THE TRUTH UNTOLD

asia & hero

1er Septembre 1942. Salle de cours.
If I had the courage to stand before you
Would everything be different now

Le terrain d'entraînement était désert. Sans doute parce qu'en début d'année, les deuxièmes et troisièmes années souhaitant rejoindre les différentes équipes de Quidditch de Poudlard n'avaient pas encore idée de venir s'entraîner par ici. Asia aimait bien cet endroit. Il aimait encore plus être dans le stade, quand celui-ci était plein à craquer. Il était loin d'être excellent Asia, mais il croyait dur comme fer au contraire, et personne n'osait le contrarier. Asia Carow contrarié, ce n'était jamais beau à voir – et à entendre – et assez peu de personnes étaient assez stupides pour tenter l'expérience. « Je n'ai qu'une hâte, c'est de quitter cet endroit... », marmonnat-il. Cela faisait sept années qu'il vivait dans l'enceinte du château, et c'était toujours sept années à supporter la pression, sept années de faux-semblants, et sept années où, au fond, il se sentait enchaîné. Il aimait Poudlard. Mais Poudlard l'étouffait. Lui et son cousin. Dehors, ils seraient plus libres. Dehors, ils pourraient vivre comme bon leur semblait. Ou du moins, il l'espérait du plus profond de son cœur.

« Je vais pouvoir tester le nouveau balai que ma tante adorée m'a acheté ! » lança-t-il à Hero en ponctua sa phrase d'un clin d'oeil. Il n'avait pas eu l'occasion de tester sa comète 180. Il avait fait un tel caprice pour avoir le balai le plus rapide du marché, qu'il avait fini par l'obtenir. Si la tendance était au Feuaupoudre, Asia s'en moquait : il voulait aller vite. Au Quidditch, la vitesse était un atout de taille. « Allez Hero, impressionne-moi. » Son cousin était meilleur que lui. C'était l'une des rares choses qu'il reconnaissait devant (pas devant les autres) par ailleurs. Mais il le lui avait dit, et pas qu'une fois, Hero était son modèle dès que l'on parlait de ce sport. C'était l'un des rares instants où il laissait son ego un peu de côté.


1er Août 1942. Quelque part en Albanie.
I'm crying
That’s disappeared
That’s fallen

La respiration sifflante, Asia cligna des yeux plusieurs fois pour s'assurer qu'il était bien toujours en un seul et même morceau. Hero était intervenu, au bon moment, lui sauvant sans doute la vie dans la foulée. « Je sais et... merci.* » Il reposa sa tête contre le sol – se redresser demandait un peu trop d'efforts dans l'immédiat – et ferma ses yeux quelques secondes. Il avait un mal de chien dans le bas du dos, mais il prit sur lui, espérant que la douleur passe rapidement. Dans leur chute, il l'avait agrippé par taille et il nota que ses mains étaient toujours sur ces dernières. Un rire léger s'échappa alors de ses lèvres et il leva les yeux au ciel. « Je vais bien et... aïtch, qu'est-ce je ne ferait pas sans toi, hein ? » Ils étaient couverts d'une poussière grisâtre qui le fit toussoter. Il devait en avoir plein les poumons, génial.

Et puis Hero haussa le ton, Asia fronça les sourcils en voyant le sang sur ses mains et ouvrit de grands yeux. Il se redressa, le dégageant de lui par la même occasion et tâta la tête de son cousin avec précaution. Il le savait, la vue du sang provoquait chez le Weasley tout un tas de réactions dont ils n'avaient clairement pas besoin maintenant. « Pardon, pardon...* Ne bouge pas, je vais... je vais arranger ça. » Oui, enfin, il allait tenter. D'une main encore un peu tremblante il écarta les mèches brunes de son cousin pour constater l'ampleur des dégâts. Il serra les dents en distinguant plus nettement la blessure. Il attrapa sa baguette, d'un geste plus assuré, et posa son autre main, celle de libre, sur la joue d'Hero. « Ne crie pas, d'accord ? » Parce qu'il n'était pas certains que tout se fasse en douceur. Il se pencha sur son crâne et agita doucement sa baguette, marmonnant à voix très basse.

Il avait fait une promesse à sa tante, celle de veiller sur son fils. Et il comptait bien la tenir, même si cela était vraiment mal partis. « Tu vas mieux ? » Il laissa retomber mollement ses bras le long de son corps et soupira. « Je suis vraiment idiot parfois, hein ? Je ne voulais pas que tu sois blessé... » Jamais, en fait. Hero était bien trop précieux à ses yeux. Hero c'était ce garçon qu'il avait envie de chérir sans jamais le voir souffrir. Ce garçon qui lui donnait tant envie, qui avait réveillé en lui des sentiments jusqu'alors totalement enfouis. Et des envies aussi. Qu'il ne soupçonnait même pas. Même dans cette situation, celle où il était bien loin d'être beau et impeccable, il avait envie de le prendre dans ses bras. De l'embrasser aussi pourquoi pas. Mais Asia se contentait d'attendre sa réponse.  Il ne voulait pas brusquer Hero, jamais. Le taquiner, pourquoi pas. Mais forcer le contact, jamais. Alors il effleura juste sa main du bout des doigts, penaud, toujours à genoux dans les ruines de la maison, la créature ayant causé tout ce grabuge désormais loin, dans une autre demeure.


*prononcé en français.
#6FA163 couleur dialogue

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asia & hero

1^er Septembre 1942, sur le terrain de Quidditch.

Le balais sur l'épaule, Hero leva les yeux vers les gradins vides.
D'ici quelques semaines, la coupe serait remise en jeu et son équipe aurait de nouveau l'occasion de se battre pour elle, de montrer que Serpentard possédait les meilleurs espoirs de Poudlard. Le Quidditch, c'était la moitié de sa vie. Il n'était pas spécialement brillant, ni en cours ni ailleurs, mais il était fier e pouvoir dire qu'il excellait en Quidditch et qu'il avait du talent. Un talent naturel, avait souvent dit sa mère après qu'il eu rejoint l'équipe de Serpentard en deuxième année. Sur cette belle lancée, il avait ensuite obtenu le titre de capitaine. Ma plus grande fierté je crois. Je n'avais jamais eu l'impression d'être autant à ma place que lorsque j'avais vu ce petit insigne tomber dans ma main. Hero s'était beaucoup dévalorisé après que son cousin soit devenu préfet et ça avait été l'occasion de se hisser sur la même marche que lui. Égaux. En tout. La voix d'Asia lui parvint à peine. « … Quoi… ? » Il lui semblait avoir vaguement compris mais ça ne l'empêcha pas de fixer l'autre adolescent avec perplexité. « Partir d'ici ? Tu as hâte ? » Pas lui. Il aimait Poudlard, la sécurité de ses murs, son lit, la vue sur le Lac noir depuis la salle commune. Il aimait causer aux elfes et leur faire un peu de chantage sympa pour avoir du rab de dessert et le manger sous la couette avec un bon livre, planqué derrière les baldaquins de son lit. Il aimait jouer avec les fantômes et découvrir de nouveaux passages secrets. Et il aimait être proche de son cousin au milieu de l'espèce de cercle qu'ils s'étaient composés. Il se sentait un peu comme un roi en fait, et ça lui convenait bien. Même si ça voulait aussi dire ne jamais être seul, jamais jamais jamais, et jamais avec Asia. « Plus que quelques mois, et nous ferons ce que nous voulons, cousin. » Hero haussa les épaules avec un sourire, laissant sa phrase être interprétée comme Asia le voudrait.

