Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]



 
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Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]

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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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Âge : 59 ans
Sang : Sang-Mêlé
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Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli
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MessageSujet: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] Icon_minitimeDim 4 Aoû - 17:22



Count Down The Thunder

« I THINK WE'RE TOO CLOSE FOR CONFORT »

Automne 1942.

Cela faisait plusieurs jours que la rentrée était passée et Gellert Grindelwald s’acquittait docilement de sa nouvelle tâche de professeur de runes, bien que sans grande conviction. Enseigner n’était pas vraiment sa passion et s’il pouvait faire preuve d’une patience incroyable à certains égards, les gamineries de certains élèves l’agaçaient encore plus rapidement qu’il ne l’aurait cru. Néanmoins, les fortes têtes qu’il avait déjà rencontrées avaient déjà eu droit à un regard fusillant de Grindelwald qui leur avait rappelé leur place. Satisfait de cette autorité naturelle, le mage noir n’avait pas eu besoin d’en faire plus pour l’instant à faire de régner le calme dans ses classes, son nom et sa popularité le précédant. Il avait cependant encore énormément de mal à supporter les repas, que ce soit au déjeuner comme au dîner. Il n’avait jamais eu une telle vie régulée par des horaires précis, encore moins constamment aux côtés d’Albus Dumbledore. L’ambiance était étrange eux depuis leurs retrouvailles et Grindelwald sentait bien qu’il n’avait aucune influence sur son ancien allié. Après tout, il était sur son territoire. Il n’avait aucun pouvoir en ces lieux et chaque décision pédagogique devait être soumise à l’aval d’Albus. Il avait l’impression que de n’être qu’un vulgaire pantin et il se doutait que ce sentiment disparaitrait en même temps que son âme s’effacerait.

La fin de journée arriva et comme tous les jours, le mage noir devait faire son compte rendu à son tuteur, le professeur de métamorphoses. Accompagné par deux Aurors qui l’escortaient jusqu’à la salle dudit professeur, Grindelwald y allait presque en trainant des pieds, gardant cependant sa haute stature et ses airs fiers. Une fois devant la porte, il se demanda s’il ne préférait pas les bilans avec les agents du Ministère plutôt qu’avec Albus. On le laissa alors entrer dans la salle de métamorphoses, seul. Plutôt intrigué par cette démarche laxiste, il s’avança pourtant docilement jusqu’à au bureau de Dumbledore, sans rien dire, le pas léger mais lent. Il croisa les mains dans le dos, voulant toujours garder cet air digne et fier qu’il ne le quittait quasiment jamais, malgré le fait qu’il n’était clairement pas en position de force face au professeur. Il toqua alors à la porte entrouverte, nonchalamment, et rentra sans attendre de réponses. Il aperçut la silhouette d’Albus qui semblait l’attendre derrière son bureau mais ne posa aucun regard sur lui pour le moment. Tout en se dirigeant vers le siège en face du directeur, il dit d’une voix faussement polie :

— Bonsoir, Albus.

Il s’assit alors, ou plutôt s’affala insolemment sur son fauteuil, étendant ses jambes le plus loin possible, croisant ses mains sur son ventre avant de regarder enfin Albus. Son contact quotidien était difficile à supporter pour Grindelwald. Il n’aurait su dire la nature de cette gêne, mais il préférait ne pas la montrer, exhibant plutôt une impression de désintérêt total. Il regarda autour, songeant à ces derniers jours où les deux hommes s’étaient juste acquittés de leur tâche sans rien ajouter en plus, les laissant plus d’une heure et demie dans un silence pesant et lourd ou Gellert somnolait ou regardait autour de lui tandis qu’Albus finissait ses obligations auprès de Poudlard. Pour l’instant, il n’y avait vraiment rien eu d’extraordinaire. Mais cette fois-ci, il remarqua bien que le professeur n’était pas en train de travailler sérieusement comme d’ordinaire. Il essaya de jeter un coup d’œil curieux mais n’eut pas de réponses convaincantes sur la nature de la lecture du professeur.

— Nous sommes vendredi, tu te relâches, c’est ça ?

Il le regarda alors avec un petit sourire espiègle et insolant, toujours affalé dans son fauteuil. Il ne voulait jamais perdre la face devant Albus. Il se sentait déjà suffisamment humilié au quotidien, il voulait garder encore un minimum de dignité, même s’il se doutait que son ancien amant prendrait un malin plaisir à jouer avec lui.
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Albus Dumbledore
Albus Dumbledore
Âge : 61 ans.
Sang : Sang-Mêlé.
Nationalité : Anglaise.
Patronus : Un Phénix.
Épouvantard : Le cadavre de sa sœur et, depuis peu, la silhouette de Gellert Grindelwald qui s'éloigne de lui inexorablement, et ce malgré sa main tendue vers lui.
Reflet du Riséd : Gellert Grindelwald à ses côtés.
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MessageSujet: Re: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] Icon_minitimeMer 7 Aoû - 11:38



Count Down The Thunder

« since the one that got away »

Automne 1942.

Il était difficile de prendre sa respiration. Réussir à voler une seconde de répit dans cet emploi du temps était tout autant un exploit. Construire ses cours, les donner à des élèves parfois peu attentifs, superviser des exercices et corriger des copies : le devoir éternel d’un professeur de métamorphose. Une des matières les plus importantes s’il en était ; la base en tant que sorcier. Les minutes à soi comptaient en éclat de miroir, mais Albus le savait, il préférait mille fois être surmené de travail plutôt que d’avoir à se concerter en silence dans l’obscurité de son bureau. L’introspection avait cela d’atroce qu’elle développait les graines du désespoir au creux de l’insomnie. Aussi travaillait-il avec passion, s’inquiétait-il des prophéties du monde et chercher un moyen de contrecarrer les esprits du mal. Faire venir Grindelwald à Poudlard était très certainement une douloureuse contradiction. Quelle idée de se confronter à son passé quand on a passé quarante ans à soigneusement l’éviter. Même si quelque part, avoir à le surveiller comblait les espaces blancs de son esprit quand celui-ci ne travaillait plus.

Pourtant ce soir-là, le professeur Dumbledore s’adonnait à une passion de longue date qu’il avait découvert des Moldus : le tricot. Non pas qu’il fut un grand manuel, mais la lecture de ces magazines relatant toutes les techniques selon les différentes tailles d’outils retenait son attention. La précision des mesures pour les patrons, leur assemblage pour former des vêtements à la coupe cintrée, tous ces nombres qui se mélangeaient et qui donnaient des allures de logistique mathématique à une activité dite « de grand-mère ». Il existait des sorts qui permettaient à des aiguilles de tricoter toute seule, car étrangement même si les sorciers ont la possibilité de vivre plus longtemps que la majorité des êtres humains, ils ont moins de temps à consacrer à ce genre de choses. Albus aimait les activités qui demandaient patience et dévotion. On occupait son temps comme on pouvait avant de mourir ; et dieu qu’elle tardait à venir. Dévorant attentivement un article sur la laine de mouton écossais – celle qui coûte cher mais qui est, dit-on, incroyablement douce au toucher, Albus ne leva pas la tête quand Gellert arrivait enfin.

Ah, bonsoir Gellert.

Quand ce dernier fit une remarque sur sa lecture, le professeur eut un sourire et referma le magazine sur le bureau. Même ses collègues parfois le regardaient avec suspicion, non pas par mépris mais parce qu’ils ne comprenaient pas l’intérêt d’une telle occupation. Certains entraient dans la conversation par curiosité, se demandant en quoi ces choses intéressaient le « grand » Albus Dumbledore, craint des pires mages noirs mais aimant le sorbet au citron.

Tu apprendras très tôt que les hivers ici sont rudes, mais après tout tu as connu New York, tu sais ce que c’est. Rien ne vaut de bonnes chaussettes en laine pour se tenir au chaud.

