Résurrection - Gellert - Page 3



 
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Résurrection - Gellert

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Albus Dumbledore
Albus Dumbledore
Âge : 61 ans.
Sang : Sang-Mêlé.
Nationalité : Anglaise.
Patronus : Un Phénix.
Épouvantard : Le cadavre de sa sœur et, depuis peu, la silhouette de Gellert Grindelwald qui s'éloigne de lui inexorablement, et ce malgré sa main tendue vers lui.
Reflet du Riséd : Gellert Grindelwald à ses côtés.
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Double-Compte : Belladone le Fragile, Desiderata la Peste, Aurora la Simplette, Minerva la Sévère, Solveig la Dure à Cuire.
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 3 Icon_minitimeJeu 2 Mar - 9:52



Résurrection

« Cimetière de Godric’s Hollow »

Eté 1899
Le temps semblait comme suspendu à la hardiesse d’Albus, confrontée au farouche Grindelwald qui semblait mettre un point d’honneur à ne plus bouger un muscle. Et là, le talentueux, le prometteur, le brillant Albus Dumbledore jalousé des uns, adulé des autres, attendait le cœur chancelant le glas de cette interminable attente qui pourrait sceller la fin de l’amitié la plus passionnée qu’il ait jamais eue. Et à présent qu’il avait amorcé un élan de courage, il ne voulait guère désirer l’occasion s’envoler. Se représenterait-elle un jour ? Alors, lorsqu’il plongea l’azur de ses yeux au fond des siens, son regard ne se déroba pas, malgré le mutisme de son comparse d’ordinaire si brillant orateur, à la langue bien pendue et à la réplique acerbe toujours bien sentie, et bien à –propos. Là, son masque de fierté impassible dissimulait de nouveau ce qu’il voulait de toute évidence cacher à Albus, il ne se déparait pas pourtant de cette austère beauté à laquelle le jeune orphelin se trouvait comme asservi, suspendu à ses lèvres qui enfin s’agitèrent, de concert avec son épaule, pour renvoyer doucement Albus dans ses pénates ;

- Oh…

Albus se décolla sans rien dire, son sang semblant avoir quitté ses joues et son visage. Deux secondes durant, il parût glacé, livide, son cœur stoppé net dans son élan. C’est comme si une pause s’était faite dans son métabolisme, pour mieux accuser l’impensable. Il n’avait même pas vu le sourire désolé de Gellert, tout à sa honte et à sa peine de s’être fait ainsi éconduire par ce jeune rebelle venu du froid aux sourires duquel il se retrouvait complètement asservi.

Et il n’avait pas repris contenance encore, lorsque son nouveau expira doucement d’entre les lèvres soudain étrangement humbles, étrangement peu assurées de son fier ami. Il n’eut pas le temps d’en comprendre le sens, ni la supplication sous-jacente, qu’une de ses mains glissait sur sa joue brûlante, cette main blanche aux longs doigts qui glissèrent dans sa chevelure de feu, faisant écarquiller l’azur soudain agité de remous des yeux d’Albus dont le cœur s’était suspendu au fond de sa poitrine, semblant peser le poids du monde. S’il n’eut pas le temps de réagir, il eut le temps de voir la beauté de son visage, de si près. Ses lèvres fines, et les rayons du soleil qui s’infiltraient entre la blondeur de ses cils. Et lorsqu’elles se collèrent aux siennes, ces belles lèvres pâlies au froid de Durmstrang, les yeux d’Albus s’écarquillèrent un peu plus, et enfin, soudain, il lâcha prise, comprenant à quel point il s’était menti, à quel point c’était cela qu’il avait cherché, depuis le début, à quel point Gellert n’était pas un ami, ni un frère, qu’il était plus, bien plus que cela. Qu’il le savait depuis la première seconde ou son regard s’était posé sur lui, sa silhouette souple courbée sur la tombe des Peverell, la finesse de ses doigts retraçant la courbe de la gravure qui faisait désormais l’objet de discussions enflammées et nocturnes entre eux deux.

