No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini]



 
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No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini]

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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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Âge : 59 ans
Sang : Sang-Mêlé
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MessageSujet: No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini]  No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini] Icon_minitimeDim 1 Déc - 11:36



No One Hurts This Pretty Girl But Her

« MAYBE I SHOULD LET HER GO »

Automne 1942.

Fidèle à son engagement auprès de la jeune Huntergrunt, Gellert Grindelwald attendait patiemment l’arrivée de son élève dans la nuit fraiche du parc. Cela faisait déjà quelques semaines que ces cours particuliers avaient débuté et l’ancien mage noir insistait pour tenir un rythme soutenu et intensif. Ainsi, tous les soirs, le professeur l’attendait pour des sessions qui pouvaient s’étaler jusqu’à tard dans la nuit. Grindelwald était d’ailleurs parfaitement conscient qu’il ne cessait de pousser Lavande dans ses limites que ce soit physique ou moral. Son entraînement était peut-être trop dur mais il avait le sentiment que les résultats arriveraient rapidement. Par ailleurs, la jeune élève avait déjà fait des progrès notables, même si Grindelwald ne la ménageait pas. Froid, taciturne et exigeant, le mage noir se doutait que ces entraînements nocturnes demandaient beaucoup de ressources à l’adolescente mais il était convaincu que la rigueur qu’il lui demandait lui serait bénéfique. Il se doutait que Lavande devait le détester et le haïr mais elle semblait assez déterminée et lucide ou tout simplement masochiste pour revenir vers lui chaque fois que le Soleil était parti se coucher, les deux sorciers n’ayant plus que la Lune pour témoin pour assister à leurs entraînements.

Cependant, cette nuit-là, l’astre argentée était pudiquement dissimulé par d’épais nuages noirs qui menaçaient de déverser leur charge sur l’herbe verte du parc de Poudlard. Grindelwald ne s’en préoccupait guère. Ce n’était pas la première fois que son cours particulier aurait lieu sous la pluie. Cela rajoutait d’ailleurs une contrainte intéressante et demandait une force d’esprit plus conséquente. Néanmoins, le mage noir ne voulait pas faire de Lavande une machine de guerre – pour mener quelle guerre, après tout ? – mais une sorcière accomplie, connaissant sa force et son potentiel sur le bout des doigts. Une sorcière en confiance, capable de réaliser de grandes choses à l’image de ses pouvoirs. Cependant, au fur et à mesure des jours, Grindelwald avait eu l’intuition que quelque chose semblait brimer ce potentiel incroyable sans qu’il ne sache dire quoi exactement. Ainsi, il avait misé sur une force d’esprit insuffisante, une confiance en elle proche du néant. C’était pour cela qu’il n’avait nullement relâché l’intensité de ses entraînements. Si elle devait vomir, comme elle l’avait déjà fait, pleurer, crier, supplier pour que cela cesse, il se montrerait encore plus intraitable et rude. Oh, on aurait pu appeler cela de la torture mais Grindelwald ne l’avait jamais forcé à venir.

Mais le fait était là : les progrès de la jeune fille étaient encourageants, preuve que sa technique, aussi barbare et tortionnaire était-elle, portait ses fruits. Des fruits que Grindelwald voulait voir mûrir à n’importe quel prix. Bien évidemment qu’il en demandait beaucoup, si ce n’est trop à cette pauvre adolescente et que la rudesse et la violence de ses exercices lui demandaient de piocher dans des ressources qu’elle avait sûrement déjà épuisées depuis longtemps. Mais dans les yeux ternes de la jeune fille, le mage noir avait cru apercevoir une violence qu’elle semblait déjà avoir vécue. Le monde semblait ne pas avoir été tendre avec elle mais est-ce que Gellert avait adopté la bonne stratégie en s’engouffrant dans ce climat dont elle semblait être familière ? Avait-il bien fait de ne montrer ni compassion, ni tolérance et de jamais lui donner un seul instant pour souffler ? Encore une fois, il se réconfortait dans son idée en se disant qu’il ne l’avait jamais traînée par les cheveux afin qu’elle vienne s’entraîner tous les soirs. Toutes les nuits, c’était lui qui l’attendait, sur la berge du Lac Noir, regardant, quand elle était présente, la Lune et son reflet dans l’eau sombre. Ce soir-ci ne faisait pas exception à la règle. Les bras croisés dans le dos, Grindelwald regardait la réflexion de la large tour de Poudlard dans les vagues timides et de pétrole du lac, un vent frais qui faisait baisser drastiquement la température ambiante se levant, attirant les nuages noirs et menaçants vers lui.
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Lavande Huntergrunt
Lavande Huntergrunt
Âge : 17 ans.
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MessageSujet: Re: No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini]  No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini] Icon_minitimeVen 6 Déc - 23:31



There is no one else.

« all the good girls go to hell »

Automne 1942.

Les dîners dans la Grande Salle étaient l’un des moments les plus désagréables à supporter. Non pas difficile, car il y avait trop de monde autour d’eux pour que la jeune sorcière fut une cible facile pour ses collègues ; mais restait désagréable, car ses amies étaient loin – à l’autre bout de la salle plus précisément. Elle savait pertinemment qu’elles s’amusaient sans elle et c’était tout à fait normal. Mais se contenter de subir le repas tout en gardant la tête baissée sur son assiette, seule dans ses pensées, n’était pas pour autant plus supportable. Même jeter un coup d’oeil à la table des professeurs ne l’aidait qu’à moitié, car à côté de la figure aimable et adorable du professeur Raven se trouvait le visage froid et acéré du professeur Grindelwald. Alors la tête dans sa soupe, pour peu qu’elle pouvait en boire quelques gorgés avant qu’un premier année n’y fasse tomber des mouches, Lavande soupirait tristement. L’insupportable sensation d’être un fantôme dans la multitude, tout juste bon à supporter les quolibets d’enfants en manque de bouc émissaire, la serrait plus fort au milieu de la foule.

Quand ce n’était pas son sang bouillant au fond de ses veines, hurlant jusqu’à en faire mal à son ventre, de cette puissance secrète et dévastatrice qu’elle s’efforçait à maîtriser chaque soir… ce n’était que cela, le vide, l’inévitable creux de son corps pâle, fade, sans existence propre. Si épuisée qu’elle se demandait ce qu’elle faisait encore là, à être en vie. Cela faisait longtemps qu’elle avait perdu l’habitude de pleurer sur son sort, parce que cela faisait plaisir à ses tortionnaires ; aussi était-ce la première fois depuis des années qu’elle eut envie de s’effondrer en sanglots, à la simple idée de retourner une nouvelle fois dans le froid – chaque jour plus mordant – du parc de Poudlard. Environ trois semaines, soit environ une vingtaine de soirs où son corps était poussé jusqu’à ses retranchements, afin d’apprendre à contrôler des sortilèges de première année. Des sorts bateaux, frustrants, enfantins, mais dont elle n’était pas même capable d’en cerner la ligne et le flux, tout du long d’un pouvoir trop enthousiaste. A chaque fois, c’était la même chose : l’énonciation du sort, les premiers essais, puis commencer les railleries sur son incompétence – comme si c’était là un moyen de la pousser à se dépasser. Mais la pousser à la colère n’était pas le meilleur moyen de l’aider à comprendre son énergie, elle le savait mieux que personne… ce que la colère pouvait produire entre ses doigts fatigués, même si elle n’avait jamais été au bout. Mais jusqu’ici, la jeune fille avait été capable de produire un « wingardium leviosa », un « accio » sur de petits objets (à ses risques et périls, son corps était encore couvert de bleus depuis cet entraînement), et d’autres petits sorts de premières années. Quelque part, elle était obligée de se l’avouer : la fierté qui l’envahissait était sans égale.

Mais est-ce que cette misérable fierté, à pouvoir faire quelque chose de basique pour tout le monde, l’empêchait de sombrer jour après jour dans cette lente apathie, son corps se mouvant avec toujours plus de difficulté, les cernes grandissantes et le regard plus mort encore ? Non. Après chacune des séances d’entraînement, c’était comme si son corps ne cessait de tressauter sous des décharges électriques, à l’image d’un muscle que l’on force trop. L’insomnie la guettait au moindre sursaut du vent qui grondait dans les tuyaux du cachot serpentard. Lavande pensait. Serait-elle un jour capable de réaliser tous ses sorts normalement ? Et à partir de quel moment serait-elle à même de se contrôler entièrement, jusqu’à exploiter son potentiel entier… ? A moins qu’il n’y eut jamais de véritable potentiel, juste une idiote lambda incapable de se contrôler, peut-être qu’elle mélangeait tout. La fatigue épuisait son corps et ses pensées, tournant en boucle dans sa tête jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse dans son lit – la seule façon ces derniers jours d’obtenir un peu de sommeil. Quand ce n’était pas pour rêvasser, s’imaginant triomphante et grandiose, forte et tête haute, luttant victorieusement contre un ennemi imaginaire devant le professeur Raven pour lui prouver sa merveilleuse valeur, sous le hochement de tête fier du mage Grindelwald… mais ça c’était quand tout se passait bien. Le plus souvent, elle échouait même dans ses rêves, et songeait alors qu’il serait doux de mourir dans son sommeil. Tout plutôt que de se lever en sachant pertinemment que rien ne changerait jamais, et que ce serait toujours la même journée, encore et encore.

C’était dans cet état d’esprit que son nez plongea tête la première dans sa soupe, quand une cinquième année à la mine joyeusement froncée lui enfonça la tête dans son bol. Elle mit quelques secondes avant de réaliser ce qui était en train de se produire, et nettoya son visage d’une serviette pendant que la fuite des élèves sonnait la fin de l’horaire obligatoire du repas. La jeune fille resta là, songeant que c’était bien là la seule manière que sa tête ait pu se démarquer de la centaine de sorciers depuis la table des professeurs. « Je ne suis pas une victime » qu’elle s’était orgueilleusement exclamée. Elle aurait voulu y croire mais c’était peut-être un mensonge après tout… Si son corps avait pu être foudroyé à l’instant… ne pouvait-elle pas appeler des orages dans ce ciel magique, comme elle l’avait fait durant cet étrange repas de troisième année ? Mais il lui semblait que plus les nuits passaient, moins elle créait d’ennuis. Était-ce ces fameux cours qui lui enseignaient véritablement le contrôle sur sa magie, ou était-elle tout simplement trop morte physiquement et intérieurement pour réagir ? La Grande Salle se vidait, et l’élève sut que l’instant était proche. Quelque chose la figeait sur son banc ; elle ne voulait pas y aller. Son corps était décortiqué par les crampes et ses bleus la faisaient encore souffrir. Le froid ne ferait qu’accentuer les meurtrissures de son corps. Elle prit néanmoins son écharpe qu’elle enroula par deux fois autour de son cou, le serrant bien fort. Sa cape d’hiver sur les épaules, il ne lui suffisait plus que de se lever.