« Je t'impressionne tous les jours, mon chaton. » Le jeune sorcier se fendit d'une grimace et enfourcha son balais. « Je vole si tu voles. » Voler tout seul, c'était chouette, voler avec Asia, c'était mieux. J'avais envie que nous profitions du soleil de ce début d'automne pour passer du temps ensemble, dehors. J'avais envie que nous soyons juste tous les deux, tant que le stade n'était pas envahi de monde et de filles. J'avais envie que nous nous envolions haut, si haut que nous serions juste des points dont on ne distinguerait rien. Personne ne critiquerait si j'osais te tenir la main tout là-haut, si ? Et si je me penchais légèrement sur mon balais, juste assez près pour... Il décolla, les joues un peu rouges. « Aller, traîne-toi ! Ou tu as trop peur… ? » Avec un éclat de rire, il monta plus haut, plus vite.


1^er Août 1942, quelque part en Albanie.

Ils s'emboîtaient très bien. Ils s'emboîtaient même extraordinairement bien, comme si leurs deux corps avaient été façonnés pour. Avec un petit coup de chaleur, Hero se fit la réflexion toute douce que même s'il avait mal, même s'il était en colère contre Asia et même s'il avait eu peur… Il était extrêmement content d'être là, le nez dans la poussière et ses mains autour des hanches. « Tu ferais rien sans moi, tu serais déjà mort douze fois. » Un peu radouci, il se détendit légèrement et inspira profondément avant de se mettre à tousser. Sans Asia, lui aussi serait sans doute mort une bonne douzaine de fois. Son cousin se dégagea et Hero se poussa avec une pointe de honte et de regret. « Toi, tu vas arra-aargh ! Non mais tu es vraiment stupide en fait ! » Les larmes aux yeux, il se palpa délicatement la tempe. « Tu as de la chance que ça ait marché, imbécile. » Il se releva en maugréant et bondit en sentant un truc lui effleurer la main. Asia. Juste Asia, qui... Hero le regarda de travers en récupérant sa main. Tu savais que j'avais regretté immédiatement mon geste ? Au moment où je récupérais mes doigts, je mm'insultais mentalement parce que… Sapristi, ce contact était si chaud, si... Après une hésitation, le Weasley tendit une main franche à Asia et le hissa sur ses pieds. Cette fois-ci, il garda ses doigts dans les siens une seconde de trop avant de lui tourner le dos. « Bon. Où en étions-nous. » Pas une question. Il planta là son cousin et sortit à l'extérieur respirer un peu d'air frais.

*prononcé en français.
#6666ff couleur dialogue

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1er Septembre 1942. Terrain de quidditch.
Sand castle that’s left alone
Looking at the broken mask...

Le sourire aux lèvres, il regarda le jeune Weasley décoller vers le ciel et ne pu s'empêcher de rire doucement. Hero semblait si libre une fois là-haut. Il semblait loin de tout, libéré de tout carcan, et Asia adorait voir son cousin ainsi. Voler, c'était la liberté. Une fois en hauteur, plus rien ne l'arrêtait. Ils faisaient ce que bon leur semblait, sans personne pour les juger. Il passa une main dans ses cheveux et enfourcha à son tour son balai avant de rejoindre son cousin, ce même sourire idiot scotché aux lèvres. « Peur, moi ? Tu rêves mon pauvre ami ! » Et comme pour lui prouver qu'il avait raison, il monta un peu plus haut, s'essaya à quelques figures, simples pour commencer, avec son nouveau balai. Sa tant avait choisi le bon modèle : il était impeccable. Comme un gosse à qui on venait d'offrir le plus bau cadeau du monde, Asia riait aux éclats, oubliant tout le reste.

Il n'était pas particulièrement doué au Quidditch. Il avait même un niveau moyen, à peine celui pour intégrer l'équipe de sa maison. En revanche, en dehors du sport, Asia volait bien. Sans règles pour le contraindre, sans limite de terrain, il raffolait de cette sensation de liberté. Il redescendit dans un piquet presque parfait sur son cousin, et s'arrêta brutalement à deux bons mètres de lui, complètement secoué. « Ouah ! Bon sang, ça faisait un baille ! » Il se rapprocha lentement de lui, et leva les sourcils. « J'ai hâte de voir la session des matchs commencer. » Parce qu'il savait qu'une nouvelle fois, il ferait partit de l'équipe, il n'en doutait pas un seul instant. Les autres pourraient crier à l'injustice, mais ils n'auraient pas leur mot à dire : Hero le choisirait toujours, et il le savait. Mais il n'en jouait pas. Pour le jeune vert et argent, cela était une évidence telle qu'il n'en voyait pas l’intérêt. « Par contre, il faut vraiment faire quelque chose pour vos cheveux, monsieur Wesley. Ça devient de plus en plus n'importe quoi. » Et pour ponctuer sa phrase il lui dégagea une mèche de cheveux qu'il coinça derrière son oreille.  Au fond, il pouvait parler, sa tignasse à lui n'en menait pas large...


1er Août 1942. Quelque part en Albanie.
And I still want you
But I still want you
But I still want you
And I still want you...

«  Je sais...* », marmonna-t-il. Et que Hero remue le couteau dans la plaie l'agaçait un peu, mais il ne pouvait pas lui en vouloir : il avait raison sur ce point. « Nous en étions à essayé de ne pas mourir dès la première semaine de nos vacances, cousin*. » Il rigola tout seul à sa propre remarque et épousseta ses vêtements, comme si cela en valait vraiment la peine. Excédé, il agita sa baguette pour faire disparaître la poussière collé à ses habits. «  Je propose que nous quittions ce village de la mort. Visiblement... Il est hanté. Ou du moins, quelque chose nous en veut ici. » Après tout, des choses terribles s'étaient déroulés en ces lieux. Et la magie laissait des traces. Toujours. Ils apprenaient ça dès l'enfance. Il leva les yeux vers le ciel, nuageux mais encore calme, et ses iris dérivèrent vers les bois qui bordaient encore les maisons en ruine. Il fit quelque pas vers ces derniers, intrigué. Quelque chose le poussait à se rendre dans cette forêt. Quoi, il n'en savait rien, mais il y avait clairement quelque chose. «  Hero ? On va par là, si ça te dis ? On pourrait trouver u coin tranquille pour y disposer notre campement pour la nuit... » Il parlait en s'éloignant un peu, la main tendue vers son cousin pour qu'il s'en saisisse, et ne le lâche plus d'une semelle.

