Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] - Page 2



 
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Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]

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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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Sang : Sang-Mêlé
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MessageSujet: Re: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] - Page 2 Icon_minitimeMar 10 Sep - 19:39



Count Down The Thunder

« I THINK WE'RE TOO CLOSE FOR CONFORT »

Automne 1942.

Cette conversation était stérile et ne mènerait à rien. Les torts étaient trop nombreux, d’un côté plus que de l’autre en restant objectif. Cependant, Gellert ne voulait pas l’admettre, il ne regrettait pas ses agissements dans le monde, ni aucune des vies qu’il avait ôtées. Aucune mort n’avait été vaine à ses yeux. Sauf une, celle qui avait été à la naissance de ce schisme entre Dumbledore et Grindelwald, celle qui avait déchiré leur relation si symbiotique, si fusionnelle, celle qui avait déchiré le canevas encore vierge d’un projet qui aurait pu être grand. Gellert continuait de penser qu’ensemble, ils auraient été invincibles. Deux cœurs battant pour la même chose, les mêmes espérances, les mêmes envies de justice. C’était Albus et Ariana qui lui avaient donné envie de s’engager dans cette révolution. Eux qui étaient à la base de tout, malgré les protestations de leur frère. Pour la première fois, Gellert s’était investi pour quelque chose d’autre que lui-même. On lui avait souvent reproché d’être égoïste et arrogant tout au long de sa vie et cela était une triste vérité écrite sur son front. Pourtant, quand il s’agissait des Dumbledore, la marque n’était plus si indélébile. L’égoïsme avait su faire place à de la compassion et de l’amour.

Cependant, il n’avait jamais été suffisamment honnête pour être pris au sérieux désormais. Vu comme le plus grand mage noir à ce jour, comme un habile manipulateur également, tous lui attribuaient une langue de vipère essayant de répandre son venin littéraire dans l’esprit avide de croyances des plus naïfs. La confiance, il l’avait perdue, c’était légitime. Et visiblement, Albus s’était fermé à lui comme Gellert fermait son propre cœur à n’importe quelle émotion chaleureuse. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même, incapable d’assumer la moindre sensation de bonheur que son âme lui réclamait qu’un minimum. Comment celle-ci avait-elle d’ailleurs survécu à tant d’années à Azkaban en compagnie de Détraqueurs ? Était-ce son absence qui lui avait valu d’être immunisé à la peine et la froideur que dégageaient les effroyables terribles gardiens de la prison ou était-ce, au contraire, le témoignage, la preuve d’une force d’esprit indéniable capable de puiser parcimonieusement dans les ressources les plus enfouies et inavouables de son cœur ? Cependant, puisqu’il s’obstinait à étouffer la moindre lueur positive, la moindre flammèche d’affection, serait-il en mesure de produire un Patronus digne de ce nom ? Après tout, cela faisait quarante ans qu’il n’avait même pas daigné essayer.

Malgré tout ceci, il n’y avait nulle haine dans le cœur savamment dompté de Gellert à l’encontre d’Albus. Il en avait eu, à un moment. Il en avait été rongé à tel point d’en être effrayé et de vouloir le pire pour Dumbledore. La peur et la haine, couplé à une culpabilité qu’il ne parvenait à affronter, l’avait poussé à tenter d’ôter la vie de l’être qui comptait le plus dans sa vie. Néanmoins, se trouvait toujours cette jalousie sous-jacente, cette possessivité amoureusement transie, qu’il aurait voulu taire. Mais au contraire, il s’en était nourri, déversant sa colère et sa frustration sur l’Europe, accomplissant ce que lui et Albus avaient établi d’une manière bien plus violente que prévue. Des suppliciés sur l’autel de la haine. Mais cette vision avait tout brisé, tout en lui ouvrant les yeux. Tout comme le reste, c’était un secret qu’il maintenait profondément dissimulé au fond de lui, bien rangé à côté de ses sentiments pour l’homme en face de lui. Cette reddition brusque et précipitée, cette chute décadente, balayant en un souffle tout ce qu’il avait entrepris dans sa vie, ses quinze ans à Azkaban et son échouage à Poudlard, l’avait vidé et purgé.

Il se sentait effectivement comme une ruine, un tronc qui avait été rongé par les termites, tenant en place que par une écorce encore bien vivante d’apparence, et pourtant, une petite flamme le maintenait encore en vie et ne l’avait pas encore fait tomber dans les affres abyssales du désespoir et du néant. Pourtant, les mots que prononcèrent Albus semblèrent vouloir le pousser dans ce gouffre mental qu’il avait lui-même créé pour y cacher honteusement tout ce qui pouvait lui porter préjudice ou le décrédibiliser. Pour l’instant, même si le professeur était en train de le faire chanceler, il s’était contenté de tourner en rond jusqu’ici, creusant autour du gouffre un petit sillon représentant la vacuité de son existence ces dernières années, l’inutilité de ses actes et même de son être, enfermé d’abord physiquement puis mentalement. À Azkaban, il était encore libre de penser ce qu’il voulait tout en étant restreint à sa cellule de pierres sombres, froides et humides, à Poudlard, chaque mot avait un poids, une conséquence, était une graine pouvant germer sous les cheveux juvéniles de la jeunesse sorcière britannique. Albus lui faisait bien comprendre, finissant sa brève réponse par un coup de poignard savamment placé, sous-entendant que Gellert n’avait été rien d’autre qu’un puissant sorcier.

Grindelwald encaissa cette insulte avec cette impassibilité qui lui était propre. Il se permit même un sourire vexé sur son visage blafard, rictus d’un ego venant d’être écorché à vif. Son regard se braqua sur le professeur de métamorphoses, son cœur, qu’il ne parvenait vraisemblablement pas à faire taire, grondant d’une colère sourde, voulant se libérer de cette injustice à laquelle Gellert l’obligeait à se soumettre. Après tout, il méritait chacune des reproches que lui assénait froidement Albus car, depuis toujours, il s’évertuait, s’entêtait à être quelqu’un qui aurait être bien plus qu’un sorcier puissant. Mais Grindelwald n’écoutait pas Gellert, et le voici dans une impasse qu’il avait lui-même bâtie, Dumbledore le narguant de l’autre côté de la palissade. La colère était pourtant toujours présente, contenue mais visible sur cette mâchoire crayeuse et carrée qui venait de se crisper. Cependant, aucune couleur ne vint tacher le blanc immaculé de ses joues, son cœur qu’il s’évertuait à assassiner ne faisant que s’acquitter mécaniquement à sa tâche biologique qui était de juste affluer le sang dans les organes du mage noir, sans qu’il n’y eût pour autant de vie dans ce corps aux teintes cadavériques. Il finit alors par détourner son regard noir de rage de celui électrique et malicieux d’Albus.

