Âge : 32 ans. Sang : Sang-Mêlé. Nationalité : Ecossaise. Patronus : Chat. Baguette : Sapin et ventricule de dragon, 23,75 centimètres, rigide. Avatar : Maggie SmithMessages : 13 Double-Compte : Belladone le Gentil / Desiderata la Vilaine / Aurora la Simplette / Solveig la Pas Drôle / Albus le Dieu Date d'inscription : 19/01/2021
Sujet: Méfiance - Grindelwald Sam 3 Avr - 19:18
Méfiance
« Couloirs du deuxième étage »
Automne 1942 A Poudlard, le fil des jours s'écoulait comme dans un songe. Brièveté d'un rêve nébuleux au bruissement des feuilles de cuivre et d'or qui se froissent sous les pas, à la lueur éthérée d'un pâle soleil qui s'essaye encore à percer les murailles de brumes qui s'épaississent autour du loch. Ecrin verdoyant de plaines et de magie, le château dresse les cimes acérées de ses tours au vent d'Ecosse, inébranlable, découpe les cieux grisâtres, sur lesquels s'amoncèlent les nuages noirâtres, sombre menace qui s'apprête à crever au-dessus des têtes des centaines d'écoliers qui vont et viennent, pleurent et rient sept années durant au creux du foyer que l'école représentait pour eux. Minerva aimait Poudlard. De toute l'austérité de son cœur pudibond, pétri et avide de ces joies simples qui font d'elle la femme impassible et juste qu'elle se targue d'être. Accoutumée depuis le berceau à la joie du peu, la fille de pasteur se complaît dans l'éducation de ces chères têtes blondes auxquelles elle vouait une affection peu démonstrative, certes, mais pleine de justice et véritable. Heureuse dans l'accalmie d'un quotidien qui s'égrenait sans un accroc, Minerva assurait, inlassable, les cours d'Arithmancie, qui lui laissait le champ libre pour la Métamorphose, premier et unique amour dont elle partageait la correction de copies et la préparation des cours dans une collaboration discrète avec Albus Dumbledore, libre de vaquer à des occupations directoriales qu'il emplissait officieusement.
Et de fait, la sincère passion pour Albus étiolée dans les méandres d'un quotidien tranquille, et d'une relation de collègues respectueuses de laquelle était née une affection sincère, solide et inébranlable, Minerva pouvait se prétendre heureuse, même avec la certitude de n'obtenir jamais ce dont elle voudrait toujours. Rester à ses côtés dans la profonde et prude amitié qui s'était nouée entre eux valait bien mieux que d'errer, seule, au creux de ces foutues cages dorées du Ministère et que d'essuyer les litanies nauséabondes et anti-moldues des pantins qui en hantaient les murs. Minerva aimait l'Ecosse, aimait Poudlard, aimait Albus et les élèves, aussi son cœur solide n'avait nulle raison de s'attarder à la vaine souffrance de scruter l'horizon pour voir arriver quelque chose qui ne viendrait pas. Pourtant ces derniers mois avaient eu l'effet d'une journée de pluie et de brouillard au cœur d'un trop long et trop paisible été. Et comme chaque fois, heureusement trop rare fois, qu'une discordance éclatait entre elle et Albus, il s'était fermé comme une huître, claquant la porte au nez de la suprématie de son intelligence au nez des simples mortels dont elle faisait partie.
Grindelwald, c'était le grain de sable sur le tableau trop lisse de l'existence à Poudlard. Le caillou dans la chaussure de Minerva, qui ne pouvait plus faire un pas désormais, ou détourner son regard, sans ressentir cette pression de son instinct qui lui voilait le cœur, la mettait en garde, et qui persistait malgré son inébranlable foi envers les décisions d'Albus Dumbledore. D'ordinaire, elle suivait l'intelligence mystérieuse de son mentor, de son précepteur presque, avec une confiance aveugle. Râlait parfois pour la forme, et parce qu'elle n'était guère femme à se taire, même face à lui. Mais de cette décision, elle ne parvenait guère à se satisfaire. Non, l'éminent Professeur de Métamorphoses, jamais, n'aurait mis en danger un seul cheveu de la tête des précieux chérubins pour lesquels il avait autant d'affection qu'elle. De cela, elle était persuadée, et pourtant ! Chaque fois que la haute silhouette de Grindelwald se découpait dans l'austérité des pierres, l'instinct revenait au galop, et les ombres sur le visage trop pâle semblaient s'amonceler à mesure qu'elle y rivait ses yeux verts et qu'elle lui assénait cette froideur polie et contenue que l'on doit à un collègue forcé.
Il n'y avait nulle cruauté dans le comportement de Minerva. Simplement une stupéfaction méfiante pour la présence au beau milieu d'une génération toute entière de sorciers du plus grand mage noir de son époque, présence approuvée par le sorcier et l'homme qu'elle estimait le plus, qui plus est. Perplexité devant le danger insensé, devant l'épouvantable folie qui semblait s'être emparé de son mentor brillant, tant et si bien que son instinct la poussait à se faire sa propre opinion du criminel prétendument repenti dont les mains trop blanches ne dissimulaient pas le sang de ses crimes, qui cohabitait avec tous ces élèves pour lesquels elle se sentait investie d'une mission de protection. Elle y avait songé ce matin, en buvant son thé et en avalant son porridge et ses deux toasts à la table des Professeurs. Et le hasard n'avait pas guidé ses pas qui déambulaient, l'air faussement préoccupé et hâtif, ses petits talons claquant sur la pierre grise du deuxième étage.
- Professeur Grindelwald, bonjour ! Pourrais-je m'entretenir avec vous un moment, s'il vous plaît ? C'est que j'aurais un service à vous demander, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.
Il sortait de la salle de classe lorsque Minerva l'avait invectivé, et sa haute silhouette longiligne était toujours soulignée par l'austérité sempiternelle de sa tenue noire, qui tranchait presque insolemment à la blondeur de ses cheveux et de sa peau lunaires, blafards presque. Minerva n'avait pas hésité un instant et s'était rapprochée, sourire pincé mais poli, voix froide mais contenue par cette bienséance rigide inculquée par les valeurs pastorales de son moldu de père. Et surmontée de ses talons, Minerva n'avait guère à rougir de sa silhouette, plantée à une distance respectueuse de son désormais collègue, dont elle comptait bien se méfier, elle et l'émeraude de ses yeux parfois trop félins qui perçait à travers ses lunettes carrées, front plissé que dégageait son chignon toujours trop tiré. Nul doute que Grindelwald n'ignorait rien de sa méfiance. Quelque chose, dans l'hétérochromie de ses yeux, semblait le lui avouer.