C’est lorsque Gellert brisa doucement le baiser qu’Albus s’aperçut que sa propre main avait glissé sur la taille fine, comme pour mieux resserrer leur étreinte, et profiter de la caresse des lèvres du jeune homme qui, sous ses airs de fierté arrogante et de prince rebelle, avait insufflé une douceur extrême à son baiser. Et lui, ce formidable Occlumens qui promettait de devenir le meilleur de sa génération, ne parvint pas à dissimuler l’éclair de panique soudain, d’une violence rare, qui traversa ses yeux brillant d’ordinaire d’une paisible lueur narquoise. Il ne parvint qu’à souffler son prénom, l’effroi paraissant lui couper le souffle, et Albus, encore sous le choc de la vague d’émotions déferlante qui lui inondait l’âme après l’évidente révélation de ce baiser, le regardait, hébété et imbécile, se noyer dans les tréfonds de sa terreur, plutôt que de voler à son secours.

Et il réagit une seconde trop tard. La silhouette souple de Gellert s’était brusquement levée, et le si prometteur duelliste qu’était Albus Dumbledore était encore trop hagard pour avoir le réflexe de le retenir. Le jeune homme avait repris une piètre apparence de fierté impassible, qui ne convaincrait personne. Il présenta ses excuses de cet air solennel qui ne seyait pas à son jeune âge. Il paraissait anéanti. La profondeur de sa détresse que même lui ne parvenait plus à dissimuler bouleversa Albus, dont la flamme allègre gela soudain en son cœur, à voir son jeune prince en proie à une telle angoisse. Mais déjà, il lui tournait le dos. Après avoir eu un tel courage, après avoir insufflé au jeune Dumbledore une telle raison de vivre, un tel sens à sa vie, plus rien ne pourrait l’arrêter désormais, pour lui retourner cette hardiesse, cette affection qu’ils n’avaient pas osé s’avouer, mais qui avait semblé une telle évidence, lorsque leurs lèvres s’étaient unies ;

- Gellert !

Mais il partait, vite, sans se retourner, tentant d’échapper aux tourments de sa propre honte et de sa propre crainte, quand Albus aurait voulu lui clamer à quel point il venait de donner un sens à sa vie. Son prince était resté sourd à son appel, mais peu importait. Il s’était levé, accourant derrière son pas qui le fuyait, usant de sa force physique moindre à la sienne, certes, mais pas à mésestimer, pourtant, pour se saisir d’un de ses poignets, d’une étreinte suffisamment ferme pour l’obliger à s’immobiliser. Son regard dans le sien, mis à nu, dépouillé de tout, de malice, d’artifices et de cette amitié factice auquel plus aucun des deux ne croyait, il s’approcha un peu plus, pour que s’exhalent de ses lèvres dans un souffle ;

- Reste…

La main desserra son étreinte. Son bras vint glisser autour de la taille fine, souple, grâcieuse, qu’Albus avait longuement regardé en secret. Son visage vint se nicher doucement au creux de son cou, s’enfouissant au creux des ondulations dorées qui tombaient sur son col d’un sempiternel noir d’encre. Il ne sût pas vraiment combien de temps il resta là, à se souler de ce parfum qui lui faisait chavirer l’âme, à ceindre la fine souplesse de sa taille, à sentir sur son visage la douceur de soie de ses cheveux, à se blottir contre lui sans rien dire. Mais lorsqu’il détacha son visage pour le regarder, un sourire ému s’esquissait sur son visage qui jamais, n’avait eu l’occasion d’afficher une telle joie. Avec douceur, il libéra sa taille, entremêla ses doigts aux siens, jetant un regard vers leur arbre, qui avait abrité les prémices de leur amour ;

- Reviens, s’il te plaît.

Déjà, ses doigts s’accrochaient avec douceur, le ramenant vers leur oasis d’ombre et de paix, le soleil les brûlant ainsi, débout sous sa lueur cuisante, n’ayant cure de leurs émois d’adolescents qui avaient trouvé leur âme sœur.


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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 3 Icon_minitimeJeu 2 Mar - 11:41



Résurrection

« IM WASSER VERBRANNT »

Godric's Hollow, été 1899.