Relevant le menton, il croisa les bras dans son dos, se tenant néanmoins par l’avant-bras, cherchant à évacuer cette frustration qui plantait ses griffes sans pitié autour de sa colonne. Qu’Albus ne se laisse pas prendre à son jeu mielleux n’était pas le problème. Gellert savait pertinemment qu’il ne lui faisait plus confiance et qu’il pensait sûrement que du poison s’était caché dans le miel de ses paroles qu’il n’avait pas bu comme à leur rencontre. Mais le fait qu’il ne soit que banal, au final, aux yeux d’un homme qui avait changé sa vie était peut-être plus douloureux que tout ce qu’il avait pu vivre. Regardant vers cette fenêtre aux les rayons crépusculaires réchauffaient son visage blême, il regretta cette période où il avait pu se sentir réellement libre une dernière fois. Cela devait être à Godric’s Hollow. Il fut ensuite enchaîné à un passé trop douloureux, puis, plus littéralement à Azkaban, jusqu’ici, rattrapé une nouvelle fois par ce passé. Il ne supportait pas avoir des attaches et pourtant, il avait été entravé durant la quasi-totalité de sa vie et Albus tenait maintenant ses chaînes, faisant preuve de sa sagesse implacable et pourtant, quelques fois subjective. Gellert finit par baisser les yeux et hocher légèrement la tête, acquiesçant et accusant les remarques.

— Très bien.

Ce manque de répartie était plus une forme de conciliation qu’autre chose, aller au conflit avec Albus ne servirait en rien. Sa colère, sa déception, il la comprenait pour l’avoir vécu. Lui aussi avait nourri une profonde rancœur envers le professeur quand celui-ci avait décidé de rester avec sa famille déjà meurtri et condamnée plutôt que de partir avec lui. Lui aussi avait rabaissé Albus au grade de simple sorcier puissant. Et encore aujourd’hui, il estimait que Dumbledore avait gâché son talent, mais il n’y avait plus aucune amertume en Gellert. Simplement ce goût d’une mort lente de son âme avec un arrière-goût de sorbet citron sur ses lèvres glacés. Son regard se posa alors sur le magasine de tricot qu’Albus était en train de lire quelques minutes plus tôt avant de se porter vers l’horloge de la salle. Bientôt, les Aurors viendraient le chercher pour aller au dîner aux côtés d’Albus avant de le ramener dans ce qu’ils se plaisaient à surnommer un bureau mais que Dumbledore avait très justement qualifié de cellule précédemment où Grindelwald tournerait en rond inlassablement toute la nuit, le sommeil étant une ressource dont il était privé régulièrement, son esprit agité, aussi meurtri était-il l’empêchant tout de même d’accorder à son corps un repos même minime.

Par ailleurs, il se demanda si tout ceci n’était pas vain, si tout ce programme de réinsertion n’était pas que des souffrances inutiles pour lui, Dumbledore et toutes ses âmes vivant à Poudlard. Infliger la présence taciturne et morbide du mage noir n’avait peut-être pas la meilleure des décisions à prendre et il savait, sans même faire preuve de Légilimancie qu’Albus se posait la question s’il n’était pas plus sage de le renvoyer à Azkaban. Grindelwald ne saurait objectivement répondre à cette interrogation. Apportait-il réellement quelque chose à cet établissement ? Avortait-il vraiment l’avènement d’un nouveau mage noir plus terrible encore que lui ? La jeune Huntergrunt lui donnait cependant l’impression qu’il n’était pas totalement inutile, en excluant l’Étude des Runes, et qu’il pouvait encore améliorer vraiment certaines choses. Albus était au courant de ces cours particuliers mais se tenait-il vraiment au courant des progrès de la jeune sorcière ou craignait-il que Grindelwald ne tente de l’empoisonner comme le reste de ses anciens fidèles ? Gellert ne pouvait qu’hausser passivement les épaules, esclave des décisions d’Albus, s’en remettant douloureusement à sa toute-puissance sur son être. Dumbledore avait finalement vaincu en laissant Grindelwald sombrer dans sa perdition révolutionnaire, l’obligeant à courber maintenant l’échine devant lui, maître de ce corps creux où son âme tourmentée tentait de refréner un cœur supplicié qui réclamait justice et honnêteté, souhaitant ardemment qu’Albus ne capte ses signaux d’appel à l’aide, froidement assassiné par un Grindelwald glacial et sévère. Mais l’impassibilité de ce dernier et son sourire poliment arrogant ne laisserait rien transparaître.
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Albus Dumbledore
Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] - Page 2 Icon_minitimeSam 28 Sep - 11:34



Count Down The Thunder

« since the one that got away »

Automne 1942.

Rien n’avait changé, finalement. C’était toujours les mêmes mots et les mêmes sombres idées tournant en rond dans la danse de leurs ego. Albus s’ennuyait sincèrement de cette altercation, qui n’était rien de ce qu’il avait imaginé. Jusqu’ici, ils s’étaient contentés de faire poliment leur travail – ces comptes-rendus réguliers qui n’avaient pour but que d’être certain que Grindelwald n’était pas en train de renaître. Lors de leur prochain rendez-vous au ministère, le professeur Dumbledore serait catégorique : rien ne laissait présager un pareil retournement de situation, car le mage noir était devenu si plat et mélancolique qu’un oiseau pourrait prendre son épaule pour y fabriquer son nid. Le célèbre sorcier, qui n’avait que sa soif de pouvoir et ces pauvres ambitions de héros, ne vivait plus que dans l’ombre de ses souvenirs et prouvait visiblement qu’il n’était que cela. Pouvoir et ambition. Albus s’était enfermé à l’abri de ces tentations, oui. Il s’était crée un autre espoir, des rêves pour les générations futurs.  Au-delà de ces pouvoirs, il était un homme intègre et complet. Alors qu’en face, il ne voyait qu’un être brisé, et qui malgré la seconde chance qui lui était donné de revivre comme un honnête personnage, pleurnichait en silence dans le laconisme le plus idiot. Gellert subissait ses phrases qui devaient le piquer, lui faire redresser la tête pour tenter de retrouver un sens à son existence. Mais rien, juste le silence.

Le professeur Dumbledore n’était pas prêt à faire affaire avec ces gamineries. Qu’est-ce qui les différenciait tant pour que le lien qui les unissait il y avait plus de quarante ans de cela… se soit donc tant étiré jusqu’à se briser ? Le fils qui unissait leurs mains portait  deux couleurs à présent. Celui du mage noir était comme dé-saturé, grisâtre de passé faite lourde de regret. Durant le silence qui suivit ce simple « très bien », Albus ressentit une intense mélancolie dont se ressentait les voiles devant ses yeux azuréens. Il se leva et tourna le dos au mage noir, son image même lui était comme insupportable. Toute cette complaisance dans un éternelle désespoir, devenir statue de pierre tout en boudant comme un enfant. Oui, c’était exactement comme si l’adulte en face de lui n’était resté que l’adolescent de Godric’s Hollow. Et cette vision était atroce. Le professeur s’avança vers la fenêtre, à plusieurs mètres de là, marchant lentement. Si ce n’était sa politesse naturelle, et l’immense bonté solaire dont il était fait, le comportement du mage noir lui donnait envie de l’insulter copieusement, d’élever la voix pour essayer de faire bouger cette masse de suffisance. Mais c’était la voie la plus facile, la plus simple – et parfois loin d’être la plus efficace. Les sensibilités humaines rendaient les façons de communiquer faite de millions de plumes. On les brise si facilement. Il ne  se laisserait pas avoir par la facilité. Mais ces mots simples, posés et factuelles, ne semblaient pourtant pas davantage le toucher au corps. Toujours et encore, cette armure de mécontentement dans l’inexpressivité de son visage tout en dichotomie.