Quelque part dans les bois, des créatures endormies. Des esprits oubliés, et des souvenirs maléfiques. Oui, la magie laissait toujours des traces, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Et cela, les deux garçons s'apprêtaient à le découvrir. Dans les bois, sommeillait des cauchemars, des peurs insoupçonnées. Car ici, dans ce petit village d'Albanie perdue entre deux collines, plusieurs drames avaient sévis. Un mage noir y avait laissé sa trace. Il y avait eu de la peur, des massacres, des rassemblements politiques douteux, et enfin, la mort de tout un village, réduit en cendre par un simple coup de baguette. Une magie si noire ne disparaissait jamais en quelques jours, ni même en quelques mois. Il fallait des années. Et entre temps, les bois s'en étaient imprégnés.

*prononcé en français.
#6FA163 couleur dialogue

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1^er Septembre 1942, sur le terrain de Quidditch.

Voler sur un balai, c'était le seul moment où Hero se sentait complètement libre. Les lois dans le ciel étaient différentes, il avait l'impression de pouvoir y échapper, de faire ce qu'il voulait, sans jamais être répréhensible. Si j'avais eu l'idée – et l'audace – de t'embrasser ici cousin, personne ne l'aurait jamais su. Ça n'aurait été qu'un petit baiser sauvage, volé au beau milieu du ciel de Poudlard, sans témoin, sans juge, sans rien. L'espace d'une seconde, Hero envisagea réellement cette option. Il s'imagina ralentir pour attendre son cousin, se rapprocher et lui glisser un petit baiser doux sur la joue. Ou sur le coin des lèvres. L'idée était excitante… Mais tu n'avais pas le cran, Hero, pas du tout le cran d'oser une chose pareille. Déjà, quand tout était devenu trop ardent entre vous deux, tu avais préféré reculer, te cacher derrière les nombreuses raisons qui vous interdisaient de tenter une aventure pareille. Avec une pointe d'aigreur et de regret, le jeune sorcier poursuivit sa course en balai. À la place, il regarda Asia s'essayer aux figures de base avec son nouveau balai et rire aux éclats. Il était beau lorsqu'il riait comme ça, avec son grand sourire et ses yeux brillants. « Mes cheveux sont parfaits comme ils sont. » Histoire d'illustrer ses paroles, Hero rejetta en arrière sa tignasse bouclée et se passa une main dans les cheveux d'un geste étudié. « La perfection, n'est-ce pas ? » Sourire enjôleur. Nous avions des cheveux rebelles cousin, ça e changerait pas. Et hors de question d'avoir les cheveux plus courts que ça. Le Serpentard attrapa la main de son cousin au vol et la garda une seconde de trop dans la sienne. « Et puis tu adores mes cheveux comme ça, cher cousin. » Il n'avait pas envie de rester là, à la vue de tous. « Chiche de voler au-dessus de la Forêt interdite, Asia ? » Il le défia du regard et haussa les sourcils.

La forêt s'étendait juste devant eux. Les branches les plus hautes pointaient au-dessus d'un enchevêtrement de feuilles et d'épines. Et dessous… Un frisson d'excitation parcourut le dos du sorcier. Dessous, il y avait la vie. Les créatures les plus sauvages se battaient, d'entre-déchiraient. On lui avait dit que des licornes se dissimulaient au cœur des bois, sans qu'il sache si c'était vrai. Et des goules. Et des… Imaginer toutes ces choses lui donna le tournis. « Tu savais qu'il y avait des vampires dans la Forêt interdite ? » Hero adorait les histoires qui faisaient peur. Un baiser le faisait trembler, mais des trucs terrifiants ? Ça lui déchaînait l'imagination – et après il n'en dormait plus de la nuit. Il se pencha par-dessus le manche de son balais, comme si ce simple geste avait pu l'aider à mieux percer les secrets des bois. Il avait envie d'y aller. Il voulait de nouveau avoir peur avec Asia, juste pour…  Nous étions encore plus proches l'un de l'autre quand nous étions terrifiés, non ? J'aimais ces moments, Asia, tu ne pouvais pas imaginer combien. J'aimais te rabrouer, me moquer, paniquer avec toi. Et lui tomber dessus pour lui sauver la vie, ou encore lui prendre la main en faisant semblant d'avoir besoin d'être rassuré. « On y descend ? » Voilà, les mots lui brûlèrent les lèvres. Il n'avait pas osé proposer jusque là, mais… « En souvenir de cet été ? » Encore cette moue provocante.


1^er Août 1942, quelque part en Albanie.

Excédé, il lui jeta un regard mauvais. « Si tu m'attendais, personne ne risquerait de mourir.* » Avec un brin de jalousie, il l'observa ôter le reste de poussière d'un coup de baguette. S'il faisait ça… Bah, il prendrait probablement feu, en sorcier pitoyable qu'il était. « Nous nous sommes juste pris un toit moisi sur la tête, rien de pire. » Sauf un tas de poussière meurtrier et des ondes assassines dans l'air. Le plafond écroulé avait laissé place au vide, et le ciel les narguait de là-haut. Se manger une maison avait eu au moins le mérite de dissiper un peu de la mauvaise ambiance. Mais il restait tous ces non-dits, Asia, toutes ces choses qu'on refusaient de se dire… Ça ne t'étouffait pas, toi ? Moi ça me prenait à la gorge. Il enjamba des débris avec soin, peu désireux de salir un peu plus encore ses chaussettes blanches, et il poussa la porte. Qui ne se rouvrit pas.

« Que… ? » Il poussa plus fort, mais… « Asia… La porte ne s'ouvre pas. » Bonjour la voix geignarde mais mince quoi, c'était vrai, si même la porte refusait de coopérer maintenant... Il donna un coup d'épaule, un coup de pied – et se fit mal aux orteils – mais rien. « C'est pas vraiment bon signe qu'une porte ne... » Le vieux panneau de bois décrépit tourna de lui-même sur ses gonds dans un grincement sinistre, pour dévoiler un truc encore plus sinistre. « Oh putain.* » Vraiment pas élégant, mais la chose qui se tenait face à lui...

*prononcé en français.
#6666ff couleur dialogue

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asia & hero

1er Septembre 1942. Dans les air, au-dessus de poudlard.
Do your thang
Do your thang with me now

« Mmh, oui, et un tas d’autres créatures beaucoup plus effrayante encore... », lança Asia. C'était un fait que tous les élèves de Poudlard connaissaient, et cela, depuis leur première année. Il se souvenait encore avec précision des premiers mots du directeur de leur école, qui avait cru bon avant leur cérémonie de répartition, de préciser que la foret interdite était interdite, à cause des nombreuses créatures qui y rôdaient. Évidement, un bon nombre d'élèves avait tenté par la suite d'y mettre les pieds. Braver l'inconnu, c'était excitant pour un premier ou deuxième année. Et il fallait croire qu'en grandissant, les élèves se lassaient tous de cette forêt épaisse regorgeant de mystère, et plus personne ne voulait y poser un pied.

Mais Asia et Hero n'étaient pas de ceux-là. Ils étaient de ceux qui aimaient repousser les limites pour s'amuser, et se faire peur aussi. Ils étaient de ceux qui devaient répéter plusieurs fois la même erreur avant de réellement en tirer les leçons. « Avec grand plaisir ! » Pourtant, au fond de lui, Asia aurait aimé enterrer les souvenirs de cet été. À tout jamais.

Pas tous, mais une grande partie.

