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Ananas, Framboise et Chocolat.

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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. - Page 2 Icon_minitimeDim 15 Nov - 20:12



Ananas, Framboise et Chocolat

« IN TABERNA QUANDO SUMUS »

Automne 1942.

Grindelwald restait silencieux, laissant l’ancien élève parler timidement de sa thèse face à celui qui fut son professeur. Il les regardait simplement, se disant que cette situation ne devait être simple pour personne, Slughorn n’ayant, apparemment, jamais fait trop attention à Belladone durant la scolarité de ce dernier. Les deux hommes devaient maintenant apprendre à se connaître en tant que collègues, d’égal à égal, tandis que l’ancien mage noir continuait de boire son verre de rhum. Le breuvage, sûrement pas son grand âge, était fort, c’était indéniable. Sans avoir pris sa petite potion avant, il était convaincu que les effets de l’ivresse lui seraient montés à la tête dès la fin de son verre. Pourtant, il y avait une puissance dans ses arômes qu’il n’avait senti auparavant. C’était bien plus goûtu que la Vodka bon marché que certains des élèves les plus âgés de Durmstrang ramenaient pour se réchauffer. Gellert regarda l’âtre chaleureux de Slughorn et se fit la remarque que les choses étaient bien différentes d’un pays à l’autre, que ce soit en termes de culture et d’éducation, bien que les deux soient généralement plus liées que prévu. Si Belladone était profondément attaché à Poudlard, Durmstrang, en revanche, ne manquait absolument pas à l’ancien mage qui en avait tari la réputation de par sa sombre notoriété.

Il entendit alors Belladone s’adresser à lui, après une brève conversation avec le Maître des Potions que Gellert n’avait écouté que d’une oreille distraite. Non, il ne comptait pas détruire quoique ce soit ce soir. Et il n’était pas non plus entouré d’ennemis, comme l’avait très justement fait remarquer Slughorn. Cependant, il devait avouer que cette façon d’être vu comme une bombe à retardements le dérangeait. Pourtant, c’était bien ce qu’il était : un individu impulsif et violent qui n’hésitait pas à éclabousser sa cause du sang de ses opposants. Il avait cherché la paix par la guerre. Mais personne ne semblait se rendre compte que tout ceci n’était plus d’actualité. Pourquoi détruirait-il tout ici ? Quel en serait le but aux vues des conséquences ? Même s’il parvenait à récupérer la baguette de Slughorn, il ne pourrait jamais triompher d’Albus qui n’hésiterait probablement pas à se tenir contre lui pour défendre son école. C’était tout à fait normal et naturel. De plus, Grindelwald jouissait à Poudlard d’un confort qui lui rappelait Nurmengard, l’étroite surveillance et le contact social quotidien en plus. Mais même si une partie de lui était certes arrivée en tant qu’ennemi à l’école de sorcellerie britannique, ses idées étaient, pour leur très grande majorité, loin derrière. Il était parfaitement inoffensif.

Pour toute réponse, il leur sourit en tout amitié et leva légèrement son verre en signe de respect, même s’il était déjà vide. Le Maître des Potions remarqua alors cette absence de rhum dans le verre de son invité et le remplit de nouveau. Bien évidemment, poli et pour appuyer le fait qu’il ne venait pas à cette soirée en tant que menace, Gellert remercia son hôte. Ce dernier, sans doute déjà atteint par l’alcool du rhum se rassit et s’adressa directement à lui. En même temps qu’il parlait, l’ancien mage noir lança un rapide regard à son jeune ami. Il souhaitait constater si les dégâts du rhum se voyaient également sur le visage, lui rendant son regard espiègle par la même occasion. Bien entendu, en toute politesse, Gellert regarda de nouveau Slughorn tandis qu’il lui posait la question sur les réelles motivations de son périple. Un large sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Grindelwald n’ignorait pas le fait que le Maître des Potions et Albus Dumbledore se connaissaient depuis un certain temps, ayant fait quelques années en même temps à Poudlard, et étant devenus collègues par la suite. Cependant, très peu de gens étaient au courant de la réelle nature de la relation entre les deux sorciers les plus puissants de leur siècle. Mais il était cependant bien trop pour que ce genre d’informations ne parviennent aux oreilles de sorciers lambdas mais curieux. Il sourit malicieusement.

— Les réelles raisons sont personnelles, je suis désolé. Cependant, je peux vous dire que j’ai assisté à plusieurs injustices de cette situation politique qui concerne le monde entier. Je la trouvais et je la trouve toujours à ce jour parfaitement injuste et injustifiée. Les Détraqueurs n’ont pas eu raison de mes opinions. Peut-être seulement de ma vigueur. À moins que ce ne soit tout simplement l’âge, qui sait. J’ai été, pendant très longtemps, un adolescent turbulent. Peut-être qu’Azkaban m’aura assagi.

Il haussa insolemment les épaules et but une gorgée de rhum. L’alcool était décidément presque trop fort et Grindelwald se demanda s’il pourrait autant boire que prévu. Lui qui avait voulu s’amuser et se jouer gentiment de ses compères, il y avait finalement des chances qu’il finisse ivre lui aussi, bien que pour l’instant, ce n’était le cas de personne.

— Cependant, je dois vous avouer à tous les deux qu’utiliser ma magie me manque. Les duels aussi. Certes, j’ai eu à affronter bon nombre de sorciers durant ma vie, comme vous vous en doutez, mais même en soit, la discipline des duels, dans les règles de cet art et ne visant pas à neutraliser l’adversaire, mortellement ou non, me manque également. J’ai d’ailleurs entendu dire qu’il y avait des compétitions d’ailleurs, c’est vrai ?

Il demeurait après tout un étranger. Il avait sillonné l’Europe, la recouvrant de sa terreur et de chaos, mais jamais il n’était allé en Angleterre. Hormis le temps d’un été seulement, il y avait de cela plus de quarante ans. Il avait encore beaucoup à découvrir sur le thé et les coutumes britanniques. Cependant, Grindelwald avait toujours été un éternel curieux. La force et la puissance se trouvaient avant tout dans le savoir. Belladone, aussi faible magiquement qu’il était, pouvait faire tomber Dumbledore et Grindelwald avec ce qu’il savait. Bien évidemment, le mage n’avait aucune crainte à l’égard des intentions du jeune professeur. Il lui faisait même plus confiance qu’il ne se faisait confiance lui-même. Toujours avec son sourire aux lèvres, Gellert laissa tomber son crâne sur son dossier.

— Auriez-vous un peu de musique, Horace ? Cela aussi, ça me manque, autant en profiter. Et puis, ça rendra l’air plus festif, non ?

Il savait que son attitude nonchalante pouvait en déstabiliser plus d’un. Slughorn semblait avoir été quelque peu perturbé par l’arcane aura du mage noir. Ce dernier ne voulait pas être vu comme une menace de la part de son désormais collègue. S’il se renfermait, jamais il ne pourrait obtenir les informations qu’il cherche et en faire part à Albus. Il se tourna cependant Belladone, en retrait comme prévu, qu’il sollicitait décidemment beaucoup.

— Enfin, si Maître Raven le désire également, je ne souhaite pas imposer quoi que ce soit.

D’un geste leste, il le désigna, paume légèrement tournée vers le plafond. Il n’y avait aucune ironie dans la voix grave de Grindelwald. Le terme utilisé servait surtout à prouver son respect pour son ami qui, malgré sa grande différence d’âge avec les deux autres convives, était leur égal. Il sourit avant de boire une nouvelle gorgée de son verre de rhum. Ce dernier avait beau être aussi puissant qu’un coup de massue de troll sur le crâne, il y avait un certain côté addictif, comme si son foie souhaitait ardemment souffrir d’ici quelques heures.

— Oh et par ailleurs, la seule chose que je compte détruire ce soir, c'est mon foie...

Il constata avec un certain dépit que son verre était de nouveau affreusement vide. Il n'avait même pas fait attention à la vitesse à laquelle il avait bu le liquide fortement alcoolisé. Cela ne présageait rien de bon pour le reste de la soirée s'il ne freinait pas sa consommation tout de suite. Il regarda alors Slughorn, ses yeux hétérochrome lui implorant presque de le resservir.
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Belladone Raven
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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. - Page 2 Icon_minitimeVen 20 Nov - 15:34



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Bureau du Maître des Potions

Octobre 1942

Le titre fraîchement acquis du tout jeune Professeur tinta à ses oreilles rendues légèrement bourdonnantes par l’ivresse qui affleurait doucement de son esprit embrumé. Les effluves de rhum et leur bouquet enivrant enflammaient les papilles, l’âme et les joues de Belladone qui rosissaient un peu plus encore sous sa barbe, à entendre son ancien Maître de Potions le traiter en égal. Un large sourire, non dénué de reconnaissance, éclaira le visage aux yeux brillants des prémisses de l’ivresse, adressé au professeur débonnaire et bonhomme qui lui faisait ce soir, non seulement la grâce de l’invitation à ses parties fines triées sur le volet, mais aussi de ses louanges qui lui allaient droit au cœur. Couplées à celles, trop rares et exemptes de la moindre once hypocrisie de Gellert Grindelwald, et voilà que Belladone virait au cramoisi, empirant son état en avalant d’une traite ce qui lui restait du breuvage aux reflets mordorées et aux effluves de vanille qui subsistait au fond de son verre.

Le jeune homme balbutia un remerciement ému et embarrassé, tandis qu’Horace lui sauvait la mise en reprenant la parole, expliquant qu’ils étaient nombreux, comme Belladone, à partir à la conquête du monde, une fois leurs ASPIC en poche. Le jeune homme hocha la tête d’un air entendu. Il était clair que le Professeur Slughorn savait de quoi il parlait ; Maître des Potions émérite, il avait vu défiler sous ses yeux et dans ses classes quantité d’élèves, et non des moindres, qui, désormais, occupait les hautes sphères ministérielles ou qui avait acquis une indiscutable renommée. Il savait également qu’Horace n’en était pas peu fier, et même qu’il prenait un plaisir tout particulier à relater les exploits de sa petite « vitrine » d’anciens étudiants et membres de son « Club de Slugh » trié sur le volet, dont Belladone n’avait jamais fait partie.

Et si Belladone souriait devant l’audace de Grindelwald, c’est parce qu’il était au fait à présent de son goût pour la taquinerie, parce qu’à présent il décelait la malice dans ce regard hétérochrome dont il ne percevait que la dureté, ne serait-ce que quelques semaines auparavant. La réplique d’Horace avait été la plus sérieuse du monde, et on ne pouvait guère lui faire de reproche sur sa méfiance à l’égard du mage noir repenti qu’il ne connaissait que bien peu, finalement. Pourtant l’allusion taquine de Belladone sembla avoir l’effet escompté, quand le Maître des Potions éclata d’un rire léger avant d’approuver qu’il serait bien criminel d’exterminer un pareil bar. Belladone esquissa un sourire et tendit son verre en le remerciant d’un hochement de tête, avec à l’esprit la vague conscience qu’il buvait un peu trop vite ce breuvage divin mais bien fort auquel il n’était pas accoutumé, le ventre vide qui plus est. Gellert, quant à lui, se laissa resservir, tout en ayant approuvé leurs dires d’un geste amical, le verre levé en l’air comme à leur santé.