Cette expérience est capitale pour toi, j’espère que tu t’en rends bien compte. Il s’agit de ta dernière chance pour vivre. Si tu échoues, tu ne verras plus jamais le soleil. Tu sais ce que ça fait. Sache simplement que je n’aurai aucun remords pour t’y renvoyer si cela doit être fait.

Tout comme il était sur le point de briser le Pacte du Sang pour le confronter, tout comme il avait attendu quinze ans avant d’offrir cet opportunité à Grindelwald. Même si ça devait lui déchirer le coeur, il ferait ce qui doit être fait car ce n’était qu’ainsi que lui-même pouvait aller de l’avant. Le devoir avant tout. Albus tournait toujours le dos à Gellert, contemplant le coucher du soleil par delà les vitres brumeuses. Les couleurs se confondaient à ses cheveux, rendant ses reflets rougeoyants, puis éclairant les douces boiseries du bureau. Une atmosphère douce, intime et délicate. Mais dont les mots résonnaient cinglantes et tranchantes dans l’écho de la pièce. Albus termina son thé et se retourna vers le mage noir, sa silhouette se découpant dans la lumière mourante. Lui non plus n’avait plus grand-chose à dire de plus. Son regard était dur, et ne cachait plus les multiples remords aigres dont étaient composés ses cauchemars. Il jugeait Grindelwald, son impassibilité, son marasme abscons et le fantôme qu’il était devenu. Mais son jugement n’était en rien ressemblant à ceux qui l’avaient jugé au Ministère, ni même de ses ennemis le haïssant. C’était le jugement d’un être aimé, le seul le connaissant suffisamment pour frapper là où ça fait mal. Un jugement non pas rempli de haine mais d’une triste mélancolie, la fin d’un temps.
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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] - Page 2 Icon_minitimeDim 29 Sep - 10:20



Count Down The Thunder

« I THINK WE'RE TOO CLOSE FOR CONFORT »

Automne 1942.

Gellert resta immobile dans un silence lourd et pesant. Aucun des deux sorciers présents dans le bureau ne semblaient avoir quelque chose à rajouter, chargeant l’air d’une morosité sans teinte, sans chaleur, le rendant presque humide et désagréable à respirer. Tandis qu’Albus était toujours tourné vers lui, le mage noir soutenait toujours son regard, maintenu par une fierté qui lui collait au corps dès qu’on posait les yeux sur lui. Cependant, quand le professeur lui tourna le dos pour se rendre près d’une des fenêtres, Grindelwald finit par baisser ses yeux contradictoires, le poids des remords étant trop lourd pour garder ses iris fixées sur le dos de l’aîné Dumbledore. Les secondes semblèrent alors se rarifier à mesure que le silence occupait toute la place. Cette absence de communication, de complicité empiétait sur le temps, figeant les deux êtres dans un espace confiné et étouffé qui ne semblait n’avoir aucune porte de sortie. Personne n’osait briser ce silence, comme s’il s’agissait d’une glace fragile dont les fissures et les éclats pouvaient se retourner contre soi, comme s’il s’agissait d’une barrière protective pour Gellert qui se cachait derrière son visage taciturne et impassible, ne souhaitant pas provoquer son destin. Il savait que ces deux simples mots avaient agacé Albus.

Ce dernier fut celui qui prit la parole en premier, sa voix donna l’impression de tonner fortement entre ces murs de pierre. Les paroles d’Albus ne furent cependant qu’une menace explicite et assumée que Gellert encaissa sans trop comprendre le reproche qu’on lui faisait. N’avait-il pas été « sage », jusqu’ici ? Ne s’était-il pas acquitté de sa tâche de professeur qu’on lui avait attribuée ? Il n’était peut-être pas l’enseignant le plus pédagogue ni le plus patient du monde, son éducation magique à Durmstrang devant influée forcément, ou même son tempérament impulsif et parfois violent, mais jusqu’ici, il tenait sa classe, corrigeait leurs travaux. Certes passivement et sans passion, toutefois. Après tout, cela n’avait jamais été réellement sa vocation. Pourtant, au gré de ses discours révolutionnaires et évangélistes, n’avait-il pas tenté d’éduquer les sorciers, d’une certaine façon ? Leur ouvrir les yeux sur une autre façon de penser, sur une autre façon de vivre, plus saine, plus libre et plus juste ? Si dans les écoles de sorcellerie, on enseignait à maîtriser sa magie, Grindelwald avait voulu apprendre à l’assumer. Cependant, le mage noir n’avait rien d’un prêcheur et détestait être contredit et cela ne plaidait plus en sa faveur désormais.

Albus se tourna alors de nouveau vers lui et Gellert cessa de regarder le sol, affrontant ce regard qui le toisait. Personne ne l’avait déjà regardé comme cela et il comprenait les reproches que le professeur lui faisait. Néanmoins, Grindelwald ne répondit pas insolemment. Ses yeux disparates se montraient francs et accusaient ce jugement sans se défiler sans qu’il n’y eût une once d’arrogance dans ses iris. Le silence reprit ses droits sur l’espace et le temps, rendant l’air irrespirable. Combien de secondes restèrent-ils à se regarder sans échanger le moindre mot, laissant les paroles d’Albus raisonner dans la pièce ? Gellert avait toujours ce gouffre en lui où il cachait tout ce il avait honte ou ne parvenait à assumer. Finalement, il s’osa à jeter un bref regard à l’intérieur mais ne s’y plongea pas totalement pour le moment. Cependant, cela eut pour résultat de lui faire baisser le regard devant Albus, de se plier devant lui. Il poussa un long et profond soupir qui n’en demeurait pas moins honnête. Ce soupir triste et désolé vint mourir sur les parois de la pièce et y rebondir, étant la seule perturbation sonore audible depuis un moment.

Un nouveau silence s’installa tandis que Gellert cherchait ses mots, perdant de son éloquence face à cette situation. C’était, par ailleurs, probablement l’une des seules fois que cela lui arrivait, et toujours face à la même personne. Ce n’était pas un mutisme fait par choix, c’était réellement une incapacité à répondre à son interlocuteur, une impuissance atroce et désagréable qu’il acceptait pourtant dignement. Oui, son ego et sa fierté étaient poignardés en plein cœur mais il avait suffisamment de recul sur lui-même pour savoir à quel point il pouvait s’agir d’un parasite plus qu’autre chose. Si son sourire narquois pouvait faire vriller les nerfs de ses opposants, Albus lui le jugerait avec dépit et dégoût. Et étrangement, il était peut-être la personne que Gellert ne voulait plus décevoir. C’était un certain progrès, en soi, d’arrêter de vivre uniquement pour lui-même, bien que tout ce qu’il eût fait était pour les sorciers et venger certaines âmes disparues dans des circonstances évitables et injustes. Mais Grindelwald avait déjà montré qu’il pouvait faire preuve d’abnégation, tout comme le professeur devant lui. Après tout, s’il n’avait pas rencontré les Dumbledore, Gellert aurait probablement seulement cherché les Reliques de la Mort. Peut-être pour le plus grand bien de tous.

