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Wherein Lies Continue [PV. Albus Dumbledore] [FINI]

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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Wherein Lies Continue [PV. Albus Dumbledore] [FINI]  Wherein Lies Continue [PV. Albus Dumbledore] [FINI] - Page 2 Icon_minitimeMar 15 Sep - 10:41



Wherein Lies Continue

« THE ENDING'S THE SAME, THE WORLD WILL NOT CHANGE »

Automne 1942, bureau de Métamorphoses.

Seul le bruit des ustensiles magiques en tout genre d’Albus venait briser ce doux silence entre eux, plongeant le bureau dans une douce symphonie mécanique relaxante. S’arracher à la chaleur de cet homme qui l’avait fait grandir et qui avait contribué à forger sa vie lui laissa comme un vide à l’intérieur, bien ce que cela fût la meilleure chose à faire. Il ne fallait pas forcer, ne rien précipiter. Le baiser d’Albus ne lui avouait nullement son amour, Gellert en était parfaitement conscient. En plus de quarante ans, ses lèvres n’avaient eu l’occasion de se poser sur celles de quelqu’un d’autre. Pourtant le souvenir d’Albus n’avait pas été si détérioré que cela, malgré ces décennies de haine et ces quinze dernières années à Azkaban. Il se souvenait de l’amour fougueux et téméraire avec lequel l’adolescent de Godric’s Hollow se saisissait de ses lèvres. Et cela n’était en rien comparable avec ce baiser qu’ils venaient d’échanger timidement. Pourtant, cela avait ravivé une douce chaleur dans l’être froid qu’était Grindelwald, à des années lumières de ce brasier glacial de colère et de rancœur. Albus semblait vouloir lui faire comprendre qu’il était là, qu’il était toujours là et qu’il ne se détournerait pas de lui.

Quand le professeur de métamorphoses se détourna de lui, Gellert lui rendit son sourire et son regard avant que ses yeux ne soient attirés par sa main qui caressait le bois brillant de son bureau. Ce baiser était l’aveu également de la faiblesse de sa propre âme, perdue au milieu de sa propre tempête et parvenant à faire créer un vide apaisant. Ces flots déchainés étaient siens et il culpabilisait presque d’y entraîner Albus malgré lui. Pourtant, il devait se rendre à l’évidence : seul, il n’y arriverait pas. Et même quelques années auparavant, en Europe, il avait bien vu que seul, sa croisade était vouée à l’échec. Non, il était irrépressiblement humain, se terrant dans les ténèbres de Dumbledore, lui qui baignait chaque pièce de son aura divine. Lors de leurs diverses conversations depuis son arrivée à Poudlard, Gellert n’avait pas perçu grand-chose des diverses émotions qui pouvaient bercer le cœur du professeur de métamorphoses. Derrière son éternelle malice, il avait bien perçu une lassitude profonde et certaine, un semblant de colère mais jamais rien d’aussi virulent que les émotions primaires et impulsives de Grindelwald. Cela renforçait cette aura divine que beaucoup lui attribuait. Mais si Dumbledore était Dieu, son éternel rival, aussi complémentaire était-il, serait-il le Diable ? Ne disait-on pas que le roi des Enfers était un ange déchu, après tout ?

Le sourire de Grindelwald ne s’était pas effacé, bien que toujours discret et presque réservé. Il n’était nullement mélancolique pour autant. Il était pourtant bien conscient qu’il devrait faire le deuil d’une partie de lui-même et remettre de l’ordre dans cet esprit où régnait le chaos depuis toujours. Une théière dont s’échappait du bec une légère fumée et deux tasses volèrent vers eux avec délicatesse. Sans un mot, Albus les servit magiquement avant de se tourner vers la fenêtre. Gellert regarda le thé qui avait fini d’infuser et prit la seconde tasse avec un air intrigué. Cela faisait déjà quelques semaines qu’il avait intégré de plein pieds la vie britannique et il ne comprenait toujours pas comment les autochtones faisaient pour ingérer une telle quantité d’eau infusée aux plantes dans la journée. Pourtant, d’un naturel curieux, à vouloir sans cesse connaître de nouvelles choses, il huma la douce vapeur qui émanait de sa porcelaine, essayant d’en déceler les arômes. Sans attendre, Albus vint donner réponse à son questionnement, et il dût avouer que sans la recette, il n’aurait jamais trouvé de lui-même les ingrédients.

— Les chrysanthèmes, n’est-ce pas un peu funeste dans un thé ?

Avec un sourire joueur, il goûta pourtant ce breuvage qu’avait confectionné Albus. La chaleur qu’il sentit le traverser réhaussa celle qu’avait laissé la douceur des lèvres de son ancien amant sur son cœur. De ses mains devenues naturellement froides, il serra la tasse comme pour se réchauffer. Les thés de Belladone étaient effectivement plus simples dans leur composition, mais Gellert était trop novice dans ce domaine pour vraiment saisir toutes les subtilités des recettes d’Albus. À raison de deux ou trois par jour, parfois plus, l’ancien mage noir ne doutait pas qu’il allait très bientôt combler son retard. Le professeur de métamorphoses attira de nouveau son attention en désignant la fenêtre, abordant Lavande. Intrigué, l’ancien mage noir haussa un sourcil, et s’approcha de son ancien amant ainsi que de l’ouverture de lumière, fine et haute, caractéristique du château. La vue sur le Parc qu’avait Albus était splendide et permettait de voir depuis le Lac Noir, jusqu’à la Forêt Interdite. Là, malgré la distance, il parvint à distinguer deux silhouettes bien reconnaissables : Lavande et Belladone. Le sourire de Gellert s’étira un peu plus tandis qu’il prenait une nouvelle gorgée de son thé, son corps à quelques centimètres de celui d’Albus.

— Elle l’apprécie beaucoup et je crois que c’est assez réciproque. Les deux fois où je lui ai emprunté sa baguette, c’était « à cause » d’elle. Mon charisme naturel et mon éloquence légendaire ont seulement fait le reste. Ne sois pas trop sévère avec lui, s’il te plaît.

Avec un regard amusé et malicieux, il chercha l’azur des yeux d’Albus avant de repencher son nez vers sa tasse de thé qu’il faisait tourner machinalement afin de mieux répartir les arômes.

— Il est très bon, soit dit en passant. Cependant, j’ai encore pas mal de choses à apprendre dans le thé en général.

Il finit alors sa tasse et regarda les résidus de végétation au fond de celle-ci avec un air pensif. Songeur, il jeta un coup d’œil à celle que tenait Albus, afin de vérifier si ce dernier avait lui aussi terminé son infusion.

— Dis-moi, veux-tu que je lise tes feuilles ?