Gellert avait envie de crier, d’extérioriser toute cette frustration et cette colère envers lui-même. Encore une fois, il avait tout gâché. Il avait perdu la seule amitié qu’il avait eue parce que son cœur, trop passionnel, avait une nouvelle fois pris le dessus. Il n’apprendrait jamais de ses erreurs et ceci le terrifiait. Malgré sa courte vie, il avait toujours fait cavalier seul, ses rares compagnons à Durmstrang n’étant que des élèves ambitieux de savoir comment il pouvait être si fort ou alors terrorisés à l’idée d’être l’ennemi de Grindelwald. Mais ce dernier n’avait jamais été dupe : aucun élève n’avait vraiment été sincère avec lui, la preuve étant que personne ne l’a aidé ni pris sa défense lors de son renvoi. Mais était-il seulement défendable ? N’était-il pas, finalement, un monstre, comme tout le monde s’entêtait à lui rappeler. Désormais, c’était sûrement au tour d’Albus, de le percevoir comme une monstruosité, une anomalie que d’éprouver du désir pour un garçon alors qu’il en était lui-même un. S’il paraissait déjà comme une curiosité de par son regard insolite et ses origines exotiques, il y avait tout pour désormais penser qu’il était une créature à bannir loin de soi et de son foyer.

Il ne l’entendit pas l’appeler ou plutôt, ne l’écouta pas. Il ne voulait pas voir son sourire narquois ou ses railleries moqueuses, scandalisées et humiliantes. Il ne souhaitait pas apercevoir le mépris dans l’azur des yeux du garçon qu’il aimait malgré lui. Il ne désirait pas constater la fin d’une amitié aussi passionnelle que brève. Alors il avançait, se maudissant sempiternellement de s’être imaginé qu’il y avait une infime chance qu’Albus partage son affection décadente et d’avoir sacrifié cette complicité qui lui était pourtant si chère. Puis, il sentit une main se saisir de son poignet, avec suffisamment de force pour le retenir. Gellert ne se retourna pas tout de suite mais son cœur cessa de battre un instant, l’angoisse continuant de lui tordre violemment les entrailles. Finalement, il consentit à se retourner vers son ami qui était bien plus que cela pour lui et à le regarder dans les yeux. Il ignorait quel masque il arborait mais il se doutait que son visage était fermé et son regard assez dur et sérieux. Peut-être, transmettait-il un tout autre message que celui qui lui implorait de ne pas le rejeter. Puis dans un souffle, Albus lui demanda alors sobrement et doucement de rester avec lui.

Gellert le regarda, toujours impassible, sans répondre. Il avait parti toute sa rhétorique, toute sa répartie pour n’être qu’une statue mutique, perdue dans les interrogations de son esprit torturé. Ses yeux asymétriques et perdus étaient presque froidement plantés dans ceux, si doux, d’Albus. Ce dernier sembla être le moins chamboulé par cette situation. Comme si le geste osé de Gellert avait été une évidence que tous deux n’avaient pu éviter plus longtemps. Puis, le hardi Dumbledore passa son bras autour de la taille du natif des Alpes, qui ne put que se laisser faire, dépourvu de toute volonté, toujours abattu par la honte mais ne désirant nullement s’enfuir à nouveau de cet adolescent pour qui son cœur battait. Albus vient se blottir contre lui, cachant son visage dans son cou. Le souffle de Gellert était devenu erratique, son regard fixant désormais le chemin de terre qu’il avait tenté d’emprunter pour s’enfuir. Comme en état de choc, il ne réagit pas pendant quelques instants, se demandant si son cœur n’allait pas finir par exploser tant il battait fort. Finalement, il referma ses bras sur Albus, doucement, timidement, comme s’il allait le briser s’il le serrait avec un peu trop de force.

