Ananas, Framboise et Chocolat.



 
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Ananas, Framboise et Chocolat.

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Horace Slughorn
Horace Slughorn
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MessageSujet: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. Icon_minitimeMer 16 Sep - 21:43



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« Bureau du Maitre des Potions »

Octobre 1942

« Bien bien… Oui ce sera parfait. »

Notre cher professeur Slughorn observait les Elfes de Maison du château apporter les délicieux mets prévu pour le repas du soir. Il avait tout sélectionné avec un soin particulier comme à son habitude. Quand il organise une soirée, il veut que tout soit absolument parfait, sans mauvaise surprise… Et sûrement pas lorsqu’il peut l’éviter. Il y avait de tout, des jambons sec, des ribs, de multiples charcuteries et morceaux de viandes et je ne vous parle pas du choix en matière de légume. Seul le dessert ne présentait que deux variétés : Un coulant au chocolat et un framboisier. Bien entendu, Slugh avait un peu enquêté de son coté sur ses invités. Il avait remarqué l’attirance de Belladone en ce qui concerne les friandises et, entre autres, le chocolat. Quant à Grindelwald, ce fut plus compliqué mais après quelques semaines à l’observer discrètement, il le suspectait de raffoler précisément des framboises.

Mais le Maître des Potions ne se tournait pas les pouces pour autant. Sa baguettes à la main, il métamorphosa son bureau en un superbe salon drapé de rideaux de velours aux couleurs sombres. Avant cela, il avait lancé un sortilège d’extension histoire de doubler le volume de la pièce. Une douce moquette apparu sur le sol assortit aux rideaux et le bureau rectangulaire se métamorphosa en une table ronde surplombée d’une coupe de fruits confits.

« Parfait ! Comme toujours. Merci chers amis ! »

Il congédia alors les Elfes et sortit sa montre de sa poche. Il ne lui restait que peu de temps avant que ses invités n’arrivent. D’un coup de baguette, il fit disparaître les mets qui laissèrent derrière eux que leur odeur. Un second coup de baguette et la cheminée s’alluma. Il était, à présent, très difficile de reconnaître le bureau. Seul la présence du chaudron dans un coin et les multiples étagères remplit d’ingrédients en tout genres trahissait le véritable rôle de la pièce.

A la fois heureux et un peu stressé, le bedonnant professeur se regarda dans une glace : Il portait un costume trois pièces brun clair, une chemise blanche et un nœud de papillon à rayures vert et jaune qu’il ajusta devant sa glace. Bien que le costume semblait parfaitement taillé en longueur et à ses épaules, les boutons tiré de son gilet semblait à deux doigts de lâcher. Malgré tout, Slughorn semblait parfaitement satisfait de sa tenue. Son regard se tourna vers son sablier, dont le sable était complètement écoulé… Les conversations inutiles et grotesques des elfes semblaient avoir totalement épuisé cet instrument qui ne réclame ni plus ni moins que la plus intéressante des conversation. Il soupira et, un nouveau coup de baguette et le sable remonta et se figea… Tout était prêt juste à temps car, l’instant d’après, on frappa à la porte.

« Oh me voici ! »

Il regarda autour de lui sur le chemin de la porte, vérifiant une dernière fois tout les préparatifs et, finalement satisfait, il ouvrit la porte et offrit son plus beau sourire, son angoisse disparaissant presque aussitôt, laissant place à l’excitation, comme à chaque fois qu’il reçoit des convives.

« Bonsoir ! Soyez le bienvenu dans mon modeste bureau ! Entrez donc, installez vous ! »

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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. Icon_minitimeJeu 17 Sep - 9:45



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« IN TABERNA QUANDO SUMUS »

Automne 1942.

Grindelwald avait reçu une étrange invitation dans la journée. En effet, il était convié à un dîner en petit comité par Horace Slughorn, le maître des potions de Poudlard. Le mage noir n’avait pas encore eu l’occasion de discuter avec le professeur dont la carrure physique était à l’opposé de celle du germanique. Un contraste toutefois assez amusant qui démontrait également une différence drastique entre leurs deux esprits. C’était cette singulière du bon vivant qui avait convaincu Gellert d’accepter l’invitation, curieux de voir qui était cet étrange personne qui l’épiait plus ou moins discrètement dès qu’ils se trouvaient malencontreusement dans la même salle. L’ancien mage noir avait par ailleurs mené sa petite enquête sur ledit Slughorn : sorcier brillant, il avait côtoyé Albus durant sa scolarité à Poudlard et était, en plus de sa hiérarchie importante à Poudlard, directeur de la maison Serpentard. Il connaissait donc plus personnellement, Lavande, la jeune Rosier, Hantsuki et même l’étrange Jedusor que tout le monde encensait sauf Albus. Ce qui semblait être un dîner presque mondain se révélerait être sûrement un interrogatoire savamment dissimulé. Grindelwald était curieux et rien ni personne ne pouvait l’empêcher d’assouvir ce désir ardent de tout savoir, tout connaître.

Les Aurors étaient prévenus, par ailleurs. Il ignorait s’ils se trouveraient dans la même pièce que les trois professeurs de Poudlard mais cela faisait maintenant deux ou trois mois que la rentrée des classes était passée et déjà, suite à son comportement pacifiste et relativement docile, les forces de l’ordre du Ministère le laissaient relativement tranquille. Ils restaient néanmoins sur leurs gardes, Grindelwald étant réputé par sa perfidie et sa patience. Personne n’était à l’abri d’une éventuelle mutinerie de l’ancien mage noir mais les Aurors semblaient s’imaginer qu’Albus Dumbledore était un moyen de dissuasion particulièrement efficace. Leur pensée n’était pas tout à fait erronée, à quelques détails près. Grindelwald n’avait juste aucune raison valable de reprendre son combat. Il aurait trop peu de partisans et ceux qui le suivraient seraient beaucoup trop extrêmes dans leur idéologie et desserviraient encore plus son combat. Non, il se plaisait à Poudlard, même si le temps était parfois un peu long, faute à un emploi du temps trop léger pour un hyperactif comme lui. C’était donc pour cela qu’il avait accepté cette invitation qui allait briser son quotidien. Raison de plus pour ne pas la refuser : la venue de son ami Belladone à cette petite réception.

Pour cette occasion un peu particulière, Gellert voulait impressionner. Vu la discrétion et les regards furtifs de Slughorn dans sa direction, il se doutait que sa réputation seule suffisait à entretenir son mythe dans les yeux craintifs et pourtant plein d’étoiles du maître des potions. Il avait ainsi revêtu un ensemble sombre et élégant, avec cette importante touche de cuir qu’il affectionnait tant et que rendait sa silhouette plus dure et intransigeante. Il savait que cela n’impressionnerait plus Belladone, connaissant maintenant le mage noir relativement intimement. Le jeune professeur de Défense Contre les Forces du Mal pouvait désormais écrire une biographie très détaillée de l’ancien mage noir – qui s’arracherait sûrement à prix d’or, le best-seller du siècle probablement. Néanmoins, Gellert n’avait eu le temps de s’enquérir des opinions de Belladone envers Slughorn. Il n’ignorait pas que ce dernier avait été également le professeur du jeune Raven mais il ne sut trop comment c’était déroulé la scolarité de ce dernier dans cette discipline noble qu’étaient les potions. Une fois arrivé aux cachots, quoiqu’un peu en avance par rapport à l’heure du rendez-vous, Gellert frappa sur la porte du bureau du directeur de Serpentard et il ne lui fallut pas attendre très longtemps pour voir la silhouette ronde dudit professeur lui ouvrir avec joie.

— Bonsoir Horace.

