avait-elle été indécente. Peut-être était-il fautif de l’avoir toujours aimé malgré le sacrifice d’Ariana ? Peut-être était-ce là la preuve qu’il n’avait pas suffisamment accordé d’importance à sa jeune sœur ?

Toujours est-il que là, enfoui au creux de ses bras, Albus ne parvenait pas à regretter d’aimer Gellert. Malgré la lâcheté qu’il lui avouait de tout son cœur en repentance, enfin à nu et dépouillé de cette colère stérile qui avait causé sa perte. Si seulement le courage de Gellert n’avait pas vacillé à cette seconde, la face du monde sorcier eut pu être changée. Albus resserra le corps mince contre lui. Tout cela n’avait plus aucune importance. Une larme, de nouveau, vint éclabousser l’habit de coton noir, qui magnifiait la minceur blanche de son trop bel homme ;

- Jamais je n’ai eu la moindre intention de te faire du mal…

Immobile, Albus écoutait Gellert avouer s’être trompé tant de temps. S’être voué à la colère et à la haine, pour un homme dont il avait craint le rejet, et qui pourtant n’avait fait rien d’autre que de l’aimer éperdument, envers et contre toute l’étendue de cette haine qu’il avait craché à la face du monde, et dont tant d’âmes avaient fait le sacrifice. Il finissait par avouer que tout avait été vain. Albus mort, son existence, -qui malgré ses efforts, n’avait tourné qu’autour de lui-, la destinée du plus grand mage noir aurait pris fin avec sa dépouille, l’âme et le cœur mis en terre, enfouis au sépulcre de sa victime qui n’avait eu d’autre tort que l’aimer. Gellert eut un soupir de désespoir ou de lassitude, leur étreinte se desserrant très légèrement, juste assez pour voir l’hétérochromie du fier regard de son homme embué par les larmes de toute une vie de chagrin refoulé. Doucement, Albus prit une de ses mains blanches entre ses doigts tièdes ;

- Si cela peut t’apporter un peu de réconfort, je ne crois pas que tu y serais parvenu. Et, avant que tu ne te fâches, je ne parle pas de puissance magique. Cette colère et ce déni avec lesquels tu te voilais la face ne t’auraient été d’aucun secours au moment de m’asséner le coup de grâce. Et là, ce qui t’as fait tout abandonner au sommet de ta gloire pour purger ta peine atroce à Azkaban t’aurait empêché de m’infliger le coup fatal. Et puis de toute façon, la question ne se pose pas, étant donné que c’est moi le plus fort.

Une lueur de malice brilla au fond de ses yeux, tandis qu’un sourire éclairait son visage, tâchant de dédramatiser la soirée qui avait commencé sous de si tendres auspices. Et puis, pour empêcher le sursaut de révolte qu’il ne soupçonnait que trop chez son fier amant, la paume qui tenait sa taille resserra son étreinte, le rapprocha de lui tandis qu’Albus déposait un baiser rapide sur ses lèvres, le contraignant à ne rien répliquer à l’espiègle affront qui lui était fait. Mais Gellert avait fermé les yeux une fois l’étreinte de leurs lèvres brisées, et Albus comprit que ses petites provocations taquines ne suffiraient pas à rendre sa bonne humeur à Gellert, ce soir. Aussi, lorsque les longues mains blanches glissèrent sur ses joues mangées de barbe, Albus se laissa embrasser sans mot dire, s’offrant à la dérive de son homme qui semblait vouloir s’assurer que son sage amant resterait bien là, y répondant avec une tendresse appliquée, y insufflant tout ce qu’il avait consacré d’énergie, de patience et de sacrifices à aimer le grand et honni Gellert Grindelwald, envers et contre tous ses crimes. Ses doigts avaient glissé dans la chevelure de soie, s’y entremêlant, dans une caresse légère à la peau froide de sa nuque qu’il sentait frissonner sous sa tiédeur. Et l’autre main serrait un peu plus les doigts, message dont la clarté mutique ne laissait aucune place au doute ; il ne l’abandonnerait pas.

