Résurrection - Gellert



 
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Résurrection - Gellert

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Albus Dumbledore
Albus Dumbledore
Âge : 61 ans.
Sang : Sang-Mêlé.
Nationalité : Anglaise.
Patronus : Un Phénix.
Épouvantard : Le cadavre de sa sœur et, depuis peu, la silhouette de Gellert Grindelwald qui s'éloigne de lui inexorablement, et ce malgré sa main tendue vers lui.
Reflet du Riséd : Gellert Grindelwald à ses côtés.
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MessageSujet: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert Icon_minitimeLun 24 Oct - 12:15



Résurrection

« Cimetière de Godric’s Hollow »

Eté 1899

Y’avait pas d’images, y’avait pas d’couleur
Y’avait pas d’histoire, mon âme sœur


La matinée était sublime. Au-dessus de la toute petite assemblée réunie autour de l’abysse qui béait sous leurs plus beaux souliers du dimanche, le ciel éclatait d’une joie claire et indécente. Les rayons d’un soleil flamboyant éblouissaient les grands yeux d’Albus, indifférent aux larmes qui lui voilaient les cils et l’aveuglaient un peu plus. Tandis que l’aîné de la fratrie orpheline tentait de se concentrer sur la petite main qu’il serrait dans la sienne, se moquant de ses larmes qu’il n’avait pas honte de laisser couler, le prêtre continuait sa litanie d’une voix monocorde. Abelforth tenait l’autre main de la jeune Ariana dans la sienne, et ce triumvirat d’adolescents malheureux faisait peine à voir, penchés sur la fosse prête à avaler, d’un instant à l’autre, le dernier parent qu’il leur restait. Il n’y avait que bien peu de monde de réuni, ce beau matin d’été, au cœur du petit cimetière de Godric’s Hollow. C’est que Kendra Dumbledore, de par sa défiance et son austérité, n’avait guère suscité beaucoup d’affection ou de camaraderie. Sa voisine plusieurs fois éconduite, pourtant, Bathilda Tourdesac, était là, derrière ses trois enfants désormais livrés à eux-mêmes, et auxquels elle avait apporté, en deux jours d’orphelinat, son soutien, sa présence, une tourte aux rognons et un gâteau aux prunes.

Quelques commerçants anonymes, la laitière et le boulanger, et un ou deux Professeurs venus soutenir l’étudiant qui venait de quitter les bans de Poudlard avec plus d’honneur que personne depuis Merlin, et dont la glorieuse consécration tombait soudain en décrépitude sous le glas de la mort de sa mère. Le paradoxe de la popularité d’Albus à Poudlard et du peu de camarades présents ce matin aurait pu paraître triste à l’intéressé, s’il ne s’en était pas moqué comme d’une guigne. En réalité, il n’y avait qu’Elphias. Il avait fallu qu’Albus le force presque à partir seul pour que ce trop loyal ami se résigne à ne pas abandonner ce tour du monde qui les avait tenus en haleine des heures et des nuits durant. Désormais, le sorcier le plus prometteur que l’Angleterre ait connu depuis un millénaire était arrimé là, enterré vivant avec les siens au beau milieu de ces landes esseulées qu’il ne quitterait jamais. A présent hissé chef de famille par la force des choses, Albus, peut-être plus encore que la mort de sa mère, arrosait son cercueil des larmes de résignation contrainte pour un rôle de patriarche qu’il n’avait pas voulu.

Le prêtre, par le glas de son « Amen », scella la fin de l’austère et minimaliste cérémonie. A travers le brouillard de ses larmes, il vit l’homme de Dieu l’enjoindre à quelque chose d’un geste de la main, et Albus tâtonna dans sa poche pour y trouver un mouchoir à ses initiales brodées par Maman, en tamponnant ses yeux à la va-vite pour s’approcher du monceau de terre et en jeter la première pelletée sur le cercueil prêt à être enfoui dans la nuit sépulcrale de la mort. Ce fut au tour d’Abelforth, dont la ressemblance fraternelle trouvait ses limites à ses traits plus bourrus et plus burinés que ceux de son cadet, que la douleur transformait en un masque d’une douleur rageuse, qui jeta avec un peu trop de brusquerie sa poignée de terre agrippée avec trop de précipitation. Albus tenta une seconde de lâcher la petite main blanche de sa jeune sœur, mais s’y résigna à la seconde ou elle s’agrippa dans un geste affolé, ses sanglots bruyants et agités trahissant la panique qui couvait comme un brasier proche de l’explosion. Alors ils se résignèrent à ne pas la laisser accomplir cet ultime geste pour sa mère immolée à son traumatisme, trépas auréolé de mystère dont tous murmuraient en secret.

Puis c’en fut fini, et les dos, doucement, se tournèrent vers la sortie, laissant Kendra Dumbledore à la terre. Elphias serra la main d’Albus, avant de l’étreindre une seconde, tandis que de grosses larmes affluaient de nouveau à ses yeux, devant tout ce qu’il perdait, en plus de sa mère. En le voyant partir, il voyait s’échapper à lui ces desseins triomphaux qu’il s’était tant plu à esquisser, aujourd’hui enfouis avec le cadavre de sa mère, qui, en mourant, l’avait lesté du fardeau d’une enfant malade et traumatisée dont il faudrait s’occuper toute sa vie. Bathilda avait serré la main des deux garçons à la similaire chevelure flamboyante que le trop resplendissant soleil faisait auréolé sur leur mine chagrine et abattue. Elle avait embrassé Ariana sur ses deux joues trempées de larmes, et la jeune fille n’avait pas réagi, statue de sel éplorée ancrée aux mains de ses frères comme un noyé à une bouée de sauvetage. Albus l’avait coiffée ce matin, rassemblant à l’aide de sa baguette ses longs cheveux d’un blond solaire en un chignon bas, qu’il avait noué à l’aide d’un ruban de soie noire, qui lui retombait sur la nuque. La jeune fille n’ayant pas de robe de deuil, l’exceptionnel jeune sorcier n’avait eu aucun mal à changer sa robe d’été rose pâle en un vêtement austère d’un noir d’encre de circonstance. Il avait ajouté des manches et un col qui lui montait jusqu’à la gorge, et avait prêté à son frère une de ses propres chemises, elle aussi changée en vêtement noir pour l’occasion.

Le prêtre parti, Albus resta toutefois discret lorsqu’il extirpa sa baguette, non sans avoir embrassé d’un regard rapide et embué le cimetière désormais vidé des badauds venus rendre un dernier hommage à leur terrible matriarche, qui avait imposé le respect et la crainte à tout ce petit monde. Certain de n’être pas vu, la splendide gerbe qui jaillit pour trôner sur la tombe fraîchement refermée n’avait, elle rien de discret. Ostentatoire, majestueux, le sublime bouquet de roses et de lys d’un blanc immaculé vint orner la stèle, quand, soudain, un éclat de Lune lui fit tourner la tête. Il y’avait encore quelqu’un. Là, au loin, penché sur les gravures qui maculaient la stèle d’Ignotus Peverell, une silhouette fine, masculine, vêtue de noir, dont les cheveux semblaient se fondre à la lueur du soleil. Albus fronça les sourcils, face à cette étrange présence qui l’avait peut-être vu faire jaillir de nulle part un bouquet que les Dumbledore n’auraient jamais pu s’offrir. Aussi, lorsque leurs pas crissèrent sous les graviers de l’allée centrale, Albus ne cherchait même pas à dissimuler sa curiosité pour ce jeune garçon qui avait l’air sorti d’on ne savait quelle contrée lointaine, sa silhouette souple et élancée accroupie sur une des plus anciennes et plus mystérieuses tombes de ce cimetière qui l’avait tant fasciné, lui aussi.

Il avait de longs doigts, blancs et fins, qui redessinaient avec délicatesse les contours de ce signe méconnu et controversé gravé sur la stèle, comme si la communion avec la pierre froide allait lui en révéler la signification. Et sans doute le bruit du crissement des graviers qui se rapprochaient le surprit dans sa contemplation méditative, car il se redressa d’un bond farouche, dévisageant le triste trio de l’œil presque mécontent de quelqu’un pris sur le fait. Une seconde, Albus s’arrêta, comme foudroyé. C’était un sorcier. Il n’y avait pas de doute possible. Son attirance pour la tombe de Peverell. Ses yeux, ses yeux étranges, l’un aussi bleu que les plus profonds abysses des océans, l’autre aussi noir que la plus insondable des nuits d’hivers. Et sa beauté. Sa beauté lunaire, qui ne semblait venir de nulle part, celle d’un prince en exil d’une terre inconnue des hommes. Cette arrogance dans le regard, comme la conscience de sa supériorité, de cet éclat qu’il faisait rejaillir alentours, cette nonchalance un brin moqueuse sur des lèvres dont Albus pouvait y deviner un sourire sempiternel, pourtant absent à ce moment précis. Et soudain, il sentit nigaud, lesté de la famille dont il avait désormais la responsabilité, la mine ravagée par son deuil, ses pieds stupidement plantés devant l’inconnu surpris de s’être trouvé dérangé ;

- Bon…Bonjour…

Albus n’avait que si rarement eu l’occasion de se sentir ridicule que sa déconcertante timidité face à l’inconnu le déconcertait soudain. Lui qui avait toujours attiré toutes les lumières se sentait aspiré par une autre lueur que la sienne, et là où il ne se serait guère embarrassé de préambules pour engager une conversation qui le fascinait d’avance, il ne trouvait rien à dire. Il en mourait d’envie, pourtant. Mais il avait sa sœur accrochée à son bras, et le poids de son fardeau qui lui écrasait les épaules. Aussi, plutôt que l’inviter à lui parler d’Ignotus Peverell, dont il savait déjà tant de choses, il se tût, eut un léger signe de tête, qui fit étinceler sa chevelure rousse à la lueur du soleil, avant de tourner le dos à cette apparition lunaire, qui était parvenu au miracle de le laisser pantois et de lui couper sa formidable éloquence sous le pied.
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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert Icon_minitimeLun 24 Oct - 15:39



Résurrection

« IM WASSER VERBRANNT »

Godric's Hollow, été 1899.