Peut-être qu’il offrirait au mage noir l’une de ses paires favorites, des noirs et blancs assez classique mais en laine de lama du Pérou. Ce serait les couleurs qui iraient le mieux à Grindelwald, ça et du bleu. Puis un silence, et Albus se frotta les tempes d’une main. Pourquoi pensait-il à des détails si frivoles ? Ils avaient bien mieux à parler que de s’enquérir légèrement de chaussettes, comme si rien ne s’était passé, comme s’ils avaient vécu cent ans chacun à côté de l’autre. S’éclaircissant la gorge, Albus regarda par la fenêtre, l’air de rien. Son bureau avait une convivialité naturelle, un ensoleillement certain qui ne semblait que se suffire de la présence de Dumbledore. Tout était si doux dans son bureau : une prison de velours où le temps n’avait plus aucune emprise. À bien des égards, cette ambiance pourrait être détestable, insupportable ; un lieu où se caresse le passé et le présent, ainsi que la fatalité d’un futur qui n’avait plus rien de surprenant. Une retraite, un cocon. La silhouette d’Albus se détachant sur une tapisserie dans le fond, transpirait une nostalgie fantomatique. Il était là et absent à la fois, à cet instant presque terrifiant d’inhumanité. Ce que tous parlaient comme d’une figure paternelle, d’un mentor au-dessus de tout, apparaissait là comme un masque. Pourtant il parlait de météo comme si de rien était.

Tu peux commencer ton compte-rendu, je t’écoute.

Albus sortit un parchemin et une plume, celle-ci s’élevant dans les airs pour commencer à écrire l’en-tête de ce jour pour une énième retranscription d’évènements professorales et sans grand intérêt.

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MessageSujet: Re: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] Icon_minitimeMer 7 Aoû - 20:56



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« I THINK WE'RE TOO CLOSE FOR CONFORT »

Automne 1942.

Toujours assis négligemment sur le fauteuil en face du professeur de métamorphoses, Gellert Grindelwald ne quittait pas des yeux l’homme qu’il avait en face de lui, un sourire mutin aux lèvres, comme s’il dégageait une envie de le faire tourner en rond, de briser un peu la monotonie de ce cycle quotidien et sempiternel. Car ils devaient se l’avouer, aucun d’entre eux n’appréciait ce rendez-vous de tous les jours, où ils devaient se tolérer pendant deux heures en traitant des banalités de la journée. De plus, il ne se passait rien de vraiment croustillant ou d’insolite : Gellert désirant vraiment être « sage » ne causait aucun problème, s’acquittait de son rôle de professeur sans qu’il n’y ait rien à signaler et passait le reste de sa journée à dormir dans l’herbe du parc, à l’abri des regards des élèves, constamment surveillé par deux ou trois Aurors qui s’ennuyaient plus qu’autre chose. Non, ce n’était passionnant pour personne. Albus lui répondit alors concernant sa lecture, lui disant que les hivers à Poudlard étaient froids, ce qui paraissait normal pour un établissement qui se trouvait au nord de l’Écosse. L’idée de porter des chaussettes en laine le fit sourire, retrouvant l’Albus qui se plaisait à apprécier chaque petit détail, même insignifiant, de la vie.

— Tu sais, j’ai étudié à Durmstrang, je pense que les hivers rudes ne sont plus vraiment un problème pour moi.

Il détourna le regard, un sourire doux, sincère mais discret sur son visage, loin de l’expression mutine qu’il avait quelques instants plus tôt. Il sentait bien que l’ambiance était plus morne que d’habitude, que quelque chose était pesant. Ce n’était pas la froideur de se pencher sur une tâche pénible comme les fois précédentes mais une lassitude concrète planait sur eux. Gellert posa son regard sur Albus qui le regardait à peine. Il se doutait bien que le professeur avait autre chose de plus intéressant à faire que d’écouter la journée plate et inintéressante du mage noir. Seulement, il se demanda ce qu’Albus pouvait bien faire dans son temps libre, au lieu de corriger des copies et de lire des revues sur le tricot. N’osant pas vraiment le sortir de sa rêverie triste tout à fait visible, Gellert s’exécuta alors quand le professeur lui demanda son compte-rendu. Sa voix était blanche, comme une récitation assidue d’un bon élève qui avait bien appris sa leçon. Cependant, plus les phrases s’enchainaient, plus le ton devenait plat et morne, se rendant compte que ses journées à parcourir l’Europe se trouvaient véritablement dans une autre vie. Tandis que ses yeux regardaient la plume écrire toute seule sur le parchemin, au bout d’à peine deux minutes, il conclut sur un simple « voilà » sans grande conviction.

Un silence s’installa alors le temps qu’Albus finisse ses préparatifs et Gellert profita d’un moment d’inattention pour prendre rapidement le magazine de tricot du professeur et l’ouvrit. Il posa rapidement ses pieds sur le bureau comme pour installer une certaine distance entre eux et commença à feuilleter, avec précaution la revue, tombant sur des articles sur différents types de laine et de coton, les coupes à la mode pour l’hiver de 1942, etc. Gellert eut un sourire, se cachant à moitié derrière le papier, ne faisant dépasser que ses cheveux blond platine du livre. Il resta silencieux, gardant un œil sur Albus au cas-où celui-ci réagirait.

— Mmh… Je te verrai bien avec un pull bordeaux en laine pour cet hiver…

Il reposa alors le magazine sur le bureau avec un sourire insolent avant de reprendre sa position nonchalante, ses pieds n’ayant pas quitté le bureau du professeur, les mains jointes sur son ventre. Cependant, il vit bien que quelque chose n’allait pas vraiment dans le regard d’Albus. Il se doutait bien qu’avoir Gellert Grindelwald à Poudlard n’était pas une chose facile et que cela rajoutait une lourde responsabilité à son emploi du temps déjà très lourd. Il ne comprenait pas pourquoi il avait tant voulu le sortir d’Azkaban si cela était trop pesant pour lui. Gellert avait toujours pensé qu’Albus était parti se perdre à Poudlard, qu’il gâchait son propre talent et qu’il se cachait, même si sa bienveillance naturelle et son bon fond lui faisaient sûrement apprécier le fait d’enseigner aux générations futures, le mage noir avait toujours dit que là n’était pas sa place. Peut-être s’en rendait-il compte désormais, maintenant que celui qui faisait perdurer leur cause et leur idéologie était enfermé avec lui dans cette école. Le sourire de Gellert disparut pour laisser place à un air sérieux et grave, comme s’il s’inquiétait pour le professeur devant lui. Après tout, il devait sûrement recevoir un nombre astronomique de remarques mécontentes sur sa décision à nominer Grindelwald en professeur, même s’il n’était que directeur adjoint. Le mage noir eut un soupir et dit d’une voix grave et sérieuse :

— Tu es sûr que ça va, Albus…?

Cependant, même s’il se tenait à présent droit sur sa chaise, il ne regardait pas ses yeux, mais plutôt ses mains. Là où le professeur de métamorphoses avait toujours été meilleur que lui était le fait d’assumer ces choix. Si Gellert ne regrettait ni ne niait ce qu’il avait pu faire ces dernières années, il y avait certaines choses qu’il ne parvenait à s’avouer, même à lui-même. Albus avait toujours été clairvoyant et honnête, il avait toujours lourdement et courageusement assumé ses choix et surtout ses erreurs. Même s’il possédait des secrets inavouables, il avait toujours bravement affronté chaque aléa de sa vie et le mage noir en était un particulièrement conséquent, il en était conscient. Il chercha alors quoi dire pour essayer de détendre un peu Albus, regardant autour de lui ce bureau qu’il lui rappelait cette chambre qu’était celle du jeune Dumbledore en 1899. Il avait toujours eu un don pour imprégner son environnement de son aura. Il finit par poser son regard sur le visage d’Albus, essayant d’attirer ses yeux sur lui afin d’essayer de s’y plonger, de s’y perdre, d’un peu mieux le comprendre. La relation entre les deux hommes avait toujours été tumultueuse, trouble mais incroyablement fusionnelle. Ils étaient probablement condamnés à se côtoyer pendant de longs mois, si ce n’était des années et Gellert, dans cet instant où il se trouvait être bien luné, voulait, peut-être, essayer d’arranger certaines choses. S’il avait perdu foi en toute chose, il croyait cependant toujours et malgré lui en Albus Dumbledore.
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MessageSujet: Re: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] Icon_minitimeSam 10 Aoû - 11:48



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« since the one that got away »

Automne 1942.

Ce n’était pas leur premier rendez-vous scolaire, Albus avait d’ailleurs appréhendé celui-ci avec une panique sourde qu’il fit tout pour taire. Finalement, le compte-rendu s’était déroulé avec une telle froideur, une inimité toute singulière et sans aucun goût, que le professeur eut tôt fait de perdre toute crainte. Ce n’était à présent que des conversations de travail ; le pire étant que Grindelwald le terrible se comportait plutôt bien. Non pas que Dumbledore s’en plaignait, bien évidemment. Il avait autre chose à foutre qu’à devoir gérer un individu pouvant l’envoyer en correctionnel à la moindre incartade, déjà qu’il devait chapeauter l’école avec un Dippet qui pendait à ses recommandations du bout des lèvres. Les responsabilités ne lui avaient jamais fait peur, il croulait sous elles afin que plus aucunes pensées douloureuses ne viennent s’infiltrer dans son esprit. Quand Gellert lui rappela qu’il avait étudié à Dumstrang, Albus fronça les sourcils et hocha la tête ; bien sûr, bien sûr. Ce n’était pas un détail important. Il retira ses lunettes de lecture et les essuya en silence.