Ceux qui le faisaient encore cauchemarder aujourd'hui. Ceux qui le tiraient de son sommeil. Ceux dont il avait honte et qu'il gardait pour lui, ne voulant pas s'attirer les railleries de son cousin. Il baissa donc avec application le manche de son balai pour se diriger vers la cime des arbres. Il ne voulait pas passer pour un homme peureux à ses yeux, cela, il en était hors de question. Pourtant, au fur et à mesure que les arbres se rapprochaient, son cœur s'emballait. Il tourna quelques minutes avant de trouver un endroit où les branches, moins épaisses, lui permettaient de descendre un peu plus bas dans cet endroit interdit.

S'ils n'y restaient pas longtemps, sans rien faire de grave, alors personne n'en serait jamais rien. Il était préfet en chef, il ne pouvait pas se permettre de se faire réprimander pour une bêtise pareille. Quand il posa enfin pied à terre, le silence et la froideur des bois sembla l’engloutir tout entier. Le lieu était aussi mystique qu'effrayant, au fond. Les arbres immenses, leur racines imposantes, la buire qui semblait y avoir élue domicile pour toujours... Mais après cet été... Il se sentait d'avantage prêt à affronter d'éventuels dangers. Et puis... Il n'avait eu de cesse, depuis sept ans, de se dire qu'au fond, l'endroit ne pouvait pas être si maléfique que ça. « On se les pèle ici. », lâcha-t-il platement, pour détendre un peu l’atmosphère.




1er Août 1942. Quelque part en Albanie.
Do your thang
Do your thang with me now

« Alors, tu viens ? » Pas de réponse. Il crevait d'envie de voir ses bois de plus près, pourtant, et son regard ne s'en détachait pas. « Hero... » Il fit un nouveau pas en avant. C'était étrange, ce qui émanait de cet endroit. Il secoua la tête, s'arrachant avec regret de sa contemplation et lâcha un soupire en se retournant. Hero n'était pas là. Hero était encore dans la vieille bâtisse qui avait manqué de les tuer . « Mais qu'est-ce que tu fabriques cousin ? », grommela-t-il. « C'est très drôle comme plaisanterie tient. Aller, sors de là. »

Mais Hero ne sortait pas.

Sa voix lui parvint à nouveau, et Asia plissa ses yeux, soudain un peu plus inquiet. « Hero ? » La voix de son cousin lui parvint à nouveau, et il l'entendit plus clairement cette fois-ci, taper contre la porte d'entrée qui refusait de s'ouvrir. Son cœur s'emballa un peu plus et à son tour,il frappa comme un bourrin contre le bois usé de la porte. « Ouvre toi bon sang... ! Ouvre toi !* » La porte craqua, se fissure, et Asia l'ouvrit avec force. « Ah, bah enfin ! » Son cousin avait l'air... Étrange. « Hero ça va ? Vient, il faut qu'on aille jeter un œil à ses bois. » Il était sûr de ce qu'il avançait, persuadé qu'il trouverait une réponse là-bas. Une réponse à quoi ? Il n'était pas même pas sûr de lui même comprendre ce qu'il avait derrière la tête.

« Qu'est-ce que tu racontes ? » Il ne l'écoutait qu'à moitié, à présent devant la lisière des bois. Il était très concentré, comme s'il cherchait comment poser les pieds dans cette forêt sans faire de gaffe. Quelque chose lui soufflait d'être prudent. « Ne fait pas autant de bruit... » Hero l'agaçait un peu. « Elle s'est ouverte ta porte, tout va bien, alors maintenant, concentre toi. », souffla-t-il, exaspéré. « Il y a quelque chose dans cette forêt... » Il le tira un peu plus en avant, et enfin, y pénétra.

Ce fut comme mettre les pieds dans un autre monde. Une fois à l'intérieure, la lumière du jour se dissipa rapidement, les feuilles des arbres derrières lui semblèrent remuer, comme pour former un mur végétale que Asia ne pourrait franchir. « Oui, oh putain*. Tu l'as dis cousin. »

*prononcé en français.
#6FA163 couleur dialogue

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asia & hero

1^er Septembre 1942, dans la Forêt interdite.

Il eut une pensée pour ses mocassins. Il avait mis sa belle paire flambant neuve pour la rentrée, c'était presque obligatoire, mais à aucun moment, le sorcier n'avait prévu d'aller faire un tour en balais. Sans même parler d'une visite dans la Forêt interdite. Les deux garçons avaient déjà exploré la lisière une fois, il y a longtemps. Hero se rappelait encore des branches qui craquaient et des hululements sinistres des chouettes. Mais là… Là, il avait envie de survoler la forêt. D'aller d'un coup de balai bien plus loin et de piquer directement dans son cœur. Un pur suicide. Il l'était peut-être un peu dans le fond. Suicidaire. Après cet été… Asia lui passa devant et il se hâta de le suivre.

L'humus par terre était spongieux, assez pour sentir la semelle des mocassins s'y enfoncer comme dans un matelas. La lumière perçait difficilement à travers la voûte des arbres, les plongeant dans une sorte de pénombre malaisante. Et puis il y avait le froid. Il n'y faisait pas frais comme en sous-bois, il faisait juste… Vraiment plus froid. Se retenant de resserrer les pans de sa cape, Hero glissa un sourire moqueur à son cousin. « Mauviette. » Il n'en menait pas beaucoup plus large. Pardon Asia, j'étais un imbécile de t'avoir mené ici. Je n'avais rien oublié de cet été, tu sais ? J'en rêvais parfois encore un peu. Des souvenirs doux-amer. Il y avait tes mains, souvent, et parfois un peu tes lèvres. Une fois. La mauvaise fois. Celle dont on ne reparlait jamais mais qui me brûlait la langue à chaque instant. Et il y avait l'horreur aussi. La peur. La terreur même. Le sourire de l'adolescent faiblit un peu. « Bon ! À l'aventure comme au bon vieux temps ! » Il se retourna brutalement et percuta Asia, le retenant d'une main au dernier moment. Ou ça, c'était bien aussi, ça... Il était trop con.


1^er Août 1942, quelque part en Albanie.

Asia apparut dans l'encadrement de la porte, une expression impossible à interpréter sur le visage. « Mais je... » Asia lui tourna tout simplement le dos. « Asia, la porte, je... » Son cousin lui intima de faire moins de bruit. Moins de bruit. Moins de bruit alors qu'un champ de guerre s'ouvrait devant eux et qu'une chape de plomb s'était abattue sur la ville abandonnée. Et Asia qui continuait sur ses stupides bois comme si ça présentait le moindre intérêt !

Il s'en fichait, de la forêt.
Le monde était devenu gris et des spectres erraient sans but.

Avec un gémissement à peine dissimulé, il quitta les dernières couleurs de la masure pour suivre son cousin dans l'univers en noir et blanc. « Asia... » Son cœur résonnait dans ses oreilles. « Asia, après la porte, tu... » Asia était tout entier concentré sur la lisière de la forêt. Elle était en noir et blanc elle aussi, mais elle semblait mille fois plus accueillante aux yeux de Hero que la foule de spectres translucides qui se pressaient dans leur sillage. Une main glacée lui toucha le genou, lui arrachant un hurlement suraigu de terreur. Il détestait les fantômes, les trucs morts et tout ce qui se rapprochait un tant soit peu de la décomposition. Il détestait les enfants, il détestait les modèles réduits, les bébés, les… Le second hurlement lui resta en travers de la gorge. « A-Asia... » Ils étaient toujours plantés à la lisière de la forêt. Enfin, peut-être. Sûrement. Et cet imbécile de cousin qui restait là à regarder un chêne la bouche grande ouverte. Il le tira vivement par le bras et le força à lui faire. « Asia, les morts… Faut qu'on s'en aille... » Deux hallucinés qui se regardaient sans se voir.