Cela faisait déjà deux jours que le jeune Gellert Grindelwald avait posé ses valises à Godric’s Hollow, chez sa grande-tante. Celle-ci l’avait accueilli comme s’il avait été son petit-fils, ne l’ayant pourtant vu qu’une fois ou deux, bien avant la mort de ses parents. Cependant, c’était à bras ouverts que le jeune garçon avait été reçu, comme si les deux membres de la famille s’étaient toujours connus. Le paysage était fort différent de ses Alpes natales ou des fjords enneigés de Durmstrang. Tout y était incroyablement… plat, l’herbe jaunie par la chaleur de l’été. Le ciel semblait vide et l’adolescent était déjà victime d’un drôle mal du pays, triste d’avoir laissé son père adoptif derrière lui provisoirement. Mais il savait que ce périple en Angleterre, la terre de Merlin et d’autres brillants sorciers, notamment les Peverell, lui serait bénéfique. Après tout, c’était en Grande-Bretagne que son père voulait l’envoyer étudier bien que Poudlard se trouvait à l’extrême Nord de l’île. Alors il avait passé ses journées à raconter ses dernières années à sa grande-tante bien curieuse, à lire percher en haut d’un arbre à savourer une tranquillité différente de celle des Alpes, à flâner dans les rues de ce village typique et d’apparence paisible, inconscient du drame qu’il s’était passé chez ses voisins la veille de son arrivée.

C’était Bathilda qui avait fini par lui dire la nouvelle et qu’elle devait se rendre au cimetière pour soutenir au moins ses trois enfants. Elle avait passé la matinée à lui décrire la famille des Dumbledore, ce qu’il s’était passé, comment Kendra, la matriarche, semblait inflexible et dure et que la jeune sœur était vraisemblablement très malade. Elle lui parla aussi d’Abelforth et d’Albus, mais Gellert n’écoutait déjà plus, voyant dans cette sortie au cimetière comme une opportunité pour aller enfin visiter la tombe d’Ignotus Peverell qui s’y trouvait peut-être. Les Reliques de la Mort avait toujours été un rêve chimérique, un objectif à atteindre pour le jeune Grindelwald qui n’avait aucune envie ambition de pouvoir, aucune envie de contrôler qui que ce soit. Il restait un adolescent cherchant juste à jouir d’une liberté utopique, à se moquer du monde en le provoquant inlassablement. Il n’était rien de plus qu’un esprit rebelle comme parmi tant d’autres qui se sentait comme soulagé de ne pas avoir à retourner à Durmstrang en septembre. Ses différences l’avaient fait trop souffrir, l’avaient meurtri indélébilement et il souhaitait désormais cicatriser, attendre que cette colère qui avait été alimentée dans le Nord de l’Europe s’estompe, profiter que tout le monde cesse de le regarder dans son dos et à constater surveiller derrière celui-ci.

Alors Gellert s’était hissé dans un chêne, regardant de temps en temps la triste cérémonie mortuaire à laquelle Bathilda assistait. Il lisait surtout un livre sur la magie, son attention étant parfois happée par des oiseaux qui passaient parfois. Il avait déjà repérer un héron et quelques autres petits oiseaux comme des éperviers, des pies, des corbeaux. Il perdait la notion du temps, laissant le vent caresser ses cheveux d’or pâle. Puis, il entendit des voix s’élever doucement, restant encore au stade de murmures, tandis que la petite foule s’en allait doucement du cimetière. En profitant, Gellert descendit de son perchoir et s’aventura au milieu des tombes. La sépulture d’Ignotus fut plus facile à trouver qu’il ne l’espérait. Le cœur battant d’une douce excitation, il s’accroupit proche de la tombe et passa son doigt dans le sillon, la gravure érodée du signe des Reliques de la Mort. Cela faisait presque un millénaire que cette tombe se trouvait ici et si la mousse l’avait recouverte, trouver un indice sur la cape d’invisibilité serait certainement une tâche ardue. Mais il s’agissait de son objectif de vie, alors il se montrerait aussi patient qu’il le pourrait, voyant dans cette tombe un signe encourageant pour la suite.

Un bruit de pas sur le gravier non loin de lui le fit sursauter et il se redressa brusquement, vif, toujours aux aguets, séquelles directes de ses années compliquées à Durmstrang. Il avait devant un garçon de son âge, les cheveux d’un roux flamboyant, les yeux d’un bleu aussi pur que celui du ciel, un visage aux traits d’une douceur incroyable. Malgré ses yeux rougis par les larmes, malgré la jeune fille blonde qui semblait être sa sœur, il dégageait naturellement un calme apaisant. La méfiance qui rendait dur son regard asymétrique fut chassée progressivement. Gellert cessait d’être sur la défensive pour se plonger dans l’azur splendide de ses yeux éplorés qui le regardaient comme ce qu’il était : un étranger, une curiosité. Pourtant, il n’y avait aucune défiance dans le regard de l’inconnu, aucun jugement. Il y décelait presque une fascination naïve et bienveillante qui le déstabilisa. Il en déduisit avoir le dénommé Albus sous ses yeux, mais son bégaiement peu assuré et presque timide ne correspondait pas avec la description que lui en avait faite sa grande-tante. Cette dernière l’avait dépeinte comme un jeune homme brillant et assuré, incroyablement talentueux et gentil, qui n’avait peur de rien et qui était toujours serviable et jovial. Mais la raison de ce côté désorienté venait certainement du fait qu’il venait d’enterrer sa mère. Gellert ne pouvait que comprendre et compatir ce qu’il ressentait à cet instant.

— Salut. Je… Je vous présente mes condoléances.

Il eut un sourire désolé, ne sachant pas trop quoi dire de plus. Hypnotisé par ce regard d’azur sur lui, il finit par baisser le sien, gêné de trouver cet adolescent en deuil particulièrement beau et magnétique. Il aurait voulu se retrouver seul dans ce cimetière afin d’inspecter cette tombe, étranger farouche à l’accent tranchant et marqué. Les quelques mots qu’il avait prononcé avaient déjà dû trahir ses origines. Il retint un soupir et avait de briser le silence de cette rencontre fortuite et légèrement incommodante, il reprit :

— Je m’appelle Gellert Grindelwald. Et tu dois être Albus Dumbledore et toi Ariana.

Il présenta une main à Albus, l’autre cachée dans son dos, relevant le menton de manière austère, le dos droit.

— Ma grande-tante, Bathilda Tourdesac, m’a parlé de vous.

Il ne pouvait ôter ses yeux dichotomiques de ceux si purs, si rassurants, si constants dudit Albus dont la rousseur rougeoyante des cheveux ne faisant que mettre en valeur. Sa paume toujours militairement offerte au trop jeune chef de famille, il fit l’effort de maintenir ce regard qui lui donnait l’impression de lui faire tourner la tête.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert Icon_minitimeMar 25 Oct - 20:52



Résurrection

« Cimetière de Godric’s Hollow »

Eté 1899

Y’avait pas les fêtes, y’avait pas l’coeur
Aucun sourire, mon âme sœur


Il était bien trop étrange, ce garçon, pour ne pas s’arrêter sur son passage. Il était bien trop beau, aussi, pour n’être pas foudroyé. Albus avait eu beau amorcer le départ, ses pieds restaient arrimés à l’asphalte du cimetière qui venait tout juste d’accueillir en son sein la dépouille de sa mère. Et il aurait pu avoir honte de la triviale fascination que lui inspirait ce si beau jeune homme en cette fatidique journée, si elle ne lui avait pas semblé aussi naturelle et pure, essentielle, presque. Le grommellement d’Abelforth, qui avait haussé les épaules en rebroussant chemin, tout à sa douleur bougonne et indifférent à la présence bizarre de l’étranger, n’avait qu’à peine fait ciller Albus. Ariana semblait pourtant se refuser à se décrocher de lui, voyant en ce flamboyant aîné, déifié de tous, le protecteur érigé sur le piédestal de patriarche dont le rôle l’emmurait vivant. Et déjà il ressentait comme un fardeau cette petite main qui s’accrochait à lui avec la force du désespoir, lesté de la benjamine traumatisé pour qui il était devenu le centre du monde, quand l’éclat de défiance qui avait conféré une certaine dureté à cet incroyable regard s’étiola sous l’apparente bienveillance d’Albus.