️ plumyts 2016
Gellert Grindelwald
Admin
Âge : 59 ans Sang : Sang-Mêlé Nationalité : Austro-Hongrois Patronus : Phénix Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli Reflet du Riséd : Albus Dumbledore Baguette : Aucune, confisquée par le Ministère Avatar : Johnny DeppMessages : 897 Double-Compte : Darragh O'Sadhbh et Morgan DeWitt Date d'inscription : 14/02/2019 Âge IRL : 28
Sujet: Re: Méfiance - Grindelwald Ven 9 Avr - 19:28
Méfiance
« IF RAIN IS WHAT YOU WANT »
Automne 1942.
Les semaines passaient à Poudlard et Gellert commençait à y trouver son rythme. Ses journées de cours étaient brèves, n’ayant pas tant d’heures que cela à enseigner, ses classes étant relativement peu peuplées. Cela avait ses avantages et ses inconvénients, bien évidemment. S’il pouvait passer plus de temps avec les élèves en difficulté, il avait, en revanche, beaucoup moins de travail à faire le soir et beaucoup plus d’heures libres à sa disposition. Rien de bien problématique en soit pour le commun des mortels mais Grindelwald détestait rester amorphe et passif. S’enliser dans la paresse lui donnait l’impression d’étouffer. Son esprit divaguait sur certaines pensées peu reluisantes, particulièrement désagréables même, dont il se passerait volontiers. Ainsi, il aimerait se noyer dans le travail comme Dumbledore le faisait. Cependant, le peu de copies qu’il avait à corriger rendait impossible ce moyen de se vider la tête. Il avait beau se montrer assez exigeant envers ses élèves concernant le travail extrascolaire à fournir, il ne voulait pas que cela en devienne ridicule. De plus, la matière qu’il enseignait n’était qu’optionnelle et son effectif avait drastiquement baissé suite à sa nomination en tant qu’enseignant. Autant avoir une bonne publicité pour préparer les prochaines années et être un peu plus occupé.
La sonnerie retentit alors dans les couloirs du château. La discipline qui régnait dans sa classe était telle que personne ne bougea, personne ne s’empressa de ranger ses affaires. Ne les retenant plus longtemps, Gellert leur donna le travail et les libéra, sachant qu’il s’agissait là de la fin de journée. Il rangea quelques parchemins dans les tiroirs de son bureau et sortit alors de sa salle de cours, suivi des deux Aurors qui le collaient de manière permanente. Il voulut alors prendre la direction du bureau de Dumbledore, l’heure de son compte-rendu quotidien approchant (formalités administratives qui visaient à ce que Grindelwald complète bien et docilement ses tâches), quand il aperçut la silhouette d’une de ses collègues se dessiner au fond du couloir et se diriger vers lui. Minerva McGonagall et son air éternellement pincé s’approchèrent alors de lui, le salua brièvement et poliment avant de lui annoncer qu’elle avait quelque chose à lui demander. Le mage noir la regarda un instant, son sourire éternellement insolent aux lèvres. Le comportement de la professeure d’Arithmancie l’amusait car il n’avait rien de naturel et de désintéressé, car il connaissait l’aversion qu’elle lui portait. Aussi, sur le même ton faussement mielleux, il dit :
— Bonjour Minerva, mais je vous prie, cessez donc cette hypocrisie avec moi, cela me gêne.
Il s’amusait d’avance de voir le sourire factice de la jeune femme disparaître quasiment instantanément. Il connaissait la franchise et la droiture, la rigueur et la rigidité même de sa collègue guère plus âgée que Belladone. Il n’ignorait donc pas qu’elle fût incapable de tenir plus longtemps son simulacre de politesse envers lui. Par ailleurs, il ne fallait pas être un Legilimens de qualité pour s’apercevoir la méfiance que générait Gellert chez elle. Mais il ne lui en voulait pas. Après tout, il restait le mage noir le plus destructeur du siècle, si ce n’était de l’histoire alors le voir se pavaner nonchalamment au milieu du futur du monde sorcier britannique. Oui, il fallait qu’Albus Dumbledore soit devenu complètement fou. Même si Gellert était parfaitement repenti, il n’en voulait pas à sa collègue de toujours se méfier de lui. En revanche, il ne se ferait pas prier pour s’amuser un peu avec elle. Par Belladone, il savait qu’elle aussi voué une profonde admiration pour celui qui avait été son ancien professeur, devenu mentor et collègue. Ce qui donnait ainsi à Gellert un nouveau terrain de jeu pour venir titiller Minerva et son chignon trop serré.
— Mais dépêchez-vous, voulez-vous ? Voyez-vous, je dois faire un compte rendu à Albus et je n’aimerais pas le faire attendre, vous comprenez. Donc soyez brève, je vous prie.
Pendant quelques instants, Gellert s’amusa à prendre aussi pincé et autoritaire que celui de son interlocutrice. L’agacer était un jeu. Et Grindelwald avait toujours été joueur. Il était roi à Durmstrang dans cette catégorie qui était l’insolence. La journée avait été quelque peu ennuyante et sa soirée ne s’annonçait guère plus égayée alors il profitait de cette occasion pour taquiner sa collègue qu’il portait pourtant en haute estime. En effet, elle était une sorcière déjà accomplie et il n’ignorait pas qu’elle serait certainement celle qui hériterait du cours de Métamorphoses quand Albus deviendrait directeur. L’avenir de McGonagall était tout tracé, sa vie se présentait comme être un long fleuve tranquille mais Gellert s’arrangerait pour y placer quelques ondulations çà et là, une légère houle inoffensive juste pour voir le visage de sa collègue se déformer légèrement par un agacement maîtrisé. Plus taquin que mesquin, il recouvra alors son sourire et son regard insolents, plaçant les mains dans son dos et relevant légèrement son menton.