Et à présent que la digue était enfin brisée, la source des remords ne semblait plus devoir s’arrêter. Intarissable, elle s’écoulait d’entre les lèvres blanches, en un flot irrépressible, que Gellert semblait avoir un besoin vital de laisser s’épancher, comme pour en purifier ce cœur noirci par cette colère vaine qu’il avait eu pour son homme, si longtemps et à tort considéré comme un ennemi. Albus le laissa terminer, ne désirant pour rien au monde le couper dans ce qui paraissait une étape essentielle, vitale, vers cette rédemption à laquelle il voulait croire plus qu’à toute autre chose. Enfin, le regard tendre, il libéra sa main qui serrait les longs doigts diaphanes, posa un index sur les lèvres blanches, le pouce de son autre main glissant doucement sur sa taille ;

- Je sais tout cela…Tu avais déjà obtenu mon pardon, avant même de me l’avoir demandé. Essaies de plus ne te flageller à propos de cela. Tu es là désormais.

Albus eut un sourire, l’index glissé sur ses lèvres effleurant la joue pâle, encore émaciée par les vicissitudes d’Azkaban. Une fois encore, il laissa Gellert le prendre fermement entre ses bras, le rassurant sur la certitude qu’il serait là, toujours et malgré tout. Enfin, doucement, avec une lenteur infinie, Albus brisa l’étreinte, ses doigts s’attardant sur le col noir de l’uniforme de Gellert dont il commençait à délacer un des boutons avec un sourire malicieux ;

- Voulez-vous mon avis, Professeur Grindelwald ? Je crois que nous sommes tous deux étourdis de fatigue et de cet excellent champagne dont nous avons quelque peu abusé. Et si nous allions nous reposer un instant, le temps que le lever du jour nous arrache l’un à l’autre ?

Sans attendre son accord, Albus délaçait déjà le second bouton de son col, lui prenant la main pour le guider vers sa chambre qu’ils avaient précipitamment quittée. Lâchant un instant l’uniforme d’encre, Albus s’assit sur son lit, se débarrassant de ses souliers, invitant du regard son homme à le rejoindre, tandis que ses doigts s’attelaient à déboutonner sa propre chemise.

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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 4 Icon_minitimeMar 12 Avr - 20:40



Last Christmas

« I GAVE YOU MY HEART »

Grande Salle, Décembre 1942.

La fatigue et l’alcool commençaient certainement à éteindre l’esprit d’ordinaire vif de Grindelwald. Lui qui avait toujours été si fier, si arrogant voire hautain, se retrouvait maintenant les yeux humides devant Dumbledore, sans honte. Qu’était-il donc devenu, lui, qui avait fait trembler l’Europe de peur de part son seul nom ? Pourquoi se dévoilait-il ainsi, entièrement, à cet homme sans qui il n’était rien ? La réponse, il la savait. Albus était le seul à l’avoir jamais aimé. À l’avoir aimé sans le prendre de haut, ou sans avoir peur de lui. C’était son égal, son âme sœur. À ses côtés nulle vérité n’était imprononçable, nul secret demeurait caché. Il lui laissa alors répondre. Il savait qu’Albus n’avait jamais eu l’intention de lui faire du mal, malgré le décès brusque de sa sœur. Il savait que l’homme de sa vie avait toujours cette pureté qui lui avait fait défaut. Cette incapacité à souhaiter du mal à quelqu’un, à constamment essayer de trouver la lumière parmi les êtres les plus sombres. Oui, s’il était resté, beaucoup de choses auraient changé, pour le mieux certainement. Mais le temps était irréversible et cette erreur, Gellert l’avait regrettée pendant plus de quarante longues années.

Albus reprit alors, lui affirmant que jamais il n’aurait pu le vaincre, que sa colère et sa haine se seraient envolées au moment de porter le coup final à l’éminent professeur. Mais non, cela ne réconforta pas Gellert. Au contraire. Cela l’agaça légèrement, malgré l’anticipation d’Albus. Il savait déjà tout ça. Il savait pourquoi il n’était pas allé chercher l’affrontement direct avec lui (en oubliant le Pacte de Sang). Il savait également pourquoi il s’était sciemment jeté dans les griffes des Détraqueurs. Il n’avait pas besoin que Dumbledore vienne le lui rappeler. Il n’avait pas oublié. Le souvenir de cette vision était toujours dans la Pensine, là, avec les deux derniers fragments de mémoire qu’il restait. Ses yeux se posèrent brièvement sur la petite bassine, hésitant un instant à lui montrer dès maintenant ce pourquoi il était allé à Azkaban. Mais la petite plaisanterie d’Albus ne fit que naître un sourire en demi-teinte à Grindelwald, amer que Dumbledore lui rappelle avec légèreté ses échecs et ses faiblesses. Il baissa les yeux un instant vers leurs mains jointes, soupirant à nouveau. Il avait presque cette impression qu’Albus le traitait de manière détournée et inconsciente de lâche, que sa propre volonté lui aurait fait défaut au moment le plus crucial.

