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Résurrection - Gellert

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Albus Dumbledore
Albus Dumbledore
Âge : 61 ans.
Sang : Sang-Mêlé.
Nationalité : Anglaise.
Patronus : Un Phénix.
Épouvantard : Le cadavre de sa sœur et, depuis peu, la silhouette de Gellert Grindelwald qui s'éloigne de lui inexorablement, et ce malgré sa main tendue vers lui.
Reflet du Riséd : Gellert Grindelwald à ses côtés.
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 4 Icon_minitimeMer 15 Mar - 11:29



Résurrection

« Cimetière de Godric’s Hollow »

Eté 1899

Là, au moins, son audace paya, et de la plus surprenante, de la plus agréable des manières. Le fier et impassible Gellert se surprit à rosir sous le compliment inopiné d’Albus, semblant ne trouver aucune réplique acerbe ou railleuse, immobile simplement, se laissant attirer contre l’orphelin flamboyant qui ne put résister au désir de se nicher au creux de son cou, une fois de plus. Contre lui, il sentait tambouriner le cœur de Gellert au creux de sa poitrine, avec une frénésie empreinte d’une vérité que toute l’Occlumancie du monde n’aurait pu nier. Albus accueillait ce martèlement avec l’émoi nouveau de l’adolescent qui se sent aimé et accepté dans toute la plénitude de son âme solaire. Heureux, accompli, entier enfin, dans les bras de l’adolescent rebelle exilé de ses contrées lointaines et glaciales par un hasard auquel Albus ne voulait pas croire. C’était bien trop beau, bien trop évident, pour relever de la vulgarité d’un simple hasard. L’orgueilleux jeune homme voulait croire à quelque chose de plus grand, une destinée merveilleuse, un chemin à accomplir vers la gloire peut-être. Rien d’autre n’aurait pu amener à se rencontrer ces deux sorciers exceptionnels, promis aux hauts faits et batailles invaincues.

Mais l’heure n’était à rien d’autre qu’à ses bras, pour le moment. A son odeur de cimes et de pin qui l’enivrait. A son bras qui glissait autour de sa taille. A ce silence inviolé, sacré, qui pesait doucement sur leur étreinte. Ce fut pourtant lui, Albus, qui brisa ce miracle, comme si c’était un peu trop de bonheur pour lui, comme si son cœur menaçait d’exploser, comme si prendre la parole le ramènerait aux confins d’un monde auquel il n’était plus arrimé. Gellert resta silencieux, ne répondit rien à sa provocation, sinon par une docilité surprenante chez ce garçon rebelle, orgueilleux et impulsif. Albus sourit, attendri et ravi par la journée qui les attendait, avant de rosir de plaisir lorsque Gellert prit sa main pour planter son regard droit dans le sien, et lui avouer sa hâte de découvrir cette ruelle regorgeant de bruit et de couleurs, espérant néanmoins qu’il y fasse moins chaud. Albus eut un léger rire et un sourire désolé, devant cette candeur ;

- Tu vas adorer, j’en suis sûr ! En revanche, non, je crains même qu’il fasse plus chaud encore. Le soleil se réverbère sur les pavés et il y’aura sans doute beaucoup de monde, pour les achats de la rentrée. Si tu veux, je te prêterai une chemise plus légère, et pas noire, surtout.

Cette fois-ci, Albus eut un sourire espiègle, qui s’étiola vite à la fraîcheur des doigts de Gellert qui se saisissait de ses doigts et qui, dans une tendre poigne, l’approchait de lui, avec une lenteur inexorable, Albus pouvant voir les gouttes d’eau accrochées à ses cils blonds, et ses lèvres fines s’approcher des siennes. Ce second baiser fut un peu moins timide, un peu plus assuré, sachant toux deux leur sentiments jumeaux désormais, la crainte du rejet évaporée à leur affection naissante qu’ils découvraient pas à pas. De nouveau, le jeune homme ferma les yeux, se laissant guider sans vraiment réfléchir, mû par l’instinct de ses lèvres contre les siennes, et de ses doigts entremêlés aux siens.

Et lorsque le baiser cessa, Albus l’admira, encore sonné et un peu pantelant, réitérer sa hâte d’être à demain. Et lui aussi, en effet, mourrait d’envie d’errer avec lui au cœur d’une des plus fantastiques allées du monde, malgré qu’il ne puisse pas l’avoir à son bras, malgré qu’il leur faudrait se dissimuler si l’envie leur prenait d’échanger un baiser, une étreinte, ou le moindre signe d’une affection perçue comme inavouable. Albus n’en avait cure, pourvu qu’il puisse de nouveau s’abreuver aux lèvres de Gellert, fut-ce dans l’ombre, fut-ce au mépris de tous.

Mais son bel ami n’avait pas dit son dernier mot, et, profitant de l’état chancelant dans lequel son baiser avait mis Albus, lâcha doucement ses mains, d’un geste innocent, pour dissimuler le jet d’eau qui vint asperger la nuque du jeune homme surpris qui prit une mine estomaquée, si peu habitué à se faire prendre de vitesse que son visage devait être désopilant pour l’auteur de la farce qui, déjà, lui reprenait la main, lui enjoignant de rejoindre la berge, de peur qu’il n’attrape froid ;

- N’essaie pas de noyer le poisson, tu me le paieras à un moment ou un autre.

Il le suivit pourtant sans rien dire, guidé par sa poigne qui s’était resserrée, le regardant enfiler ses bottes non sans admirer la beauté de ses longues jambes fuselées qui s’y glissaient. Prenant exemple, un vent magique, centré que lui, fit bouffer son pantalon et gonflé ses cheveux en une auréole étrange et flamboyante, lui donnant un drôle d’air un instant, reboutonnant sa chemise désormais sèche, tandis que Gellert semblait vouloir rester torse nu, du moins pour le moment. Avec ce large sourire innocent qu’il avait lorsqu’il comptait réclamer quelque chose, Albus rebondit sur la proposition de l’excellent pâtissier qu’était le jeune homme, en plus de tant d’autres choses ;

- Est-ce que tu pourrais nous refaire un strudel ? Il était tellement bon, la dernière fois.

Souriant toujours, il lança un regard vers le corps souple encore à demi-nu, dissimulant désormais moins son admiration, depuis qu’il lui avait fait l’aveu du trouble que sa beauté instillait en lui. Tendant soudain son coude d’un air de gentleman exagéré, avec un sourire malicieux, il prit cette fois-ci les devants ;

- Alors rentrons. Nous allons prévenir ta tante que tu dînes avec nous, et que tu m’accompagnes à Londres demain. Tu viendras prendre le petit déjeuner à la maison et nous partirons tout de suite après. J’ai pas mal de courses à faire.

Un sourire, de nouveau, et le corps ravi des deux sorciers les plus prometteurs s’évanouirent dans un torrent de couleurs délavées, laissant là le cadre idyllique du chant de cette rivière qui avait abrité leur affection naissante.


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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 4 Icon_minitimeMer 15 Mar - 12:40



Résurrection

« IM WASSER VERBRANNT »

Godric's Hollow, été 1899.

L’affection grandissante entre les deux garçons n’était plus un secret pour aucun des deux. Comme à l’accoutumée entre eux, tout se faisait extrêmement naturellement, sans qu’il y ait besoin de dire ce qu’ils ressentaient explicitement pour l’autre. Les regards, les sourires, tout ceci avait poussé Gellert à oser embrasser Albus qui, malgré la peur d’abord prédominante, savait instinctivement que son ami partageait les mêmes désirs que lui. Gellert le regarda alors se rhabiller, faisant fi des menaces taquines que lui envoyait l’aîné Dumbledore. Il espérait bien que l’ancien Gryffondor ne cesse jamais de l’embêter. Il aimait cette fausse rivalité qui n’était rien d’autre qu’un jeu auquel tous deux aimaient participer. Tandis que le programme de la soirée commençait à se dessiner, Albus lui proposa de refaire un strudel pour le dessert, ce à quoi Gellert acquiesça d’un signe de tête avec un sourire. Il était ravi de faire ainsi plaisir à lui et à sa sœur qu’il appréciait également. Les relations avec Abelforth étaient cependant plus froides mais le natif des Alpes avait choisi l’indifférence comme stratégie. Il avait appris depuis bien longtemps qu’il ne pouvait pas plaire à tout le monde alors il préférait le laisser dans son coin et se concentrer sur son idylle avec le frère aîné du bourru de la fratrie.

Mais avant de saisir son bras tendu, il enfila rapidement sa chemise noire, couleur qu’il porterait tout de même le lendemain, appréhendant déjà le transplanage qu’il allait subir. Il n’y avait pas à dire, il avait hâte d’apprendre car il n’aurait certainement plus à supporter cette inconfortable nausée qu’il avait quand ses pieds touchaient le sol à nouveau. Ils passèrent pas chez Bathilda, qui sembla presque déçu de voir son petit-neveu ne pas passer plus de temps avec elle mais ravie de voir cette complicité entre les deux garçons dont elle se plaisait à penser qu’elle existait grâce à elle et à sa clairvoyance. Le reste de la fin de journée se passa dans les rires et les sourires, les discussions de tout et de rien, tandis qu’Albus s’affairait à son agneau et Gellert à son strudel. Dans ces moments, l’Austro-Hongrois oubliait tout le reste, tout ce qui était important et avait l’esprit uniquement obnubilé par cet adolescent si brillant aux cheveux de feu. Plus il passait de temps avec lui, plus Gellert se sentait tomber éperdument amoureux. Quand il s’en rendait compte cependant, il baissait souvent la tête, comme pour cacher la joie que lui procurait son jeune camarade.

Le reste du dîner se passa comme tous les autres : Gellert et Albus qui discutaient joyeusement, Ariana qui les écoutait comme si c’était la seule source de distraction que la jeune fille pouvait avoir dans cette maison morne et Abelforth, quant à lui, restait en retrait, bougon comme à son habitude. Puis, les jeunes amoureux étaient allés dans la chambre d’Albus, comme souvent, chacun apprenant un peu plus la culture de l’autre et les enseignements qu’il avait reçus. La nuit s’avança et Gellert dû retourner chez Bathilda, à contrecœur. Le chemin du retour était presque triste, n’ayant guère envie de passer cette nuit loin d’Albus. Pourtant, cela était un peu leur rituel depuis quelques jours mais cette fois-ci, la Lune fut la pire ennemie du jeune Germanique. Une fois glissé dans son lit dans sa chambre improvisée au grenier, Gellert regarda les poutres de longues heures, incapable de trouver le sommeil. Il n’avait le visage de son solaire ami en tête, se rappelant inlassablement du doux contact de ses lèvres contre les siennes, le cœur léger. Il n’avait qu’une hâte, que l’aube daigne pointer ses rayons matinaux à l’horizon. Fort heureusement, l’été était avancé et les nuits courtes. Peut-être Gellert s’assoupit une petite poignée d’heures ou peut-être somnola-t-il juste. Mais dès que le Soleil commença à rougir timidement le firmament, le natif des Alpes était déjà levé et habillé. Il laissa un mot à Bathilda pour lui sauter la bonne journée et se précipita chez les Dumbledore.

