Un homme idéal. • Aurora S. Bishop



 
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Un homme idéal. • Aurora S. Bishop

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Anthelme de Musset
Anthelme de Musset
Âge : 17 ans
Sang : Sang-Mêlé
Nationalité : Franco-Écossaise
Patronus : Hippogriffe
Épouvantard : Ses parents le répudiant.
Reflet du Riséd : Lui, reprenant avec succès la ferme de ses parents.
Baguette : 27 centimètres, bois d'orme et plume d'hippogriffe
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MessageSujet: Un homme idéal. • Aurora S. Bishop  Un homme idéal. • Aurora S. Bishop Icon_minitimeDim 12 Sep - 20:49



Un homme idéal.

« Pourquoi miroir réfléchis-tu, sans me voir? »

Décembre, 5.

Il y avait des avantages à porter un masque d'élégance et de richesse tous les jours de sa vie. Entre autre celle de pouvoir profiter des joies de la vie comme n'importe qui, et même mieux que n'importe qui. Personne n'irait rien dire à une bande de Serpentard presque adulte se baffrant au bord du Lac Noir, le tout dans l'heure tiède d'une pause du midi ? Tiède en tout cas, elle l'était pour Anthelme. Habitué aux baignades et aux flaques d'eau de son village natal, à la toute jeune pointe nord de l'Écosse que l'on pouvait voir du sommet de la Tour d'Astronomie de Poudlard, il était le seul de son groupe à se baigner avec plaisir... bien que se baigner était également un grand mot. Batifoler ses mollets au bord mousseux du lac, se rapprocher du centre jusqu'à mi-cuisses, tout ça pour le grand plaisir de sentir l'eau sauvage l'accueillir. Ses camarades étaient allongés dans l'herbe un peu plus haut de ça, ils lisaient des recueils et papotaient du bal à venir. Deux d'entre eux, un couple d'une enfant de bourgeoise et d'un fils de petit noble, riaient à gorge déployé sur les mochetés qui ne trouveraient pas de partenaires avant le temps imparti. Un troisième se pencha vers l'eau, qu'il toucha du bout de ses doigts et les retira avec crainte : « Et toi Anthelme, tu n'as toujours personne non ? ». Ce dernier haussa les épaules. Cela n'avait jamais été une priorité. Tout comme il avait toujours repoussé les filles qui s'étaient intéressées à lui, il ne faisait pas la chasse à la pervenche pour se pavaner devant les autres. Il était en dernier année, et faire semblant lui paraissait de plus en plus... sans intérêt. Mais il était sincèrement attristé de toutes ces filles qui étaient passées devant lui, rougissant en lui dévoilant leurs inclinations. Il en avait repoussé une, puis deux, puis dix. Jusqu'à ce que plus aucune ne parvienne jusqu'à lui. Il leur avait fait peur, et c'était tant mieux.

Il n'aurait pas supporté accepter n'importe qui pour le plaisir de paraître. Parce que cette petite amie, il lui aurait fallu l'embrasser, la tenir dans ses bras, et trouver à chaque week-end, chaque mois, chaque seconde, une excuse pour ne pas l'emmener au prétendu château de son père. « Tu devrais t'y intéressé pourtant ! C'est ta dernière année, fait toi ce petit plaisir ! Amuses toi pour une fois !» Mais de quel plaisir parlait-il donc ? Une fille qui ne s'intéresserait qu'au grand et beau De Musset, qui s'habillait juste assez richement pour maintenir les apparences, et qui avait petit à petit tant éloigné les gens qu'il ne restait plus de lui qu'une vague légende, un mystère aussi appétissant que le diable lui-même, avec ses immenses yeux fixes, noirs et dédaigneux. Pour effacer son visage agacé, Anthelme tapota la surface du lac et d'un seul coup, s'y enfonça tout entier. Le froid lui dévorait le corps, plantant ses abominables aiguilles dans toute sa poitrine, contraignant ses poumons, ses joues et ses paupières. Il n'y resta pas moins d'une dizaine de seconde et se redressa sous les regards peu surpris de ses camarades. Il sortit de l'eau et récupéra la serviette que l'un d'eux lui offrit :

Bon, il est bientôt l'heure d'aller en Soins des Créatures Magiques là non ? Adamus, tu veux pas vérifier s'il te plaît ?