L’angoisse sembla se dissiper partiellement. Gellert ignora combien de temps ils passèrent là, enlacés, à découvrir cette sensation d’avoir l’être aimé tout contre soi. Si la crainte de l’inconnu était toujours présente, si l’appréhension de ne rien pouvoir maîtriser de cette situation lui tordait toujours légèrement les entrailles, il se sentait en revanche apaisé. Son corps était réchauffé d’un bonheur nouveau et puissant, une chaleur à laquelle le Soleil n’y pouvait rien. Puis, Albus mit fin à leur étreinte et lui prit la main, tout en lui souriant. Gellert devait être dans un état proche de la stupeur, rendant son visage pâle toujours aussi impassible et incapable de montrer quoique ce soit en retour à Albus. Pourtant, le reste de son corps prit le relais et serra fermement cette main que lui offrait son ami, comme pour se raccrocher à lui. Docilement, il le suivit jusqu’à l’arbre et tous deux se rassirent sous l’ombre du feuillage. Gellert mit du temps à recouvrer ses esprits, à retrouver l’usage de la parole et a véritablement comprendre ce qu’il venait de se passer. Ébranlé comme il l’avait rarement été, il avait certainement perdu de sa superbe et de son assurance, tout se bousculant très vite dans son esprit névrosé. Finalement, il rassembla son courage et finit par dire d’une voix faible :

— Albus, je… je suis désolé, j’ai pris peur.

Aveu de faiblesse qui ne lui ressemblait pas, il avait pourtant le besoin de se confier. Cela faisait trop longtemps qu’il refoulait tout ce qu’il le faisait, que ce soit sa nature magique ou sa préférence affective. Albus ne se moquerait jamais de cela, il en était désormais convaincu. Peut-être que son ami n’était peut-être pas très sûr de ses propres préférences et continuait de se chercher mais il était évident qu’il semblait avoir l’ouverture d’esprit pour ne pas le rejeter. Et tout ceci le frappa comme une évidence : il avait été stupide d’avoir douté un seul instant de la bienveillance d’Albus. Ce dernier, malgré son jeune âge, était la personne la plus sage qu’il lui était permis de rencontrer, incarnant mot pour mot toutes les valeurs religieuses dont le prêtre de Nurmengard lui rabattait les oreilles avec son regard menaçant comme s’il n’y aurait jamais droit. Et pourtant, l’aîné des Dumbledore lui offrait là toute la douceur qu’il pouvait lui offrir. Il sentait encore son visage si beau tout contre lui et ce souvenir très frais lui arracha enfin un sourire franc. Retrouvant des couleurs, Gellert prit la main d’Albus dans la sienne et l’enferma entre ses paumes, plongeant son regard dans le sien.

— Je suis désolé de ne pas t’avoir fait confiance. Mais je ne te fuirai plus ainsi, je te le promets.

Il eut un sourire taquin, son cœur battant d’une énergie nouvelle, heureux d’avoir rencontré celui qui semblait être indéniablement son âme sœur. La stupeur s’en allant, la chaleur de l’euphorie et celle du Soleil les rattrapèrent. Et comme tout semblait à nouveau si facile, si naturel, délesté de ce fardeau bien trop pesant, il finit par s’allonger sur l’herbe ombragée, les bras en croix dans un soupir bienheureux qu’il ne tenta même pas de cacher. Il se sentait agréablement léger et euphorique, comme sortant d’un long sommeil désagréable. Il croisa les mains sur sa poitrine, plia une jambe et regarda les feuilles qui s’agitaient paresseusement au-dessus de sa tête. Finalement, il finit par dire simplement :

— En revanche, je commence à avoir vraiment chaud. Il n’y aura pas une rivière non loin pour se rafraîchir ?