— Je n’ai connu que l’échec tu sais.

Il avait perdu d’une voix lente, regroupant ses mots et les choisissant prudemment, son regard perdu dans le vide de la frontière entre la pierre et le parquet.

— Ce n’est pas une idée défaitiste de ma personne, ce n’est simplement qu’un constat objectif. Néanmoins, si je suis ici aujourd’hui, avec une certaine responsabilité entre mes mains, c’est parce que, entre ces murs, quelqu’un a cru que je n’étais pas qu’une simple machine à tuer. Pour l’instant, je ne pense pas avoir failli à la tâche qui m’a été gracieusement confiée. En réalité et objectivement, je n’aurai même pas pris le risque de me sortir d’Azkaban.

Il eut un sourire amusé mais reprit sérieusement :

— Pourtant, je dois avouer que je me plais presque ici au final. Je m’ennuie, certes, se serait mentir que de dire le contraire, parcourir le monde me manque également mais… même si je taquine le professeur Raven ou que je fais peur aux élèves – involontairement cela dit, même si je m’en amuse – je dois avouer que je n’ai pas envie de retourner à Azkaban.

Grindelwald se détestait presque de dire cela, d’être aussi mièvre et naïf. Une ombre de dégoût passa sur son visage, cependant uniquement tourné vers lui-même. Un nouveau soupir, plus bref que le précédent, vint ponctuer le monologue du mage noir où l’expression sombre qui s’était gravée brièvement sur sa peau pâle s’effaçait déjà.

— À vrai dire, je suis bien, là.

Cet aveu vit sa dernière syllabe être étranglée par une fierté bafouée et insultée. Gellert continuait de regarder le sol, se doutant bien qu’Albus ne croirait pas en ses paroles, pensant qu’il s’agissait sûrement d’un stratagème pour essayer de l’amadouer. S’il partait bien perdant sur une chose, c’était sur la confiance que lui accordait Dumbledore. Autant dire qu’elle semblait parfaitement inexistante. Grindelwald se mordit alors la lèvre inférieure, de colère, comme pour s’auto-museler et éviter de rajouter davantage d’ineptes propos. Le mage noir sentait bien qu’il vendait son âme pour autre chose, sans qu’il ne sache réellement quoi. Une partie de lui était morte ou du moins, en train d’agoniser sombrement dans un coin, mais était-ce, au final, une mauvaise chose ? Grindelwald se défit pourtant de son propre bâillon et rajouta :

— Je ne serai jamais un saint, Albus, mais… je pense que je ne veux plus être un démon pour autant.

Cette promesse venait sûrement de ce gouffre émotionnel, de ce cœur de pierre dont le revêtement venait de se fissurer. Un pied au-dessus de ce vide qu’il avait lui-même créé. Grindelwald s’était infligé des chaînes et Gellert essayerait de les briser, probablement à un contre-coup d’un certain type de fatigue qu’il n’avait encore jamais ressenti. De toute façon, la fierté, la haine et la colère n’étaient pas vraiment des bagages conseillés quand on est un simple professeur de Runes. Certaines ne pourraient jamais disparaître totalement non plus. Certaines cicatrices resteraient à jamais et Grindelwald ne comptait pas non plus devenir un grand mécène de la communauté sorcière, quelqu’un d’avenant et de bienveillant. Néanmoins, d’une certaine façon, il avait déjà sacrifié sa vie et ses rêves pour tenter d’améliorer certaines choses, mais contrairement à d’autres, il n’avait jamais endossé le manteau de héros, passant pour, à ce jour, le principal antagoniste des sorciers auxquels il avait pourtant toujours été dévoué. Peut-être devrait-il suivre un chemin plus égoïste similaire à celui d’Albus ? Vivre tranquillement, loin de toutes ambitions et toutes quêtes pseudo-humanistes. Il releva alors finalement ses yeux dissonants sur Dumbledore en face de lui et tenta un léger et honnête sourire désolé.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] - Page 2 Icon_minitimeVen 18 Oct - 15:38



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Automne 1942.

Quelques fois, durant les longues nuits d’hiver à étudier les anciens manuscrits, à préparer les cours pour les nouvelles générations, passant devant ses yeux comme passent les saisons, Dumbledore se demandait pourquoi. Pourquoi entendait-il le chant mélancolique du vent siffler à travers les vitres mal scellés du vieux château, lui rappelant qu’à l’hiver surviendrait chaque année l’été, et l’anniversaire de leurs jeunes années. Quand arrivait ce jour fatidique, cette période de soleil et de chaleur, il ne pouvait qu’être en deuil. En deuil de lui-même, de ses anciens rêves d’adolescent en manque de gloire. Il pensait qu’il changerait l’histoire, quelque part, il l’avait quand même fait : il était devenu le sorcier le plus doué, le plus réputé, le plus admiré ; tous les élèves et tous les professeurs le vénéraient, tous les ministères magiques se retournaient vers lui en le priant de les sauver de Grindelwald. Il était le seul à pouvoir lui faire face, disaient-ils tous. Mais tout ce qu’Albus pouvait voir, c’était à quel point ils étaient tous les deux pitoyables. De cette farce absurde dont ils se faisaient les rois, pour deux mois d’un amour brûlant et aveugle s’ensuivit des jeux de pouvoirs dans le plus grand des silences. Le mage noir domina l’Europe, mais Dumbledore se refusait à jouer à la séparation du monde en deux. Il se disait naïvement qu’il n’avait jamais voulu la domination, ce qui était facile maintenant qu’il avait les mains entièrement propres.

Mais le sorcier était persuadé qu’il avait bien fait, et il aurait tenu ses convictions jusqu’au bout si Grindelwald ne s’était pas rendu. Il aurait détruit le Pacte de sang reposant sur son torse, il aurait été au combat en assumant jusqu’au bout son rôle de chevalier du monde ; lumière et ténèbres s’intriguant l’un et l’autre jusqu’à la fin. Peut-être qu’ils seraient tous les deux morts, incapable de vivre l’un sans l’autre, existant comme la lune a besoin de la nuit pour briller. Peut-être…

...et tant d’autres mots. Le professeur se retourna vers le prisonnier. Mais aucun ne pouvait également de toute façon la perversion suintante de leur situation actuelle ; Gellert rampant sur le sol comme un vulgaire chien acceptant son propre tribunal comme valeur de vérité, Albus lui ayant tendu la main et obligé de constamment le surveiller. Pour rien, car il reposait comme une feuille dans le parc, immobile, déjà mort à l’intérieur. Alors que tout ceci aurait pu être une façon pour lui de renaître comme Dumbledore avait pu renaître. Lui tendre la main comme Dippet avait pu la lui tendre à l’époque – sans vraiment le savoir lui-même. Cela ne faisait certes à peine que quelques jours, mais le sorcier connaissait son ancien amant : il n’était pas du genre à changer si facilement, il était visiblement buté, égocentrique à outrance, tout tournant éternellement autour de lui et de ses parfaits idéaux sans aucune remise en question – bien qu’il tentât de faire croire le contraire autour de sa parfaite « reddition ». Albus tremblait intérieurement de rage. Ce n’était pas dans ses habitudes. Il s’était fait une réputation d’homme doux et compréhensif, ouvert aux dialogues et volontairement sympathique envers ses paires. Prêt à tendre la main au plus valeureux des Gryffondor comme au pire des Serpentard tant qu’il y avait au fond de leurs yeux, encore une âme à sauver. Mais entendre Gellert se fustiger dans un marasme abrutissant le rendait méprisable, baissant le regard devant le seul qui pouvait se targuer d’être son alter ego dans ce monde allant toujours plus avant vers son inéluctable destruction. Ainsi Albus s’avançait-il à nouveau vers son bureau.