Etait-ce l’atmosphère allégée par les embruns de l’alcool et la chaleur du bon feu qui ronronnait dans l’âtre ? Ou bien l’invitation du plus secret et du plus illustre de tous les mages noirs à le soumettre à toutes les interrogations qui lui passaient par l’esprit ? Toujours est-il que le sagace Horace Slughorn était tout sauf un idiot. Une chance pareille ne se représenterait pas de sitôt, aussi c’est avec moult entourloupes qu’il s’osa à questionner le grand Gellert Grindelwald sur les origines profondes de son combat, qui l’avait amené à détenir la vie de chaque sorcier au creux de sa paume roide. Belladone s’enfonça un peu plus dans son siège, tâchant tant bien que mal de dissimuler une curiosité avide, vorace, que venait ternir toutefois une pointe d’inquiétude relative aux abrupts accès de colère de son ami. L’autorisation qu’il avait octroyée au Maître des Potions pouvait être retirée en une seconde, si d’aventure le mage noir repenti venait à considérer que l’audace frisait l’insolence.

Mais non. Gellert Grindelwald avait décidément l’humeur légère, ce soir. S’il opposa un refus quant à l’interrogation jugée trop personnelle, il argua toutefois le sentiment de révolte face à l’injustice, qui l’avait animé, qui l’animait toujours après tant d’années à Azkaban, après le supplice quotidien et sempiternel des Détraqueurs qui n’avaient pas réussi à faire éteindre ce brasier de justice, cette soif inextinguible de rébellion contre l’oppression, bien que Gellert avouait qu’ils étaient parvenus à l’apprivoiser, malgré tout. Et si le sang de Belladone se glaça un instant d’horreur à l’évocation des créatures qui avaient été les bourreaux de son ami durant tant d’années, et desquelles il parlait avec une telle légèreté que c’était lui, le jeune homme qui ne les avait vu qui en frémissait à sa place, son sourire s’esquissa de nouveau devant l’adolescent impétueux qu’il décrivait. Le jeune homme n’avait aucun mal à s’imaginer un Gellert Grindelwald malicieux, insolent et rebelle, repoussant toutes les limites de l’autorité. En réalité il n’aurait guère pu le voir autrement.

Le fil de ses pensées, qui s’embrumaient de plus en plus à chaque lampée du nectar de feu qui lui brûlait les lèvres, fut entrecoupé par la voix un peu cave de Grindelwald, qui reprenait, déplorant le manque que lui procurait la pratique de la magie. Belladone ne pouvait que s’imaginer la privation de l’exercice d’une puissance dont qu’il n’effleurerait jamais du bout des doigts. Mais il ne doutait pas que le sort de Gellert Grindelwald était plus cruel que le sien. Le jeune homme avait été dépouillé au berceau de cette puissance magique qu’il ne connaîtrait jamais, tandis que le mage noir avait eu de nombreuses années pour l’apprivoiser, la sentir palpiter sous ses doigts et dans ses veines, et gronder à la surface d’un monde effrayé et docile qui avait ployé sous une telle aura, avant de se la voir arrachée. Nul doute que le sort de Belladone, à cet instant, lui était enviable. A son interrogation relative aux compétitions et clubs de duel, le jeune homme se tourna vers le Maître des Potions, plus légitime et plus à même de lui répondre, ses longues années passées à enseigner à Poudlard jouant en sa faveur, mais ne pouvant s’empêcher de glisser, la remarque lui brûlant les lèvres, l’humeur rendue taquine par l’alcool ;

- J’admets sans peine que la pratique magique vous manque, mais dénicher un adversaire qui tiendrait plus de quelques secondes face à vous…Ce ne sera pas sans peine, Gellert !

Belladone eut un petit rire, gardant au creux de ses mains le verre qui luisait à la lueur du feu, le lorgnant, sembler en plein dilemme entre la sagesse et le laisser-aller. Finalement il haussa légèrement les épaules, y trempa de nouveau les lèvres avec délices, le feu du nectar semblant s’apaiser à chaque gorgée. Et son sourire s’élargit lorsque Gellert proposa un brin de musique. Belladone adorait la musique, touchait un peu au piano et était bon chanteur. La musique avait ce pouvoir d’adoucir ses mœurs déjà tendre et le bercer d’une nostalgie et d’une mélancolie qui faisaient partie intégrante de sa nature profonde. Et lorsque Grindelwald sollicita son avis, l’affublant du taquin « titre » de maître, Belladone rougit de plaisir, plus devant la malice de son ami à son égard, qui prouvait une certaine tendresse, que d’une prestance et d’un pouvoir qu’il n’avait pas et dont il se moquait. Il rit de nouveau, enhardi par l’alcool ingéré à jeun, de son rire empreint de ce flegme britannique qui imprégnait son apparence toute entière, s’empressant d’acquiescer ;

- Ce serait avec grand plaisir, j’adore la musique ! Si cela plaît à notre hôte, bien entendu.

Gellert buvait vite, plus encore que Belladone. Et si haute stature semblait bien plus solitude que la frêle silhouette du jeune homme, quelque chose lui disait que quinze années de réclusion à Azkaban ne l’avaient pas entrainé à consommer autant d’alcool. Sans nul doute que le sagace Horace Slughorn et sa silhouette débonnaire de bon vivant aurait encore l’esprit vif et alerte quand eux deux seront déjà abrutis par l’inconscience de l’ivresse. Ce soir le mage noir ne semblait pas s’en soucier. Même, il annonça clairement son intention de finir la soirée fin soûl, et Belladone rit de nouveau, quelque peu désemparé mais déjà légèrement éméché lui aussi, une lueur amusée vers le verre vide de Gellert et son regard désespéré ;

- Prenez garde Gellert, peut-être parviendrons nous à vous tirer tous vos plus sombres secrets, si d’aventure je ne me retrouve pas hors d’état avant vous !

Belladone lui adressa un grand sourire, rendu audacieux par la légère ivresse qui s’emparait de lui, l’offrant également à leur hôte assit près d’eux. Pour sûr la soirée ne faisait que commencer, même s’il n’était guère sûr de pouvoir suivre bien longtemps ses deux acolytes. Par prudence, il s’abstint de plonger une fois de plus ses lèvres dans son verre. Pour le moment.



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Horace Slughorn
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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. - Page 2 Icon_minitimeMar 1 Déc - 23:59



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« Bureau du Maitre des Potions »

Octobre 1942

Slughorn n’est pas du genre à rouler sous la table après quelques verres habituellement. Son foie était assez costaud pour supporter ce qui pouvait renverser la plupart des gens. Mais là, la puissance du vieux rhum vieilli en cale pendant quelques siècles le rendait déjà moins prudent. Aussi, il fallait dire qu’il avait eu la bénédiction de Grindelwald pour lui poser toute sortes de questions. De plus, rien n’obligeait ce dernier à répondre de façon précise (voir à y répondre tout court). Malgré tout, il y répondit avec un grand sourire. Ces paroles étaient vagues et, malgré tout, à sa grande surprise, Horace Slughorn y décerna un peu de sagesse. Son interlocuteur ne semblait pas être une brute épaisse, réglant ses problèmes à grands coups de sortilège. Dans sa façon de parler, il trouvait qu’il y avait un peu d’ « Albus Dumbledore » ce qui, pour le coup, le rassurait d’un coté pour l’effrayer de l’autre…

Il ne répondit, cependant, pas à ses paroles. Le Maître des Potions restait secret sur ses opinions politiques et ne voulait pas se lancer dans ce genre de débat réputé dangereux. Si il avait parlé, il aurait pu lui dire qu’il y avait peut-être des moyens moins radicaux pour parvenir à ses fins… La tête d’un ministère de la magie pourquoi pas ? Et des méthodes plus douces avec les moldus ?… Mais, déjà, qui était il pour parler de cela ? Lui qui a déjà tourné le dos au ministère ? De plus, il ne croirait pas lui même ce qu’il dirait. Selon Slughorn, le monde est bien tel qu’il est… Tant qu’il n’y a pas de conflit, c’est que le système est fonctionnel… Et, pour fini, il se voyait mal donner des recommandations (qui plus est sans valeur) à l’homme qui a failli tenir le monde des Sorciers entre ses mains.

Lorsqu’il parla des duels, Slughorn eut une mine grave… Il comprenait le manque que cela pouvait donner à un sorcier aussi talentueux de se retrouvé privé de baguette et avec une interdiction formelle d’utiliser la magie… De plus, il a su conserver sa santé mental et ses pouvoirs malgré le puissant pouvoir des Détraqueurs d’Azkaban. Le bedonnant Professeur n’eut pas le temps de répondre que Belladone, visiblement déjà un peu éméché, lâcha une phrase qui fit sourire doucement le Maître des Potions.

« Il existe des compétitions en Grande Bretagne, c’est vrai… Mais pas dans l’école ! Même ci, c’est assez amusant ce que tu dis là, Belladone. Tu n’imagines pas ce que j’entends dans les couloirs ! Depuis… Oh, ma scolarité, il arrive qu’il y ait des duels clandestins ou des rumeurs les concernant. Eh bien, Professeur Grindelwald, vous n’imaginez pas combien d’élèves voudraient vous voir à l’œuvre au court d’un duel à la baguette ! »

Il rit doucement en reprenant son verre.

« Les plus inconscients d’entre eux aimeraient bien vous affronter d’ailleurs... amicalement bien entendu ! » S’empressa-t-il d’ajouter. « Mais Belladone a raison, ils ne se rendent pas compte qu’ils n’auraient aucune chance contre vous ! »

Slughorn savait qu’il n’avait pas besoin de baguette pour utiliser la magie. L’idée d’ouvrir un club de duel ne plaisait pas tellement au bedonnant professeur. Mais il était indéniable que cela aurait, au moins, la capacité de limité les accidents qui découlent des duels sauvages entres élèves et permettraient à ses derniers d’être encadré, conseillé et arrêté si cela tournait mal. La violence, ce n’était pas son truc même ci les forces du mal était un domaine dans lequel il excellait.

A la demande de Gellert il se releva et se surprit à sentir les effets de l’alcool lui tourner doucement la tête.

« Excellente idée, Professeur Grindelwald !... »

Il attendit la réponse de Belladone tout de même qui avait rougit grandement… Est ce par l’alcool ou par le titre que lui avait donné Gellert ? Probablement les deux. Le jeune homme semblait avoir du mal à tenir l’alcool dans tout les cas. Néanmoins, Slughorn semblait heureux de le voir se détendre. De toute manière, il pouvait faire apparaître un lit supplémentaire si il ne se trouvait pas en état de rentrer dans ses quartiers.

« Parfait alors ! J’ai quelques vieux disques… Ah, celui ci fera l’affaire… »

Il récupère un vieux disque dans un tiroir et le pose sur son vieux tourne-disque à manivelle… Il donna un coup de baguette sur l’appareil et, après quelques bruits de craquement, typique des vieux vinyles usé, une musique se lança. Il s’agissait d’une musique assez entraînante usant de violon et de quelques percutions bien placé. A la déclaration de Gellert, il rit doucement.

« Je me suis dit que ça irait bien avec ce breuvage… et je pense que nous devrions nous mettre à table histoire d’éponger un peu tout ce que nous avons bu ! »



En rythme avec la musique, jouant de sa baguette tel un chef d’orchestre, des mets se mirent à jaillirent de toute part ! Tous aussi appétissant les uns que les autres… Un véritable repas de fête. Des assiettes se posèrent devant les invités en atterrissant tel de petits vaisseaux de porcelaine suivit par les couverts qui ondulaient dans l’air tel des poissons. Sur la fin de la musique, un énorme couteau de boucher traversa dangereusement la pièce en tournoyant, passant à une dizaine de centimètres de l’oreille de Belladone avant de se planter dans le jambon sec.