Gellert désirait retrouver ce côté naturel entre eux, sans brusquer les choses. Pourtant, il savait que plus rien ne serait comme avant mais uniquement positivement. Son sourire heureux semblait s’être définitivement gravé sur son visage tristement impassible quelques minutes plus tôt et il regarda alors Albus avec douceur à côté de lui, s’étonnant de pouvoir le trouver encore plus beau que quelques secondes auparavant.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 3 Icon_minitimeSam 4 Mar - 12:24



Résurrection

« Cimetière de Godric’s Hollow »

Eté 1899

C’est cette âme farouche, ce caractère indomptable et impassible dont Albus était tombé amoureux, et dont il resterait fou, pourvu de cette infaillible loyauté qui ne lui ferait jamais défaut. Gellert avait toujours au fond de ses yeux et dans ses sourires narquois, la blessure secrète d’un animal sauvage, la méfiance instinctive d’une bête traquée, aux abois, qu’Albus appréhendait avec plus de douceur que jamais, conscient de devoir apprivoiser cet adolescent dont il ne savait rien du passé, mais dont il devinait les trahisons et les souffrances subies qui l’avaient rendu colérique, secret, impulsif. L’âme solaire d’Albus regorgeait de trésors de patience, qu’il rêvait de mettre au service de son jeune prince Autrichien trop peu enclin à la confiance. Le défi ne l’effrayait pas. Il y parviendrait.

Alors il s’arma de patience lorsque de longues secondes s’égrenèrent avant qu’il ne se retourne. Il s’arma de patience lorsque la dureté de ses yeux vint plonger dans la douceur des siens. Il s’arma de patience lorsque, blotti contre lui, il sentit la silhouette souple se raidir, immobile de trop longues secondes, avant qu’enfin le miracle ne se produise, et que ses bras viennent se refermer autour d’Albus qui se fondit un peu plus contre lui. Vint cette éclaircie dans le brouillard, ce temps en suspension, tant que dura leur étreinte, et jamais le prodigieux Albus Dumbledore n’avait été capable de produire pareille magie que cet instant-là qui parut durer une seconde et une éternité. Et lorsque son sourire éclaira la face mutique de Gellert, il put y lire ce qu’il n’avait que trop perçu chez lui ; le doute, l’humilité, la timidité. Il le suivit pourtant, docile, gardant sa main accrochée aux doigts d’Albus qui le ramenait à leur ancre.

La stupéfaction perdura, puisque Gellert, cette fois-ci, s’ouvrait, bien plus qu’il ne l’avait jamais fait, lui confiait son effroi, avec toujours une dureté dans le regard, une hésitation dans la voix qui trahissait la peur du rejet, de la moquerie, la crainte de se dévoiler que, pour des raisons qu’Albus ignorait, il avait dû adopter tout au long de sa jeune vie. Pourtant lui accueillait cette fêlure de l’armure impassible comme une offrande, serrant un peu plus ses doigts sur les siens, son sourire s’étirant, plus tendre, plus lumineux, à l’adresse du jeune homme qui lui faisait là le second merveilleux cadeau de la plus belle après-midi de son existence. Il l’avait suivi sans mot dire, ils s’étaient rassis à l’ombre de leur arbre, et Gellert semblait vouloir insister, vouloir prouver que cet élan de panique n’était pas un affront contre son jeune ami, contre l’évidence qu’ils venaient de s’avouer par leur étreinte mutique, qui avait paru si naturelle qu’aucun des deux ne pouvait plus rien nier.

Il saisit la main d’Albus entre les siennes, qui rosit soudain lorsque son regard se darda dans le sien, lorsqu’il réitéra ses excuses, et lorsqu’il lui fit l’aveu de ne jamais plus le fuir. Ému, attendri, en plus d’être intimidé par cette soudaine ouverture, de la part de son prince impassible, le sang continua à affluer aux joues de l’ordinaire taquin et audacieux Dumbledore, qui n’avait plus vraiment à cœur de le dissimuler. Après tout, entre eux, désormais, il ne devait plus y’avoir de faux-semblants. Inspirant profondément, une aura de plénitude bienheureuse sur son jeune visage, Albus posa doucement sa main libre sur le dos d’une des mains longues et blanches qui emprisonnaient la sienne avec douceur, se hasardant à la caresser de son pouce, juste une seconde, et à la découvrir aussi douce et soyeuse qu’il l’avait imaginée et rêvée ;

- Ce n’est pas grave. Tu as été bien plus courageux que moi. Et je te crois. J’ai confiance en toi.