Le silence régnait toujours entre eux, mais il ne voulait plus rien dire. Albus ne comprenait pas les motivations de Grindelwald, ce dernier étant redevenu une énigme à partir du moment où il avait rendu les armes. Pourquoi ? Parce qu’il n’était pas qu’une machine à tuer ? Comme s’il l’avait un jour été. Le professeur ne comprenait pas. Malheureusement, plus il parlait et moins l’énigme se faisait sombre ; à présent bien trop lumineux la réponse, que d’observer un homme se défaire les tripes en lui-même dans sa plus piteuse expression. Albus ne savait même plus où se mettre durant cette terrible conversation, car la vérité était atroce : il avait honte de ce qu’était devenu l’amour de sa vie. « Je n’ai connu que l’échec », ces misérables mots qui symbolisaient la dépression, la cruelle apathie d’un homme qui a perdu ne serait-ce que jusqu’à l’ombre de lui-même. Albus serrait les poings.

Le sorcier pouvait sentir la voix de Gellert qui partait, lentement, et revenait, tout aussi doucement, tel une vague amorphe sur un rivage éteint. Il ne regardait que le néant, incapable de faire face au jugement implacable et vrai de son âme sœur. Âme sœur de quoi d’ailleurs ? Pendant deux mois jusqu’à ce qu’ils deviennent irréductibles ennemis ? En le voyant ainsi se travestir de douleur et d’erreur, Albus ne pouvait s’empêcher d’y penser, et de repenser à ces longues nuits d’hiver où il avait idéalisé ces instants. « Non pas une idée défaitiste mais simplement réaliste », la rage du professeur augmentait à mesure de ces quelques syllabes. Toujours les mêmes paroles, avec ce petit sourire en coin qui ne voulait rien dire. Qu’il avait l’impression de réussir sa mission jusqu’ici, grâce à Dumbledore qui avait cru en lui. Pourquoi ? Réduit à faire peur au professeur Raven car il était plus faible que lui – s’attaquait-il aux autres professeurs ? Et aux élèves qui vivaient dans l’ombre de son ancienne légende. Était-ce qu’il était devenu ? N’avait-il plus aucune autre ambition dans sa vie que de faire repentance de silence et de mièvrerie ? Se dirait-il « je me suis amélioré, car mon rayon de méchanceté s’est amoindri aux niveau des larves là où j’étais autrefois parmi les requins» ? Ces phrases, couplés au fait que Raven avait été un élève privilégié d’Albus, continuait à augmenter la colère dans ses veines. Il se complaisait dans l’ennui avec pour simple objectif de ne pas retourner à Azkaban ; des vacances bien mérités finalement ? La bile n’en finissait pas de traîner, acide, dans la gorge du professeur. Qu’il n’en pouvait plus mais qu’il continuait à parler avec cette insultante naïveté.

Il était bien ici. Cette phrase qu’une voix presque asphyxiée avait prononcé. Albus pouvait ressentir dans son ventre à quel point il détestait ces mots. Jamais un saint mais plus jamais un démon. La neutralité absolue, l’effacement de son être jusqu’à l’ordinaire. Ainsi avouait-il en une seule minute toutes les choses que Dumbledore soupçonnait à son propos. La fin d’un temps, la déchéance d’un être humain intelligent, la transformation d’une cascade de pouvoir en tornade de poussière. Ainsi, il ne servait plus à rien, et ne voulait de toute façon plus servir à rien, de son propre aveu soupiré. Albus posa ses deux paumes sur le bureau, analysant le cadavre de Grindewald en fronçant les sourcils. Il pouvait bien ressembler à un simple professeur grondant le stupide élève qui se trouvait devant lui, mais une colère sans nom émanait de tout son corps comme une fumée invisible. Ses yeux bleus luisaient en contre jour comme s’ils furent électriques. C’est à ce moment précis, interminable comme tant d’autre, que Gellert leva la tête et offrit un sourire désolé – la goutte d’eau qui fit débordé le vase. Albus se redressa du bureau et s’exclama camly :

Et tu penses que tout ceci est normal ?!

Un instant de silence. Un soupir. Le professeur Dumbledore reprit la parole sombrement, faisant le tour du bureau avec une insupportable lenteur, comme celle d’un bourreau faisant le tour de la guillotine pour faire tomber le couperet de la justice :

C’est ça que tu es devenu ?! Ce que tu veux devenir ? Je ne t’ai pas fait venir ici pour que tu ais une retraite délicate, sache-le ! Tu n’es pas ici pour te repentir ou de détendre, tu n’es pas pardonné ici. Je te le redis : ces quelques mois prochains te seront précieux, ils décideront du reste de ta vie.

Sans une seule once d’amour ou de pitié, Albus se pencha vers Gellert, imposant sa présence en posant ses deux mains sur les accoudoirs :

Parce que pour le moment, ce n’est pas Gellert Grindelwald que j’ai devant les yeux, mais un homme. Un simple, insignifiant, ordinaire… homme neutre !!

Insupportable. L’exaspération d’Albus atteint le comble de l’émotion ; le bruit de la gifle, qui fit courir les veines rouges sur la joue de Gellert, chanta son tendre écho dans le silence. Il poursuivit, la voix grave :

Ne crois-pas que l’obscurité est le seul endroit où tu peux trouver ta force. Si actuellement, tu te sens mort à l’intérieur, c’est uniquement parce que tu la voulus ainsi.

Délicatement, la silhouette d’Albus s’éleva dans le contre-jour de la fenêtre et se dirigea lentement vers elle. Il refit son deuil dans le silence, penchant la tête vers les hêtres aux feuilles bientôt automnales. L’hiver arriverait sans prévenir.

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MessageSujet: Re: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] - Page 2 Icon_minitimeVen 18 Oct - 18:35



Count Down The Thunder

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Automne 1942.