Il savait pertinemment que l’illustre Dumbledore, malgré ses domaines de connaissances aussi vastes que précises, que l’érudit qu’il était, avait toujours était assez sceptique face à la Divination. Pourtant, c’était celle-ci qui avait poussé Grindelwald dans les geôles d’Azkaban, son Troisième Œil qui l’avait fait atterrir à Poudlard, auprès d’Albus. Peut-être que ce dernier allait refuser par orgueil ou accepter seulement par jeu. Les iris opposées de Gellert brûlaient pourtant de cette même malice complice, cherchant à partager ce moment avec son ancien amant, loin des réminiscences du passé, des comptes-rendus quotidiens, et des souvenirs douloureux. Si leurs deux vies devaient continuer indéfiniment à Poudlard, s’ils devaient retrouver une seule chose de leur bref passé commun, le repenti désirait recouvrer cette complicité symbiotique entre leurs deux esprits trop brillants pour s’intéresser aussi intimement aux autres. C’était donc avec un sourire tout aussi franc que joueur que Gellert tendit sa main afin qu’Albus lui prêtasse docilement sa tasse.
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Albus Dumbledore
Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: Wherein Lies Continue [PV. Albus Dumbledore] [FINI]  Wherein Lies Continue [PV. Albus Dumbledore] [FINI] - Page 2 Icon_minitimeJeu 17 Sep - 11:00



Wherein Lies Continue

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Automne 1942, bureau de Métamorphoses.

La tendresse les avait quittés ; elle n’était plus qu’un lointain souvenir dans les méandres d’un passé qui ne reviendrait jamais. Oui, jamais ils ne retrouveraient cet été d’il y a quarante longues années, c’était un fait. Ils ne seraient plus jamais jeune à nouveau, et il faudrait continuer d’aller de l’avant. Toucher du bout du doigt cette barbe qui n’existait pas, ce bureau où l’on avait pris de nouvelles responsabilités, caresser ces rides qui scindaient ce front et le plis de ces yeux quand on sourit. Il fallait accepter la mollesse de la chair, la rigueur de cette paume, l’odeur de poussière et de sucre, la pudeur de l’ancien. Si Grindelwald avait profondément changé, revenant d’une traversée du labyrinthe, il en était de même pour Dumbledore. A la seule différence qu’il en avait trouvé la clé plus tôt. Il n’y avait aucune honte à se chercher, à suivre des mauvaises voies. Tout dans ce qui se disait être « la destinée » venait à point à qui sait attendre et même les plus terribles événements ne sont que des charnières qui nous amènent vers ce que nous sommes voués à être. Les épreuves, qu’elles furent guidés par le hasard, un Dieu moldu, ou par cette fameuse Destinée sans visage, avaient toute cette objectif : tôt ou tard, on reviendrait par la force à notre véritable nature. La généreuse curiosité et l’agréable malice de Gellert en faisaient parti. Albus le voyait ici revenir à son plus simple appareil, loin de ces photos où il se montrait conquérant, l’œil suffisant de la clameur grotesque, ennemi de tous, narquois et arrogant. Albus souriait à la fenêtre, songeant qu’effectivement, une aide serait toujours apporté à Poudlard. Ce n’était pas forcément l’aide auquel on s’attendrait, ni au moment immédiat… mais la succession d’épreuves difficiles, douloureuses, que l’on ne pouvait et souvent que l’on ne devait pas esquiver.

Quiconque n’a jamais rien perdu dans sa vie ne peut entendre le battement de son propre coeur. Tout comme l’on disait qu’on n’appréciait véritablement une chose qu’en la perdant, c’était au travers des conflits que l’on se révélait à nous même en tant que personne. Sommes nous lâche, sommes nous courageux, sommes nous loyaux ? Il était cependant difficile d’argumenter en sa propre faveur, et même quarante ans plus tard, Albus n’était pas sûr d’avoir de pouvoir dresser un portrait parfaitement objectif de son mal-être. Il lui avait fallu perdre sa sœur pour enfin lui être loyal. La perdre pour enfin l’aimer. La perdre pour avoir le courage de dire non à l’homme qu’il aimait plus que tout au monde, mais était-ce véritablement un courage, ou avait-il eu juste soudainement peur ? Une peur viscérale de faire face à la mort véritable, et non plus ce qu’il en lisait dans les livres et comme il s’en targuait auprès de Gellert Grindelwald. Peut-être les choses auraient été différentes si Gellert avait juste accepté d’attendre un peu. Ou s’ils avaient su dialogué. Après tout, ce n’était que l’orgueil mal placé d’Albus, cette fausse loyauté envers le souvenir de sa famille défaite, qui avait empêché Aberforth d’abandonner volontairement et sincèrement des études dont il n’avait que faire pour s’occuper d’une sœur qu’il aimait véritablement – contrairement à lui qui se sentait lié à toute cette histoire comme sur un chemin de croix. Cette même croix qui désormais s’attachait à lui via le fantôme de la honte. Jamais cela ne disparaîtrait. Le syndrome du survivant. D’avoir finalement gagné. Il en retirait de la culpabilité oui, un profond regret… et une hargne sans précédent, une colère contre lui-même et contre ce monde qu’il pouvait sauver ou plonger dans un profond néant par un simple mouvement de la main. Le plus grand sorcier de son temps, que l’on disait pouvoir côtoyer jusqu’à Merlin – plus grand même que Grindelwald qui aurait fini par être vaincu en combat singulier, disait-on. Il avait gagné, et c’était autant une malédiction que la plus irradiante des fiertés. A côté de lui, Grindelwald notait le soin funeste d’avoir ajouter des chrysanthèmes dans le thé.

Question de perception. En Chine, on la boit en infusion pour ses propriétés médicinales.

Pour une fleur censée symboliser la mort, elle était utilisée pour apporter longévité et force à ceux qui la buvaient en petite quantité. Tout n’était que perception, sensibilité. Mais Gellert but tout de même son breuvage revigorant, lui donnant l’énergie de le rejoindre à la fenêtre pour observer les deux silhouettes s’effacer dans la Forêt Interdite. Un acte qui, comme le disait étonnamment son nom, était punissable. Ce n’était pas la première fois que Lavande Huntergrunt franchissait la ligne de l’interdiction, et n’en faisait qu’à sa tête. Elle était une force négative subliminale, qui apparaissait et disparaissait, lourde de sens et indomptable. S’il avait la puissance pour la contrôler, il n’avait pas l’esprit pour la soumettre. Le professeur de métamorphose ne comprenait pas les mots de colère, de sa rage, de sa peine ; il ne comprenait pas son message, ni l’étrange langage qu’il fallait parler pour atteindre son coeur. Très vite, il avait compris qu’il existait comme une barrière naturelle entre eux deux – deux prédateurs l’un pour l’autre se rencontrant enfin, partageant plus qu’ils n’osaient l’avouer, et ils haïssaient cela. Dumbledore avait toujours su trouver les mots pour parler à ses élèves ; mais elle n’était pas la première. Cette génération avait son lot d’élèves compliqués, sombres et colériques – ce qui n’était pas sans rappeler cette fameuse prophétie qu’ils cherchaient ici à corrompre. Mais il y avait quelque chose dans la haine de la née-moldue, quelque chose qui rappelait les profondeurs caverneuses : une immense plaie béante dans la roche, que les ténèbres empêchaient d’observer. Gellert souligna le fait qu’elle et Belladone Raven s’appréciaient beaucoup et que ce n’était que pour elle que le jeune homme avait accepté de faire don de sa baguette. Albus eut un sourire tendre et but une gorgée de sa tasse en regardant son ancien amant :

Ainsi, l’Amour peut donc véritablement sauver toutes les âmes.