Mais l’aiguille avançait. Lavande était en retard, fixant la table défaite devant elle. Ce n’était que ça, à quoi bon. Même si elle parvenait à contrôler ses pouvoirs, il était trop tard. Elle était en sixième année et ne disposait que de deux ans grand maximum pour rattraper sept années complexes. Elle ne savait même pas ce qu’elle ferait après Poudlard… certainement retournerait-elle dans son village, et tout ceci ne sera plus qu’un beau souvenir. L’idée la fit trembler. Plutôt mourir avant, oui. N’importe comment, mais tout plutôt que de continuer cette mascarade. Personne ne l’attendait nul part, et ce n’était pas le charmant mais tête en l’air professeur Raven qui poserait un jour les yeux sur sa personnalité auto-destructrice et vide. Après quinze minutes à contempler les nervure du bois, Lavande se leva et commença à marcher vers le parc. Peut-être que continuer à s’entraîner aussi fort finira par affaiblir son corps jusqu’à un point de non-retour. Pouvait-on mourir de fatigue ? Elle prit une profonde respiration et pénétra dans le froid glacial de cette nuit écossaise – le professeur l’attendait de pied ferme. Ses genoux claquaient sous le collant protecteur, mais elle tenait fermement sa baguette entre ses mains rouges.

Pardonnez-moi de mon retard, professeur. Je suis prête.

Après tout, une vingtaine de nuit, ce n’était rien. Même pas encore un mois complet, de quoi pouvait-elle se plaindre ? Est-ce qu’elle n’était pas un peu trop impatiente, la fougue de sa jeunesse aidant ? Lavande, durant tout ce temps, gardait les yeux baissés à ses pieds. Elle ne demanda pas quel serait leur sort de la soirée, contrairement aux premiers soirs. Qu’importe… à moins que…

Quand commencerons-nous des sorts de contre-attaque ?

Murmurait-elle presque dans le souffle du vent. Encore une fois, cela ne faisait pas un mois qu’ils s’entraînaient chaque fois sous les lueurs lunaires. Un œil extérieur pouvant à présent en être sûr : c’était bien l’impatience qui tremblait dans ses veines et réchauffait le peu de sang qu’il y restait. Mais ses paroles avaient été prononcé avec tant de rage, que seul un fou répondrait positivement à une telle question. L’épuisement délogeait ses instants les plus primaires, aspirant à une seule chose : taper dans la fourmilière. Exister, même si c’était dans la peau du méchant de l’histoire. Prouver au-delà des mots qu’elle n’était pas une victime. Le froid s’agrippait à son nez, la forçant à sortir un mouchoir pour se moucher, ruinant du même temps tout son effet dramatique.

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MessageSujet: Re: No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini]  No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini] Icon_minitimeSam 7 Déc - 8:17



No One Hurts This Pretty Girl But Her

« MAYBE I SHOULD LET HER GO »

Automne 1942.

Patient, Grindelwald attendait dans cette froideur automnale. Même si ses bras étaient soigneusement plaqués contre son torse avant de garder sa propre chaleur contre lui. Cela lui rappelait vaguement le froid polaire de Durmstrang que chaque élève devait affronter chaque année, pour des raisons plus ou moins de pédagogie. Mais il lui semblait que cela faisait une vie qu’il avait bravé, dans son uniforme rouge, le désert de glace d’Europe du Nord. Une vie révolue, enterrée, oubliée. Parfois, quand il tournait en rond dans sa petite pièce et qu’il sentait qu’être ainsi enfermé était en train de l’abrutir, il songeait à des versions alternatives de sa vie. S’il avait terminé ses études à Durmstrang, où sa vie aurait changé ? Ce n’était d’ailleurs qu’un exemple parmi tant d’autres virages décisifs de sa vie. Certains l’avaient dans le fossé, d’autres dans le ravin. Ce voyage avait fini de le déposer, là, sur la berge du Lac Noir, le vent froid caressant sa nuque, l’obligeant à retenir un frisson pendant son attente qui commençait à être longue. Elle n’avait pas pu oublier, c’était un fait. Ne voulait-elle plus continuer également ? Ou pire, lui était-il arrivé quelque chose pendant qu’elle se rendait dans le parc ?

Car Grindelwald n’ignorait pas ce qu’il se passait au sein de la maison Serpentard. Il avait entendu le professeur Slughorn qu’une Née-Moldue au sein des Verts et Argents était un fait rarissime et que cela ne se passait jamais bien pour l’élève. De cela, le mage noir ne s’en était pas affolé. De plus, la jeune Lavande avait un caractère robuste et même si elle ne savait pas encore se défendre, elle semblait s’être faite une carapace relativement solide pour se protéger de ces humiliations constantes. L’image du dîner était encore bien vive dans la tête du professeur repenti. Le visage dans sa soupe, Lavande n’avait pas protesté, dans une affliction résillée comme si tel était son destin. Peut-être que cela était le cas effectivement. Mais une route sinueuse et accidentée révèlerait sans aucun doute une place de choix dans cette société rance. À condition de ne pas glisser dans le ravin. Il se doutait que Lavande désirait secrètement se venger, qui ne l’aurait pas souhaité après tout ? Prendre sa revanche, voir ses bourreaux ramper à ses pieds et l’implorer était un sentiment primaire, mais abreuvant d’une ivresse sans fin voire même dangereuse. La soif de vengeance était souvent inextinguible.

Grindelwald poussa un soupir déçu cependant de ne pas voir Lavande arriver. Les chances que quelque chose lui soit arrivé étaient présentes, aussi fera-t-il un détour par l’infirmerie, une ronde dans les couloirs également, avant de retourner dans sa cellule. Il restait après tout un professeur et chaque élève était sous sa responsabilité. Au moment où il voulut retourner dans le château, il entendit des pas légers dans l’herbe humide qui se rapprochait de lui. Il posa ses yeux sur ce qu’il restait de Lavande, qui donnait l’impression de devoir tituber pour trouver un minimum d’équilibre afin de se mouvoir jusqu’à lui. Grindelwald la regarda, impassible mais sa froideur ni courroux. Elle s’excusa de son retard et enchaîna rapidement en demandant le programme du soir. Le mage noir resta silencieux quelques instants, essayant de capter ce regard vert pâle qui semblait vouloir le fuir. Il s’approcha de quelques pas d’elle afin de mieux distinguer ce que son visage voulait bien lui dire dans la pénombre. Séparé de deux mètres de l’élève, Grindelwald réfléchit longuement à ce qu’il allait lui faire faire ce soir. Ce qu’il avait choisi initialement risquerait surtout d’achever la pauvre Lavande avant qu’elle n’ait pu essayer quoique ce soit. Ce n’était pas raisonnable.

— Allons, mon enfant, il était encore trop tôt. J’entends bien ta demande mais que serait la contre-attaque sans la défense et l’attaque en suivant ? Et puis, si je t’apprends à enfin te servir de ton potentiel, ce n’était pas pour simplement te venger de gamins ignares et stupides qui ne feront jamais rien de leur vie morne. Dis-moi, que veux-tu faire après Poudlard ? Exprime vraiment ce que tu as le cœur, je ne suis pas là pour juger.

Il marqua une pause, cherchant toujours à attirer ses yeux vers les siens. Il s’avança d’un nouveau mètre. Occuper ainsi l’espace empêchait généralement de vouloir fuir. Même si, dans ce cas-là, il voulait mettre Lavande en confiance, c’était pour cela que son ton avait été calme, posé et chaleureux. Dans la même tonalité que précédemment, avec une pointe d’inquiétude habilement dissimulée cependant, il reprit :

— Pourquoi étais-tu en retard ?

Les raisons étaient en effet importantes. Cela lui permettrait d’adapter ses exercices du soir. Peut-être avait-il été trop dur avec elle. Pourtant, les résultats étaient probants et encourageants. Elle était une sorcière réellement douée qui s’ignorait. Grindelwald était toujours convaincu de son incroyable potentiel. Avec de l’entraînement, peut-être qu’elle pourrait même tenir tête à lui-même ou Albus. Et pour cela, il fallait de la rigueur et une pointe de masochisme. Après tout, la voici de nouveau, face à lui. Le menton toujours relevé, il la regarda de haut, le visage impassible et fermé. Pour le moment, il ne souhaitait pas qu’une quelconque familiarité s’installe entre eux. De toute façon, Grindelwald avait toujours méprisé l’affection que les gens se portaient et que lui-même portait parfois. Il aurait voulu être, à certains moments, le monstre que les autres sorciers avaient fait de lui au grès de leurs récits, témoignages, commentaires. Au final, Gellert avait dû revoir son programme du soir pour ne pas mettre en danger la vie de Lavande mais aussi pour lui accorder une soirée de répit. Une soirée où elle pourrait souffler vraiment. Peut-être qu’il l’autoriserait à se coucher le lendemain également, même s’il ne l’avait jamais forcé à venir. Les mains dans le dos, il continuait de dévisager le visage palot de la jeune Serpentard afin d’être réellement certain de son état de fatigue. Si quelque chose lui arrivait, cela lui retomberait dessus, dans un premier temps, mais surtout, il ne se le pardonnerait probablement pas et cette idée provoquait plusieurs sentiments contradictoires puissants en lui qu’il s’efforçait garder muets pour le moment.
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MessageSujet: Re: No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini]  No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini] Icon_minitimeVen 27 Déc - 1:37



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« all the good girls go to hell »

Automne 1942.