*prononcé en français.
#6666ff couleur dialogue

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asia & hero

1er Septembre 1942. Dans la forêt interdite.
What’s my thang
What’s my thang tell me now


« Je ne suis pas une mauviette... » Pourtant, le son de sa voix était si bas que l'on aurait pu en douter. Mais Asia avait de mauvais souvenir avec les forêts désormais. Quant à son cousin, il paraissait s'enjouer – un peu trop – de son côté, quand il le percuta de plein fouet, se retournant avec un peu trop d'empressement. Hero le rattrapa in extremis d'un e main, que Asia ne lâcha pas. C'était plus fort que lui. Il lui fallait ce contact, doux, chaud et réconfortant. Il lui fallait se contact pour ne pas perdre pied, comme cet été. « C'était ton idée. Que veux-tu faire désormais ?  » De l'autre main il serrait si fort le manche de son balai que ses jointures en étaient devenues blanches.

Il se sentait prêt aussi, à n'importe quel moment, à lâcher ce dernier et à se saisir de sa baguette magique. Après tout, la forêt interdite regorgeaient de créatures dangereuses, et l'idée de se faire prendre en chasse par une bande de centaures fou furieux ou d'araignées géantes le fit frissonner. « À l'aventure, tu parles... Tu crois qu'un élève s'est déjà perdu ici ? Et n'en est plus jamais ressorti ?  » Il n'avait aucune idée de pourquoi il posait une question aussi idiote. Sans doute pour détendre l'atmosphère, ou bien pour se rassurer. La seconde option était sans doute la bonne. Il se mit donc à avancer, dans une direction choisie complètement au hasard. De toute façon, il n'avait pas réellement fait attention à l'endroit où lui et son cousin s'était enfoncé dans les bois. Étaient-ils tout près de la lisière, au beau milieu, dans la partie la plus reculée des bois ? Il n'en savait rien. « Hero... On ne reste pas longtemps, hein ?  » Il maîtrisait sa voix comme jamais pour ne pas qu'elle flanche. Il gardait le dos droit, la tête haute, pour se donner plus de consistance même s'il savait qu'avec l'autre garçon, cela ne servait pas à grand chose. Hero le connaissait comme sa poche. Il devait sentir ses craintes de sombrer à nouveau à plein nez. « Même si... C'est moins effrayant que l'autre.  » L'autre, la forêt dont il se refusait même de prononcer le nom, comme si cet endroit, maudit par la magie noire du mage, lui collait à la peau depuis des semaines. « Il ne faudrait pas que l'on rate nos cours.  » Voilà, c'était l'excuse parfaite.




1er Août 1942. Quelque part en Albanie.
Tell me now
Yeah yeah yeah yeah

« Mais. Cesse. Donc. De. Te. Comporter. Ainsi.*  » maugréa Asia, prenant soin d’articuler chaque syllabe dans sa phrase. Il ne retira pas son bras pour autant, sentir Hero contre lui le rassurait, il avait besoin de le savoir à ses côtés. Il plissa les yeux, détaillant chaque arbres l'entourant. Plusieurs sentiers s'offraient à lui, comme si la forêt voulait le voir s'enfoncer un peu plus en elle. Asia se fit le commentaires que les sentiers ne donnaient pas envie d'être suivis. Ils étaient mal entretenu, à peine visible pour certains. Pourtant, c'est ce qu'il fit. Il attrapa la main de son cousin, se moquant éperdument de ses gémissements et le tira en avant. « C'est par ici, je le sens.  » Que sentait-il, il n'en avait pas la moindre idée. Mais Asia ne s'était rarement sentit aussi déterminé.

« Les morts ?  » Il pencha la tête sur le côté, alors qu'un drôle d'odeur lui chatouilla les narines. Il ne su pas la décrire exactement, mais il était presque certain d'avoir humé la même chose un peu plus tôt, alors qu'ils approchaient tous les deux du village abandonné. « Il a laissé tant de traces ici... Tu le sens ? Sa magie... Elle est encore là.  » Et cela le fascinait autant que cela l'effrayait. Parce que oui, au fond de lui, au plus profond de son cœur, Asia était mort de trouille. Mais il avait quelque chose, dans cette brume épaisse qui lui caressait les mollets, qui l'incitait à poursuivre sa route. « Chut, fait donc moins de bruit.  » Et puis, il les vit, les morts dont parlait son cousin. Et il recula d'un pas, effrayé. « Bonté divine...  » Sa voix n'était plus qu'un murmure à peine audible.

Ils étaient là.

Maintenant il comprenait son cousin. Il voulait faire demi-tour, mais ses pieds refusaient de lui obéir. Derrière les morts, une lueur passa rapidement. Elle s'évapora bien assez vite, mais Asia cru bien voir une drôle de créature porter une petite lanterne. « Hero...  » Et puis son regard s'accrocha de nouveau au monticule de morts devant lui. C'était étrange, comme ils semblaient en si bon état. « Ils sont là depuis combien de temps, tu penses...  » Ils étaient comme figés dans le temps. À bien y regarder, ils semblaient presque statufiés, mais leur peau, encore coloré, ne lui permettait pas d'en être totalement sûr. Il y en avait une vingtaine, non, une trentaine, et Asia fut parcouru d'effroi en constatant que, très certainement, ils étaient les habitants du village.

Ils étaient censé être morts dans les flammes. C'était ce que les journaux locaux avaient révélé au grand public. Alors que faisait les morts ici ?

*prononcé en français.
#6FA163 couleur dialogue

THE TRUTH UNTOLD

asia & hero

1^er Septembre 1942, dans la Forêt interdite.

Hero se renfrogna.

Son cousin n'était pas bon joueur. Qui l'avait emmené à l'autre bout de l'Europe sur les sentiers de l'horreur ? Qui l'avait traîné dans les lieux les plus sordides, à la rencontre du mal et de la terreur ? C'était Asia, pas lui. Asia. Tout ça pour un bouffon vairon qui allait leur donner cours dans les prochaines semaines. Son cousin s'écarta de lui et Hero le lâcha, déçu. « J'imagine que oui. Des élèves ont dû disparaître ici, pour que les interdictions soient si formelles. » Il dépassa le préfet-en-chef avec un haussement d'épaule qui se voulait insouciant. Il l'était, soucieux, mais hors de question de le montrer. Ses mocassins vernis faisaient un bruit mat dans la tourbe épaisse. « Pourquoi, tu es pressé ? » L'après-midi était si bien partie, mais le comportement de son cousin l'énervait. Lui-même s'énervait. Tout l'étouffait même. Que son cousin se soit écarté l'énervait. L'adolescent se sentit un peu idiot quand des larmes de frustration lui montèrent aux yeux. « C'est bon, ne fais pas ta chochotte cousin*, ce n'est pas moi qui nous ai traînés dans les pires endroits, n'est-ce pas ? » Une petite pique gratuite. En plus, il avait froid.