Tant mieux, le rôle de Belladone n’était certainement pas de contrôler Lavande, ni même de lui imposer une seule restriction. Gellert sembla chercher quelque chose dans sa tasse. Il en fit le compliment, déclarant qu’il avait encore beaucoup de choses à apprendre sur le thé. Ah, les subtilités inconscientes des plantes et leurs bien-faits naturels. Il y en avait des choses à connaître, mais surtout à savourer. Mais la proposition que lui fit Gellert lui fit hausser les sourcils. Il était difficile de convaincre le grand Albus Dumbledore en ce qui concernait la divination. Il croyait dans les prophéties – car il acceptait de croire que de véritables personnes étaient voués d’un troisième œil (de nombreuses études ayant prouvé qu’il s’agissait de faits avérés). Mais en ce qui concerne les techniques voués au tout venant, pouvant être accompli par n’importe qui – même le plus stupide des élèves de Poudlard, il n’y portait guère d’intérêt. N’importe qui pouvant lire l’avenir dans une tasse de thé ? Allons bon. L’avenir est beaucoup trop fluant pour cela. Même les prophéties avaient ce côté jeu de stratégie, il fallait pouvoir contrer et connaître. On pouvait les changer, on pouvait influer dessus. Alors lire des petits dessins au fond d’une tasse annonçant une réalité inéluctable : non, c’était ridicule. Tout au plus, on y lisait avant tout ce qu’on voulait bien y entendre, se donnant à soi-même les conseils venant d’ailleurs dont on avait besoin. Ce n’était pas un mal. C’était presque inoffensif même. Alors pourquoi pas. Il regarda sa tasse qu’il termina de boire et la montra à Gellert avec un sourire désabusé :

Essaie, si tu l’oses.

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MessageSujet: Re: Wherein Lies Continue [PV. Albus Dumbledore] [FINI]  Wherein Lies Continue [PV. Albus Dumbledore] [FINI] - Page 2 Icon_minitimeJeu 17 Sep - 13:57



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Automne 1942, bureau de Métamorphoses.

Toujours proche de la fenêtre et d’Albus, Gellert continuait de regarder le soleil automnal baigné le parc de Poudlard de sa lumière dorée. Les deux silhouettes de Belladone et Lavande se firent de plus en plus petites tandis qu’ils se dirigeaient vers la Forêt Interdite. L’élève ne pouvait pas se faire réprimander de s’y aventurer, puisqu’elle était en compagnie d’un professeur. Certes, ce dernier, malgré son érudition sur les forces du mal, avait quelques difficultés avec la pratique et ne serait certainement pas le meilleur candidat pour la protéger si elle avait besoin. Gellert avait pourtant foi en elle, que si un danger venait à arriver, elle saurait y faire face avec bravoure. Peut-être que ces dernières semaines de cours montreraient enfin leurs fruits. La nuit n’était pourtant pas encore tombée et la Forêt, en ce crépuscule naissant, était bien moins dangereuse que la nuit, c’était un fait. Il espérait juste que l’élève et son professeur ne tardassent pas trop entre les troncs sombres du bois. Il avait encore du mal à se l’avouer mais il s’était attaché à ces deux âmes qu’il ne connaissait pourtant que depuis quelques semaines et rien n’avait présagé qu’il puisse leur porter cette affection timide et pudique.

La voix douce et chaleureuse de Dumbledore fit un commentaire sur les croyances médicinales de la Chine et Gellert ne put restreindre un sourire amusé sur ses lèvres pâles. L’ancien mage noir n’était jamais allé dans cette partie-là du monde mais il connaissait les fameuses croyances médicinales orientales de réputation qui le laissaient parfaitement sceptique. Mais il n’allait pas lancer un débat sur ce qui était vrai ou non parmi les pensées d’un autre continent. Il se contentait de savourer le thé en silence, profitant de ce paysage idyllique voire paradisiaque. Gellert commençait à comprendre pourquoi tout le monde semblait tant aimer Poudlard. Chaleureusement lové dans une vallée au milieu des montagnes écossaises, le château surplombait de sa hauteur digne et noble ce calme lac où les silhouettes rondes et généreuses des tours de la bâtisse s’y reflétaient impeccablement. Il s’en dégageait une sérénité tendre et caractéristiquement britannique, qui contrastait avec la rigueur martiale des intérieurs germaniques. La Bavière, cependant, de ce qu’il avait eu la chance de voir, avait néanmoins gardé des embruns féériques dans son architecture, une finesse détaillée mais plus surréaliste, inaccessible. Mais Albus le sortit rapidement de ses pensées architecturales, déclarant avec douceur que l’Amour pouvait être salvatrice à toutes les âmes, même les plus sombres.

Gellert sentit l’azur des iris d’Albus se poser sur lui mais ne répondit à ce regard que par un sourire et des yeux baissés. Non, l’Amour ne pouvait pas sauver toutes les âmes. Elle en détruisait certaines. Belladone avait failli armer la colère sourde de Grindelwald par amour pour Lavande. Le mage noir avait eu une quasi-irrépressible envie de mettre à mort les Aurors devant lui, quelques minutes plus tôt, car le jeune professeur avait peur pour la scolarité de Lavande. Gellert, lui, avait du sang sur les mains pour s’être éloigné de celui qui torturait son cœur, au point de désirer ardemment le tuer, comme si cela l’aurait délivré de ce mal qui lui brûlait le cœur. Le brasier s’était calmé, la haine s’était endormie. Peut-être que oui, désormais, l’Amour pouvait sauver l’âme de Grindelwald et celle de Lavande seulement si ces dernières acceptaient de l’embrasser et l’étreindre plutôt que de lutter. Une nouvelle fois, cependant, Albus le tira de sa rêverie en lui tendant sa tasse et en le défiant d’essayer de lire son avenir. Gellert leva faire un regard surpris vers son ancien amant, ne s’attendant pas à une réponse favorable. L’esprit joueur et taquin, il répondit à son sourire avec malice.