Le vent sifflait, toujours plus intense, dans la plaine du parc de Poudlard. Il voletait tout autour d’eux, les enveloppant jusqu’à gonfler leurs capes, leurs formes modulant des courbes géométriques, des fantômes. Lavande remit le mouchoir dans sa poche. Il lui semblait avoir vécu toute sa vie aveuglée par la douleur et par le fatalisme. L’absolu vérité que rien de plus ne l’attendrait et qu’elle ne réussirait jamais à rien dans sa vie, d’être une moins que rien dans un monde où même le plus pitoyable des cafards réussissait mieux à survivre qu’elle. La jeune sorcière ne se faisait plus d’idées : elle savait depuis quelques années que seule la mort l’attendrait quand plus personne ne serait là pour la guider. Quand abandonnée à elle-même, on lui remettrait joyeusement – et certainement soulagé – le diplôme de sorcier… elle quitterait à tout jamais ses murs, et alors viendrait l’insurmontable calvaire, d’un monde trop vaste et d’une vie trop étriquée. Comme si l’on avait enfermé un moineau dans une immense cathédrale, sans lui expliquer comment en sortir. Il n’y aurait que les lamentations de son chant, perdant progressivement la force de ses échos, pour nous souvenir de lui. Mais Lavande n’était pas à l’égal d’un moineau, ni même d’une souris. A ses yeux, son corps était celui d’un ver de terre qui se trémoussait au sol, mais portant en lui un volcan éteint, déréglé… c’était en tout cas ainsi jusqu’à ce que Grindelwald ne surprenne une nouvelle erreur de sa part.

Même si ses méthodes étaient parfois spartiates, le mage noir lui avait montré que le feu qui brûlait dans son corps pouvait être rallumé, contrôlé. Durant cette vingtaine de jour, elle s’était donnée corps et âme. Dans la fatigue éreintante Lavande s’était éveillée à elle-même ; et cette simple idée lui donnait l’irrésistible envie d’agir. S’il ne s’était jamais présenté à elle, alors jamais la petite sorcière n’aurait osé lever la tête face aux agressions dont elle était quotidiennement victime. Jamais elle n’aurait autant voulu comprendre le bouillonnement de son corps quand celui-ci se déchirait sous la rage sourde de l’injustice qu’elle subissait… et jamais elle n’aurait compris à quel point il fallait qu’elle apprenne à le contrôler. A quel point cela devenait vital. Mais voilà, le problème étant qu’il lui arrivait de ne pas vouloir apprendre à le contrôler pour le faire taire, mais pour en exploiter sa haine au maximum. Parce qu’elle n’en pouvait plus, que son corps ne suivait plus la volonté de son esprit, que son petit coeur trop lourd ne voulait plus continuer, que s’il ne s’était ouvert à l’espoir et à l’amour, alors se serait-elle servie des enseignements du professeur de Runes pour s’ôter sa propre vie. Parce que voir était trop douloureux, et qu’il faudrait un massacre pour que cela s’arrête enfin. Malgré toutes les humiliations qu’elle avait subi, Lavande n’avait jamais voulu tuer son prochain. Depuis qu’elle apprenait auprès du mage, elle ne l’avait jamais autant désiré. Si elle devait partir de Poudlard, ce sera en rentrant dans l’Histoire.

Mais le professeur Grindelwald semblait avoir vu clair dans son jeu, et contourna aisément la demande en déclarant qu’il fallait d’abord songer aux sorts de défense et d’attaque. Puis, le coup dur : s’il lui apprenait à se servir de son pouvoir, ce n’était pas pour se venger de ces gosses immatures et sans avenir. Que voulait-elle faire, elle, après Poudlard ? Il lui offrait le moment de parler, après toutes ces années dans le brouillard. Lavande se sentit d’abord trahie par son mentor, qui refusait de lui offrir la délivrance de ces années de soumissions… puis désarmée, parce qu’il semblait sincèrement vouloir savoir ce qu’elle pensait, sans apriori. Le mage s’avança d’un pas, l’adolescente ne bougea pas. Ses poings serrés jusqu’à ce que ses jointures deviennent blanches, tout tremblait dans son corps – et ce n’était pas à cause du froid. Qui de mieux qu’un puissant sorcier maléfique pouvait de toute façon entendre son appel à l’aide ? Qui pouvait mieux comprendre toute sa haine ? Mais il y avait les Aurors, non loin. Eux n’hésiteraient pas à l’attraper et à la mettre en observation si elle venait à faire une esclandre. Est-ce que même lui au final était libre de dire sa juste et véritable pensée ? Les Aurors étaient quand même à une bonne distance, suffisante pour ne pas se faire entendre si elle ne se mettait pas à hurler son chant funèbre. Lavande murmura :

Vous pensez vraiment qu’il y a un « après-Poudlard » pour quelqu’un comme moi… ?

Ses mains se crispèrent, lâchant sa baguette au sol avant de se relever vers elle, paume en direction du ciel.  Quand on est enfant et que nos pouvoirs se réveillent, aucune baguette ne nous est nécessaire. Pourquoi fallait-il donc qu’une fois adulte on en ait besoin ? Lavande ricana doucement ; pour le moment elle n’avait pas envie de répondre à la question du professeur. Lui comme tous les autres avaient du la voir se faire humilier au milieu de la Grande Salle, une première fois pour lui et Professeur Raven, une énième fois pour les habitués. Normal qu’il ne voit pas, ce qu’elle voyait clairement pour la première fois.

Moi, je veux… je veux… leur faire subir ce qu’ils m’ont fait subir… le désespoir, la tristesse, un abîme sans fond jusqu’à ce qu’ils aient envie de mourir. Pourquoi il y aurait un « après-Poudlard » ? Jamais de ma vie, je ne travaillerai pour les sorciers !! Ils ne… me… méritent pas…

Lavande sentit sa gorge se serrer au fur et à mesure de ses paroles. Non, elle refusait de pleurer devant Grindelwald. Aussi se retint-elle de parler le temps d’avaler sa salive et de retrouver son souffle bloquer dans son corps. Lentement, l’adolescente leva la tête vers son mentor ; ce qu’il pouvait y voir était glaçant. Ses yeux verts luisaient d’autant de cette pellicule de larmes que de cette haine brûlante et sincère qui enrobait ses paroles, mais surtout de vide. Ce puissant ressentiment cachait autant de désespoir que de colère, finalement, c’était beaucoup d’impuissance qui faisait trembler ses frêles membres.

Si j’étais en retard, c’est parce que je me retenais de ne pas faire exploser la Grande Salle...

« Et moi avec. » Elle était intérieurement déchirée entre la rage qu’elle éprouvait à l’égard de tous les sorciers, et les sentiments d’amitiés qu’elle avait pu lié avec quelques uns d’entre eux, et bien sûr son amour pour le professeur Raven. Mais comment pouvait-on créer une guerre sans extrême ? C’était tout ou rien, c’était eux ou elle. Était-ce l’emportement adolescent qui la faisait avoir cette folie des grandeurs ? C’était possible, mais Lavande n’avait aucun recul sur rien. Elle sombrait, jour après jour depuis tant d’années dans cette spirale de ténèbres qui n’avait plus de secret pour elle. Tout n’était qu’englué dans un malheur constant, répétitif. Quand bien même ne retournerait-elle pas dans son village, comment ferait-elle la différence entre la magie et le monde des moldus, une fois perdue dans le monde ? Quel métier lui serait adaptée, elle qui avait trop de pouvoirs pour ne rester que gratte-papier et trop de fierté et de haine conglomérées pour rester une bonniche du ministère ? La seule chose qu’elle s’imaginait capable de faire, c’était de produire de grandes explosions, et de réduire à néant cette société pourrie à la racine, où l’on acceptait de laisser des enfants être abandonnés parce qu’ils étaient différents. Elle n’en voyait pas beaucoup, des nés-moldus, à Poudlard. Où étaient-ils tous ? Encore cachés dans des orphelinats, ou refusant de faire part de leurs origines à l’école, ou déjà morts ? Ses genoux se mirent à trembler et elle porta ses mains à ses tempes, comme à chaque fois que ses pensées la submergeaient. Comme si Lavande cherchait à contrôler et contenir son esprit comme elle cherchait à contrôler et contenir la puissance cachée qui sommeillait silencieusement en son sein.

Je veux juste que tout s’arrête.

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MessageSujet: Re: No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini]  No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini] Icon_minitimeVen 27 Déc - 17:53



No One Hurts This Pretty Girl But Her

« MAYBE I SHOULD LET HER GO »

Automne 1942.

Grindelwald regardait sa protégée tel un professeur toisait un élève étant arrivé en retard. Pourtant, il était sensiblement inquiet pour elle. Mais peut-être était-il encore trop tôt pour lui montrer ceci. Gellert était, de toute façon, très pudique sur ses sentiments et les gardait égoïstement pour lui. Il devrait sûrement montrer plus que de l’arrogance et du cynisme mais il avait toujours l’impression que cela montrerait une certaine fragilité de sa part. Il n’avait aucune envie d’être considéré comme faible. Son interlocutrice non plus, d’ailleurs. Cependant, elle semblait être obligée d’endosser son manteau de victime, incapable de contrôler ses pouvoirs pour pouvoir montrer les dents. Gellert était ici pour le lui enlever, ce manteau. Il espérait juste que cela ne dévoile pas quelque chose de plus grave, plus dangereux. Une colère certaine bouillait en elle, cela était parfaitement lisible sur son visage juvénile. Alors elle commença à se poser des questions sur elle-même, sur ce qui lui arriverait quand elle critiquera les murs protecteurs de l’école. Gellert n’en avait pas la réponse. C’était une décision qui lui revenait à elle, elle était libre de choisir le chemin qu’elle souhaitait. Lui, il était là pour lui donner toutes les clefs en moi pour s’ouvrir toutes les portes qu’elle voudrait, n’ayant pour chef qu’elle-même.

Il baissa les yeux, songeur et silencieux. La voix étranglée de colère par la jeune fille raisonna alors entre eux. Une rage certaine, un désir de vengeance incommensurable faisaient vibrer le cœur de l’élève comme si chacun de ses gestes étaient mus par cette soif qui ne serait comblée que par le sang. Ce discours, Grindelwald en avait eu un similaire. Il eut l’impression de se revoir, des années auparavant, souhaitant finir tout par le sang. Une certaine clairvoyance l’avait empêché de devenir un bourreau sans discernement. Mais cette lucidité n’avait pu le retenir de devenir le monstre qu’il avait été. Il comprenait une partie de sa douleur, il comprenait ce désir furieux, qui était pour l’instant le seul vecteur de la vie de la jeune fille. Mais il ne pouvait s’empêcher de dire qu’il s’agissait d’une erreur. Si elle devait se venger, elle ne devait pas le faire elle-même, ses mains étaient encore propres et elles devaient le rester. Pourtant, il voulait lui apporter justice. Les larmes dans ses yeux portaient en elles un passé lourd et devenu insoutenable. Gellert avait bien vu ce qu’il s’était passé lors du dîner et il se doutait possiblement de la vie qu’elle avait pu avoir en étant Née-Moldue.