La plume décrivit de grandes lignes tandis que le mage décrivait sa banale journée. Il ne fallait pas plus d’un parchemin pour y rendre hommage. Cela faisait de la paperasse en moins. Néanmoins, Albus en venait à saluer le fait que les Beuglantes s’auto-détruisent : il n’aurait pas eu la place de toutes les ranger depuis l’annonce de Grindelwald dans le programme. C’était sa faute, et il ne s’en plaignait pas. Au moins pouvait-il s’estimer heureux que celui-ci se tienne tranquille, ce ne serait qu’une question de mois avant que les lettres ne s’épuisent. Il n’y avait aucune conviction dans sa voix et cela se comprenait, il n’y avait pas non plus de grande conviction dans l’écoute de Dumbledore. Pourtant, Dieu seul savait à quel point Albus était doué pour l’écoute et qu’il se vouait sincèrement à l’exercice à chaque fois qu’un élève eut besoin de lui. Ah ça, qu’il était doué… la plume se planta dans le parchemin à son point final, fini. Le professeur la rangea et récupéra le parchemin pour le parcourir d’un œil concentré ; pas de faute. Imaginez une plume n’en faisant qu’à sa tête et décrivant les propriétés de la soupe aux potirons plutôt que l’interview qu’elle était censée recopier ? Albus mit le parchemin dans une enveloppe bien cachetée de ce rouge visqueux et se leva pour l’amener à une chouette. Chaque exemplaire devait être envoyé au Ministère pour observation, plus encore pour Grindelwald que pour n’importe qui d’autre. Une contrainte administration qu’acceptait Albus.

Alors qu’il lui tournait le dos, le professeur entendit la remarque de Gellert et se retourna vers lui avec un petit sourire. Toutes les teintes de rouge lui allaient plutôt bien, aux marques de sa maison. Mais il n’en dit pas plus. Un silence gêné dominait au-dessus de leur tête et Albus ne savait trop que faire pour l’éteindre. Éteindre le silence pour que rejaillisse une sorte de confiance dans ce qu’ils étaient autrefois. Peut-être était-ce impossible ? Albus ne l’avait pas amené ici pour faire ami-ami, mais parce qu’un nouveau mage noir allait s’élever de l’obscurité, ici-même à Poudlard. Et cette situation ne pouvait que les déconcentrer, les plongeant dans un tourbillon d’émotions qu’aucun d’entre eux n’étaient capable de tenir en laisse. Le regard dans le vide de ses intenses réflexions, Dumbledore confia machinalement le papier à la chouette qui passa de son perchoir à son bras, puis s’envola majestueusement par la fenêtre. Ses grandes ailes bruissaient dans le vent, le son était apaisant. « Tu es sûr que ça va ? » Cette question troubla à la fois l’odieux silence et la douce sérénité retrouvée. Albus partit s’asseoir à sa place et soupira avec conviction :

Bien évidemment.

Le contraire aurait été stupide. Il n’y avait rien que le professeur Dumbledore ne put affronter, la culpabilité, le regret, la mort. Il s’en voulait parfois de se sentir aussi faible face à l’image de Grindelwald, face aux promesses qu’il représentait encore. Mais ceux-ci n’était-il pas aussi mort que son porteur ? Ils étaient tous les deux morts, et les réunir à nouveau ne faisait que rendre le couperet encore plus pertinent. A quoi bon ? Dans ces moments de remise en question, Dumbledore trouvait sa force dans ses élèves qu’il savait être l’avenir de ce monde. Il faisait que de son mieux pour que plus personne ne tombe dans ses propres travers, et que chacun soit un espoir pour améliorer le monde. Mais que pouvait bien entendre Gellert à ces questions-là. Il s’était enfui. Il n’avait rien d’un professeur et passait son temps à dormir dans le parc plutôt qu’à chercher le prochain mage noir. Albus joignit les mains sur son bureau, bien que les mots ne voulussent pas sortir de sa bouche. Il prit une profonde respiration et fit :

Comment trouves-tu ton rôle de professeur jusqu’ici ? Comment se sent on de savoir qu’une génération entière de passionné en sciences runiques n’attendent que nous pour donner le meilleur d’eux-mêmes ?

Albus avait toujours été curieux. Ce qui le fascinait davantage que les patrons de tricots, c’était la nature humaine et ce qu’en disait nos actes. A présent, il était curieux de savoir pourquoi et comment Grindelwald n’avait pas fait exploser la moitié de l’établissement en devant enseigner à des enfants de treize ans. Albus haussa les sourcils, attendant patiemment avec un petit sourire narquois. Ce premier mois était sur le point de s’achever et il se demandait comment tout pouvait être aussi simple. Cette situation était tout simplement et profondément absurde et Albus ne pouvait juster laisser cela ainsi.

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MessageSujet: Re: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] Icon_minitimeDim 11 Aoû - 10:34



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« I THINK WE'RE TOO CLOSE FOR CONFORT »

Automne 1942.

L’ambiance entre les deux hommes étaient étrange. Il n’y avait aucune raison pour qu’elle soit tendue ce jour-là mais leurs griefs sur leur passé commun ne cessait de planer au-dessus d’eux comme une vieille rancune. Aucun d’eux ne semblait prompt à tourner la page tout comme chacun d’eux avait sa propre fierté pour ne pas perdre la face devant l’autre. Cependant, dans cette ambiance suffocante, Gellert n’était que simple acteur passif, racontant son histoire de la journée sans grande conviction. Quand Albus répondit à sa question, le mage noir eut une moue, n’étant pas naïf et ne croyant nullement aux paroles de son interlocuteur. Le directeur adjoint de Poudlard était rusé et assez malhonnête sur certains points, c’était un fait. Tout comme Gellert, il aimait s’entourer de mystères, de non-dits et de quiproquo pour se préserver. La vérité était une arme beaucoup trop dangereuse, les deux hommes dans le bureau en étaient parfaitement conscients. De plus, malgré leur complicité fusionnelle d’antan et le fait que tous deux appréciaient jouer au jeu de la non-vérité et des énigmes, Albus avait retourné ceci contre eux deux. Et pourtant, la question était si simple, si banale. Mais à celle-ci, la réponse était la plupart du temps hypocrite, comme pour Albus, visiblement.

Gellert suivit le professeur de métamorphoses des yeux sans rien dire, le regardant s’occuper de la chouette pour revenir à son bureau. Nouveau silence. Le mage noir essayait vainement de capter l’attention d’Albus qui semblait pourtant vouloir regarder tout sauf lui. Pour être tout à fait honnête, Gellert ne comprenait pas le jeu auquel jouait son ancien ami. Pourquoi l’avait-il fait venir ici pour que cela finisse par être si plat et neutre entre eux ? Il savait que leurs différents passés étaient désormais indélébiles, que chacun avait son caractère bien trempé et qu’aucun ne laisserait une miette de sentiments à l’autre. Deux carapaces froides qui cherchaient à avoir l’ascendant sur l’autre. Cependant, Gellert, au bout de ce mois, avait fini par comprendre qu’il ne l’aurait jamais sur Albus, encore entre ces murs. Poudlard était le royaume de Dumbledore, le lieu où il contrôlait tout, voyait tout, savait tout. Il était ridicule de penser que Grindelwald pourrait prendre la moindre parcelle d’autonomie et d’indépendance ici. Il s’y ennuyait d’ailleurs fermement, d’où sa grande paresse durant ses nombreuses heures libres. Mais Albus était bien la seule chose qui égayait un peu ses journées, comme un défi quotidien à relever, même si le poids du passé était un véritable fardeau. À la question d’Albus, il eut un sourire dépité et détourna le regard avant de se remettre à l’aise sur sa chaise.

— Albus, sérieusement…

Il marqua une pause, ramenant ses yeux sur son interlocuteur avant de soupirer profondément. Finalement, il se décida de se laisser prendre au jeu et de se montrer docile :

— Passionnés n’est pas vraiment le terme que j’emploierai pour qualifier certains élèves. Par ailleurs, la plupart se demande ce qu’ils font à étudier les runes et s’ennuient vraiment. Je t’avoue que je n’essaye pas de rendre cela très ludique non plus, mais on s’amuse moins sans pratique, après tout.