L’ambiance dans la salle personnelle d’Albus Dumbledore était plus qu’oppressante. L’air était saturé de la tension entre les deux hommes, même si Grindelwald était relativement détendu. Cependant, il pouvait constater que son interlocuteur semblait se contenir de quelque chose que l’ancien mage noir ne put encore identifier de façon certaine. Il avait déjà remarqué l’agacement palpable chez le directeur adjoint mais, par prudence, il ne voulut pas relever cette humeur. Non, il préféra rester respectueusement silencieux, venant pourtant de faire raisonner une partie de lui entre les murs de pierre de la salle. Une part intime qu’il aurait préféré conserver pour lui plutôt que de l’étaler devant l’amer scepticisme d’Albus. Il s’était livré comme jamais auparavant, pensant naïvement que cette honnêteté personnelle attiserait l’orage qui semblait tonner dans le cœur du professeur de Métamorphose, en témoignait ses paumes posées à plat sur le bureau. Gellert l’inspecta rapidement, son sourire disparaissant pour reprendre une expression sérieuse, les sourcils légèrement froncés. Qu’avait-il pu bien dire pour le froisser à ce point ? Soucieux de se tenir à carreaux, il fut assez embêté à l’idée qu’Albus pouvait une nouvelle lui reprocher quelque chose. Patient et discipliné cependant, il ne dit rien, attendant son jugement.

Malgré le ton posé du professeur, la maîtrise de celui-ci sur ses émotions était perceptible, bien que parfaitement sous contrôle. Est-ce que cela était normal ? Disons que cela était plutôt encourageant, si le grand Gellert Grindelwald n’avait pas envie de partir de Poudlard et tout dévaster comme lors de son règne de terreur d’antan. Cependant, il fallait avouer que la situation était assez insolite, de voir l’incarnation de la violence et de la haine vindicative ainsi matée et atrophiée par seulement quelques jours à Poudlard. Azkaban n’y était néanmoins pour rien. Même si Grindelwald avait passé quinze ans derrière les barreaux, à subir les Détraqueurs, cela n’avait pas joué sur sa foi et sa volonté. Ces deux principes, dont il en avait ses valeurs justicières, s’étaient résorbés d’eux-mêmes face à la lâcheté de ses semblables. Alors il avait certes baissé les bras, ne voulant s’épuiser plus longtemps à soulever une société qui ne désirait pas être bousculée pour son propre confort. Certes, il paressait peut-être un peu trop aux yeux d’Albus dans le parc du château. Mais il ne pouvait pas en faire plus. Il ne pouvait et ne voulait rallumer les braises de sa rébellion morte depuis longtemps. Et Dumbledore ne le souhaitait probablement pas non plus.

Les mots du professeur continuèrent de fuser dans le silence étouffé de la pièce, leur écho s’écorchant sur les murs poreux de la pierre froide, mourant dans la porosité de celle-ci. Gellert encaissa les critiques, déçu et amer de voir que sa confession fut à tel point mal interprétée. Il savait pertinemment qu’il n’était pas là pour profiter de la situation, même si c’était ce qu’il avait prévu en se livrant au Ministère, quinze ans plus tôt de cela. Il n’ignorait pas non plus qu’il avait des tâches et des responsabilités dont il s’était toujours acquitté jusqu’ici. Il manquait certes d’investissement et ne forçait pas son talent de pédagogue, mais viendrait le temps où la lassitude viendrait à bout de sa puérilité mutine et où il mettra un peu de plus lui-même dans son nouveau rôle de professeur. Cependant, on ne pouvait pas lui reprocher de mal faire son travail jusqu’ici. Il ne cherchait pas de repentance, non. Juste de calme. Une grimace agacée passa brièvement sur le visage pâle de Grindelwald avant de reprendre son air impassible, détournant simplement le regard, son cœur vibrant une douleur colérique, ayant le sentiment d’être une victime d’une mésentente injuste.

Albus se rapprocha alors de lui, le cernant physiquement par sa carrure appuyée par ses bras sur les accoudoirs. Gellert ne put que soutenir son regard avec une colère maîtrisée et imperceptible, vectrice d’un courage certain pour braver les yeux électriques du professeur. L’insulte tomba. Albus Dumbledore venait de reléguer Gellert Grindelwald au rang de ce simple individu lambda, passif et neutre, aux antipodes de tout ce qu’il avait pu incarner. L’ancien mage noir encaissa sans ciller la remarque acérée qui perçait son cœur. Elle était légitime. Privé de baguette et de sa volonté motrice, oui, Grindelwald n’était plus grand-chose, il devait l’admettre. Seulement, se reforger un nom n’était probablement pas l’option la plus séduisante pour chaque individu foulant ce sol, lui y comprit. L’incompréhension était encore totale, surtout face à cette colère que Gellert n’avait jamais vu chez Albus. Son regard dichotomique s’était pourtant durci mais sans haine ni colère, malgré la blessure qu’il le saignait de l’intérieur. Si c’était ainsi que le professeur prenait ses marques de rédemption, comme un signe d’une passivité insoutenable à tel point d’être insulté par un homme qui avait exactement emprunté le même chemin des années auparavant. Gellert serra les dents, assourdi par une frustration raisonnant dans le moindre de ses os.

Sa joue devint brutalement douloureuse. Emportée par la force du coup, Grindelwald fixa le sol, sa peau brûlante suite au contact claquant et brutal de la main Albus. Il resta parfaitement immobile, ne bougeant plus un muscle, la respiration quasiment coupée. L’humiliation, terrible, lui arrachait l’épiderme du visage. De ses souvenirs, personne n’avait encore osé lever la main sur lui d’une manière si dédaigneuse et arrogante. La sensation qu’Albus le considérait désormais moindre que lui était insupportable et lui arrachait les entrailles de l’intérieur. La colère était sourde, grondante et indéniablement irrésistible. L’envie de tout détruire dans ce foutu bureau était alléchante. Il était en effet certes privé de baguette mais sa puissance magique brute était toujours aussi impressionnante, malgré le manque de pratique de ces dernières années. Cependant, se contenant comme il put, son visage retint des déformations de rage, ses ongles raclant le bois des accoudoirs. Il avait l’impression que sa joue saignait tant la honte était forte. Comme si n’être qu’un simple professeur de runes n’était déjà pas assez humiliant comme ceci. Les mots de Dumbledore sifflèrent une nouvelle dans ses oreilles, le son de sa voix lui paraissant soudainement insupportable.

Il le regarda alors partir se cacher près de sa fenêtre, comme quelques minutes auparavant. Grindelwald ravalant sa haine et sa colère, essayant d’apaiser ce brasier d’orgueil bafoué qui consumait le moindre raisonnement lucide et posé qu’il tentait d’avoir afin de ne pas jeter de l’huile sur le feu glacial entre eux. La simple vue des dalles de pierre était prétexte à l’énervement si bien qu’il préféra fermer les yeux quelques instants où il fit simplement le vide, attendant que l’humiliation cuisante s’estompe de sa joue.

— Je ne suis pas là pour me faire pardonner mais je ne suis pas là non plus pour renaître de mes cendres si c’est cela que tu sous-entends fortement.

Il posa alors ses yeux sur Albus, bien que celui ne semblât pas enclin à l’affronter du regard après ce geste effronté.

— Grindelwald est mort le jour où je suis allé voir moi-même le Ministère et j’ai d’ailleurs mes raisons pour cela. Si des secrets tu désires, des secrets tu auras.

Il se doutait parfaitement que le menacer ainsi ne jouerait pas en sa faveur. Cependant, il s’était peut-être trop exprimé avec ses sentiments qu’avec raison. Il ne désirait effectivement pas retourner à Azkaban. Il soupira profondément, las de ces disputes vaines qui ne menaient à rien.