L'élève lui ayant fourni la serviette passa la main dans l'une des poches de son pantalon et en sortit une sublime montre à gousset. Anthelme demandait souvent l'heure en prétextant qu'il avait oublié sa montre au château : la vérité était qu'une montre à gousset était plus difficile à truquer qu'un vêtement de bonne qualité, et qu'il n'en avait aucune. Oui, c'était bientôt l'heure, et tandis qu'Anthelme se séchait les cheveux et le corps, ses camarades prirent leurs affaires et s'en allèrent. Ils savaient qu'il n'y avait nul besoin d'attendre le jeune homme, car ce dernier attendait ce cours avec chaque fois plus d'impatience qu'ils auraient à peine atteint les bancs qu'il s'y trouverait déjà, par un obscur et bien amusant malice.

S'ébrouant dans la nature, Anthelme savoura un peu de sa nouvelle et courte solitude. Pantalon remis, et rattachant sa chemise bouton par bouton, il observait le Lac, son horizon superbe, et regretta une fois de plus sa ferme. Mais l'année était bientôt fini non ? Ses études se termineraient, et avec lui se signerait un pedigree magnifique. Il pourra faire tout ce qu'il souhaitera dans la vie, le Ministère lui tendra les bras. Mais les mots de son camarade (il ne pouvait s'abaisser malgré lui à les appeler des amis, ils n'en étaient pas) résonnèrent malgré tout en lui. S'agirait-il de sa dernière occasion de s'amuser ? Après ça, il y aurait le monde du travail. Ce bal n'était pas la même chose qu'un relation, ce n'était pas sérieux. Il restait songeur, les yeux mélancoliquement adressé aux montagnes. L'herbe entre ses doigts de pied lui faisait tellement plaisir qu'il ne s'était pas encore rendu compte qu'il avait oublié ses chaussettes dans le processus.

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Aurora S. Bishop
Aurora S. Bishop
Âge : 16 ans.
Sang : Sang-Mêlé.
Nationalité : Anglo-Galloise.
Patronus : Goéland.
Épouvantard : L'image de sa mère qui s'éloigne de plus en plus, à mesure qu'elle tend son bras vers elle.
Reflet du Riséd : Elle, couronnée du succès de ses produits au beau milieu d'une superbe boutique dont elle est propriétaire, sa mère à ses côtés.
Baguette : 26,2 centimètres, bois de cornouiller et crin de licorne. Flexible.
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MessageSujet: Re: Un homme idéal. • Aurora S. Bishop  Un homme idéal. • Aurora S. Bishop Icon_minitimeLun 20 Sep - 14:11



Un homme idéal

« Parc de Poudlard »

5 Décembre 1942


Sa dernière bouchée de pudding aux raisins était à peine mâchée et avalée, qu’Aurora fourrait déjà la main dans les insondables tréfonds de son sac. Quelques secondes à farfouiller dans l’amas de breloques, d’accessoires et de feuilles de parchemin volantes suffirent à extirper le petit miroir à main en argent que sa mère lui avait offert pour ses seize ans. Là, au creux de l’ovale incrusté dans l’écrin de dorures, Aurora offrait un sourire radieux à son reflet, dévoilant une rangée de dents dont la blancheur immaculée était réhaussée encore par le maquillage écarlate avec lequel elle avait peint ses lèvres rebondies. Toujours souriante, les doigts de sa main libre virevoltèrent vers une mèche d’ambre, pour la glisser derrière son oreille en un geste de coquetterie inutile. L’image réfléchie par l’objet l’ayant convaincu, la jeune fille se leva, arguant un manuel de Potions oublié à son dortoir pour abandonner sa compagnie de comparses qui achevaient leur déjeuner.

La jupe de laine grise virevoltant autour de ses genoux, le goût de la cannelle toujours sur la langue, Aurora laissa la fraîcheur du vent ébouriffer ses cheveux savamment peignés. S’ébattant à l’unisson des cimes des sapins de la Forêt Interdite, ils folâtraient devant les yeux d’ambre de la jeune Poufsouffle en une danse rebelle, narguant les soins méticuleux auxquels son peigne les avaient soumis ce matin-là. Aurora eut un frisson et croisa les bras sur sa poitrine dans un geste frileux. Il avait fallu qu’elle le voit partir avec toute sa bande d’acolytes qui avaient caracolé leur pédanterie bruyante au creux des alcôves de la Grande Salle, pour la décider à sortir elle aussi. C’est qu’Anthelme ne semblait pas forgé dans le même moule que sa petite bande de Verts et Argents de laquelle il ne semblait jamais devoir se séparer, qui terrorisait le monde et se moquait des filles qui n’étaient pas à leur goût.