Il croisa ses jambes, calant sa tempe sur deux de ses phalanges, continuant de fixer le regard fuyant d’Albus.

— Sinon, même si je n’avais jamais été professeur auparavant, j’ai une idée de ce que cela peut faire d’avoir une jeune génération prête à donner le meilleur d’eux-mêmes. Mais pas pour les runes, non. Mais pour changer un monde injuste.

Il marqua une pause et eut un petit soupir avant de redevenir très sérieux et impassible.

— Je veux que cela soit clair, Albus, malgré ma… reddition, mon emprisonnement à Azkaban et sûrement mes longs mois ici, j’estime toujours que les sorciers n’ont pas à se cacher des Moldus. Je n’ai pas perdu foi en ces convictions que nous partagions. J’ai juste été grandement déçu par la communauté magique en qui je ne crois plus.

Son regard indiquait clairement qu’il considérait Albus comme l’un de ces sorciers qui ne comprenaient pas pourquoi ils devaient cesser de vivre cacher, ou plutôt qu’ils ne voulaient pas se révéler au monde entier. Le professeur avait pourtant été aux premières loges des conséquences qu’une telle réclusion pouvait engendrer.

— Combien de Nés-Moldus sont morts pour avoir été vus comme des monstres par leurs proches ? Combien d’entre eux ont été tués par ce qu’ils étaient sans qu’ils aient pu avoir l’aide qu’ils méritaient ?

Il marqua une pause, sachant pertinemment que les Obscurials étaient un sujet tabou. Mais il voulait mettre Albus devant ses responsabilités autant que ce dernier plaçait Gellert devant les siennes.

— Être un sorcier devrait être une bénédiction et non une malédiction.

Gellert s’interrompit une nouvelle fois, laissant un nouveau silence pesant s’installer entre les deux hommes. Finalement, il se leva, faisant racler les pieds de sa chaise sur le sol. Il posa une main sur le bureau d’Albus et se pencha au-dessus de celui-ci, voulant capter enfin le regard du professeur.

— Pourquoi me mens-tu, Albus ? Tu sais très bien que cela ne fonctionne pas avec moi.

Il eut un léger sourire qui ne voulait pas signifier grand-chose, entre la moquerie et la pitié.

— Tu es un homme intelligent et malin et pourtant, tu restes relativement malhonnête envers tout le monde, dont toi. Mais l’ironie est que tu es trop pur, peut-être trop bon – ou du moins, tu essayes de t’en convaincre – pour rester crédible face à moi.

Il se redressa alors mais ne recula pas du bureau, le surplombant et le regardant de haut.

— Ou alors, peut-être que je me trompe, effectivement, tout va bien dans ta vie de professeur de métamorphose modèle, aimé d’absolument tous tes élèves ainsi que de tes collègues. Tout le monde te qualifie d’être un grand sorcier après tout, ce qui est vrai, je le sais, mais eux, savent-ils vraiment pourquoi ?

Gellert prenait des risques à parler ainsi à Albus qui l’avait gracieusement sorti d’Azkaban pour lui permettre de profiter des paysages grandioses de l’Écosse. À l’issu de cet entretien, il pouvait très le qualifier d’inapte à la réinsertion et le renvoyer au milieu des détraqueurs. Mais le mage noir n’en pouvait plus de rester aussi passif devant un Albus qui souhaitait visiblement éviter tout sujet dangereux.
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MessageSujet: Re: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] Icon_minitimeMar 20 Aoû - 14:24



Count Down The Thunder

« since the one that got away »

Automne 1942.

Le bout de ses doigts caressèrent les nervures abîmés de son bureau en noisetier, un noble bois qu’il trouvait aimable. Le professeur en connaissait jusqu’à ses moindres échardes. Depuis le temps qu’il était assis à cette chaire, il s’étonnait de ne pas être devenu poussière – cela ne saurait tarder. Tant qu’il resterait professeur, la folie ne se succéderait pas à l’ennui. Il lui arrivait parfois de s’étendre et de laisser le soleil couler sur son visage. Malgré tout, il y avait bien pire comme vie. Mais depuis l’arrivée de Grindelwald, son quotidien pâle d’espoir et de parchemin s’assombrissait. Un nuage clair passait dans son œil d’ordinaire lumineux et fringant. Tant de questions. Avait-il fait le bon choix ? N’avait-il pas juste laisser parler son coeur, ce dernier cherchant un ultime moyen de revenir dans ce passé tant manqué ?

Il s’en voulait. Penser à revenir dans le passé et récupérer ses rêves de gloire ? Et puis quoi encore. Pourquoi ne pas directement se jeter depuis la tour d’astronomie. Pourtant, quand il regardait Gellert en face de lui, assis comme le pire des garnements de Serpentard de haut-vol, Albus était triste. Triste de se rendre compte que si lui avait vécu dans le souvenir du passé, dans le fantasme de celui-ci et de son idylle, Gellert, lui, y était encore de corps et d’esprit. En prouvait son air arrogant et cette houpette sur la tête, il avait l’air si sûr de lui, avec cette flegme insolente, comme s’il n’avait pas d’âge. Ou plutôt, comme s’il était resté ce jeune blondinet en manque de quête spirituel. Son fantôme de lui adolescent tremblotant flottait encore sur ses traits, et quelque part, c’était exaspérant. Peu de choses était plus pénible que de devoir s’occuper d’un adolescent de soixante années sonnantes. Sa façon de répondre, comme si la moindre de ses réponses étaient un cadeau qu’il faisait à Dumbledore, prenant de haut son professorat. Il décrivit ne pas rendre les cours passionnants pour ses élèves et se plaignait alors de leur manque d’application. Puis redevenant sérieux, le mage noir avoua comprendre l’exaltation à posséder (c’était là le sous-entendu de ses paroles) tout une génération d’élèves que l’on pouvait façonner à sa guise pour développer l’idée d’un monde plus juste. Albus tiqua légèrement et son visage s’assombrit.

Le ton de sa voix avait changer, il pouvait l’entendre. Cette voix qui déterrait à la cuillère sa tonalité des plus profondes grottes sous-marines, cette voix qui accueille et qui tranche. Il se vanta de ne pas avoir perdu une seule de ses convictions et que, toujours convaincu de ses bonnes actions, sa platitude actuelle sous le toit de Poudlard n’était qu’une conséquence de sa « perte de foi » envers le monde des sorciers. Grand bien lui fasse. Le professeur écouta bien silencieusement ses paroles, croisant les mains au dessus de son ventre, confortablement installés sur ses accoudoirs. Grandement déçu de la communauté magique et par conséquent grandement déçu de lui-même, Albus prenait l’insulte en plein dans son estime. Bien évidemment, cela ne s’arrêta pas là. Grindelwald continua sa diatribe comme s’il devait à nouveau convaincre le sorcier. Ce dernier resta purement immobile et visuellement insensible, continuant d’observer Gellert de ce petit sourire en coin presque narquois. C’était une image insupportable que de voir un puissant mage noir revenait à ses seize ans, et encore une fois, à ramener sa sœur sur le tapis. Un sujet dont Albus n’avait pas parlé depuis quarante longues années. Dans son sourire, il y avait du dépit -et presque l’assurance de ses doutes. Le mage termina son discours par l’accusation de ses mensonges, lui rendant son sourire en un parfait miroir empli d’acerbe pitié et d’une plaisante moquerie.

Grindelwald continua, le vantant comme un homme qui se mentait à lui-même alors qu’il possédait tant d’intelligence et de bon sens. Se levant de toute sa hauteur, il vint le surplomber. Albus le laissa faire, amusé par cette tentative de domination – qui quelque part ne manquait pas de faire son effet : ses yeux étaient toujours aussi hypnotisant. Le son de sa respiration si proche et par dessus tout son souffle au dessus de lui, tant de souvenirs en transparence qui crevèrent son coeur et firent trembler son corps de l’intérieur. Un tourbillon incessant d’émotions contraire, entre la folie de l’instant et de la mémoire entrelacée dans les restes vivants de sa chair et le soudain mépris. Son sourire avait disparu. Pourtant quand Grindelwald se remit à parler, usant de toutes ses adjectifs les plus éculés pour parfaire son étiquette de brave petit Dumbledore, il revint. Dès qu’il se mettait à parler, la magie disparaissait pour laisser place à toutes les manœuvres manipulatrices du mange noir. Albus voyait clair dans ses paroles, mais ce qu’il ne saisissait pas, c’était le but de ces fieffés mots. « Mais eux, savent-ils vraiment pourquoi ? » Le point final de cette phrase laisser en suspens pour un effet dramatique fit rire nerveusement le professeur.