️ plumyts 2016
Minerva McGonagall
Âge : 32 ans. Sang : Sang-Mêlé. Nationalité : Ecossaise. Patronus : Chat. Baguette : Sapin et ventricule de dragon, 23,75 centimètres, rigide. Avatar : Maggie SmithMessages : 13 Double-Compte : Belladone le Gentil / Desiderata la Vilaine / Aurora la Simplette / Solveig la Pas Drôle / Albus le Dieu Date d'inscription : 19/01/2021
Sujet: Re: Méfiance - Grindelwald Lun 3 Mai - 13:26
Méfiance
« Couloirs du deuxième étage »
Automne 1942 Minerva laissa le mage noir la dévisager sans mot dire. Apparence d’indifférence feinte trahie par ses lèvres si pincées qu’elles disparaissaient presque dans les plis minces de son visage. A cette moue simplement désapprobatrice succéda cette fois-ci un regard animé par une franche hostilité, qui jetait des éclairs d’une lueur si vindicative qu’elle en vint une seconde à s’étonner que les verres de ses lunettes n’aient pas explosé, ou que Grindelwald ne soit pas littéralement tombé raide mort. L’imperceptible ligne de ses lèvres s’entrouvrirent, acerbes, ne sachant pas vraiment quel affront était le plus grand. L’air goguenard sur le masque de cire, la familiarité de l’usage de son prénom ou l’offense ouverte qu’il éructait l’air de rien ;
- Vous voyez hypocrisie là où il n’y a que courtoisie et bonnes manières, Professeur. Je suis coutumière de la politesse, même lorsque mon interlocuteur me la rend aussi mal.
Les narines de la fière jeune femme frémirent un instant, tandis qu’elle se redressa de toute sa hauteur, semblant avoir gagné quelques centimètres. Si Grindelwald restait plus grand, Minerva s’imposait. Il ne l’effrayait pas, pas plus que son impolitesse de gamin insolent qui croyait pouvoir se jouer d’elle. Méfiance exacerbée, un peu plus encore. Cette facétie sinistre qui s’exhalait du visage de l’assassin ne lui plaisait guère. Mauvais augure, de ne jamais savoir à quoi s’en tenir, de ne jamais rien pouvoir déchiffrer de ces yeux trop étranges, de ces traits trop blancs et trop impénétrables. Il fallait admettre que l’austérité de Minerva ne s’accordait que bien mal à une quelconque forme d’humour. Rares exceptions pour la lueur taquine qui vacillait dans l’azur des yeux d’Albus, ou pour la bonhomie non feinte d’Horace, collègue apprécié et respecté malgré quelques désaccords et désapprobations.
Alors il a beau être impénétrable, Minerva n’arrache pas l’émeraude cinglante de son regard de celui de Grindelwald. Eclairs qui s’entrechoquent, lutte acharnée, guerre froide, car sans doute l’auguste mage noir s’est accoutumé à voir les prunelles se baisser sous la terreur qu’inspiraient les siennes. Hors de question de lui octroyer ce plaisir. Elle n’a pas peur, son attitude lui déplaît, elle ne se gênera pas pour lui opposer sa résistance face à cette insolence indécente. Même quinze années à Azkaban n’auront pas érodé sa fierté et courbé son échine au point de lui insuffler une quelconque once d’humilité ? S’il y’ avait quelque chose d’indomptable dans ce caractère en fer forgé qui inspirait une certaine admiration, Minerva restait bien trop embourbé dans le dédain et le déni farouches pour se l’admettre à elle-même.
Et cette fois-ci, la jeune femme dut réprimer à grand-peine un grondement éructé du fond de sa gorge. Mécontentement trouvant son origine dans le tréfonds de ses entrailles, vague douleur sourde et conscience que le Légilimens réputé n’avait pas usé du prénom de Dumbledore à la légère. Et l’idée que ce criminel notoire puisse percer ces forteresses d’intimité et de pudeur qu’elle avait crû impénétrables lui déplaisait tant qu’elle tressaillit une seconde, ne s’avouant pas à quel point l’entreprise de Grindelwald avait réussi. La familiarité du prénom -ainsi éructée par ces lèvres trop blanches des crimes et exactions que le sang n’entachait pas- lui fit l’effet d’un coup de poignard. L’hérésie de l’entendre formulé d’une voix à la tranquillité goguenarde, d’y sentir cette promiscuité étrange qu’elle ne s’expliquait pas, ne comprenait pas et n’admettait pas. Ce qu’elle s’admettait beaucoup moins encore, c’est que le déplaisir lié à l’inconcevable intimité entre Dumbledore et Grindelwald n’était pas lié qu’à la méfiance que lui inspirait ce dernier.
Une jalousie sourde, presque teintée de mélancolie, à se demander avec un dédain farouche quelle mouche avait bien pu piquer Dumbledore pour aller se chercher un ami dans les geôles d’Azkaban. N’était-elle pas une amie suffisante, qu’il se permettait le risque d’arracher un assassin notoire de sa cellule pour le plonger au beau milieu d’une école ? L’amertume la ragaillardit un instant, et son regard soutenait toujours le sien quand, enfin, elle lui répondit ;
- Vous n’êtes pas seul pressé, Professeur, aussi j’en viendrai aux faits : j’ai une fois encore pris Bishop la main dans le sac en train de vendre ses stupides produits capillaires, ce qui est rigoureusement interdit. Et il y’a le petit Brown qui est ingérable et que j’ai surpris en train de jeter des Bombabouses dans le couloir du troisième étage. Je leur ai infligé une retenue à tous les deux, et j’aurais aimé qu’ils la fassent avec vous. Je suis quelque peu surchargée ces temps-ci, mais surtout parce que je crois que…Enfin, je pense qu’ils seront peu enclins à réitérer leurs sottises après une retenue avec vous…
Même avec la plus raffinée des courtoisies, Grindelwald serait en droit de se vexer. Ou de rire. Ou d’être flatté. En réalité, Minerva accusait mal la frustration de ne rien pouvoir déchiffrer de ce qui se passait sous ces racines trop blanches. Et, si le but premier était d’inspecter de manière furtive son comportement avec les élèves, la raison alléguée était loin d’être fausse. Bishop semblait facilement impressionnable et Brown n’avait que douze ans. Nul doute qu’une soirée avec Grindelwald les ferait réfléchir à ne pas réitérer un comportement qui leur vaudrait un tel châtiment une seconde fois.
️ plumyts 2016
Gellert Grindelwald
Admin
Âge : 59 ans Sang : Sang-Mêlé Nationalité : Austro-Hongrois Patronus : Phénix Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli Reflet du Riséd : Albus Dumbledore Baguette : Aucune, confisquée par le Ministère Avatar : Johnny DeppMessages : 897 Double-Compte : Darragh O'Sadhbh et Morgan DeWitt Date d'inscription : 14/02/2019 Âge IRL : 28
Sujet: Re: Méfiance - Grindelwald Sam 15 Mai - 20:57
Méfiance
« IF RAIN IS WHAT YOU WANT »
Automne 1942.