Son ton était froid et protocolaire. Pourtant, un sourire espiègle trahissait une certaine malice dans son regard, quelque peu impatient de malmener cette créature curieuse qui lui servait de collègue. Puisque celui-ci venait de lui dire de s’installer, Grindelwald ne se fit pas prier et, sans autre forme de courtoisie, s’assit nonchalamment sur la première chaise qu’il trouvât, croisant les jambes, accentuant l’air satisfait et hautain sur son visage pâle. Rapidement, il fit parcourir son regard asymétrique sur la décoration du lieu. Visiblement le professeur se donnait du mal quand il s’agissait d’accueillir ses convives. Véritable volonté de les impressionner ou simple effort de coquetterie, c’était un trait de personnalité que Gellert voulait percer. Il espérait juste que Belladone rentre dans son jeu à son arrivée et ne soit finalement pas décontenancé par le petit numéro indiscret qu’avait préparé le mage noir. De même, il avait eu vent du Club de Slug et n’ignorait pas non plus que Belladone, durant sa scolarité, n’y avait pas été convié. Pourquoi ce revirement d’attention maintenant de la part de Slughorn ? Parce que le jeune professeur côtoyait sans problème le plus puissant mage noir du siècle ? Tels les poissons-pilotes qui se greffaient de façon phorétique sur le dos des requins ?

— Le professeur Raven ne devrait pas tarder à arriver. Après tout, il est encore tôt.

Les jambes toujours croisées, la main posée sur la table, le sourire de Grindelwald s’élargit tandis qu’il ne quittait pas le maître des potions de ses yeux sans couleurs.
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Belladone Raven
Belladone Raven
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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. Icon_minitimeMer 23 Sep - 11:29



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Bureau du Maître des Potions

Octobre 1942

Belladone glissa deux doigts dans son col trop serré, se libérant quelque peu de l’étreinte du nœud de cravate noué avec un peu trop d’enthousiasme. A présent que la lanière de soie brune ne l’étouffait plus, le jeune Professeur, fin prêt, jeta un œil critique au reflet que lui renvoyait le miroir en pied. L’apparence plus soignée que de coutume, l’ancien élève d’Horace Slughorn n’avait rien voulu laisser au hasard. L’étudiant de Serdaigle jadis dédaigné des somptueux dîners triés sur le volet du Maître des Potions n’était pas sans ignorer l’honneur conféré à celui qui recevait son petit carton d’invitation. Loin de lui l’idée de susciter la vexation de son désormais collègue, en faisant irruption sans le moindre apprêt. Son plus beau costume brun et son veston s’alliaient de concert à sa cravate, qui pendait mollement, impeccable, sur sa chemise de flanelle blanche. Le vrombissement grossier de ses entrailles affamées, pourtant, ne pouvait être dissimulé par aucun artifice. Belladone jeta un coup d’œil à sa montre, alléché par ces repas grandioses qu’on lui vantait depuis des années, sans qu’il ait pu les découvrir de ses propres yeux.

Le cadran finement ouvragé par son aïeul indiquait dix-neuf heures et cinquante minutes. Belladone passa dans ses cheveux déjà impeccablement lissés un ultime et inutile coup de peigne avant de fermer la porte de son bureau, laissant Merlin tapi dans son fauteuil préféré, ronronnant en face du feu, indifférent au départ de son maître.

Les Cachots restaient indéniablement l’étage le plus froid de l’école. Belladone réprima un frisson, son esprit lui renvoyant soudain le reflet éthéré de Lavande, se l’imaginant avoir froid en permanence, dans son uniforme trop court et trop usé, recluse dans les tréfonds de ces boyaux humides balayés par un vent glacial. D’un mouvement de la tête, le jeune Professeur chassa le nouvel accès de mélancolie qui menaçait de le submerger. Le poing fermé, Belladone frappa d’un air décidé à la porte du bureau de son ancien Maître des Potions et désormais collègue de travail. La réponse ne se fit pas attendre et le jeune homme pénétra timidement dans l’antre sacrée de son ancien Professeur, avec la pudeur tremblotante de celui qui, pourtant, n’était plus un élève.

- Bonsoir Professeur Slughorn, Bonsoir Gellert.

Un pâle sourire, un peu timide, presque obséquieux à son hôte, et des lèvres qui s’étirent, plus franches, chaleureuses, à l’adresse de son ami, qu’il est soulagé de trouver déjà là. Ah, si un jour on lui avait dit que la présence de Gellert Grindelwald dans la même pièce devait le rassurer ! Le sourire de Belladone s’élargit à cette idée, son regard jaugeant, émerveillé, la pièce qu’Horace Slughorn avait su rendre incroyablement douillette et chaleureuse. La pièce était plus vaste qu’elle n’y paraissait d’ordinaire, sans doute agrandie à l’aide d’un sortilège. Des rideaux de velours encadraient le bureau, recouvert d’une moquette doucereuse qu’il faisait bon fouler aux pieds. Un bon feu ronflait dans l’âtre, semblant les surveiller, eux et l’imposante table de chêne qui supportait une immense coupe emplie de fruits confits.

De même, Horace Slughorn et Gellert Grindelwald n’avaient rien à envier au soin apporté à leurs tenues, en comparaison de Belladone. Le Maître des Potions bedonnant avait revêtu un élégant costume trois pièces, surmonté de son plus beau nœud papillon. Quant à Gellert, c’était toujours ce charisme imposant et ce noir sempiternel qui rehaussait sa blondeur polaire et sa peau blafarde. Et l’insolence de la touche de cuir qui lui seyait si bien, aiguisée par ce visage glacial, majestueux, imposant. Gellert était saisissant de charisme, et Belladone reconnaissait bien là son petit jeu. Lorsqu’il avait accepté de l’accompagner, nul doute qu’en plus de tromper l’ennui mortel de sa vie trop désormais trop morne pour un ancien despote, le but premier restait de jauger son collègue curieux et intéressé, par cet aplomb effrayant qui avait tant glacé le temps du pauvre Belladone, les premiers temps.

Belladone n’était pas rancunier, et n’éprouvait pas de ressentiment particulier pour son ancien Maître des Potions. La preuve était dans le soin qu’il avait appliqué à son apparence, considérant qu’il s’agissait d’une des marques primordiales de respect envers ses interlocuteurs. Et malgré que la sagacité intéressée d’Horace Slughorn se soit révélée dans cette invitation, qui avait pour but premier d’ajouter le grand Gellert Grindelwald au tableau de chasse de ses célèbres dîners, il n’y avait pas d’amertume envers Slughorn. Simplement une mélancolie vague, qui avait bercé son enfance, à l’idée qu’il n’était à la hauteur ni de sa naissance, ni des autres membres de sa famille. Pourtant il ne put s’empêcher d’esquisser un demi-sourire taquin, amusé, devant le petit jeu de Grindelwald. Cette lueur de joie disparut aussi vite qu’elle avait éclairé son tendre visage. S’amuser de la terreur factice que pouvait insuffler un mage noir à un collègue n’était guère digne de la tendresse d’esprit dont il se targuait.