Impuissant, il était tiraillé par cette envie de lui venir en aide. Son cœur était bien trop déchiré par cette injustice qu’il avait tenté de combattre tout au long de sa vie. Cependant, pour combattre ladite injustice, il s’était permis dans les ténèbres de la vengeance, corrompant son âme et même sa cause, tuant son discernement. En voulant émanciper un peuple, il s’était enchaîné lui-même. Longtemps, il avait blâmé les autres, les tenant pour responsables de leur oisiveté égoïste et lâche. Et même s’il ne démordrait jamais de cette idée, le problème avait des racines ailleurs. Cette colère sourde face aux sangs versés des innocents versés l’avait façonné en quelque chose avide du sang des coupables. Œil pour œil, dent pour dent. Ce n’était pas le chemin d’une personne sage. Pourtant, parfois, la miséricorde était peut-être beaucoup trop passive et naïve. Il sentait que cette rage qui l’avait guidé aveuglément pendant des années bouillait actuellement dans le regard blessé de cette pauvre Lavande. Grindelwald ne pouvait ignorait la responsabilité qui pesait sur lui. Il ne voulait pas être une sorte de guide, conscient d’être un mauvais exemple. Pourtant, il ne pouvait laisser le silence peser plus longtemps.

— L’après-Poudlard n’est qu’un nouveau chapitre certes vierge. Mais tache les pages actuelles de ta vie de sang et les prochaines en seront imbibées.

Il poussa un soupir. Comment lui parler sans être condescendant ? Il faisait rarement preuve d’humilité, cela lui donnait l’impression de se dévoiler. Son arrogance n’était parfois qu’un prétexte à une pudeur contrôlée simple sur ses émotions. Être la tête d’un certain nombre d’esprit rallié à sa cause nécessitait de se préserver et d’entretenir une distance certaine avec son intégrité et sa notoriété. Pourtant, pas même Albus ne semblait le prendre au sérieux comme il se montrait honnête. Cette fois-ci, il espérait au moins avoir la confiance de l’élève.

— La vengeance est extrêmement satisfaisante, je te l’accorde, et je ne suis personne pour te dire ce que tu dois faire ou non. J’entends ta détresse, ou du moins, ce que tu veux m’en montrer. Je suis là pour apprendre à te contrôler, à devenir toi-même. Si tu souhaites effectivement te venger, c’est ton choix, mais j’aimerais te montrer quelque chose, avant. Mais pas tout de suite.

Grindelwald avait songé à la pensine dans le bureau de Dippet. Peut-être que ses souvenirs se montreraient plus pédagogues que lui-même. Il était très bon orateur quand il s’agissait de manipuler les foules. Il pouvait certes en user sur la jeune Lavande mais elle se montrait si hostile que le moindre mot pouvait être interprété d’un nombre incommensurable de manières différentes.

— Le mérite est très subjectif. Mais c’est à toi de décider pour qui tu veux être méritante.

Encore une fois, Gellert y vit son reflet, en partie. Longtemps, il avait considéré que personne n’avait mérité son auguste et puissante personne. Peut-être était-ce toujours le cas. Il se revoyait avec Albus, d’une splendeur plus grande encore que la sienne, où tous deux clamaient que les Moldus ne méritaient pas les sorciers et que ces derniers ne méritaient pas non plus les deux ambitieux jeunes hommes.

— Tu n’es pas obligée de travailler pour qui que ce soit. Travaille pour toi surtout. Et ne laisse personne te dicter ce que tu dois faire. Mais, juste une chose, ne te perds pas en route. Parfois, tu auras raison, parfois tu auras tort. Si tu n’as aucun regret au final, c’est l’essentiel.

Grindelwald se rendit compte qu’il était peut-être le pire pédagogue du monde. Après tout, il n’était pas en train de lui dire de ne pas faire exploser ses camarades. Et, de plus, si cela devait se produire, il savait qu’il en paierait également les frais pour ne pas avoir vu le danger arriver. Il garderait un œil sur elle, cependant. S’il devait être l’obstacle principal de cette jeune pousse, alors cela lui convenait.

— Certains chemins ont cependant plus d’obstacles que d’autres.

Son regard se durcit légèrement tandis qu’il la regardait de haut, imposant alors sa large stature. Il n’était ni agressif, ni menaçant, il souhaitait juste que le message implicite lui soit compréhensible. Il l’aiderait autant qu’elle le désire, serait à l’écoute mais il y avait des erreurs qu’il ne voulait pas la voir commettre. Cette fleur n’en était qu’à ses bourgeons et même si la terre dans laquelle ses racines s’étaient faites était souillée, il y avait d’autres facteurs qui lui permettaient encore de s’épanouir totalement.
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Lavande Huntergrunt
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MessageSujet: Re: No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini]  No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini] Icon_minitimeSam 4 Jan - 1:02



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« all the good girls go to hell »

Automne 1942.

C’était comme à chaque fois une valse et l’on reprenais à sa base, le vent. Et il ferait chaque jour un peu plus froid, c’est le commun des mortels. Lorsque la neige se mettrait à tomber dans les montagnes écossaises, ils s’entraîneraient à quelques bons « incendio » qui ferait la joie de leurs lèvres bleus, joues rouges et mains roides. Peut-être aurait-elle pu songer à ce moment, au bonheur de l’hiver brillant et des feux de cheminées, à Noël qui approcherait et à son grand dîner qui était un peu son grand moment à chaque année : tous les élèves partaient et ne restaient que des enfants dans son cas, les abandonnés et les orphelins. Tous ses assaillants repartaient dans leurs maisonnées, et pendant quelques semaines, Poudlard ressemblait à un paradis pour elle. Oui… mais ce n’était que pour quelques jours… et reviendrait ensuite, ce cycle infernal aux allures de roue dentée, la pluie se succédant au soleil et les orages aux errances. Non, penser à ce moment de court délice ne serait d’aucune utilité à la jeune sorcière. Ses pieds foulaient la herbe humide, et le gel menaçait déjà d’installer ses caresses sur les arbres alentours. La nuit était tombée depuis un bon moment maintenant, et Lavande se perdait dans cet obscurité qui apaisait ses douleurs, l’asphyxiant jusqu’à lui donner l’impression de perdre connaissance. C’était tout ce qu’elle voulait.

La haine comblait le vide qui semblait creuser les écarts dans son coeur ; une colère bouillonnante qui lui donnait l’impulsion, l’aidait à marcher, le courage d’avancer. De se dire que dans la vengeance, elle trouverait l’absolution des fautes qu’elle n’avait jamais commise, si ce n’était celui de venir au monde. Il ne lui faudrait qu’une seule seconde pour écouter le grondement incessant de cette force au fond d’elle, celle qu’elle pensait nommer magie et que tous lui demandaient d’emprisonner par sécurité. Sa cage thoracique comme autant de barreaux fait d’un os poreux qui menaçait de briser à chaque soupir. Ses parents l’a voyant comme un vulgaire monstre qui devait être soumis – à défaut de pouvoir être accidentellement tué comme dans le bon temps… puis ses camarades de classe qui, se moquant à moitié, déclaraient vouloir terminer leur année scolaire sans passer par l’infirmerie, et si, plutôt que de comprendre, elle pouvait simplement s’abstenir. Finalement, cela valait mieux pour tout le monde ; personne n’avait de temps à perdre avec elle. Personne, sauf cet étrange homme en face d’elle, aussi implacable et solide qu’une statue de marbre, aux expressions sensibles dont la moindre variation était un imperceptible battement d’aile de papillon. Illisible, à la limite du risible, une coupure d’intransigeance et de patience, dont la jeune Huntergrunt ne pouvait discerner le juste du vrai. Jamais aucun mot de trop n’était donné, seulement le strict minimum dont elle devait se contenter, avec pour seul et unique objectif celui d’améliorer ce que tous lui disaient de cacher. Lavande savait pertinemment qu’il n’était là que par obligation, que tous parlait de lui comme d’un monstre qui avait sciemment fait du mal à des milliers de gens pour une cause stupide. Mais n’était-elle pas également vu comme un monstre par ceux qu’on disait « les gentils » ?

Enfin ce mage noir se mit à parler, indiquant que l’après-poudlard n’était qu’un autre chapitre qui restait à écrire. On ne pouvait pas le prédire à l’avance, et ce n’était qu’elle qui pouvait en recouvrir les pages, fusse d’encre ou de sang. Mais dans ce dernier cas, le liquide brûlerait les pages et les traces se verraient sur des siècles. Lavande lâcha un silencieux rictus, les yeux toujours engoncés dans le vide, quelque part dans le manteau de son professeur. Quel importance vu qu’elle comptait mourir avec eux ? Il n’y aurait pas eu de suite à l’histoire, seulement une explosion flamboyante qui resterait dans les dédales des livres d’histoire. La fameuse Lavande Huntergrunt, magicienne réprimée et humiliée qui causa l’un des plus grands drames de l’histoire de Poudlard… voilà de quoi être appris pendant les millénaires à venir, et Dieu que les sorciers avaient la mémoire longue. Cela ne les empêchait pas d’être mauvais. Au moins, Lavande se disait qu’elle parlait à quelqu’un qui savait de quoi il parlait – et pour une fois, ça faisait du bien. Il poursuivit, donnant son opinion sur l’idée de vengeance que la jeune fille caressait depuis des années, mais ses paroles étaient insupportablement tièdes. Il ne l’encourageait pas, ni la descendait. Il restait neutre.