McGonagall semblait outrée par la familiarité de Grindelwald. Parfait. Taquin jusqu’au bout, le mage noir recherchait la colère de sa collègue, la pousser dans ses retranchements. Elle qui semblait si bien se contenir, stricte et rigide comme si la fantaisie avait été banni de son vocabulaire. Comment pouvait-elle autant vénérer Dumbledore qui se trouvait aux antipodes de son tempérament ? Là était la réponse finalement. Ne disait-on pas que les contraires s’assemblaient ? Le sourire espiègle de Gellert s’élargit, soutenant toujours avec insolence le regard émeraude de celle qui avait presque la moitié de son âge. Pensait-elle vraiment qu’elle finirait par le mater ? Par le rendre aussi docile que Belladone ? Non. C’était très mal le connaître ou alors le sous-estimer. Dans le deuxième cas, l’effronté ferait payer cet affront. Pour le moment, Minerva s’était jetée dans la gueule du loup et Gellert allait en faire sa proie. Jouer un peu avec elle, la rendre chèvre et décoiffer son chignon trop serré. Cependant, il avait quand même un grand respect pour cette femme : sorcière émérite, elle possédait une rigueur incroyable sur la magie sur laquelle elle posait un regard foncièrement bon. Gellert le savait, McGonagall n’avait pas une seule once de malveillance dans son âme.
Ce n’était pas son cas à lui, souvent décrit comme un apôtre des ténèbres et de la Mort. Messager de la rage, il avait fait trembler l’Europe sans vraiment se soucier de la Justice. Après tout, le moindre de ces faits et gestes était justifié par le plus grand bien, dogme dont il avait peut-être un peu abusé. Mais s’il avait au fond de lui une envie de nuire, elle restait tout de même bien innocente. En réalité, s’il comptait faire perdre son sang-froid à Minerva et que certains pouvaient y voir un certain plaisir sadique, il n’y aurait aucune cruauté, aucune méchanceté dans ses actes. La haine, il l’avait laissée derrière, à Azkaban. Il souhaitait juste répondre à l’hostilité mal dissimulée de sa collègue. Agir au premier degré avec elle. Bien sûr, ce n’était pas ainsi qu’il gagnerait sa sympathie et son respect et il ne lui en voudrait pas pour cela. Son animosité à son égard était parfaitement justifiée. Pourtant, ce qu’elle lui demanda de but en blanc parvint à le surprendre au point de lui faire hausser les sourcils, ne pouvant feindre son étonnement. Très vite cependant, son sourire narquois réapparut, accompagné d’un ricanement sincèrement amusé. Il dit :
— Voyons Minerva, je savais que vous avez appartenu à la maison Gryffondor mais je ne vous connaissais pas aussi audacieuse !
Il la regardait toujours, ses yeux asymétriques fixant les siens sans ciller un seul instant. Il savait qu’elle lui tiendrait tête et cela l’amusait d’autant plus. C’était tel un bras de fer entre lui et elle mais elle ne semblait comprendre que tout ceci n’était qu’un jeu pour lui et qu’il ne la détestait nullement. Bien au contraire même.
— Je vous trouve culottée tout de même de venir me demander un tel service. Comment pouvez-vous être débordée sachant que nous avons le même nombre d’heures de cours ? N’allez pas me dire que vous avez beaucoup de copies à corriger, vous savez que je charge mes élèves de devoirs.
Il marqua une pause, ne lâchant pas son regard des yeux, cherchant toujours à la faire ciller. Il poursuivit :
— Par ailleurs, je ne vois pas en quoi les agissements de Miss Bishop sont mal, surtout s’il s’agit de produits capillaires. S’il ne s’agit pas d’une farce aux conséquences mauvaises pour ses « clients », je ne vois pas ce qu’il y a de mal là-dedans. Mais peut-être mon opinion vient de ma scolarité à Durmstrang.
Il haussa les épaules avec dédain.
— Quant à Mr Brown, je suppose qu’il n’est pas le seul à avoir fait cela, pourquoi donc lui avoir collé une retenue solitaire ? Pour quelqu’un qui se méfie de moi, je trouve cette volonté de me laisser seul à seul avec deux élèves un peu étrange.
Continuant de sourire, il ne lui permit pas de prendre la parole, continuant son monologue :
— Vous savez… Je pense que vous avez eu vent de ma proposition de m’occuper des retenues infligées par les professeurs Raven et Slughorn et que c’est même pour cela que vous êtes ici, à me demander une telle faveur. Cependant, vous devez également savoir que je tiens avec les professeurs Raven et Slughorn des rapports tout à fait cordiaux. Ce qui… ne semble pas être le cas entre vous et moi, Minerva. Je n’ai rien contre vous, bien au contraire, j’ai beaucoup de respect pour la sorcière que vous êtes. Et je comprends également la méfiance que vous avez à mon égard. Mais cette demande manque de logique. Je peine à en discerner la vraie raison. Je vous avais pourtant dit de cesser d’être hypocrite, n’est-ce pas ? Soyez franche, Minerva, c’est une qualité qu’on m’a souvent vanté à votre égard.
Il n’avait toujours pas lâché son regard, n’avait même pas cligné une seule fois non plus.
— Admettons que j’accepte, qu’aurai-je en échange ?
Son éternel sourire insolent semblait graver sur le marbre de ses lèvres. Inflexible, il ne cillerait pas devant elle et épiait d’ailleurs la moindre faille dans son regard.
️ plumyts 2016
Minerva McGonagall
Âge : 32 ans. Sang : Sang-Mêlé. Nationalité : Ecossaise. Patronus : Chat. Baguette : Sapin et ventricule de dragon, 23,75 centimètres, rigide. Avatar : Maggie SmithMessages : 13 Double-Compte : Belladone le Gentil / Desiderata la Vilaine / Aurora la Simplette / Solveig la Pas Drôle / Albus le Dieu Date d'inscription : 19/01/2021
Sujet: Re: Méfiance - Grindelwald Mar 8 Juin - 13:24
Méfiance
« Couloirs du deuxième étage »
Automne 1942
Il n’y avait qu’une seule erreur que Minerva venait à regretter. Son intelligence affûtée et son austère sagesse avaient été trop vite prises dans l’étau goguenard de Grindelwald qui, manifestement, se jouait d’elle et de cette colère qu’il avait sciemment provoquée. Mécontente de lui mais surtout d’elle, son courage et sa colère n’en grimpaient que plus vite, les lèvres plus pincées que jamais, peinant à réprimer les ailes de son nez qui frémissaient d’une indignation mal contenue. Et puis ce ton ; cette exclamation de Professeur mi-surpris mi-fier de son élève, parce qu’elle se refusait à se laisser à cette intimidation qu’il exerçait sur tous, consciemment ou non. Ses manières lui déplaisaient, et Minerva n’était pas une petite fille. Elle avait rétorqué à Grindelwald exactement comme elle l’aurait fait à un autre collègue, s’il lui avait manqué de respect de la sorte ;
- Est-ce vraiment du courage, ou simplement la plus élémentaire des dignités, de ne pas se laisser manquer de respect ?