« Ah… Pardon pour le couteau… La prochaine fois, je mettrais la table avant l’apéritif. Bien ! » Il se frotta les mains et retourna vers sa place. « Servez vous, je vous en prie ! »

Il semblait avoir reprit contenance et confiance en lui même. Laissant ses invités se servir. Il avait bien retenu la phrase de Belladone même ci il ne l’avait pas signalé… Il ne voulait pas non plus trop pousser le bouchon avec Grindelwald, même ci celui ci finissait ivre. S’était un risque qu’il ne comptait pas courir et puis, il n’est pas du genre non plus à fouiner dans les secrets les plus intimes des gens, non… Pour l’heure, il espère simplement gagner sa confiance. Ainsi, après avoir resservi ses invités et lui même en alcool, il leur demanda.

« Comment se passe ce début d’année de votre coté ? J’espère que les élèves de ma maison ne vous cause pas trop de souci ! Je reconnais que certains son... compliqué mais, beaucoup ont un immense potentiel ! »

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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. - Page 2 Icon_minitimeJeu 3 Déc - 19:24



Ananas, Framboise et Chocolat

« IN TABERNA QUANDO SUMUS »

Automne 1942.

Confortablement affalé dans le fauteuil de bois et de tissu autour de la table de Slughorn, Grindelwald, le regard brillant d’une malice certaine, écoutait ses collègues vanter sa puissance une fois ayant abordé le sujet des duels. Un sourire fier et flatté se dessina sur ses lèvres pales. Visiblement, il régnait une sorte d’impatience et de curiosité au sein de Poudlard de le voir pratiquer la magie. Oui, cela réchauffait son ego. Il n’était, au final, pas si craint que cela et sa gloire attirait les yeux indiscrets des jeunes élèves. Il aurait pu aussi interpréter cela comme s’il avait été une bête de foire, exhibé à la future génération tel un trophée de chasse du Ministère de la Magie mais il était de trop bonne humeur ce soir pour penser à une telle chose. De plus, il commençait à se faire à la vie de l’école et certaines relations avec plusieurs de ses élèves se tissaient, créant des sortes d’amitiés réciproques et respectueuses. Grindelwald ne méritait certainement pas un tel confort, une telle bonté de la part de Belladone où des autres mais il n’allait certainement pas s’en priver. De plus, tout cela était sans mauvaise intention. Il devait se douter que tous les Aurors étaient munis de Scrutoscopes et il mettrait sa main à couper qu’aucun d’entre eux ne s’est mis à tourner en sa présence.

— Vous êtes bien aimables. Mais ne sous-estimait pas les talents de cette école, j’en ai déjà repéré quelques-uns. Et puis, je n’ai pas de baguette.

Il tourna ses paumes vers le ciel, comme pour appuyer ses dires. En réalité, même avec la Baguette de Sureau dans sa main, il aurait fait une démonstration pour épater la galerie, illustration vaniteuse de toute sa puissance, d’une complexité forcément prétentieuse, tout en gardant, pourtant, un côté parfaitement inoffensif. Faire de la magie, c’était aussi voir les étoiles dans les yeux des plus jeunes ou des plus ignorants. Il s’était plusieurs fois joué de Moldus auprès desquels il s’était simplement fait passer pour un prestigiateur afin de voler quelques pièces ou autres objets de sa convoitise. Et comme un magicien ne dévoile jamais ses secrets… Toujours ce sourire malicieux collé à ses lèvres, Gellert regarda ses collègues acquiescer sa proposition de mettre de la musique et l’hôte de la soirée s’occupa de cette tâche. Rapidement un air entraînant et dynamique se mit en fond, rapidement recouvert par les paroles des trois professeurs attablés. Slughorn avait dû percevoir la famine dans laquelle se trouvait actuellement Belladone et il commença à faire venir les couverts et assiettes avant que la nourriture n’apparaisse brusquement dans les plats.

Gellert, rendu déjà légèrement gourd pour l’alcool qu’il avait ingéré, remarqua avec du retard le couteau qui avait failli entailler la joue de Belladone. Surpris, il se contenta d’hausser les sourcils avant de regarder le jambon sec avec appétit. Son verre était de nouveau vide et il eut alors un important trou de mémoire : est-ce que Slughorn l’avait resservi ou non ? Qu’importe la réelle réponse, il valait mieux mettre un peu de lest dans son estomac afin de tenir jusqu’à la fin de la soirée. La potion ne parviendrait certainement pas à encaisser des litres de ce rhum, aussi divin était-il. Avant que Belladone ne puisse se jeter sur le couteau du jambon, Gellert posa la main dessus et, avec un regard insolent, le regarda un petit moment avant d’en couper une tranche et de servir Belladone. Il posa également une tranche dans l’assiette de son hôte avant de se servir lui-même. Il se doutait que certains devaient s’imaginer qu’il n’était qu’une sorte de brute irrespectueuse, mais la nature réelle de Grindelwald était très loin de cela. Il préférait charmer les gens et s’attirer leur confiance plutôt que de les terroriser en se comportant comme un barbare. Il ne fallait pas abuser de la force. Ce n’était pas le meilleur moyen diplomatique. De toute façon, il n’avait aucune envie de brusquer ses collègues. Lui aussi voulait passer une bonne soirée après tout, même s’il avait deux trois objectifs à accomplir.

— Vos élèves sont pour la grande majorité très calme, du moins pour ceux que j’ai en cours. Par ailleurs, je m’assure à ce que ma classe reste calme, quelque soit la maison ou l’âge des élèves.

Il eut un sourire et mangea un bout de son jambon qui s’avérait tout aussi excellent que le rhum. Il n’y avait pas à dire, la cuisine de Poudlard était vraiment délicieuse et les quinze années d’Azkaban à manger du pain rassis n’altéraient même pas avec ce jugement parfaitement objectif. Un sourire un peu plus grand se dessina sur les lèvres tandis que ses yeux demeuraient baissés sur son assiette. L’opportunité que venait de lui donner Slughorn était trop tentante pour ne pas la saisir. C’était comme s’il venait d’anticiper la raison de sa présence. Tant mieux, après tout. Cela éviterait à tout le monde de tourner autour du pot.

— D’ailleurs, j’ai eu l’occasion de me rapprocher de certains élèves en dehors de mon cours. De votre maison. Et je vous avoue qu’ils m’intriguent un peu. Tant que je vous tiens, Horace, j’aimerais avoir votre avis sur eux.

Une fois sa tranche de jambon terminée, il s’essuya rapidement les lèvres avant de croiser ses longues et fines jambes, regardant le reste des mets, les yeux indécis.

— Tout d’abord, peut-être le plus connu d’entre tous, Tom Jedusor. Brillant élève parait-il, n’est-ce pas ? Charmant garçon aussi. J’aimerais en savoir un peu plus, pourquoi il est si discret, notamment. J’ai entendu dire par d’autres professeurs qu’il serait le nouvel le plus brillant depuis Albus Dumbledore. Que vous avez fréquenté lors de votre scolarité, non ?

Il eut alors un sourire franc, conscient de s’être un peu emballé. Ses yeux avaient une malice flagrante mais pourtant inoffensive. Avec un air presque gêné qu’il feint à la perfection, il baissa le regard et eut un léger rire.

— Excusez-moi si mes questions vous assument plus que le rhum. Je suis d’un naturel insatiablement curieux…

Il eut un sourire désolé avant de regarder Belladone.

— D’ailleurs toi non plus tu ne m’as jamais dit ce que tu pensais de Jedusor.

Il prit alors un morceau de terrine de porc, ainsi qu’un morceau de pain. Il finit par baisser son regard vers son verre affreusement vide et préféra vite en dégager ses yeux pour éviter d’être trop tenté pour le moment. Il inspecta alors le niveau de la bouteille de rhum. Non. Pas tout de suite. Se resservir pour la quatrième fois au moins (il avait déjà perdu le compte… ?) serait tout sauf raisonnable et productif.
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Belladone Raven
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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Déc - 14:49



Ananas, Framboise et Chocolat

Bureau du Maître des Potions

Octobre 1942

C’est un Belladone passablement éméché qui riva l’encre d’un regard embrumé vers la bonhomie joviale de son désormais comparse. Le tutoiement avait tinté à ses oreilles avec la stupéfaction vague, éthérée par les effluves de rhum, que son ancien Maître des Potions le traitait désormais en compagnon et en égal. La marque d’affection manifeste, -qui s’alliait pourtant à la pudibonderie du trop tendre jeune homme qui s’étiolait sous les embruns d’alcool-, ne parvint pas, toutefois, à insuffler à Belladone l’audace d’en faire autant. C’est d’une voix qui lui semblait soudain étrangement lointaine, comme l’écho de la sienne en temps normal, son cerveau accusant la léthargie du traître et bien trop délectable nectar ;

- Vous avez tout à fait raison, Horace, d’autant plus que parfois des conséquences fâcheuses sont à déplorer ! Je suis d’avis qu’un Club de Duels officiel, réglementé et encadré par des Professeurs éviterait la plupart de ces ennuis…En plus de former les élèves à une pratique non négligeable de défense !

Belladone fit tournoyer doucement la petite mer aux effluves mordorées qui gisait au fond de son verre, d’un geste distrait des doigts, son regard embué d’ivresse éperdue dans la contemplation hypnotique des remous d’ambre qui se fracassaient contre les falaises de verre. Son visage aux joues cramoisies et aux yeux étincelants se releva subitement, un sourire évaporé sur une mine d’ordinaire flegmatique et qui était ce soir devenue taquine, presque goguenarde ;

- Ah, il faut les comprendre, c’est la fougue de la jeunesse ! Gellert doit susciter les craintes et les passions ! Imaginez-les, plus tard, raconter à leurs enfants et petits-enfants qu’ils se sont battus en Duel avec le grand Gellert Grindelwald ! Tout cela doit leur paraître bien grisant, après tout, et ils ont sans doute hâte de faire leurs preuves !

Son immense et un peu vague sourire s’élargit un peu plus encore, tandis que Gellert semblait remercier les louanges que ses deux comparses lui chantaient là, et qu’il recevait paumes ouvertes avec une humilité qui ne lui ressemblait pas. Et Horace déjà se pressait d’acquiescer à la demande du mage Autrichien, ayant eu la courtoisie d’attendre l’approbation du plus jeune de ses invités, et quelques instants plus tard, une mélodie enjouée, aux intonations fortement celtiques, s’égrena au cœur du bureau douillet aux allures de boudoir. C’est qu’Horace Slughorn était réputé pour avoir le goût exacerbé d’un confort que Belladone chérissait lui aussi par-dessus tout, ô comme il les appréciait à leur juste valeur, ces tentures colorées, épaisses, ces poufs de velours et ces coussins rebondis. Il y’avait une délicatesse dans le luxe chez ce bon vivant qui attisait indéniablement la gourmandise et la curiosité de Belladone à l’idée d’enfin avoir l’honneur de partager sa table. Et c’est sans doute l’enthousiasme, réfréné à jeun, qui lui fit perdre toute la politesse et la dignité qu’il s’était promis de conserver face à celui qui, jadis avait été pour lui un Professeur indifférent à son manque manifeste de talent ;

- Avec grand plaisir ! Je meurs de faim !