Songeant que son frère et sa sœur devaient sûrement encore dormir, Gellert se refusa de frapper à la porte. Il inspecta alors l’extérieur et examina l’arbre qui lui permettrait certainement de grimper à la fenêtre. Il était encore très tôt et personne ne remarquerait la tentative d’effraction de l’étranger récemment arrivé dans ce village tranquille. Agile, le natif des Alpes entreprit alors de gravir l’écorce et le tronc avant de parvenir à se hisser sur une branche suffisamment solide pour supporter son poids. Il parvint à caler une jambe sur le rebord de la fenêtre, tenant en équilibre mais de peu et frappa au carreau de la fenêtre, doucement. Pendant un instant, il craint qu’il ne se soit trompé de chambre et ait frappé à la vitre d’Abelforth. Mais si les deux frères se ressemblaient énormément, il y avait pourtant une sensible différence dans leur allure respective. En effet, Albus était beaucoup plus joyeux et solaire, son pas était léger et la silhouette flamboyante qui s’approchait de la fenêtre semblait tout aussi excitée que lui. Gellert eut un sourire insupportablement espiègle et ravi en voyant le visage encore ensommeillé de son jeune ami qui venait de lui ouvrir la vitre et ne se priva pour se glisser à l’intérieur de sa chambre.

— Bonjour Albus, tu as bien dormi ? J’espère que tu es prêt, tu dois m’emmener quelque part aujourd’hui, je crois.

Il releva le menton fièrement malgré son sourire jovial et enthousiaste. Il plaça ses bras dans son dos, début d’une habitude qui ne le quitterait pas, droit et fier, regardant son jeune ami qui ne s’attendait certainement pas à être pris autant au pied de la lettre lorsqu’il avait dit qu’ils devraient partir tôt. Ne lui laissant pourtant pas un moment de répit, Gellert reprit :

— Comment comptes-tu aller à Londres, d’ailleurs ? Cela fait un peu loin pour transplaner, non ? Même si je sais que tous tes professeurs t’ont dit que tu étais le sorcier le plus brillant de Poudlard depuis Merlin, ne commence pas de si bon matin, veux-tu? Tu auras toute la journée pour étaler ton savoir au visage sur le Chemin de Traverse.

Il le regarda toujours avec un grand sourire. Puis, il lui prit la main dont il en embrassa le dos, le tout en ne quittant pas ses yeux azurés du regard.

— À moins que tu n’aies prévu un Portoloin ?

Il libéra les doigts d’Albus et recouvra sa posture austère. Malgré sa courte nuit, plus blanche que conseillère, Gellert se sentait survolté et impatient, ne se rendant pas compte qu’il venait de le bombarder de questions et ayant plus que hâte de cette journée de découvertes en compagnie de la personne dont il ne pouvait absolument plus se passer.
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 4 Icon_minitimeMar 21 Mar - 11:24



Résurrection

« Cimetière de Godric’s Hollow »

Eté 1899

La montre à gousset d’Albus indiquait minuit lorsque Gellert et lui s’arrachèrent l’un à l’autre. Le jeune garçon était instantanément tombé dans un sommeil agité, rêveur et extatique, rendu fébrile par l’enthousiasme de revoir son bel ami dès le lendemain. Même sans être en plein émoi d’adolescent amoureux, on dormait très mal. L’été était anormalement chaud, et Albus, vêtu simplement d’un maillot de corps et d’une sorte de caleçon lâche qui lui tombait au-dessus du genou, s’empêtrait dans ses draps dont il se débarrassait à demi, mourant de chaud malgré ses bras et ses jambes nues, et sa nature si frileuse d’ordinaire. Ils avaient partagé le dîner en faisant mine de n’avoir pas envie de se dévorer des yeux, et rien, pas même le mutisme étrange d’Ariana, pas même la mauvaise grâce renfrognée d’Abelforth, n’avait pu étioler la myriade d’étoiles qui se reflétaient dans leurs yeux. Le strudel était délicieux, et Abelforth avait eu beau faire toutes les mines bougonnes du monde, Albus l’avait bien vu s’en servir trois fois, et des quantités gargantuesques, si bien qu’à la fin, il ne restait plus que des miettes sur le plat en argent apporté par Gellert de chez sa tante.

Et seule la fatigue avait permis à Albus d’accepter le départ de Gellert et, pourtant, malgré les draps qui s’empêtraient et lui collaient à la peau, il lui semblait entendre le bruissement des feuilles et les gazouillis des oiseaux qui célébraient la naissance de l’aube. Il n’y prêtait pourtant qu’une attention ensommeillée, endormi encore, mais pas tout à fait, ancré dans la léthargie brumeuse qui précède le réveil. Cette fois-ci, pourtant, une branche craqua un peu plus fort, lui arrachant un gémissement ensommeillé, qui n’aurait pas suffi à le réveiller si le bruit n’avait pas été suivi d’un plus net, comme si quelqu’un cognait contre la fenêtre de sa chambre. Alors ses yeux s’ouvrirent d’un seul coup, alerte, redressé au beau milieu de son drap emmêlé, sa tignasse flamboyante épars lui tombant devant les yeux. Mais sa mine interloquée ne dura guère, apercevant la beauté de son prince Autrichien, à califourchon sur une branche, la main vers la fenêtre. Et Albus aurait sûrement éclaté de rire devant le cocasse de la scène, si il n’était pas aussi ravi de le voir déjà. Avec un sourire énamouré, il vint lui ouvrir d’un pas leste, non sans avoir jeté un coup d’œil à sa montre qui indiquait cinq heures et demie du matin. Le jeune homme posa un doigt sur ses lèvres en ouvrant la fenêtre, prononçant un Assurdiato tandis que Gellert grimpait dans sa chambre. Et lorsque Gellert lui rappela sa promesse, lui demandant s’il était prêt, l’adolescent se frotta les yeux qu’il avait encore gonflés de sommeil, examinant sa mise de haut en bas en souriant d’un air taquin à Gellert ;

- Bonjour Gellert. Non pas vraiment, mais peu importe. Et tu vas devoir me laisser quelques minutes pour me préparer, je le crains.

Albus lui jeta un sourire attendri, dissimulant mal sa joie de voir son fier Gellert aussi surexcité à l’idée de passer une journée avec lui. Et en réalité comme il en avait envie lui aussi, de cette journée ! Son sourire radieux illuminait sa face solaire, ses yeux tirés et ses cheveux emmêlés. Et il était si drôle et si touchant, ce si beau Gellert, à se tenir droit et fier, menton relevé et mains derrière le dos, que le sourire d’Albus s’élargissait plus encore, surtout lorsqu’il ne cherchait même plus à dissimuler sa curiosité piquée au vif, lui d’ordinaire tant sur la réserve qu’il fallait lui arracher ses réactions ;

- Cela fait effectivement un peu loin. Mais ne te méprends pas Gellert, je serai bien entendu capable de faire ce trajet en transplanant, et ce sans difficultés.

Albus eut un sourire arrogant, qui fondit lorsque Gellert se saisit de sa main pour y déposer un baiser, ses yeux plantés dans les tréfonds des siens, encore embrumés de sommeil. Lorsqu’il libéra ses doigts, Albus se servit de sa main pour étouffer un bâillement, et retirer les mèches de cheveux flamboyantes qui lui tombaient devant les yeux, toisant Gellert en affichant un petit sourire ravi ;

- Mais on ne peut rien te cacher, j’ai effectivement prévu un Portoloin. Nous prendrons le petit déjeuner ici et partirons tôt, pour souffrir le moins possible du monde et de la chaleur. Et je préparerai également quelques sandwichs, sauf si tu préfères manger au Chaudron Baveur. Il faut aussi que je prenne les mesures d’Ariana pour sa robe.

Devant tout ce petit programme, Albus se trouvait soudain tout à fait réveillé, et aussi survolté que son beau Gellert, qui se laissait aller à lever le voile sur ses émotions, à son plus grand plaisir. Se toisant de nouveau de haut en bas, Albus rosit soudain, un peu honteux d’être vu aussi peu à son avantage, avec son caleçon informe qui lui tombait sur les genoux et son maillot de corps peu seyant, quand Gellert était toujours si apprêté et si beau. Son caractère taquin, bien sûr, outrepassa le malaise par une pirouette, son bras glissa l’air de rien autour de la taille grâcile de son bel ami, l’attirant à lui pour déposer un rapide baiser sur ses lèvres, et faire immédiatement volte-face, l’air de rien ;

- Je suis désolé, je peux te laisser seul quelques minutes ? Je reviens très vite…

Un sourire plus mutin que jamais et un clin d’œil plus tard, Albus sortit, verrouillant la porte sur Gellert à l’aide d’un sortilège informulé, le protégeant d’une entrée impromptue. Dans la salle d’eau, Albus s’aspergea sommairement, l’eau froide achevant de le réveiller, peignant sa tignasse rousse et s’habillant le plus légèrement possible d’une chemise d’été e d’un pantalon de flanelle. Lorsqu’il revint dans sa chambre, il trouva Gellert posé sur le rebord de son lit, et lui offrit un immense sourire, s’asseyant négligemment à côté de lui, enlaçant sa taille d’un bras, posant sa tête sur son épaule ;

- Alors, qu’est-ce que tu veux faire en attendant ? Rester ici ou descendre à la cuisine ? Dans le dernier cas, je crains qu’il te failles redescendre par la fenêtre et faire mine de sonner, je suis navré.

Albus eut un léger rire. La folie de Gellert parvenait à le surprendre, à la séduire encore plus, et à l’amuser à la fois. Grimper à sa fenêtre à l’aube pour honorer son invitation, qui d’autre que lui aurait eu l’audace de faire une chose pareille ? Personne, sans aucun doute, et sans doute était-ce pour cela qu’Albus commençait à tant l’aimer.