Il prit donc la tasse et fit le nécessaire pour pouvoir y lire distinctement les résidus qui resteraient au fond. Il s’assit en face du bureau méticuleusement rangé d’Albus et posa avec nonchalance et insolence ses pieds dessus, regardant le placement des feuilles et autres débris végétaux. Certains signes lui apparurent comme une évidence, d’autres étaient plus sujets à l’interprétation. Cependant, plus la lecture avançait, plus le visage de Grindelwald se couvrit d’un sérieux qu’il n’avait par arboré depuis de nombreuses années. Concentré, il chercha d’autres signes pouvant éviter cette interprétation un peu trop familière à son goût. Il n’était pas là pour assister à un énième recommencement du passé. Il hésita même en faire part à Albus. S’il venait à lui offrir cette interprétation, son ancien amant serait sujet à penser que le repenti se moquait de lui. Il aurait préféré. Vint la question de mentir, de refuser l’interprétation ou alors d’en faire une faussée. Pourtant, il avait cette volonté d’être honnête avec le professeur de Métamorphoses. Comme une résolution de nouvelle année qu’il comptait tenir. Avec un sourire tentant de cacher une certaine appréhension dans son regard, Gellert finit par prononcer d’un ton qu’il voulut enjoué :

— Alors. Ton futur proche est très flou, je suis navré, je ne trouve pas grande interprétation, si ce n’est que quelque chose devrait se passer dans quatre ou sept jours. Rien de très intéressant donc. Cependant, d’ici trois mois, je pense, tu aurais, avec la proximité du chien et du pont que je perçois, une amitié ou une association forte avec une personne dont le nom commencerait par un G.

Un franc sourire espiègle se dessina sur ses lèvres.

— Belladone Gaven, Horace Glughorn ou encore Hildegarde Glandefeu, le choix de ne manque pas.

Il reprit un air un peu plus sérieux suite à ce trait d’humour. Inutile de préciser qu’il était fort probable que le thé fasse référence à l’ancien mage noir.

— Dans un avenir plus lointain qui étrangement très distinct, je vois un amour fort et prédominant, représenté simplement par un cœur. Cependant, il y a beaucoup d’ombres autour de cet amour. Avec un impact direct sur celui-ci, un serpent qui se confond presque avec un deuxième chien. Une amitié forte sera entachée par une blessure personnelle. Ou alors, un ami deviendra ou se tournera vers un ennemi. Cela engendrera des querelles familiales, par la présence des ciseaux à côté.

Il retint un soupir et ne fit aucun commentaire sur l’évidence de ce qu’il racontait. Les signes étaient bien trop lisibles pour en trouver une autre signification. Peut-être seulement se trompait-il dans son interprétation.

— Je perçois également une flèche, qui ne pointe pas directement sur le cœur. Sachant que la flèche représente un antagoniste ou un désaccord, l’amour ne sera peut-être pas la conséquence, mais la cause dudit désaccord.

Il eut une moue insatisfaite. Peut-être était-il juste rouillé. Cela faisait bien longtemps que son Troisième Œil ne s’était pas manifesté, même si quinze ans de Détraqueurs ne devaient pas complètement innocents de cette absence. Un nouveau conflit avec Abelforth semblait inéluctable. Quelque part, il fallait s’en douter, le frère cadet d’Albus n’avait certainement pas apprécié que son aîné fasse sortir celui qu’il tenait responsable du meurtre de leur sœur. Gellert retrouva rapidement son sourire et posa la tasse sur le bureau, à côté de ses jambes fines toujours croisées et tendues.

— Mais ce n’est pas une science exacte et je manque peut-être de pratique.

Il voulut rassurer Albus qu’il trouvait bien morose depuis quelques instants. Cette lecture n’allait certainement pas arranger l’humeur mélancolique de son ancien amant aussi préféra-t-il déporter le sujet sur autre chose.

— Par ailleurs, tu ne m’as pas parlé de cette tarte au citron que j’avais laissé sur ton bureau, il y a quelques jours. Je suppose qu’elle ne t’a pas plu ? Je m’étais appliqué pourtant. À moins que la vapeur qui ne devienne phénix était de trop. Je trouvais que cela rajoutait un peu de volume. Même si c’est de la magie simple, j’aimais bien l’effet que cela donnait.

Cette fois-ci, il essaya de capter le regard d’Albus, son sourire insolent aux lèvres. Le passé était et devait rester derrière eux. Il n’était pas certain, après tout, que les présages plus sombres des feuilles de thé fassent référence à Gellert, même si tout semblait l’indiquer. De toute façon, si le repenti avait choisi la voie de Poudlard et de revenir auprès d’Albus, c’était justement pour vaincre ce destin funeste et solitaire qu’il avait vu pour eux deux. Il avait toujours été un guerrier et il n’en avait pas perdu ni la mentalité, ni l’apparence. Il avait voulu dominer la Mort, puis vaincre l’Injustice, et cette fois-ci le Destin, allié indéfectible de la Faucheuse. Gellert s’était trouvé un nouveau combat et s’il devait porter tous ses anciens fardeaux, ainsi que ceux d’Albus, il le ferait sans hésiter, si cela lui permettait de protéger son ancien amant et cet amour fragile et pur entre leurs deux âmes sœurs.
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Automne 1942, bureau de Métamorphoses.

L’avenir était incertain, illisible même : quand on songe enfin toucher la vérité du bout des doigts, elle finit une nouvelle fois par nous échapper. Pourtant, on ne peut s’y soustraire. Chaque matin, on se lève et on vit. On tente, à chaque pas, de faire quelque chose qui donne un sens à notre existence. Une fuite aveugle en avant, dont les stigmates signent et saignent tous les soirs, quand nous faisons face à nos insomnies. Oui, il avait beau y penser, retourner la question sous toutes ses formes et toutes ses couleurs : il ne parvenait pas à croire au caractère « magique » de la divination. Tout au plus une question de logique, d’interprétation subjective et de manipulation mentale. Il suffisait de connaître son interlocuteur, de cerner par sa seule question toutes les inquiétudes de son âme, et d’y répondre en conséquence par des associations d’idées et d’images qui venaient prendre racine dans notre inconscient collectif, les références que nous partageons tous par habitude et qui nous donne du sens. Les sceptiques ont encore de beaux jours devant eux, car soit la prévision est correcte, logique et intègre – alors l’interprétation aura été donné par l’analyse de l’interlocuteur, soit la prévision est floue, illisible et ne correspond à rien – alors le lecteur soutiendra qu’il est fatigué.