« Ah oui, nos cours... » Sa voix manquait d'entrain. Il posa un regard indéchiffrable sur Asia avant d'enfourcher son balai. Son seul souhait avait été de voir un nouvel endroit avec son cousin, de passer un peu de vrai temps avec lui avant l'année scolaire qui se préparait. Il n'excellait pas en cours, s'il voulait ses ASPICS, il aurait intérêt à bosser et ça ne l'enchantait pas des masses. Peu de choses l'enchantaient en règle générale en dehors du Quidditch, de la mode et d'Asia. Et encore. Même avec Asia, c'était compliqué maintenant. Ils ne savaient plus quoi se dire sans que ça parte en vrille ou que ça ne devienne gênant. Hero ne savait même plus ce qu'il devait prendre à cœur ou laisser passer. Cet après-midi, il avait eu envie d'un peu d'interdit à Poudlard pour pimenter cette vie austère : des interdits, des obligations, des interdits, des obligations, des résolutions, et… Surtout, ne pas se toucher, ne pas se regarder. « Je ne sais pas comment je vais pouvoir continuer à te regarder. » Il décolla, son balai fendant l'air glacé de la forêt avec aisance. Une branche lui érafla la joue. Tant pis, ça faisait mal, c'était bien comme ça. Ça lui donnerait une raison valable de faire la tête.

Sur la pelouse impeccable du stade, il essuya ses chaussures avec soin et pesta en voyant une feuille trempée collée au bas de son pantalon. Du bout des doigts, il la jeta au loin avec un regard noir. Une cloche sonna. Effectivement, ils allaient être à la bourre pour… C'était quoi le cours ? L'adolescent regretta d'avoir planté Asia dans les bois. Sans lui, il est perdu. Sans sa boussole, il n'avait aucun repère, aucune direction à prendre. Tant pis, il ferait sans. Il s'élança à grands pas vers le château, sa cape noire ondoyant dans son sillage.

Hero sans Asia… C'était juste un pauvre type qui faisant semblant, sans doute.


1^er Août 1942, quelque part en Albanie.

La main d'Asia trouva la sienne, mais ce n'était pas pour le réconforter. Des larmes coincées dans la gorge et le cœur menaçant de s'échapper, Hero se retrouva forcé de suivre son cousin. Les branches noires et blanches se ruèrent à la rencontre, mais les spectres poursuivirent leur course. Ils les suivaient, Hero le sentait. Maintenant qu'Asia le tirait en avant, il n'osait plus regarder en arrière, mais sentait leur présence. L'odeur immonde de la mort se fit plus présente, plus étouffante encore. « Asia... » Qu'il s'arrête, pitié qu'il s'arrête…Il s'arrêta. Net. Hero lui trébucha dessus et l'observa sans comprendre, un nouveau gémissement lui grimpant dans la poitrine. Pour un peu, s'il n'avait pas porté un bas qu'il aimait bien, il se serait fait dessus. « Quoi.. ? » Sa voix avait grimpé d'au moins deux octaves. Par dessus l'épaule de son cousin, il observa la cohorte de spectres se presser dans le sous-bois. Ils n'étaient pas laids, ils étaient juste… morts. La forêt semblait vomir ses morts partout, un convoi d'âmes perdues qui… Asia ne regardait même pas dans la même direction que lui. Pris de terreur, il se retourna mais il n'y avait rien par là. Juste des bois. Des arbres à l'infini.

Parmi les foules de spectres silencieux, une petite lueur passa, bondissante, hypnotisante. Elle disparut derrière un arbre, laissant une grande interrogation derrière elle. On dira sur son short, il baissa les yeux à temps pour entrevoir une petite main d'enfant lui faire un coucou depuis la terre. Un mince filet de voix se fraya un chemin dans sa gorge. « Quoi… ? » Le sorcier avait envie de vomir. Et de pleurer. De chouiner dans les bras d'Asia en fermant les yeux. On lui caressa le genou, encore.

Alors, pris d'une indicible terreur, il s'enfuit en courant.

Plus tard, il se chercherait des excuses et minimiserait son geste si lâche, mais dans l'urgence il décampa sans un mot, le cœur prêt à exploser de terreur, des sanglots lui nouant la gorge. Il courut du seul côté où les morts n'affluaient pas, laissant son cousin à leur prise. Il était brave lui, il saurait. Hero ne savait pas. Un spectre sortit de derrière un arbre. L'adolescent changea si vite de direction qu'il s'étala dans la boue. Une racine noueuse s'enfonça dans ses côtes. Le corps en feu, il repartit de plus belle et entrevit une petite lueur bondissant entre les feuillages. Une lumière chaude. Chaleureuse. Salvatrice. Il entreprit de la suivre en courant. Le vent lui soufflait dans les oreilles, se faisant comme les voix des spectres et lui donnant des ailes dans sa course.

Au bout du compte, il déboucha dans une clairière. Il était seul, il était épuisé, et il n'avait aucune idée de ce qu'il faisait là. « Asia… ? » « Je suis là, cousin*. » Tout était parfait. La voix, l'accent légèrement français, le cousin*… Une petite sonnette d'alarme se déclencha dans sa tête, mais il se sentit infiniment soulagé. « Asia, c'est toi ?* » Ce n'était pas du tout Asia. Asia, il l'avait laissé dans les bois, avec les spectres. Asia, il l'avait laissé là-bas, en train d'observer dans la mauvaise direction une forêt vide, des morts affluant dans son dos. Asia, il l'avait perdu. Terrorisé, il balaya les alentours sombres. Plus de petite lumière chaleureuse, juste du vide.

*prononcé en français.
#6666ff couleur dialogue

THE TRUTH UNTOLD

asia & hero

1er Septembre 1942. Dans la forêt interdite.
The heart no longer races
When hearing the music play

« Qu'est-ce que tu fabriques Hero... » Il n'allait tout de même pas le laisser là... Si ? Qu'avait-il fait, encore ? « Mais... revient enfin ! » Mais non. Hero disparut dans les bois sans un seul regard en arrière et le laissa planté là. « Non mais... quel toupet ! », pesta-t-il intérieurement.  Asia fronça les sourcils, et ne bougea pas d'un iota. Sans doute son cousin allait-il revenir. Ça ne pouvait être qu'une blague, non ? Il allait faire demi-tour, revenir, et s'excuser. Et Asia ferait de même.

Mais les minutes défilèrent, et Asia du se rendre à l'évidence : Hero n'était pas de retour ; et ne reviendrait sans doute pas. Agacé, mais surtout outré de la situation dans laquelle il se retrouvait, Asia attrapa sa baguette d'un main, serra un peu plus fort son balai dans l'autre et commença à marcher. Il aurait pu l'enfourcher, et filer tout comme le Weasley l'avait fait avant lui. Mais non. Le vert et argent était piqué au vif, et il préférait ruminer en marchant. Tête baissée, les yeux rivés sur le sol pour ne pas se prendre les pieds dans une racines sournoises. Je ne sais pas comment je vais pouvoir continuer à te regarder. Se moquait-il de lui ? Qui avait commencé tout ça d'abord ! Asia soupira, ils étaient tous les deux coupables. Et jamais il ne lui renverrait la faute d'un tel acte. On ne maîtrisait pas les caprices du cœur. C'était son grand-frère qui, un jour, lui avait sortit cette phrase qu'il avait trouvé bien tourné sur le coup.