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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 4 Icon_minitimeMar 21 Mar - 18:34



Résurrection

« IM WASSER VERBRANNT »

Godric's Hollow, été 1899.

Gellert s’était amusé de la figure encore endormi de son jeune ami. Lui qui était d’ordinaire si coquet et pudique, il ne semblait s’être du tout attendu à une visite si matinale de la part du jeune Germanique. Pourtant, avec ses cheveux ébouriffés d’une nuit de sommeil bien trop courte, il avait un visage à faire rire. Mais Gellert était courtois et surtout amoureux. S’il était amusé par l’apparence dépenaillé d’Albus, il en était surtout attendri. Rapidement pourtant, son ami britannique vint lui ouvrir la fenêtre et souplement, le natif des Alpes glissa à l’intérieur de cette chambre qu’il n’avait quittée qu’une poignée d’heures auparavant. Gellert resta pourtant poliment à côté de la fenêtre, commençant à bien connaître son jeune ami et sa pudeur et ne bougerait que lorsqu’il l’aurait invité puisqu’il avoua devoir se préparer. Pourtant, même tombé du lit, Albus ne manqua pas de faire preuve de cette sempiternelle vantardise, un large sourire arrogant aux lèvres, prétendant pouvoir faire une si grande distance telle que Godric’s Hollow jusqu’à Londres en transplanant et sans danger. Gellert secoua la tête de droite à gauche, faussement désespéré par cette prétention dont Albus était pétri. Avec un sourire doux, il le regarda bailler et se recoiffer.

Le cerveau prodigieux de l’ancien élève de Gryffondor sembla pourtant être bien éveillé, répondant à la foule de questions que Gellert lui avait posé puis commença à détailler tout le programme de la journée. L’Austro-Hongrois dût se rendre à l’évidence que le départ n’était pas imminent, surtout s’il fallait attendre qu’Ariana se réveille. Il s’était demandé d’ailleurs s’ils pouvaient l’emmener avec eux, à Londres. Il la savait traumatisée, Albus lui avait raconté pourquoi mais Gellert n’était pas convaincue que la laisser enfermée entre les quatre murs qui avaient vu le drame récent se produire était un moyen efficace pour elle de faire son deuil. Cependant, la raison principale de son état presque catatonique remontait à bien des années auparavant et il semblait que tout le monde l’ait un peu laissée tomber, comme résiliée à cette condition inconnue dont elle souffrait. Cette histoire rongeait Gellert de colère vindicative. C’était le genre d’injustice qu’il refusait de laisser passer. Il était convaincu que les sorciers n’avaient pas à vivre cachés et à subir l’orgueil mal placé des Moldus. Ce qui était arrivé à la famille d’Albus, il rejetait aussi bien la faute sur ceux dépourvus de pouvoirs magiques, qui ne réagissaient que par la violence lorsqu’ils étaient en face de quelqu’un de différent, mais également sur le monde sorcier, passif, qui se complaisait dans cette situation dramatique.

Mais Gellert essaya de ne pas y penser. Il serait déplacé de s’en mêler de toute façon, même s’il voyait bien que cette situation affectait évidemment Albus. Même s’il ne pouvait lui rendre ses parents, il aimerait au moins pouvoir sauver sa sœur. Mais pour une fois, ses pouvoirs se retrouvaient limiter. Il n’avait pas beaucoup de monnaie au fond de ses poches et il se rendait compte qu’il s’agissait encore de la devise sorcière germanique. Il se souvenait qu’Albus lui avait parlé d’une banque, peut-être pourraient-ils y faire un tour afin que Gellert puisse s’acheter quelques souvenirs de cette fameuse rue. Son ami, taquin et souriant l’attira alors à lui doucement, l’arrachant à ses pensées déjà à Londres, avant de l’embrasser tendrement. Avant que le natif des Alpes n’eut le temps de réagir, Albus s’était déjà dérobé à son étreinte avant de lui fausser compagnie. Gellert entendit le loquer de la porte se verrouiller, se demandant si c’était pour l’empêcher de sortir dans la maison ou si c’était pour éviter que quelqu’un ne rentre. Il regarda la porte close quelques secondes, se sentant subitement submergé par une intense et stupide solitude. Ne pouvant faire quoique ce soit d’autre qu’attendre, il s’assit sur le lit d’Albus, enivré par son parfum.

Son ami revint rapidement tout de même et Gellert fut comme ébloui par cette beauté solaire dont resplendissait l’aîné des Dumbledore. Doucement, ce dernier vint s’asseoir à côté de lui pour se blottir contre son épaule. Tout aussi tendrement, l’ancien élève de Durmstrang passa également un bras autour de sa taille et posa sa joue sur le sommet de la tête de ce garçon qu’il aimait beaucoup qu’il n’osait se l’avouer. Il eut un soupir bienheureux avant qu’Albus ne lui demande ce qu’il voulait faire en attendant que la maisonnée ne se réveille. Il lui proposa de repartir par là où il était venu, c’est-à-dire par l’arbre pour frapper officiellement à la porte. Gellert fit une moue. Cette idée ne lui plaisait que moyennement car il faudrait réveiller la fratrie Dumbledore sachant qu’il avait escaladé la façade pour éviter cela. Et fanfaronner un peu devant Albus évidemment. Ce dernier ne manquait pas une occasion pour se vanter de ses pouvoirs exceptionnels malgré le niveau équivalent entre eux alors Gellert ne se ferait pas prier pour montrer son agilité et sa souplesse physique. Sans s’en rendre compte, ils essayaient tous deux de se séduire à leur façon. Avec un sourire, il dit :

— Je préférerai rester ici et attendre qu’ils se réveillent. Après tout, nous avons dû écourter notre soirée pour dormir même s’il a fait bien trop chaud pour pouvoir se reposer correctement.

Il lui sourit et l’embrassa tendrement.

— Ou alors nous pouvons descendre par les escaliers et être silencieux. C’est si grave que ça s’il l’un d’eux me voient sortir de ta chambre ?

Il se leva du lit et lui prit la main sur laquelle il posa ses lèvres doucement.

— Je suis sûr que, malgré tout ce que tu as pu raconter sur Poudlard et à quel point tu étais un élève exemplaire, tu as eu ton lot de bêtises. Tu vas pas me faire croire que tu ne t’es jamais promené dans le château de nuit ? Allez viens. On dira que je n’ai pas frappé fort à la porte pour ne pas les réveiller.

Le tenant par la main, il tourna doucement la poignée de la porte de la chambre d’Albus et se dirigea silencieusement vers les escaliers. Gellert avait déjà commis quelques larcins, rien de bien méchant, mais cela lui avait permis d’acquérir un certain savoir faire en matière de discrétion. Le pas léger et fluide, il descendit les marches sans faire grincer une seule latte et arriva rapidement dans la cuisine. Triomphant, les mains sur les hanches et avec un grand sourire, il regarda Albus. Il chuchota alors :

— Tu veux manger quoi ? Et ta sœur, elle prend quoi au petit-déjeuner ?

Faisant comme chez lui pendant qu’Abelforth n’était pas là pour ronchonner, Gellert commença à préparer magiquement ce dont ils avaient besoin pour partir. Sur la table, il vit une veille boîte de biscuits qui semblait vide.

— C’est ça le Portoloin ? Tu sais que je n’en peux plus d’attendre à tel point que je n’ai même pas envie de manger ?

Il sourit et commença à faire chauffer une casserole de lait.
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 4 Icon_minitimeMar 28 Mar - 14:41



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« Cimetière de Godric’s Hollow »

Eté 1899

Albus avait obtenu ce qu’il cherchait, devant la fausse exaspération un brin amusée de Gellert. Il était bien plus facile de parader que de jouer à ce jeu de séduction auquel il débutait. Il était tellement coutumier de cette arrogance naturelle, que tout le monde lui octroyait avec un sourire compatissant, qu’il avait appris à en user et en abuser, et Gellert n’y faisait pas exception. De plus, lui aussi avait ses propres armes, et redoutables, notamment le sourire plein d’une tendresse narquoise avec lequel il le regardait bailler et passer une main dans ses cheveux épars, quand lui était déjà frais et dispo, voire fébrile et impatient, d’une surexcitation mal contenue lorsqu’Albus lui infligea la déception de le faire attendre. Alors, pour écourter ce moment d’absence nécessaire mais qui lui paraissait intenable, il se sauva presque en faisant volteface, après lui avoir volé un baiser. Et lorsqu’il revint, il le trouva sagement là où il l’avait laissé, sur le rebord de son lit, et le formidable Occlumens ne semblait pas être parvenu à dissimuler l’enthousiasme de son large sourire à sa vue. Savoir que la moindre absence semblait pour eux deux être un déchirement réciproque élargit aussi celui d’Albus, qui revint sans honte cette fois se blottir contre lui.

Gellert ne se fit pas prier. Il se laissa faire et glissa un bras autour de la taille d’Albus, resserrant l’étreinte, tandis qu’il posait sa joue sur le sommet de son crâne. Ils restèrent là quelques instants, à goûter l’accalmie de leur proximité nouvelle, lorsqu’il sentit la grimace de désapprobation de Gellert, qui avoua préférer attendre que la maisonnée se réveille. Albus, dans la douce torpeur du réveil et des bras du bel Autrichien, mit quelques instants à réfléchir, se trouvant soudain figé devant un tendre sourire qui s’approchait. Gellert l’embrassait doucement, avec une tendresse mesurée, avec le soin méticuleux que l’on prend avec quelqu’un que l’on a peur de briser. C’était si peu arrivé à Albus, d’être pris pour quelqu’un de fragile, qu’il se fondait à la sensation nouvelle de se laisser aller aux bras de quelqu’un qui ne le prenait pas que pour un adversaire, ou un insupportable duelliste imbattable. Il lui rendit son baiser un peu plus passionnément que les fois précédentes, s’enhardissant de sentir la tendre fermeté d’une étreinte protectrice autour de lui.

Et lorsque le baiser se brisa, Albus était pantelant, prêtant une oreille distraite. Gellert changeait d’avis, proposait de descendre par l’escalier, lui demandait si cela importait vraiment, qu’il soit vu en train de sortir de sa chambre. Albus le regarda un instant sans rien dire, indécis. Il n’en savait plus rien, à vrai dire. A part qu’à cet instant précis, il se sentait incapable de lui refuser quoi que ce soit. Surtout que, comme pour appuyer sa décision, Gellert venait de se saisir d’une de ses mains, sur laquelle il posa ses lèvres avant de la laisser doucement retomber. Albus eut un sourire léger qui flottait sur ses lèvres ;

- Non, ce n’est pas grave. Tu as raison.