Et pourtant, la respectée jeune Professeure n’était pas au bout de ses surprises et de son indignation. Que Grindelwald s’ose à commenter son emploi du temps ne relevait même plus de la simple audace, mais de l’insolence la plus éhontée. Minerva commençait à comprendre les rouages savamment huilés de son petit manège. Non, elle ne lui dirait pas qu’elle supportait officieusement la charge de travail d’Albus. Non, il ne lui extorquerait pas le détail de son planning et de ses heures de travail qui ne le regardaient pas. Jamais Minerva n’avait été oisive. Et même, la paresse restait sa pire ennemie. Aussi, qu’un mage noir grâcieusement extirpé d’Azkaban contre quelques heures d’enseignement par semaine vienne à douter du labeur qu’elle accomplissait relevait tout bonnement de l’injure. Les sourcils se haussèrent un peu plus, si toutefois cela était possible, tandis que Minerva concentrait ses efforts pour rassembler toute cette dignité outragée dans laquelle elle se drapait ;
- Je ne compte pas vous faire un rapport de mes activités, Professeur. Je vous ai formulé une requête, que je vous demande comme un service, et vous êtes bien entendu en droit de la décliner.
Le lien invisible, opiniâtre, crée par leurs regards qui s’affrontaient, ne faiblissait pas. Et les sourcils se haussèrent presque jusqu’à la racine des cheveux sombres à l’évocation de Durmstrang, et à ce mépris du règlement qu’il ne cherchait même pas à dissimuler. Et, sans nul doute, elle ne pouvait qu’approuver le paradoxe de mœurs entre l’école slave et les mœurs bienveillantes de Poudlard. L’exclusion systématique des Nés-Moldus ainsi que l’enseignement des forces obscures, pour ne citer que les deux plus grandes différences qui les opposaient et indignaient la société britannique. Malheureusement, le flot de l’insolence de Grindelwald semblait intarissable, car il n’en avait pas fini de contester les retenues infligées par l’autoritaire justice qui régissait la pédagogie de Minerva McGonagall ;
- Les agissements de Mlle Bishop, bienveillants ou non, sont prohibés. Les élèves n’ont pas à faire commerce de produits de leur confection personnelle dans les couloirs de l’école. Nous ignorons en détails les ingrédients et les effets que pourraient avoir ses produits sur les autres élèves qui les lui achètent. Quant à Mr Brown, il a malheureusement échappé à une journée près à l’une de ces fameuses retenues de groupe que vous évoquez. D’où ma requête. Pour ce qui est de vous laisser seul en compagnie d’élèves, vous l’êtes lors de vos cours toute la journée. C’est là la volonté d’Albus Dumbledore, que je ne discuterai pas.
Et toujours cet agaçant sourire, sempiternel, qui paraissait collé à son visage d’ordinaire impassible et assassin. Et cette litanie pleine de fiel et d’audace, qui commençait sérieusement à rompre les nerfs de Minerva. Que voulait-il au juste ? Qu’elle le supplie ? Qu’elle lui fasse les yeux doux ? Qu’elle fasse semblant d’oublier les innombrables crimes qui, sans Albus, lui aurait valu l’aller simple de la prison à laquelle il l’avait arraché ? Seconde fois qu’il accusait le roc plein de franchise qu’était Minerva aux yeux de tous d’être hypocrite. Cette fois-ci, elle haussa les épaules. Il voulait la vérité, elle la lui donnerait ;
- Bien, je peux vous exprimer à voix haute le fond de ma pensée, bien que je suis certaine que vous en connaissiez déjà l’essentiel. Je me méfie de vous, Professeur Grindelwald. Vous ne pourrez guère me le reprocher sans mauvaise foi, j’imagine. Et si à la vérité j’aurais aimé me faire ma propre opinion de la manière dont vous gérez une retenue en compagnie de deux élèves, mais raisons n’en étaient pas moins fausses ; je pense sincèrement qu’une retenue avec vous pourrait passer le goût des sottises à ces deux élèves qui ne sont guère des délinquants, mais plutôt des écervelés. Bishop n’en est pas à son coup d’essai et Brown saurait à quoi s’en tenir désormais. Disons que votre…Présence…Marquerait le coup. Minerva inspira un moment, les narines pincées dans une seconde d’hésitation ; Quant aux rapports cordiaux, nous ne serons sans doute jamais amis, Professeur. Toutefois, vous êtes, toujours sur la volonté d’Albus Dumbledore, désormais mon collègue, aussi je me ferai un devoir d’entretenir des rapports cordiaux avec vous. Si vous jouez aux échecs, vous pourriez passer dans mon bureau un soir, à l’heure du thé.
Il lui en avait coûté. Proposition comme arrachée de sa gorge réticente, pourtant animée par le désir de pouvoir se faire une impression plus personnelle de Grindelwald. L’occasion serait rêvée, presque intimiste, et Minerva y réfléchissait quand l’Autrichien l’interrompit, avec toujours cette insolence souriante d’adolescent bravache qui défie l’autorité professorale. Les sourcils se froncent de nouveau devant ce qui pourrait être une ruse de son crû ;
- J’ignore ce qui pourrait vous intéresser. Aussi, je vous laisse énoncer votre requête.
Les regards n’avaient pas cillé. Joug opiniâtre, guerre froide, les deux s’affrontaient sans aucun désir de rendre les armes, quand pourtant la conversation paraissait se briser petit à petit, comme une glace qui fondrait peu à peu, à la chaleur d’une bougie.
️ plumyts 2016
Gellert Grindelwald
Admin
Âge : 59 ans Sang : Sang-Mêlé Nationalité : Austro-Hongrois Patronus : Phénix Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli Reflet du Riséd : Albus Dumbledore Baguette : Aucune, confisquée par le Ministère Avatar : Johnny DeppMessages : 897 Double-Compte : Darragh O'Sadhbh et Morgan DeWitt Date d'inscription : 14/02/2019 Âge IRL : 28
Sujet: Re: Méfiance - Grindelwald Mar 15 Juin - 13:45
Méfiance
« IF RAIN IS WHAT YOU WANT »
Automne 1942.