Les effluves exquis de mets qui ne semblaient se trouver nulle part aiguisèrent un peu plus l’appétit de Belladone. Son estomac se mit à gronder un peu plus fort, et le jeune homme rosit légèrement face à cette grossièreté contre laquelle il ne pouvait rien. Se sentant nigaud, là, débout, au milieu de ses deux comparses assis, Belladone tira la chaise voisine de celle de Gellert, s’y installant avec un léger sourire pour la petite assemblée qui se trouvait là, n’osant pas avouer à quel point ces odeurs lui ouvraient l’appétit, déclarant seulement, par politesse :

- J'espère ne pas vous avoir fait attendre...
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Horace Slughorn
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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. Icon_minitimeLun 28 Sep - 20:44



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« Bureau du Maitre des Potions »

Octobre 1942

Étrangement, pour un professeur, Slughorn n’attachait pas forcément d’importance à la ponctualité durant ses séances avec ses élèves ou (ici) amis et professeurs, surtout si les personnes en question avaient, pour lui, une certaine importance. Mais il apprécia tout de même la celle du mage noir qui, à quelques minutes prêts, aurait pu surprendre les elfes de maison en plein travail et le bureau à moitié décoré. Ce fut une sacrée surprise de le voir dans cette tenue, assez peu protocolaire. Tout ce cuir et ce style décalé pour son époque surprit quelque peu le bedonnant professeur mais pas autant que cette salutation. Il l’appelait amicalement par son prénom, mais le ton était en total opposé, comme-ci l’ancien mage noir cherchait à le déstabiliser volontairement. Visiblement, difficile de rester de marbre à une telle entrée en matière, mais le vieux Slugh réussi à garder son sourire au lèvre même ci son regard laissa paraître durant un instant une certaine crainte… Il l’observa s’asseoir et, après qu’il eut refermé la porte, il se joint à lui.

« Bonsoir Professeur Grindelwald. Heureux de vous avoir à ma modeste table. »

Slughorn faisait de son mieux pour ne pas laisser transparaître cette pointe de traque qui lui pinçait l’estomac. Le comportement de Gellert n’était pas le même que lors des festin dans la grande salle. Une personne étrangère aux rites de Slugh dirait sans hésitation que c’était l’homme en cuir qui présidait la soirée. Face à tant de charisme, le Maître des Potions ne payait pas de mine. Mais il ne se laissa pas démonter, se rassurant en se disant que Raven n’allait plus tarder mais il était d’autant plus content d’avoir invité son nouveau collègue. Une personne puissante seule peut aisément faire ce qu’elle veut de Slughorn… Mais tant que celui ci est entouré d’une assemblée, même mince, il se sent protégé et il est plus difficile à manipuler.

Le Maître des Potions allait répondre lorsqu’il fut interrompu par des coups à la porte.

« Entrez, entrez ! »

Il se leva et accueilli à bras ouvert son nouveau collègue, ou, plutôt, ancien élève.

« Belladone, mon garçon. Heureux de vous revoir. Je vous en pris, installez vous ! »

Il était soulagé de le voir arriver avec si peu de décalage avec Grindelwald. La pression était montée dans la pièce à une vitesse stupéfiante en présence du mage noir. La légèreté et la timidité du très jeune professeur avait eut comme l’effet d’une vanne de décompression et Horace s’épongea discrètement le front avec un mouchoir soigneusement plié alors que Belladone s’installait. Il put alors s’attarder sur la tenue très soignée du concerné qui semblait prendre ce repas très au sérieux, comportement qui plu tout de suite au bedonnant professeur. A vrai dire, il se sentait même un flatté lorsque ses invités prenaient ses repas au sérieux, telle une soirée mondaine alors qu’ils n’étaient que dans un modeste bureau dans les cachots. Il observa à nouveau la tenu de Grindelwald. Celle ci semblait refléter le personnage… Classe, mais avec un coté provocant que d’autres auraient pu trouver presque insultant. Mais, en tant qu’ancien mage noir de renoms, on pouvait dire que cette tenu lui allait à merveille et, dans un sens, cela signifiait que lui aussi prenait ce dîné au sérieux. Mais il était surprit de voir Belladone appeler Grindelwald par son prénom… Il ne savait pas que leur relation en était déjà à ce point là. Nullement envieux, il pensait surtout que son ancien élève cachait sûrement quelques atouts dans sa manche qu’il lui tardait de découvrir… Après tout, comment un jeune homme timide a pu se rapprocher aussi vite et aussi bien d’un mage aussi complexe que le grand Gellert Grindelwald ?

Oh il ne prit guère attention aux grognement du ventre de Belladone lorsque celui-ci grogna, estimant qu’il serait insultant de faire remarquer ce genre de détail. Slughorn sourit, répondant au jeune professeur :

« Oh du tout ! Nous avions juste échangé quelques banalités !… Permettez que je commence par vous servir un verre… Il se trouve que je possède quelques bouteilles intéressantes… Hydromel vieillit en fut de chêne, Bièraubeurre de Belgique, du Whisky Pur feu Écossait et… ooooh... »

Il sort de son mini-bar une bouteille pleine de poussière et de, ce qu’il semblait être, des coraux séchés.

« … Cette bouteille de rhum. Un cadeau d’un de mes anciens élèves. Il dit qu’elle a été trouvé dans la cale d’un très vieux trois mats qui servait à la piraterie dans les Amériques… Cela fait des années que je cherche une bonne occasion pour l’ouvrir. »

Il était tout heureux de proposer des proposer ce genre de produits, prouvant qu’il ne se moquait pas de ses invités lui non plus et qu’il voulait que tout le monde sorte de la pièce tard et avec que de bons souvenirs.



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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. Icon_minitimeMer 30 Sep - 10:42



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« IN TABERNA QUANDO SUMUS »

Automne 1942.

Toujours insolemment installé dans son fauteuil, Grindelwald continuait d’épier le Maître des Potions qui semblait avoir été déstabilisé par l’attitude princière de son convive. Le mage noir était un invité de marque, il souhaitait le faire comprendre à son hôte. Il n’était pas un vulgaire collègue que l’on pouvait se permettre d’inviter à sa table comme la plus banale des amitiés. Le professeur Slughorn devait se rendre compte du privilège que d’avoir Grindelwald à sa table et ce que cela signifiait réellement. Cependant, le bedonnant directeur de Serpentard, qui avait eu le temps de lui souhaiter humblement la bienvenue, n’eut le temps de rajouter autre chose : on frappait à la porte. L’organisateur de la soirée ouvrit donc la porte et Belladone, qui avait soigné son apparence, apparut. Gellert salua son collègue et ami d’un signe de la tête respectueux, tout en gardant Slughorn à l’œil. Le pauvre homme, qui devait être guère plus jeune que lui, s’épongea le front le plus discrètement qu’il put. Grindelwald ne put retenir le sourire satisfait et amusé de se dessiner sur ses lèvres, heureux de constater que la crainte qu’il incarnait était toujours bien vivace. Cela flattait déraisonnablement son ego et, égoïstement, cela lui plaisait.

Attentif et curieux, Grindelwald laissa pourtant parler Belladone avec son ancien professeur et désormais collègue. Ce dernier indiqua ce que sa cave réservait pour l’apéritif et le mage noir devait avouer qu’elle s’annonçait bien fournie. Visiblement, Slughorn n’était pas seulement un fin connaisseur en potions mais aussi en alcool. Il n’en attendait pas moins du bedonnant professeur. Albus lui avait même brièvement parlé de la générosité du bar privé du Directeur de Serpentard. Il fallait dire que le Club de Slug comportait essentiellement des mineurs, Horace ne devait pas avoir souvent l’occasion de se faire plaisir avec un généreux Whisky Pur Feu écossais. Il lui fallait montrer l’exemple… même si étrangement, il se doutait que le raisonnable n’était peut-être tant le genre de la maison que cela. La bouteille de rhum que Slughorn sortit pourtant attira l’attention de Gellert. L’hydromel ou la bièraubeurre n’étaient pas le genre de produit qui manquaient à Poudlard. Le whisky non plus, si l’on osait aller chercher dans les cuisines. Mais cet alcool originaire de l’autre côté de l’océan Atlantique, cela faisait des années, si ce n’était des décennies qu’il n’avait eu l’occasion d’en boire. La soirée promettait d’être arrosée, connaissant la descente que pouvait avoir Belladone et supposant celle de Slughorn.