Mais cet adolescent aux allures de prince semblait partager son embarras. Et ses condoléances polies et gênées eurent pour effet de trahir une indication de ses origines, dans cet accent tranchant et guttural que le brillant polyglotte n’eut aucun mal à reconnaître. Le garçon était allemand, ou du moins germanophone. Cela expliquait sa certitude qu’il soit sorcier et le fait qu’il ne l’ait jamais vu à Poudlard, malgré leur âge similaire. Il devait être un garçon de Durmstrang. Albus eut un sourire pâle, encore embué de larmes, hochant doucement la tête d’un air reconnaissant. Une seconde, ses cheveux luirent de nouveau à la manière d’une auréole à l’éclat du soleil ;

- Merci.

Puis l’insondable, l’incroyable regard du jeune homme se riva sur le sol, dans cet embarras commun qu’aucun d’eux ne semblait vouloir briser, pourtant. Il se présenta d’une manière élégante, trop guindée pour son jeune âge, avec une posture d’une dignité presque militaire lorsqu’il lui tendit la main, le front haut et sa silhouette souple drapée dans toute sa hauteur. Albus en aurait peut-être souri, un autre jour que celui-ci, si le garçon n’était pas si intrigant, et si ces manières ne ressemblaient pas autant aux rumeurs plus ou moins avouables qu’il avait entendu sur murmurer sur Durmstrang. Albus lui tendit sa main libre, serrant brièvement les doigts blancs et fins qu’il avait vu caresser la pierre froide et millénaire au creux de sa paume. Farouche, Albus avait senti Ariana se raidir, sa main crispée sur la sienne, son visage trop peu accoutumée aux inconnus s’enfonçant dans son bras. D’une légère pression de la main, Albus lui fit comprendre qu’elle n’avait rien à craindre, parlant pour eux deux, Ariana devenue obstinément mutique suite au traumatisme de son agression ;

- Oh, tu es le neveu de Bathilda Tourdesac. Et c’est bien ça, il manque Abelforth qui vient de rentrer. Nous sommes enchantés, Gellert, malgré les…circonstances. Miss Tourdesac a été très gentille avec nous.

Albus était habitué à toujours tout maîtriser, tout comprendre, tout apprivoiser plus vite que tout le monde. Mais même pour le si prometteur Albus Dumbledore, c’était trop déroutant, de ne s’être pas encore relevé de la perte de sa mère, de la déchéance de l’avenir prestigieux que tous lui avaient prédit, et de la contemplation fascinée de celui qu’il se refusait à quitter, malgré l’embarras et la peine, tant leur lien encore inexistant paraissait les appeler l’un à l’autre. Le réconfort étrange après un enterrement, d’en avoir fini avec la douleur de l’événement appréhendé, prit le pas sur la douleur, laissant la place à la fatigue écrasante, et à l’envie de passer à autre chose. Doucement, d’une petite voix qu’il n’avait jamais si timide d’ordinaire, Albus pris les devants ;

- Si tu veux discuter des Peverell, tu peux passer à la maison ce soir pour dîner. Ta tante nous a fait un pain de viande si énorme que nous ne serons pas trop de quatre pour le manger. Et je ferais un pudding au chocolat, pour que tu goûtes aux spécialités anglaises. Tu es Allemand, n’est-ce pas ?

Cette fois-ci ce fut au tour du regard d’Albus de se river sur ses chaussures, élimées mais cirées pour l’occasion, ses joues s’embrasant soudain. Bien sûr que le jeune prince des contrées lointaines allait refuser une soirée sinistre au fond de la masure de trois orphelins endeuillés. Il faudrait bien qu’Albus s’y fasse. Il n’était plus le populaire et brillant jeune étudiant promis aux plus glorieux desseins. Il n’était plus rien d’autre qu’un chef d’une petite famille frappée par le sceau du secret et de la maladie, voué à ne rien connaître d’autre que les landes défraîchies qui encerclaient le minuscule village de Godric’s Hollow. Pourtant, une envie de susciter l’intérêt chez l’étranger qui le fascinait, un désir d’être le centre attention, comme il y avait toujours été un peu trop habitué, le tenailla malgré sa peine, un semblant de pâle sourire malicieux, l’ombre de celui qu’il arborait d’ordinaire sur son visage défait ;

- Und wenn Sie es vorziehen, können wir darüber auf Deutsch sprechen.

Albus planta son regard sur celui du jeune homme, épiant sa réaction. L’austérité de sa posture, la profondeur insondable de ses yeux. Cette supériorité irréelle qui émanait de tout son être. C’est la main d’Ariana qui tirait timidement sur la sienne qui l’arracha de sa contemplation fascinée. Revenu à la réalité, ses joues rosirent un peu plus, se raclant la gorge ;

- Alors peut-être à ce soir ? Nous devons rentrer, j’ai encore le déjeuner à préparer…À bientôt j’espère, Gellert, et remercie encore ta tante pour son soutien.

Avec un sourire embarrassé, sa main serra un peu plus celle d’Ariana tandis qu’il tournait les talons, espérant de toutes ses forces que l’occasion lui serait donnée de revoir le bel inconnu, et que le triste sort de sa famille ne l’avait pas effrayé.


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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert Icon_minitimeMer 26 Oct - 17:24



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« IM WASSER VERBRANNT »

Godric's Hollow, été 1899.

Le jeune Albus donna une étrange impression à l’adolescent originaire des Alpes. Malgré qu’il soit à l’aube de sa vie, le garçon à la chevelure flamboyante dégageait déjà une aura royale, presque divine qui semblait transpercer Gellert. Similaire à la chaleur du Soleil, le regard du Britannique, malgré une timidité qu’il ne semblait pas porter d’ordinaire, ne laissait pas l’Austro-hongrois indifférent, ayant l’impression d’être apaisé à jamais en sa présence. Pourtant, Albus n’était certainement pas à son avantage : endeuillé par la perte récente de sa mère, les yeux rougis par le chagrin, des vêtements noirs qui ne semblaient pas convenir au feu de ses cheveux, il manquait là une assurance certaine que Bathilda lui avait pourtant décrite. Sa jeune sœur, visiblement taciturne, tirait sur sa manche, comme si elle l’intimait de rentrer rapidement. Il fallait dire que l’épreuve devait être rude pour la jeune fille qui semblait avoir un comportement d’enfant en bas âge malgré le fait qu’elle ne paraissait avoir que quelques années de moins qu’eux. Mais il décida de ne pas la froisser, là n’était pas son intérêt. Il n’allait presser une inconnue de lui dire pourquoi elle s’obstinait de rien dire, même la plus banale des politesses, si elle n’en avait pas envie. Les circonstances étaient déjà bien tristes pour elle.

Mais Albus, malgré son étrange et magnétique aura, intrigua un peu plus l’étranger, l’appâtant avec la légende des Peverell. Plus encore, il l’invita à dîner et le jeune adolescent haussa les sourcils de surprise. Ne sachant où se mettre, il jeta un coup d’œil à la benjamine des Dumbledore, y cherchant comme une approbation dans son regard. Gellert n’avait fait que se présenter. Est-ce que cela méritait déjà une invitation à partager la table d’inconnus ? Pourtant, il demeurait intrigué et étrangement happé, attiré par cet Albus aux yeux d’azur. Le jeune montagnard avait toujours eu du mal à faire confiance aux autres, surtout aux inconnus et cela n’avait fait que s’exacerber depuis Durmstrang. Mais il y avait quelque chose chez son interlocuteur qui le poussait à vouloir prendre ce risque, à découvrir ce qu’il avait à raconter, à dire, qui il était vraiment. Peut-être allait-il être déçu une nouvelle fois. Peut-être cet Albus se jouerait de lui, là, sous ses cheveux de feu et ses yeux si purs. Pourtant, c’était lui l’étranger, lui que l’autochtone invitait dans sa demeure, à lui proposer un pain de viande que Bathilda leur avait fait. S’il y en avait un qui paraissait imprudent, c’était bien Albus.

— Non, je ne suis pas Allemand, je suis Austro-hongrois… Je viens d’un village appelé Nurmengard, dans les Alpes.

Il n’avait pas encore répondu à son invitation, seulement à corriger cette supposition erronée d’Albus. Il se demandait encore comment serait ce dîner. S’il allait se retrouver au milieu d’une famille taciturne et un peu étrange ou s’il serait une véritable bête de foire comme il l’avait toujours été. Il craignait se retrouver à nouveau au milieu de personnes mal intentionnées, qui allaient se moquer de son accent, de ses yeux, ou d’autre chose. Mais quelque chose lui disait qu’Albus n’était pas comme ça. Qu’il était seulement curieux et fasciné, avide d’en apprendre plus sur cet étranger qui avait vu d’autres paysages, connus d’autres créatures, appris d’autres sortilèges. Il ne semblait y avoir qu’une envie pure de partager leur jeune et inexpérimenté savoir. Mais avant même qu’il n’eut le temps de lui adresser la parole, Albus lui fit un étrange sourire avant de parler dans un allemand quasi parfait, avec toutefois un léger britannique que Gellert trouva tout à fait amusant, le forçant à lui rendre son sourire doux. Un peu désorienté cependant, il regarda Ariana demander de façon mutique à partir, ce à quoi Albus se plia. Après une nouvelle invitation, il prit congés après que Gellert les ait salués tous deux d’un geste simple de la tête.