L’insolence du mage noir semblait avoir fait mouche. La fierté de la jeune femme semblait en effet avoir été piquée au vif. Et si Minerva essayait de garder son calme, il y avait une colère d’un honneur bafoué, d’une dignité balayée d’un revers insolent de la main, qui brulait au fond de ses iris vertes. Cela n’en amusa que plus Grindelwald, tenté de titiller sa pauvre collègue un peu plus, curieux de voir jusqu’où il pourrait la faire aller. Toujours son éternel sourire narquois aux lèvres, ouvertement provocateur cette fois-ci, son regard se fit plus joueur encore quand le professeur McGonagall argua qu’il lui avait manqué de respect. Il haussa les épaules, l’air innocent. Il se retenait difficilement de ne pas lâcher un petit ricanement amusé. Gellert semblait avoir touché un point sensible. Était-ce le fait d’avoir mentionné Albus ou de sous-entendre que son raisonnement et sa proposition manquaient de logique ? Il avait très envie de creuser la question, curieux de connaître ce point faible de la jeune Écossaise qui peinait visiblement à conserver son sang-froid malgré l’air digne qu’elle s’efforçait de maintenir sur son visage sévère. Elle poursuivit, lui répondit plus sèchement encore, véritablement offensée par la taquinerie de celui qui était désormais son collègue.
— Vous m’en voyez navré, Minerva, mais je ne vois nulle part où je vous ai manqué de respect. Ce serait plutôt à moi de me sentir bafoué de n’être relégué qu’à un simple surveillant de retenue alors que tous deux sommes sur le même plan « hiérarchique » dirons-nous. Je cherche seulement à comprendre.
L’air toujours angélique et exempt de toutes mauvaises intentions, il abaissa finalement ses épaules. De tous les professeurs de Poudlard, Minerva était sans nul doute la plus méfiante. Il ne pouvait pas lui en vouloir pour cela. Mais il ne pouvait s’empêcher de trouver sa démarche étrange. Belladone s’était méfié de lui aussi, mais Gellert lui avait imposé sa présence. Le jeune professeur, trop bon, trop pur, n’avait jamais osé s’opposer à la compagnie du mage noir à ses côtés. Slughorn, quant à lui, semblait des plus curieux mais faisait preuve d’une sagesse prudente qui lui imposait toujours une certaine distance – bien que tout à fait cordiale – avec le mage noir. Mais Minerva semblait vouloir rentrer en guerre ouverte si jamais Gellert continuait d’offenser son honneur omniprésent. Mais le mage noir était un habitué des conflits, baignant malheureusement dedans depuis sa tendre enfance. Et, selon certains, cela lui aurait prodigué une langue bien pendue, avec une répartie réfléchie. Il ignorait si cela était bien vrai mais il avait tendance à le croire, surtout face à la réaction immédiate et spontanée de Minerva.
Cette dernière s’embarqua alors dans la justification d’une sanction sur les élèves cités. Gellert haussa les sourcils et leva les yeux au ciel avec désintérêt quand l’Écossaise articula une litanie prédicante au sujet des agissements de ladite Bishop. Il la laissa parler dans le vide, condamnant cette mentalité infertile à la prise d’initiative et à la créativité de l’élève. Il la laissa terminer, ne voulant nullement se montrer irrespectueux en lui coupant la parole. Il garda le silence, la laissant poursuivre dans son élan d’honnêteté : elle avouait ainsi se méfier de lui, le défiant de lui en vouloir pour cela (et Gellert acquiesça ses dires d’un geste de tête, sa retenue à son égard étant justifiée) et prétendant que la présence du mage noir aux retenues des deux indisciplinés leur servirait de bonne leçon. Grindelwald la regarda dans les yeux, interdit. Son sourire s’était légèrement effacé mais restait néanmoins toujours présent, de même que l’éclat dans ses yeux hétérochromes. Il resta silencieux quelques secondes avant de dire finalement, avec sa désinvolture caractéristique :
— Donc vous voulez mon aide pour que le simple fait de se retrouver seuls dans une salle avec moi laisse une impression permanente dans leurs esprits juvéniles afin de les dissuader de recommencer ? Vous voulez, excusez-moi du terme mais c’est vrai, les traumatiser, en somme.
Il n’avait pas lâcher les yeux de Minerva du regard. Il laissa quelques secondes filer et avant que la jeune femme n’ait pu répondre quoique ce soit fût, il reprit :
— Et je suis navré, mais je ne comprends toujours pas ce que Bishop a fait de mal : si elle n’en est pas à son coup d’essai, comment se fait-il que la composition de ses produits, qui ont déjà certainement été confisqués, soit toujours inconnue ? Vous avez, ici à Poudlard, un excellent maître des potions, si je ne m’abuse, pourquoi n’y a-t-il pas jeté un œil ? Et est-ce qu’un seul des « clients » de Miss Bishop s’est un jour plaint d’un quelconque effet négatif ? Le troc, le marché noir, Minerva, c’est ce qui a toujours fait tourner le monde, ne vous méprenez pas. La jeune Bishop n’essaye pas d’empoisonner ses camarades. Je pense plutôt que l’on devrait s’intéresser à son don et l’encourager plutôt que de la réprimander. Mais bon, vous, professeur d’Arithmétique, valait sûrement plus que moi, simple enseignant des Runes. Oh ! Mais j’oubliais : nos deux matières sont risibles et optionnelles.
Il haussa à nouveau les épaules avec insolence, les paumes tournées vers le haut. Non, ils ne seront jamais amis et cela était fort dommage. Minerva avait l’esprit vif et semblait être une sorcière de grand talent. Mais sa méfiance à son égard était bien trop vive pour se laisser endormir par la bonne volonté véritablement honnête de repentance de Grindelwald. Mais ce dernier était un élément perturbateur, un élève rebelle qui aurait sûrement établi un record de retenues imbattable infligé par la jeune Écossaise. Leurs caractères étaient bien trop opposés pour s’accorder. Trop terre-à-terre, manquant cruellement de légèreté et de second-degré, elle ne parviendrait certainement pas adhérer au tempérant provocateur de Grindelwald. Tant pis. Pourtant, son invitation à une partie d’échecs le séduisit véritablement. Son regard se fit tout de suite intéressé, intrigué à l’idée de se frotter à cette femme que l’on disait érudite. Grindelwald était un homme curieux et à l’instant présent il était brûlant de vouloir savoir si elle méritait de porter le nom de la déesse grecque de la sagesse et de la guerre. Tandis que son regard sévère le défiait d’oser demander quelque chose, se soumettant malgré elle à la volonté du mage noir afin d’avoir ce qu’elle désirait, Gellert n’eut pas le courage de la taquiner plus. Relevant le menton, son sourire s’étirant avec désinvolture, il dit d’un ton léger et amical :
— La partie d’échecs serait une excellente contrepartie. Me mesurer à vous serait un honneur. J’accepte votre proposition, Minerva.