Crac.

Le bruit venant de derrière lui le fit sursauter et et il se retourna avec rapidité, sa baguette brandit devant lui. « Même pas peur, tss. », lança-t-il, pour se donner un peu de courage sans doute. Et puis, son cœur se calma lentement en apercevant une masse sombre, équine, se dessiner devant lui. « Ah. Un truc moche. » La créature s'avança d'un pas, presque timide et Asia plissa les yeux. Devait-il s'approcher ? Esquisser un geste ? Il n'avait pas connaissance des gestes à avoir en face d'une pareille... chose. Il avait oublié le nom de cette créature, mais pas les cours qu'il avait eu dessus. Les sombrals n'apparaissaient qu'à ceux ayant déjà côtoyé la mort.  

1er Août 1942. Quelque part en Albanie.
Tryna pull up
Seems like time has stopped

« Hero ! Hero !  » Asia hurlait le prénom de son cousin, errant dans les bois. Il avait fuis. Sans doute la vision des morts l'avait-elle bousculé mais... Il n'avait pas comprit. Il était là, à ses côtés, il n'avait pas à avoir peur. Et pourtant, Hero s'était enfui. Et Asia s'était aussitôt élancé à sa poursuite. « Hero !  » Sa voix grimpa dans des notes qui lui étaient alors jusque là inconnues. La forêt s'était fait silencieuse, tout à coup. Alors, comme pour suivre le mouvement, Asia baissa d'un ton. « Hero...?  » Il ne pouvait pas être partit si loin... si ?

Asia regarda un peu partout autour de lui. Il avait quitté le sentier qu'il s'était promis de suivre. Il soupira quand quelque chose attira son attention. Un petit caillou gris, luisant de manière étrange. Mais quelque chose le poussa à ne pas s'en formaliser. Certes, le caillou ne ressemblait pas aux autres qui se trouvaient autour de lui mis... Il devait retrouver Hero, se préoccuper des cailloux n'étaient pas sa priorité. Seulement, après quelques pas, il se retourna, et fut persuadé de quelque chose : le caillou avait bougé.




Asia ne su pas depuis combien de temps il marchait, hurlant le nom de son cousin à s'en caser la voix. Et il avait cette désagréable sensation d'être suivi par quelque chose depuis tout ce temps. Mais à chaque fois qu'il se retournait, seul le silence et les arbres l'accueillait. Rien de plus. Enfin, si, toujours ce caillou, mais Asia avait fini par se dire que la forêt était plus caillouteuse qu'elle n'y paraissait. Et puis, plus les minutes s'écoulaient, plus Asia perdait de vue son objectif premier.

Il s'attarda plus d'une fois sur le tronc des arbres, se disant que certains ressemblaient drôlement à des visages grimaçant. Et puis, il se retrouva fasciné par ce qu'il voyait au-dessus de sa tête. Il sentait ses membres légèrement engourdis, son cerveau embrumé, mais la cimes des arbres était si belle. Il voyait presque de jolies formes se détacher là-haut, à travers les feuillages. C'était marrant. Et mélancolique à la fois. Asia renifla, chassant une larme. Jamais il n'aurait cru qu'une vision pareille pouvait l’émouvoir ainsi. Plongé ainsi dans ses réflexions futiles, il ne nota pas que le caillou gris et luisant était toujours là. Lentement, mais sûrement, le porgrebin touchait à son but.

Asia arriva près d'un lac. Un petit lac, aux eaux noires et sans doute profondes.  Le calme plat qui régnait dans cet endroit le fit frissonner. « Hero, Hero... Où te caches tu...  » Sans le savoir, le garçon avait tourné en rond pendant des heures. Il avait emprunté un sentier sans même le remarquer. Il avait tourné autour du lac sans même s'en rendre compte. A final, il ne s'était pas tellement éloigné de son point de départ. Mais Asia, lui, avait l'impression d'avoir parcouru la forêt dans son intégralité, et de découvrir le lac. En réalité, il s'était déjà posté devant pour le contempler, une dizaine de fois, avant de repartir. « Et toi, caillou. Tu en penses quoi ?  » Il se pencha finalement vers la petite masse grise et luisante et le tapota du bout de sa baguette. Il était mou. Comme le crâne d'un nouveau né. Mais Asia ne s'en formalisa pas plus que ça. « Moi je pense que je devrais me jeter dans ce lac. Peut-être que mon cousin est là-dedans.  » Le caillou trembla légèrement, et Asia pris ça pour un oui. « Très bonne idée. Hero est forcément là-dedans.  » Sa conscience lui hurlait que non.

Hero n'était pas là-dedans. C'était totalement absurde.

Pourtant, Asia posa son sac, sa veste, ôta son haut et ses chaussures et trempa un orteil dans l'eau froide.

*prononcé en français.
#6FA163 couleur dialogue

THE TRUTH UNTOLD

asia & hero

1^er Septembre 1942, dans la Forêt interdite.

Hero posa brutalement son sac de cours sur la table et fit racler sa chaise sur le sol de pierre. Autour de lui, quelques élèves lui jetèrent un regard curieux mais s'abstinrent de tout commentaire. Il valait mieux, il avait l’œil des mauvais jours et personne n'avait envie de s'attirer les foudres de Hero Weasley quand il était en colère. Le reste de l'après-midi s'était étiré à l'infini. Aucune nouvelle d'Asia, mais ça tombait plutôt bien : le serpentard n'en voulait pas. Il avait fait le tour du château au pas de course, pris d'une colère qui le surprenait lui-même, avant de finir dans les toilettes des garçons, à s'asperger le visage d'eau glacée. Hero ne savait même pas pourquoi il était aussi énervé. Parce qu'il avait eu une idée en tête et que son cousin avait tout gâché en jouant les chochottes ? Parce qu'il lui en voulait encore de cet été ? De ces multiples fois où ils avaient vu la mort en face ? Parce que leur héros de toujours était finalement bien mauvais ? Ou parce qu'il avait eu tellement envie de plus et que ça leur était interdit.

Il tapota sa plume contre le bord de la table. La place à côté de lui restait désespérément vide. Personne n'aurait jamais osé s'asseoir à la place d'Asia Carrow, sa juste place aux côtés de son cousin. « La place est disponible, hein. » lança-t-il à son entourage. Mais personne ne s’assoirait quand même. Asia allait finir par arriver. Il allait passer les portes de la salle de classe, et tous se diraient qu'ils avaient bien fait de ne pas lui piquer sa chaise. Un doigt s'enfonça dans son épaule. L'adolescent se retourna pour découvrir Evelyne, une fille de Serdaigle. « Quoi ? » « Tu t'es disputé avec Asia ? » « Non, pourquoi ? » Peut-être que son ton l'avait trahi car sa camarade haussa un sourcil d'un air amusé. « Si tu te sens seul, on peux toujours passer la soirée ensemble. » Il faillit l'envoyer bouler. Faillit. Il se força à se fendre d'un sourire. « Pourquoi pas, en effet. » « Parfait, Hero. » Elle le draguait. Il avait beau être un peu naïf sur les bords, il le voyait. Si toi, tu ne voulais pas de moi, ce n'était pas le cas de tout le monde.