De toutes les façons, Gellert ne semblait pas devoir lui laisser le choix. Une fois de plus, prendre les commandes face à Albus était quelque chose de nouveau, qu’il découvrait absolument irrésistible en la personne de Gellert. Cette manie effrontée de le toiser lorsqu’il se vantait. Ce naturel pour prendre les choses en main. Avec un sourire mutin et séduit, le jeune homme se laisser attirer par la main qui le hissait sur ses pieds, écoutant le ton incrédule que Gellert prenait lorsqu’il affirmait qu’il n’avait pas dû passer une scolarité exempte de toute malice. Albus haussa un sourcil indigné, mais son sourire mutin le trahissait. Tous deux semblaient se connaître sans avoir besoin de dire quoi que ce soit, et bien sûr qu’Albus avait été coupable d’escapade nocturne et d’effraction de la Réserve de la Bibliothèque, au nez et à la barbe de ses Professeurs qui n’y pouvaient rien et qui, de toutes les façons, l’adulait trop pour soupçonner quoi que ce soit. Plus taquin que jamais, il l’attira à lui, posa un nouveau baiser sur ses lèvres, semblant ne plus pouvoir s’en passer plus de quelques minutes ;

- Je ne vois absolument pas de quoi tu parles. Je n’étais pas un élève rebelle comme toi. Et puis je ne parlerais que sous la torture, Grindelwald.

Cette fois-ci il lui déposa un baiser léger sur sa joue blanche, le laissant libre de ses mouvements. Gellert, déjà, ouvrait la porte, descendant, Albus sur ses talons, avec cette grâce et cette souplesse qu’il avait tant admiré, en secret. Et il avait cet air triomphal absolument insupportable et irrésistible, les mains sur les hanches, lorsqu’ils furent arrivés en bas ;

- J’ai une faim de loup. J’ai très envie d’œufs brouillés, ça ne te dérange pas ? Je m’en occupe sinon. Ma sœur, elle adore les toasts à la confiture. Quant à Abelforth, je vais m’occuper de son porridge.

Se levant lui aussi, Albus fit léviter le sac de jutte contenant les flocons d’avoine, qu’il fit tremper dans un bol rempli de lait. Gellert était déjà suffisamment galant, inutile d’en rajouter en soulignant qu’il omettait consciemment son frère à chaque fois. Entre ces deux-là, l’indifférence était la chose la plus bienveillance qu’ils puissent s’adresser. Albus préférait cela, même si de sombres éclairs de mauvais augure traversaient parfois le temps d’un battement de cils les prunelles de Gellert, lorsqu’il subissait les injures et les provocations d’Abelforth sans rien. Il tâchait de ne pas trop y penser, essayant tant bien que mal de raisonner son cadet, avec pour résultat de recevoir sa part de méchanceté et de venin. Alors Albus haussait les épaules et ils sortaient, quand ce n’était pas Abelforth qui partait en claquant la porte.

Mais l’enthousiasme de Gellert le rappela à la réalité, et Albus sourit devant une telle impatience, qu’il tentait de réfréner lui, chuchotant d’un air désapprobateur ;

- Oui, arrête donc de fouiner partout, et tu mangeras, je ne te laisse pas le choix.

Doucement, il arriva derrière lui, tandis qu’il portait sur le feu une casserole emplie de lait, lui encercla la taille et posa un baiser léger sur les cheveux qui recouvraient sa nuque. Puis il se détacha un peu brusquement, entendant craquer le plancher au-dessus d’eux. Abelforth était toujours très matinal, et c’est bien sa mine mal réveillée, encore plus bourrue que d’ordinaire, qui fut bientôt visible. Les yeux qu’il partageait avec Albus se posèrent avec un mécontentement trop visible sur la silhouette de Gellert, et n’eut pour seul salut :

- Déjà là ?

Albus eut une moue désapprobatrice, tandis que les flocons d’avoine gonflés magiquement comme si ils avaient trempé une nuit dans le lait furent recouverts d’une large cuillerée de miel, qui mit sous le nez de son cadet ;

- Bonjour Abelforth. Oui, Gellert est déjà là, parce qu’il m’accompagne sur le Chemin de Traverse faire tes courses, et nous partons tôt. Il a frappé doucement pour ne pas vous réveiller, Ariana et toi. D’ailleurs, tu ne m’as toujours pas dit si tu avais besoin que je t’achète d’autres robes, ou si veux bien reprendre les miennes.

Sans un remerciement et avec humeur, Abelforth se saisit d’une cuillère en bois et enfourna le porridge dans sa bouche, haussant les épaules d’un air désagréable ;

- M’est égal. Penses plutôt à acheter une robe à Ariana. Tu lui as promis.

Albus se retint de lever les yeux au ciel, sortant des tasses en fer blanc afin que le lait précautionneusement chauffé par Gellert y soit versé. La maison commençait à sentir les toasts grillés et les œufs frits. Cette simple odeur, Albus en était certain, ne tarderait pas à réveiller la benjamine.

- Et je ne compte pas l’oublier. Je prendrais ses mesures une fois qu’elle sera debout, ce qui ne devrait plus tarder.

Et ô comme Albus la connaissait bien ! A peine une minute après la fin de sa phrase, une petite tête blonde ensommeillée passa le seuil de la cuisine, et vint s’installer à table sans autre forme de procès ;

- Bonjour Ariana, tu as bien dormi ? Tu veux de la confiture de myrtilles avec tes toasts, c’est bien ça ?

Ariana hocha la tête ‘un air ravi, et Albus recouvrit généreusement deux tartines grillées qu’il disposa sur une assiette sous son nez, tandis que Gellert achevait le petit déjeuner ;

- Viens t’asseoir et manger avec nous Gellert.

Le petit déjeuner se déroula en silence, simplement entrecoupé par le bruit des couverts, des bols de lait et des verres de jus de citrouille qui se vidaient. Une fois tous ces jeunes gens rassasiés, Gellert et Albus débarrassèrent, dissimulant mal leur empressement à partir et leur désir de se prendre dans les bras l’un de l’autre. Revenant à ses obligations d’avant le départ, l’aîné de la fratrie fit léviter un mètre couture près de sa sœur ;

- Reste bien debout et ne bouge pas Ariana, c’est pour ta robe.

Le mètre se détendit pour détailler la hauteur de sa silhouette, la largeur de sa taille, la longueur des bras, une plume lévitant à côté d’un bloc-notes qui inscrivait toutes ces mesures à l’encre noire. Cela semblait amuser l’adolescente, qui pouffa même un instant, et, quand ce fut fini, Albus plia soigneusement le petit morceau de parchemin avec la liste des fournitures scolaires d’Abelforth, fourrant le tout dans sa poche de pantalon, et qu’Ariana l’invectivait d’un ton très sérieux ;

- Je veux une robe bleue !

Avec un sourire indulgent, Albus la lui promit une fois encore, se préparant à partir. Abelforth avait déjà déguerpi sans les saluer. L’aîné dit au revoir à Ariana, promettant d’être là pour le dîner, puis regarda Gellert avec un clin d’œil, sa main s’approchant de la boîte à biscuits vide ;

- Prêt ? 3,2,1…

Sous le regard émerveillé d’Ariana, ils posèrent leur main de concert sur l’emballage vide, et disparurent dans un tourbillon de couleurs.


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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 4 Icon_minitimeMer 29 Mar - 14:24



Résurrection

« IM WASSER VERBRANNT »

Godric's Hollow, été 1899.

Dans la cuisine, Gellert s’occupait à regarder le lait doucement chauffer, profitant de cette complicité fusionnelle qu’il n’avait eu avec personne d’autre qu’Albus, qui prenait de plus en plus l’aura de quelqu’un d’unique, d’élu. La veille les avait grandement rapprochés de manière inéluctable. Leur attirance commune ne demandait qu’à être découverte et partagée et il y avait entre eux comme un voile de soulevé. Gellert se sentait déjà lui-même en présence de l’aîné des Dumbledore, mais savoir que leur amour était mutuel le faisant se sentir encore plus léger. Leurs baisers devenaient déjà moins timides, moins craintifs comme si cela était déjà normal entre eux. Il n’y avait pas d’étapes à brûler car leur relation reflétait leurs deux esprits communs : brillants, vifs et lucides. Pourquoi donc s’embêter avec des fioritures polies et timides alors que tous deux savaient déjà quel genre de feu brûlait entre eux ? La façon dont il l’enlaça doucement dans le dos pour embrasser sa nuque pouvait laisser croire qu’ils étaient ensemble depuis des semaines voire des mois. Après tout, c’était tout comme. La vie de Gellert avait commencé ironiquement dans ce cimetière, lorsqu’il avait posé ses yeux vers cet étrange adolescent endeuillé mais avenant.

Tandis que le porridge d’Abelforth était en train d’être préparé, Albus se arrêta brusquement son étreinte. Pendant un instant, Gellert craignit qu’il ne s’agisse de lui, de cette proximité que le sage Dumbledore aurait pu trouver brusquement indécente. Mais rapidement, il entendit ce que son âme sœur avait perçu : le craquement d’une latte dans l’escalier. L’Austro-Hongrois se retourna à moitié, jetant un coup d’œil par-dessus son épaule pour voir qui du frère ou de la sœur d’Albus s’était levé en premier. Sans un sourire, il aperçut le cadet de son ami, Abelforth qui était rentré dans la cuisine. Sans une salutation pour son frère, l’actuel élève de Poudlard ne se fit pas prier pour lâcher une remarque acerbe sur la présence si matinale de l’étranger. Gellert, pourtant agacé, ne réagit pas, se contentant de feindre une indifférence parfaite, même si trahit par un sourire faussement poli. Albus prit alors sa défense, justifiant la présence du natif des Alpes dans leur maison à une heure si matinale. Médiateur, il changea même le sujet, demandant à son frère s’il avait besoin de nouvelles robes de sorcier pour sa rentrée. Continuant de ne faire aucun effort pour être courtois, Abelforth se contenta d’être indifférent et désagréable, se permettant même de rappeler à Albus la raison précise pour laquelle ce dernier voulait emmener son exotique ami sur le Chemin de Traverse.