Non, Anthelme se démarquait de cette masse criarde par sa discrétion et son silence car, si tel n’avait pas été le cas, la gentille écervelée qui n’avait que trop fait les frais de la méchanceté de la fosse aux Serpents ne l’aurait une seconde envisagé comme potentiel cavalier. Car il s’agissait bien de cela. Le taciturne Anthelme avait conquis le cœur des adolescentes de l’école, nimbé par cette aura de mystère et de secret qu’il drapait autour de sa taciturne personne. Et, quand toutes les filles criaillaient l’utopique désir de se pendre à son bras au bal de Noël, Aurora s’était décidée, sans rien ne dire à personne, à tenter sa chance. L’audace quelque peu délurée comme arme, pour compenser un courage qu’elle n’avait pas. Et s’il serait mentir de nier qu’il n’y avait pas une once d’orgueil à parader au bras du garçon sujet de toutes les convoitises de cet hiver, elle n’avait pas jeté son dévolu sur lui pour cette seule et unique raison.

Déjà, Anthelme était très beau. Plus que sa beauté en elle-même, longiligne, racée presque, c’était son élégance, son aura masculine qui avait convaincu la jeune fille. Peut-être un des seuls étudiants à pouvoir offrir aux regards féminins une vraie moustache, pas ces quelques poils que certains garçons essayaient d’étoffer sans succès, de celles que l’on voyait chez les Messieurs distingués des magazines, qui fumaient le cigare et buvaient le brandy dans de larges fauteuils de cuir. Ses cheveux bruns semblaient toujours peignés avec soin, et rien, dans son apparence vestimentaire, ne paraissait être laissé au hasard. L’élégance rare chez un si jeune homme, qu’il insufflait au moindre de ses pas et au plus petit détail de son aspect, semblait lui promettre la délicieuse compagnie d’un cavalier charmant. Aurora aurait pu jurer qu’il dansait divinement bien, elle qui aurait pu passer des heures à faire tournoyer ses jupes au gré du son de la musique qui s’égrène, à suivre la cadence du garçon qui la tiendrait par la taille.

Mais enfin, la dernière raison, la moins avouable, un peu laide, était peut-être la plus importante de toutes. Qui mieux que ce joli garçon distingué aux allures d’homme fait et qui attisait tous les cœurs parviendrait à énerver autant Darragh ? L’âme exempte de méchanceté d’Aurora se heurtait à la déception que le studieux fils de pêcheurs n’ait pas daigné l’inviter. Alors, dans un accès d’orgueil féminin et d’affection bafouée envers le seul qui lui ait jamais fait l’offense de la faire languir, elle irait avec le plus convoité et le plus populaire de toute l’école. Et si Aurora se décidait ce matin, c’est qu’elle avait renoncé à le coincer seul, à la discrétion d’un angle de couloir. Le Bal approchait à grands pas, et sa bande de Serpents ne le lâchait pas d’une semelle.

Aussi quelle surprise de le trouver seul au bord du Lac ! Aurora se ragaillardit de voir la silhouette pour une fois esseulée, affirmant son pas frileux et désireuse de se réchauffer au plus vite à l’âtre réconfortant qui crépitait au creux de chaque salle de cours. Et même l’audacieuse étourdie qu’elle était s’arrêta un instant devant la vision, tout à l’heure lointaine, qui se dessinait sous ses yeux. Et même la jeune fille tous les culots entrouvrit un instant ses lèvres, dans une mimique abasourdie qui aurait conforté dans leur idées cette majorité qui la décrivaient comme écervelée et idiote. Dénicher Anthelme avait déjà été un exploit à souligner. Mais la vision étrange du corps à demi-nu qui venait de s’extirper de l’eau à l’aube de l’hiver avait de quoi décontenancer même un esprit aussi léger et fantasque que celui d’Aurora. Ses yeux d’ambre se fixèrent sur la silhouette longiligne qui s’affairait à reboutonner lentement sa chemise d’uniforme. Il semblait une autre personne que le mystérieux et populaire garçon qui déambulait au cœur des couloirs de l’école. Pensif, méditatif presque, son regard s’éperdait au loin, s’égarant à la cime des montagnes écossaises qui se refermait comme un écrin autour du loch que surplombait la plus prestigieuse école de sorcellerie du monde.