Face à cette implacable rhétorique, Albus se tint nonchalamment contre la fenêtre, amusé de ce jeu. Qu’allait donc raconter ce mélange de bouton d’or, de chrysanthème et de thym ? Les allégations pouvaient-elles être différente selon le type de plante qui formait le symbole ? Tant de subtilité potentielle à prendre en compte...

Un petit vent se levait dehors, faisait se mouvoir les cimes des arbres à l’horizon, mais tout ce que regardait Dumbledore, ce fut son ancien amant. Ce dernier retourna s’asseoir à son fauteuil. Le thé paraissait lui avoir fait le plus grand bien, car il ne montrait plus aucun signe de fatigue suite à l’incident d’il y avait à peine une heure. Plus rien ne laissait paraître de leurs précédentes discussions ; comme si le baiser avait tout effacé et que la véritable intention de Gellert n’était pas de s’inquiéter du sort de son élève, mais de faire en sorte que le professeur de métamorphose se rapproche de lui et éteigne le feu de ses convictions noyés sous les chaînes. Après tout, il n’était plus nécessaire de se flageller, tant la jeune Huntergrunt semblait parfaitement maîtriser la situation. Aussi, avec toute l’insolence juvénile de sa nature, Grindelwald posa ses longues jambes effilés sur le bureau. Albus se décala légèrement sur sa gauche, s’éloignant certes de la lumineuse fenêtre, mais se positionnant sur un meilleur angle qui lui permettait d’admirer ses jambes serrés dans ce pantalon qui ne lui allait qu’à merveille. Une œuvre d’art comme l’on n’en fait plus.

Dans cette atmosphère irréelle de lumière blanche, les rayons s’écoulant le long du bureau et du cuir de ses bottes, Gellert fronça les sourcils en lisant la tasse. L’espace d’une seconde, Albus se perdit dans la contemplation silencieuse de cette seule scène, à l’image d’un artiste contemplant un tableau renaissance. Tout était si beau, jusqu’aux poussières qui s’illuminaient comme des étoiles à travers la pièce, la mine grave de Gellert avec cette mâchoire solide, cette composition droite et stricte du visage qui avait bien changé. Cela lui coûtait de l’admettre, mais Albus devait admettre qu’il s’était embelli pour le mieux. Tout ce qui n’était illuminé par la lumière gaussienne plongeait dans une douce obscurité bleuâtre, ne faisant que souligner la force et la peau blanche du mage noir. Sans avoir besoin de le toucher ni de lui parler, qu’il faisait bon de juste pouvoir l’observer. Se repaître de cette image, avec l’idée que l’on pourra la chérir plus tard comme une œuvre à part entière. Attendri, ému, Albus continuait de respecter son temps de réflexion ; son regard caressant ses jambes et la beauté de son visage concentré. Son coeur battait lourdement, faisant écho à ses premiers émois ; il eut honte d’être aussi faible face à celui qui lui avait tant pris et tant donné à la fois. Il n’avait pas honte de ses sentiments : le sorcier savait pertinemment qu’il aimait Grindelwald, que ce dernier avait été le premier garçon qu’il avait sincèrement aimé d’un véritable amour, et qu’il était devenu par la suite le fantôme de son désir le plus profond, incapable de se détourner de son image, incapable de vivre une autre relation qui ne serait jamais à la hauteur de l’ombre de son premier amour. Il aimait cet homme, qui en fasse de lui, faisait tout pour allumer ses nerfs. Le souvenir de ses lèvres contre les siennes, aussi légères que les plumes d’une mésange, lui brûlait le coeur.

Mais enfin, Gellert releva la tête et lui sourit ; il fut prêt à offrir son analyse. Parlant d’un futur proche relativement flou mais exprimant le fait que d’ici trois mois, le professeur allait se rapprocher d’un être dont le nom commencerait par G. Il y en avait deux dans le patronyme de Gellert Grindelwald. La tentative de séduction semblait beaucoup trop poussive pour être honnête, et même s’il utilisait l’humour pour dédramatiser la situation, Albus ne put s’empêcher de hausser un sourcil, sincèrement amusé de cette « incroyable coïncidence ». Mais leurs sourires à tout deux disparurent quant à la suite des retranscriptions. Une boucle qui paraissait se répéter, encore et encore. Un passé qui devenait présent, qui deviendrait futur. Albus détourna la tête et croisa les bras, songeur. Tout ceci, si on devait le prendre au pied de la lettre, symbolisait effectivement que le passé n’était pas prêt à les laisser « tout recommencer à zéro ». Que devait-il en penser ? Le problème de la divination, c’était cette incertitude qui donnait espoir ou détresse même au plus profond des sceptiques, car après tout « pourquoi pas ». Reprenant sa bonhomie enfantine naturelle, presque par un mécanisme de défense, le professeur fit une moue en direction de Gellert et lui sourit :

Impressionant, on aurait presque dit que tu lisais l’avenir.

Lui aussi était capable d’insolence, et toute l’ironie savourée de cette phrase se suffisait à elle-même pour clôturer ce chapitre. C’était aussi pourquoi il ne fallait jamais lire les cartes pour soi-même. On n’était jamais capable de lire son avenir sans y poser les mots que l’on souhaite, les impressions que l’on rêverait d’avoir, des idées et des messages qui – certes pouvaient mettre en garde, mais jamais n’auguraient de véritables mauvaises nouvelles. Tout se devait d’être beau quand c’était son avenir – ou celui d’un proche, que l’on lisait. Et quand ce tirage (ou cette lecture en règle générale) se révélait être profondément négative, alors on retourne les cartes, et on range ses affaires en soupirant que l’on ne devait pas être très en forme. Ce n’est que lorsque les faits surviennent alors, que notre esprit revient en arrière et que l’on murmure « mais bien sûr, ai-je été donc si bête ? ». Parfois on oublie tout simplement et on subit. Mais Gellert changea de sujet, peut-être également conscient du fiasco émotionnel que cela avait pu provoqué. La tarte au citron, cette sublime tarte à l’odeur délicate et au goût tout à fait merveilleux, et à la magie si charmante. Il l’avait dévoré, lentement, savourant chaque parcelle de sa surface. Il avait été véritablement heureux de ce cadeau, et cette tarte avait accompagné ses longues soirées à boire du thé tout en corrigeant les copies de ses élèves. Albus s’approcha de Gellert, brisant le quatrième mur et entrant dans ce tableau. Il s’assit sur un coin du bureau et sourit tendrement :

Tu m’as pris de court. Être arrivé ici ensanglanté pour te mettre en colère contre moi, puis me lire mon avenir dans le thé… je suis navré d’avoir oublier de te parler de la tarte. (il gloussa quelque peu, haussant les sourcils face à l’absurdité de la situation qu’il appréciait pourtant avec soin:) … elle était parfaite.

Face à l’insolence de Gellert, l’absolu sincérité dans le regard presque amoureux d’Albus était une arme. Une façon de contre-attaquer cette attitude de petit gamin imbu de lui-même.