Gellert préféra l’ignorer, essayant de contenir cet agacement qui devenait petit à petit une colère au fur et à mesure des provocations d’Abelforth. Alors il tournait le dos, surveillant les œufs qui cuisaient dans la poêle, les remuant avec un geste un peu trop nerveux peut-être. Il était difficile pour lui de pas détester ouvertement le cadet d’Albus. Si le courant était passé instantanément entre les deux esprits jeunes et brillants, l’animosité entre Abelforth et Gellert avait été tout aussi rapide et innée. Les deux garçons ne se supportaient et c’était viscéral. Cela dérangeait l’ancien élève de Durmstrang par rapport à Albus alors la moindre des choses qu’il pouvait faire, c’était d’encaisser sans rien dire. Il était l’invité après tout. Cela lui rappelait un peu de sa scolarité en Laponie, qui le poursuivait vraisemblablement. Ses anciens démons, même Albus ne semblait pas pouvoir l’en exorciser. Le silence entre eux ne dura pas longtemps puisqu’Ariana arriva à son tour dans la cuisine. Cette fois-ci, Gellert la salua d’un signe de tête et d’un sourire courtois et resta à côté de la poêle. Il préférait rester en retrait, déjà mis mal à l’aise par Abelforth qui lui avait bien fait comprendre qu’il était indésirable ici. Pourtant, Albus l’invita à les rejoindre, chose qu’il accepta avec un sourire. Il ramena les œufs et servit ceux qui en voulaient avant d’en mettre dans son assiette.

Le petit-déjeuner se passa dans un silence presque pesant, Abelforth ayant grandement contribué à refroidir l’ambiance joviale qui régnait pourtant quelques instants auparavant. Gellert n’adressa même pas un regard au cadet Dumbledore dont il sentait les yeux bleus, assassins, sur lui de temps en temps. L’Austro-hongrois était nerveux, pressé de partir pour un nombre incalculable de raisons. Avec Albus, il se dépêcha de débarrasser la table avant l’aîné Dumbledore ne commence à prendre les mesures d’Ariana afin d’avoir ce qu’il fallait lorsqu’ils iraient chez le tailleur. La benjamine semblait joviale et heureuse, se permettant même un rire ainsi qu’une consigne sur la couleur du vêtement. Gellert était toujours étonné de l’entendre parler, elle qui était si silencieuse voire mutique. Ayant tout avec eux, Albus invita son ami à poser sa main sur la boîte à biscuits vide qui commençait à trembler légèrement. Timidement et poliment, Gellert fit un signe de la main pour saluer Ariana, bien content qu’Abelforth soit déjà parti et brusquement, tout commença à tourner autour d’Albus et lui. Le rapide voyage se déroula mieux que celui du transplanage, étant plus habitué à ce moyen de transport. Ainsi, une fois que tout cessa de tourner autour de lui, il retomba sur ses pieds, sans perte d’équilibre. Il regarda autour de lui et se rendit qu’il était dans une cour d’une bâtisse, visiblement en plein centre-ville, les sabots des fiacres se faisant entendre sur les pavés.

— C’est ça le Chemin de Traverse ?

Gellert eut un sourire malicieux, bien conscient qu’Albus ne lui avait pas tout dévoilé. Ce dernier sortit sa baguette et tapota sur une brique du mur du fond. Magiquement, lesdites briques commencèrent à tourner entre elles, s’écartant, et créèrent un passage donnant sur une ruelle parfaitement animée. L’étranger, de ses yeux asymétriques, regarda tout ce qu’il pouvait voir, submergé par le nombre d’informations, de couleurs et de vie qui lui arrivèrent au visage. Happé par la curiosité, il fit quelques pas dans la rue, oubliant presque Albus derrière lui. Il lui saisit l’avant-bras pour l’obliger à lui emboîter le pas et commença à regarder tout autour de lui. L’envie de lui tenir la main était forte mais la rue était bondée. De nombreux sorcières et sorciers vagabondaient çà et là, certains accompagnaient d’enfants qui s’impatientaient de savoir dans quelle maison ils allaient être répartis. Dans ce fourmillement de gens se dégageait une sorte de paix immuable, de jovialité sans nom. Gellert avait l’impression d’être à nouveau un enfant devant une confiserie, ne sachant où donner de la tête et souhaitant contempler absolument toutes les vitrines. L’austérité avait du mal à résister à ce flot d’enthousiasme juvénile voire puéril qui l’envahissait.

— Où est-ce que tu veux m’emmener alors en premier ? Parce que je veux tout visiter, tu en es conscient ?

Il offrit à Albus un grand sourire, émerveillé comme il ne l’avait rarement été.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 4 Icon_minitimeJeu 30 Mar - 9:45



Résurrection

« Cimetière de Godric’s Hollow »

Eté 1899

Albus avait rassasié ses habituelles fringales matinales avec une voracité enthousiaste. Les oeufs brouillés de Gellert étaient délicieux, justement assaisonnés et cuits à la perfection. Aussi s’était-il appliqué à en avaler une grande assiettée, d’autant plus qu’il ne savait pas vraiment quand et ce qu’ils allaient pouvoir déjeuner. Après avalé la large tartine qu’il s’était généreusement beurrée, n’oubliant son frère, sa soeur, ainsi que Gellert, il s’était levé prêt à partir, à fuir sans honte l’ambiance pesante de la maisonnée pour se retrouver seul avec celui avec qui il avait passé si peu de temps, mais qu’il semblait connaître depuis toujours. Et quand sa soeur disparut dans un tourbillon de couleurs, Albus, dans une demi seconde de lucidité, agrippa les doigts de Gellert, trop intelligent et trop lucide pour ne pas comprendre que la présence de sa famille ou non ne changerait rien à cette affection qui devra être dissimulée en public, toute la journée durant. Et lorsqu’ils atterrirent doucement sur l’asphalte, Albus s’aperçut que Gellert maîtrisait déjà bien le voyage en Portoloin, mieux même que le transplanage qui l’avait rendu nauséeux. Là, il retomba délicatement et avec sa grâce coutumière sur ses jambes longues et fines toujours vêtues de noir, dans son entêtement à ne pas écouter Albus, les autres et le monde.

Gellert n’était pas idiot. Il s’agit bien que cette modeste cour aux pavés battus par les cheveux des fiacres n’était pas le lieu de la splendide aventure qu’Albus lui avait promis. A son sourire narquois qui le faisait fondre un peu plus à chaque fois, et dont il ne semblait pas pouvoir se lasser, Albus haussa un sourcil, son sourire mutin le trahissant lui aussi, tapotant une des briques du mur qui leur faisait face, d’un air important et mystérieux. Lorsque les briques se déplacèrent pour former un passage en forme d’arcade, Albus répondit d’un ton calme et triomphal à son trop taquin comparse ;

- Non, c’est ça, le Chemin de Traverse.

Et il savait qu’il avait fait son petit effet. Comment aurait-il pu en être autrement ? La ruelle bondée d’éclats de rire et de cris de joie ruisselait déjà du soleil estival du matin. Les vitrines colorées, regorgeant d’articles divers nécessaires à la rentrée prochaine, étalaient leurs slogans, leurs réductions, et vantaient la qualité de leurs articles. Certaines exposaient leurs modèles, comme la boutique de chaudrons dont les modèles rutilaient au soleil, ou celle de Quidditch, qui avait décidé d’appâter les clients potentiels avec ses balais flambants neufs et hors de prix.

Gellert lui avait attrapé l’avant-bras, comme à peine conscient de sa présence, et Albus le suivit docilement, ravi d’être parvenu à fasciner aussi ce stoïque et impassible adolescent, d’ordinaire. Cette fois-ci, il ne cherchait même plus à dissimuler son émerveillement, les yeux grands ouverts s’arrêtant partout, fasciné comme tout jeune homme de son âge normalement constitué devrait l’être devant un tel spectacle, surtout lorsqu’il lui était inconnu. Et lorsqu’il se retourna enfin vers lui, avec un immense sourire et des étoiles plein les yeux, Albus eut un léger rire attendri, ayant un regard vers sa belle main blanche qui tombait mollement dans le vide, voulant une demi seconde céder au désir de s’en saisir, se rappelant soudain qu’il ne pouvait en être ainsi ; mais sa belle humeur ne pouvait pas être gâchée, devant cette journée qui s’annonçait mémorable. Un doigt tendu au loin vers le bâtiment le plus imposant de l’allée, mais étonnamment tordu, tout au fond, en pierre quelque peu usée par le temps, Albus lui répondit avec un sourire aussi large que le sien ;

- Nous irons visiter toutes les boutiques que tu voudras. Mais en premier lieu, nous devons aller à la banque. C’est là-bas qu’il y’a le coffre de mes parents. Enfin, Gringotts est la banque de tous les sorciers britanniques, et peut-être la plus sûre du monde. Suis moi.

Avec un clin d’oeil taquin, Albus lui fit signe de le suivre, tandis qu’il fendait la foule, leurs souliers battant le pavé à l’unisson jusqu’à l’impressionnante bâtisse, se trouvant tous deux face à la porte de bronze étincelant sur lesquelles étaient gravées quelques lignes destinées à dissuader d’éventuels voleurs. Le jeune homme l’ouvrit doucement, Gellert sur ses talons, accédant à la non moins étincelante salle dans laquelle travaillaient, appliqués, les Gobelins consciencieux. Au comptoir, Albus déclina son identité d’héritier de feus Abelforth et Kendra Dumbledore, extirpa une petite clé de sa poche et, ravi du petit effet qu’aurait sans doute la banque sur Gellert, grimpa dans le wagon à ses côtés, un des Gobelins armé d’une lanterne sur ses talons, tandis qu’ils dévalèrent les tréfonds de la terre obscure, n’y voyant qu’à peine, le wagon émettant de sinistres sons lorsqu’il bifurquait soudain à un angle qu’ils ne voyaient qu’au dernier moment.

Au bout d’une dizaine de minutes, le wagon cessa sa course avec une brutalité qui fit basculer Albus en avant, s’en extirpant pour se retrouver devant le coffre de ses parents, tendant sa main à Gellert pour l’aider à se relever de cette machine infernale. De la chambre forte modestement garnie, Albus extirpa une dizaine de Gallions (le surplus serait pour les semaines et les mois à venir), une vingtaine de Mornilles et quelques noises, qu’il fourra dans une petite bourse vide qu’il accrocha à sa ceinture. Avec un sourire désolé à son cher Gellert, il eut un regard vers le wagon ;

- Prêt à remonter ?