Un sourire léger, énamouré déjà, se dessina sur ses lèvres, tandis que leur étreinte se brisait, et que leurs mains se lâchaient en un long frôlement presque désespéré. Gellert semblait délester du poids du monde, devenant soudain l’adolescent insouciant qu’il aurait dû être, étendant la longueur de son corps souple sur l’herbe avec un soupir bienheureux, les bras croisés sur sa poitrine. Albus hésitait à le rejoindre et à imiter sa posture, mais ainsi il pouvait l’observer à sa guise, dans toute l’accalmie de sa beauté enfin apaisée, cette tranquillité sereine qui lui seyait si bien et qui émouvait tant l’aîné des Dumbledore qui ne comprenait qu’à peine, encore, à quel point il devenait amoureux de lui.

Et lorsque l’aveu s’exhala dans un souffle paresseux, insouciant désormais, Albus éclata d’un rire clair, devant le visage léger de Gellert qui l’observait d’un air taquin, et qui avait toujours nié souffrir de la chaleur, en vain ;

- Je.Le.Savais. Oui, je connais un endroit, mais il est à quelques kilomètres et tu ne le connais pas. Je vais donc t’y emmener. Mais tu sais transplaner n’est-ce pas ? On vous l’apprend à Durmstrang ?

Car c’était vrai, Albus n’avait même pas songé qu’un sorcier de la trempe de Grindelwald ait pu ne pas savoir transplaner. Parce qu’à Poudlard il était tout naturel que les élèves suffisamment doués pour acquérir cette maîtrise en ressortent dotés, et que jamais, hormis lui, il n’avait eu l’occasion de fréquenter un mage tel que Gellert au sein de l’enceinte de l’école. Mais tout sorcier incroyable qu’était son prince des contrées lointaines, il ne pouvait guère acquérir un savoir qu’on ne lui avait pas appris. Si il n’y avait que cela, Albus pourrait vite y remédier. Il se sentait l’âme professorale, et avait toujours fait preuve de pédagogie. Avec Gellert, ce serait un jeu d’enfant.

Alors doucement, il arracha son séant de l’arbre, se relevant avec souplesse, tendant son bras à la silhouette allongée, pour que Gellert s’aide de sa main pour se relever. Une fois debout, Albus lui jeta un regard tendre et ravi, égayé par la petite escapade suggérée par Gellert. D’un mouvement leste, un brin taquin, il lui tendit son bras ;

- Tu es prêt ?

Albus lui adressa un haussement de sourcils, comme pour le mettre au défi de lui faire confiance, et de montrer qu’il n’avait réellement pas peur, comme il le prétendait souvent, au mépris de ses sentiments véritables.



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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 3 Icon_minitimeDim 5 Mar - 12:33



Résurrection

« IM WASSER VERBRANNT »

Godric's Hollow, été 1899.

Ainsi sous l’ombre des feuilles qui lui procurait une fraîcheur de fortune, Gellert, assommé par la chaleur caniculaire du Soleil, réalisait pourtant la chance qu’il avait d’avoir trouvé Albus, là, dans ce village perdu de Grande-Bretagne. Il ne croyait pas au destin mais malgré cela, il ne pouvait s’empêcher de se demander la probabilité de tomber sur un garçon aussi semblable que lui en beaucoup de points. L’ancien élève de Poudlard était brillant, intelligent, doué et compréhensif. Son esprit avait cette vivacité et cette lucidité qui lui donnait l’impression que tout était si simple, que rien ne serait jamais un problème ou que la moindre difficulté serait surmontable. Ses yeux rayonnaient d’une bienveillance dont Gellert ne serait jamais capable de faire preuve à l’égard d’autrui mais qui lui donnaient l’impression, pour l’une des rares fois de sa vie, de ne pas être jugé. Alors qu’il regardait les feuilles danser au-dessus de sa tête, le jeune Austro-Hongrois tenta de faire le vide dans sa tête bousculée quelques instants auparavant et en profita pour se rendre compte de la chance qu’il avait d’avoir rencontré Albus. Il avait l’impression pourtant que tout ceci n’était pas réel, que tout était bien trop idyllique, bien trop parfait.