Tu as raison, ça ne va pas. La vérité est que… tu me fais de la peine, Gellert.

Tout en parlant, Dumbledore restait immobile – comme intouchable. Ses mains étaient toujours croisés et son regard planté dans celui de Grindelwald le faisait toujours frissonner. C’était d’ailleurs d’une douce voix qu’il s’exprimait à lui, une voix lente et amusée, qui caresse et joue :

Je suis un grand sorcier, oui. Le meilleur étudiant que Poudlard n’ait jamais eu depuis des décennies, promis à de grandes choses, à présent peut-être l’un des meilleurs professeurs. Mais tout cela, je l’étais avant de t’avoir rencontré. C’est d’ailleurs ce qui t’a attiré jusqu’à moi.

Albus eut un grand sourire ; maîtrisé, son souffle erratique et chaud – calmé, le battement de son coeur dansant – assujetti, le puissant mage noir. Ce qu’il disait n’était que vérité, celle que Grindelwald haïssait et la raison pour laquelle il était désormais si fade et morne :

Tu avais besoin de moi.

Y avait-il besoin de dire autre chose ? N’était-ce d’ailleurs pas la raison pour laquelle il avait échoué ? Gellert et Albus étaient les deux faces d’une même pièce, le Yin et le Yang. Gellert était la force, Albus était la douceur. En le désavouant, Grindelwald était voué à l’échec dès le premier pas qu’il avait fait en dehors de la maison des Dumbledore. Se faisant son ennemi, il s’était fait l’ennemi du monde et de la vie. Fort de son effet, Albus posa une main sur le torse de Gellert et le redressa tout en se levant lui-même. Il reprenait le contrôle de son espace. Mais ne fuyant pas pour autant, il reprit sa baguette et remua quelque peu l’air :

Désirerais-tu un thé avant de retourner à ta cellule ?

Il souriait.

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MessageSujet: Re: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] Icon_minitimeMer 21 Aoû - 9:15



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« I THINK WE'RE TOO CLOSE FOR CONFORT »

Automne 1942.

Gellert savait qu’il était sûrement allé trop loin dans son discours, comme en général. Dans sa quête, il avait visiblement frôlé le point de non-retour, le Ministère lui accordant cependant gracieusement cette seconde chance. Mais au bout de ces quelques semaines, qu’en tirait-il ? Désirait-il vraiment continuer à jouer les professeurs à Poudlard, se privant de cette liberté qui lui avait été si chère à l’époque ? Le passé était un fardeau lourd à porter et Gellert le faisait sans quasiment rien regretter. Il était simplement déçu de voir que sa pensée, qu’il savait parfaitement légitime, n’avait même pas été adoptée par l’homme qui se tenait en face de lui. Au final, Albus était le reflet de ce que Grindelwald reprochait à la communauté des sorciers : parfois, ils étaient d’accord avec lui, mais avaient trop peur pour faire le moindre geste. Alors oui, Gellert avait perdu, il avait abandonné de lui-même, du moins, c’était ce qu’il voulait faire croire. Était-ce le meilleur des choix ? Après, qu’est-ce qu’il lui faisait dire que sa croisade aurait endiguer un chaos plus grand encore que le sien ? Il avait pris un pari, un pari qu’il commençait peut-être à reconsidérer. Oh, il n’allait pas s’enfuir de Poudlard, non. Il resterait docile.

La réponse d’Albus ne se fit d’ailleurs pas attendre et le professeur se montra tranchant et d’une acerbité bienveillante insupportable. Leurs regards étaient restés rivés l’un sur l’autre sans qu’aucun n’osât retirer le sien. Les mots tombèrent. Il lui faisait de la peine. L’information n’était pas si facile à encaisser, le mage noir touché dans sa fierté mais répondant de effrontément par un léger sourire imperturbable. En réalité, Albus avait raison. Gellert s’en voulait viscéralement de n’être plus qu’un songe, un nom du passé, s’il ne se faisait pas effacer honteusement des livres d’histoire dans le déni. Grindelwald avait frappé du poing sur la table et cela en avait dérangé énormément. Son crime avait été de prôner une vérité aussi dérangeante que celle qu’était en train de dire Albus. La violence n’était que secondaire et faisait partie du paysage. Et comme toute chose indésirable, on avait écarté Grindelwald et on le tenait en laisse à présent. Son « maître » se tenait d’ailleurs devant lui et l’étreinte qu’il exerçait sur sa gorge devenait de plus en plus désagréable tant leur relation tendait vers une impasse. Gellert n’avait littéralement plus rien, il s’était muselé lui-même en atterrissant à Azkaban et maintenant, il était exhibé à la vue de tous, humilié et avili par Dumbledore qui semblait un goût particulier à ce jeu.

Albus fit preuve alors d’une arrogance qui n’étonna nullement son interlocuteur. Se disant brillant élève et grand sorcier, cela était certes parfaitement vrai mais témoignait d’un manque de modestie totale de la part du professeur. Gellert resta silencieux, se demandant si le sorcier cherchait à affirmer ces choses-ci pour s’imposer. Non, il aurait fallu être aveugle pour ne pas reconnaître la maîtrise parfaite, dosée et taciturne d’Albus. Grindelwald ne gagnerait jamais entre ses murs, il n’était pas assez fou pour se plonger dans une guerre d’ego avec Dumbledore entre les murs de son école. Cependant, il continuait de le regarder avec un sourire espiègle et joueur, qui s’agrandit d’ailleurs quand Albus osa mentionner cet été qu’ils avaient partagé. C’était un souvenir doux et chaleureux, une époque où tout allait (presque) bien dans la vie de Gellert. Débarrassé certes subitement de Durmstrang, il était parti dans le monde afin de résoudre son rêve de rassembler les Reliques de la Mort et était tombé sur un être à qui il n’avouerait probablement jamais ce qu’il avait pu ressentir à ce moment-là pour lui.

L’esprit de Grindelwald était tortueux. Se contredisant souvent lui-même, incapable d’exprimer clairement ce qu’il ressentait, il était tel un gouffre où l’on essayait de jeter ce qui dérange au fond tout en fermant les yeux sur les cris de qui était déjà coincé au fond. Il avait toujours eu honte de ce qu’il avait fini par ressentir pour Albus, cet été-là. Il s’en était toujours voulu d’être tombé dans son propre piège, son propre rôle d’adolescent impassible et parfois hautain, donnant l’impression qu’il n’était pas dépendant des sentiments visibles d’Albus. Il se sentait également minable de devoir feindre le désintérêt, cachant une nouvelle fois la vérité au jeune Dumbledore et à lui-même. Son sourire avait disparu mais il maintenait toujours son regard dans les iris bleus du sorcier, repensant à cette vérité que Grindelwald tenait tant à cacher, s’opposant alors à Albus qui voulait la dévoiler. Et pourtant. On avait blâmé et accusé le mage noir alors qu’il voulait, au contraire, révéler eux-mêmes et leurs semblables au monde entier afin de prendre une place dans la société qui leur revenait de droit. Mais il n’était qu’un homme face à un autre et tous deux incarnaient une notion bien différente du bien et du mal.

Albus continua cependant de jouer avec lui, prenant visiblement un malin plaisir à jouer avec les nerfs de Gellert, lui assénant des paroles qu’il pensait certainement criantes de vérité. Il aurait été de mentir de dire que le sorcier se trompait, mais il lui manquait quelques détails, quelques fioritures pour parfaitement cerner le problème Grindelwald. Il était vrai que Gellert avait besoin d’Albus pour trouver les Reliques, pour venger Ariana et libérer les sorciers. Il était vrai qu’il avait également dû faire cavalier seul et qu’il avait fini par échouer, tout comme Dumbledore s’était échoué sur les murs de Poudlard. Est-ce qu’Albus avait réellement réussi sa vie ? S’était-il montré à la hauteur des attentes des autres, de ce qui le prévoyait à un grand avenir ? S’était-il montré digne de ses propres espérances ? Si c’était le cas, grand bien lui fît, mais Gellert ne pouvait s’empêcher de penser qu’il s’agissait d’un énorme gâchis. Il espérait que derrière ce sourire fier et prétendument bienveillant, Albus s’en fusse rendu compte. Ce dernier se leva alors, posant une main sur le torse du mage noir qui ne quitta pas son regard, et lui proposa du thé tout en lui rappelant sa triste condition de prisonnier, annihilant au passage son illusion de liberté avec une moquerie certaine.