Car le chemin du retour fut aussi brutal et chaotique qu’à l’aller, et c’est secoués et un peu chancelants qu’ils sortirent de la banque. Albus dût plisser les yeux face au soleil qui était encore un peu plus haut et plus éclatant que tout à l’heure ;

- Voilà, désormais tu connais la banque la plus follement et la mieux gardée du monde. Maintenant si ça te dit, nous pouvons aller chez Madame Guipure commander la robe d’Ariana. Il lui faudra sûrement un peu de temps pour la retoucher, nous irons la chercher en fin de journée.

Albus sourit. La surexcitation de Gellert était contagieuse. Ce qu’il aurait entrepris en solitaire comme une corvée devenait une formidable aventure avec celui qu’il découvrait tout en ayant l’impression de le connaître depuis toujours. Qu’ils ne puissent pas se prendre la main, après tout, importait peu. Dans leurs regards, il y’avait quelque chose qui brillait de bien plus fort, cette évidence que beaucoup ne comprenaient pas, mais qui renforçaient leur sentiment d’être seuls au monde, malgré la foule.

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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 4 Icon_minitimeVen 31 Mar - 11:23



Résurrection

« IM WASSER VERBRANNT »

Chemin de Traverse, été 1899.

Albus avait bien senti l’émerveillement de Gellert qui était bien plus impressionné qu’il n’aurait voulu le montrer. Son sourire n’était pas si large, mais son ombre se devinait aisément. De plus, ses yeux asymétriques pétillaient d’une lueur émerveillée constante. Le tenant par l’avant-bras, il regardait un peu partout les différentes boutiques qu’il y avait sur leur chemin, entre les boutiques de Quidditch qui exposaient les nouveaux balais hors de prix, où l’Apothicaire et ses chaudrons flambants neufs, sans une seule trace d’usure sur le cuivre. Gellert essayait d’imprimer dans sa mémoire tout ce que ses yeux lui permettaient de voir. Il remarqua également que la plupart des passants portaient des robes de couleurs, vertes ou mauves, le faisant quelque peu dénoter, lui, tout de noir vêtu, au milieu de cette gaieté souveraine. Albus tendit alors le bras et désigna un étrange bâtiment blanc et tordu au bout de l’allée. Il lui informa qu’il s’agissait là de la banque des sorciers britanniques, Gringotts, et qu’elle serait leur première étape. Cela semblait logique. Gellert avait bien quelques pièces dans la poche, pas grand-chose cependant. Il avait quelques Mornilles que lui avait donné Bathilda ainsi qu’un peu de monnaie germanique. Il se demanda alors s’il pouvait faire le change mais préféra ne pas demander, l’esprit quelque peu dissipé.

Gellert emboîta alors le pas à Albus, passant sous le parvis aux colonnes aussi tordues que la structure et fut surpris à voir des Gobelins à l’intérieur de la banque. En effet, ils étaient réputés pour leur artisanat réputé, unique et magique mais maintenant qu’il y repensait, peut-être qu’ils ne se distinguaient que dans la ferronnerie et la joaillerie et l’architecture était un savoir dans lequel ils avaient du mal. Suivant Albus docilement, sans dire un mot, il continuait de regarder tout autour de lui, malgré les regards hautains et mauvais des yeux d’encre des Gobelins sur lui. Son ami se présenta alors au guichet, donna une clef en précisant qu’il était l’hériter de Perceval et Kendra Dumbledore. Le Gobelin indiqua alors froidement de les suivre, comme s’ils allaient en prison malgré le sourire guilleret d’Albus à ses lèvres qui le suivit. Gellert leur emboîta le pas sans poser de questions pour l’instant, silencieux. Son esprit indiscipliné ne put s’empêcher de chercher comment passer la sécurité de Gringotts qui, selon les dires d’Albus, était la banque la plus sûre du monde. Gellert y voyait là un défi à relever, tentant d’en percevoir les failles mais s’il ne comptait nullement y faire un braquage. L’argent n’était vraiment pas quelque chose qui l’intéressait.

Après avoir descendu des escaliers, ils arrivèrent à un wagonnet similaire à ceux des mines. Intrigué, Gellert imita Albus et grimpa à l’arrière, tandis qu’un Gobelin muni d’une lanterne monta à l’avant. C’était la première fois que le jeune Austro-Hongrois entrait dans une banque, quand il y repensait. Ainsi que dans une mine vraisemblablement. Il se demanda d’ailleurs naïvement si toutes les banques avaient ce type de fonctionnement, avec des rails et des wagonnets ou si c’était le propre de Gringotts. Ne voulant certainement pas passer pour un ignare devant Albus, il garda sa question pour lui, se promettant de trouver un livre à ce sujet dès qu’il sortirait d’ici. Le chariot entama alors une brusque accélération dans un bruit strident qui força Gellert à se tenir à la petite rambarde. Le wagon fonça alors à toute allure, sur des rails gondolés qui ne semblaient être retenus par aucune structure. Le natif des Alpes ne sut s’il avait soudainement peur de s’écraser ou exciter par cette aventure improbable à la banque. Finalement, ce fut un large sourire qui se dessina sur ses lèvres tandis qu’une gigantesque caverne souterraine se découvrait à eux. Au milieu des stalactites et des stalagmites, Gellert apercevait des grandes portes rondes qu’il s’imagina être des coffres.

Après encore quelques minutes où parfois les roues du wagon faisaient des tours au-dessus de leur tête sans que l’assise ne tangue d’un millimètre, le Gobelin indiqua qu’ils étaient arrivés. Pourtant, la vitesse ne diminua pas et le freinage fut tout aussi brutal que le départ. Gellert s’écrasa alors sur Albus, surprit, et se redressa rapidement en s’excusant discrètement, confus et désorienté. Puis, le jeune germanique sortit du wagon, ravi que ses pieds touchent enfin la terre ferme qui ne semblait pas susceptible de vibrer dans tous les sens – bien que de cela, il n’en était plus si certain. Il suivit Albus, toujours silencieusement, observant le Gobelin insérer la clef dans la porte qui s’ouvrit. Il se tint alors en retrait, observant son ami entrer dans la chambre forte et en ressortir avec quelques pièces qu’il mit dans sa bourse. Puis, ils retournèrent vers le wagonnet où Albus l’invita galamment à s’asseoir. Il lui offrit un sourire et s’installa, tandis que dans le même grincement strident, le chariot repartit dans le dédale de rails tout aussi brusquement. À l’arrivée pourtant, Gellert anticipa le freinage et fit exprès de ne pas se retenir de tomber sur Albus, bien que beaucoup plus lestement. Avec son sourire satisfait aux lèvres, il était évident que l’ancien élève de Poudlard, ait perçu le côté volontaire de cette proximité physique de la part de Gellert. Ce dernier profita quelques secondes d’être proche de lui, jouant les désorientés secoués, avant de poser une main sur la cuisse d’Albus pour s’y appuyer afin de se remettre sur pieds. Non sans un côté très nonchalant, il passa une main dans ses cheveux afin de les recoiffer. Ensemble, ils retournèrent dehors.

— Je comprends maintenant ce que tu disais. Et follement, oui, je crois que c’est le terme…

Albus lui proposa alors d’aller chez Madame Guipure, que Gellert avait compris comme étant la tailleuse principale de la rue. Gellert hocha la tête.

— Je te suis de toute façon, tu connais bien mieux la rue que moi.

Il lui sourit et le regarda dans les yeux quelques instants. Puis, effronté et audacieux qu’il était, il se saisit de la main d’Albus, chose qu’il rêvait de faire depuis qu’ils étaient arrivés. Discrètement, il lança un sortilège de Désillusion sur leurs doigts liés. La foule était épaisse malgré l’heure encore matinale, personne ne ferait attention à cette zone. Au pire, les badauds pourraient penser que chacun avait rentré sa main dans sa manche. Il dit alors d’une voix plus basse :

— Comme ça, tu ne me perdras pas.

Il regarda Albus avec tendresse et amour. Peut-être n’était-il pas assez secret envers lui. Qu’il lui livrait trop de choses enfouies sur lui et cela déplaisait à une partie de lui. Celle blessée, trahie et farouche. Celle qui estimait que l’amour était une faiblesse qui jusque-là ne lui avait apporté que chagrin et colère. Combien de temps se passerait-il avant qu’Albus ne vienne briser le peu de cœur qui lui restait et qu’il lui offrait bien trop naïvement. Comme pour se rassurer, il serra un peu plus cette paume chaude dans la sienne.

— Allons-y.

Tandis qu’ils se mirent en marche, Gellert, voyant déjà l’enseigne de Madame Guipure non loin du parvis de la banque sur lequel ils se trouvaient toujours, aperçut néanmoins sur sa droite une allée plongée dans l’obscurité et qui semblait étrangement dépeuplée. Pourtant, il apercevait bien deux ou trois silhouettes sombres et encapuchonnées. Sa curiosité légendaire se manifestant à nouveau, il dit :

— Où mène cette allée ?

Instinctivement, Gellert se doutait de ce que l’on pouvait trouver dans cette ruelle mal éclairée. Et sa curiosité n’en était que plus grande. Oui, il s’était déjà penché sur la magie noire et l’avait bien évidemment pratiquée à Durmstrang, même si pour le moment, il n’y avait rien de très glauque ou d’immoral. Mais sa soif d’érudition était grande et insatiable et il était certain qu’il y trouverait des trésors et des reliques que bons nombres de sorciers lambda n’osaient connaître. Celui qui fut renvoyé de Durmstrang avait pourtant une vision bien précise sur la magie noire, la voyant avant tout comme un outil plutôt qu’une affiliation politique. Le mal pouvait tout aussi bien être fait avec de la magie blanche. Le sortilège de Stupéfixion ou encore d’Explosion étaient des sorts puissants et dangereux s’ils étaient mal maîtrisés et largement suffisants pour créer un joyeux chaos. Le regard toujours happé par l’étrange allée, Gellert avait machinalement ralenti l’allure, vraiment désireux d’y aller jeter un coup d’œil.
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 4 Icon_minitimeJeu 13 Avr - 10:03



Résurrection

« Cimetière de Godric’s Hollow »

Eté 1899


C’était grisant d’être parvenu à ce miracle de transformation chez l’adolescent austère qui semblait mettre un point d’honneur à ne rien exprimer. Il avait beau faire, il n’en pouvait plus de laisser éclater cette excitation allègre, cette curiosité ravie propre aux jeunes gens, que pourtant il essayait si souvent d’éteindre la flamme vacillante au fond de son regard qui avait déjà trop vu. Là, le feu de la joie innocente, candide, lui brûlait les rétines, brasier dévorant dont Albus se targuait intérieurement d’être un peu le responsable. Et le brillant jeune homme déjà pétri d’orgueilleux se sentait la poitrine gonflée d’une fierté nouvelle, celle d’avoir rendu indubitablement heureux l’arrogant et sévère prince rebelle de Durmstrang. Même, il ne l’avait jamais vu si docile. Car Albus, tout amoureux qu’il devenait, tout bienveillant et solaire qu’il avait toujours été, pouvait se montrer directif, impérieux, presque. A cela Gellert savait toujours lui répondre, par une réplique bien sentie, un froncement de sourcils ou un chahut affectueux qui renvoyait dans ses pénates l’élève surdoué à la parole trop peu souvent discutée. Là, il ne disait rien, fasciné par le monde inconnu que son comparse lui faisait découvrir là, le suivant sans mot dire, un sourire impossible à effacer flottant toujours sur ses lèvres.