La fumée n’était pas du tout en trop, j’ai même été très touché. En toute honnêteté, je t’ignorais ces qualités de cuisinier, où as-tu appris tout ça ?

Parler de thé, de cuisine et d’autres assaisonnements n’avait pas véritablement fait parti de leurs longues conversations durant leur été en couple. Peut-être était-ce justement le moment. Une conversation plus douce, plus tendre, autour d’un sujet sans douleur, que du plaisir.

Je l’ai dévoré avec un thé noir, un délice. Mais j’aurai aimé que tu sois là pour goûter à ta propre création. Si tu souhaites retenté l’expérience, je t’offrirais le thé.

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Automne 1942, bureau de Métamorphoses.

Toujours proche de la fenêtre, Albus attendait dans un silence religieux le verdict de la lecture de sa tasse. Gellert ne fit pas attention aux nombreux regards qui se posaient sur lui. Il savait bien que l’illustre professeur l’épiait, oui, mais il était simplement impatient de recevoir cette lecture improvisée. Est-ce que le mage noir, pourvu dans un Troisième Œil puissant, ne s’était pas trompé dans son interprétation ? Est-ce que cela n’était pas le résultat d’une imagination fertile, d’une sorte de paréidolie qui ne se manifestait que trop ? Personne n’avait et n’aurait réellement la réponse. Y en avait-il besoin après tout ? Aucune âme sensée n’avait essayé d’expliquer scientifiquement la magie, alors pourquoi diable la lecture des feuilles de thé ne défierait pas les lois de la logique. Fort heureusement, cependant, même si Gellert n’ignorait pas le côté sceptique d’Albus par rapport à la Divination, il était relativement satisfait de voir qu’il ne voulait pas s’attarder dessus trop longtemps. Après tout, ce que la petite prédiction qu’avait annoncé le mage noir ne présageait rien de bon. Que de nouveaux nuages noirs, lourds d’orage, à l’horizon. Il répondit au commentaire d’Albus par un sourire amusé tout en le regardant dans les yeux.

L’instant présent laissait le pressentiment qu’il devait être savouré, manipulé avec soin comme s’il s’agissait de la chose la plus fragile que Gellert tenait entre ses mains de brute. Là, le soleil inondant de sa lumière dorée le bureau du professeur de Métamorphoses, Dumbledore et Grindelwald semblaient être dans une sorte de bulle, à l’écart du temps et de l’espace. Il n’y avait qu’eux et plus rien ni personne. L’incident avec Lavande, le mage noir l’avait déjà oublié. La pauvre n’y était pas pour grand-chose au final. Elle apprenait, comme tous les gens de son âge. Même lui, du haut de son érudition et de sa croisade, il continuait de recevoir des leçons, de vie comme d’autres. Le domaine où il était le plus novice en entrant à Poudlard ? Le thé, sans nul doute. Dans les prochains jours, il essayerait de trouver un livre sur ces feuilles infusées, spécialité britannique, dont il ne connaissait quasiment rien. Mais, en attendant, il continuait de scruter avec douceur ces yeux azurés qui le regardaient avec cette bienveillance malicieuse si caractéristique. Puis, sans rien dire de plus pour le moment, il s’avança alors vers lui avant de s’appuyer sur son bureau, proche des jambes du mage noir.

En se positionnant à cet endroit, Dumbledore se plaça dans un de ces chaleureux rayons de soleil, baignant sa silhouette dans une lumière douce. Gellert ne détourna pas le regard par pudeur ou à cause d’une sorte de timidité orgueilleuse, non. Au contraire, ses yeux répondirent à ceux d’Albus, contemplant cet homme qui avait bien changé en quarante ans. L’âge avait éclairci ses cheveux, grisonnant, tout comme cette barbe qu’il avait choisi de laisser grandir, cachant ainsi pudiquement ses joues. Il avait opté pour des vêtements classiques aussi, même si Gellert savait pertinemment le goût d’Albus pour des tissus plus amples et, de ce fait, plus extravagants. Dumbledore se cachait. Tout était fait pour qu’on ne regarde que ses yeux espiègles et manipulateurs. Le professeur de Métamorphoses n’était pas fourbe mais il était malin. S’il parvenait à capter le regard de son interlocuteur, il avait le champ libre pour faire autre chose à douce. Grindelwald serait le premier à tomber dans le piège, il en était conscient. Cet azur rare et vif du regard d’Albus, d’une teinte qui partait presque au vert avec cette lumière dorée dans laquelle baignait la pièce, était certainement la chose qu’il chérissait le plus au monde. Encore fallait-il chasser ce voile de mélancolie qui recouvrait ses yeux.

Albus donna alors son verdict sur la tarte au citron que le mage noir lui avait offerte quelques jours auparavant, indiquant que, vu le déroulement des dernières dizaines de minutes, il en avait oublié de lui parler. Le sourire de Gellert s’élargit légèrement. Il se savait changeant comme une flamme dans le vent, instable, virulent et dangereux. Grindelwald était trop impulsif et était régi par des humeurs viscérales qu’il tentait sans succès de restreindre. Il pouvait donc passer de la rage extrême à la plus grande des douceurs, et vice-versa, en moins de quelques minutes. Albus avait l’air de s’y accommoder, mais pour combien de temps encore ? Tandis que les compliments sur sa tarte continuaient de tomber et Gellert finit par baisser les yeux, sûrement par fausse modestie. En réalité, il était sincèrement touché que cela ait plu à son ancien amant. Il ne doutait pas de la qualité de sa pâtisserie mais il avait craint que le professeur de Métamorphoses n’eût pas apprécié le geste, ce qui était ridicule, au fond. Un adepte des sucreries et du citron comme Dumbledore n’aurait jamais refusé un tel instant de gourmandise préparé, si on pouvait le dire, par amour. Gellert reporta finalement son regard sur Albus quand ce dernier l’invita à renouveler ce goûter en sa compagnie, cette fois-ci.

— Et bien peut-être. Il est vrai que je ne viens dans ton bureau que pour te parler de mes journées de cours ou alors crier. C’est la deuxième fois que tu m’invites, tout de même, je vais essayer de faire un effort.