Cependant, Grindelwald était venu à cette soirée avec un objectif en tête : obtenir le plus d’informations possibles sur certains élèves de Serpentard par leur professeur référent. Si l’alcool allait grandement aider Gellert à cette tâche, il lui fallait pourtant rester lucide le plus possible et il n’allait certainement pas se priver sur la boisson. Cela aurait été bien trop suspect de toute façon. Il avait prévu son coup, restant quand même un fin stratège et même si l’importance de la situation était relativement moindre et sans conséquences par rapport à des décisions qu’il avait dû prendre des années auparavant, il avait tout de même tout anticipé. Il sortit alors une petite fiole du revers de son manteau au contenu transparent. Gellert n’avait pas préparé cette potion et, d’un naturel méfiant pourtant, il faisait confiance, cette fois-ci à son complice qui l’avait préparé pour lui. Et pour une fois, son partenaire dans le crime n’était pas Belladone mais bien le sorcier auquel tout le monde comparait Grindelwald et disait son plus grand rival. Albus Dumbledore était, pour une fois, dans la confidence et avait accepté d’aider le mage noir dans cette petite mission que ce dernier s’était donné. Ainsi, il but le contenu, peu agréable sur la langue, de la fiole et jeta un regard défiant à Slughorn qui devait sûrement être intrigué par ce manège.

— Cela m’aide à calmer mes accès de colère.

Il ne jeta pas un seul regard à Belladone qui devait être tout aussi intrigué que le Maître des Potions. Laisser croire qu’il pouvait être aussi dangereux qu’incontrôlable et imprévisible permettait à Grindelwald de conserver l’ambiance pour l’instant pesante de la soirée. Slughorn avait beau être l’hôte, il n’était pas le maître de soirée. Le professeur de Runes n’avait pourtant pas juger bon de mettre Belladone dans la confidence de son petit stratagème, certes rudimentaire mais pourtant efficace, qu’il comptait mettre en place dans la soirée. Le jeune homme était trop pur et il n’aurait certainement pas adhéré à la manigance de son collègue. Ce dernier avait également besoin de la spontanéité candide et bienveillante du benjamin de la famille Raven pour mettre en confiance Slughorn et l’apaiser. S’il se montrait trop méfiant, il arrêterait sûrement de boire et de parler, Grindelwald se montrant parfois trop menaçant parfois. Il savait que le Maître des Potions n’était pas à prendre à la légère, le sachant méfiant et malin.

— Et bien, je goûterai bien ce rhum. Il m’intrigue.

Il replaça sa fiole vide à sa place et lança un regard espiègle à Belladone assis non loin de lui. Se doutant que ce serait à lui de commencer la conversation, en bon maître de table dont il avait subtilisé le titre, il dit d’un ton détendu :

— Alors votre journée ? J’ai une vague idée de comment se déroule les Défenses Contre les Forces du Mal, ma salle étant non loin de celle de Belladone, mais je dois vous avouer que je m’aventure rarement du côté des cachots. Ce n’est pas trop humide avec le Lac Noir à côté ? Cela dit, les cuisines n’ont rien d’humide…

Attendant que tout le monde soit servi pour trinquer, Gellert, les mains liées sur son torse et ses jambes tendues vers l’avant, lui donnant une posture parfaitement nonchalante et décontractée, se tourna vers Belladone. Il ne devait pas laisser ce dernier s’effacer dans la conversation entre le mage noir et Slughorn, sinon, il serait difficile de faire parler ce dernier.

— Horace, avez-vous lu, la thèse de Belladone, elle est très intéressante et relativement bien écrite pour un si jeune sorcier qui n’a pas touché une seule fois à la magie noire.

Il leva une main, comme pour inviter le benjamin des Raven à prendre la parole.

— Peut-être aimerais-tu en parler un peu ?

Le fait que Slughorn triait ses invités par pur intérêt n’avait bien évidemment pas échapper aux oreilles de Gellert. Albus avait eu l’occasion de lui en parler et de le mettre plus ou moins en garde face à l’ambitieux et opportuniste esprit du Maître des Potions. Il n’ignorait pas que Belladone avait été parfaitement ignoré par le Directeur des Serpentard tout au long de sa scolarité, ne présentant aucun intérêt aux yeux du professeur ventripotent. Cela n’avait pas tant changé que cela. Si le jeune Raven était présent, c’était uniquement pour la relation qu’il avait tissé avec le mage noir. Autant rétablir la vérité et la justice et mettre en lumière le fruit de recherches studieuses et courageuses de l’ancien élève de Serdaigle. Cela permettrait à Grindelwald de se faire un minimum oublier le temps de l’apéritif.
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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. Icon_minitimeLun 5 Oct - 12:03



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Bureau du Maître des Potions

Octobre 1942

L’enthousiasme bonhomme du Maître des Potions accueillit la timide irruption de Belladone au sein du bureau douillet et décoré avec soin. Le jeune homme se sentit plus à l’aise devant la légèreté débonnaire de celui qui, s’il avait été son Professeur, aujourd’hui l’accueillait avec la chaleur d’un compagnon de travail. Et Horace acheva de le rassurer en lui assurant qu’il n’avait manqué qu’un bref échange de banalités, et qu’en somme il n’avait pas eu l’impolitesse de se faire attendre. Et tandis qu’il prenait place, l’hôte chaleureux et débordant d’allégresse s’empressait d’énumérer les merveilles dont regorgeait son mini-bar, Belladone, réconforté tout à fait par cette liste prometteuse, s’enfonçait un peu plus dans son siège douillet que dorait le feu qui brûlait dans l’âtre. Si la faim supplantait la soif, à cette seconde, pourtant, c’est l’eau à la bouche que le jeune homme écoutait la litanie enthousiaste de son collègue et Professeur de jadis récitait avec une joie et une fierté non feintes. L’hydromel de qualité avait sur le palais le goût du miel, nectar des dieux de l’Olympe que les papilles raffinées de Belladone ne pouvaient accueillir avec indifférence. Cette bouteille de rhum ancien, toutefois, l’intriguait. Sans douter une seconde de l’exquise qualité de tout ce que renfermaient les placards du Professeur épicurien, le manoir Raven ne manquait pas de ce nectar fin que Papa servait à chaque dîner de famille. Aussi l’occasion pour le curieux Belladone de goûter à la rareté inhabituelle d’une boisson qu’il ne trouverait sans doute pas ailleurs l’intriguait.

Le jeune homme s’apprêtait à remercier poliment, et à faire part de sa préférence pour cette intrigante bouteille de rhum, quand Gellert, qui ne semblait pas encore prêt à accorder un peu de répit à ce pauvre Professeur Slughorn, extirpa d’un air mystérieux frôlant la menace mutique une petite fiole du revers de son manteau. Sans même un regard pour son ami, interloqué et soucieux soudain de ne pas avoir été mis dans cette confidence, se demandant vaguement quel petit tour était en train de jouer Grindelwald, ce dernier déboucha le flacon et l’avala en une seule fois, rivant son regard hétérochrome sur un Maître des Potions déboussolé. Conservant cet air de secret glacial qui lui conférait un aspect terrifiant –sans doute voulu, recherché et destiné à tenir le pauvre Professeur Slughorn en respect-, Gellert expliqua d’un air calme que cette potion était utile pour apaiser ses accès de colère que l’on ne présentait plus au sein du monde sorcier. Il était évident que le mage noir se délectait de son petit effet, déclarant après cet aveu que sa préférence allait vers la bouteille de rhum, lançant un regard taquin à Belladone qui fronça les sourcils, son cœur balançant entre s’amuser de ce petit jeu ou compatir à l’effroi du pauvre Horace qu’il avait partagé jadis, ne pouvant empêcher son esprit trop tendre de trouver ce petit divertissement cruel.