— Je sais tout ça, Albus. Je sais pourquoi j’ai décidé d’aller à Azkaban.

Il le regarda alors dans les yeux. Et lui ? Le savait-il, pourquoi Grindelwald, lui qui avait juré de le tuer, s’était livrer de lui-même en pâture aux Détraqueurs ? Par lâcheté ? Par peur de la défaite face à son sempiternel rival ? Quelles hypothèses foisonnaient derrière ses yeux malicieux ? Gellert était sûr d’une chose : Albus devait être très loin de la réalité. Lui qui n’avait jamais porté de crédit à la divination, au Troisième Œil et à tout ce domaine-là, savoir que le terrible Grindelwald s’était rendu, avait tout abandonné pour une vision, un rêve, avait quelque chose de certainement ridicule et pathétique à ses yeux. La divination était d’ailleurs certainement le seul domaine de la magie qu’Albus traitait parfois avec condescendance et minimisait l’importance. Comment réagirait-il s’il venait à apprendre que c’était grâce à cela que son homme était revenu à lui ? Mais l’illustre sorcier semblait se moquer des raisons, lui qui avait déjà donné son pardon au plus terrible mage noir du siècle. Beaucoup l’avaient traité de fou. Et Gellert en avait fait parti. Jamais il ne se serait pardonné de telles atrocités. Jamais il ne se pardonnerait du cœur brisé, de leur jeunesse gâchées et des décennies sacrifiées. Alors oui, Albus venait de lui dire de ne pas se flageller par rapport à ceci, que c’était du passé et que maintenant, leurs deux cœurs battaient de concert, à l’unisson.

Il sentit alors les doigts de son homme courir sous sa gorge et défaire les boutons de son uniforme noir. Gellert le regarda faire, souriant enfin à nouveau. Cet homme qu’il chérissait était trop innocent, trop doux et pur, pour se rendre compte de sa maladresse. Le repenti s’en voulut de s’être agacé pour quelque chose d’aussi risible que sa fierté bafouée. Il ne lui en restait aucune désormais. De pitance à Détraqueur à simple professeur de matière secondaire à Poudlard, l’aura du grand Grindelwald ne rayonnait plus tant que cela. Alors qu’Albus Dumbledore en personne vienne lui rappeler qu’il aurait incapable d’aller au bout de ce qu’il avait crié sur les toits pendant des années, cela ne faisait pas grande différence. Il se laissa guider, mutique et docile, effectivement fatigué, abandonnant ses souvenirs dans la Pensine. Les jambes d’Albus semblèrent se dérober sous lui et il se laissa tomber, sur le lit, commençant à se dévêtir également. Gellert le suivit, finit d’enlever son haut. Déjà déchaussé, il posa cette fois-ci sa chemise sombre sur le dossier d’une chaise, l’heure n’étant plus à la fougue brûlante qui les avait animé plusieurs dizaines de minutes auparavant. Il retourna près d’Albus et le regarda se déshabiller sans rien dire.

Il regarda les mains de son homme défaire les boutons un à un et dévoiler ce corps qui avait tant changé depuis quarante ans. Beaucoup de choses étaient d’ailleurs différentes depuis cet été à Godric’s Hollow. Gellert Grindelwald n’aurait certainement pas le rayonnement qu’il aurait pu avoir, lui, coincé à Poudlard et son cœur battant pour tout autre chose que la colère et la soif de justice désormais. Il avait été fâché par les mots maladroits d’Albus et pourtant ce dernier avait dit la vérité. Pire encore, Gellert ne voulait même plus mentionner ce passé-là qui le rebutait. Comment avait-il pu être aussi aveugle ? Il se rendait désormais compte que la justice, il s’en moquait. Que les démunis, il les aiderait au cas par cas mais ne forcerait plus les choses. Tout le monde avait voulu être égoïste, à se complaire dans son confort, à vivre cachés des Moldus alors soit. Il serait égoïste à son tour. Ne s’occuperait que de sa classe, de ses cours, de ses élèves, de son homme qui était toujours miraculeusement là à l’attendre patiemment. Cet homme dont les épaules plus larges et à la barbe cuivrée ne le rendaient que plus beau encore.