Une fois totalement seul, il regarda la stèle au nom d’Ignotus Peverell et une envie irrépressible d’impressionner Albus monta en lui. S’il était invité, alors il voulait être le meilleur convive qu’il n’ait jamais eu sous son toit. Rapidement, il rejoint la maison de sa grande-tante qui sembla surprise de le voir avec une telle énergie. Il lui fit rapidement une liste de ce qu’il désirait et passa l’après-midi à concevoir une petite surprise pour les Dumbledore. S’il devait attisé les curiosités sur sa personne, autant y aller franchement et faire découvrir des choses qui n’étaient pas communes en Angleterre. Il passa aussi un temps incommensurable à se préparer, comme si cet Albus était devenu subitement son meilleur ami. Après, il était peut-être la seule personne de son âge à ne pas l’avoir regardé avec dédain ou crainte. Non, ses yeux bleus avaient quelque chose de spécial malgré les larmes qui les obstruaient. Il se coiffa, recoiffa, ajusta chaque pli de sa chemise noire par-dessus laquelle il mit une veste tout aussi noire. Son apparence ne les dépayserait pas trop de l’ambiance de deuil qui devait régner sur la famille mais il n’avait rien de coloré, appréciant l’obscurité, la trouvant plus rassurante. Vers les coups de 19h, il se présenta alors à la porte des Dumbledore et frappa doucement à la porte, un plat recouvert d’un torchon dans la main. Lorsque la porte s’ouvrit, Gellert eut un sourire qui trahissait certainement un enthousiasme qu’il n’avait jamais ressenti auparavant et qu’il avait du mal à dissimuler.

— Guten Abend, Albus. Je vous ai fait un Strudel pour le dessert, c’est une spécialité de chez moi.

Avec un sourire poli, le cœur battant sourdement, il avait l’impression de redevenir un enfant, naïf et pouvant s’émerveiller de n’importe quoi. Il s’était convaincu toute la journée que ce dîner se passerait bien, qu’Albus était l’être aussi bienveillant que son regard disait. La désillusion serait peut-être dure, mais il voulait bien donner une nouvelle chance à son existence jusqu’alors pénible et difficile. Il refusait de croire que sa vie ne serait qu’un long calvaire pavé d’injustices et de souffrances interminables. Il plaçait déjà l’aîné des Dumbledore au rang d’ami, juste parce que ce dernier ne semblait pas le mépriser. De plus, il semblait déjà érudit pour son jeune âge ce dont Gellert avait hâte de confirmer.
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert Icon_minitimeVen 28 Oct - 12:28



Résurrection

« Cimetière de Godric’s Hollow »

Eté 1899

Tu sais le monde ne tournait pas rond
J'avais les mots mais pas la chanson


L’irruption inopinée de ce petit neveu de Bathilda avait quelque chose de salvateur. Comme une éclaircie au beau milieu du sinistre ciel d’orage sous lequel se présageait son existence, à présent qu’il avait charge d’âmes. Catapulté des lauriers de Poudlard aux landes esseulées de son village, contraint à s’y arrimer par la force du destin tragique des Dumbledore, ce garçon de son âge, sorcier et à la curiosité qui semblait vivace, lui semblait un miracle à ne pas laisser passer. La discussion avec Abelforth, rompue après deux ou trois mots assénés d’un ton bourru, et la docilité mutique d’Ariana prenaient des allures de prison pour un jeune homme brillant à l’esprit avide de savoir, de voyages et d’aventures qu’il ne connaîtrait jamais. Aussi cet étonnant étranger tombait ici comme un petit miracle, lui, sa silhouette austère, ses allures spartiates et ses intentions auréolées de mystère. Comme un rayon de lune qui transperce la nuit noire de son chagrin, il avait senti en cet adolescent l’instinct d’une amitié naturelle, qu’il avait amorcé avec toute l’aisance exubérante qui le caractérisait.

Pourtant, le germanique semblait étrangement aux antipodes du solaire Albus Dumbledore. Sa hardiesse semblait avoir réinstauré la défiance au fond de l’abîme insondable de ses yeux étranges. Ce n’était ni de la crainte, ni du mépris, pas même du jugement. Cela semblait de la méfiance pure, comme s’il avait eu coutume d’être échaudé, pris au piège ou trahi. Le jeune Albus songea aux légendes sans doute exagérées sur Durmstrang qui peuplaient les couloirs de son cher Poudlard, quitté avec tant de peine mais tant de gloire. Un élan de compassion lui vint alors pour l’inconnu, comme l’envie de partager leurs peines communes, d’étioler sa propre et trop fraîche douleur au creux d’une oreille amie, lui instiller la confiance qu’il pouvait avoir en sa bienveillance, à lui. La fascination improbable que lui inspirait le jeune homme, pourtant, semblait réciproque, parce ses yeux toujours dardés sur lui s’adoucissaient de nouveau, comme comprenant soudain qu’il ne lui voulait aucun mal, qu’il n’avait rien à craindre du pauvre garçon si bien loti des Dieux pour finir son existence ici, à s’occuper de sa sœur malade.

Et, une fois n’étant pas coutume, Albus s’était trompé. L’inconnu était bel et bien germanophone, mais pas Allemand. Mais même un esprit brillant tel que lui ne pouvait reconnaître une telle différence sur un accent, quand il n’avait pas fréquenté ces communautés. Aussi eut-il un vague et pâle sourire d’excuse ;

- Pardon pour la méprise. Je ne connais pas ton village, ce doit être magnifique.

Et puis, lorsque la craintive Ariana se rappela à lui, le jeune Gellert eut un regard d’assentiment, et ils se tournèrent le dos, Albus ne sachant pas vraiment si le jeune homme allait accepter la hardiesse de son invitation, qu’il ne parvenait pas à regretter, malgré tout. L’ambiance sinistre de la maison aurait eu bien besoin de visiteurs. Seulement ils n’avaient plus ni proches, ni famille. Aussi l’éclat lunaire de l’adolescent pouvait apporter un souffle de vie à leur deuil, il en était persuadé, fut-ce pour le temps d’un dîner. Abelforth avait le chagrin mutique et rageur. Il avait claqué deux ou trois portes, était allé s’occuper des poules et des chèvres, avant de s’enfermer dans sa chambre sans un mot ou un regard pour personne. Ariana était restée prostrée près de poupée de chiffon que Papa lui avait offert et qu’elle ne quittait plus, et les tentatives d’Albus pour la faire interagir avaient piteusement échoué. Aussi avait-il fini par se rendre au potager, dénicher quelques tomates, un ou deux oignons et une salade destinées à accompagner le pain de viande de ce soir, ne parvenant pas à réaliser que sa vie se résumerait à cela, désormais.

Il avait espéré bien plus qu’il ne l’admettait ce coup poli asséné à la porte. Abelforth avait râlé qu’il n’avait pas envie de dîner avec un inconnu, ce à quoi Albus avait répondu qu’il n’était pas un inconnu mais le neveu de Bathilda, qui avait été si gentille avec eux. Le cadet avait haussé les épaules d’un air mi-indifférent mi-mécontent, et ce soir il arborait cette mine bourrue et fermée qui indiquait qu’il ne ferait pas d’efforts. Albus eut un pâle sourire en le voyant, les bras chargés d’une pâtisserie qu’il ne connaissait pas, mais qui sentait divinement bon. Sa défiance princière remplacée une sorte de timidité embarrassée attendrit le jeune homme, qui se sentit soudain comme un peu délestée de son chagrin, par la simple présence irréelle de ce beau garçon de son âge qui semblait si peu à sa place, ici.

- Bonsoir Gellert. C’est très gentil, ça sent très bon. Je n’en ai jamais goûté.

Albus ouvrit la porte, lui cédant le passage. La maison était proprette et bien tenue. Il avait pris soin de dresser la table pour quatre couverts, et Ariana et Abelforth n’y étaient pas encore installés, l’une blottie contre le fauteuil de Papa, l’autre à tailler grossièrement un morceau de bois pour s’occuper ;

- Tu connais déjà Ariana, mais tu n’as pas vu mon frère Abelforth tout à l’heure.

En guise de salut, Abelforth grogna quelque chose d’indistinct, levant à peine son regard de son ouvrage rudimentaire. Albus ôta doucement le plat des mains de son hôte, le déposant sur le comptoir de la cuisine, agitant sa baguette pour disposer sur la table le pain de viande réchauffé au four, la salade assaisonnée et les tomates agrémentées de fromage de chèvre et d’oignons sur la table ;

- A table. Nous aurons deux desserts ce soir. Gellert nous a apporté un Strudel.

Albus s’occupa du service, servant son hôte en premier lieu, tandis qu’il découpait la viande dans l’assiette d’Ariana ;

- Alors, Gellert, c’est à Durmstrang que tu as appris à cuisiner ? Tu as fini tes études, où tu viens seulement passer tes vacances d’été ici ?