Pourtant Grindelwald ne se laissait pas démonter, sans doute satisfait de l’ambiance alourdie de l’anxiété du Maître des Potions qui planait désormais sur le bureau douillet. Et Belladone rougit un instant à l’évocation de son cours que Gellert entendait, pour sûr, sa classe voisine de la sienne, le charivari du sien troublant pour sûr le silence de plomb, lourd d’effroi, qui planait sur la tête des étudiants en Runes. Le manque d’autorité certain de Belladone cruellement réhaussé par la présence voisine de la classe la plus calme qui soit, gouvernée par le despote charismatique dont le regard hétérochrome suffisait à faire cesser manu militari tout bavardage et toute insolence. Et l’auguste sorcier Autrichien prenait ses aises, dans une pose nonchalante, se tournant vers Belladone qui soudain se surprit à rougir violent, devant ces louanges inattendues de la part du grand Gellert Grindelwald.

Pourtant, au-delà d’une reconnaissance certaine, le naïf Belladone ne pouvait cependant pas empêcher la pointe de suspicion d’émerger de son trop tendre esprit. Le jeune homme doutait que le compliment de son ami, bien que sincère, soit complètement désintéressé. Pourtant il ne parvenait guère à savoir ou le mage noir voulait en venir, et, tandis que d’un geste professoral, il semblait accorder la parole à son benjamin, Belladone se racla la gorge, un peu gêné d’évoquer son travail devant son désormais collègue qui ne lui avait voué qu’une indifférence blessante lors de sa scolarité :

- Hum…, Oh et bien, je ne voudrais pas ennuyer notre hôte…Belladone lança un regard timide vers le Maître des Potions. Toutefois, Professeur, si elle vous intéresse, je vous en offrirai volontiers un exemplaire…Il s’agit surtout de dresser un inventaire des objets et incantations de magie noire utilisés durant les siècles, et de brosser le portrait des mages ayant utilisé ces procédés de manière unique ou spectaculaire…De fait, vous y trouverez l’évocation du plus célèbre Protego Diabolica du monde sorcier, utilisé par notre collègue ici présent en 1927, devant une assemblée témoin de l’exceptionnelle puissance du sortilège…Je ne crois pas avoir eu connaissance, dans aucune de mes recherches, d’une telle démonstration par le passé, et si quelqu’un s’y était essayé depuis, ce ne serait guère passé inaperçu, ne croyez-vous pas ?

Belladone eut un sourire gêné et croisa ses mains sur son ventre grondant et affamé. La curiosité et la passion l’avaient encore emporté sur sa timidité qui allait s’amoindrissant, à mesure que la soirée s’avançait, et que la perspective alléchante de rhum ancien et de mets aux effluves doucereux se rapprochait. Le jeune homme adressa un sourire courtois à son hôte, puis un regard interrogatif à Gellert. Cette étrange fiole avalée sans sourciller, ces brusques louanges, cette invitation à peine déguisée à faire parler son cadet, cette imposante stature de glace, nonchalante, arrogante presque, qui se plaisait à torturer Slughorn. Gellert Grindelwald, pour sûr, avait une idée derrière la tête, et la curiosité de Belladone n’aurait pas refusé une ou deux explications.

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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. Icon_minitimeMar 20 Oct - 20:59



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« Bureau du Maitre des Potions »

Octobre 1942

L’insolence et la domination certaine de l’ancien mage noir perturbait grandement le bedonnant professeur qui n’avait pas l’habitude de se faire ainsi voler le vedette. Dans un sens, il était heureux qu’ils soient à effectifs réduits ce jour là, histoire de ne pas trop se sentir ridicule face au charisme de Grindelwald. Après, avec le recul, il se rendit compte qu’il ne pouvait en être autrement de toute manière. Les exploits, bien que controversé du sorcier, étaient mémorable. Il avait beau être puissant magiquement parlant, il était, aussi, très doué en matière de persuasion ; un maître dans l’art de la manipulation et de la domination. Ainsi, il se demandait rapidement si Albus avait bien fait d’inviter un homme aussi malin entre ces murs. Bien que Slughorn se méfiait de Dumbledore, il ne pouvait nier que ce dernier savait toujours ce qu’il faisait et le voyait mal laisser entrer un monstre sanguinaire dans cet établissement car, même ci le professeur de métamorphose était assez secret, il y a une chose dont le maître des potions était sur : Albus aime ses élèves. Il serait donc stupide de penser qu’il les mettrait en danger de façon aussi insolente.

Mais les choses ne semblaient pas aller pour rassurer ce pauvre vieux Slugh. Lorsque Grindelwald sortit de son manteau une petite fiole dont il bu le contenu d’une traite, il se sentit d’autant plus mal à l’aise. Le Maitre du club n’avait pas eu le temps de voir la couleur ou la texture de la potion et lorsque le mage noir lui révéla son utilité, le bedonnant professeur devint rapidement bien pâle et son visage si expressif sembla s’effondrer.

« Euuuuuh… »

Il devait se resaisir rapidement, se demandant d’ailleurs si son collègue ne se jouait pas de lui car tout cela semblait, tout de même, assez gros… Il eut un regard vers Belladone. Il semblait quelque peu soucieux mais, dans quel sens ? Il retourna rapidement son regard vers la petite fiole, à présent vide, et la désigna du bout du doigt.

« Un Philtre de Paix je suppose. Bah, je ne sais pas si ce sera vraiment utile voyons, nous sommes là entre collègues et sans prise de tête… Mais soit, je me fis à votre jugement. »

Il avait fait de son mieux pour paraître le plus naturel possible, comme ci son collègue venait de prendre un simple sirop pour la toue. Mais son visage ne mentait pas. Grindelwald avait fait mouche et, désormais, Slughorn n’en sera que plus méfiant.

« Eh bien, va pour le Rhum alors ! »

Il leur tourna le dos pour prendre sa baguette d’une main et s’épongea à nouveau le front de l’autre avec son mouchoir. Il avait hâte de prendre ce verre et de se détendre. Étant donné l’âge de la bouteille, il ne prit pas de risque et fit sauter le bouchon d’un coup de baguette magique… Alors qu’il servait, il laissa Gellert prendre le titre de maître de la table, ne désirant nullement se mettre sur son chemin, sans compter que ce dernier semblait parfaitement à son aise… *La potion devait déjà faire effet.* se dit le bedonnant professeur. Grindelwald émit un sous entendu lourd de sens concernant les cours de Belladone. Slughorn leva un œil vers ce dernier en le servant. Il le vit rougir et comprit qu’il ne pouvait le contredire… C’était un mauvais point pour le très jeune professeur qui retomba dans l’estime du Maitre des Potions. Mais le vieux Slugh ne le mit pas dans l’embarra et préféra ignorer ce coté là de la conversation pour répondre à la question de Grindelwald en servant ce dernier.

« Cher collègue, je dois vous avouer que ça peut l’être, mais, un bon feu de cheminer, un peu de chaleur humaine et l’humidité semble disparaître… Ceci, bien entendu, combiné à quelques sortilèges anti-humidité bien placé. Après tout, mon bureau n’est pas un cas isoler de confort. La salle commune de Serpentard n’est pas la mieux placée, mais c’est une des plus confortable et des mieux chauffée du château. »

Il avait dit cela avec une certaine fierté. Après tout, il avait gagné en notoriété lorsqu’il a fait remettre à neuf la salle commune peu de temps après son élection en tant que directeur de la maison car, même ci il y avait encore pas mal de plainte d’élèves concernant l’humidité de la salle, elle était en bien meilleur état à présent et une bonne partie du mobilier était récent. Ils trinquèrent finalement et Slughorn porta le verre à ses lèvre, étant le seul à avoir le temps de boire une gorgée du délicieux breuvage qui lui tira une grimace… L’alcool avait bien vieilli et avait gagné en force et en arôme… Mais il lui brûla presque la gorge.