Finalement, Gellert eut un sourire et s’approcha du lit avant de s’y laisser tomber lourdement, sans retenue. Il s’étala sur le matelas, les bras en croix, regardant le plafond. Comme il s’y attendait, Albus vint se blottir contre lui et le repenti referma tendrement ses bras sur lui. Là, il resta silencieux quelques instants, faisant remonter sur eux les draps, cachant leurs corps à moitié dévêtus. Il connaissait le tempérament frileux de son homme et ne souhaitait pas que celui-ci se mette à frisonner malgré la douce chaleur de sa peau. Regardant toujours le plafond, il se mit à lui caresser doucement les cheveux, posant sa joue contre. Oui, cette vie lui convenait. Elle n’était pas parfaite, mais il fallait bien qu’il paye d’une façon ou d’une autre tous les crimes qu’il avait commis. Au moins, il était en présence de son homme, celui qu’il avait aimé plus que tout et qu’il aimait toujours. Celui qui l’avait fait sentir vivant et qu’il avait fait se précipiter dans cette prison bannie des cieux. Finalement, la fatigue présente mais ne parvenant à clore ses paupières, il se décida enfin à poser cette question qui le taraudait depuis quelques minutes. D’un ton léger, il dit :

— Albus… Sais-tu pourquoi j’ai décidé d’aller à Azkaban ?

Le tenant toujours contre lui, sa main caressant tendrement du bout du doigt la peau chaude de son homme, il eut un léger sourire. Malgré toutes les souffrances que cela avait engendré, cela restait certainement la meilleure décision de sa vie.

— Ce n’est pas une question piège, mon amour.

Comme pour appuyer ses dires, il déposa un tendre baiser sur la tempe d’Albus, les cheveux de ce dernier lui chatouillant doucement la joue.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 4 Icon_minitimeMar 19 Avr - 13:51



Last Christmas

« Grande Salle »

Décembre 1942

Tout ce qui avait trait à Gellert semblait voué à un inéluctable échec. Personne, jamais, ne saurait l’ampleur de la frustration, frisant parfois le désespoir, de se savoir une intelligence si exceptionnelle, et de ne rien percer de la seule âme qui lui ait jamais importé. Albus avait tenté un long plaidoyer, pétri de sa perspicacité bienveillante, de sa sagesse tolérante et de son mésestimé don à pardonner ; le tout saupoudré de cet éclat que l’on voyait toujours luire, au creux du miroir d’azur de ses yeux pénétrants. Il avait failli, encore, parce que dans le regard de Gellert, l’éclat farouche de cette indomptable fierté venait de reluire, une seconde, prêt à en découdre, prêt à contre-attaquer à une offensive qu’Albus n’avait pas crû avoir lancé. Alors, tandis qu’un Gellert assagi par les ans se contentait de ravaler la réplique cinglante qui brûlait ses lèvres, obstinément closes, Albus serra un peu plus dans les siennes les longues mains blanches, sur lesquelles les yeux de son homme s’étaient posés. Et lorsque sa voix s’éleva, il ne dit rien. Il n’y avait pourtant ni ordre, ni injure dans la voix de Gellert. Mais une forme d’autorité naturelle, inflexible, à laquelle le sage patriarche préféra se soumettre, plongeant son regard qui s’attendrit dans les tréfonds du sien.