« C’est ton choix ». Elle n’avait jamais vraiment eu de choix, que des espoirs bafouées. La vengeance ne pouvait être un choix, c’était un nécessité. On ne pouvait juste se laisser faire et accepter de voir son sang couler dans la rivière et dormir sous les ponts ; il fallait agir. Mais que pouvait-elle faire à sa misérable échelle ? Elle ne valait rien, pas plus qu’un moldu. Quelques élèves pensaient même qu’on pourrait tout aussi bien la mettre à contribution avec les elfes de maison. Aussi grinça-t-elle des dents en entendant des paroles pareilles. Comment un homme qui s’était battu, au point de s’écrouler dans l’une des prisons les plus terrifiantes et innommables du monde magique, pouvait être à ce point si faible et tiède dans ses mots ? Ce n’était pas rien, ce qu’elle lui disait. N’importe quel autre professeur aurait potentiellement fait une réunion entre titulaires, réunion au sommet s’il en était, pour régler le problème qu’elle devenait psychiquement. Un conseil de discipline, ou peut-être pire encore – elle n’était pas au fait des usages. Mais ses pensées furent à nouveau arrêter par la voix de l’enseignant qui déclara que le mérite dépendait de la personne que l’on voulait rendre fière. Ces mots-ci résonnèrent avec la douce serpentard qui revit en un flash l’image du professeur Raven. A cet instant précis, elle ne valait rien pour personne, c’était vrai… mais si elle pouvait s’améliorer, et devenir une bonne élève. Peut-être, seulement peut-être… pourrait-elle un jour espérer capturer son regard et l’attirer comme une étoile dans le noir. En étant parfaite, sublime…

Des mots qui n’avaient rien en commun avec l’hideuse idée de vengeance. Une femme délicate et raffinée ne souhaiterait jamais se venger en trempant sa baguette dans les flammes et le sang de ses agresseurs. Retirant une main de ses tempes, l’autre se massait péniblement le crâne. Elle était si perdue. Paumée entre deux idéaux, deux facettes que la sorcière aurait rêvé incarnée… entre la plus parfaite et puissante des sorcières, admirable et enviable… et enfin accepter le monstre que tous clamaient en la pointant du doigt, la sorcière vengeresse, devenant par-là même le nouvel ennemi du monde, l’héritière des crimes de Grindelwald. De sa main libre, elle frotta son corps engourdi par les courants d’air glacés, sifflant entre les tours de Poudlard et descendant en tendre rafale sur leur entretien. N’avoir aucun regret, et vivre pour soi sans jamais se départir de ses convictions et de sa personnalité… ne jamais changé pour qui que ce soit et ne pas décider de ses rêves selon le concours d’autrui. Lavande poussa un profond soupir et jeta un coup d’oeil à la Lune se reflétant sur le Lac Noir. C’était ridicule. Si elle voulait devenir une grande sorcière, c’était pour impressionner le professeur Raven, et si elle voulait devenir une puissante mage noire, c’était pour se venger de ceux qui l’ont détruite pendant toutes ces années. Où se trouvait sa volonté à elle au milieu de tout ça ? Ce que elle voulait du plus profond de son coeur? Même s’il restait tiède et fade, alliant tout et son contraire dans des paroles convenues, perdant davantage l’élève que ne l’aidant, cela lui permettait de réfléchir. Sa dernière phrase se laissa presque en suspens dans le sifflement du vent, sonnant comme le glas qui lui donnait enfin l’autorisation de parler. Elle prit son temps, déglutissant sa salive jusqu’à trouver les bons mots. Cela prit quelques secondes, inquiet, avançant à tâtons dans son esprit, pour finalement dire doucement :

Vous n’êtes pas ici pour m’apprendre à me contrôler… vous êtes à Poudlard parce que vous êtes emprisonné ici, parce que vous avez voulu vous venger… pas vrai ? Et vous passez le temps avec moi parce que je vous suis curieuse et que je suis volontaire… mais si je partais et que je mettais un terme à ces entrainements, ce serait pareil... je… je… ne faites pas comme si ce n’était pas vrai, s’il vous plaît, il n’y a pas de mal...

Elle se mangea les lèvres, les humidifiant sous la langue et prenant une profonde respiration. Son regard restait figé sur le lac ruisselant des éclats lunaires. Elle ne voulait pas qu’il l’interrompe, elle avait besoin de prendre son temps. Fixer ses pensées, trouver les moins sombres et les plus construites. Finalement, elle reposa son regard sur son visage, avec ce sombre minois, inquiet et en colère contre le monde :

Cela se voit que vous n’êtes pas un professeur… ceux-ci sont souvent extrêmes, ils vous encouragent dans vos rêves, vous en proposent, vous disent que tout va bien se passer, ou alors vous punissent, vous mettent en garde, vous briment… un professeur ne vous laisse généralement pas penser ce que vous voulez car il est censé vous mettre en condition pour que vous deveniez le meilleur de vous-même… mais vous… vous êtes un terrible pédagogue... tout ce que vous dites est atrocement neutre, je ne sais pas quoi en penser… ou plutôt, j’en pense tout et son contraire…

Une seconde, deux secondes, peut-être plus qui sépara ses silences où Lavande reprenait son souffle lentement, comme se préparant à un grand saut. Elle voulait tant dire, tant déclamer pendant des heures ce qu’elle pouvait avoir de haine et de rage au fond de son corps. Mais rien ne serait jamais assez fort. Pourtant elle sentait que lui parmi tous pouvait la comprendre, pour ce même éclat de profonde noirceur. Et alors comprenait-elle, que personne ne pouvait naître monstre – on ne pouvait que le devenir.

...est-ce que vous vous êtes finalement abandonné dans le rôle de mage noir qu’on vous avait taillé parce que c’était votre rêve ? Ou celui qu’on vous a forcé à devenir ? Je ne pense pas qu’on ai vraiment le choix dans ce monde… Le choix n’existe pas… je suis un monstre depuis que je suis née… mais…

Elle prit une profonde respiration, bloqua sa gorge qui était sur le point de transformer sa voix au bord des larmes et dévia le regard. La jeune fille n’avait pas l’habitude de montrer ses émotions non plus, ni de s’épancher sur celles-ci, étalant ses fragilités, ses faiblesses et la moindre faille de son armure devant n’importe qui. Mais ce soir, elle n’en pouvait plus. Elle était au bout de ses forces et en avait plus qu’assez de devoir toujours se contrôler, tout garder enfermé à double tour dans sa tête. Ses joues se mirent à rougir pendant qu’elle prononçait ces derniers mots comme un murmure :

...Mais il existe bien une personne que je… que j’aimerai rendre fier...

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MessageSujet: Re: No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini]  No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini] Icon_minitimeDim 5 Jan - 11:33



No One Hurts This Pretty Girl But Her

« MAYBE I SHOULD LET HER GO »

Automne 1942.

Se retrouver dans une telle situation, jamais Gellert Grindelwald ne l’aurait jamais imaginé dans sa vie. Se tenant ainsi sur la berge du Lac Noir, un vent froid soufflant dans ses cheveux blonds, il réalisait de manière de plus en plus précise qu’il tenait à cette élève devant lui et avait de lui faire en un avenir plus radieux. Quelque part, ses ambitions, son combat, qui l’avaient fait devenir le pire des despotes pour ne devenir qu’un vulgaire professeur secondaire sous haute surveillance, le poussaient peut-être à vouloir faire croire à Lavande à quelque chose après. Il pourrait débroussailler le chemin remplit d’épines pour l’adolescente. Il n’était ni son tuteur, ni son mentor, il avait juste su repérer un potentiel inexploité, beaucoup trop brut pour être laissé être gâché dans la nature ainsi. Il se surprit à vouloir presque le meilleur pour elle. En réalité, la voyant si perdue, si éteinte, il voulait raviver cette flamme dans ses yeux délavés. Cette enfant n’avait dû croire à beaucoup de choses durant ses jeunes années et elle était devenu un être au regard vitreux, détaché de tout ce qui passait autour d’elle. C’était triste à voir. Elle semblait déjà vouloir mettre un pied dans sa propre tombe.

Poudlard avait des airs de purgatoire. Un endroit où des âmes sans volonté étaient tourmentées par des esprits frappeurs. Chacun était le démon d’un autre ici. Il revoyait Albus, vide et froid, agissant constamment sans montrer la moindre émotion sous ses airs de professeur accompli et ne se définissant plus que comme cela : un enseignant. Cette attitude solennelle mais qui résonnait creuse obligeait Gellert à être confronté à ce qu’il avait en partie créer, quelque part. Il lui était impossible de dire qu’il n’était pas impliqué dans cette situation. Mais si Dumbledore était le fantôme de Grindelwald, ce dernier était, honnêtement, celui de ce pauvre professeur Raven, qui semblait être perdu entre ces murs et dont les faiblesses étaient volontairement et méchamment malmenées par le mage noir. Et cette pauvre Lavande, trahie par les siens pour avoir un sang et des qualités différentes qu’eux. La vie était injuste. C’était le triste constat qu’il pouvait malheureusement faire. Il avait essayé de la rendre plus juste, ne faisant pas de distinction dans ses victimes au final. Alliés, ennemis, sorciers, moldus… Il avait voulu l’égalité mais personne ne pouvait changer ce concept immuable que la vie était injuste, malgré toute la puissance magique ou de l’esprit du monde.

Lavande commença à douter du véritable intérêt de Grindelwald pour elle. Il ne pouvait pas la blâmer, lui-même n’aurait jamais soupçonné de s’investir autant pour quelqu’un d’autre que lui. Si dans la première partie de la tirade, elle avait eu raison, elle se trompait réellement sur la deuxième. En partie. Oui il la laisserait partir, il s’agirait de son choix à elle et même si cela blesserait Grindelwald dans son orgueil, il resterait soucieux de la progression de Lavande. Elle reprit cependant la parole, indiquant qu’il était un mauvais pédagogue, ne l’aiguillant pas assez, voire pas du tout, contrairement aux autres, dont la vision et l’enseignement était beaucoup plus dichotomique. Mais Gellert ne voulait pas lui laver le cerveau. C’était donc cela, six années sous l’enseignement d’Albus ? Des élèves fades, avec la même idéologie, aseptisé de tous choix personnels ? Était-il finalement le sorcier le plus dangereux de la communauté magique ? Mais là n’était pas la question ni le fond du problème. Il laissa Lavande parler, le menton relevé tandis qu’elle lui posait des questions assez personnelles jusqu’à indiquer qu’il y avait bel et bien une personne qui lui importait. Le visage impassible, Gellert estima que Lavande avait le droit d’obtenir des réponses.

— Je n’ai jamais rêvé d’être un mage noir. Celui qui désire ardemment d'en être un serait un abruti.

Il marqua une pause, détachant son regard du sien pour regarder l’imposante tour principale de Poudlard, cherchant ses mots, réfléchissant sur son propre chemin, des carrefours rencontrés et des passages loin des sentiers battus qu’il avait empruntés. Malgré les embuches, il avait pu aller très loin. Cependant, les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux.

— Le choix existe, Lavande. J’en ai fait un grand nombre et honnêtement, je dois avouer que j’en regrette certains.

Les accès de colère et de rage, l’impulsivité, étaient-ils vraiment des choix au final ? N’avait-il pas été son propre pantin, la marionnette de pulsions vaines et aveugles qui les avaient précipités, lui et toute une famille, dans un drame qui les avait tous dépassés à l’époque ? Il avait choisi de fuir à cette époque, certes. Mais aucune excuse n’aurait pu réparer ce que ses mains avaient fait.

— J’ai eu un rêve, autrefois. Il a été déformé, j’y ai aidé également, je l’avoue, mais je m’en suis détourné pour tenter de poursuivre une cause où tous auraient justement ce choix de vivre également. Mais j’ai tué pour cela. Beaucoup. Trop parfois même.