« Par la barbe de merlin ! Les moldus sont vraiment doué en alcool ! »

Lacha-t-il d’une voix légèrement enroué… C’est alors que Gellert lui parla de la thèse de Belladone. Intrigué, il s’assit en face du concerné et le regarda de manière intéressé.

« Je dois avouer que non, je n’ai pas eu cette chance… »

Il s’appuya contre le dossier de sa chaise qui craqua doucement sous le poids du professeur. Mais Slughorn ne quittait, désormais, plus Belladone du regard. Lorsque le jeune homme estima ne pas vouloir ennuyer le vieux Slugh, ce dernier secoua la tête.

« Du tout ! Je vous écoutes, mon garçon. Expliquez moi en quoi concerne cette thèse. »

Il était sincère. Son regard était intrigué, intéressé. Grindelwald semblait avoir compris comment fonctionnait Slughorn très rapidement. Si le mage noir lui même disait que les travaux du jeune homme sur son domaine de prédilection étaient digne d’intérêt, ce ne pouvait être que vrai. Il l’écouta alors, un air à la fois intéressé, curieux et... inquiet sur le visage. L’évocation du protego diabolica de Grindelwald n’était pas là pour rassurer le bedonnant professeur qui laissa planer un léger silence avant de répondre finalement, regardant tour à tour Grindelwald et Raven :

« Oui, j’ai eu vent de cet exploit. Arrêtez moi si je me trompe, mais l’on m’a dit qu’il a failli consumer entièrement le cimetière du Père Lachaise… Certain, même, disent qu’il aurait pu engloutir Paris. »

Il soupira doucement en regardant son verre avant de relever les yeux.

« Je veux bien voir un exemplaire, si vous me le permettez, Professeur Raven… (S’était la première fois qu’il lui parlait avec un air plus solennelle, comme envers un professeur et non plus comme un élève). »

Slughorn était vraiment impressionné et intéressé envers son ancien élève. Il avait hate de lire cela. Bien entendu, il ne dit rien à voix haute, mais il pensait déjà que, si le livre était à la hauteur des encouragements de Grindelwald, il pourrait être publié… Bon, bien entendu, il ne pourra pas être aussi bien vendu qu’un livre de recette car il contiendrait des pratiques interdites, mais à titre purement théorique, ce pouvait toujours se révéler intéressant.

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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. Icon_minitimeVen 23 Oct - 10:29



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« IN TABERNA QUANDO SUMUS »

Automne 1942.

Gellert avait bien perçu le petit regard gêné de l’hôte de la soirée après que le mage noir eût rangé sa petite fiole dans le revers de son manteau. Il serait mentir de dire qu’il n’était pas satisfait de son petit effet. Il connaissait vaguement la réputation de Slughorn, ce dernier appréciant se mettre en avant et être entouré de prestige. Seulement, il ne savait plus de simples enfants dont la famille bénéficiait d’une certaine renommée. Il avait devant le plus grand mage noir du siècle et Grindelwald avait pour ambition de ne pas faire oublier ce détail au Maître des Potions. Son visage avait fait la une de tous les journaux, sa tête avait été mise à prix et il savait tant manipuler les foules qu’on avait voulu lui arracher littéralement la langue pour cela. Et Slughorn, humble mais non moins talentueux professeur de Poudlard, avait invité ce monstre à sa table. Grindelwald voulait donc tout faire pour que son hôte se rende compte qu’il n’était pas qu’un simple et banal invité de marque. Son propre prestige allait au-delà. Cependant, Belladone était là pour calmer les ardeurs égocentriques du mage noir. Le jeune homme ne s’en rendait pas compte, mais sa compagnie était précieuse. Sa présence lui était aussi précieuse qu’agréable.

Le benjamin des Raven s’empressa de répondre à l’invitation de Gellert à parler de sa thèse, non sans une modestie certaine et caractéristique. Le mage noir avait lu ses écrits et même si tout n’était pas parfait, cela était resté très complet et parfaitement développé. Il n’y avait pas de débats à avoir sur la qualité de son mémoire. Humble et timide, Belladone se montra aussi généreux que naturel et, fidèle à lui-même, ne voulant se mettre en avant, aborda le sujet du Protego Diabolica que Gellert avait lancé à Paris quinze ans auparavant. Un léger sourire se dessina sur les lèvres du concerné qui ne rajouta pourtant rien. La puissance était grisante. Est-ce que tous ces mots ce soir là en valait-il la peine ? Est-ce que Slughorn avait eu Leta Lestrange comme élève et si oui, savait-il qu’elle était morte de la main de celui qui se tenait désormais à sa table ? Dumbledore avait dû lui dire. Ou alors ignorait-il tout simplement cette information. Quoiqu’il en fût, l’hôte de la soirée servit ses invités et Gellert prit le verre tout en regardant la couleur du breuvage dont les embruns d’alcool s’élevaient déjà. Il en but une gorgée qui lui donna l’impression de boire du feu liquide et Grindelwald en vint à se demander si sa potion suffirait à tenir toute la soirée contre l’ivresse.

Silencieusement pourtant, il continuait d’écouter la conversation entre les deux hommes, se disant qu’un jour, il révèlerait à Belladone que la baguette qu’il avait tenu dans sa main pendant de si nombreuses années avait été celle de Sureau, ce qui justifiait une telle puissance qui avait failli ravager Paris. Rapidement, Slughorn vint confirmer cette anecdote. Oui, il aurait pu détruire le cimetière et la ville entière. Il avait été enivré par sa propre puissance, ce sentiment plus que satisfaisant de savoir que tout était sous son contrôle absolu et que rien ne pourrait l’arrêter… ou presque. Il s’était laissé emporter dans son arrogance colérique, sa fierté prétentieuse. Il avait voulu démontrer sa force afin de dissuader les pions de Dumbledore de continuer d’essayer de lui mettre des bâtons dans les roues. L’ironie avait voulu que ce fût lui qui se rende aux autorités. Nul besoin de pions ou de fous, Grindelwald s’était mis échec et mat lui-même. Et le voici désormais, à écouter un professeur bedonnant et son candide collègue discutaient timidement de la thèse du plus jeune.

— Mon sortilège aurait pu engloutir Paris et bien plus si je l’avais vraiment voulu. Mais je n’étais plus sur les lieux déjà. Détruire le monde et exterminer chaque individu auraient été bien inutile à ma cause.

Regardant son verre, un sourire se dessina sur ses lèvres.

— L’avantage, c’est que ce soir, vous avez l’occasion de mettre au clair tous les on-dit. Les rumeurs, les exagérations et autres hyperboles peuvent avoir leur vérité. Il n’en reste qu’à vous, Horace, de poser les questions.

Il but une gorgée de rhum et ne put s’empêcher de froncer les sourcils au passage du liquide dans sa gorge tant il était fort. Cependant, il reprit, toujours sans regarder son jeune collègue à côté de lui :

— La thèse de Belladone est intéressante pour cela car elle n’exagère rien. Lui qui n’a jamais été présent au moment des faits, qui a dû donc s’appuyer sur des témoignages en tout genre, a réussi à avoir l’analyse précisément juste pour retranscrire assez fidèlement et objectivement ce qu’il s’est passé. C’est assez impressionnant, ses réflexions sur certains sujets sont d’ailleurs très pertinentes.