Mais l’invitation de son homme sembla lui faire oublier la vexation inconsciente infligée à son inflexible fierté. Son pâle sourire éclaira de nouveau la beauté lunaire de son visage princier, à mesure qu’Albus délaçait les boutons qui lui ceignait la gorge, et il ne fit aucun geste pour se dérober à sa volonté, lorsque celui-ci l’accompagna jusqu’à son lit et se débarrassa de sa chemise, éreinté par l’organisation du Bal qui avait nécessité des semaines de supervision, en plus de ses cours et de ses responsabilités au Magenmagot. Il n’y avait plus tant de pudeur, à présent qu’ils étaient de nouveau amants. Gellert pouvait bien être le meilleur Occlumens que cette Terre ait porté ; Gellert pouvait bien être le beau et vil manipulateur qui lui avait arraché le Pacte de Sang à force de baisers et de sourires pour lesquels le grand Albus Dumbledore, encore adolescent, aurait donné n’importe quoi. Mais il l’avait senti frémir, là, de tous ses membres encore frêles, contre la tiédeur de son corps qui avait tant changé. Il avait exhalé toute la force de cette passion contenue des décennies contre ses lèvres, le regard plongé dans le sien. Le corps de Gellert n’avait pas pu mentir. Albus ne l’avait jamais vu si touchant, ce corps à l’authenticité fragile, extatique, qui témoignait de l’usure d’Azkaban, de l’âge et des vices de son propriétaire, qui avaient rendu la peau d’une blancheur irréelle, immaculée, d’une fraîcheur de neige tombée à l’aube.

Aussi Albus eut-il moins d’embarras à se blottir au creux de ses bras minces, le visage enfoui tout au creux de son cou, déposant un léger baiser sur l’affreux tatouage qui l’avait marqué comme du bétail, à Azkaban. Du bétail, n’est-ce pas ce qu’il avait été ? Les prisonniers n’étaient-ils pas là-bas que chair à espoir, à joie et à réminiscences qu’on leur arrachait par flots, jusqu’à la dernière goutte, pour que ne restent plus que les larmes, l’horreur et les cris de ceux qui ne parviendront même plus, à la fin, à se souvenir du beau que les monstres assoiffés leur avaient volé. Albus passa avec une langueur tendre son bras autour de la taille frêle de son amant. Dans la fraîcheur du cou vicié par l’infâmie de l’encre d’Azkaban, les paupières d’Albus s’alourdissaient. Gellert, dans sa prévenance de prince, avait remonté le drap sur le corps frileux de son homme. Là, éreinté, enfin à sa place, Albus plongeait dans l’impensable. Ce n’était pas à lui qu’il fallait expliquer les risques de s’endormir dans les bras du terrible Gellert Grindelwald, fut-il prétendument repenti, fut-il désarmé, fut-il encore affaibli par l’horreur de la prison. Pourtant Albus s’y endormait avec une joie lascive, inconsciente, dont le dramatisme potentiel s’étiolait à sa fatigue, à l’émerveillement de retrouver les bras qu’il avait cru perdus à jamais, à la symphonie de son cœur qui battait à l’unisson du sien, et de laquelle il aurait pu s’assourdir.

La gravité de la question l’extirpa du sommeil au creux duquel il commençait à s’engourdir. Albus s’octroya quelques secondes pour déployer ses paupières et son esprit qui s’étiolait déjà à la faveur de l’inconscience, son index traçant de légers et invisibles sillons sur le ventre de son homme, ne relevant pas les yeux qui restèrent enfouis contre son cou, soupirant d’aise tandis que Gellert faisait de même, de la fraîcheur de ses doigts blancs, et qu’il déposait un doux baiser sur sa tempe :

- Non…Mais je me le suis si souvent demandé…Sais-tu à quel point il est frustrant, pour un brillant esprit tel que le mien, d’être incapable de percevoir les tréfonds insondables du tien ?

Toujours enfoui dans son cou, Albus eut un sourire triste. Ô comme ils se les étaient passées en revue, les raisons potentielles de ce brusque revirement ! Combien d’heures d’insomnie, à piétiner l’asphalte de son bureau, en chaussons et en pyjama, à s’interroger sur la reddition du mage noir alors à l’apogée de sa gloire ! La douleur de ne pas l’avoir compris, de n’être pas parvenu à sonder un cœur qu’il avait cru connaître mieux que le sien, mieux que personne. Le chagrin de devoir faire son deuil d’une âme sœur qui s’immolait d’elle-même à l’horreur des monstres avides de leurs espoirs communs, de leurs rêves et de leurs baisers, avortés au sacrifice de la jeune Ariana, de la fuite de Gellert et de ses crimes qui s’ensuivraient, exutoire de sa rage et de sa soif de justice qu’il n’avait pas laissé Albus étioler à la douceur de ses bras et à la sagesse de sa clémence. Avec tendresse, Albus serra un peu plus le corps mince contre lui, s’enfouissant un peu plus à la fraîcheur de son étreinte oubliée, si vite retrouvée. Quoi qu’il dise désormais, il était prêt.