L’empressement d’Albus à lui faire découvrir Gringotts paya, lui aussi. Extirper un peu d’or de son épargne personnelle relevait d’une folle péripétie. Mais c’est pour cela qu’Albus adorait le monde sorcier. Tout devenait une aventure, et visiblement, celle-ci fit son petit effet sur Gellert, qui avait beau ne rien dire, mais dont la surprise se lisait sur la rudesse sublime de ses traits princiers, lorsqu’ils s’engouffrèrent dans un wagon qui se mit à bringuebaler au coeur de la terre à une vitesse folle. Dans les tréfonds obscurs de la terre, Albus déplora de ne pouvoir scruter les réactions de son acolyte, à mesure qu’ils enchaînaient les virages très serrés et les pointes de vitesse. Aussi se vengea t-il lorsqu’à l’arrêt brutal, auquel il n’était sans doute pas préparé, il s’écrasa contre Albus, qui, passé la demi-seconde de surprise, éclata d’un rire joyeux. Le regard assassin que lui lança le Gobelin, pour qui la sacralité d’une banque n’avait pas à être troublé par une inconvenante hilarité, n’amoindrit pas sa joie.

Et c’était sans compter l’esprit joueur et concurrent de Gellert, qui, après s’être confortablement installé pour le retour, sembla cette fois-ci impassible, jusqu’à l’arrivée. La seconde collision contre Albus n’avait plus rien de fortuite. Beaucoup plus contrôlée, elle avait beaucoup plus des airs d’étreinte que d’accident. Et avant de pouvoir réaliser pleinement ce qu’il venait de se passer, la main de Gellert, sa belle et longue main blanche aux doigts de pianiste, vint glisser sur sa cuisse, brièvement, avec la légèreté insolente d’une caresse qu’il cessa avec la nonchalance qui lui seyait si bien, glissant ses doigts dans ses cheveux l’air de rien, se redressant d’un bond agile. Cette fois-ci, Albus loua l’obscurité, dissimulant son visage qui, sans doute, avait pris la même teinte que ses cheveux.

Mais dehors, sous l’éclatant soleil estival qui brûlait les pavés, Gellert avait recouvré sa docilité et le suivait. En apparence. Parce qu’ils n’avaient pas fait quelques pas, qu’il dardait son regard sur lui. Son regard qui faisait s’effondrer tout l’immense orgueil d’Albus, s’effriter toutes ses certitudes. Qui le rendait inexorablement, chaque minute un peu plus amoureux de lui. Albus se sentit rosir sans rien pouvoir faire contre tout ça, pourtant pas au bout de ses surprises lorsqu’une des longues mains blanches se saisit de la sienne, et qu’il entendit marmonner le sortilège de Désillusion en même temps que leurs doigts qui disparaissaient. Cette insolence taquine, toujours, brillait dans son regard qui soutenait celui d’Albus, qui ne put rien répondre d’autre qu’un hochement de tête et un sourire, rougissant un peu plus encore, tandis qu’ils avançaient vers la devanture de la couturière, le miracle de la main de Gellert serrant la sienne. Albus semblait respirer pour la première fois, les poumons gonflés d’une joie nouvelle, qui lui oppressait tant le cœur qu’il se demandait vaguement comment il faisait pour ne pas éclater. La main de Gellert dans la sienne semblait lui faire oublier le pourquoi de sa venue. Il déambulait vers la vitrine de Madame Guipure sans se rappeler ce qu’il devait y acheter, comme si la simple idée de errer avec Gellert, sa main au creux de la sienne, était une fin en soi, suffisante à son bonheur.

Pourtant ce fut lui qui le ramena sur terre, ralentissant la cadence, presque à l’arrêt. Du regard, il lui désigna une petite allée, sombre, qui serait sans doute passée inaperçue à d’autres. Une ombre passa. Comme le pressentiment qui faisait qu’Albus n’était pas vraiment étonné. Il l’avait parfois senti, dans ses silences sur son passé, sur son renvoi et sur sa vie, cette ombre insondable dont ils ne parlaient pas, qui survolait parfois l’aura de Gellert. Mais Albus était jeune, heureux, follement amoureux, et avait décidé de n’en avoir cure. Tous ont des choses à cacher, tous ont une part sombre, et lui était décidé à laisser celle de Gellert en paix. Il l’exprimerait quand il le voudrait, s' il le voulait. Albus eut un léger sourire en coin, incrédule ;

- C’est l’Allée des Embrumes. Ce n’est pas un endroit très fréquentable, c’est pétri de magie noire et de gens douteux. Mais comme je suis majeur et que je me fiche de ce que l’on peut penser de moi, nous ne serons pas embêtés. Alors je t’y emmènes si ça te fait plaisir, mais d’abord, on va commander la robe de ma soeur, comme ça Madame Guipure aura le temps de l’ajuster.

Aussi l’entraîna t-il sans lui laisser le temps de se rebiffer, délaçant avec un grand regret leurs doigts et levant le sortilège de Désillusion lorsque la clochette de la porte annonça leur entrée. Une grande femme sans âge, à l’air un peu revêche s’approchait, un mètre flottant magiquement à côté d’elle, qui commençait à virevolter, agressif, autour des deux jeunes garçons pour prendre leurs mesures. Voyant le ruban cercler à toute vitesse la taille de Gellert qui avait fronçé les sourcils, désarçonné, Albus éclata d’un nouveau rire, extirpa de sa poche le morceau de parchemin contenant les mesures d’Ariana, expliquant qu’il venait pour une robe de fille, exprimant le souhait de la couleur que sa jeune soeur avait ardemment voulu. Après avoir opté pour un tissu de popeline bleu clair et la simplicité pratique d’une coupe pas trop évasée, pour la campagne, ils étaient sortis du magasin, et, souhaitait quelque peu narguer l’impatience de Gellert, Albus lui jeta un regard taquin, l’examinant de la tête aux pieds ;

- Bon, tu veux toujours y aller ? Au moins, tu vas te fondre dans la masse avec tes vêtements, tu verras. C’est plutôt moi qu’on va regarder étrangement.

Albus lui offrit un sourire malicieux, passant devant lui pour qu’il le suive. Et quelques dizaines de mètres plus tard, c’est comme si le soleil venait de se coucher. Comme si il ne se levait jamais vraiment sur l’Allée des Embrumes. Les rires et les exultations de joie claironnants ne s’entendaient plus que comme le murmure incertain d’un bonheur laissé derrière eux. Le pavé sombre semblait froid et tout d’un coup, Albus eut même un frisson, sentant l’ombre s’abattre sur ses os réchauffés par le soleil qu’ils avaient abandonné. Des enseignes aux vitrines mystérieuses bordaient la sinistre ruelle, et de longues silhouettes encapuchonnés de noir jusqu’aux chevilles, aux visages souvent à demi dissimulés, leur jetait des oeillades mauvaises ou en coin, Albus et la clarté de ses vêtements, et de son auréole flamboyante de cheveux, attirant le regard, lui et son aura solaire, détonant au beau milieu de cette ruelle engloutie par le crépuscule. Pas effrayé le moins du monde par l’hostilité ambiante, mais animé d’une vague répulsion à l’encontre de toute cette magie noire qui flottait autour de son âme solaire, il offrit un sourire à Gellert ;

- Nous allons aller chez Barjow et Beurk. C’est la plus sinistrement célèbre des boutiques de cette allée.

Après cela, ils feront comme Gellert voudrait. Ils étaient venus ici à sa demande. Alors, suivant l’enseigne menaçante qu’il avait pointé du doigt, il se dirigea vers la boutique, Gellert sur ses talons, tâchant d’oublier le malaise de trouver son beau prince si bien assorti à cet endroit sordide, quand lui semblait avoir été recraché ici par erreur, par le soleil lui-même. Ils entrèrent et le propriétaire accueillit cette jeunesse d’un oeil mauvais qui n’impressionna pas Albus, qui déambulait avec ce sourire trop joyeux pour cette boutique, entre les ossements humains et les bocaux remplis de liquide saumâtre au creux desquels les regardaient des yeux exorbités, ou flottaient de petits organes inidentifiables. Des livres aux couvertures de cuir noir, aux inscriptions latines ou runiques, dont la devanture semblait déjà sinistre, dangeureuse, couvraient des étagères poussiéreuses. Et des bijoux, qui semblaient d’une grande valeur pour certains, en argent ou sertis de pierres, mais qui de toute évidence n’étaient pas exposés là pour beauté, mais plutôt pour leurs attributs. Pétris de magie noire, comme tout ici, jusqu’au moindre crâne humain, jusqu’à la moindre goutte de ces liquides jaunâtres et bruns qui reposaient au creux de ces fioles disposées un peu partout. Avec un sourire malicieux, hésitant entre la répulsion et une certaine fascination malgré tout, Albus darda son regard trop bleu pour cet endroit sur Gellert ;

- Alors, tu trouves ton bonheur ?


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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 4 Icon_minitimeJeu 13 Avr - 13:19



Résurrection

« IM WASSER VERBRANNT »

Chemin de Traverse, été 1899.