Évidemment que Slughorn était déjà convaincu. Gellert ne pouvait cependant s’empêcher de penser que cela était quelque peu maladroit de sa part d’inviter Belladone sans avoir lu le fruit de son travail. Le fait que leur jeune collègue n’était qu’un prétexte et une excuse pour faire venir Grindelwald à sa table crevait désormais les yeux et le mage noir ne se fit pas prier pour lancer un regard chargé de reproches au maître des potions, quelque peu déçu de ce manque d’investissement de sa part. Finalement, à son regard habituellement glacial se rajouta un sourire peu chaleureux et faussement menaçant :

— Ne vous en faites pas Horace. Je ne referai pas de Protego Diabolica à Poudlard. Je n’en ai pas l’intérêt et encore moins ma baguette. Vous ne risquez rien, ce soir. Nous ne sommes pas là pour cela, de toute façon, n’est-ce pas ?

Rapidement, il finit son premier verre avant de se tourner vers Belladone, son sourire n’ayant pas disparu. Cette fois-ci, il n’y avait aucune froideur dans le regard du mage noir envers son collègue. Seulement une espièglerie que le benjamin Raven commençait certainement à connaître à force de le côtoyer. Peut-être même que ce dernier pouvait rentrer dans son jeu et s’amuser à malmener gentiment son ancien professeur qui n’avait su le voir avec la reconnaissance qu’il aurait dû. Mais la nature profondément bienveillante du jeune homme l’empêcherait certainement d’être mesquin, même légèrement, envers le maître des potions.
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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. Icon_minitimeVen 30 Oct - 14:01



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Bureau du Maître des Potions

Octobre 1942

Si Belladone ignorait en partie les desseins du sagace Maître des Potions, il aurait toutefois pu jurer que la soirée ne se déroulait pas selon ses plans initiaux. Gellert Grindelwald et l’aura magnifique, terrible, -qui avait plané sur le monde sorcier qu’il avait presque tenu dans le creux de sa main blanche-, semblait prendre un malin plaisir à faire voler en éclats la petite atmosphère chaleureuse et bon enfant qu’Horace Slughorn s’était appliqué à insuffler à sa soirée. La petite scène de la fiole semblait savamment orchestrée, les rouages huilés avec soin, et, de fait, le comédien était excellent. Belladone fronça les sourcils, perplexe, n’ignorant pas que la fraîcheur de leurs relations de ces derniers jours se révélait sans doute la cause de cette cachotterie, mais peu enclin surtout à ce petit jeu un brin cruel auquel il s’amusait, en cherchant à insuffler la crainte chez leur hôte.

Et le jeune homme n’était pas revanchard au point de se délecter de la mesquine vengeance d’un Professeur qui ne lui avait accordé qu’une indifférence cuisante lors de sa scolarité, et qui aujourd’hui se servait manifestement de lui pour approcher Grindelwald. S’il admettait toutefois avoir souri à la froideur primaire de son ami, à présent il n’avait plus le cœur à rire de la pâleur de cire que prenait le teint d’ordinaire bonhomme du Maître des Potions, qui tâcha de reprendre un semblant de contenance, en misant sur un Philtre de Paix. Et tandis qu’il les abandonnait un instant, profitant de cette seconde de répit pour s’éponger le front, Belladone entendit avec délectation le « pop » réconfortant d’un bouchon qui saute. La finesse des alcools servis à la table d’Horace Slughorn étaient légendaires, aussi Belladone le remercia d’un sourire chaleureux, à la hauteur de l’offrande qui lui était faite, et qui tâchait de rassurer son ancien Professeur. Gellert Grindelwald y allait à l’esbroufe, et le jeune homme savait à présent qu’il ne voulait d’autre mal au Maître des Potions que celui de le taquiner un peu.

Belladone écouta avec un sourire l’apologie du confort de la Salle Commune des Serpentard, dressée non sans une certaine fierté par le Directeur de la Maison. Le sagace Maître des Potions avait omis la réflexion relative au manque d’autorité de Belladone avec une prévenance et une prudence extrême. Le jeune homme remercia sa délicatesse d’un nouveau sourire, tandis qu’il se décidait à tremper les lèvres dans ce breuvage aux reflets mordorés qui exhalait d’exquises effluves de vanille et de cannelle. La boisson lui brûla le palais de prime abord, peu accoutumé à d’aussi fortes boissons. Mais ensuite l’alcool vieilli en fût vint envahir de bouquet d’essences la langue de Belladone, qui se délecta de la multitude de parfums que pouvait dégager un si incroyable nectar, acquiesçant avec enthousiasme à l’exclamation de leur hôte :

- Je n’ai jamais goûté quelque chose d’aussi divin ! Et pourtant nous avons quelques bouteilles d’hydromel au Manoir dont nous ne sommes pas peu fiers !

Un regard vers Gellert ne lui permit pas d’apprécier à quel point il savourait sa boisson. D’apparence imperturbable, ayant revêtu cette hauteur fière qui terrifiait les foules qu’il avait détenu au creux de sa paume, rien, pas même un battement de cil, ne trahissait la plus petite des émotions. Aussi Belladone préféra-t-il reporter son attention sur le Maître des Potions, qui semblait lui accorder ce soir bien plus d’attention que durant toute sa scolarité. Et peut-être était cet enthousiasme soudain, inespéré –et sans doute un peu intrigant-, qui aida la langue du timide Belladone à se délier autant. Et sans doute avait-il failli à sa délicatesse coutumière, en évoquant le terrible sortilège de l’auguste Grindelwald avec la légèreté de celui qui narre les détails de son dernier repas. Le jeune homme arrêta d’un seul coup sa litanie, se mordant la lèvre d’un air coupable, s’en voulant d’avoir exacerbé sans le vouloir le malaise de leur hôte. Hôte qui reprit néanmoins contenance assez vite, acquiesçant à l’exploit qui restait connu de tous les mages contemporains de l’apogée du grand Gellert Grindelwald. Lorsqu’il souleva l’hypothèse selon laquelle le sortilège aurait pu engloutir Paris, Belladone acquiesça docilement, réfrénant l’enthousiasme qui l’avait rendu volubile l’instant d’avant, laissant aussi le soin au principal intéressé de la confirmer ou non.

Grindelwald acquiesça, bien sûr, sans s’embarrasser d’une humilité inutile, quand tous connaissaient la grandeur de ses exploits. Si la capacité avait été là, là n’étaient pas ses intentions, bien entendu. Quelle idéologie pouvait-on appliquer sur des braises et de la cendre ? Et aujourd’hui le mage noir au cœur secret offrait les réponses du monde sorcier tout entier sur un plateau d’argent, magnanime, grand seigneur, mais avec toujours dans le creux de sa voix cette menace latente, ce présage funeste qu’il semblait laisser planer avec une délectation mal dissimulée. Belladone, de nouveau, lui lança un regard perplexe, les sourcils froncés. Se proposait-il vraiment de se mettre ainsi à nu, ou n’était-ce là qu’un coup de bluff destiné à évaluer le courage d’Horace ?

Et soudain tout s’enchaîna. Le florilège de compliments de la part de Gellert et de sa critique d’ordinaire impitoyable et acérée, l’intérêt soudain du Maître des Potions pour son travail et qui, pour la première fois depuis la rentrée, le gratifiait de son nouveau titre de Professeur, comme scellant l’accord mutique qu’ils étaient désormais sur la même marche, sans plus hiérarchie aucune, collègues, peut-être même amis au regard de cette invitation, bien qu’intéressée. Belladone sentit ses joues s’empourprer et, dans un geste hâtif, il baissa son visage devenu écarlate vers le verre qu’il tenait au creux de sa main tremblante, rivant ses d’encre sur la petite mer d’ambre devenue houleuse sous les tressaillements de son émotion. Une gorgée du breuvage mordoré fut avalée avec prudence, brûlant au passage la gorge du trop émotif jeune homme qui sentit néanmoins la chaleur de l’alcool irradier les pores de sa peau qui rougit un peu plus encore.