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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 4 Icon_minitimeMer 20 Avr - 15:32



Last Christmas

« I GAVE YOU MY HEART »

Grande Salle, Décembre 1942.

Il n’y avait plus qu’un silence reposant, un silence qui appelait au doux repos dans les bras de son amant. Cela faisait des années que Grindelwald n’avait su faire une nuit complète et saine, soit obligé de s’assommer à l’alcool comme il l’avait fait dans le bureau de Belladone, soit faire les cent pas sempiternellement dans son bureau, comme si ses paupières étaient allergiques au fait de rester closes trop longtemps. Mais là, allongé dans le confortable et large lit d’Albus, il se sentait en paix. Mieux encore, il se sentait à sa place. Rien ne pourrait le déloger de là, rien ne pourrait l’appeler hors de cette chambre. Il laissa Albus se glisser contre lui, prendre sa hanche et embrasser son cou, sans que Gellert n’eut quoique ce soit à dire. Pourtant, il aurait pu décrire inlassablement tout l’amour qu’il avait pour lui, tout le bonheur qu’il ressentait à cet présent. Pour la première fois depuis des décennies, il se sentait capable de faire un Patronus. Sans nul doute que cet instant, le corps chaud d’Albus tout contre le sien, permettrait de faillir ce magnifique sortilège dont l’apparence devait être la même que celui de son homme. Un sourire doux étira ses lèvres.

Regardant le feu qui se mourait dans la cheminée, il avait l’impression que sa piètre existence avait pris un nouveau tournant. Un tournant qu’il ne méritait toujours pas mais qu’il s’efforcerait d’honorer : Albus lui avait ouvert son cœur, l’avait accepté près de lui à nouveau, rien ne semblait pouvoir les séparer à nouveau. De plus, Gellert ne laisserait jamais cela arriver. Quitte à être reléguer au rang de chien de garde, à perdre le peu de splendeur et d’influence qui lui restaient, quitte à vivre dans l’ombre de Dumbledore, il ne le quitterait plus. Il ne le laisserait pas partir trop loin de lui non plus. Albus était celui qui le faisait vivre, le centre de son existence, sa lumière dans la nuit. Il était le seul qui en vaille la peine. Il soupira doucement de bonheur, le pressant un peu plus contre lui. Rien ne pourrait les séparer désormais. Gellert avait accepté ses propres sentiments et par chance, malgré tous ses crimes, tous ses actes, Albus avait encore les mêmes, en témoignait le Pacte de Sang qu’il portait toujours autour de son cou, véritablement symbole de leur passion réciproque. Il ferma alors les yeux et posa la tête contre ses cheveux.

Albus avoua alors ne pas savoir pourquoi Gellert s’était rendu et que cela l’avait rendu fou. Le sourire sur les lèvres du repenti s’élargit. Il s’amusa d’entendre que son homme avait été frustré de ne pas comprendre un tel geste, de ne même pas avoir la moindre hypothèse sur l’origine de cette reddition brusque et soudaine. Pourtant, toutes les réponses étaient dans la Pensine, n’attendant plus qu’Albus n’en voit les souvenirs. Mais celui-ci avait préféré s’avachir contre son amant, s’abreuvant de la chaleur inexistante de sa peau pâle. Cependant, il dû s’avouer surpris que jamais le grand Dumbledore n’ait réussi à trouver au moins une histoire plausible pour le sacrifice de Grindelwald. Comme le dit si bien le concerné, un esprit aussi brillant que le sien aurait dû trouver au moins une raison, même si elle était bancale. Gellert hésita alors à tout lui révéler et se rendit compte, au fur et à mesure qu’il y repensait, à quel point cette histoire de vision ne tenait pas debout pour à ce point tout sacrifier. Et pourtant… il savait au fond de lui pourquoi voir la mort d’Albus, même vieux, l’avait à ce point chamboulé et l’avait poussé à tout laisser tomber.

— Tu ne me croirais pas si je te le racontais… Ou alors tu te moquerais de moi. Cependant, j’en ai mis la raison dans la Pensine, tu pourras la regarder plus tard, si tu le souhaites.

Il marqua une pause un instant, déposant un tendre baiser sur le front de son homme.

— Mais si je peux te donner un indice, c’est à cause de – ou grâce à – toi.