Il s’arrêta une nouvelle fois. Regrettait-il vraiment d’avoir sacrifié autant de vies pour sa cause ? Leur avait-il laisser le choix, à ceux-là ? Sa révolution, il avait voulu la mener pour le plus grand bien de tous, il en était toujours convaincu. Mais il réalisait que cela avait toujours été vain. Aveuglé sûrement par sa soif de pouvoir, que ce serait-il passé s’il avait réussi ? Aurait-il instauré une dictature proche du communisme moldu, sans classe, où tous seraient utopiquement égalitaires ? C’était absurde. Mais il avait tellement voulu venger ses semblables morts dans l’indifférence totale, traumatisés par des actes injustes et cruels sur lesquels Gellert ne pouvait rester les yeux lâchement fermés.

— Si je suis un mauvais pédagogue à tes yeux, sache que j’ai voulu briser des frontières qui, pour moi, sont obsolètes. Je ne vais pas t’en imposer en te demander de rentrer dans leurs jolies cases de sorcière modèle. Mais il serait malhonnête de ma part de dire que j’ai toujours laissé le choix aux autres.

Il eut un petit soupir pour ponctuer la fin de sa phrase.

— Je veux autant qu’eux que tu t’émancipes, que tu tires le meilleur de toi-même. Mais ne le fais pas pour toi, fais-le pour cette personne que tu veux rendre fière.

Il baissa les yeux pour la première fois devant Lavande, lui qui l’avait toujours regardé dans les yeux ou au-dessus d’elle, fouillant quelque chose dans les étoiles. Là, il contemplait plutôt l’herbe humide sous ses yeux, repensant à ce dramatique jour d’été qui l’avait marqué d’un fer blanc et dont la blessure le brûlait ardemment aujourd’hui.

— Mon désir de vengeance s’est retourné contre moi. J’ai été aveuglé par moi-même qui voulait rétablir une certaine justice pour une personne. Mais je ne voulais pas la rendre fière. Je voulais la venger.

Il redressa le regard pour le planter gravement dans les yeux de Lavande.

— J’ai fait le choix d’abandonner mon rêve pour me lancer à corps perdu dans une cause qui me dépassait certainement. Et je ne devais pas avoir le recul nécessaire pour voir que je me complaisais dans mon image de monstre que je me façonnais jour après jour.

Il sourit alors.

— Les pages de ma vie sont imbibées de sang à jamais. Faire un choix est difficile, je te l’accorde. Tu as toujours le droit d’en faire mais si tu tiens à une personne, ne l’ignore pas. Si elle en vaut la peine, bats-toi pour elle.

Tout ce qu’il balbutiait manquait de sens, il en était bien conscient. Preuve d’une fissure dans la carapace qu’il s’était façonnée durant toutes ces années, Grindelwald devenait peut-être trop vieux et trop fatigué pour continuer à entretenir son propre mythe. Ou alors gagnait-il peut-être en sagesse, loin du comportement puéril et impulsif qu’il avait pourtant longtemps gardé. Hésitant, il plaça finalement sa main sur l’épaule de Lavande dans un geste chaleureux.

— Mais oublie la vengeance pure, s’il te plaît. C’est satisfaisant, mais tu perdras la personne à laquelle tu tiens.

Dans un sourire triste, ne pouvant donner de meilleurs conseils que celui-ci, il finit par retirer sa main pour la replacer dans son dos. Il releva alors le menton, arborant de nouveau son masque sempiternel et froidement impassible.
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MessageSujet: Re: No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini]  No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini] Icon_minitimeSam 18 Jan - 0:51



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Automne 1942.

Lavande, à force d’immobilité, tremblait de froid et sentait le vent glacé se perdre sous ses jupes, passant jusqu’à travers de ses collants pour les dévorer les jambes. Il glissait dans le col de sa chemise, et faisait courir sur ses bras la chair-de-poule. Tergiverser sur des questions de morales ne l’intéressait pas. Ce n’était pas quelques belles paroles qui allaient changer le sens de sa vie, il n’y avait que les actes qui pourraient y faire quelque chose : apprendre à se servir de sa magie, de son trop grand pouvoir, afin d’enfin faire baisser la tête à tous ses beaux-nés qui usaient d’une bile faite de boue noire pour la salir continuellement. C’était sa seule solution… et quelque part, sa dernière chance : si le professeur Grindelwald décidait du jour au lendemain d’abandonner ses cours, elle resterait au pied du mur, acculée dans ses misérables progrès qui ne manqueront pas de disparaître sous l’effondrement de ses derniers espoirs. Un espoir qui revenait soudainement dans son coeur, tandis qu’elle prenait une profonde respiration d’air froid qui brûla sa gorge. Elle avait fini par retenir ses larmes, mais ses yeux restaient humides et vifs sous la température hivernale du parc. La fatigue avait raison de ses forces et son humeur en devenait si changeant qu’elle était à l’image d’une vague qui roule et menace de noyer tout ceux qui ne peuvent la supporter.

Le mage noir Grindelwald finit par lui répondre, toujours avec cette impassibilité sur le visage, comme si elle s’adressait à un mur. Il affirmait ne pas avoir voulu devenir un mage noir, que c’était ridicule de le vouloir. La jeune fille voulait bien le croire : n’importe qui trouverait stupide de désirer devenir un ennemi face à l’humanité tout entière, car les mages noirs étaient souvent craints des sorciers mais également des moldus pour une raison qu’eux-même ignoraient. Lavande rit intérieurement, cela ne lui changerait pas de d’habitude. Mais elle désirait tellement plus que du mépris et de l’indifférence, des injures et de la pitié. Peut-être que derrière sa haine et son impitoyable désir de vengeance ne se cachait qu’une simple envie d’être aimer.

La sorcière jeta un coup d’oeil à Gellert qui fixait les tours de Poudlard. Lui-même disait ne pas avoir voulu devenir un mage noir, c’était pourtant ainsi qu’on l’appelait désormais. Malgré qu’il lui avouait avoir fait des choix, dont certains qu’il regrettait, Lavande n’y croyait qu’à demi-mots. Les choix qui nous sont offerts ne sont souvent que des faux-choix entre toutes les possibilités infinies que propose l’univers. Lavande était une née-moldue, ainsi ses choix étaient extrêmement limités dans cet étrange facette du monde où être aveugle aurait été moins handicapant. N’y avait-il pas toujours que deux choix, aller de l’avant ou fuir, accepter de s’offrir à l’inconnu ou détourner le regard et s’enfermer dans l’habitude ?

Grindelwald poursuivit après un instant de silence, dont Lavande respecta tous les instants. C’était bien rare de l’entendre parler, et c’était peut-être la première fois qu’elle l’entendait parler aussi longtemps sans avoir besoin d’intervenir. Il disait avoir beaucoup tué pour essayer d’atteindre la réussite de sa cause. Maintenant qu’elle y pensait, mise à part savoir qu’il était un monstrueux criminel qui avait tué des gens, Lavande ne savait rien de plus sur l’illustre mage noir qui lui servait d’étrange mentor. Elle ne savait rien d’une cause, les gens n’en parlaient pas. Il continua en déclarant que les méthodes optimistes des professeurs étaient dépassés, et qu’il ne voulait pas lui imposer la case de la petite sorcière modèle. Cette dernière émit un petit rictus qu’elle ne put cacher derrière ses dents prononcées, tout comme elle riait intérieurement au fait qu’il n’eut pas laisser le choix à beaucoup de personnes. C’était le serpent qui se mordait la queue ; finalement, Lavande savait qu’elle avait raison. Nous sommes tous soumis au choix de quelqu’un d’autre. C’était une conclusion bien triste, bien pessimiste, qui pouvait réduire à néant tous les espoirs de Lavande en quelques secondes. Cette idée qu’elle ne pourrait jamais rien choisir pour elle, pour ses envies et son bonheur futur, mais que tout ne serait jamais que guidé par les volontés d’autrui. Le grand espoir qui avait redoré son coeur fripé s’était à nouveau envolé, elle n’avait envie que d’une chose : aller dormir.

Tout aurait pu s’arrêter là, par un âpre silence. Lavande était incapable de poursuivre la conversation, ni même de poser la moindre question. Elle en avait assez des réponses vides qui ne changeaient rien, mais établissaient de vagues vérités sur des faits toujours plus cruels et immuables comme le mal. Le froid la fit renifler, tandis qu’elle essuya son nez humide du revers de son poignet… mais c’est ce moment-ci que Grindelwald choisit pour reprendre son monologue. Qu’il voulait autant qu’eux qu’elle s’épanouisse enfin comme une vraie sorcière, non pas pour lui… mais pour cette personne qu’elle voulait rendre fière. Lavande retint son souffle, avant de prendre une profonde bouffée qui réchauffa instinctivement tout son corps. L’image du professeur Raven, tendant les mains vers elle pour la sauver de cet atroce couloir où elle aurait pu perdre la vie, lui revint en mémoire. Elle se souvint de son sourire si tendre, de la profondeur de ses yeux noirs dans lesquelles elle aurait pu se perdre pendant des heures sans aucune honte. Il n’y avait aucune chance qu’il puisse ressentir quelques inclinations pour sa pitoyable personne, une partie d’elle le savait pertinemment : ils n’étaient tout simplement pas du même monde, et elle n’était qu’une élève. Il n’y avait rien dans ce triste lieu qui puisse les réunir sous de meilleurs hospices, où Lavande aurait une chance de lui prouver qu’elle n’était pas qu’une incapable. L’incident qui l’avait conduit un soir à son bureau n’était qu’un rêve éveillé, jamais cela ne se reproduirait. Dans la vraie vie, les professeurs mangent avec les professeurs, et ne s’intéressent pas aux élucubrations stupides d’une fille un peu trop blessée qui n’avait « certainement encore rien vu de la vie »…

Pourtant, rien que le fait de savoir qu’il existait la rendait heureuse. Le voir être en vie, offrir son regard au vaste horizon et savourer les jours avec tant de naïveté et d’innocence faisait battre son coeur. Même s’il n’y avait aucune chance qu’il puisse tomber amoureux d’elle, Lavande avait envie de le rendre fier. Qu’il sache qu’elle existait un peu plus dans ce monde. Peut-être était-ce un effort désespéré de sa part, s’imaginant pouvoir l’attirer dans un futur plus ou moins lointain, quand de ses entraînements elle montrerait le fruit au monde. Devant tant de « si », le souffle de Lavande se brisa dans sa gorge. Elle portait les mains à son coeur, celui-ci battant si fort qu’il semblait résonner dans le vent.