Une seconde, une seule, Aurora eut des scrupules à l’extirper de sa contemplation tranquille. Mais l’occasion semblait rêvée, comme jetée là par la main chanceuse et bienveillante du destin de la jeune fille qui lui offrait là la chance d’inviter le trop populaire garçon, dans le silence d’une nature qui se préparait, frileuse, aux premiers frimas de l’hiver qui pointait le bout malicieux de son nez. Aussi sa hardiesse naturelle prit-elle le dessus, pour lui insuffler le courage d’amorcer les quelques pas qui le séparaient de celui qui deviendrait peut-être son futur cavalier ;

- Anthelme ? Salut…Tu as cinq minutes ?

Aurora avait de nouveau plaqué le sourire radieux qui lui valait sa réputation d’écervelée auprès des comparses de maison d’Anthelme et s’approchait avec un air de bienveillance ravie vers le garçon complètement rhabillé, à l’exception de ses pieds restés nus au creux de l’herbe fraîche ;

- Je suis Aurora, je ne sais pas si tu me connais. Je suis en sixième année à Poufsouffle. J’ai quelque chose à te demander…

L’exercice se révélait plus ardu que d’ordinaire, parce qu’elle n’avait jamais eu à prier un garçon de l’accompagner où que ce soit. Et aujourd’hui elle était là, à réclamer quelques minutes de son temps au plus populaire et au plus convoité de tous les étudiants, celui qui qui ferait pâlir de jalousie toutes les autres, et, plus que n’importe qui d’autre, ferait figure de rival le plus rageant pour le timide Darragh, qui n’avait pas trouvé le courage de l’inviter, quand il était encore temps.

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Anthelme de Musset
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MessageSujet: Re: Un homme idéal. • Aurora S. Bishop  Un homme idéal. • Aurora S. Bishop Icon_minitimeMar 15 Fév - 21:20



Un homme idéal.

« Pourquoi miroir réfléchis-tu, sans me voir? »

Décembre, 5.

Pour un jour d'automne, si proche de l'hiver qu'en ce cinq décembre, et si glacé qu'il pouvait être dans le nord de l'Écosse, la température était relativement douce. Suffisamment en tout cas, pour qu'un écossais habitué aux fraîcheurs hivernales puisse venir se tremper dans l'eau avant la tenue de son cours préféré. Anthelme se rhabillait, sentant toujours la pellicule humide sur la peau de son visage, chacun des discrets courants d'air de la matinée lui laissant une impression revigorante autour du cou. Son regard se perdait dans les montagnes, ressuscitant des souvenirs merveilleux ; l'éclat dans les pupilles horizontaux de ses moutons, le sourire de sa mère qui ébrouait chaque matin ses cheveux, la fierté de son père vantant la force de son fils, et en bas de la vallée, les paroles bienveillantes des villageois qui l’accueillaient à bras ouverts aux portes du marché, lui et ses sacs entiers de laines ainsi que ses caisses de fromage, qu'il descendait en charrette depuis le sommet de son ermitage familiale. Des images qui lui revenaient en moins d'une minute à peine, alors qu'absent il reboutonnait le haut de sa chemise. A cet instant, plus rien n'avait d'importance, et petit à petit la joie de ses souvenirs se transforma en mélancolie. Son visage ouvert vers la pointe du lac devint grave, et ce qui était devant lui devint comme flou. Quelle importance en effet, quand tout ce pour quoi l'on se bat est voué à disparaître ? Quand le flot implacable du temps est sans aucune pitié, le roulement insensible du progrès, que pas même un seul enfant – même magique – ne pouvait empêcher ? C'était pour cela qu'il travaillait si fort à l'école non ? Pour comprendre cet autre monde, ce nouveau monde, et l'étreindre jusqu'à s'oublier si ce n'était s'en libérer.

Tant de pensées si sombres parcouraient l'esprit du jeune homme : sans cesse repensait-il à ses convictions, chaque jour un peu plus étiolé et fébrile devant l'appel du vent et des montagnes. Rien ne lui apportait véritablement de joie. Le pire dans tout cela, à n'en point douter, était sa misérable solitude.  C'était une chance qu'après toutes les horribles choses qu'il eut faite durant ses deux premières années, Anthelme ait pu réussir à se faire oublier, dé-cataloguer de la « Fosse aux Serpents », comme les autres aimaient les appeler. Ces « amis » qu'on lui prêtait n'était rien d'autre qu'une couverture, jamais il n'avait eu de réels conversations avec eux. Un rictus s'arracha à son visage : oh oui, il fut traverser de pitié à imaginer que ces garçons avaient pu lui confier des choses réelles, des choses qui leur tenaient à cœur, si puérils que cela pouvait être, sans que lui-même n'est jamais été vrai. Quelle trahison cela serait, s'ils venaient à le percer à jour...