Avec un sourire, Albus lui servit une tranche de pain qu’il venait de trancher, remplissant leurs verres de lait de chèvre ;

- Tu verras, Abelforth fait le meilleur lait de chèvre de tout le pays !

Albus eut un léger sourire, tandis que l’intéressé se contenta de grommeler. Il n’avait pas eu tort. Sa simple présence suffisait à insuffler un peu de vie dans cette masure, qui avait été dépouillée de trop d’âmes, en trop peu de temps.


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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert Icon_minitimeMar 1 Nov - 19:41



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« IM WASSER VERBRANNT »

Godric's Hollow, été 1899.

Gellert se tenait toujours là, sur le pas de la porte, presque nerveux à l’idée d’être reçu dans cette famille dont il ne connaissait rien, dont il n’avait échangé que très brièvement avec l’aîné et aperçut la jeune sœur. Ce fut Albus qui lui ouvrit et qui l’invita à rentrer. L’Austro-hongrois aurait pu se fâcher concernant la confusion du jeune homme plus tôt et refuser son invitation mais ses intentions étaient tout sauf à l’orgueil froissé. Par ailleurs, son ego n’avait nullement été mis à mal et se moquer bien d’être confondu avec un Allemand. De plus, son accent tyrolien méconnu pouvait facilement brouiller les pistes. Alors, il attendit sur le pas de la porte qu’Albus l’invite à rentrer tandis que ce dernier lui céda le passage en complimentant le parfum de son dessert typique de chez lui. Gellert ne savait pas trop à quoi s’attendre à un dîner comme celui-ci. Il craignait toujours d’être l’objet étrange que l’on ramenait pour l’étudier, la bête de foire curieuse à qui on allait poser tout un tas de questions plus ou moins indiscrètes. Mais malgré Durmstrang, il demeurait encore naïf, voulait faire confiance à ce garçon aux yeux d’un bleu si pur et si bienveillant.

Il rentra donc dans la chaumière, aussi modeste qu’à l’extérieur. Cependant, une insoutenable ambiance pesante régnait à l’intérieur. Gellert n’ignorait pas que la matriarche de la famille Dumbledore était décédée brusquement quelques jours plus tôt dans d’étranges circonstances que même sa commère de grande-tante n’était parvenue à savoir. Il n’allait pas mener l’enquête de sitôt pour elle, cela dit. Il n’était même pas certain que ce dîner déboucherait sur une amitié. Après tout, ce n’était pas comme s’il en avait déjà eu. Si à Durmstrang, certains l’avaient suivi et traînaient avec lui, c’était uniquement par crainte ou par ambition : sa puissance et son talent étaient reconnus et il valait mieux avoir Grindelwald comme allié que l’inverse. Et pourtant, cela n’avait pas empêché à ses parasites de fermer les yeux sur les agissements de Sigurd, de tourner le dos lors des affrontements des deux sorciers prometteurs comme s’ils regardaient un combat de loups pour savoir qui prendrait le contrôle de la meute. Donc non, Gellert n’avait pas d’amis et doutait qu’Albus puisse en devenir un malgré son regard curieux. Il ne le connaissait, n’avait aucun intérêt ambitieux à se rapprocher de lui. Il n’était qu’un étranger et, à part lui donner des descriptions de son pays natal, il n’avait rien d’autres à lui apporter. Hormis ce strudel.

Il entra donc et Albus finit de le présenter à sa famille. Il salua poliment Ariana d’un geste de la tête et d’un sourire timide avant de porter son regard sur ledit Abelforth. Il se serait volontiers approché pour lui serrer la main mais le regard bourru du jeune frère de son hôte le découragea d’avancer. Non, il ne semblait pas être la bienvenue dans cette farouche et étrange famille. Gellert fut déçu, brièvement, de constater que rien n’irait jamais, que personne ne l’accueillerait autrement que comme un monstre, hormis Bathilda et Adelhard. Il y avait pourtant Albus, à peine plus âgé que lui et qui devait déjà gérer une famille si nombreuse et si à l’encontre de ce qu’il semblait être. Le garçon à la chevelure de feu paraissait tout aussi pétillant que son regard, aussi solaire que la rousseur des mèches qui lui tombaient souplement sur les épaules. Il était impossible d’ignorer que le jeune homme était pris au piège au sein de sa propre famille. Malgré le caractère confortable et chaleureux de la maison, l’air y était froid et morose et Gellert soupçonnait le décès de la mère de n’y être ironiquement pour rien. L’étranger s’installa alors à table lorsque son hôte appela tout le monde à s’asseoir.

Rapidement, les questions commencèrent à arriver mais encore une fois, si curiosité il y avait, elle n’était pas mal placée ou gênante. Il y avait dans la voix d’Albus un intérêt certain à le découvrir. Malgré lui, Gellert sentait que sa présence lui redonnait un peu de joie, déjà enlisé dans ses tâches familiales dont il s’accoutumait sans trop d’aisance. De plus, ce n’était pas sa fratrie qui se lèverait pour l’aider. Entre Ariana qui semblait souffrir d’un handicap flagrant et Abelforth qui semblait en vouloir à son frère pour une raison qui lui échappait, le pauvre Albus tentait de garder la face devant cet étranger trouvé par hasard dans le cimetière. Pourtant, sa question sur Durmstrang le mit mal à l’aise malgré tout. S’il sentait pouvoir tout dire au jeune garçon sans qu’il n’y ait du jugement, Abelforth ne lui inspirait pas suffisamment confiance pour se livrer sur les raisons de sa présence ici. Et même malgré cela, jamais il n’avouerait la véritable raison de son renvoi de son école, préférant garder la version officielle que l’établissement scolaire, trop honteux également, avait décidé d’envoyer à Adelhard. Une fois que son assiette fut servie et qu’Albus en profita pour complimenter les laits de chèvre de son frère, Gellert sourit et dit de son accent à couper au couteau :

— Mes études sont finies, d’une certaine façon. Ce n’est pas à Durmstrang que j’ai appris à cuisiner mais chez moi, à Nurmengard.

Il sourit. Il restait évasif et secret. Après tout, il appréhendait également la réaction que le fait qu’il avait été en grande partie élevé par un Moldu que cela pouvait susciter. Il ne savait pas quel genre de famille les Dumbledore était. Et il n’avait certainement pas envie de passer pour un délinquant ou un sorcier illégitime. Durmstrang lui avait malheureusement appris que se taire était parfois la meilleure chose à faire. De ce fait, il préféra relancer la conversation sur autre chose, préférant de pas en dévoiler trop, surtout à autant de personnes inconnues :

— Et toi Albus, Bathilda m’a dit que tu avais fini et avec les honneurs, n’est-ce pas ?

Gellert jeta un regard bref aux autres membres de la fratrie. Bathilda lui avait expliqué qu’Ariana n’avait pas été scolarisée et le jeune Austro-hongrois commençait à comprendre pourquoi. Quant à Abelforth, son caractère bourru et fermé ne l’encourageait pas à aller vers lui. Il préféra donc se concentrer sur Albus et son visage bien plus beau et lumineux.
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert Icon_minitimeDim 6 Nov - 11:18



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Eté 1899


C’était étrange, comme celui qui lui avait paru de prime abord si inaccessible et si arrogant semblait soudain si humble et embarrassé, au seuil de cette chaumière proprette mais modeste peuplée d’orphelins. Et, si cela aurait pu faire s’éparpiller aux quatre vents un peu de cette fascination que son apparition avait soufflé au visage d’Albus, ce fut l’inverse, et c’est la curiosité encore attirée par cette timidité soudaine, et cette politesse rigide, austère, presque spartiate, qu’Albus le fit entrer, un sourire bienveillant aux lèvres, réitérant la scène des présentations puisque, la première fois, Abelfortn n’était pas là. Mais à en juger par leur salut, ou plutôt par leur absence de salut, cela aurait tout aussi bien pu en rester là. C’était vraiment étrange, comme certaines personnalité, sans même avoir eu l’occasion de prononcer le moindre mot, pouvait provoquer une telle contradiction dans les sentiments ; faire l’unanimité ou provoquer une haine palpable semblait être le destin du jeune homme à la beauté lunaire et aux manières d’un autre temps. Albus ne s’en formalisa pas pour l’instant. Leur mère venait de mourir, et Abelforth avait toujours été de ceux dont la colère palliait la douleur. Il en voudrait à la terre entière encore quelque temps. Et puis, un jour, le temps aura pansé son coeur farouche et blessé, et le jeune garçon redeviendra l’adolescent bourru et taciturne d’autrefois, mais dans ses yeux ne brillera plus la haine farouche et gratuite de ceux qui ont trop mal pour admettre que leur malheur n’est la faute de personne.