Mais au milieu de cette prise de conscience, Grindelwald reprenait la parole – dépeignant de ce désir une version bien plus triste. Quand la vengeance prenait le pas sur l’amour, c’était l’instant où tout s’écroulait. Il parla du choix d’abandonner ses rêves pour une cause. Là encore, était-ce vraiment un choix quand il était brûlant d’un désir de vengeance empoisonnant l’intégralité de l’esprit… ce qu’il appuya quand il souligna ne pas s’être rendu compte qu’il se complaisait dans le rôle de monstre. Lavande écarta ses mains de son coeur pour mieux les regarder. N’avait-elle pas traverser le même genre de soupir, s’imaginant bombe à retardement pour mieux détruire l’endroit qui avait fini d’achever ses rêves ? Leurs situations ne se ressemblaient en rien, mais l’entendre apaisait lentement Lavande. Certes, ses paroles étaient décousues, et surprenemment maladroites de la part d’un homme que l’on disait si puissant qu’il avait fait trembler des continents entiers mais… peut-être était-ce qu’il fallait pour parler au coeur tout aussi émotif et maladroit de Lavande. S’il en vaut la peine… Lavande revit le professeur Raven, en train de fouiller dans son placard, parlant à tord et à travers tout en faisant grimper sur la table une montagne de bonbons. Les yeux dans le vague, elle laissa échapper un sourire amoureux. Oui, il en valait la peine. C’était peut-être ridicule. Elle aurait pu continuer de lui en vouloir d’avoir été aussi laxiste envers ces élèves… mais c’était son combat, pas le sien. La main de Gellert se posant sur son épaule l’éveilla de ses songes, bien qu’elle leva un regard brillant d’un nouvel espoir au creux de ses verts marécages.

Vous avez raison… mais c’est… si difficile de garder espoir…

Elle posa son poing sur sa tempe, peinant à trouve ses mots. Que pouvait-elle dire de plus, voilà qu’il avait absolument tout décrit dans le plus simple appareil. Toute sa rage s’était envolée, ne restait plus dans ses yeux d’une attente lointaine, une excitation profonde à l’idée d’avancer.

Professeur, je crois que je suis prête à reprendre l’entraînement. Dites-moi ce que vous souhaitez que je fasse, n’importe quoi ! Même un sort de première année !

Un enthousiasme étrange, presque désespéré, s’était emparé de la jeune fille. Comme si la fatigue s’était enfuie, galvanisée par un objectif soudainement un peu plus proche. Mais ce n’était qu’une façade, car son corps tremblait de partout, sa peau piquait sous le froid tandis que la lune s’élevait un peu plus dans le ciel, cachant ses rayons derrière un timide nuage. Sa voix se cassait dans sa gorge, tant cette conversation l’avait émue jusqu’au plus profond d’elle-même.

Il est vrai que j’ai… souvent envie de tous les tuer… j’ai cette impression, au fond de moi, d’avoir une tempête sur le point d’exploser… j’aimerai sincèrement que tout s’arrête et… parfois, je suis juste fatiguée…

Une nouvelle image fugace traversa son esprit, un vieux souvenir : la forme congestionnée et vaporeuse des nuages noirs qui s’échappèrent de l’Épouvantard, il y a deux années de cela. Elle avait été trop terrifié pour faire des recherches, reportant toujours à plus tard le moment de poser des questions… cette chose lui faisait plus peur encore que son propre reflet dans le miroir. Elle baissa la tête :

Je suis désolée de vous avoir fait ressasser des souvenirs douloureux…

Ses yeux fouillant le sol humide, elle se rendit compte qu’elle avait laissé tomber sa baguette – et se pencha pour la récupérer. Sentir le contact mouillé de la baguette dans sa main la fit grimacer. Comme elle aimerait pouvoir s’entraîner à l’intérieur. Mais après tout, cela pouvait être dangereux ; qui savait si elle ne serait pas capable de faire exploser par mégarde un couloir.

Vous savez… cette personne que j’aimerai rendre fière… j’aimerai pouvoir la protéger, et qui serai-je capable de protéger si je ne suis pas capable de me défendre moi-même… pourquoi le moment, je ne suis qu’une moins que rien… seulement une victime…

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MessageSujet: Re: No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini]  No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini] Icon_minitimeDim 19 Jan - 11:25



No One Hurts This Pretty Girl But Her

« MAYBE I SHOULD LET HER GO »

Automne 1942.

Gellert n’était pas sûr que son monologue précédent fût clair. Lui qui était pourtant connu pour une éloquence capable de rallier les esprits les plus tenaces, il se rendit compte que sa rhétorique l’avait peut-être quitté au profit d’une plus grande sagacité. Cependant, il se sentait la jeune Lavande instable, au bord du gouffre et s’il n’était pas son attache, il était sûrement l’un des seuls à lui déconseiller de se jeter dans le vide. C’était donc probablement le pire moment pour que ses mots l’abandonnent. Pourtant, le chaos que pourrait engendrer le désespoir de la jeune fille pouvait lui être profitable. Lui-même faisait un numéro de funambulisme devant toute la communauté sorcière sur le fil de la raison et de la rédemption. En toute honnêteté, s’il était simplement arrivé à Poudlard en simple opportuniste voulant fuir Azkaban et ses ténèbres, il s’était retrouvé à prendre son rôle à cœur et être pris au piège de son propre stratagème. Appliqué et consciencieux dans son travail, la volonté de redorer son image était née progressivement en lui. Au début taciturne et mutin, il se montrait de plus en plus docile et bienséant, son rapport avec Raven ne le démontrant que trop bien.

Pourtant, une partie de lui aspirait à une liberté totale, au contact du bois de sureau, ou autre, dans sa paume, à un autre paysage que celui magnifique mais pourtant mélancolique de Poudlard. Tandis qu’il essayait de sortir de ses propres abysses, une partie de lui rêver de fuir loin et de repartir vadrouiller aux quatre coins du monde, sans pour autant créer une nouvelle rébellion mais juste découvrir tout ce qui avait pu échapper à son savoir, que plus rien n’ait de secrets. Achever son ambition première, celle qu’il avait eu en étant un adolescent de l’âge de Lavande. Son regard se reconcentra sur le verre délavé de son élève. Quel était réellement son rôle par rapport à elle, si ce n’était de lui apprendre à embrasser son pouvoir d’une manière pure et contrôlée ? Avait-il le devoir de lui montrer également le chemin qu’elle devait prendre ? Avait-il cette prétention ? Parfois, Grindelwald suspectait un plan mesquin de Dumbledore où Lavande serait une espionne jouant parfaitement un rôle d’élève en perdition, faisant un rapport détaillé à son professeur sur l’état du mage noir. Même si c’était vrai, Gellert avait envie de fermer ses yeux sur cette possibilité et d’être, pour une fois, trop naïf.

La voix de Lavande arriva alors dans ses oreilles, comme lointaine et distante, Gellert encore perdu dans ses pensées. Puis, subitement, un regain d’enthousiasme sembla traverser l’adolescente. Une volonté de reprendre les cours, sous l’œil dubitatif du mage noir. Elle était pourtant trop exténuée physiquement pour faire une session d’entrainement intensif. Gellert s’en rendait compte maintenant, ses exercices spartiates avaient certes porté leurs fruits mais il était inutile de l’exténuer davantage. Il ne voulait pas la mettre en danger, ni affecter sa santé. Pourtant, son regard traduisait vraisemblablement un manque de lucidité certain par rapport à une fatigue extrême. Pourquoi avait-il tant tenu à la pousser à bout ? Le discours de la jeune fille se fit de nouveau plus sombre, l’éclat enthousiaste ayant disparu. Une phrase retint pourtant l’attention du mage noir où Lavande parlait d’une tempête en elle sur le point d’exploser. Cela lui rappela une vague suspicion qu’il avait eu la première fois qu’il avait adressé la parole à la jeune femme. Que quelque chose en elle la dévorait malignement de l’intérieur, gangrénant son âme progressivement. Si la tempête enfouie était bien ce qu’il pensait, alors le mal de Lavande était peut-être plus grave que prévu.

— Tu n’es pas une moins que rien, Lavande. Tu as l’esprit vif et tu es dotée d’une grande puissance. Tu es une victime parce que tu te laisses faire parce que tu as peur de ce qui pourrait en découler, je trouve cela très sage.

Il offrit un sourire timide à son élève, sachant qu’il avait dévoilé une partie sombre de lui qu’il aurait préféré gardée enterrée au fond de lui. En réalité, il aurait bien aimé connaître l’identité de la personne qui apportait ce rayon d’espoir dans le cœur meurtri de la jeune fille, savoir si elle en valait la peine afin qu’elle ne précipite pas Lavande dans les abîmes si quelque chose entre eux devait mal se passer. C’était certes un comportement un peu paternaliste mais en même temps, Gellert ne pouvait ignorer les symptômes de l’élève de Serpentard et sur le mal potentiel qui la rongeait sournoisement.

— Quant à l’entraînement… Disons que pour ce soir, ce n’est peut-être pas très raisonnable. Tu as donné beaucoup de toi-même ces dernières semaines. Je ne pense pas t’apprendre des nouvelles choses ce soir, exceptionnellement.

Il la regarda, le visage impassible, ne voulant pourtant exprimer aucune froideur. Il se doutait que Lavande serait probablement déçue ou alors, peut-être qu’elle interprèterait ce refus comme étant une sorte d’aveu de la peur qu’elle pouvait susciter. C’était tout autre. Lui pour qui la fin avait tant justifié les moyens, il se rendait compte que d’autres options pouvaient explorées, pour un rendement meilleur. Des concessions devaient être faites, du leste devait être lâché, pour le propre bien de Lavande. La fatigue pouvait altérer nombreux sentiments, le découragement pouvait arriver dans un battement de cil et mettre à terre la plus vaniteuse des personnes.

— Mais si tu veux, tu peux me montrer tout tes progrès.

Il sourit plus chaleureusement avant de s’éloigner d’elle et de regarder le ciel.

— Mais dépêche-toi, la pluie ne va pas tarder à arriver.

Il se tourna vers elle, la posture droite, mais le regard doux malgré toujours son absence d’émotions sur les traits de son visage. Il aurait bien aimé la faire parler un peu plus mais avait peur que ce ne soit inapproprié. Pourtant, peut-être était-ce également ce dont elle avait besoin. Après quelques secondes d’hésitation, Gellert finit par dire, d’une voix moins forte cependant :

— Par ailleurs, si tu as besoin de parler plus en détails, sache que je suis là aussi, si tu as besoin. Et que cela restera entre nous.