Gellert sourit et finit par détourner le regard pour fixer le plancher. Il n’était pas vexé, on ne pouvait pas l’être de la vérité qu’il fallait juste accepter et assumer. Grindelwald n’ignorait pas qu’il avait eu besoin d’Albus, il ne se le cachait pas non plus. Mais là, à cet instant, il ne put s’empêcher de ressentir un puissant ressenti d’inachevé dans les projets de sa vie : il n’avait pas fini son cursus à Durmstrang, s’était fait expulser avant sa dernière année, il avait trouvé la Baguette de Sureau – qu’il n’avait plus en sa possession désormais, certes – mais n’avait pu trouver d’indices concluants sur la Pierre et la Cape depuis des années, finissant par abandonner ce rêve d’enfance pour se consacrer à ce projet qu’ils auraient dû faire à deux. Grindelwald avait échoué beaucoup de choses qu’il avait entrepris, aussi puissant sorcier eût-il été. Désormais, il était misérablement entravé à Poudlard, à la merci d’un Albus qui se complaisait dans les murs du château. Cependant, Gellert ne ressentait aucune colère, aucune haine. Il avait laissé celle-ci en Europe pour ne garder qu’une amère frustration de voir que tout ce qu’il avait pensé être juste avait été vain. Il ne laisserait comme héritage qu’une simple vacuité marquée par la désolation.

Après tout, Gellert Grindelwald avait toujours été un être qui s’opposer en lui-même. Il avait prôné la tolérance à l’égard des sorciers tout en exerçant une haine puissante. Il avait désiré la paix et la liberté des sorciers tout en l’imposant violemment, étant responsable de milliers de morts. Il souhaitait l’amour tout en jetant le sien au fond de son propre gouffre et s’obstinait à vouloir reboucher ce dernier.

— Tu as raison, Albus. En vérité, je me fais de la peine à moi-même également. Et… j’avais besoin de toi.

À ces mots, il le regard de nouveau dans les yeux, Gellert n’exprimant aucun sentiment concret sur son visage hormis un subtil mélange d’honnêteté et de fierté arrogante. Tout en captant son regard, il se saisit avec douceur du poignet d’Albus et le fit glisser dans le vide qui se trouvait entre eux, celui-ci étant accentué par le pas en arrière de Grindelwald qui releva fièrement la tête, gardant cependant la main d’Albus dans la sienne.

— Et sûrement que maintenant, j’ai également besoin de toi pour ne pas retourner à Azkaban. Je ne sais pas ce que cela te fait ressentir, que de pouvoir contrôler ma vie…

Il répondit à son sourire, de manière douce mais en même temps mauvaise, hésitant toujours à jouer à un jeu qu’il ne pourrait pas gagner d’avance. Finalement, borné et désirant retrouver un semblant de dignité face à Albus, il renchérit :

— Cependant, je dois te dire que ce n’est pas ton ego et ton talent qui m’ont attiré à toi. Tu te fourvoies, mon ami… Honnêtement, je pensais que les Dumbledore avaient un lien avec les Peverell.

Inutile d’en préciser plus. Se doutant qu’il allait être renvoyé expressément dans sa petite chambre au deuxième étage, Gellert tapota le dos de la main d’Albus qu’il garda ensuite quelques courtes secondes avant de croiser ses bras dans son dos, reprenant le contrôle de lui-même. Être honnête était un exercice auquel Gellert ne se livrait pas souvent. C’était d’ailleurs pourquoi il ne se livrait pas plus sur les sentiments qu’il avait fini par éprouver malgré lui pour Albus. Il eut un petit soupir hautain et sourit, se penchant légèrement avant de chuchoter :

— Je voudrais bien du thé en tout cas, s’il te plaît.

Il le regarda alors dans les yeux et eut un sourire presque désolé malgré lui.
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MessageSujet: Re: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] Icon_minitimeVen 30 Aoû - 10:24



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« since the one that got away »

Automne 1942.

L’air était lourde et électrique, à l’image de l’orage qui profilait invisible dans les esprits des deux plus grands sorciers de leurs temps. Réunis dans ce même bureau, dans un but partagé par la force des choses : découvrir un plus grand ennemi qu’eux. Mais la rancœur et les futiles paroles de coqs mettaient à mal leur projet. L’eau n’avait pas coulé sous le pont une seule seconde, les digues tremblaient et vibraient aux rythmes de leurs cœurs qui battaient son sang comme on ressasse les mauvais souvenirs. Ce gouffre n’était pas seulement en leurs âmes mais également entre eux, alors que quelques centimètres les séparer physiquement, ils n’avaient jamais été aussi séparé dans leurs esprits. Osant soutenir son regard, Gellert lui donna raison ; chose que le professeur accueillit d’un haussement de sourcil. L’entendre dire qu’il se faisait de la peine à lui-même était une situation bien étrange, et totalement anormal pour le mage noir. Mais après tout, qui ne serait pas effaré de soi-même en se montrant soumis et défait de ses pouvoirs par ce qu’on disait être « le camps des gentils ». Albus le laissa continuer, se doutant qu’il viendrait un détour où ses paroles mielleuses se transformeraient en lames de rasoir.

Pourtant à ce moment, Grindelwald prit son poignet entre ses doigts, les faisant glisser pour l’amener subtilement vers lui. Albus fronça les sourcils, incapable de voir de l’innocence dans cette soudaine humilité. Il continua dans sa lancée en déclarant que même maintenant, il avait besoin de lui. Qu’est-ce que cela faisait précisément à Dumbledore de contrôler l’existence de Gellert comme d’un rien, pouvant faire de sa vie un enfer en quelques secondes ? Il ne pouvait l’exprimer avec des mots. C’était davantage un ensemble de fines sensations, en grosses couches sur une toile déchirée, recousues d’un fil blanc – peu solide, peu franc. Le professeur de métamorphes n’était pourtant pas sadique. Depuis les quelques jours où leur routine scolaire s’était installé, il n’avait rien fait qui puisse nuire au mage noir. Il n’en voyait pas l’intérêt ; la vengeance ne faisait pas parti de ses principes. A quoi bon vouloir faire du mal à celui qui nous avait fait du mal, cela ne rendrait pas notre propre vie plus facile, ne nous rendra ni nos années ni nos larmes. La souffrance avait de ceci extraordinaire qu’elle ne pouvait être partagé : elle était égoïste comme une amère amante. Grindelwald lui souriait de cette expression qu’il ne connaissait que trop, la ressentant du plus profond de ses tripes. Il était ironique, d’une malice sournoise et cinglante ; à l’image de ses paroles suivantes. Que ce n’était pas son talent qui l’avait guidé jusqu’à lui mais tout simplement pour son intérêt envers les Reliques de la Mort, qu’il soupçonnait être lié à la famille des Dumbledore via un ancien sang.

Albus sourit pourtant en réponse à cette réplique, et ce malgré la petite tape se voulant humiliante sur le dos de sa main. Est-ce que ces mots étaient étonnants ? Non. Cela faisait depuis longtemps que le sorcier avait imaginé ces possibilités, que le mage noir n’ait été là que pour se servir de lui.

Voyons, je ne doute pas une seule seconde que tu n’étais pas venu en touriste à Godric’s Hollow, afin d’admirer le charme des églantiers de notre jardin sous le soleil.

Finalement, leur relation n’avait été qu’une sorte d’amour de vacances. Ils avaient fait des projets sur la comète en pensant qu’ils seraient toujours liés, mais la raison les avait séparé. C’était en tout cas ainsi que l’avait envisagé le jeune Albus devant faire face à la disparition de son aimé et l’enterrement de sa sœur. Mais cette amourette passionnée avait tant signifié pour lui. Une partie de son coeur pensait encore que Grindelwald s’était peut-être aventuré vers eux par intérêt, mais que c’était ensuite bien son talent et son charme qui l’avait incité à rester – détail démenti malgré tout par la fuite du mage. Le sourire désolé de Gellert était puissamment insupportable mais Dumbledore resta tout aussi souriant, bien que moins enthousiaste. C’était un sourire comme de politesse, sobre et amusé par la situation. La nuit tombant sur le château, Albus choisit un thé à la camomille, qu’il fit venir d’un petit geste de la baguette. Un silencieux Aguamenti afin de préparer le tout et les boissons jurent servis en silence.