La vaisselle s’entrechoqua dans les airs, dans un tintement de porcelaine, tandis que les ustensiles se posaient avec délicatesse sur la table, et que les mets épars les accompagnaient, dans une course folle, effrénée, qui répandait sur son sillage un melting-pot de saveurs absolument exquises. Le ventre de Belladone gronda avec une férocité dont il ne parvenait plus à avoir honte, à la seconde où le sifflement sinistre d’une lame immense bourdonna à son oreille. L’instant d’après, la lame acérée était plantée dans un immense jambon qui lui faisait face et qu’il contemplait les yeux écarquillés, n’ayant pas même eu le temps de s’épouvanter. D’un air enjoué et légèrement ivre, Horace s’excusa et se frotta les mains d’un air satisfait devant la qualité et la quantité des mets qui trônaient là. Et Belladone avait beau s’être imaginé si longtemps mille et une merveilles, il n’était pas déçu. Et il n’avait qu’à peine remarqué que son verre s’était à nouveau rempli, son regard d’encre trop occuper à contempler l’énorme volaille qui exhalait un fumet délicat de marrons, d’airelles de thym, et l’énorme soupière qui contenait un potage d’une épaisseur orange vif, une sauce à la menthe qui bouillonnait encore et au fond de laquelle on apercevait d’appétissants et gras morceaux de gigot. Et les charcuteries en tout genre, et les fromages crémeux, jusqu’à la motte de beurre dont les cristaux de sel luisaient à la surface d’un délicieux jaune doré, jusqu’à l’énorme miche de pain qu’un couteau découpait seul, et dont la croûte semblait craquer déjà sous les dents qui ne faisaient que contempler, pour le moment.

Il fallut un instant au cerveau léthargique de Belladone pour lui commander de tendre la main vers le couteau planté dans le jambon qui avait failli lui arracher une oreille. Et, à l’instant où ses doigts rendus fébriles se tendaient vers l’énorme jambon, une main roide et blanche se posa sur le manche du couteau, tandis que Gellert paraissait le narguer d’un sourire insolent. Le jeune homme fronça les sourcils dans une mine faussement boudeuse, tandis que son ami le servait, lui et Horace, d’une épaisse tranche de jambon découpée par ses soins. A l’aide de sa baguette que l’ivresse malhabile, il fit léviter la corbeille de pain qu’il tendit aux autres avant de s’en servir une tranche généreuse, qu’il s’appliqua à recouvrir d’une épaisse couche de beurre. Lorsque le Maître des Potions évoqua les élèves de sa Maison, les sourcils de Belladone se froncèrent devant sa tranche de pain et son morceau de jambon qu’il dévorait à pleines dents. Aucune animosité envers le Directeur de Serpentard, seulement le malaise de l’honnêteté, ne sachant pas comment lui avouer à quel point il se méfiait d’une trop charmante tête blonde qui semblait dissimuler une âme si épouvantable derrière ses boucles anglaises et ses joues vermeil.

Sauvé par Gellert et sa voix un peu cave, le Professeur de Runes avoua d’un ton placide que tous ses élèves se révélaient plutôt calmes, âges et maisons confondus, ce dont Belladone ne pouvait guère se vanter. Lui aussi semblait se délecter de la chère délicate que leur offrait Slughorn, et, après quinze années d’Azkaban, ô comme le jeune homme pouvait imaginer le délice avec lequel son aîné redécouvrait les mets les plus fins. Pourtant Grindelwald reprit vite la parole, avouant à Horace qu’il avait déjà eu le temps de jauger quelques-uns de ses élèves et qu’il désirerait solliciter son avis. Tom Jedusor. Sujet délicat, épineux, sensible même. Belladone ne savait que penser de ce jeune garçon séduisant, bourré d’un charisme étrange, orphelin brillant qui avait su s’attirer les bonnes grâces de ses Professeurs. Secret et d’une intelligence redoutable, le Professeur néophyte n’avait rien à reprocher à cet élève studieux, peut-être même un de ses meilleurs, avec le jeune O’Sadhbh ; Simplement une étrange aura qui émanait de toute sa personne grâcieuse, érudite, le sentiment d’une immense puissance enfouie, d’un désir incroyable de faire ses preuves, et une méfiance larvée, inexplicable, pour cet élève trop sombre qui ne se révélait à personne.

Et tandis que l’ancien mage noir s’excusait de son insatiable curiosité, il se tourna avec un sourire, rivant son regard hétérochrome vers Belladone avant de solliciter son avis. Le jeune homme déglutit. Le seul fait que le jeune Jedusor ait éveillé à ce point l’intérêt de Gellert Grindelwald n’était pas anodin, et prouvait à ses yeux la méfiance étrange qu’il trouvait injuste et cherchait à ravaler. Avalant la bouchée de pain qu’il avait dans la bouche, Belladone se montra prudent ;

- Oh…, Eh bien…C’est un de mes meilleurs élèves…D’une intelligence remarquable, studieux et peu bavard, d’une politesse extrême…Je n’ai absolument rien à lui reprocher…Pourtant je ne peux m’empêcher d’éprouver une méfiance inexplicable à son égard…Ce qui est tout à fait injuste, et ce dont je tâche de ne pas laisser influer sur mon jugement…Il semble extrêmement fasciné par les Forces du Mal et paraît disposer d’une exceptionnelle puissance magique…Hum…Tout cela pour dire que je ne sais pas trop qu’en penser…Cet élève est une véritable énigme…Belladone, désinhibé par le rhum, se décida à en avaler une gorgée de plus, avant d’avoir l’audace de poursuivre…Puisque vous allez sollicité notre avis, Horace, permettez-moi de vous dire que Mademoiselle Hantskui est un excellent élément, volontaire, puisqu’elle m’a sollicité pour des cours particuliers…Elle ambitionne de devenir Auror et elle a de bonnes chances d’y parvenir…Toutefois, permettez-moi de vous faire part de ma méfiance extrême à l’égard d’une de vos première année…Je parle de Desiderata Rosier…Je l’ai surprise une nuit qui s’apprêtait à faire quelque chose de terrible à une de ses comparses de maison, Lavande Huntergunt…Elle n’a pas eu l’ombre d’un remord et me semble disposer d’un aplomb inquiétant chez quelqu’un de si jeune…Je suis déterminé à garder un œil sur elle…Je crois que Gellert est plutôt d’accord avec moi, à ce sujet.

Belladone balaya ses deux collègues d’un regard désolé et interrogateur, avalant avec moins d’enthousiasme une grande bouchée de pain. Le souvenir de cette soirée lui tordait soudain les entrailles, les larmes et la fureur ravalée de la jeune Lavande lui nouant l’estomac. Si le jeune homme tâchait de n’avoir aucun à priori, il ne pouvait s’empêcher, au fond de lui, de constater que ce genre de comportement était souvent légion au sein de la Maison vert et argent qu’Horace dirigeait avec tant de fierté.



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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Déc - 21:22



Ananas, Framboise et Chocolat.

« Bureau du Maitre des Potions »

Octobre 1942

Alors qu’il s’installait, il regardait les verres de ses collègues… Slughorn, pourtant bon vivant et très tolérant à l’alcool, avait déjà perdu le compte et il savait que ce n’était pas dû à sa mémoire, vraiment très performante. Non, le Rhum était bien plus méchant qu’il n’en avait l’air à priori. Son cerveau semblait déjà fonctionner un peu au ralentit. Mais cela ne l’empêcha pas de se prendre une nouvelle gorgée de ce délicieux nectar. Il lui fallu un temps pour se rendre compte que Grindelwald était en train de servir tout le monde en jambon sec. Il le laissa faire et l’en remercia avant de se servir un généreux morceau de beurre en écoutant ses collègues avec attention.

Il fut rassuré d’entendre l’ancien mage noir dire que les Serpentards de sa classe étaient plutôt calmes. Néanmoins, ce ne fut pas tant une surprise et, sur cette fin de phrase, il ne put s’empêcher de rire avec légèreté. Bien entendu, encore une fois, l’alcool n’y était pas pour rien. Néanmoins, il était difficile d’imaginer la classe d’un ancien mage noir comme dissipée. Cependant, ce dernier lui avoua s’être approcher de quelques élèves, ce qui attira son attention et sembla le dessaouler en partie.

« Mon avis ?… Mais bien sûr, parlez je vous en pris. »

Il se sentait presque honoré de partager ses connaissances sur les différents élèves de l’école. Il fallait le dire, le vieux Slugh pouvait aisément se venter d’être le professeur qui connaissait le mieux ses élèves (enfin, surtout les plus prometteur). Mais son sourire vacilla très légèrement lorsque le premier élève cité par le mage noir fut Tom Jedusor. Il aurait dû savoir que ce garçon allait passer obligatoirement sur la table mais il ne s’attendait pas à ce que Grindelwald en parle aussi rapidement. Malgré tout, il cacha plutôt bien son malaise.

« Oui oui… Nous avons été à l’école ensemble avec Albus. Un élève brillant mais… Comparer Tom et Albus... »

Il marqua une pause et, voyant l’air gêné du mage noir et son excuse qu’il pensait réelle, il s’empressa d’ajouter :

« Non non non non non !… Ne vous inquiétez pas. Rien ne me fait plus plaisir que de parler de mes élèves… Eh bien, Tom est sans aucun doute le meilleur élève que je n’ai jamais eu dans ma classe depuis que j’ai commencé à enseigner. Il est à la fois brillant, intelligent, avec des capacités de raisonnements exceptionnels et une autorité parfaite en tant que préfet. Il est particulièrement curieux surtout en matière de forces du mal ! »
Dit il en désignant Belladone. « Mais il est aussi très intéressé en histoire. Je ne compte plus les soirs où nous avons parlé lui et moi de l’école et de ses fondateurs… Ce garçon a tout ce qu’il faut pour devenir très vite un excellent Ministre de la Magie. »

Malgré cet éloge, un éclat de crainte passa rapidement dans l’œil brillant du professeur. Car oui, sans savoir lui même pourquoi, Slughorn ne se sentait pas à l’aise lorsqu’il était seul avec le préfet de sa maison. Tom avait quelque chose de macabre et de malsain au fond, mais il ne voulait absolument pas froisser l’image du meilleur élève de Serpentard en face de ses collègues alors qu’un avenir prometteur lui tends les bras… Avenir dans lequel Slughorn se voyait bien obtenir un mérite non négligeable. Il pourrait devenir « l’homme qui a aider le grand Tom Jedusor à s’élever ».

Il laissa, finalement, Belladone répondre, ce qui lui permettait de ne pas avoir à plus en parler. Sans grande surprise, Belladone en fit l’éloge. Il fallait vraiment être de mauvaise foi pour ne pas apprécier le jeune et prometteur préfet de la maison aux couleurs vert et argent. Malgré tout, Belladone souligna quelque chose que Horace n’avait pas osé mettre sur la table… Cette méfiance inexplicable. Ce sentiment d’insécurité à sa proximité. Bien que le sujet ne lui plut pas des masses, il ne fit que faire remonter encore un peu plus l’estime du bedonnant professeur envers son jeune confrère qui, malgré tout, partageait son avis malgré le peu de temps qu’il avait passé en compagnie du jeune élève. Il est vrai que Tom est une énigme. Impossible de savoir vraiment ce qu’il était destiné à devenir… Mais avec son talent, il pouvait absolument tout devenir. Belladone semblait complètement se lâcher grâce à l’alcool. Il demanda à son tour des informations sur d’autres élèves, tout aussi intéressant et dont les personnalités étaient bien moins nébuleuses que celle du jeune Tom.