Aussi Albus installa le jeune homme à la table de famille dont il était devenu le trop jeune patriarche, avec aux lèvres un sourire dont il ne parvenait pas à se déparer, et qui n’était pas de circonstance. Il ne parvenait pas à s’en vouloir, pourtant. Albus avait mal d’avoir perdu sa mère, c’était indéniable. Et le coup du sort qui lui était tombé sur les épaules après son trépas lui rappelait chaque seconde que tous ses talents et toute sa gloire pouvaient tout aussi bien avoir été piétinés et jetés dans le bourbier fangeux du poulailler qui jouxtait la maison, et dont il s’occuperait toute sa vie. Aussi Albus ne voulait pas avoir honte d’étioler son chagrin et l’amertume de sa vie gâchée à l’éclaircie miraculeuse de jeune garçon à la chevelure de Lune et à l’accent à couper au couteau, qui semblait venir tout droit d’une contrée lointaine et inconnue, simplement pour lui offrir quelques heures de légèreté.

Il y’avait pourtant plus bavard, comme compagnon. Gellert semblait être un autre genre de taciturne qu’Abelforth, plus austère et plus froid. Peut-être aussi la barrière de la langue demeurait-elle un frein, malgré que le germanophone parle un anglais impeccable. Mais son accent un peu rudimentaire des hautes montagnes autrichiennes avait sans doute de quoi complexer l’adolescent qui semblait si fier. Il s’agissait pourtant du genre de choses dont Albus aurait ri de bon coeur, si il avait suffisamment connu le jeune Autrichien afin qu’il ne puisse pas se méprendre, et qu’il sache qu’il n’y avait dans ces enfantillages qui perduraient et dont Albus raffolait, pas la moindre once de malveillance.

Au lieu de cela, il se contenta de lui servir une large tranche du pain de viande confectionné par sa tante, qu’accompagnait sa salade de tomates et d’oignons préparée à la va-vite, un sourire chaleureux aux lèvres. Et c’est en vantant le lait de chèvre d’Abelforth qu’il lui servait qu’Albus vit Gellert lui rendre son sourire, lui répondant avec un son accent tranchant que ses études étaient terminées. Et Albus, pour une fois se garda bien de relever le côté énigmatique de la réponse, suffisamment intelligent pour voir là un mystère dont Gellert n’avait pas envie de parler. Avec un sourire plus éclatant, Albus avala une bouchée de pain de viande, après s’être assuré qu’Ariana parvenait à manger son assiette sans aide ;

- Et bien, j’ai hâte de goûter en tout cas. Ca sent vraiment très bon !

Gellert n’avait visiblement pas envie de parler de lui. Son visage s’était presque imperceptiblement fermé, et son sourire avait persisté, il avait ce je ne sais quoi de crispé qui trahissait son malaise. Alors, lorsqu’il évoqua la fin des études d’Albus, l’intéressé, ravi et flatté, étrangement très désireux d’impressionner le jeune inconnu, eut un large sourire, non dénué d’un orgueil certain qui en avaient exaspéré tant, à commencer par Abelforth ;

- C’est gentil de la part de Miss Tourdesac. Il paraît que je suis l’élève le plus brillant sorti de Poudlard depuis Merlin. Et Merlin a vécu il y’a 1000 ans.

Albus eut un sourire d’une fierté indéniable, mais toujours illuminé de cette bienveillance enfantine qui, s’il ne rendait pas cet orgueil exacerbé moins supportable, lui ôtait ces soupçons de condescendance que l’on aurait imputé à un autre que lui. Son orgueil ne cherchait à écraser personne. Il n’humiliait pas et n’avait jamais de fins malveillantes. Et parler de Poudlard qu’il avait tant aimé et de la gloire de la fin de ses études l’avait rendu bavard pour toute la taciturne tablée, en oubliant même le grognement d’humeur d’Abelforth lorsque son aîné s’était ouvertement vanté ;

- J’étais à Gryffondor. Abelforth y est aussi. Quant à Ariana, je l’aurais bien vue à Serdaigle. Nous sommes répartis en début de scolarité dans une des quatre maisons selon nos qualités, correspondant aux quatre fondateurs de Poudlard. Tu le savais ? Est-ce que ce genre de répartition existe à Durmsntrang, ou vous êtes juste classés par année ?

Albus avala une grande lampée de lait de chèvre, pas embarrassé le moins du monde par son verbiage, habitué à être le seul à parler ou à avoir toutes les lumières sur lui. De plus, la vivacité de sa curiosité prenait le dessus. Durmstrang l’avait toujours fasciné, et ce jeune homme à la beauté lunaire encore plus. S’aperçevant qu’il l’avait inconsciemment fixé un peu trop longtemps, Albus recouvrit ses esprits pour ne pas perdre la face ;

- Il est délicieux, le pain de viande de ta tante. Tu en reveux ?

Le couteau lévita doucement au dessus du plat, coupant des tranches épaisses, parfaites, tandis qu’ Albus lançait un regard poli vers l’assiette de son invité.

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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert Icon_minitimeLun 7 Nov - 13:36



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Gellert s’était assis poliment lorsqu’il avait été invité à le faire et resta relativement taciturne. Il ne souhaitait pas trop se dévoilait aux autres, surtout auprès de personnes qu’il ne connaissait à peine. Pourtant, cet Albus lui inspirait une douce confiance de par son sourire qui semblait être indélébile et les éclats pétillants de ses yeux azurés. Cependant, si Gellert tendait à vouloir en savoir plus ce garçon aux cheveux flamboyants, il demeurait néanmoins méfiant, se refusant de vouloir passer plus de temps avec cet adolescent qui semblait être tombé des cieux. Il avait cet aura royal, princière, malgré son jeune âge, qui dénotait énormément avec son environnement. Au contraire, son frère Abelforth lui ressemblait énormément et pourtant paraissait si différent de son aîné. Plus bourru, plus renfrogné, il semblait être le pur produit de cette vie campagnarde qu’il avait certainement toujours connu. L’ambiance de deuil n’arrangeait en rien l’atmosphère pesante du dîner. Et pourtant, il y avait toujours ce lumineux Albus, solaire, rayonnant qui ne paraissait pas se forcer à sourire malgré le fait qu’il tentait certainement de dissimuler au plus sa peine. Gellert s’était d’ailleurs surpris à penser que cela aurait fait plaisir au bel inconnu que d’avoir une présence extérieure à sa table, afin de se changer les idées. Et au fond de lui, encore, le jeune germanique se disait qu’il allait s’en mordre les doigts à un moment ou un autre.

Mais lancer le sujet sur la scolarité récemment terminée d’Albus sembla être une erreur comme la chose à dire. En effet, l’enfant prodigue des Dumbledore paraissait fier de lui et des commentaires que ses professeurs en avaient fait, le comparant même jusqu’à Merlin. Surpris, Gellert haussa les sourcils, se demandant si toute cette vanité était justifiée ou s’il s’agissait seulement de la démonstration d’un ego surdimensionné et imbu de lui-même. Le soupir d’Abelforth à ses côtés ne lui permit pas de confirmer ses hypothèses. L’excédé cadet ne donnait pas l’impression que son aîné était un menteur compulsif mais plus que cette histoire, il n’avait cessé de l’entendre. Cela dit, s’ils avaient fait leur scolarité ensemble, il était logique qu’Abelforth soit agacé par le fait de vivre dans l’ombre du brillant Albus. Ce dernier en profita pour lui expliquer rapidement le fonctionnement de répartition à Poudlard et pour lui demander comment cela se passait à Durmstrang. Néanmoins, la description de l’école de sorcellerie britannique par le pétillant adolescent raviva en lui un souvenir à la fois beau mais douloureux : celui de son père qui lui avouait qu’il essayerait de l’envoyer en Écosse dont la pédagogie semblait bien plus adaptée aux besoins du jeune Gellert que la rudesse martiale de Durmstrang. Cela ne s’était pas joué à grand-chose finalement mais peut-être était-ce le destin de rencontrer tout de même ce Dumbledore, même si cela n’était pas sur les bancs de Poudlard.

Silencieux quelques instants, il ne répondit pas tout de suite, perdu dans sa rêverie alpine, aux pics acérés et enneigés qui étaient son paysage natal. Ce fut la voix joviale d’Albus qui le tira hors de sa brève errance mentale, lui proposant à nouveau du pain de viande. Gellert croisa son regard quelques instants et ne sut trop ce qu’il se passa à cet instant. Il avait le sentiment que l’aîné des Dumbledore l’avait observé également, longuement et cela réussit à mettre l’Austro-Hongrois sur la défensive, ne parvenant pas à déceler les intentions d’Albus. Cela n’était peut-être que de la curiosité. Ou peut-être juste que c’était son visage aux yeux dichotomiques qui l’intriguaient. Comment lui en vouloir, après tout. Mais Gellert se renferma sur lui-même, ayant l’impression de tomber un peu plus dans un piège sans qu’il n’en connaisse la nature. C’était idiot, mais il se méfiait des gens des villages reclus, de ceux qui n’avaient pas l’habitude de voir des individus différents d’eux. Comme par défiance, Gellert planta son regard quelques secondes dans ceux azurés d’Albus, sans rien dire, essayant d’y trouver quoique ce soit qui puisse l’étayer sur ses véritables intentions. Cependant, il n’y trouva qu’une chaleur pure, qu’une envie irrépressible que si piège il y avait, il voulait bien y tomber tête la première. Même subir le sortilège de l’Imperium ne donnait pas cette sensation de bien-être et de tête vide. Puis, finalement, il dit :

— J’en reprendrai bien un peu, s’il te plaît.