Il faisait allusion à cette invitation à prendre le thé, même en pleine nuit, si son moral était trop bas pour trouver le sommeil. Cette proposition avait été faite au bord du Lac dans un de ces moments rares et privilégiés qui avait commencé comme avec tous les autres par une dispute. L’écart de conduite de Gellert avait déplu (à juste titre) à Albus. Ce jour-ci, c’était la négligence dont avait preuve ce dernier face à Lavande qui avait déçu le mage noir. Sa colère était toujours légitime pourtant mais semblait si vaine. Dumbledore l’avait calmé rapidement, était parvenu à lui donner tort et le sort de la jeune élève de Serpentard n’avait pas évolué pour autant. Il retint un soupir triste, même si son sourire s’affaissa légèrement. Visiblement, son amour inavoué et inavouable pour Albus Dumbledore aurait toujours le dernier, comme il l’avait pourtant anticipé lors de sa reddition. C’était pourquoi il ne gagnerait jamais face à lui. Il l’aimait trop. Lui qui s’était toujours cru aussi libre que l’air était en réalité enchaîné à l’illustre professeur devant lui, esclave de son amour, bien plus que son ancien amant de le saurait jamais.

— J’ai appris la cuisine dans les livres, comme tout le monde j’imagine… Il y a de ces moments où je ne parvenais à trouver le sommeil alors, plutôt que d’essayer de tuer mes pensées, j’occupais mon esprit à autre chose. Vois ça comme un passe-temps secret. Après tout, je connais quelqu’un qui est très intéressé par les magazines moldus de tricot.

Avec un air innocent, toujours assis nonchalamment sur son fauteuil, les pieds posés sur son bureau non loin d’une photo qui lui tournait le dos, Gellert haussa les épaules avec un sourire.

— Qui sait, j’ai peut-être d’autres talents cachés ? Mais chaque chose en son temps, Professeur Dumbledore. Je ne vais pas tout vous divulguer maintenant pour vos beaux yeux.

Le regard mutin, son sourire se fit un peu plus insolent, renforcé par sa posture affalée et légèrement provocatrice de son corps. Il continua de regarder ce visage qu’il reconnaissait et aimait comme au premier jour malgré les décennies qui les séparaient de cet été ensemble. Gellert aurait donné très cher pour changer le passé et réparer des erreurs qu’il n’aurait jamais dû commettre. Pourtant, ironiquement, dans son parcours, il ne regrettait pas grand-chose. Le sang sur ses mains avait, à ses yeux, toujours été justifié. Sauf celui d’Ariana. Chassant ce fantôme de son esprit et ce voile brièvement triste de son regard, il sourit de plus belle à Albus. C’était bien tout ce qu’il lui avait à lui offrir comme preuve d’affection pour l’instant mais cela suffisait. Comme il venait de le dire lui-même, chaque chose en son temps. Finalement, il fut tiré de sa contemplation par une heure qui sonna d’un léger et timide bruit aigu du métal fin qui s’entrechoquait. Il se faisait tard. Et Albus avait certainement du travail. Il sourit tristement et finit par baisser les yeux et enlever ses bottes du bureau. Il n’avait vraiment pas envie de partir. Il aurait pu passer la nuit ici si son ancien amant l’acceptait. Mais ce n’était pas raisonnable. Ils avaient des obligations, surtout Albus. Pourtant, espiègle et le regard malicieusement joueur, il resta assis dans son fauteuil, attendant que le professeur le congédie. Si Dumbledore souhaitait qu’il reste, il se montrerait incroyablement docile, pour une fois.
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Automne 1942, bureau de Métamorphoses.

Qu’il était apaisant de tenir une conversation si propre et si délicate, presque aussi commune et simple que le tout venant, après le désamorçage d’une dispute qui se serait promis explosive. Un thé pour raviver les humeurs, la douce lumière du soleil à travers la vitre pour apaiser les esprits. Le décor idyllique du bureau de Dumbledore pouvait en soulager plus d’un, c’était une ambiance propice à la méditation et à la langueur mélancolique. Albus aimait se poser sur ce fauteuil, faisant face à la fenêtre, et simplement se baigner dans le soleil. C’était un splendide moyen de reposer son esprit et parfois même, de le faire redémarrer – cela permettait d’avoir une nouvelle lumière sur certaines réflexions – littéralement parlant. La solitude permettait à la subtile toile d’araignée de son cerveau de s’embraser d’un seul coup, en une multitude de feux follets dansant sur les remparts. Le calme propice à l’élévation de l’intellect, la fragile barrière entre la lucidité et la dépression. Ça, et la dégustation délicate d’un thé noir accompagné de sa tarte au citron.

Gellert répondit à sa silencieuse proposition, ajoutant qu’il ne venait à son bureau que pour faire le fameux récapitulatif de la journée et pour crier. Albus ne pouvait qu’acquiescer. Voilà depuis fin Août qu’ils s’étaient retrouvés, après plus de quarante années d’absences, ils étaient désormais comme des étrangers. Du même temps, c’était comme s’ils ne s’étaient jamais quittés, tant leurs affaires respectives dans les journaux ne pouvaient échapper à leur regard ; tandis que du côté du professeur Dumbledore, les relances incessantes du Ministère pour l’obliger à prendre en charge le cas Grindelwald ne s’étaient pas forcément passé en douceur. Ils avaient été forcé de cohabiter avec l’idée de l’autre, et à présent que leurs corps se côtoyaient, c’était une danse bizarre fait de deux marionnettes décortiqués, aux membres branlants et à l’égo surdimensionnée de leurs devenances. Pouvaient-ils encore s’aimer, dans ce cirque disgracieux dans lequel ils se partageaient la première place du podium ? Aurait-il fallu que l’un meurt pour que l’autre se libère enfin de son souvenir ? Azkaban, c’était pareil à la mort. Mais le simple fait qu’il se soit rendu avait attisé la curiosité du professeur ; une nouvelle étincelle. Quinze années de recherche, de réflexions, d’études sur l’opinion des masses, de développement d’un projet social d’une toute nouvelle envergure. On oublie trop souvent que la réinsertion des criminels ne s’étaient pas fait en un jour. Il avait fallu plusieurs années de test ; que l’on étudie la possibilité sérieuse de récidive de ces anomalies. Aujourd’hui, la résultante en était plusieurs emplois crées dans la sécurité, dans l’étude des maléfices et bien évidemment : à Poudlard. Ainsi, Gellert Grindelwald se tenait assis devant lui.