Albus avait senti l’étrange fascination de Gellert pour cette allée sombre sur leur droite. Si le jeune germanique était obnubilé par ses ténèbres qui ne cessaient de l’appeler, il ne percevait pas vraiment l’appréhension de son ami qui lui tenait toujours la main. Si l’étranger se doutait que l’endroit n’était pas recommandable, il ne voulait pas imposer à Albus ses fascinations obscures. Il en connaissait beaucoup sur la magie noire, peut-être même trop pour son jeune âge, et l’avait même déjà pratiqué. Pourtant, de cela, il ne l’avait jamais dit à ce solaire garçon dont il était amoureux malgré lui. Et il ne souhaitait pas lui imposer ce sombre souhait d’aller y jeter un coup d’œil. Il se savait être un personnage obscur, peut-être même malfaisant et ne voulait pas donner cette image de lui à Albus. Le bonheur qu’il éprouvait à ses côtés lui faisait croire qu’il pouvait être une bien meilleure personne qu’il ne le pensait ou que Durmstrang avait voulu lui faire croire. Pourtant, l’élève prodigue de Poudlard lui donna une description détaillée du lieu, lui indiquant qu’il s’agissait effectivement d’un lieu malfamé, où régnait forces obscures et personnes peu fréquentables. Gellert essaya de lui cacher cette curiosité grandissante mais acquiesça lorsqu’Albus lui indiqua qu’ils devaient d’abord se rendre chez Madame Guipure.

Leurs doigts se délièrent, crevant le cœur redevenu naïf de Gellert qui suivit docilement le pas d’Albus qui entra dans la boutique. Alors que le jeune étranger regardait autour de lui, il sentit ses hanches comme saisies et baissa le regard d’un air courroucé pour voir un mètre ruban à couture lui enserrer la taille presque agressivement. Outré, il regarda alors son ami britannique, qui ne trouva rien de mieux à faire que lui rire au nez avant de se concentrer sur sa commande. Gellert, fâché, regarda le ruban prendre la mesure de ses jambes, ses bras, ses épaules, aussi agacé que si un insecte lui voulait constamment autour du visage. Pourtant, s’il s’était d’abord senti froissé par cette agression sur sa personne par un simple objet, il se rendit compte qu’en Scandinavie, tout était bien plus austère. Son uniforme de Durmstrang lui avait été donné à la rentrée, un peu de manière aléatoire : le pantalon était trop lâche et trop grand, le haut trop serré au niveau de ses épaules qu’il n’avait pas spécialement larges pourtant. Il était plus à l’aise dans l’uniforme d’apparat écarlate, même si la couleur n’était pas vraiment à son goût, préférant plutôt les teintes de bleu plus claires.

Albus continua de décrire la robe qu’il fallait pour Ariana, précisant bien les tons de couleur qu’elle avait ardemment souhaités tandis que Gellert continuait de regarder cet endroit où tout semblait ensorcelé. Chaque objet semblait être vivant, taquin. Il vit un adolescent de leur âge, peut-être un peu plus jeune qu’eux, rondouillard, qui semblait lire un manuel de potions complexes autour duquel tournoyait mètres de couture, aiguilles et fils. Sa tenue semblait être l’uniforme de Poudlard, une longue cape noire avec les revers vert émeraude. Si la mémoire de l’étranger ne lui faisait pas défaut, il semblait que le garçon fasse partie de la maison Serpentard, les rivaux historiques de la maison Gryffondor dont avait fait parti Albus. Ce dernier l’invita à sortir du magasin, sa commande étant passée. Après jeté un regard noir au mètre ruban qui l’avait importuné plus tôt, il sortit en saluant la tailleuse de la tête. Une fois dehors, son ami commença à l’inspecter de haut en bas, Gellert se demanda s’il comptait reproduire l’agaçant manège du ruban de couturière. Pourtant, il lui proposa à nouveau dans l’arcane allée, indiquant que son accoutrement se fondrait volontiers dans le décor, contrairement à lui. Le natif des Alpes se regarda à son tour, n’ayant jamais pensé que ses vêtements posaient problèmes à Albus.

— Et bien, je veux bien y aller si tu veux, mais je ne veux pas que cela te dérange.

Pourtant, Albus s’était déjà avancé et Gellert le suivit sans rien ajouter. Cette fois-ci, il n’osa pas prendre la main de ce garçon qui avait ressuscité ce cœur qu’il pensait déjà mort mais plaça plutôt ses bras dans son dos, comme d’ordinaire. Les pavés étaient sombres, crasseux, comme si tous les vices humains avaient été enlevés du Chemin de Traverse pour être mis ici. Les bâtiments étaient toujours aussi tordus, mais différemment. Il semblait également que la nuit était en train de tomber. Pourtant, quand Gellert leva rapidement les yeux au ciel, il voyait encore le ciel bleu, impeccable de cette matinée de juillet. De plus en plus intrigué, il continua de suivre Albus qui faisait effectivement tache dans le décor. Il sentait les regards sombres sur eux, Gellert s’amusant parfois à en soutenir insolemment quelques uns. Ils n’étaient clairement pas les bienvenus et pourtant, Gellert n’avait pas peur. Bien au contraire, il y avait cette adrénaline grandissante qui lui caressait la nuque et avait sa baguette à portée. Le sourire soudain d’Albus dénota énormément avec l’ambiance globale et il lui indiqua qu’ils iraient chez Barjow et Beurk, l’endroit le plus sinistre de l’Allée des Embrumes. Gellert ne put s’empêcher de dire :

— Quel drôle de nom.

Ils poussèrent alors la porte qui émit un grincement sinistre des plus clichés que Gellert faillit lever les yeux au ciel d’exaspération. Pourtant, il trouva le lieu fascinant. Il vit diverses reliques sombres, des pots contenant des choses dans un liquide inconnu… Il trouva cela extraordinaire qu’un tel lieu pouvait se trouvait si proche du Chemin de Traverse qui ne faisait que dégager de la joie de vivre. Il inspecta une Main de la Gloire en parfaite état, un livre runique dont il effleura la couverture poussiéreuse d’un doigt. Albus lui demanda s’il trouvait son bonheur avec un sourire que Gellert lui rendit.

— Je ne cherchais pas grand-chose en particulier.

Son regard se posa alors sur un grand et sombre meuble qu’il reconnut comme étant une Armoire à Disparaître. Intrigué, Gellert s’en approcha et l’inspecta.

— Je me demande où est la deuxième.

Il ne précisa pas la nature de l’objet, se doutant qu’Albus savait déjà de quoi il s’agissait. En réalité, malgré ses airs d’élève parfait, il semblait déjà être venu dans le coin et pas qu’une fois. Gellert lui jeta un regard taquin, ainsi qu’un sourire. Il entendit alors du bruit dans l’arrière-boutique. Il s’agissait certainement du propriétaire qui ne semblait pourtant pas presser de venir accueillir ses potentiels clients. Le renvoyé de Durmstrang se doutait qu’il ne devait y avoir que des clients habitués dans cette lugubre boutique. Ses yeux se posèrent alors sur un autre objet, un croc de prédateur, peut-être un dragon de taille de moyenne ou d’un gros loup. Gellert s’en approcha et eut un sourire fasciné.

— C’est un Horcruxe… Tu sens ? Je n’en avais jamais vu un en vrai.

Il se baissa légèrement pour l’avoir à hauteur de ses yeux.

— J’aimerais bien savoir qui a été le fou qui l’a fait et où il est maintenant.

Il continua de contempler l’objet sans rien ajouter d’autre, ressentant l’aura sinistre, maléfique et malfaisante qui se dégageait de ce croc. Gellert connaissait bien les Horcruxes bien que cela était considéré comme le pire acte de magie noire du monde. À gauche de l’objet maudit se trouvait un livre, tout aussi sombre, que le jeune germanique avait lu à Durmstrang, qui expliquait tout ce qu’il fallait savoir sur ses artefacts obscurs. Le natif des Alpes, en perdant de manière brusque et précoce ses parents, s’était mis en tête de triompher de la Mort et les Horcruxes avaient été l’une des opportunités qui s’étaient présentées à lui. Pourtant, il ne les avait jamais considérés comme une option car il ne s’agissait pas là d’un véritable duel avec l’inéluctable mais plutôt un moyen de le contourner, de tricher. De plus, ce n’était que pour se protéger de sa propre mort et de cela, Gellert n’en avait cure. Il se fichait bien de périr mais s’il avait réussi à se restreindre de ne ressentir d’affection pour personne ou presque, après ses parents, Albus venait contrecarrer tous ses plans. Malgré lui, il tenait déjà beaucoup trop à ce solaire garçon et si ses ambitions de vaincre la Mort étaient déjà omniprésentes, sa rencontre avec le prodigue élève de Poudlard n’avait que les exacerber.

Il se redressa alors, regardant les divers masques menaçant accrochés au mur, les différents crânes qui gisaient çà et là sur les étagères. Il regarda un instant une tête de Gorgone qui semblait avoir été empaillée et dont les yeux avaient été cousus par précaution. Il regarda également un œuf de Basilic, en tout cas, selon la petite étiquette devant la cage verre où il reposait ainsi qu’une fiole de venin du même reptile à un prix exorbitant. Satisfait, sa curiosité satisfaite comme en témoignait son sourire, il dit à Albus :

— Viens, j’ai vu ce que je voulais voir.

Ils sortirent alors, avant que l’un des propriétaires ne daigne se montrer et repartirent dans la sombre allée. Gellert avait recouvré son sourire, sûrement joint à celui d’Albus que les sinistres sorciers dévisageaient sans honte. La joie devait être une émotion proscrite par ici mais le rebelle alpin s’en moquait bien. Il n’hésiterait pas à répliquer si quelqu’un venait se frotter à eux. Dès qu’ils regagnèrent le Chemin de Traverse, Gellert en fut presque ébloui. Rapidement, pourtant, il se saisit à nouveau de la main chaude de son ami et la serra entre ses doigts, non sans les dissimuler à nouveau.

— Où devons-nous aller ensuite ?

Il regarda alors Albus, un grand sourire tendre aux lèvres, le cœur léger ayant toujours aussi hâte de découvrir les boutiques restantes du Chemin de Traverse en compagnie de son si bel ami dont il était si amoureux. Si l’Horcruxe l’avait quelque peu rappelé à l’ordre sur le caractère éphémère de leurs vies, que tout pouvait tourner au drame rapidement et qu’Albus serait perdu à jamais, Gellert se sentait pourtant plus fort que jamais. Serrant un peu plus la main de ce flamboyant garçon, il se sentait invincible à ses côtés. Rien ni personne ne pourrait l’enlever à lui.
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