Puis il eut un sourire amical, toujours tiraillé entre cette envie de lui faire confiance et de cette méfiance farouche accumulée au fil des années de discrimination. Il tendit donc son assiette, regardant toujours Albus dans les yeux avant de reprendre :

— J’avais entendu parler de Poudlard et de ses maisons. Les quatre maisons sont Gryffondor et Serdaigle dont tu viens de parler mais il me semble qu’il existe également Serpentard et… Pafsouffle ? C’est ça ?

Il eut un regard incertain, se demandant s’il ne s’était pas trompé, ce qui lui arrivait pourtant rarement en terme de connaissances théoriques pures. Cependant, cela donnerait l’occasion à Albus de le corriger et de voir s’il était vraiment mal intentionné ou non.

— À Durmstrang, il n’existe pas de maisons. Durant les cours nous sommes répartis par année, oui mais pour les dortoirs, nous sommes tous mélangés. Il y en a juste deux : un pour les filles, l’autre pour les garçons.

Il marqua une pause, le temps de finir son assiette.

— Cependant, je ne sais pas à quoi correspondent les maisons de Poudlard. Tu as dit que c’était en fonction de vos qualités ? Peux-tu m’en faire une description ?

Il aperçut sur le côté Abelforth lever les yeux au ciel, comme si cette conversation banale et sans grand intérêt certes l’ennuyait déjà. Pourtant, Gellert était curieux d’en connaître plus sur cette école où il avait failli aller. Il était également désireux de savoir où il aurait pu atterrir, même si, il était convaincu que sa scolarité se serait terminée tout aussi tragiquement qu’à Durmstrang. Il ne comprenait pas en quoi mettre les élèves dans des cases leur permettait d’évoluer sainement et de manière singulière. Mais peut-être que les faire grandir ensemble et en petit comité réduisait les harcèlements et les moqueries.
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert Icon_minitimeLun 21 Nov - 10:51



Résurrection

« Cimetière de Godric’s Hollow »

Eté 1899
Il était bien difficile à dérider, cet adolescent à l’allure impérieuse sorti de nulle part. Et pourtant, son mutisme, son silence farouche semblait comme un défi à Albus, qui se promettait d’en savoir plus, tous ces mystères excitant cette curiosité que les professeurs avaient louée, à Poudlard. Le manque de Poudlard lui prenait déjà à la gorge, tant son départ avait sonné le glas de l’avènement d’un destin que tous s’étaient imaginés exceptionnels. Et, avec la mort de sa mère, la promesse de mourir d’ennui et de gaspiller ses dons offerts au berceau avaient annihilé tout espoir de cette existence formidable qu’il s’était tant plu à esquisser des nuits entières, avec son ami Elphias parti sans lui. Alors, qu’importait que ce jeune garçon sorti d’on ne sait où ne soit que trop peu bavard. Albus avait bien assez de conversation pour deux, un besoin dévorant de compagnie stimulante, un féroce désir d’oublier son chagrin dans une camaraderie aussi jeune, aussi curieuse et aussi intelligente que lui. Aussi, devant son regard farouche, son regard si étrange, mais non exempt d’une certaine beauté, il cessa de chercher à en savoir plus. Après tout qu’importait d’où il venait et pourquoi il avait achevé sa scolarité plus tôt prévu. L’important était qu’il semblait être tombé du ciel, juste pour lui redonner le sourire, comme un rayon de soleil au cœur de l’orage, ou plutôt, dans son cas, un rayon de lune qui traverse une nuit noire.

Albus le resservit avec un sourire, ravi de son appétit, bien que le mérite du pain de viande ne lui revienne pas. Mais Gellert se déridait et souriait, certes avec réserve, certes avec une retenue qui frisait la méfiance, mais qu’importait. Sans doute avait-il ses raisons. Albus avait ouï dire sur Durmstrang des légendes à faire dresser les cheveux sur la tête. Suffisamment intelligent pour se douter qu’en démêlant l’écheveau des fantasmes de l’inconnu, il y’avait sans doute beaucoup d’exagération, il restait néanmoins persuadé que les étudiants de Poudlard restaient bien plus chanceux que ceux du Nord. Déjà, cette manie de faire des mystères à propos d’une école dont personne ne connaissait l’emplacement exact était déjà suspecte. Preuve en était que Poudlard, elle n’avait rien à cacher, puisque Gellert en savait bien plus que n’importe quel inconnu n’en saurait jamais de Durmstrang ;

- Tu es bien informé ! Oui c’est bien cela. Quant à Durmstrang, je m’en doutais un peu pour être honnête. Je me suis toujours imaginé ça plus…Spartiate. Enfin, tu sais, Poudlard, c’est comme une maison douillette. Il y’a toujours des bons feux partout, des tapisseries bien chaudes sur les murs et de bons plats réconfortants. Et comme on ne sait rien sur Durmstrang, tout le monde s’imagine plein de choses, même si je pense que beaucoup sont fausses. Mais vous avez la réputation d’être éduqués durement…

Albus se tut soudain. S’il était soudain devenu aussi volubile, au-delà de son évidente curiosité, c’était surtout que le jeune garçon semblait farouche, et qu’il avait peur de l’avoir offensé, en parlant ainsi de Durmstrang. Il s’effrayait également de passer pour un idiot, chose qui ne lui arrivait jamais, si jamais le fier Gellert lui rétorquait qu’on lui avait fait gober pas mal de couleuvres, et que Durmstrang n’était pas du tout le reflet de ce qu’il s’était imaginé. Mais la propre curiosité de Gellert le sauva de son embarras, et avec un sourire soulagé et ravi d’avoir à se montrer pédagogue et à évoquer sa chère école, il reprit avec entrain, dans sa bulle soudain, comme ayant oublié Ariana qui mangeait en silence, et Abelforth qui se renfrognait un peu plus devant tout ce tapage ;

- Bien sûr, les Gryffondor sont réputés pour leur courage, leur hardiesse, leur force d’esprit et leur détermination. Notre emblème est le Lion, nos couleurs le rouge et l’or. Ensuite il y’a les Serdaigle. C’est la maison des érudits. Elle réunit les étudiants les plus intelligents, les plus sages et les plus créatifs. Pour preuve, pour entrer dans leur salle commune, ils doivent répondre à une question ou résoudre une énigme. Pour sa sagacité instinctive, pour l’originalité de ses goûts, j’y aurais bien vu Ariana. Leur emblème est l’Aigle, et leurs couleurs le bleu et le bronze. Après tu as les Poufsouffle, souvent les plus gentils. Ils ont acquis à tort la réputation d’être les moins intelligents et d’être la maison « fourre-tout » de Poudlard, ce qui est entièrement faux. Leur humilité les dessert, alors que c’est une très belle qualité. Ils sont sérieux, travailleurs, justes, tolérants, sincères, loyaux. Ils font de très bons amis et belles personnes. Leur emblème est le blaireau, leurs couleurs le jaune et le noir. Enfin viennent les Serpentard, la maison la plus controversée de Poudlard. Déjà, il faut savoir que le fondateur Salazar s’était détaché des trois autres sur la fin. Il avait des idées sur la pureté du sang que ses acolytes ne partageaient pas. Il était contre accueillir les enfants nés de parents moldus à Poudlard. Du coup, il est vrai que cette maison draine la majorité des étudiants qui pensent comme lui, d’où sa mauvaise réputation, et particulièrement avec Gryffondor, avec laquelle la rivalité est la plus prononcée. Mais la maison ne se résume pas à ça, et heureusement tous les élèves ne sont pas ainsi. Les Serpentard sont fiers, ambitieux, ont le goût du pouvoir et souvent un certain mépris pour les règlements. Ils sont également provocateurs et rusés, voire manipulateurs. Tu vois, ce sont également des qualités controversées, mais tout dépend ce qu’on en fait, en bien ou en mal. Malheureusement, certains n’aident pas à redorer leur réputation et…

- Arrête un peu ton blabla, c’est tous des crétins les Serpentard !

Abelforth manifesta soudain sa présence avec humeur, coupant Albus dans sa jolie diatribe sur les maisons de Poudlard, ravi d’avoir à se montrer pédagogue, adorant insuffler la connaissance, expliquer, passionner. Exaspéré par une telle fermeture d’esprit et une humeur aussi abrupte, il leva les yeux au ciel, mais sa voix était calme et sans colère lorsqu’il répondit ;

- Ah oui ? Merlin était un crétin ? Et puis je t’ai déjà dit que tu risquais vraiment de te faire renvoyer, à force de te battre en duel avec tous les Serpentard qui te regardent de travers. Tu auras tout gagné.

- Je m’en fous de Poudlard. De toute façon tout le monde sait que j’arrive pas à la cheville du grand Albus Dumbledore.

- Arrête un peu Abelforth…

Albus avait exhalé cela dans un soupir exaspéré, mais déjà Abelforth plantait sa fourchette dans son pain de viande dans un geste rageur, toujours en colère, retournant à son mutisme obstiné. Albus lança un regard d’excuse à Gellert, retournant à sa conversation ô combien plus intéressante avec lui ;

- Je crois que c’est le cas à Durmstrang, n’est-ce pas ? Les enfants de moldus ne sont pas acceptés ?