« Ah je suis heureux que vous me parliez de ces trois là, Belladone… Je ne savais pas que Miss Hantsuki avait prit des cours particuliers avec vous… Je vous avouerai qu’elle a tout pour assouvir son rêve. Oui tout, sauf… peut-être… la discipline. Cette fille n’en fait qu’à sa tête… Oh elle ne pose aucun souci dans ma classe, mais chez d’autres… Ou elle dort, ou elle se montre impulsive, voir insultante… J’ai essayé de lui parler mais, elle a la tête dur. Je suis sûr qu’elle fait de son mieux, mais, ce caractère... »

Il rit légèrement.

« La fougue de la jeunesse ! Justement, Belladone. J’ai un peu peur pour son avenir et sa formation. Il m’est venu une idée. Serait-il possible que vous invitiez votre frère, Narcisse, et que vous invitiez Miss Hantsuki pour un cour, sans rien dire et là, vous lui faites la surprise… Un Auror en chair et en os. Je pense que, à vous deux, avec l’expérience de Narcisse en tant qu’Auror et votre expérience en tant que professeur de la dite élève, vous pourriez peut-être l’aider à prendre conscience que la discipline lui sera obligatoire pour devenir Auror car, même ci elle a réussi à s’en sortir ainsi à l’école, je doute que ça passe avec ses formateurs si vous voyez ce que je veux dire... »

Il lève un sourcil en regardant Belladone avec son regard perçant. Comme toujours, il était prêt à tout pour ses élèves et si Kana voulait être Auror, il voulait qu’elle réussisse et qu’elle aille loin. Puis, un nom un peu moins rose (façon de parler), tomba sur la table et Slughorn reprit un air grâve.

« Desiderata Rosier… Oui oui... »

Il passa un doigt sur sa lèvre supérieur et mâcha soigneusement sa bouchée avant dire doucement :

« C’est une excellente sorcière, très précoce et très intelligente… Juste… Ne la jugez pas trop vite. Sachez qu’elle a eut une enfance… difficile... »

Il semblait choisir ses mots avec soin, regardant de temps à autres Grindelwald.

« Je crois comprendre que vous avez connu sa mère… Vous devez comprendre de quoi je veux parler. Il n’est pas simple de juger une personne aussi jeune comme une adulte. Sachez que j’ai prit connaissance de cet incident et que je m’en suis occupé… personnellement. Je ne promet pas que ça ne se reproduira plus, mais… sachez une chose. Cette fille est jeune. Je vais faire de mon mieux pour qu’elle fréquente les bonnes personnes de ma maison… Si on lui montre la bonne voie, peut-être qu’elle comprendra un jour que la façon dont elle a été élevé n’était pas la meilleure... »

Il but une nouvelle gorgée, ce qui lui laissa le temps de bien choisir ses mots.

« Je crains que… sa famille ne l’aide pas beaucoup à devenir meilleure mais, en temps que professeur, c’est à nous qu’il revient de l’aider. Et à moi peut-être plus encore, étant le directeur de sa maison. »

Il soupira. La tache était ardue, il le savait. Elle suivait les tristes pas des mages noirs que son devenus certains de ses anciens élèves. Cela ruinait totalement la réputation de sa maison dont il était, pourtant, très fière. De plus, le talent magique de la fillette la rendrait particulièrement dangereuse. Elle est encore jeune mais, si elle continue sur cette voie, elle deviendra une sorcière redoutable en sortant de l’école.

« Tout ça pour dire, ne vous inquiétez pas. Depuis cet incident, je fais de mon mieux pour garder un œil sur elle. Ce qui est arrivé à Miss Huntergunt est regrettable, vraiment regrettable… Et le pire, c’est ce que n’est pas rare à Poudlard… Être né Moldu et être admit à Serpentard est une chose très rare et, à chaque fois, c’est un vrai supplice pour le ou la concernée… De plus, Miss Huntergunt a de grande difficultés en matière de pratique de la magie, ce qui ne l’aide pas beaucoup à se défendre. »

Il baisse les yeux, regardant ses mains. Il faut savoir qu’il n’a pas fait tout son possible pour l’aider non plus. Son attirance pour la grandeur avait sans doute fait qu’il ne s’était pas assez intéressé à Lavande et qu’il aurait, sûrement, pu faire plus pour elle. Horace s’en voulait. Il ne voulait le montrer devant ses collègues, mais s’était un fardeau qu’il portait même ci il faisait de son mieux pour l’ignorer.

« … Vous êtes brave, Belladone. Et je vous remercie de l’avoir protéger. Mais je m’excuse aussi pour le comportement de mes élèves. Peut-être que je vais demander à Tom de garder un œil sur elle. En tant que préfet, c’est aussi son devoir de faire respecter l’ordre au sein l’école et de sa propre maison. Je doute que ça lui plaise beaucoup, mais il le fera, j’en suis sûr. »

Il savait que Tom Jedusor l’appréciait beaucoup et qu’il ne refuserait sûrement pas une mission de la part de son directeur de maison. Et puis, Slughorn sait se montrer généreux avec les élèves qui le méritent, après tout. Le bedonnant professeur finit par sourire.

« Enfin, vous n’avez pas que des mauvaises choses à dire sur mes élèves et je vois qu’à part Miss Rosier, vous n’avez pas trop de souci ! Croyez moi, ça n’en a pas l’air comme cela, mais on progresse ! Aller, servez vous… Peut-être voudriez vous un peu d’hydromel avec le repas ? Ce sera plus doux. »



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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. - Page 2 Icon_minitimeMer 23 Déc - 20:59



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« IN TABERNA QUANDO SUMUS »

Automne 1942.

Grindelwald n’y était pas allé par quatre chemins pour obtenir ses informations. Le rhum était suffisamment puissant pour embrumer déjà les esprits de ses deux collègues. Aussi, ceux-ci, et en particulier Slughorn, devraient se montrer plus dociles, moins réticents au fait de répondre à ses interrogations assez banales en soit. Après tout, ce n’était rien de plus qu’une conversation entre professeurs. Gellert devait, après tout, n’avoir qu’un quart de l’effectif de chaque promotion, si ce n’était moins. Et tous les élèves « intéressants » ne semblaient pas avoir opté pour l’Étude des Runes. Il n’avait donc aucun indice sur le comportement desdits élèves au sein d’un cours, n’ayant qu’un vague commentaire de la part de Dumbledore quand il lui avait posé des questions sur eux. Avoir des retours différents était toujours instructif et permettait de mieux se forger un avis objectif. Ainsi, de ce qu’il savait sur les différents élèves nommés ce soir-là, il aurait une idée de comment mieux les appréhender à l’avenir et qui il devait garder à l’œil. Après tout, Dumbledore lui avait donné une tâche. Autant qu’il y travaille un minimum avant qu’on ne vienne lui reprocher de profiter un peu trop de sa semi-liberté à Poudlard.

Slughorn passa rapidement sur Dumbledore, par ailleurs. Gellert avait espéré pouvoir satisfaire sa curiosité ce soir, en savoir un peu plus sur la scolarité du mystique professeur de métamorphoses mais le Maître des Potions ne sembla pas être enclin à partager des anecdotes à ce sujet. Le mage noir n’insista pas. Il écouta plutôt ses deux collègues faire leur monologue respectif sur Tom Jedusor. Il devait avouer qu’il était surpris d’un tel verdict. Si Slughorn paraissait dithyrambique au sujet du Serpentard, Belladone montrait en revanche plus de réserve. Tous les retours qu’il avait sur ledit élève se rapprochait de la version du directeur des verts et argents. Pourtant, Gellert prit l’avis de son ami très au sérieux, Albus lui ayant également fait part de quelques doutes à son sujet. Slughorn ne paraissait non plus si à l’aise que cela, malgré ses paroles. Le doute apparut très brièvement dans les yeux clairs du Maître des Potions, un doute qui n’échappa pas au regard hétérochrome de Grindelwald qui le fixait sans honte. Un sourire amusé apparut sur les lèvres de l’ancien mage noir, signifiant qu’il avait perçu cet instant de trouble fugace dans les iris azurées de Slughorn. Cependant, il ne dit rien, restant silencieux, reportant son attention sur Belladone.

Ce dernier avait eu le temps d’aborder le nom de trois élèves qui étaient également venu à l’esprit de Gellert. Trois filles de chez Serpentard, une nouvelle fois. Pendant que le professeur de Défense Contre les Forces du Mal racontait les ambitions d’Hantsuki, la cruauté de Rosier et les malheurs de Lavande, le regard dichotomique du repenti se posa avec intérêt sur le gigot d’agneau, brillant à la lumière des flammes. Il regarda ses collègues, occupés avec leur tranche de jambon et à discuter. Après un instant d’hésitation, l’oreille pourtant toujours tendu, Gellert coupa plusieurs tranches et s’en servit une. Si les deux autres convives voulaient se servir, c’était déjà prêt. Il n’avait pas voulu interrompre le flot de paroles de Belladone qui eut rapidement une réponse de la part de Slughorn. Toujours silencieusement, presque discrètement, le mage noir se servit d’haricots verts et de pommes de terre. Puis il servit les verres de ses collègues de vin avant de se servir lui-même. Il regarda ensuite l’étiquette sur la bouteille et fit une légère moue. Après le rhum, Slughorn avait probablement sorti une des meilleures bouteilles de sa cave. Il ne se moquait clairement pas d’eux et Gellert huma tout d’abord le liquide bordeaux.

Ce fut alors que Slughorn proposa quelque chose qui laissa coi Grindelwald. Ce dernier regarda son collègue des Potions sans trop comprendre le raisonnement : Tom Jedusor était certes un élève brillant d’apparence mais son directeur de maison n’était visiblement pas très serein à son égard. Sentiment de méfiance rejoint par Belladone et Dumbledore. Si le garçon semblait cacher quelque chose sous ce masque de perfection, pourquoi lui faire donc confiance pour assurer la « sécurité » d’une élève qui avait un tempérament de feu ? Le fait qu’il soit Préfet ne changeait rien aux yeux dépourvus de couleurs de Grindelwald. Cela ne signifiait qu’il était plus digne de confiance. Certes, Slughorn lui-même lui avait donné une telle responsabilité, responsable des élèves à l’écusson au serpent, mais Gellert n’avait pas oublié ce doute, certes passagers, dans les yeux de son collègue. Le repenti, n’ayant pas quitté le Maître des Potions du regard, finit par boire une légère gorgée du vin qui s’avéra d’une saveur exquise. Avec une moue impressionnée, il reposa son verre et recommença à s’attaquer à son morceau de gigot. Slughorn proposa alors de l’hydromel et Gellert se sentit un peu coupable d’avoir débouchonné la bouteille de vin sans n’avoir rien demandé à personne et de les avoir tous servis. Il se dédouana alors de tout regret en se disant qu’elle se trouvait déjà sur la table, ne demandant qu’à être bue. Il s’essuya alors les lèvres.

— Vos retours sur vos élèves sont très intéressants et instructifs. Je dois vous avouer que je trouve cela dommage, dans mon cas, de ne pas tous les avoir avec moi en cours.

Il eut un léger et bref sourire, regardant tour à tour ses deux collègues attablés. Son visage reprit alors rapidement une expression plus sérieuse, son regard se durcissant légèrement, sans que sa voix ne devienne menaçante pour autant.