Il ajouta avoir appris à cuisiner comme tout le monde : dans les livres. Qu’il s’agissait de son passe-temps pour lutter contre l’insomnie. Quelqu’un qui avait pour lubie le tricot des moldus ne pouvait que comprendre. C’était étrange, pour un mage noir de la trempe de Grindelwald, de s’avouer un loisir aussi commun que la cuisine. C’était… mignon. Il serait mentir de dire qu’Albus n’était pas surpris. Même s’il était évident qu’en quarante années, on avait le temps d’apprendre plus que la simple façon de créer tout un mouvement politique maléfique autour de soit. Albus rit doucement en l’entendant se vanter de potentiels talents cachés. Oh, bien évidemment qu’ils prendraient le temps d’apprendre tout ça, de se réapprendre même. De revivre, étalés sur tous les siècles qu’il leur restait à vivre, ces deux mois de soleil. Il sourit, son ombre se découpant dans le soleil de cette fin d’après-midi, rougeoyante et splendide. C’était aussi simple que ça. Une cloche tinta en écho dans le château, rappelant l’heure tardive, la fin de tous les cours. Albus avait des copies à corriger pour le lendemain, et une nouvelle thématique de dissertation à imaginer. Il fallait aussi qu’il se décide à quel exercice il allait confronter ses élèves de cinquième année pour le lendemain matin, à la première heure. Oui, la vie d’un professeur pouvait être mouvementé. Ce dernier s’assit à son bureau et poussa vaguement du bout des doigts les pieds de Gellert qui s’y était posé. Ce n’était plus le moment d’être insolant, ainsi que l’avait appelé Grindelwald, Albus était désormais professeur. Il sourit à son ancien amant et répondit :

Je vais devoir te laisser, en vérité il me reste encore cinq copies à corriger que j’aurai souhaité faire avant le dîner. Mais si tu le souhaites, tu peux rester, je ne t’en empêche pas – ma bibliothèque est à toi.

L’intellect qui les rassemblait ici ne pouvait que mieux s’exprimer. Tout était à valeur de connaissance, d’inexorable soif d’horizons de lectures. Albus sortir une copie et appela sa plume à venir. Cela ne devrait pas prendre longtemps, mais il tenait à finir les travaux d’aujourd’hui pour songer sainement aux travaux de demain, le ventre plein.

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Automne 1942, bureau de Métamorphoses.

Le temps avait cette particularité de s’arrêter en présence d’Albus. C’était un effet qu’avait ressenti Gellert dès l’été qu’ils avaient passé tous les deux. Les secondes se figeaient mais s’écouler pourtant à une vitesse folle, ne lui permettait de savourer pleinement cette présence si complémentaire à la sienne. Il était à sa place en présence de ce sorcier illustre, devenu homme influent dans la politique mondiale de la communauté sorcière. Il était à sa place et faisait tache en même temps, sa silhouette obscure contrastant fortement avec l’atmosphère dorée et reposante du bureau de Dumbledore. Cependant, pour rien au monde Grindelwald ne troquerait son apparat sombre pour quelque chose de plus classique et passe-partout. Non, le noir était son identité. Repentance ou non, il ne changerait ce détail pour rien au monde. De plus, la chaleur de la lumière lui restait plus facilement au corps, lui donnant la sensation de mieux l’imprégner, réchauffant son cœur demeuré si froid pendant tant de décennies. Oui, cette ambiance était encline à la méditation et la paix. C’était peut-être cette atmosphère qui lui avait permis de retrouver rapidement son calme quelques minutes seulement après son entrée fracassante dans le bureau du professeur de métamorphoses.

Albus demeura bien silencieux cependant, jusqu’à la cloche qui indiquait la fin du dernier cours de la journée pour les élèves les moins chanceux dans leur emploi du temps. Il n’avait sûrement rien à redire sur comment Gellert avait appris à cuisiner. Peut-être n’avait-il pas plus envie de savoir ce que le mage noir avait fait pendant vingt-cinq ans à moins que l’heure ne se prêtait plus à la discussion. Oui, leur relation avait drastiquement changé et cela était tout à fait normal. Il n’y avait plus de conversations interminables et passionnées qui se terminaient à la naissance de l’aube, emportées par leur fougue juvénile. Peut-être était-ce simplement le résultat d’une maturité sage ou, au final, juste une crainte que rien ne pouvait avoir ne serait-ce que la silhouette des rapports qu’ils avaient entretenus autrefois. Rien ne serait comme avant, et pourtant si peu de choses ne semblaient avoir changé : la fausse distance d’un Albus qui semblait attendre, leur amour réciproque explicitement taciturne dans chacun de leur regard volé. Seul Gellert portait désormais le fardeau de ses crimes, rongé par une culpabilité dont il ne savait que faire. Il aurait voulu l’enterrer et oublier tout cela mais la crainte de la rancœur justifiée d’Albus le maintenait dans l’incapacité de faire quoique ce soit. Il avait sûrement besoin de temps pour analyser les signaux de ce visage qui avait tant changé en quarante ans et d’en comprendre les moindres facettes.

Albus finit par s’asseoir et pousser négligemment la paire de jambes qui encombraient son bureau. Gellert se laissa faire et ses pieds retombèrent sur le sol sans opposer aucune résistance. Un sourire narquois se dessina sur les lèvres pâles du mage noir, ce dernier s’amusant de cette situation pourtant anodine. Taquiner Albus était un jeu qu’il apprécierait toujours autant. Le professeur de Métamorphoses indiqua pourtant qu’il était l’heure pour eux de se séparer, ayant des copies à corriger. Il l’invita pourtant à rester, ce que Gellert hésita à accepter. Restant silencieux quelques secondes et regardant Albus déjà se plonger dans ses responsabilités de professeur, le mage noir sourit légèrement sans rien dire. La lumière dorée dans les cheveux grisonnant par endroit de son ancien amant suffit à retirer toute réponse de la bouche de Gellert. Il aurait voulu être spontané et accepter ces quelques minutes offertes par Albus en sa compagnie mais il savait qu’il ne pourrait se concentrer sur sa lecture en sa présence. Il valait mieux le laisser tranquille pour cette fois-ci et ne pas se montrer trop gourmand. Cette fin de journée s’était annoncée riche en émotions et la migraine de Gellert suite à son mauvais coup sur la tête se serait bien passé d’un nouveau revirement de situation. Alors il se leva :

— Je vais y aller, j’ai moi aussi des choses à faire après tout.

Ce qui était faux. Grindelwald, dans le but de tuer un ennui omniprésent à Poudlard, avait déjà corrigé, par deux fois, les dernières traductions des septièmes années. Il voulait juste laisser Albus en paix. Il lui aurait bien proposé son aide, mais il ne voulait prendre le risque de se recevoir une réflexion du professeur de Métamorphoses, visant certainement à le remettre à sa place de simple enseignant de Runes.

— Bonne soirée, Albus et merci pour le thé.

Il ne comptait pas aller au dîner ce soir et il n’irait probablement pas non pour les jours à venir. En réalité, il n’avait pas envie de voir ni Lavande qui était certes loin de lui dans la salle, ni Belladone, son voisin direct à la table de professeurs. Il se gardait bien de le dire à Albus. Ce n’était de toute façon pas le genre d’informations qu’ils se partageaient car cela n’était finalement que futile et sans importance. Après un dernier sourire, Gellert finit par laisser Albus à ses corrections et sortit du bureau du professeur de Métamorphoses, apaisé et tranquille, à l’opposé de son arrivée quelques dizaines de minutes plus tôt.
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