Il passa son deuxième bras autour des hanches d’Albus et le serra tendrement, avec tout cet amour qu’il avait refoulé durant toutes ces années et qui ne demandait plus qu’à être consumé. Il le regarda dans les yeux avec douceur bien que la fatigue voilant légèrement sa vue qui trahissait déjà les sentiments de son cœur. Il n’y avait aucun mot pour décrire ce qu’il ressentait réellement pour Dumbledore. Hormis cet amour puissant qu’il ne parvenait totalement à comprendre, il y avait également un étrange sentiment de gratitude. Gellert lui était reconnaissant de toujours être là malgré l’horreur de son être qui se soignait progressivement. De lui avoir offert son pardon, ses bras, comme si rien ne s’était passé entre eux. Le repenti passa un doigt le long de l’échine nue de son homme, regardant ses cheveux de feu retomber souplement sur sa nuque.

— Je t’aime Albus…

C’était la deuxième fois qu’il prononçait cette phrase dans la soirée. Il aurait pu faire passer ceci sur le compte de la fatigue mais il savait qu’il s’agissait seulement de son orgueil qui disparaissait, n’ayant plus de raison d’être en présence de cet homme à qui il avait livré tous ses secrets, toutes ses pensées. Jamais plus il pourrait faire du mal à Albus et jamais plus il ne voulait lui en faire. Il ferma les yeux à son tour, s’abandonnant à la chaleur du corps de son homme lové contre lui, ses bras l’enlaçant comme s’il s’agissait de la chose la plus précieuse au monde. Cela dit, Albus était sans nul doute la chose la plus précieuse de son monde. Il soupira à nouveau de bonheur, laissant son esprit divaguer dans le sommeil dans lequel il sombrait doucement, sans cauchemar ni Détraqueur, seulement l’azur des yeux d’Albus, son sourire doux et son regard taquin. Il voyait alors le soleil jouait dans ses cheveux de feu et avait déjà hâte du moment où ses lèvres rejoindraient les siennes, la peau de son visage caressée par cette barbe qui lui plaisant tant.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: Last Christmas [Bal De Noël] - Albus  Last Christmas [Bal De Noël] - Albus - Page 4 Icon_minitimeVen 22 Avr - 14:31



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« Grande Salle »

Décembre 1942

Albus pouvait deviner le sourire de Gellert. Nul besoin de voir un visage arraché à sa contemplation énamourée si longtemps. De tous temps, Gellert s’était toujours gaussé de son orgueil, farouche et exacerbait, que son homme et unique égal s’était plu à écorcher à l’arrogance de ses sourires. Aujourd’hui, son amant devait sentir à quel point, au-delà du chagrin, la présomption d’Albus ne s’était heurtée qu’à une vaste incompréhension. Il le soupçonnait même de tirer une certaine fierté à l’idée que certaines de ses décisions soient insondables au sage, intuitif et beaucoup trop intelligent Albus Dumbledore. L’intéressé le laissait savourer sa victoire, indifférent pour une fois à son échec, alangui qu’il était tout contre lui. Les secondes défilaient, délicieuses de plénitude à simplement se trouver là, entre la fraîcheur des bras perdus, à sentir la finesse soyeuse des lèvres de Gellert lui effleurer le front. Avait-il encore le courage de remuer le marasme des sombres réminiscences de leur passé ? Non. Pas ce soir. Le Directeur des Gryffondor ne manquait certes pas de hardiesse, mais tous ces souvenirs l’avaient ébranlé. C’était comme plonger la tête dans un seau d’eau glacé, comme redevenir un moment cet adolescent aux genoux qui s’entrechoquent au bois dur du plancher, pour découvrir sur le visage de sa sœur ce qu’il avait déjà compris en attendant Abelforth hurler comme une bête blessée. C’était comme tendre la main de nouveau vers sa lumière, et la confronter au vide, à la laideur du soleil qui avait englouti son Prince, et la laisser retomber de nouveau, dans le vide abyssal de ce que serait sa solitude, bercée du mépris d’Abelforth et de l’absence d’une famille qu’il n’avait plus.

- Me moquer de toi, vraiment ?