Il eut un soupir bienheureux, peut-être le premier de sa vie déjà semée d’embûches. Il sentait encore la douce caresse du pouce d’Albus sur le dos de sa main et espérait que ce ne soit pas la dernière fois. Malgré ses yeux tournés vers le ciel, il voyait ceux de son ami tournait vers lui. De ça, Gellert en était presque mal à l’aise. Toute sa vie, il avait été épié, dévisagé, les autres se retournaient sur son passage de par son apparence singulière et ses compétences hors du commun. Pourtant là, c’était presque plaisant. Cela lui faisait tout drôle également mais c’était tellement différent d’auparavant. Quelque part, il ne voulait pas qu’Albus s’arrête de le regarder éhontément. Finalement, ils se regardèrent quelques instants dans les yeux, simplement. Tous deux ne semblaient pas encore comprendre la portée de leur lien ni même l’insécable union de leurs deux vies. Après tout, ils venaient à peine de se rencontrer, il était trop tôt pour chacun d’entre eux d’imaginer à quel point cette affection innocente alors changer drastiquement le cours de l’Histoire. Mais il n’y avait là que deux adolescents surdoués dont les cœurs battaient déjà à l’unisson, heureux de découvrir cette relation nouvelle et réciproque.

Albus avoua connaître un endroit propice à un rafraîchissement et Gellert cacha tant bien que mal un sourire soulagé. Il ne supportait plus cette chaleur depuis quelques dizaines de minutes même s’il parvenait un minimum à le dissimuler. Pourtant, son ami insinua que l’étranger savait transplaner et ce dernier eut subitement honte. Non, il n’avait jamais appris. À l’instar de Poudlard, Durmstrang l’enseignait dans les dernières années de scolarité et Gellert avait été renvoyé bien avant d’y pouvoir y prétendre. Donc non, il ne savait pas transplaner et n’osait pas l’avouer à Albus qui semblait l’avoir deviner malgré tout. L’Austro-Hongrois avait prévu de l’apprendre, avait même essayé de lui-même mais rencontrer son ami britannique lui avait donné d’autres priorités. De plus, la dernière fois qu’il avait essayé, il s’était légèrement désartibulé, laissant une très discrète marque sur son avant-bras mais une profonde blessure vexante dans son orgueil. Après tout, il n’était pas parvenu à trouver de livres décrivant précisément le processus et s’était fié uniquement aux très brefs et éparses témoignages qu’il avait eus à Durmstrang. Il regarda alors Albus un instant, hésitant à lui avouer cette cruelle et honteuse vérité. Mais il lui avait avoué, quelques minutes auparavant, un secret bien plus profond et ne le regrettait absolument pas. Finalement, il dit :

— Non je n’ai jamais appris. J’ai été renvoyé avant de pouvoir le faire.

S’il avait été resté évasif devant Abelforth et Ariana quant à son expulsion de l’école nordique, Gellert avait avoué une partie de la vérité à Albus, notamment le fait qu’il s’agisse d’une bagarre ayant mal tournée. Il avait à ce moment-là choisie une demi-franchise, ne pouvant certainement jamais avouer les insultes qu’il avait subi et la réelle raison de son renvoi. Finalement, il se saisit avec un sourire de cette main tendue et se releva. Puis, il posa sa paume sur le bras d’Albus avec détermination, le regardant malicieusement droit dans les yeux. Pensait-il qu’il aurait peur de transplaner avec lui ? Le mettait-il au défi de lui faire confiance pour ce trajet ? C’était mal le connaître. Ils disparurent alors et tout se mit à violemment tourner autour de lui. Le souffle coupé, ses pieds touchèrent à nouveau l’herbe humide quelques secondes plus tard. Il resta un instant immobile, attendant que tous ses organes chahutés se remettent à leur place, une brève mais légère lui faisant regretter d’avoir manger toutes ces sucreries précédemment. Il se concentra plutôt sur la rivière en contrebas, ombragée elle-aussi par les feuilles denses des arbres de par et d’autre de ses berges. Il se retourna vers Albus et lui sourit.

— C’est très joli.