— Je sais pourquoi je suis ici. Je ne suis pas professeur de runes parce que mes connaissances dans cette discipline me permettent de combler un simple poste vacant dans ton équipe pédagogique. Vous voulez que je trouve le prochain mage noir ? Je le fais, je ne peux tout simplement pas interroger chaque élève en leur demandant s’il compte détruire le monde une fois sortie de cette école. Mais sache quelque chose, Albus : je ne compte pas revenir sur les devants de la scène mais mon nom et la terreur qu’il incarne sont mon héritage. Et je n’attendrai pas sagement que quelqu’un vienne prendre ma place sur mon trône, aussi vide soit-il désormais. Ne te méprends pas sur moi, Albus. J’ai fait des choix que j’assume mais il me reste suffisamment d’orgueil pour barrer le chemin de ceux qui veulent m’évincer.

Son ton était sifflant, relatant d’une colère certaine mais maîtrisée. Albus l’avait poussé à bout. Les efforts qu’il avait fait pour instaurer un climat plus détendu entre eux avaient été vains, une nouvelle fois. Il serra nerveusement le poing et soupira profondément.

— J’aimerais que tu comprennes que je suis honnête, avec toi. Que je ne suis effectivement pas là pour me reposer ou profiter de l’air libre mais que malgré tout, même s’il ne s’agit pas de la vie dont j’aurai rêvé, il y a pire. J’ai vu pire et j’ai vécu pire. Je ne me plains juste pas de mon sort et je ne tente rien pour m’enfuir, effectivement. C’était peut-être ce à quoi tu t’attendais et je peux comprendre que tu sois déçu, même si cela aurait été parfaitement cruel de ta part que de me ramener ici rien que pour m’humilier après que j’eusse tenter quelque chose pour revenir tel un phénix.

Il aurait bien rajouté que les professeurs de Poudlard étaient des individus neutres, des êtres sans ambition si ce n’est celle de l’enseignement et du partage. Généralement excellents sorciers, ils finissaient par trouver une retraite d’ermite apolitisée de tout conflit sociétal, de tous problèmes gouvernementaux. Ils ne s’occupaient que de leur petit château en Écosse, coupés du monde, accueillant tout et tout le monde comme cela se présentait. Mais Albus ne semblait pas enclin à comprendre ceci, visiblement trop en colère pour ouvrir son esprit.
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MessageSujet: Re: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] - Page 2 Icon_minitimeMer 27 Nov - 10:41



Count Down The Thunder

« since the one that got away »


Automne 1942.

La tension courait ses longs doigts électriques sur les épaules de chacun des protagonistes de cette pénible scène, chacun se sentant comme tirer par des ficelles qu’ils ne contrôlaient pas. Des ficelles qui coupaient la circulation de leur sang, avide d’un contrôle dont ils ne voyaient pas le bout. Gellert se disait probablement qu’il était tout en bas de l’échelle, l’être à surveiller, l’ennemi numéro un de tout le monde sorcier, et qu’il n’avait donc pas grand-chose à faire pour survivre – mis à part se tenir tranquille… et quelque part, il avait entièrement raison. Il avait la position la plus agréable, celle de profiter d’une nouvelle vie et de s’en tenir là : être tout simplement heureux de pouvoir encore voir le soleil, et potentiellement se mettre à privilégier les études à la domination du monde, afin d’encore apposer son empreinte dans le monde. Un peu à la manière de Dumbledore, le mage noir pourrait trouver le courage de se ranger et d’être encore utile de par sa grande intelligence et sa malice débrouillarde. Aucun compte à rendre si ce n’est la tranquillité aimable et subtile d’un vieil homme repenti, un sourire et une courbette.

Albus, quant à lui, se sentait enserrer par ces fils jusqu’à l’asphyxie. Positionné malgré lui au milieu de cette chaîne de pouvoir, il subissait le sort infâme d’être à la fois au sommet de la pyramide et à sa plus misérable base. Responsable des actes de Gellert, avec cette peur panique du moindre de ces mouvements. Pouvait-il par exemple redevenir ambitieux et sans limite du jour au lendemain ? Et s’il agissait lui-même dans l’ombre grâce à ses extraordinaires pouvoirs ? Pouvait-il vraiment lui faire confiance alors qu’il ne s’était encore jamais excusé de l’avoir ainsi abandonné, préférant le pouvoir et sa cause à l’amour ? Il était responsable de lui aux yeux d’un Ministère dont la grande majorité le méprisait aussi bien pour ses idées avant-gardistes que pour son ancienne sympathie pour Grindelwald mais également car il était si doué que tous l’accusaient de fausse modestie pour avoir refusé de travailler directement avec eux. Un homme qui tire les ficelles dont en refusant de se mouiller dans l’histoire, voilà comment beaucoup le voyait. Mais les critiques ne l’atteignaient pas. Seulement la pression, omniprésente, comme le devoir de manipuler les cartes pour survivre. Gellert ne devait pas se douter une seule seconde de toute cette situation. Extérieur à tout cela, il ne pouvait correctement cerner les vicieuses nuances de ce jeu de pouvoir. Car le monde n’était pas seulement les gentils contre les méchants, et que même les gentils se détestent entre eux.

Dumbledore venait de gifler le grand mage noir Grindelwald, et cela ne lui avait apporté absolument aucune satisfaction ; il n’était pas plus calme ou moins frustré qu’avant. Ni là pour se faire pardonner ni pour renaître de ses cendres, disait-il, mais alors pourquoi était-il donc là ? Cette incertitude passif l’agaçait au plus au moins, on ne parlait pas d’un adolescent qui se cherchait mais d’un sorcier mûr avec tant de pouvoir… Mais encore une fois, il le déçut en affirmant que Grindelwald était mort au moment de s’être rendu et qu’il avait des raisons. Et qu’il lui suffisait de demander pour les avoir. Mais le problème était que l’enseignant s’en moquait cordialement, de ses raisons. Alors Albus se mit à penser que cette conversation était véritablement vaine, qu’ils tournaient chacun en rond et que cette coordination ne mènerait qu’au retour de Gellert à Azkaban – ou à une cohabitation de petits vieux à la maison de retraite. Il lui tournait toujours le dos, son ombre se découpant dans la lumière éthérée du soir automnale, orange et d’une extrême douceur. Cette ambiance sonnait tristement comme une mise à mort poétique.

Mais ce fut à ce moment que Grindelwald poursuivit son monologue, avec des mots changeant. Il montra des signes de colère de plus en plus difficile à maîtrisé, avec ce souffle court et glacé, ces syllabes sifflantes en courant d’air. Cet orgueil qui s’élevait comme une sorte de phénix. Barrer le chemin à ceux qui voulaient évincer son souvenir, son image ; voilà qui plaisait à Dumbledore. Le mage ne pouvait le voir, mais la fin de son petit paragraphe lui fit courir un sourire sur ses fines lèvres.