Et, pour prouver sa bonne foi et qu’il ne s’agissait nullement d’une ruse visant à la narguer, il tendit sa main pâle, dans l’attente qu’elle soit serrée pour sceller leur accord.
️ plumyts 2016
Minerva McGonagall
Âge : 32 ans. Sang : Sang-Mêlé. Nationalité : Ecossaise. Patronus : Chat. Baguette : Sapin et ventricule de dragon, 23,75 centimètres, rigide. Avatar : Maggie SmithMessages : 13 Double-Compte : Belladone le Gentil / Desiderata la Vilaine / Aurora la Simplette / Solveig la Pas Drôle / Albus le Dieu Date d'inscription : 19/01/2021
Automne 1942 A mesure que Grindelwald s’amusait de la situation, l’agacement d’une Minerva piquée au vif s’aiguisait, détestant plus que tout que l’on se joue ou se moque d’elle. Et lui semblait y prendre un malin plaisir, à peine dissimulée derrière sa face immobile, crayeuse à force d’avoir usé d’une magie qui aurait fait dresser les cheveux de tous les élèves de Poudlard sur leurs chères têtes blondes. Et lui était là, roidi dans sa blancheur polaire de mage noir, à railler son austérité et son respect du règlement qu’elle estimait la clé de voûte d’un bon enseignement et d’une éducation scolaire digne de ce nom. Mais là n’était pas le pire. Gellert Grindelwald, le despote terrible, le mage Autrichien qui avait fait trembler le monde sorcier, l’auguste criminel aux mains rouges de sang, l’accusait de vouloir traumatiser les élèves. Un instant, Minerva McGonagall elle-même resta interdite. Le toupet lui coupait le souffle et la privait de l’usage de la parole pour quelques secondes. Seules, ses lèvres se pincèrent au point de disparaître, et les ailes de ses narines semblaient frémirent à un vent inexistant. Il lui fallait conserver ce calme olympien pour lequel elle était connue et respectée. Mais il fallait admettre que Grindelwald la soumettait à rude épreuve ;
- Si Albus Dumbledore estime que votre présence ne risque pas de « traumatiser » les élèves, je m’en remets à son jugement. Vous êtes désormais un Professeur à part entière et, de fait, capable de surveiller une retenue sans heurter les élèves.
Minerva avait choisi d’user des grands moyens. Albus Dumbledore et ses choix qui pouvaient paraître saugrenus, voire carrément dangereux, et qui affectaient de fait toute l’école et le monde sorcier. Mais le sous-directeur n’avait pas de plus loyale amie que la jeune Ecossaise, et, contre vents et marée, contre le Ministère même, contre sa propre conscience et sa propre raison, elle le soutenait encore. Et c’est roidie par cette loyauté qu’elle soutenait encore l’insolence du regard du mage Autrichien, qui ne le ferait pas vaciller. Et même elle lutta contre l’irrépressible envie de lever les yeux au ciel, face au petit laïus de Grindelwald voué à prendre la défense de Bishop. Qu’un Professeur mette autant d’acharnement à discuter une règle de l’école bafouée pour une élève l’agaçait au plus haut point. Mais le pire restait à venir, une fois encore. De toute la force de son impudence, Grindelwald soulignait la certitude qu’il avait que Minerva se pense au-dessus de lui. Et l’entendre juger des matières aussi fascinantes que l’Arithmancie et l’Etude des Runes, même d’un ton sarcastique, raviva un instant de plus sa colère.
Le toupet de Grindelwald n’avait décidément aucune limite. Sous-entendre ainsi que la hauteur de Minerva pouvait être due à un quelconque complexe de supériorité, quand les raisons de mépriser Gellert Grindelwald étaient indéniables, et auraient dû au moins l’inciter à l’humilité. Si le mage noir inspirait une quelconque hauteur, un quelconque dédain à la jeune Ecossaise, il ne s’agissait de la matière qu’il enseignait, ni de ses capacités pédagogiques, qu’elle ne connaissait de toute façon pas suffisamment. Mais de ses faits terribles, de ses exactions, de ses crimes en somme. Pouvait-il sincèrement avoir l’audace de lui en vouloir pour cela ? De plus, cette petite joute ridicule commençait à agacer Minerva. Aurait-elle le dernier mot avec ce spécimen qui semblait s’amuser à étaler sa verve pour lui prouver qu’elle avait tort ? De plus, cela n’avait aucun intérêt, et la mature Minerva avait depuis quelques instant la désagréable impression de se confronter à une jouxte d’adolescents.
La jeune femme prit une longue inspiration. Cette dispute stérile ne menait à rien. N’étaient-ils pas deux adultes ? Minerva lui avait soumis une requête, elle ne cherchait à le contraindre en rien. A lui d’accepter ou de refuser désormais, mais cette conversation s’éternisait et frisait le ridicule désormais. A elle de prouver cette sagesse qui la caractérisait et y mettre un terme ;
- Ecoutez, Professeur, je n’ai pas pour habitude de discuter le règlement. Si j’aperçois Mlle Bishop se livrer à une activité proscrite, je la punis. C’est aussi simple que cela. Quant à nos matières respectives, ne vous méprenez pas. Je les trouve toutes deux d’une extrême importance, optionnelles ou non.
Et Grindelwald semblait prendre un malin plaisir à la faire patienter, comme s’il fallait que Minerva prenne conscience de l’insigne honneur qu’il lui ferait en acceptant potentiellement son invitation. Cet homme-là, qui avait eu le don inné d’haranguer ou de terroriser les foules, avait plutôt l’incroyable tendance à taper sur les nerfs de Minerva en un quart de seconde. Mais finalement, son insupportable sourire finit par étirer son visage de craie, et il accepta avec ce qui semblait dans la voix quelque chose qui se voulait amical, chaleureux presque. Aussi la jeune femme fit-elle le même effort, ses lèvres descellées pour un demi-sourire qui se voulait avenant ;
- Parfait. Pouvons-nous dire 17 heures dans mon bureau, pour l’heure du thé ? Vous goûterez à mes tritons au gingembre.