- Oh, et bien…Euh, Gellert est bien aimable, je suis très flatté par ses compliments…Je vous en remettrais volontiers un exemplaire, votre avis me sera précieux, je le tiens en haute estime, Professeur…

Couplées à son ventre vide, l’émotion, les effluves liquoreuses de l’alcool trop fort commençaient à rendre fébrile le jeune homme dont l’odorat semblait accaparé par le fumet délicat de mets dissimulés seul Horace savait où. C’est tenaillé par la faim qu’il contempla avec une moue perplexe le jeu d’acteur de Gellert dont il ne semblait pas sa lasser, cette menace latente, déguisée, ne quittant pas son visage tandis qu’il lançait à Slughorn d’un ton doux-amer qu’il n’avait nulle intention de réitérer le funeste exploit narré avec un enthousiasme maladroit par son jeune collègue. Jeune collègue à qui il ne manqua pas d’adresser un sourire espiègle, confirmant ses soupçons selon lesquels il s’amusait à torturer ce pauvre Horace qui s’était plié en quatre pour leur offrir une fabuleuse soirée. Belladone lui rendit un regard légèrement réprobateur, sourcils froncés, ne pouvant empêcher un imperceptible sourire de se dessiner malgré tout sous sa barbe. Dans ce florilège de compliments, de cet amusement taquin, -bien qu’un peu mesquin-, qui prenait la défense de Belladone invité pour un prétexte fallacieux, se révélait là l’intention véritable d’enterrer la hache, chez le mage trop fier pour s’abaisser à de franches et véritables excuses. Et le jeune Professeur en était si ravi et si touché qu’il ne parvenait pas à s’insurger corps et âme contre le petit jeu cruel de Gellert, dont la victime était aujourd’hui leur hôte bonhomme et débonnaire. Le sourire persista sans qu’il ne parvienne à se réfréner, rendait son regard un brin espiègle à Grindelwald, tandis qu’il avalait une autre gorgée du breuvage de feu qui se révélait exquis.

- Je crois que nous sommes tranquilles en effet, Professeur. Je suis certain que Gellert ne prendrait pas le risque de détruire votre bar qui regorge de trésors. N’est-ce pas, Gellert ?

Belladone lança un sourire réconfortant au Maître des Potions. Si le timide et tremblant jeune homme était aussi rassuré, sans doute le sagace Horace Slughorn n’avait guère de quoi s’inquiéter. Et son regard d’encre brillait cette fois-ci d’une lueur taquine lorsqu’il le riva vers son ami, avec lequel les réconciliations étaient définitivement scellées.


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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. Icon_minitimeLun 9 Nov - 17:06



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« Bureau du Maitre des Potions »

Octobre 1942

Oh oui, le vieux Slugh avait déjà eut Leta Lestrange dans ses cours et il savait que cette dernière était morte en ayant défié Grindelwald. Mais il n'en savait pas plus que cela. Il savait juste que cela s'était produit ce fameux jour dont ils parlaient précédemment : Le jour où le Protego Diabolica a été lâché dans le caveau des Lestrange, au Père Lachaise. Mais Leta n'avait pas été la seule victime à ce moment là. Elle n’était qu’une victime parmi tant d’autres de la croisade de Grindelwald. En vérité, il pensait, à tord, que l'ancien mage noir ne s'était sûrement pas embêté à retenir le noms des personnes qui ont été tué de sa main ou de celle de ses partisans. Justement, il comptait sur cette soirée pour que Gellert lui fasse changer d'avis.

Horace lui même se sentit gêné lorsque Belladone le remercia de le tenir en si haute estime. Il se demandait si le jeune homme lui en voulait de ne pas l'avoir estimé ainsi plus tôt... Mais cette gêne se dissipa rapidement et il lui sourit.

"Allons, ne soyez pas si formelle. C'est votre travail après tout. Soyez en fière, Professeur Raven."

Et il était sincère. Le jeune homme semblait toujours se tenir dans l'ombre de son frère et de sa sœur. Pourtant, bien que pas aussi brillant en pratique, il avait su outrepasser ses lacunes pour arriver à faire quelque chose qui faisait de lui quelqu'un qui allait sûrement laisser sa trace dans l'histoire de la magie.

La proposition qu'offrait le professeur de Runes à celui des potions troubla fortement ce dernier. Il se demandait si il était réellement sérieux car, il ne faut pas se mentir, il avait un peu de mal à croire que cet homme allait s'ouvrir ouvertement à lui... Après tout, l'ancien mage noir était malin. Il s'était sûrement renseigné sur les pratiques concernant le club et les questions qu'aime posé son animateur aux élèves présents. Grindelwald venait de l'inviter à le questionner. Il y avait tant de questions qui venaient à l'esprit du bedonnant Professeur qu'il ne put dire quoi que ce soit de suite. Il laissa, donc, l'ancien mage noir continuer à s'exprimer pour le moment.

La conversation vira à nouveau sur la thèse de Belladone. Le vieux Slugh but une nouvelle gorgée et dit alors :

"Oui, oui... Il est certain que cela a dû demander un travail remarquable. Beaucoup d'élèves de Poudlard, après leurs ASPICs, se permettent de faire un tour du monde d'une années pour expérimenter et constater sur le terrain tout ce qu'ils auraient appris à l'école voir apprendre des choses nouvelles."

Il était assez fière de ce qu'avait fait Belladone, même sans l’avoir fait rentré dans sa collection. Slughorn n'avait pas reconnu son talent à l'époque mais constater le faite que ce garçon, anciennement bedonnant et peu talentueux en pratique, était devenu un fin connaisseur en mage et magie noire forçait le respect. Horace eut du mal à soutenir le regard lourd de Grindelwald qui essayait de le rassurer (plus ou moins) comme quoi il ne comptait pas (et ne pouvait pas) lancer ce prodigieux Protego Diabolica à l’école. Slughorn but alors une nouvelle gorgée pour se donner une excuse avant de dire :

"Oui tout à fait... Et puis, vous n'êtes plus entouré d'ennemis désormais."

A la remarque de Belladone, il ne put s'empêcher de rire ouvertement en posant les mains sur son ventre.

"Ah c'est bien vrai. Il serait criminel de détruire une si délicieuse bouteille de rhum entre autres choses ! Je vais nous resservir. Permettez ?"

Il reprit la bouteille et servit à nouveau ses convives avant de se servir lui même.

"Vous m'avez permit de vous poser quelques questions, Professeur Grindelwald... Et je dois vous avouer qu'il y en a une qui me brûle la langue presque autant que ce breuvage."

Il avait déjà le teint quelque peu rougeoyant par cet alcool fort. Il était aussi beaucoup plus détendu et, lorsqu'il s'assit, il posa enfin sa question :

"Nous connaissons tous le slogan de votre croisade passée. Mais il y a tout de même une question que je me pose... Qu'est ce qui vous a motivé a vous lancer dans une telle quête, à la base ? C'était téméraire de votre part et vous saviez que vous alliez affronter tout les gouvernements magique du monde. Oh bien entendu, je sais que ma question est personnelle et je m'en excuse. Je ne veux pas abuser non plus... Si vous souhaitez garder cette raison caché, je le comprendrais."

Il but une longue gorgée pour ne pas avoir a affronter le regard de l'ancien mage noir... Sa question pouvait être offensante mais elle lui brûlait trop la langue et se devait de sortir. D’ailleurs, Horace s’était bien caché d’avoir donné son avis sur la question. Bien entendu, si jamais on lui demandait quel était son avis sur la croisade du célèbre mage noir, il avait déjà une réponse toute prête dans un coin de sa tête.

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