Albus disait cela en agitant le poignet d’un geste distrait. Les assiettes vides s’empilaient, fonçaient grâcieusement vers l’évier, dans lesquelles elles s’empilaient docilement, tandis que des assiettes à dessert, plus petites, suivies d’assiettes, venaient les remplacer devant chaque protagoniste, et que le strudel arrivait, trônant au beau milieu de la table. Ils le goûteraient avant le pudding au chocolat d’Albus, par reconnaissance pour la gentillesse de l’invité. Albus fit léviter le couteau devant son visage, un léger sourire aux lèvres ;

- A toi l’honneur.

Et, lorsque le jeune Gellert voulut s’en saisir, le couteau disparut. Sa mine se renfrogna, indécis un instant. Albus n’avait pas encore suffisamment confiance pour risquer de l’effaroucher, pourtant, malgré le chagrin et l’embarras de l’inconnu, c’était plus fort que lui. Cependant, il ne le laissa lambiner que quelques secondes, et, devant son regard farouche et méfiant, le sourire d’Albus s’étira, illuminé, taquin, avant de faire réapparaître le couteau et le laisser s’en emparer.

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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert Icon_minitimeMar 22 Nov - 10:41



Résurrection

« IM WASSER VERBRANNT »

Godric's Hollow, été 1899.

L’ambiance dans le petit salon des Dumbledore était toujours aussi étrange et rien n’y changerait. Le jeune Gellert espérait juste qu’elle ne se dégrade pas, comme pouvait le laisser présager Abelforth sur sa gauche qui semblait bouillonner silencieusement. L’étranger savait qu’il n’était le bienvenu que pour Albus et par chance, il était l’aîné donc prenait les décisions pour ce qu’il restait de sa famille décimée. Cependant, il continuait de se montrer incroyablement enjoué et solaire, brillant de sa jovialité que même l’enterrement de sa mère plus tôt dans la matinée ne semblait entacher. Il ne tarda d’ailleurs pas à comparer Poudlard à Durmstrang avec le peu d’informations que Gellert avait daigné lui donner, déclarant que l’école de sorcellerie britannique était paraissait bien plus douillette que celle scandinave. Et il avait certainement raison. En effet, il n’était pas difficile de faire plus confortable qu’un dortoir pas chauffé au milieu de la Laponie. Cependant, oui, cela endurcissait certainement les élèves mais leur faisait perdre peut-être un peu leur humanité ou leur émerveillement naïf, surtout aux premières années. Albus ne serait certainement parvenu à garder le sourire de façade qu’il arborait s’il avait été étudié à Durmstrang. Néanmoins, peut-être n’aurait-il rien ressenti du tout suite au décès tragique de la matriarche.

Mais Gellert se surprit à ne pas vouloir imaginer l’aîné Dumbledore sans son rayonnant sourire. Il ne remarqua même pas qu’il parût brièvement gêné, comme s’il avait peur de dire des sottises sur la mystérieuse école scandinave qui ne laissait fuiter aucune information. Mais il recouvra rapidement son enthousiasme, partant sur un long monologue pour lui expliquer les différentes maisons de Poudlard. Rien ne semblait pouvoir arrêter l’exposé improvisé qu’était en train de réaliser Albus et Gellert était suspendu à ses lèvres, malgré l’évident côté je-sais-tout du jeune diplômé de Poudlard. L’étranger se permit de s’imaginer dans quelle maison il aurait atterrit, très probablement Serpentard, même s’il ne s’agissait pas de son premier choix. Peut-être que l’évidence des Verts et Argents le décevait car trop prévisible. En revanche, il avait du mal à discerner pourquoi Albus aurait fait parti des braves. Certes, il encaissait le décès de sa mère avec beaucoup de courage, mais il semblait tellement érudit, tellement fier de restituer tout ce qu’il savait qu’il l’aurait plutôt vu chez les Serdaigles. Il se surprit pourtant à penser que le rouge et le doré de Gryffondor convenaient bien mieux à sa chevelure de feu et à son tempérament solaire que le reste, même s’il se doutait que la maison n’était pas choisie en fonction des couleurs qui lui convenaient le mieux au teint.

Cependant, Abelforth finit par couper son frère, comme agacé par le plaidoyer d’Albus en faveur des Serpentards. Gellert resta muet, n’y connaissant de toute façon rien pour s’en mêler, mais pas surpris par la manifestation agacée du cadet qui semblait se retenir depuis un moment déjà. Pourtant, avec beaucoup de patience, Albus lui tint tête, rétorquant que tous les Serpentards n’étaient pas comme Abelforth les voyait à force de se battre contre eux dans les couloirs. Un très bref et discret sourire s’esquissa sur le visage pâle de Gellert, amusé de savoir qu’un destin similaire au sien attendait probablement le cadet bourru d’Albus. Il ne serait pourquoi il ne l’appréciait déjà pas. Peut-être était-ce à cause des regards noirs qu’Abelforth lui avait lancés dès qu’il était entré chez eux. Sur l’aspect partial et subjectif de sa personnalité qui manquait vraisemblablement de sagesse et de tolérance. La réponse agressive et emplit de jalousie qu’il donna à son frère confirma ce que Gellert pensait d’Abelforth. Bien évidemment, il ne fallait pas se fier à la première impression mais quelque chose lui disait que le cadet Dumbledore était pourtant très friand de cela, laissant penser qu’il était quelqu’un de désespérément borné. Finalement, Albus eut plus ou moins gain de cause, son frère retournant dans son mutisme bourru et colérique sans rien ajouter.

— Oui, les Nés-Moldus ne sont pas acceptés à Durmstrang. Et les Sang-Mêlés n’y sont pas très bien vus non plus. Cela me rappelle un peu votre maison, Serpentard, sauf que toute l’école est sous ce régime du sang. Il vaut mieux être un Sang-Pur là-bas.

Tandis qu’il répondait à Albus, les assiettes s’étaient envolées pour laisser place à celles à dessert. Le strudel arriva également et prit place au centre de la table. Gellert essayait d’éviter de penser à Abelforth et Ariana qui le mettaient légèrement mal à l’aise. Entre la méchanceté gratuite et injustifiée du cadet et l’amorphisme inquiétant de la benjamine, l’Austro-hongrois préférait se concentrer sur le rayonnant Albus, aux cheveux de feu et aux yeux purs. Ce dernier fit voler un couteau jusqu’à lui et l’invita à couper son propre dessert quand l’ustensile disparut au moment où l’étranger voulut s’en saisir. Gellert resta perplexe un moment, incapable de savoir si Albus se moquait de lui ou non. Au fond de lui, il sentit sa méfiance naturelle, cruellement acquise à Durmstrang, s’intensifier, rendant son regard plus dur tandis qu’il regarda Albus sans comprendre ce qu’il venait de se passer. Pourtant, il garda néanmoins la tête froide, ne voulant pas créer un scandale si rapidement. Non, l’aîné des Dumbledore ne se moquait pas méchamment de lui mais lui faisait juste une gentille plaisanterie. Il voulait y croire, désirant rester un minimum naïf, comme voulant prouver à Durmstrang que l’école n’avait pas tout détruit en lui pour faire un garçon froid et bourru à l’instar de son voisin de table. Puis le couteau réapparut et un sourire rayonnant et joueur, mais sans aucune once de méchanceté vint éclairer le visage taquin d’Albus. Se calmant instantanément, retombant dans une naïveté docile qu’il ne pensait plus avoir, Gellert lui rendit son sourire, bien que plus timide.

— Merci…

Il coupa donc son dessert et servit Abelforth, puis Ariana et enfin Albus. Il était un peu plus nerveux, inquiet de savoir ce que l’aîné Dumbledore penserait de son dessert mais également sur la véritable nature de sa plaisanterie. Il essayait de se convaincre qu’elle était inoffensive et seulement taquine mais son passé à Durmstrang revenait sans cesse. Il eut un silence durant lequel Gellert essaya de retrouver un sujet de conversation, autre que Poudlard et Durmstrang. Et pourtant, il ne trouva rien pour le moment, pas habitué à se sociabiliser autrement que par la menace. De plus, le contexte tendu des Dumbledore le pousser à être prudent, ne voulant pas fauter.

— Ça vous plaît ? Ce n’est pas très difficile à faire, je pourrais te montrer si tu veux.

Il tenta un sourire avant de reprendre sans transition :

— Tout à l’heure, tu m’avais dit que tu connaissais un peu les Peverell ? Vous avez un lien avec eux ? Ou tu as juste lu tous les livres de la bibliothèque de Poudlard ?

Il eut un sourire, taquin à son tour, tandis qu’il lança un regard espiègle à Albus. Il espérait qu’il ne prenne pas à la mouche suite à cette petite plaisanterie tout aussi inoffensive que celle du couteau. En revanche, il ne savait pas si la bibliothèque de Poudlard était grande mais étrangement, il se doutait qu’elle devait être en réalité gigantesque. Une sorte d’intuition qui lui faisait s’imaginer qu’Albus y passer le plus clair de son temps durant les après-midi pluvieuses de l’Écosse.
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