Et Minerva se fendit cette fois-ci d’un sourire véritable, tandis que la main trop blanche se tendait vers elle, dans l’attente de l’acceptation de leur accord, scellé par une poignée de main. La jeune femme tendit la sienne, sèche, presque osseuse, et la poignée de main vigoureuse signa la trêve de cette petite guerre ridicule, indigne d’une telle femme ;
- Alors à tout à l’heure, Professeur. J’ai oublié de vous préciser que mon plateau d’échecs est Moldu. Si vous préférez jouer en version sorcière, je pense que vous pourrez vous en procurer un dans la Salle des Professeurs, ou demander celui du Professeur Dumbledore.
Un sourire de plus, et Minerva tourna les talons. Elle se souvenait de la mine déconfite de certains, lorsque les pièces de l’échiquier de son père étaient restées immobiles, et n’avaient pas détruir leurs adversaires. La vague conscience de trouver cela ridicule l’irritait, comme si la destruction magique des pièces changeait quelque chose à la beauté de ce jeu fascinant. Encore, toujours, cette illusion de supériorité des sorciers sur les Moldus, sur des choses aussi anodines, qui plus est. Et, sans le vouloir, elle savait que l’opinion qu’elle se faisait de Grindelwald changerait en fonction de sa réponse.
️ plumyts 2016
Gellert Grindelwald
Admin
Âge : 59 ans Sang : Sang-Mêlé Nationalité : Austro-Hongrois Patronus : Phénix Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli Reflet du Riséd : Albus Dumbledore Baguette : Aucune, confisquée par le Ministère Avatar : Johnny DeppMessages : 897 Double-Compte : Darragh O'Sadhbh et Morgan DeWitt Date d'inscription : 14/02/2019 Âge IRL : 28
Sujet: Re: Méfiance - Grindelwald Mer 14 Juil - 13:29
Méfiance
« IF RAIN IS WHAT YOU WANT »
Automne 1942.
La conversation continuait d’avancer et Gellert devait avouer qu’il ne se lassait pas de voir la patience de Minerva être mise à rude épreuve par son impertinence. Pourtant, il l’avait beau la connaître à peine, il avait tout de même un profond respect à son égard. L’esprit vif et la grande maitrise magique, malgré son jeune âge, titillaient la curiosité de Grindelwald et l’occasion de mesurer leur stratégie respective ne pouvait qu’être saisie. Il se moquait bien si les punitions de Bishop et Brown étaient sévères, exagérées ou injustes. L’idée de disputer une partie d’échecs avec la protégée d’Albus valait toutes les injustices du monde. Conservant son sourire effronté, son regard insolent, il l’écouta clamer une fois de plus sa loyauté envers Dumbledore. Elle n’était pas la première à démontrer une telle confiance, Belladone étant ciblé également, et Gellert s’amusa à trouver cela presque sectaire. Lui aussi avait réussi à convaincre ses « fidèles » de faire n’importe quoi pour lui. Grindelwald avait convaincu l’un d’eux de se faire arracher la langue à sa place, Dumbledore d’accepter le plus grand mage noir du siècle au milieu des murs de Poudlard. Au final, les deux hommes n’étaient guère différents et il avait hâte de savoir combien de temps Minerva mettrait pour s’en rendre compte.
Elle continuait d’user de politesse cordiale malgré les incessantes provocations de Grindelwald. Battu par les vents, son calme olympien ne cédait pas. Répondant toujours avec son ton strict, froid et presque machinal, ses cheveux tirés en arrière et son visage pincé ne laissant aucune brèche à une quelconque forme de plaisanteries futiles et abstraite, elle lui fit sur un ton des plus moralisateurs, un sermon sur sa façon implacable de traiter les élèves. Le mage noir ne répondit rien, immobile, regardant toujours avec un sourire insubordonné et provocateur les yeux verts de la jeune femme. Si vous voulez, Minerva. Appliquez votre règlement à la lettre, sans la moindre souplesse si cela vous amuse. McGonagall avait beau lui maintenir qu’il n’y avait aucune différence hiérarchique entre elle et lui, il n’en était toujours pas convaincu. Mais il se montrait à cet instant sage, trop appâté par cet affrontement intellectuel, pour prendre le risque de lui faire changer d’avis par un comportement belliqueux. Car oui, Grindelwald savait se taire quand cela lui permettait d’avoir quelque chose de sa convoitise. Alors il n’allait pas la contredire. Il aurait, de toute façon, sa revanche sur l’échiquier. Il savait que son adversaire serait coriace mais au fond de lui, il mourrait d’envie de lui infliger une défaite cuisante.
Elle lui donna l’heure et le lieu de ce duel. En fin de journée, après les cours donc. Parfait. Elle évoqua aussi des tritons au gingembre et il ne put s’empêcher d’avoir un air intrigué. Voilà qu’elle lui proposait à boire et à manger ? Était-ce vraiment par une volonté d’essayer d’entamer une volonté ou bien juste une nouvelle marque de courtoisie hypocrite. Néanmoins, Gellert ne refusa pas, restant plutôt silencieux, malgré le fait que le gingembre n’était pas vraiment à son goût en règle générale. Mais curieux et poli, il ne refuserait pas d’en manger un morceau. Elle indiqua finalement que l’échiquier serait moldu et déclara toujours aussi brusquement, comme si Grindelwald avait été le pire des impolis, que si le plateau ne lui convenait pas, il lui faudrait s’en procurer un dans une édition sorcière. Il ne comprit pas vraiment cette affirmation, cet ordre offusqué et sur la défensive comme si le repenti allait forcément contester le fait qu’il soit Moldu. Peut-être s’imaginait-elle Gellert comme était un de ces sorciers suprémacistes qui ne pouvaient s’empêcher de tout faire magiquement tout en dénigrant ardemment tout ce qui viendrait du monde moldu. Il espérait que cette réflexion soit fausse car il serait assez vexé que McGonagall puisse avoir un jugement si hâtif à son égard. Il n’était certes pas un saint, il était même plutôt un monstre, mais pourtant, il ne se qualifiait pas de dépourvus de certaines qualités ou d’ouvertures d’esprit.
— 17h, dans votre bureau. Cela me convient tout à fait. Tout comme l’échiquier moldu, Minerva.
Il avait un peu appuyé sur la dernière phrase, l’air quelque peu méfiant de cette potentielle accusation. Son sourire s’était un peu effacé, laissant place à un doute vexé mais discret.
— Maintenant, je dois rejoindre le Professeur Dumbledore. À tout à l’heure. Je vous laisserai prendre les blancs.
Il eut un léger sourire courtois mais bref et finit par s’incliner légèrement en guise de salutations et de respect. Finalement, il lui tourna le dos, croisa ses mains dans son dos, et se dirigea vers la salle de Métamorphoses.