— Cependant, Horace, je me vois dans le regret de désapprouver votre idée. Je sais que je ne connais certainement pas Jedusor autant que vous, ni la jeune Miss Huntergrunt. Je le regrette. Néanmoins, j’ai pu passer du temps avec elle, ces dernières semaines et je pense commencer à comprendre comment elle réfléchit. Je ne prétendrai pas savoir ce dont elle a besoin. Mais je doute que lui coller un élève brillant à qui tout réussi, soit une bonne idée. Elle éprouve déjà des difficultés à exercer sa magie, possède une profonde colère en elle, que je trouve justifiée, et ses camarades ne lui mènent pas la vie facile. En revanche, si vous voulez à ce prix la faire « surveiller » le temps qu’elle puisse se défendre seule, prenez plutôt Hantsuki. Il s’agit certes d’une forte tête mais je suis convaincu qu’elle prendrait à cœur cette mission. De plus, cela lui ferait un exercice de préparation pour son projet de carrière. Les Aurors protègent n’est-ce pas ?

Avec un air innocent, il haussa les épaules. Il prit alors son verre et en but une gorgée.

— Très bon au passage, ce vin, Horace, merci encore.

Il le reposa alors.

— Si Belladone n’a pas confiance en Jedusor, alors je m’en tiens à son jugement. Et je crois que vous n’êtes pas très loin de le partager, n’est-ce pas, Horace ? De plus, Hantsuki et Miss Huntergrunt semblent s’entendre. Qui de mieux placé pour protéger que quelqu’un en qui nous avons confiance ?

Regardant son assiette, il ajouta d’un air pensif :

— Ou alors nous essayons de traiter le problème à la racine : Rosier doit apprendre à réfréner ses idéaux élitistes inculqués par sa famille. Cette dernière de le fera pas pour elle et si nous voulons éviter que la gamine tourne mal, c’est à nous d’agir.

Il marqua une pause et son regard se fit presque inquiet.

— Par ailleurs, Horace, Belladone… Apparemment, sa famille lui aurait dit que je suis son père. C’est faux. Je ne suis absolument pas son père et il y a même aucune chance que je le sois : elle a été conçue pendant que j’étais à Azkaban et je peux vous assurer qu’il n’y a rien là-bas comme compagnie que celle des Détraqueurs et notre propre folie.

Un voile chargé de mauvais souvenirs vint se poser brièvement sur son regard hétérochrome. Il chassa vite ses sombres pensées et recouvra rapidement un sourire avant qu’une idée absurde ne germe dans sa tête.

— D’ailleurs Horace, j’ai peut-être quelque chose qui pourrait vous amuser. Une fois que nous aurons fini de manger bien évidemment.

Il farfouilla dans la poche intérieure de son manteau, agrandie magiquement, bien évidemment, et en sorti son crâne-chicha qu’il posa sur un buffet à portée de bras afin de ne pas charger plus la table. Avec un franc sourire fier, créé certainement par les verres de rhum avalés, il regarda tour à tour Belladone et Horace, sans rien dire de plus, espérant trouver avec qui partager ce soir-là.
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Belladone Raven
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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. - Page 2 Icon_minitimeMer 6 Jan - 14:23



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Bureau du Maître des Potions

Octobre 1942

L’alcool déliait la langue du jeune Professeur discret avec la même aisance qu’une lampée de Veritaserum. Cercle pernicieux, cette volubilité peu coutumière, assaisonnée d’une honnêteté sans ambages, lui donnait plus soif encore, et c’est un regard embrumé, plein d’un désir prudent, qui lorgnait le breuvage ambré qui reposait au creux de son verre. Quelques secondes de réflexion, ralenties par l’apathie gourde de son esprit alcoolisé, suffirent à Belladone qui tendit la main vers la carafe de jus de citrouille à quelques centimètres de son assiette. La coupe d’argent fut vidée d’une traite revigorante, la fraîcheur du jus contribuant à rasséréner celui qui n’était guère habitué à plus fort qu’à la douceur de miel et de l’hydromel vieilli en fût. Le ton circonspect dont Belladone aurait usé d’ordinaire pour évoquer le plus mystérieux et le plus brillant de tous les élèves de l’école s’était étiolé sous les exhalaisons du nectar de feu, qui avait eu moins d’emprise sur la carcasse joviale de son collègue Maître des Potions qui, lui, tâtonna avec plus de prudence que lui le terrain glissant qu’était l’énigme Tom Jedusor. Belladone était persuadé d’être passé pour un idiot ou un méfiant. Parce qu’en réalité, elle était idiote cette méfiance, bien qu’instinctive. Infondée, injuste même, ce sentiment déplaisait à Belladone, qui n’avait rien à reprocher à cet élève trop brillant, sinon d’être une énigme et un coffre fermé à double tour, ce dont il avait le droit le plus strict.

Pourtant il aurait juré qu’un éclair, furtif, presque imperceptible, était passé dans le regard un peu fourbe d’Horace. L’avait-il rêvé ? Peut-être était-ce simplement cette immense puissance qui ne pouvait susciter qu’une inquiétude larvée. Parce que la comparaison avec la scolarité de Dumbledore était légitime, et Belladone l’avait approuvé d’un vague signe de tête à Gellert. Sans doute n’avait-on jamais vu à Poudlard, depuis le grand Albus Dumbledore, quelqu’un aux talents si prometteurs. Aussi, l’énigme Tom Jedusor avait de quoi susciter les craintes, sinon les interrogations. Et Belladone ne put réprimer un soupir soulagé, lorsque l’épineux sujet Jedusor s’étiola pour laisser la place à l’élève Hantsuki, que le jeune Professeur appréciait, malgré cette fougue teintée d’un brin d’insolence que lui relataient certains collègues exaspérés par la légèreté rebelle de cette étudiante qui n’en faisait qu’à sa tête. Belladone eut un sourire face au portrait que lui dépeignait son Maître de Maison, heureux malgré tout de ne pas avoir à subir ce trait du caractère de la jeune fille indomptable, qu’un esprit fragile comme le sien ne serait jamais parvenu à tempérer. Le Professeur supputait plusieurs motifs expliquant la docilité de l’élève à ses cours. L’affection pour sa matière, la patience de Belladone et ce bon fond qu’elle avait et qui, sans doute, ne lui permettait pas d’abuser de la douceur de ce professeur trop tendre.

Le jeune homme se servit du rosbif qui baignait dans son jus et qu’il lorgnait depuis tout à l’heure, et une énorme louche de purée venait rejoindre les tranches de viande marinées dans son assiette lorsqu’il éclata d’un rire léger, qui s’égrena dans la pièce tiède, baignée d’exhalaisons délicieuses. L’idée d’Horace était excellente, et elle n’était pas l’origine de cette exclamation de joie. Mais s’imaginer le visage suffisant et professoral de Narcisse fasse à une assemblée d’élèves tout ouïs et aux yeux plein d’étoiles avait ce je-ne-sais-quoi d’amusant, que la légère ébriété de Belladone transformait en hilarité. Le jeune épicurien prit un instant pour avaler un morceau de la viande exquise, qui fondait comme du beurre sur sa langue et contribuait à lui faire reprendre contenance après cette quantité d’alcool ingérée à jeun ;

- Pardonnez-moi Horace, votre idée est excellente…C’est simplement que je me suis imaginé mon frère aîné au beau milieu d’élèves qui est sollicité pour évoquer ses études et sa carrière…Par Merlin il va être intenable ! C’est qu’il a déjà une bien haute opinion de lui et de sa fonction…Mais, un peu d’humilité ne lui ferait pas de mal, parfois…Belladone rit de nouveau, l’alcool déliant un peu trop sa langue, lui qui d’ordinaire tâchait de ne pas dire de mal de son exaspérant mais protecteur frère aîné. Je lui écrirai dès demain ! Il serait effectivement fort dommage que Mademoiselle Hantsuki laisse échapper la chance que lui offre ses multiples talents simplement pour une rébellion de jeunesse ! Narcisse saura lui expliquer à quel point la discipline est importante, si réellement elle désire poursuivre des études d’Auror…Enfin, il serait sans doute judicieux de rassembler tous les élèves de septième année à ce cours surprise, ainsi cela motiverait sans doute un peu plus leurs révisions d’ASPIC, qu’en pensez-vous ? En tout cas je m’arrangerai pour que Mademoiselle Hantsuki parle à Narcisse en privé à la fin. Je suis convaincu qu’elle peut devenir une Auror émérite, avec un brin de sagesse et de docilité en plus…

La légèreté de l’air, qui semblait avoir repris ses droits un bref instant, fut de nouveau alourdi par le nom de la fillette malveillante dont Belladone avait, par hasard, arrêté la baguette cruelle pointée sur la malheureuse Lavande cette nuit de septembre. Le jeune homme laissa tomber sa fourchette, tout à l’écoute attentive de ce que pensait d’elle son Directeur de Maison. S’il fronça légèrement les sourcils, il ne pouvait pourtant décemment pas en vouloir à Horace de se montrer complaisant avec les élèves de sa Maison, pour qui il imaginait sans peine la tendresse particulière qu’il leur vouait. Lui-même avait du mal à ne pas s’amouracher des élèves de Serdaigle plus que des autres, avec une tendresse dans l’affection des étudiants de la maison bleue et bronze. De plus, la raison susurrait à Belladone que son comparse avait raison. Le rouge lui monta aux joues lorsqu’Horace riva son regard vers Grindelwald et débuta son plaidoyer envers cette fillette au tempérament exécrable, certes, mais à l’éducation déplorable, inculquée par une famille aux mœurs plus que discutables. Père inconnu et mère abandonnée, celle qui passait une fière gosse de riches n’était-elle pas après tout presque une orpheline, délaissée de ses géniteurs et élevée dans la dureté ancestrale qui avait doré cette famille de l’éclat sinistre qu’ils inspiraient au monde sorcier ? Belladone s’était juré à l’impartialité lors de son accession au professorat. Se serait-il montré si âpre au jugement et à la mise au pilori d’une fillette, si ce n’avait pas été le sort de l’élève aux grand yeux tristes qui étaient en jeu ? Toujours était-il que la sollicitude et la prévenance du Directeur de Maison avait de quoi rassurer. En voilà un qui connaissait son métier, et, malgré quelques préférences marquées, éhontées, il restait un pédagogue excellent et averti, en plus d’un brillant Maître des Potions. Belladone hocha la tête, se saisissant avec prudence de son verre de rhum ;

- C’est vous qui avez raison, bien entendu…Il est vrai que la cruauté dont je l’ai vu faire preuve couplée à cette inquiétant maturité obscurcissent parfois mon discernement et j’en oublierai presque qu’elle n’est encore qu’une enfant…Mais elle en a si peu l’attitude ! Je la crois aussi intelligente, mais utilisée à bien mauvais escient, un caractère bien trempé forgé par une éducation et des mœurs très discutables…Après être devenu écarlate suite au compliment de Slughorn relatif à sa prétendue bravoure, Belladone écouta Gellert discuter de l’idée d’Horace qui pourrait s’avérer contreproductive au regard de la colère larvée qui sommeillait au creux de la jeune fille triste et grise qui sillonnait en fantôme malheureux les couloirs ennemis de Poudlard. Il opina du chef lorsqu’il réprouva la présence de Tom Jedusor dans le sillage de la douce Lavande, cette idée le faisant tressaillir un instant pour une raison inexpliquée. Et si la perspective de remplacer l’énigmatique et trop séduisant Jedusor par Kanaeko le rassura, il ne put s’empêcher néanmoins de froncer un sourcil, désinhibé par l’alcool ; Je suis d’accord avec vous Gellert, et même cette idée me rassurerait à titre personnel, au regard de la sécurité de Mademoiselle Huntergrunt…Cependant, je ne la connais que bien peu, mais je parierai qu’elle n’accepterait que très mal d’être suivie et protégée, fut-ce par une amie…Elle me semble assez farouche et plutôt fière…