Il se retourna pour suivre le professeur qui faisait son entrée. La table à côté resta vide, ravivant une inquiétude qu'il s'était forcé à taire. Étais-tu fâché à ce point pour ne pas être venu en cours ? Ou y avait-il autre chose ? Son cousin n'aurait jamais manqué un cours volontairement, il tenait beaucoup trop à son stupide insigne de préfet-en-chef pour ça. Tu sais Hero, celui qu'on ne t'a jamais donné. Un Weasley préfet à Serpentard, ça aurait fait désordre. Il passa le cours à observer la chaise, comme s'il disposait du pouvoir d'invoquer son cousin.


1^er Août 1942, quelque part en Albanie.

Debout au milieu de la clairière, Hero fouillait les branches du regard, à la recherche de son cousin. Il l'entendait, il l'entendait si bien, mais où était-il ? « Asia… ? » « Cousin...* » Si invisible… « J-je… Je suis désolé de t'avoir laissé.* » Là-bas, seul dans les bois avec les morts. L'adolescent se passa une main sur le visage, dans le vain espoir d'en chasser le froid glacé qu'avaient laissé les morts sur sa peau. Il se retourna, sûr d'avoir capté un éclat de lumière. « Où es-tu ?* » Derrière lui, un autre éclair de lumière, mais il n'y avait personne dans cette clairière. « Asia, qu'est-ce que tu fais ? Arrête ça.* » Il se hasarda de quelques pas en direction des taillis. Et à ce moment-là, Hero, tu sentais le doute qui s'insinuait lentement. Tu avais été si sûr que c'était Asia, mais la peur continuait de t'étreindre de ses bras de glacé. « Asia, tu... » À cet instant, une branche bougea et le visage de son cousin apparut. Il lui adressa un sourire, son sourire qui faisait fondre n'importe qui, et sa cicatrice se plissa légèrement. Il tenait une petite lanterne dans sa main, Hero la voyait luire derrière les feuillages. Il s'élança vers lui. « Oh mon dieu, Asia, tu vas bien ? » C'était lui, c'était forcément lui.

Asia recula dans l'ombre et l'invita à le suivre d'un geste. « Viens, je veux te montrer un truc. » Il faisait noir dans cette partie du bois, et vert. Le peu de lumière qui pénétrait si bas prenait des reflets vert sombre qui se reflétaient sur une petite mare où Asia l'attendait. « Qu'est-ce que tu fais, Asia ? » Son cousin lui adressa l'un de ses « fameux » sourires – ceux qui le faisaient céder à tous les coups – et lui fit signe d'approcher. Le sol autour de la mare était spongieux, complètement marécageux, et Hero grimaça en sentant ses chaussures se remplir d'eau. « Tu abuses... » bougonna-t-il, mais il sentait sa terreur le quitter petit à petit. Les morts ne les avaient pas suivi, ils étaient restés près de ce village hanté, et c'était très bien comme ça. « Tu ne veux pas venir dans l'eau avec moi ? » Et c'est cette question qui t'a fait tiquer pour de bon, Hero, n'est-ce pas ? Avant ça, tu marchais dans le brouillard, en te demandant un peu ce que vous fabriquiez, mais… Vous aviez trop fait les quatre-cent coups pour que ça te semble pleinement suspect. « Dans l'eau ? » « J'y suis bien. » Certes, oui… Pourquoi il s'agenouilla dans la boue, il l'ignorait, mais le reste lui fit tout oublier. Asia lui prit les joues entre ses mains mouillées pour lui faire face et… Hero tressaillit en sentant les lèvres de son cousin se poser sur les siennes. C'était… comme dans ses souvenirs. Douces, chaudes, parfaitement à leur place. « Viens. » lui souffla Asia de son ton si bizarre. « Viens. » Asia l'entraina et, à genoux au bord d'un immense lac, Hero se laissa faire. Leurs deux visages touchèrent la surface de l'eau glacée. « Viens. »


1^er Septembre 1942, dans la Forêt interdite.

À peine le cours s'acheva-t-il que Hero était déjà debout. Il referma sèchement son livre, jeta de nouveau tout pelle-mêle dans son sac et sortit de la salle à vive allure. Asia n'était pas venu. Il venait toujours en cours. Même quand ils s'étaient fâchés comme des malpropres. « Attends ! » Evelyne le rattrapa dans le couloir, serrant ses livres impeccables contre elle. Hero la jaugea rapidement de la tête aux pieds. Une pure Serdaigle. Elle n'avait pas grand-chose à voir avec lui, mais il l'appréciait à peu près. Elle n'était pas comme les idiotes de Gryffondor ou de Poufsouffle. « Tu vas chercher Asia ? » Elle n'était définitivement pas idiote. « Ça ne te regarde pas. » « Si, nous devions passer la soirée ensemble. » Oui, et il était idiot de lui avoir promis ça. Il voulait juste énerver Asia, mais il ne le pouvait pas si Asia s'était fait manger dans la Forêt interdite. Pauvre idiot. Pestant à mi-voix, il attrapa la jeune fille par la main et l'entraîna sans douceur derrière lui. « Parle moins fort. » « Ah, donc c'est vraiment ce que tu vas faire ? » « Je vais dans la Forêt interdite. » « D'accord, mais… Quoi ? » Evelyne se dégagea. Hero fit volte-face avec un geste d'impatience un tantinet grossier. Tant pis, il serait élégant plus tard. L'heure n'était pas à l'élégance si Asia se faisait dévorer par un loup-garou dans un coin de forêt. « Désolé Eve, c'est une urgence. » « Je viens avec toi. » Il ne pouvait même pas la traiter de sang-de-bourbe pour qu'elle lui fiche la paix, pas un seul moldu se s'était mêlé à sa généalogie. « D'accord, maintenant tais-toi. » « Waouh, tu sais parler aux femmes, Hero Weasley. » « Silence. » Il doutait d'avoir le droit de marcher vers la lisière de la forêt à cette heure-là, le premier jour de l'année scolaire, avec une fille qui plus est. Bonjour les rumeurs à leur sujet après. Ce n'était pas une si mauvaise idée en fait. « Viens. »

« Asia ! » « Asia ! » Evelyne mêla ses appels aux siens. Ils étaient entrés dans la forêt une demi-heure plus tôt en passant discrètement par le fond du parc. Seule la moitié du château avait du les voir, dont une bonne part de septièmes années à qui l'absence d'Asia et l'intérêt de Hero pour Evelyn n'avaient pas échappés. Un doute horrible s'empara de lui : et si Asia n'était pas resté dans la forêt ? Si, pour une fois, il était bien rentré et était juste parti bouder dans leur dortoir ? Il n'avait même pas songé à vérifier avant.

*prononcé en français.
#6666ff couleur dialogue