Les mots qu’il prononça par la suite le confortèrent dans cette impression. Dumbledore resta statique, muet, portant ce petit sourire en coin, songeur et méditatif. Le calme revenait peu à peu dans ses veines à mesure qu’il semblait manquer au mage noir. Cet opposition en balance, tel la recherche d’un équilibre précaire, l’amusa. Et c’était peut-être en cela qu’il était cruel, comme le disait si bien Gellert. Il sembla à l’enseignent que tout avait été dit, que cet équilibre était revenu au travers des nouvelles convictions enfin émises par le mage. Albus était toujours inquiet, mais il lui semblait percevoir dans les paroles de son ancien allié quelque chose de sincère, de cette sincérité poussiéreuse qui venait tout droit du passé. Alors, tout en souriant, il se retourna vers lui et pencha la tête sur le côté, très légèrement. Les mains dans le dos bien droit, ainsi auréolé d’une lumière rougeoyante à la hauteur de l’essence de sa maison-mère, Dumbledore – ou plutôt sa figure – avait quelque chose d’insupportablement intemporel, jeune et vieux à la fois. Il baissa la tête un instant mais revint bien vite vers son interlocuteur, comme s’il réfléchissait. Ses mouvements étaient lents et il laissait le silence s’imprégner des paroles du mage comme pour les inscrire dans le vide et les relire plus tard.

Fait attention à toi. (Il s’installa dans son bureau:) Nous entrons dans une ère sombre, plus terrifiante que jamais auparavant. Ton retour n’est pas ce que je crains, car en comparaison de ce qui nous atteint, cela serait l’un des futurs les plus lumineux. Cela ne signifie pas pour autant que je l’espère. Mais tu dois comprendre que la menace est réelle, et que l’étiquette que tu as sur la tête ne signifiera rien pour elle.

Albus poussa un long soupir et s’étendit dans son fauteuil, les mains jointes sur ses genoux, avant de tourner de trois-quart et regarder à nouveau le soleil qui se couchait jusqu’à devenir écarlate.

Sache que je ne veux pas connaître la raison de ta reddition. Et s’il faut que l’on se déteste jusqu’à la fin, alors sache également que je tiens toujours ta faute pour trahison.

Ensuite, le directeur de la maison Gryffondor eut ce soupir, ce long soupir d’une tristesse infinie qu’il laissa traîner dans l’air jusqu’à se fondre dans la poussière rougeoyante, brume insaisissable et sèche. Là encore, il craignait que le mage ne l’interprétât mal – mais s’ils étaient voués à ne pas se comprendre, alors cela ne valait pas la peine de s’expliquer. Il eut pourtant ce tendre sourire tout en regardant le soleil, un sourire d’une mélancolie à en déchirer le coeur, que Gellert pouvait voir dans le reflet des lueurs.

Tu peux disposer.

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MessageSujet: Re: Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI]  Count Down The Thunder // Albus Dumbledore [FINI] - Page 2 Icon_minitimeJeu 28 Nov - 22:29



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Automne 1942.

Le silence qui suivit son nouveau petit monologue parut atrocement long. Gellert n’avait rien eu de plus à ajouter, attendant sagement une possible réponse d’Albus qui pouvait tout aussi bien s’enfermer dans un mutisme caractéristique. Les deux hommes connaissaient pertinemment le poids du silence et son importance. Il était une arme et un argument en même temps. Parler à tort pouvait porter préjudice et également témoigner d’un certain manque de contrôle et de discernement. Docilement, l’ancien mage noir attendit une réaction quelconque de cet être en face de lui. Un jeu d’impassibilité mutuelle dissimulant habillement une ancienne relation tabou s’était indéniablement installé entre eux. S’il n’y avait pas réellement de règles distinctes, il était difficile de dire objectivement qui était en train de remporter la partie sur les sentiments de l’autre. Était-ce Dumbledore, qui semblait avoir réussi à dominer complètement un Grindelwald qui n’était plus que l’ombre de ce qu’il avait été jadis ou bien Gellert, qui par son simple souvenir, avait réussi à être sorti d’Azkaban par le simple caprice nostalgique d’Albus ? Aucun des deux n’osaient pourtant parler de ce qu’il s’était passé, la dernière fois qu’ils s’étaient vus, quarante ans en arrière de cela. Ils partageaient au moins cette cicatrice commune.

Finalement, Albus se retourna et, malgré le fait qu’il soit dans un splendide contre-jour crépusculaire, Gellert sembla discerner un sourire franc sur les lèvres malicieuses de son interlocuteur. Retrouvant de l’allant, l’ancien mage noir releva fièrement le menton tout en regardant le professeur droit dans les yeux. S’il n’avait plus de sa superbe, cela ne l’empêchait pas de vouloir rester digne. Peut-être avait-il finalement pris conscience qu’à rester amorphe et passif, son nom ne ferait plus trembler personne et son héritage disparaîtrait au fil des mois, jusqu’à ce qu’il soit définitivement et simplement appelé « Professeur Grindelwald ». Non, il avait marqué de son empreinte l’histoire du monde sorcier, il était même un personnage historique et tant qu’il serait vivant, il entreprendrait de dépoussiérer sa légende. Intelligemment. Gellert regarda alors Albus retourner s’asseoir à son bureau sans rien ajouté. Quelque peu frustré que le professeur ne dise rien, il resta tout de même impassible et patient. Dumbledore, dans un certain pragmatisme, lui rappela alors la présence de nuages noirs à l’horizon et du rôle du mage noir dans cet orage qui menaçait d’éclater. Quelque peu piqué au vif, Gellert lui tourna le dos quand Albus l’invita à sortir de la pièce. Il fit quelques pas, les mains jointes dans le dos, avant de finalement s’arrêter.

— Je suis parfaitement conscient de cette fameuse menace au-dessus de nous. Peut-être plus que tu ne le penses. J’en sais peut-être également plus que toi, même si mon savoir n’est d’aucune utilité hormis de créer un climat alarmiste.

Grindelwald finit par se retourner, à mi-chemin entre le bureau d’Albus et la porte du bureau. Son regard était froid mais ne présentait aucune agressivité ni aucune colère. Au contraire, il était résolu à sa tâche première, la pédagogie n’étant qu’une couverture. Il était également lucide sur la situation et leur avenir à tous deux et à d’autres. Ses visions ressurgirent dans sa mémoire, l’image d’un Albus âgé chutant de la tour d’Astronomie se posant subtilement sur celui assit à son bureau qui ne semblait même plus daigner de lui accorder de l’attention.

— J’ai consacré ma vie à vouloir baigner l’avenir dans la lumière. Et je sais que les ténèbres arrivent. Mais je suis les ombres et je n’aurai pas peur d’affronter ceux dans quoi j’ai toujours été plongé. Je sais pourquoi je suis ici. Combattre le Mal par le Mal. Et je n’hésiterai pas. J’estime en effet que ces heures sombres qui nous sont promises sont une menace pour la communauté des sorciers. Et je donnerai ma vie pour protéger mes semblables.

Il le regarda droit dans les yeux et son visage se détendit légèrement. De plus, son ton prit une teinte plus chaleureuse, plus douce, bien qu’un peu franche :

— Et sache que je ne te déteste pas.

Sur ces mots, il lui accorda une petite révérence sans grand intérêt si ce n’était une légère insolence respectueuse cependant. Ensuite, il tourna les talons pour la dernière fois et sortit du bureau de Dumbledore.
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