Et devant la confiance que lui témoignait son ami, Belladone eut un sourire, mais rougit de nouveau, embarrassé par l’émotion et par la bêtise d’avoir révélé sa méfiance inavouable envers un élève qui ne la méritait pas. Le jeune homme s’accorda un moment et une autre bouchée de la viande exquise, laissant Horace sourire et manifester sa satisfaction à l’idée qu’exceptée la nouvelle recrue Rosier, il y’avait peu de Serpentard contre lesquels ses collègues montraient des griefs. Avalant sa bouchée avec lenteur, le jeune homme tenta de se rectifier ;

- Oh vous savez Gellert, c’était idiot de dire ça…C’est infondé, et je n’ai aucun grief à faire à Tom qui est un élève excellent et discipliné…Et en effet Horace…Il y’a bien des fauteurs de trouble, mais ceux qui pointent du doigt les Serpentard en ont autant à leur actif…Les Gryffondor n’ont rien à leur envier à ce sujet…

Le sujet Rosier fut remis sur la table néanmoins, Grindelwald évoquant l’éventualité de couper le mal à la racine, en enjoignant la fillette à se détourner de l’archaïsme des idéologies nauséabondes au cœur desquelles elle avait baigné toute sa prime jeunesse. Belladone rougit un instant lorsque Gellert renia une fois de plus cette paternité impossible, théorie farfelue plantée à force de certitudes dans le petit crâne dur de la fillette aux boucles blondes. Belladone avait déjà entendu cette théorie fumeuse, et même si, avant de connaître personnellement le grand Gellert Grindelwald, il ne se prononçait pas sur une éventuelle liaison entre lui et sa générale, l’éventualité d’un enfant, conçu à l’époque de sa réclusion, paraissait tout bonnement inconcevable. Belladone reprit contenance grâce à une gorgée de rhum lentement avalée ;

- C’est complètement absurde…Ils se seront servis des racontars qui vous prêtaient une liaison avec Vinda Rosier, mais tout de même, tout le monde sait qu’à Azkaban…Belladone se tût et une grimace vint tordre ses lèvres, tandis qu’un frisson lui glaçait l’échine. Il n’avait guère besoin de poursuivre sur ce qu’il pensait d’Azkaban…Enfin, je trouve sa famille très cruelle de lui avoir mis cette idée en tête…Cela avait sans doute pour but de nourrir d’obscurs dessins, ou de fidéliser la fillette dans leur propagande enfin…Mentir à une enfant sur l’identité de son géniteur, c’est tout de même très laid…Quoiqu’il en soit Gellert, Horace, je nous souhaite bien du courage pour faire évoluer les mœurs de cette élève…J’avoue être moins optimiste que vous à son sujet…

L’ambiance s’appesantissait, et sans doute Gellert voulait-il y remédier, mais c’est non sans méfiance que Belladone le lorgna extirper de sa poche cette source de divertissement qu’il voulait offrir à son hôte. Le jeune homme fronça les sourcils mais fut néanmoins soulagé de le voir simplement sortir sa chicha, malgré l’âpreté de l’expérience qui ne lui avait causé rien d’autre qu’une grosse quinte de toux. Un sourire se dessina néanmoins sur les lèvres de Belladone qui regardait tour à tour ses deux collègues, se demandant d’un air vague, enfournant une cuillère de purée dans sa bouche, comment Slughorn allait réagir face à la proposition de s’essayer au narguilé du grand Gellert Grindelwald.


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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. - Page 2 Icon_minitimeDim 10 Jan - 14:42



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« Bureau du Maitre des Potions »

Octobre 1942

Il n’y eut aucune remarque de la part de Slughorn lorsque Gellert s’était servi en vin. Tout le monde semblait ce régaler et cela faisait plaisir au bedonnant Maître des Potions. Il était important que l’on prenne du plaisir à sa table. Après tout, si il y avait le moindre problème, cela risquait d’aller contre son sens et pourrait aller à l’encontre de la renommée de son club et de ses qualités d’hôte remarquable, deux choses auxquels il observait un intérêt primordiale. Belladone semblait se régaler et, après s’être servi comme il le fallait en viande, il approuva l’idée d’Horace, se permettant de proposer même de présenter son frère à l’ensemble de sa classe, ce que le vieux Slugh approuva d’un signe de tête en terminant son jambon. Malgré son embonpoint, il mangeait assez doucement et proprement, prenant le temps lui aussi de savourer chaque morceau de viande tout en faisant attention à ne pas perdre une miette de la conversation. Il repensa au rire du jeune professeur, se souvenant de Narcisse à l’époque où il l’avait eu dans sa classe… Un élève respectueux et particulièrement doué mais assez fière de lui. Il semblait que cette forme d’arrogance ne s’était pas arrangée depuis qu’il avait rejoint les Aurors mais bon, personne n’est parfait.

« En effet ! C’est une excellente idée ! Même ci, pour la plupart des élèves, leurs vœux d’orientation sont déjà réalisés. De toute manière, vous le savez comme moi, les Aurors se font rare. Après tout, cela demande des résultats scolaires excellents et une volonté de fer car il s’agit d’une voie compliquée et qui ne laisse que peu de place à une vie privé… Dans un sens, votre frère a raison d’être fière mais… je compte sur vous pour le lui faire remarquer si il s’emporte un peu trop... »

Il lui lança un regard lourd de sens. Horace n’avait pas pour but de décourager les élèves à se lancer dans cette profession, au contraire, surtout à la vue du caractère impulsif de Kanaeko qui risquait de ne pas apprécier le comportement hautain de Narcisse Raven. Hors, Belladone est l’opposé de son frère sur ce point : Humble, peut-être un peu trop. Il n’a pas les capacités magiques de son aîné, mais il venait de prouver, quelques instants plus tôt, qu’il avait des connaissances peu communes en matière de magie noir. Slughorn comptait sur Belladone pour équilibrer la balance ce qui lui donnerait, en plus, l’occasion de sortir enfin de l’ombre de son frère et de prouver sa valeur envers ce dernier. Dans cette simple visite, tout le monde avait à y gagner… Encore fallait il que tout se passe bien.

Le jeune professeur de défense contre les forces du mal semblait particulièrement touché par la malheureuse histoire entre Lavande et Desiderata… Le fait qu’il en parle, qu’il échappe sa fourchette à la mention de cet évènement et qu’il y prêta fortement attention n’échappa pas à la vigilance du directeur de Serpentard. Dans un sens, étant témoin de la scène, il était logique qu’il y reste attentif mais… peut-être y avait il plus qu’il n’osait le dire ? Néanmoins, il garda cela dans un coin de son crâne et n’y pensa plus. Belladone était encore un jeune professeur qui apprenait la joie d’enseigner et les difficultés à être enseignant. Il faut savoir être juste et bienveillant tout en sachant parfois se montrer intraitable tout en gardant son sang froid et dissimuler ses émotions personnelles : Ne jamais prendre partit sur des états d’âme. Évidemment, Slughorn ne se considérait pas comme un exemple. Son club prouvait qu’il n’était pas impartial. Il privilégiait trop souvent les plus forts et cela peu donner l’impression aux plus faibles d’être laissés de coté. Malgré tout, même ci ils ne rejoignent pas forcément son club, Horace aimait tout ses élèves et faisait toujours de son mieux pour être le plus impartiale durant ses cours.

Gellert lui fit par de son regret de n’avoir pas assez contact avec les élèves… Une idée pointa rapidement le nez dans l’esprit alcoolisé (mais toujours vif) du professeur de potion qu’il garda de coté pour plus tard car, le visage de l’ancien mage noir s’était durci. Slughorn avala sa bouché et écouta avec attention le concerné… Il aurait passé du temps avec Lavande ? A quel occasion avait-il prit soin de la connaître ? En avait il seulement le droit ?… Cette simple parole fit froncer les sourcils de Horace qui comprit déjà qu’il lui cachait quelque chose concernant cette élève. Néanmoins, il n’en fit pas la remarque. Pour le moment, il n’était pas idéal de mettre cette question sur la table. Néanmoins, son raisonnement était totalement fondé et, à vrai dire, il fut presque heureux d’entendre Gellert et Belladone le déconseiller de demander à Jedusor d’aider Lavande…

« Oui vous avez raison… Je les inviterai moi même dans mon bureau, toute les deux sous huitaines. Miss Huntergrunt est l’une des cibles plus faciles pour les personnes aux idéaux… un peu fermes… de ma maison. Mais oui, Miss Hantsuki est peut-être un choix plus sage. Je m’en remet à vous, messieurs. »

Mais il avait un peu peur pour l’amitié des deux jeunes femmes. Après tout, du peu qu’il avait pu voir, les deux avaient un certains tempérament et aimaient conserver une certaine autonomie.  Mais la sécurité était primordial pour le moment, au moins tant que ce club de magie noir ne sera pas dissout pour de bon. Le vieux Slugh sourit à Gellert et s’inclina légèrement.

« Heureux que le vin vous plaise ! Comme quoi j’ai bien fait d’en ramener une bouteille. Rien ne vaut le vin Français ! »

Il sourit et se sert un verre d’hydromel, laissant à Belladone le choix entre le vin Français ou l’Hydromel. Il rit légèrement finalement à la remarque de son jeune collègue.

« Oh, il est vrai qu’ils ont aussi leurs tords… Enfin, si l’on va de là, ce n’est pas parce que l’on est à Serdaigle ou Poufsouffle que l’on est un saint également ! Même ci… je dois l’avouer, Serpentard et Gryffondor sont en tête des bêtises de l’école… Chacun à sa façon... »

Il soupira et but une longue gorgée d’alcool. La conversation bascula, finalement, à nouveau vers la petite Rosier. Il est vrai qu’éliminer le mal à la source était la solution la plus logique… Mais elle n’était pas la plus simple non plus. La mettre en retenue ne changera rien à son comportement futur, au contraire. Cela risquerait de faire monter en elle un peu plus la haine. Son cas demandait une certaine subtilité.

« Ne vous en faites pas, je n’ai pas oublié cette petite. » Rassura Sughorn à l’intention de Grindelwald. « Il faut juste agir de façon réfléchie. Ce n’est pas d’une simple promenade dans les couloirs la nuit dont nous parlons ici, mais de la création d’un club illégal qui a dégénéré en l’agression d’une élève. La punir normalement ne changerait rien… Je pourrais la renvoyer, bien sûr mais… » Il s’agita sur sa chaise. « … Par la barbe de Merlin, je n’ai pas renvoyé un seul élève dans toute ma carrière ! De plus, nous parlons d’une enfant. Je pense, pour ma part, que le plus sage est de trouver une opportunité de lui montrer une voie plus propice que celle qu’elle a emprunter… Nous sommes ses professeurs, mais nous pouvons toujours la guider en la mettant dans un groupe d’élève plus ouverts, sympathique… Je ne sais pas si elle s’est faite des amis, cependant, qui seraient propices à un tel changement de direction... »

Il était prêt à écouter les conseils de ses collègue. Ils ne seront pas trop de trois pour aider cette fille à revenir dans le droit chemin. Lorsque Gellert leur confia ne pas être le père, le vieux Slugh eut un grand sourire. Il laissa Belladone répondre en premier et baissa doucement les yeux à mention de la cruauté de la famille Rosier envers cette petite.