Le sorcier y trempa ses lèvres en silence, se rasseyant à son bureau. Que dire de plus au final. Faire une scène reviendrait à perdre le jeu face à Gellert ; montrer la moindre émotivité excessive, une victoire pour lui. La preuve que le mage avait l’ascendant sur lui durant ces deux mois. Malgré sa bonhomie naturelle, Albus avait sa fierté et se refusait à perdre ainsi la face. Ils restèrent ainsi dans le silence pendant de plusieurs minutes, la présence de l’autre n’étant malgré tout aucunement un frein à leur tranquillité. Finalement, le professeur posa sa tasse et commença à sortir quelques parchemins pour prendre des notes sur un prochain contrôle pour les premières années.

Il t’a quand même fallu deux mois pour te rendre compte que mon potentiel lien de sang ne te serait d’aucune utilité dans ta quête, plutôt lent pour un brillant mage noir.

Une petite pique d’une mesquinerie à peine cachée, empli d’un fiel joueur très commun à Albus. Pour être parfaitement honnête, il ne savait pas où il allait avec cette conversation et savait qu’un jour les choses exploseraient sans possibilités de retour en arrière. Les petites allusions qu’il en faisait étaient une façon de désamorcer le silence empoisonné qui régnait entre eux.

Le Grand Mage Noir Gellert Grindelwald…

Il eut un rire à mi chemin entre le gloussement et le ricanement, le tout avec une voix s’apparentant au murmure songeur. Ce pacte de non-agression entre eux ne l’empêchait pas de pouvoir se moquer ouvertement de son interlocuteur. A présent qu’ils se retrouvaient ainsi, sans animosité ni but, Albus avait l’impression de pouvoir apercevoir toute la futilité que fut leur relation. Un amour de vacances, mué d’intérêt convenu et pas exactement réciproque, singeant la rancœur et une fidélité aveugle pendant plus de quarante années. Mais les choses étaient ce qu’elles étaient.

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MessageSujet: Re: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] Icon_minitimeVen 30 Aoû - 16:05



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Automne 1942.

La conversation entre les deux hommes ne semblait aller visiblement nulle part, si conversation il y avait. Il ne semblait y avoir qu’une impasse au bout duquel se trouvait un mur d’egos dans lequel se précipitaient les deux sorciers. Et pourtant, malgré leur discorde apparente, une unité indéfectible semblait se cacher à eux-mêmes. Une sorte d’avancée en quinconces, s’entravant mutuellement mais pourtant liés à jamais. Était-ce les résidus de ce Pacte de Sang qu’aucun d’eux n’avait eu le courage de détruire ? Cela était un accord de non-agression, pas un contrat qui promettait une symbiose parfaite entre deux cœurs. Gellert ne savait pas si Albus ressentait la même chose que lui, que leurs disputes incessantes aussi légitimes étaient-elles, étaient contre-nature, contre le déroulement logique de leur relation. Pourtant, dans leur fierté entêtée mutuelle, personne n’avouerait à l’autre que leur mésentente intemporelle n’était qu’une surface, dissimulant d’un voile pudique mais épais quelque chose de plus fort et de plus pur. Si Grindelwald s’en rendait compte, il en avait cependant honte, voyant ce genre de sentiments comme une faiblesse facilement exploitable par son comparse. Après tout, n’était-ce pas cela qui l’avait précipité entre les murs de Poudlard ? Un instant où il s’était abandonné à ce qu’il s’efforçait à garder secret ?

Il écouta Albus lui parler des églantiers du jardin des Dumbledore à Godric’s Hollow et esquissa un sourire en se souvenant du grand et majestueux hêtre s’y trouvant et dont il avait gravi l’écorce pour retrouver l’aîné des Dumbledore tout au long de ce fameux été. C’étaient des souvenirs plus précieux que ne l’aurait pensé Gellert, une sorte de petit coin mental tranquille d’une naïveté grotesque mais néanmoins apaisante. Des réminiscences inavouables qu’il cherchait à taire et à se censurer, de part, sûrement, le côté précieux qu’elles avaient pour lui. Grindelwald avait été heureux. Il refusait cependant de l’avouer. Et devant lui se tenait fièrement le grand architecte de cette dualité sentimentale, entre la nostalgie pudique et la fierté effrontée et arrogante dont il s’affublait constamment. Cependant, ce combat de coqs avec Albus en valait-il vraiment la peine ? C’était une bataille vaine, aussi vaine que les combats qu’il a pu mener, aussi vaine ses tentatives d’être réellement honnête avec lui-même. Néanmoins, il voyait bien qu’Albus contenait lui aussi ses émotions, qu’il ne laissait paraître qu’un simple sourire fade, sans saveur. Un sourire presque acariâtre qui ne voulait pas laisser une seule miette de sentiments dont Gellert pourrait se rassasier.

Tels deux prédateurs se jugeant pour apercevoir la moindre faille dans la défense adversaire, tournant en rond inlassablement, ils laissèrent un silence de plus en plus lourd planer entre eux, seulement perturbé par le bruit de l’eau chaude se déversant fluidement dans les tasses que tenaient les mains d’Albus, Gellert observant ces dernières avec un air pensif, son sourire ayant disparu une nouvelle fois pour ne laisser que le néant sur sa peau de craie. Le professeur de métamorphose reprit alors la parole, lui lançant une remarque acerbe, sous-entendant que Grindelwald avait manqué de clairvoyance suite à cet été pour se rendre compte que Dumbledore ne lui serait d’aucune utilité dans ses ambitions démesurées. On ne pouvait faire plus mesquinerie sarcastique que la dernière phrase d’Albus suivit de son rire. Mais Gellert ne fut pas piquer au vif pour autant, son ego était demeuré intact. En réalité, une triste mélancolie était en train de gangrener son cœur noir, comme si tout ceci n’avait rien de naturel. Les mots de Dumbledore sonnaient étrangement faux dans ce silence opaque. Gellert ne pouvait s’empêcher à ce qu’il y avait dessous. Dessous toute cette joute d’orgueils pourtant, parfaitement légitime. Il comprenait également la rancœur naturelle d’Albus.

Quand il lui apporta son thé, Gellert le remercia simplement de la tête, conservant un léger sourire sincèrement triste et mélancolique en voyant la réaction si amère d’Albus. Après tout, c’était légitime, le mage noir ayant fait croire à son comparse qu’il n’avait eu d’yeux pour lui que pour son possible lien de sang avec les Peverell, piste qui n’a mené à rien à part conclure que les deux familles n’avaient rien en commun. Cependant, il n’était pas parti, non. Albus en avait conclu une possible lenteur mentale de la part de Gellert mais la réalité était tout autre, habilement dissimulée dans le mage noir, étant un secret inavouable, même pour lui-même. Et pourtant, il s’y était abandonné pendant ces deux mois. Il avait assouvi ce sentiment horriblement pur et noble, ne pouvant s’empêcher de lui donner une autre nature contraire, créant peut-être le plus abject mensonge de sa vie. Il avait désormais l’opportunité de rétablir cette vérité cachée, cette vérité inavouable. Il venait de faire croire à Albus une chose tout autre mais être honnête lui demandait un effort incommensurable car il n’était clairement en position de force. Cependant, sa vie était, quelque part, arrivée à son terme. Ses derniers chapitres avaient des échos d’épilogue, la troisième de couverture se dessinant en murs de Poudlard. Autant conclure rapidement et sombrer dans les abîmes d’un livre clos.

— Combien de temps t’a-t-il fallu pour te rendre compte que tu m’aimais ?

Il esquissa un sourire insolent mais nullement arrogant. La réponse à cette question n’avait pas besoin d’être dite. Les deux êtres liés la connaissaient. Même s’il n’y avait pas de durer précise, les sentiments d’Albus pour Gellert avaient rapidement été très vifs et puissants. Grindelwald avait basculé dans un lien réciproque plus vite qu’il n’aurait pu l’imaginer. Après tout, il n’avait même pas anticipé le fait qu’il puisse s’attacher de cette manière à quelqu’un. Dans sa fierté, cette attirance indéniable qu’il tentait pourtant de nier avait un arrière-goût d’échec, une fois de plus.

— Plutôt rapidement pour un brillant sorcier, non…?