Ce fut au tour d’Albus d’esquisser un sourire dans le creux du cou mince de son homme. Il fut un temps où il aurait donné n’importe quoi pour entendre cette réponse, quelle qu’elle soit. Mais aujourd’hui, sous cette nuit merveilleuse qui avait abrité leurs baisers, leurs amours et leurs aveux, Albus pouvait attendre. Il y’a quelques secondes, ses paupières se fermaient et il sombrait dans les bras de son homme. Tout le reste n’avait plus de sens, le monde pouvait bien attendre. La révélation partielle qui suivit, pourtant, l’extirpa pourtant légèrement de sa léthargie. C’est qu’il croyait vraiment Gellert. Mais il lui fallait accepter, après quarante années à se convaincre que l’adolescent aux cheveux de Lune et au sourire arrogant s’était joué de lui, qu’en réalité Albus avait été à lui aussi, le centre de gravité et le tout, exprimé avec la même colère et le déni farouche que le chagrin et la mélancolie du sage patriarche. Qu’était-il en droit de ressentir, au juste, face à cette révélation ? Son cœur hésitait à se dévaster de se savoir le responsable de l’ignominie du Gellert agonisant qu’il avait vu là-bas. L’autre, la partie la plus sage, voulait voir le bien qu’il avait pu insuffler à l’âme de Gellert, en acceptant enfin de se rendre et d’arrêter là la digue intarissable de sang versé qu’il avait causé. Mais, apaisé ce soir, Albus se contenta d’effleurer la peau de soie de son ventre, imberbe, fraîche et douce sous sa paume tiède, son souffle chaud contre son cou ;

- Tu n’imagines pas à quel point j’ai voulu le savoir…Mais ce soir, je ne crois pas que quelque chose puisse de nouveau m’arracher à tes bras…

D’autant plus que le second bras de Gellert avait glissé autour des hanches d’Albus, pour le serrer un peu plus contre lui. Le sage Professeur laissa un long soupir de satisfaction, s’y blottissant comme si sa vie en dépendait, frémissant avec délice lorsque la fraîcheur d’un doigt blanc passa sur son échine. Et lorsque l’aveu qu’il avait attendu toute sa vie résonna une fois de plus, Albus ferma les yeux, le laissant tinter à ses oreilles, dans l’avènement délicat du miracle qu’il n’avait plus osé espérer. La fatigue et l’émotion avaient raison du grand Albus Dumbledore, soumis à l’étreinte trop tendre du despote qui avait terrifié le monde sorcier. Plus que sa puissance magique crainte et incontestée, les sourires, les caresses et le verbiage de Gellert pouvaient avoir raison de lui. Il l’avait su très tôt, dans cette exceptionnelle intelligence qu’ils avaient en commun, lui avait avoué ce soir qu’il n’avait pas hésité à en jouer sur le trop tendre jeune homme qu’il avait été, au début. Et s’il en jouait encore aujourd’hui, Albus, malgré les ans et la sagesse, y tomberait avec la même facilité qu’il y’a quarante ans de cela. Ce soir, pourtant, il ne parvenait plus à s’en effrayer, simplement heureux de n’être qu’à lui. Mais en avait-il un jour été autrement ?

Albus ne répondit pas. Les mots, entre eux, avaient toujours été superflus. Jamais ils n’avaient eu besoin de dire à quel point ils s’étaient aimés pour le comprendre. Doucement, la main qui traçait d’invisibles sillons sur la peau de son ventre remonta sur sa poitrine, la laissant à plat sur la douceur de soie de sa peau, tandis que son visage niché réapparaissait, glissant jusqu’à hauteur du sien, plongeant son regard d’azur embrumé de sommeil dans l’hétérochromie du sien. Doucement, réponse mutique à l’aveu de son homme, Albus posa ses lèvres sur les siennes, dans un baiser léger, sincère et tendre, qui voulait dire ce qu’il n’avait pas eu besoin d’exprimer. Un éclat de malice vint percer la brume au fond de ses yeux, tandis que leurs lèvres se descellaient ;

- A présent laisse-moi dormir, mon trop bel homme. Une longue journée m’attend demain.

Albus laissa retomber sa tête sur la poitrine frêle, sa joue mangée de barbe reposant sur la fraîcheur soyeuse de la peau nue de Gellert. Une seconde, et ses paupières se fermaient une nouvelle fois. Une autre, et la sensation de la peau de Gellert contre lui se faisait plus irréelle. Une autre, peut-être deux secondes plus tard, et Albus s’endormait pour de bon au creux des bras de celui qu’il avait désespéré de retrouver.

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