Il songeait à tout cela oui, et à bien plus encore, ressassant sans fin ses pensées tout en n'espérant jamais une seule réponse. Il ne pensait pas pour répondre à ses questions... seulement pour avoir quelqu'un à qui les dire. Anthelme, tout à sa petite session privée de troubles mélancoliques, ne vit point arriver aux abords du lac une belle jeune fille. Elle avançait sans trop savoir où mettre les pieds, tout aussi seule que lui à cet instant. Cela faisait longtemps que plus personne de nouveau n'était venu le voir. Sa réputation de prince charmant intouchable commençait à faire son petit ravage. Mais il était attristé que ce soit à nouveau une rencontre éphémère, quelqu'un qu'il rembarrerait aussi sec, pour ne pas déranger le papillon.

Avait-il cinq minutes ? Jetant un coup d’œil à ses camarades qui étaient partis depuis longtemps vers les enclos du cours de Soins aux Créatures Magiques, Anthelme hocha simplement les épaules tout en s'asseyant pour remettre ses chaussettes. A peine revêtu et pour l'instant débraillé comme un jeune chiot, il devait être étrange de croiser le jeune De Musset dans un apparat aussi commun. Elle s'approcha un peu plus, et ses cheveux blonds scintillant plus que le reflet du soleil dans le lac noir encadrèrent un immense sourire, qui lui donnait l'air bête. Cela ne la rendait pas moche, bien au contraire. C'était une bêtise qu'Anthelme trouvait agréable à observer, même rafraîchissante, proche de cette insouciance qui lui manquait tant. Sa silhouette lui disait quelque chose, sans pouvoir mettre de nom sur sa personne. Quand elle-même se présenta à lui, le visage du jeune homme s'éclaira imperceptiblement.

Ah oui. La bécasse chevelue, comme l'appelaient ses « camarades ». Enfin ces derniers s'amusaient à se moquer d'à peu près tous les étudiants de Poudlard, et ne s'arrêtaient pas à cela, les professeurs, les gardiens, tout le monde y passait. Aurora, ainsi qu'elle s'appelait, ne pouvait déroger à la règle. Mais Anthelme soupçonnait beaucoup de jalousie et d'envie derrière ces stupides surnoms. Combien d'entre eux avaient-ils été secrètement amoureux au moins une fois durant leur scolarité de cette délicate blonde dont le charme ne pouvait être nier ? Cette demoiselle de Poufsouffle (déjà qu'il suffisait souvent de cette seule maison pour faire pleuvoir tous les quolibets) venait humblement jusqu'à lui pour se présenter et lui poser une question. Anthelme n'était pas assez fou pour ne pas prendre conscience de la chance qui lui était confié, du moins c'était ainsi que beaucoup de garçons l'auraient pris. Beaucoup auraient commencé à rougir, à fixer n'importe quelle brindille pour ne pas fixer sa beauté, et se seraient rapidement refait une courte beauté sur le reflet du lac, avant de bredouiller comme des idiots. Mais le jeune berger n'était pas tous les autres garçons, et cela commençait à devenir un problème. Tout en remettant ses chaussures, lacets par lacets, il dévisagea Aurora sans vraiment comprendre. Cela avait-il un rapport avec le bal ? Une certaine urgence montait en lui ; en toute honnêteté, cela faisait quelques mois que ses camarades le charriaient sur son manque d'implication en la gente féminine, et cela ne prendrait pas quelques jours supplémentaires pour qu'il termine avec l'étiquette de gentleman discret, pour ne pas tomber dans la vulgarité. Pas que cela serait faux non plus, mais il avait assez d'un seul problème à gérer.

Demande-moi tout ce que tu veux, mais ne traîne pas trop s'il te plaît, j'ai un cours auquel je n'aimerai pas arriver en retard si possible.

Avec cela, il lui offrir un sourire désolé, s'en voulant un peu d'être aussi pressant. Mais rien au monde, et pas même la crainte d'être targué de précieux patenté, ne pouvait lui faire manquer son cours préféré, quitte à la convier à un rendez-vous secret au clair de la lune. Pressé par le temps, il ne put s'empêcher de paraître un peu joueur et triste à la fois, comme un peu désabusé et amusé par la situation, et se relevant pour réajuster calmement ses effets ainsi que sa chevelure, lui offrit un sourire sincère sous sa moustache de dandy et demanda :

Est-ce que ce serait au sujet du bal ?

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