« En effet, ce n’est pas pour le mieux… Mais je vous rassures, Professeur Grindelwald, même ci j’avoue avoir eu le doute à un moment, il suffit d’un court calcul pour comprendre qu’il est purement impossible que vous soyez le père de cet enfant. Comme l’a dit Belladone, vous étiez déjà à Azkaban lorsqu’elle a été conçu. Un tel mensonge était peut-être destiné à lui donner un certain poids pour son avenir… Peut-être que sa famille voulait simplement reprendre le combat avec elle comme porte drapeau… Toute cette histoire est d’une tristesse... »

L’abus d’alcool rendait le bedonnant professeur quelque peu émotif. Lui même avait eu une enfance heureuse et imaginer un enfant grandir dans un univers qui n’était que haine et mensonge lui fendait le cœur, surtout à la vue du potentiel de la fillette. Il termina son verre d’une traite et observa ce que Grindelwald avait apporté, les yeux gros et brillant de surprise.

« Est-ce que c’est… ? »

Bien entendu, ce crâne-chicha était connu parmi l’entourage de Gellert et des informations le concernant avaient fuité, bien entendu : C’était un des instruments de divination qu’utilisait le célèbre mage noir et qui, en plus de lui permettre de voir l’avenir, lui permettait de le montrer au grand jour à travers la fumée épaisse qui s’en dégageait. Avoir le privilège de l’utiliser, pour Slughorn, s’était comme avoir l’honneur et le privilège de lancer un sort avec la baguette de Sureau.

« Par Merlin… Ce serait un grand honneur ! Un immense honneur… Pardonnez mon balbutiement, mais vous me laissez sans voix Gellert… enfin, permettez que je vous appelles Gellert ? »

Il s’était un peu emporté, mais ne pensait pas avoir été irrespectueux pour autant. Après tout, ils sont sensé être égaux à présent, de Professeur à Professeur, mais s’était comme se trouver face à Albus… Bien que la hiérarchie les mettent à égalité, le professeur de Métamorphose sera toujours bien plus grand que le Maître des Potions. D’ailleurs, ce n’était qu’une question de temps avant que le Grand Dumbledore ne devienne directeur.

« Je vous en pris, posez là ici... »

Il désigne un meuble de rangement sur lequel se trouvait une petite nappe, non loin de Grindelwald… A vrai dire, Horace n’osait même pas toucher l’objet… du moins pas encore. Au moins, le lourd sujet concernant Miss Rosier avait quitté la table pour le moment et Slughorn coupa sa viande en levant un œil vers Gellert.

« Permettez que je vous poses une nouvelle question un peu indiscrètes… Mais j’ai entendu dire que vous aviez le don de double vu. Depuis votre sortit, vous êtes vous risquer à rouvrir votre troisième œil ? N’hésitez pas à me le dire si je vais trop loin dans la curiosité, bien entendu ! »

Après tout, ce n’était une réponse que par oui ou par non qu’il attendait. Les Prophéties ne concernent que les personnes impliquées, bien entendu. Le secret qui les entourent est souvent bien gardé car certaines peuvent changer la face du monde.

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MessageSujet: Re: Ananas, Framboise et Chocolat.  Ananas, Framboise et Chocolat. - Page 2 Icon_minitimeJeu 21 Jan - 20:09



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« IN TABERNA QUANDO SUMUS »

Automne 1942.

La conversation continuait son chemin, s’écoulant au rythme du flot de paroles de moins en moins limpides, diluées dans l’alcool dont les trois convives s’abreuvaient allègrement. Ils n’étaient qu’à la moitié du repas et Gellert avait déjà qu’une notion approximative de son nombre de verres, incapable qu’il avait été de compter. Il regarda la robe bordeaux de son vin, écoutant d’une oreille le reste de la conversation concernant Hantsuki, Lavande et les autres. Il était globalement d’accord avec tout ce qui était dit et l’inverse en aurait été très étonnant. Après tout, tous trois semblaient faire preuve d’un minimum de bon sens et préoccupés par le bien-être de leurs élèves. Si la pédagogie n’avait jamais fait partie de la vie de Grindelwald, ce dernier s’était surpris, au cours de ces dernières semaines, à s’investir dans la vie de l’école et à essayer de porter son humble pierre à l’édifice, et ce, malgré sa réputation. C’était un nouveau départ que Dumbledore lui avait accordé et il désirait s’en montrer digne. Qui sait ? Peut-être d’ici quelques autres semaines, voire mois, Gellert finirait par prendre sa nouvelle profession réellement à cœur et aimerait l’enseignement autant qu’Albus ? Perdu dans ses pensées, il eut un sourire vague, potentiellement aidé par l’alcool.

Il laissa ses collègues discuter de Tom, de sa discipline et de son sérieux, Belladone essayant de faire un portrait un peu plus flatteur du brillant élève de Serpentard, comme s’il avait peur de lancer de fausses rumeurs à son sujet. Pourtant, il n’y avait pas de honte à dresser un portrait fidèle du concerné. Si Belladone sentait quelque chose ne tournait pas rond chez ce garçon aux airs de fils prodigue alors que Gellert se fiait à son jugement, d’autant plus que le doute fugace dans les yeux de Slughorn étaient venus corroborer cette impression. Étrangement, Tom Jedusor semblait déjà faire naître une certaine crainte dans les entrailles de ses professeurs, comme une peur timide et discrète nichée au plus profond de leurs esprits malgré une sorte de déni flagrant. Pourquoi cherchaient-ils tant à ne pas en dire du mal ? Belladone, de par l’écriture de sa thèse, avait prouvé qu’il était sensible aux différentes formes de magie noire et de leurs dérivées. Inconsciemment, son cœur le mettait en garde contre Jedusor, même si cela semblait incompréhensible à sa propre raison. Ces informations se révélèrent pourtant très instructives pour Gellert qui les garda précieusement dans sa tête malgré le fait qu’il se soit mis en retrait de la conversation.

La conversation dériva ensuite la fille Rosier et Gellert ne put s’empêcher de se sentir extrêmement las. L’enfant avait été élevée dans un mensonge aberrant, facilement prouvé faux par le simple usage d’une logique rudimentaire. Oui, il était à Azkaban lors de la conception de Desiderata. Et si l’on prenait l’hypothèse que Vinda se soit rendue consciemment à la prison britannique pour sorciers pour le voir, le mage noir mettait au défi quiconque de pouvoir procréer dans les conditions du pénitencier maritime. Le fait qu’on ait pu l’associer à un tel acte également le dégoûtait légèrement car il n’avait jamais rien ressenti quoique ce soit de charnel ou d’intime pour son ancien bras droit. Il se sentit trahi par ce mensonge. Mais, après tout, peut-être s’était-elle également sentie dupée par sa reddition brusque et inattendue. Prise de cours, elle avait potentiellement élaboré ce mensonge, reniant le fait que Grindelwald avait abandonné les armes sans rien dire ou tout simplement pour se forger elle-même l’idée qu’elle avait du mage noir. Dans tous les cas, sa fille avait grandi sans sa mère et avait aimé une image erronée de son géniteur. Sans parler, évidemment, de son idéologie élitiste et raciste dans laquelle elle avait été élevée. Mais, ce point, ayant connu personnellement la mère, ne l’étonnait guère. Il espérait juste que cela puisse être changé avec le temps.

Étant resté silencieux durant la fin de la conversation qui avait quelque peu refroidi l’ambiance générale et se sentant un peu barbouillé probablement à cause du mélange entre l’alcool et l’antidote anti-ivresse qu’il avait ingéré avant de venir, Gellert s’était resservi de gigot, de gratin et de jambon, essayant de limiter au mieux les effets du rhum sur son esprit mais également car tout lui semblait incroyablement appétissant. Finissant de mâcher sa bouchée, il eut un sourire amusé devant le regard émerveillé de Slughorn qui semblait aussi enthousiaste qu’un enfant le jour de Noël, devant sa chicha. Pas peu fier de l’intérêt que lui portait le Maître des Potions de Poudlard, Gellert, le regard malicieux et le sourire insolent, lança un regard à Belladone et constata que ce dernier semblait peu convaincu par le geste de l’ancien mage noir. Le sourire de celui-ci se fit plus doux, plus rassurant mais ne parvint à effacer totalement l’expression joueuse de son visage. Gellert fit un vague mouvement d’épaule à l’intention de Slughorn quand ce dernier lui demanda s’il pouvait l’appeler par son prénom. En réalité, il s’en moquait. Si une complicité, voire même une amitié, devait se former entre eux autant utiliser leurs prénoms respectifs. Gellert n’avait, après tout, aucune autorité sur le directeur de Serpentard. Il posa alors le crâne-chicha là où Slughorn lui indiquait, le tout sans retirer son air nonchalant de son visage de craie.

— Oh ne vous en faites pas, Horace, je comprends qu’on puisse céder facilement à la curiosité. Je suis moi-même une de ses favorites victimes.

Son sourire s’élargit un peu plus et il plongea son regard hétérochrome dans celui de son collègue.

— La Divination est une discipline bien particulière de la magie et parfois mal comprise et surtout mal utilisée. J’ai beau être pourvu du Troisième Œil, je ne puis m’empêcher d’adhérer à l’avis du Professeur Dumbledore concernant cette matière : tous les sorciers n’y sont pas sensibles. Et je trouve ça quelque peu inutile d’essayer d’enseigner quelque chose à des élèves alors qu’ils n’y parviendront jamais. C’est comme… apprendre à chanter à un muet.

Il marqua une pause, en profitant pour finir son verre de vin.

— Cependant, pour ceux, comme moi, qui auraient le Troisième Œil, les prédictions ne se font pas sur la volonté du sorcier. C’est une notion assez méconnue et pourtant assez cruciale sur la compréhension des visions, prophéties, etc. Mais pour répondre à votre question, Horace, oui, depuis mon arrivée à Poudlard, j’ai eu l’occasion d’avoir une vision. Et tant que nous y sommes, elle concernait notre ami Belladone.

Il eut un sourire et se tourna vers le concerné. L’alcool l’avait peut-être aidé à parler, même si la vision était relativement récente. S’il n’avait osé lui en parler plus tôt, c’était à cause de la nature de la prédiction : un mariage suivi d’un Obscurus (visiblement pas dans le même cadre temporel ni spatial) n’avait rien d’un bon présage. Mais, l’esprit légèrement altéré par l’alcool, sa langue s’était déliée.

— La fumée de la chicha me sert juste d’écran. C’est plus simple qu’une Pensine, surtout quand il s’agit de montrer une vision à une foule.

Son sourire ne s’était pas effacé d’un millimètre. Puis, s’adressant à la fois à Belladone et Slughorn, il ajouta :

— Vous voudriez essayer ? Ce n’est qu’une simple chicha après tout pour vous. Et à la fin du repas, bien évidemment. Il serait dommage de gâcher notre palais quand il reste encore tant à manger sur la table. Belladone, veux-tu des côtelettes ?

Une vague incertitude sur le contenu de la chicha passa brièvement dans son regard. Cependant, il oublia très vite ce doute fugace qui venait de l’envahir et resservit lesdites côtelettes d’agneau à Belladone avant de remplir les trois verres vides de vin.
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