Son visage pâle s’affubla d’un sourire timide mais complice. C’était une phrase qui dépassait son rôle de simple professeur qui l’aidait à se remettre à niveau. Il ne savait pas si là était bien sa place mais c’était peut-être l’une des premières fois qu’il se mettait ainsi au service d’une personne. Grindelwald clamait pourtant souvent qu’il s’était toujours mis à disposition des autres, que sa cause n’avait été que régie par ce sentiment d’avoir sacrifié sa vie au plus grand bien de tous. Malgré cela, la leçon d’égoïsme de chacun était toujours si difficile à avaler. Car pour lui, offrir ses services à Lavande uniquement était une preuve d’égoïsme mais il commençait à comprendre que cela n’était peut-être pas une mauvaise chose.
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Lavande Huntergrunt
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MessageSujet: Re: No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini]  No One Hurts This Pretty Girl But Her [PV. Lavande Huntergrunt] [Fini] Icon_minitimeLun 10 Fév - 0:40



There is no one else.

« all the good girls go to hell »

Automne 1942.

La nuit avançant, la pleine lune d’albâtre faisant rayonner sa douce lumière fantomatique sur les brins d’herbes grisonnantes, absolument tout le paysage nocturne du parc de Poudlard revêtait d’un aspect féerique – et cela malgré le froid qui semblait pouvoir dévorer les chairs. Lavande songeait même que le froid rendait le tout plus intemporelle encore, comme s’il gelait l’espace-temps et rendait caduc la notion même de mouvement. L’adolescente passait sa baguette entre ses mains, caressait délicatement les nuances torturées de son bois en hêtre. Elle donnait l’impression d’être faite de branchages entrelacés, tordus, courbés, créant des nœuds rugueux et des creux désespérément vide. Une arme à l’image de sa guerrière, qui ne ressemblait en rien aux baguettes droites et finement sculptés que tous avaient à leur hanche. Lavande avait été fasciné par la beauté de leurs bois poncés, lissés et teintés, des arabesques torsadés de leurs manches et même de leur simplicité. Mr Ollivander lui avait dit avoir été obligé d’aller dans les réserves importés d’Europe de l’Est pour trouver sa baguette ; mais cela n’empêchait pas la plupart de ses camarades de se moquer davantage, arguant qu’elle n’avait même pas assez d’argent pour s’acheter une baguette et qu’elle en avait fabriqué une avec du bois pourri. Lavande aimait sa baguette, et en regardant le professeur Grindelwald lui raconter les conséquences de la vengeance sur sa vie, elle songeait en même temps à ce que la perte de sa baguette signifiait pour un sorcier.

Les professeurs le répétaient : l’énergie magique se devait d’avoir une baguette pour être canaliser. En soit, une baguette ne servait à rien de plus qu’à retenir l’eau qui coule entre ses doigts. Quand elle était petite, Lavande savait faire des choses merveilleuses sans baguette. Et en obtenir une ne l’avait pas aidé à arranger ses problèmes de canalisation énergétique. Elle avait parfois l’impression de pouvoir faire plus de choses sans, comme si la baguette était un obstacle, que le tuyau était trop petit pour le jet inconsidéré et fulgurant de lave qui débordait de son corps. Mais tant qu’elle était à Poudlard, l’élève n’avait pas le choix que de se plier aux exigences de l’école, et celle-ci exigeait le contrôle de sa baguette. Qui peut le moins peut le plus, parait-il. Saurait-elle un jour se montrer digne du temps que le mage noir gaspillait pour s’occuper de son éducation ratée ? Se venger – honnêtement – de ses harceleurs et devenir capable de protéger la personne qui hantait ses rêves et ses espoirs ? Si elle n’était pas capable de se servir correctement d’une vulgaire branche, alors rien n’était moins sûr.

C’était sur ces réflexions que le professeur Grindelwald répondit à son aspiration. Qu’elle était intelligente et puissante, et une victime uniquement par sagesse car elle se laissait faire… ces phrases la mettaient hors d’elle et titillaient sa fierté. Elle n’était une victime que parce qu’elle l’autorisait ainsi ? C’était trop facile. Elle frotta ses yeux et jeta un coup d’oeil à son mentor : il souriait, vaguement, presque timidement – ce qui surprit la jeune fille. Elle lui rendit son sourire, car après tout, on ne la complimentait pas assez pour qu’elle fut avare de la moindre caresse verbale. Quand bien même cela irritait Lavande d’être obligée de se laisser faire pour ne pas finir à Azkaban, le fait qu’il souligne la sagesse d’un tel comportement l’apaisait, validait en quelques sortes des années de souffrance. « Oui, tu as bien fait, tu as fait les bons choix depuis le début. » voulait dire ces paroles, et c’était délicieux de les entendre. Lavande baissa la tête et serra les dents, se mordant les lèvres pour mettre un terme aux larmes qui montaient à ses yeux à nouveau. Elle était bien trop fatiguée pour tenir cette conversation de la même façon qu’elle tenait toutes les autres : en montrant le minimum de ses émotions. Elle se frotta les bras avec ses paumes, s’enlaçant elle-même pour se donner un peu de chaleur et de contenance. Non, ce n’était pas des larmes mais juste le froid qui asséchait ses globes oculaires. Le mage noir indiqua qu’exceptionnellement, il ne lui enseignerait rien ce soir, appuyant sur le fait qu’elle avait donné beaucoup d’elle-même dernièrement. C’était vrai, Lavande ne pouvait mentir sur l’épuisement physique et mental dont son corps accusait les coups. Elle n’était même pas sûre de pouvoir reproduire le plus petit des premiers sortilèges que Grindelwald avait réussi à lui enseigner.

Pourtant il s’écarta d’elle et indiqua qu’elle pouvait néanmoins lui montrer ses progrès. Peut-être était-ce une sorte d’examen retraçant l’intégralité des sorts précédents, un moyen de voir si elle n’avait rien oublié ? Elle réfléchit à tout ce qu’elle avait récemment appris, des sorts de première nécessité, ceux que l’on apprenait pour survivre en toute circonstance – du moins quand on était un sorcier. Oui, car en ces nombreuses années à supporter la médisance de ses pairs, Lavande avait parfois une vision de l’être magique comme d’un être assisté qui peinait à marcher devant lui quand il n’avait pas sa baguette qui lui servait de canne pour ne serait-ce que trouver sa fourchette. Mais il s’agissait là d’une parole aigrie d’une fausse sorcière frustrée par la vie, tout simplement. Se demandant comment elle pouvait faire l’étalage parfait de ses nouvelles connaissances. Elle voulait faire quelque chose de beau. Quand la petite fille qu’elle était autrefois avait découvert l’existence de la magie, elle s’était empressée de faire de belles choses, pleins de fleurs partout, lumineuses et colorés. Elle ignorait le nom du sort qui lui permettait de faire ça, cela lui était venu naturellement. Mais Lavande se savait incapable de le reproduire pour le moment, elle savait que si elle faisait ça, quelque chose se briserait en elle.

« Accio branche ! » s’exclama-t-elle rapidement, sous le coup d’une impulsion qui fit bondir une branche morte du pied d’un arbre pour la propulser en sa direction, qu’elle esquiva rapidement pour saisir la branche au vol. Du genou, l’adolescente brisa la banche et la jeta sur le sol avant de visualiser l’image réparée de celle-ci. Elle fit tout cela le plus rapidement possible, afin de ne pas laisser le temps à son esprit de se sentir submerger par le trop plein d’information. « Reparo ! » dit-elle, mais il fallut deux tentatives avant que la branche ne se soude d’elle-même, plus belle qu’avant, plus vive et dont les bourgeons étaient visibles en pleine automne. Lavande fit une moue mais restait satisfaite du résultat. Ce n’était pas exceptionnelle ni très beau, comme spectacle – car elle avait littéralement l’impression de faire un spectacle de magie, mais était heureuse de pouvoir faire ça. Pendant quelques secondes, elle regarda la branche nouvelle, et sourit. Approchant le bout de la baguette du sommet de celle-ci, elle murmura : « Incendio... » et alors une flamme digne d’une torche s’éleva de la branche, flamboyant d’un rouge aux accents verdâtres. C’était peut-être encore un feu bien trop crépitant et haut pour la faible branche qu’elle tenait à la main ; celle-ci ne manquerait pas d’être totalement carbonisé en moins de dix minutes. Aussi la tint-elle éloignée de son corps et pointa sa baguette pour s’écrit : « Wingardium Leviosa ! » ainsi la branche enflammée s’éleva dans les airs, tournoyant sans gravité ni limite, avec une lenteur toute reposante. Le bois se consumait au ralenti, flottant dans le vent glacé qui était incapable d’amoindrir la force de ce feu lavandin.

Lavande resta muette et extatique devant ce spectacle : elle avait atteint un semblant de merveille. Sa lèvre inférieure tremblait à mesure qu’elle retenait péniblement ses larmes. C’était tous les sorts qu’elle avait appris durant ces semaines intensives, certains mieux que d’autres. Pour la première fois, la toute première fois de sa vie, la née-moldue avait lancé ces sorts consciemment, avec un objectif qu’elle était enfin parvenue à atteindre. C’était sa magie qui scintillait là-haut dans le ciel, brûlante sous les reflets de la lune. Était-ce le soulagement, l’émerveillement ou bien la fatigue hurlante qui soupirait sous ses paupières, mais sa main gauche se mit à trembler. Tandis que sa respiration s’accélérait lourdement, sa vison se brouilla et elle tomba à genoux. La branche s’effondra à son tour sur le sol, brusquement rattrapée par la gravité : son feu était éteint. Les paumes dans la terre molle, Lavande reprit sa respiration. Elle allait toujours mieux que certains soirs où elle allait jusqu’à vomir ses tripes dans un buisson, le corps poussé aux limites de ses forces. Mais plus les nuits passaient, moins elle était endurante.

C’était… beau… c’était si beau…

Un sourire fébrile traversait son visage fatigué, tandis qu’elle se redressait en croisant les bras sur sa poitrine. Elle regardait le néant, quelque part au niveau des pieds de Grindelwald, jusqu’à ce que des gouttes de pluie tombent sur son visage. En une seconde, l’averse tomba dru, mais la Serpentard n’en avait que faire. Son premier véritable examen de magie, elle l’avait réussi tant bien que mal. Elle se mit à pleurer toutes les larmes de son corps, silencieusement, aimant à penser que la pluie parviendrait à cacher sa joie immense.
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