Sans oser croiser l’azur des yeux d’Albus, il prit une gorgée de thé qui réchauffa l’intérieur de son corps glacé par l’aseptisation de ses sentiments, la stérilité de son cœur. Il resta silencieux un instant, hésitant à faire preuve d’une honnêteté ouverte qui ne lui ressemblait pas tant que cela. Lui qui était silencieusement taciturne et hermétique, il estimait qu’il était peut-être temps de jouer franc jeu avec Albus. Il n’y avait pas de plan mesquin à cette manœuvre osée, il n’y avait pas de coup d’avance pour tenter de basculer la situation dans un chaos total. Il n’y avait qu’une honnêteté trop longuement refrénée. Sans le regarder toujours, il finit par dire d’une voix lente, naturellement grave et ironiquement chaude :

— Si je suis resté, c’était pour autre chose. Il est vrai que je n’avais plus grand-chose à faire à Godric’s Hollow quand j’ai découvert qu’il n’y avait plus vraiment de traces des Peverell hormis la tombe d’Ignotus mais…

Il repense à Ariana qu’il avait réellement apprécié et dont le décès brusque l’avait poussé à prendre une fuite brusque, rongé par une culpabilité qui l’habitait encore aujourd’hui. Les souvenirs de cet été le hantaient souvent, ces deux mois ayant été parcourus de moments aussi purs et intenses qu’inavouables avant de basculer dans l’horreur d’une colère incontrôlable. Se rappelant alors qu’il n’avait pas achevé sa phrase, il reprit profondément son souffle et poursuivit :

— Mais, il y avait autre chose. Un hêtre et des églantiers… Des lettres et des promesses. Des rêves et des ambitions…

Il eut alors un sourire amusé, regardant dans le vide.

— Penses-tu réellement que si tu n’avais rien eu d’exceptionnel à mes yeux, j’aurai accepté de mêler mon sang au tien ?

Se rendant compte qu’il permettait peut-être trop à Albus de percer cette carapace d’impassibilité qu’il s’efforçait de garder depuis des années, il eut un léger moqueur destiné à lui-même et reprit :

— Tu n’es pas un sorcier banal, Albus. Ce n’est un secret pour personne. Mais tu le sais déjà depuis bien plus longtemps que moi.

Sans regarder l’électrique bleu des iris du sorcier en face de lui, comme s’il n’assumait pas tout ce qu’il avait lâché dans ce silence, Gellert reconcentra son regard sur sa tasse de thé, en buvant une gorgée discrètement, les deux mains sur la porcelaine chaude comme pour transmettre cette chaleur dans ses doigts glacialement blancs.
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Albus Dumbledore
Albus Dumbledore
Âge : 61 ans.
Sang : Sang-Mêlé.
Nationalité : Anglaise.
Patronus : Un Phénix.
Épouvantard : Le cadavre de sa sœur et, depuis peu, la silhouette de Gellert Grindelwald qui s'éloigne de lui inexorablement, et ce malgré sa main tendue vers lui.
Reflet du Riséd : Gellert Grindelwald à ses côtés.
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MessageSujet: Re: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] Icon_minitimeMar 10 Sep - 13:42



Count Down The Thunder

« since the one that got away »

Automne 1942.

Le professeur de métamorphose n’avait pas de temps à perdre avec ces gamineries. Quarante ans s’étaient écoulés sans se voir, ne prenant de nouvelles qu’avec les articles éparses de leurs exploits, racontés dans les journaux que l’on criait sur les avenues. D’adolescents insouciants à adultes d’âge vénérable, Albus restait persuadé qu’ils avaient considérablement évolué. Lui avait grandi, mis de côté les faux espoirs pour se concentrer sur le concret, sur l’avenir pour des milliers de nouveaux sorciers à travers le monde. Il était apprécié, admiré, oh oui. Le monde à ses pieds louait ses mérites et son bon sens. Il avait mis la compassion envers son prochain au sommet de ses priorités. Cela faisait-il de lui quelqu’un de faible ? Non. Il fallait une force considérable pour oublier la vengeance, tendre la main vers son ennemi et l’élever vers la lumière. Peu en était capable, soyons honnête. Il paraît beaucoup plus simple – et pourtant tellement plus destructeur pour l’âme, que de détruire l’objet de notre mal. Albus n’avait pas pris une mauvaise décision en se détournant des idéaux de Grindelwald. Il avait tout simplement décidé de faire confiance. En son prochain, en la bonté, en l’avenir – s’enfermant dans un château pour préparer la nouvelle génération de cette générosité future. Il voulait croire.

Tout comme il voulait faire confiance à Gellert ; son apparente sagesse, sa langueur de vivre, l’extinction petit à petit de son être qui finirait par le rendre parfaitement inutile. Il ne se passait pas un jour sans qu’il pensât avoir fait une erreur et qu’il devrait le renvoyer à Azkaban. Mais après tout personne, à part quelques parents d’élèves se plaignaient, et malgré son manque apparent de passion, le mage noir semblait être un bon professeur. Alors jour après jour, il se laissa une nuit de plus pour réfléchir. Les lendemains rendaient ses songes plus brumeux – et ses objectifs plus flous. Bien évidemment que cette conversation n’était qu’une façon détournée de faire face à leurs non-dits, d’ouvrir la porte de leurs coeurs et mettre les choses à plat. Mais est-ce que Dumbledore le désirait véritablement ? Qu’il était bon de vivre sa vie dans ses souvenirs – dans deux misérables mois brûlants sur une soixantaine d’années vénérés du monde entier. Quand il y pensait, avec cette émotion qui ressemblait à du regret, il s’en voulut d’être aussi ingrat : envers lui-même, envers la société magique, envers ses élèves.

Mais il était devenu un être accompli, ce que l’on ne pouvait pas dire de Grindelwald ; il ne se laisserait plus corrompre par celui-ci. Malgré que ses paroles furent d’un miel détestable, quand après avoir arguer son désintérêt, le mage noir se vantait qu’Albus avait mit peu de temps pour comprendre qu’il l’aimait. Toujours avec ce sourire cavalier qu’il arborait comme un bouclier, refusant de le regarder dans les yeux. Le professeur leva ceux-ci dans le ciel, agacé d’être ainsi pris à son propre jeu. Aussi se répondit-il pas, se concentrant sur les parchemins qu’il devait travailler pour son prochain cours. Il restait encore du temps sur l’horloge avant que Gellert ne fut obligé de retourner à son bureau ; même si la notion de couvre-feu ne signifiait pas grand-chose face à la sacro-sainte autorité de Dumbledore sur le château. Gellert poursuivit son monologue, d’une voix qui se voulait apaisée et apaisante mais qui fit l’effet sur le professeur d’un contact froid et piquant comme le métal Pacte de Sang sur son torse. Il parla de leurs souvenirs communs, du jardin et de leurs lettres à la bougie, de ces idéaux qu’ils avaient partagé ensemble, parlant jusqu’à ce que la lune ne se couche depuis leur lit. Il continua : « Penses-tu réellement que si tu n’avais rien eu d’exceptionnel à mes yeux, j’aurai accepté de mêler mon sang au tien ? » Albus retint son souffle. Puis il continua dans ces phrases mielleuses, visant à le caresser dans le sens du poil.

Merci.

Ses mains posèrent la plume et se croisèrent devant ses lèvres. A quoi bon jeter ces phrases comme on jette de la confiture aux cochons. Le mage noir était au pied du mur. S’attendait-il à ce qu’Albus fut touché par ces paroles et fasse comme si de rien n’était ? Qu’il rougisse comme l’adolescent qu’il avait été ?

A peu de choses près, tu tiens le même discours qu’autrefois.

Ce n’était pas forcément un compliment. S’il s’était efforcé de tendre l’autre joue jusqu’au bout, ces paroles tant attendues, si espérées et pourtant si lointaine ; se révélant comme d’une autre vie, le faisait souffrir plus qu’il n’aurait pu l’imaginer. Comment osait-il tout simplement se prendre au jeu de la douceur alors qu’il avait quitté sa vie avec la plus sourde et la plus aveugle des violences. Dumbledore ne souriait plus.

Ne t’attends pas à ce que je te renvoie ces mots doux, cette fois. Pour répondre à ta question : oui, j’ai compris très tôt que je t’aimais. Parce que j’ai vu plus en toi qu’un simple puissant sorcier. ...et je me suis visiblement trompé.

Car il ne semblait déjà y avoir plus d’âme en cet homme qu’il avait aimé. Sans ses pouvoirs, il se mourrait en dedans de lui-même. Cette déception.

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