Puis, il ajouta sur un air faussement autoritaire :

— Tu m’apprendras à transplaner. J’ai eu moins la nausée en essayant de le faire par moi-même la dernière fois.

Son sourire s’élargit avant de se baisser pour enlever ses bottes. Puis, insouciant, il retira rapidement sa chemise noire avant de la jeter négligemment en direction de ses bottes et s’empressa de descendre dans l’eau, la chaleur le poussant à se rafraîchir rapidement. Il ne pensa pas un seul instant que le fait d’être torse nu puisse mettre mal à l’aise Albus. Durmstrang avait des « douches » communes, très militaires et apprenait très vite à faire oublier la pudeur aux élèves. Il n’était après tout qu’un étranger et ignorait encore certaines mœurs du Royaume de Victoria. Il se laissa glisser dans l’eau fraîche (qui pour lui semblait tiède, presque bonne), fit attention à ne pas se laisser emporter par le courant et se retourna pour regarder son ami laissé derrière. Il lui sourit et lui lança :

— Mais tu sais nager n’est-ce pas ? On vous l’apprend à Poudlard ?

Amusé, il le regarda, une lueur attendrie derrière la malice de ses yeux hétérochromes et attendit que son bel ami vienne le rejoindre. Il était malheureusement un peu loin pour l’éclabousser mais ne se priverait certainement pas de le faire dès qu’Albus serait à sa hauteur.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 3 Icon_minitimeLun 6 Mar - 12:21



Résurrection

« Cimetière de Godric’s Hollow »

Eté 1899

Cet indécrottable orgueil dont était pétri le jeune Gellert semblait s’être rappelé à lui à la vitesse de l’éclair. Déjà, il semblait ne pas vouloir avouer son incapacité à transplaner. Comme si Albus n’avait pas compris à quel point il était un sorcier exceptionnel, comme s’il pouvait avoir la mauvaise foi d’exiger de lui d’avoir appris en autodidacte un savoir qui ne pouvait guère se deviner. D’autant plus qu’il pouvait s’avérer dangereux, exécuté sans consigne et sans surveillance, leur Professeur les ayant éhontément abreuvé d’histoires épouvantables destinées à alerter la prudence des jeunes élèves un peu trop enthousiastes à l’idée de pouvoir voyager en un claquement de doigts. Et Gellert avait dardé l’hétérochromie de son regard sur Albus, avec une lueur presque contrariée à l’idée de lui faire un aveu qui lui semblait une honte. Cette fois-ci, le jeune orphelin se décida, dans sa grande sagesse, à ne pas abuser de ce droit que son bel ami semblait lui octroyer à froisser son orgueil, se retenant de rire devant cette moue vexée, haussant simplement les épaules avec un sourire tranquille ;

- Nous remédierons vite à ça. Pour un sorcier tel que toi, ce sera un jeu d’enfant.

Son renvoi avait toujours attisé la curiosité d’Albus. Mais, encore une fois, il avait senti la réserve effarouchée du jeune homme, avait préféré le laisser venir à lui, lui souffler au compte-goutte des bribes d’informations, percevant derrière ces mystères et ces vagues révélations la sombre aura d’une tragédie, ou la noirceur de l’aura secrète qui, parfois, ombrageait la blonde auréole de sa clarté lunaire. Il y’avait quelque chose au fond de l’âme de Gellert, un monstre tapi qui rongeait ses entrailles, comme pour lui voler sa lumière et sa soif de vivre, qui alimentait sa colère, son désir de justice et de vengeance, qui insufflait déjà à Albus de lourdes indications sur son passé. Seules les personnes qui ont subi l’injustice sont autant en colère, et désirent à ce point rétablir l’ordre naturel des choses. Alors Albus le laissait, distillant cette bonté et cette bienveillance pour que la confiance s’établisse, et qu’un jour, enfin, Gellert lui avoue ce qui avait été à l’origine de ce feu qui coulait parfois dans ses veines, et qui déclenchait des colères incroyables, ainsi qu’une incapacité presque maladive à se dévoiler.

Pour l’heure, la provocation fonctionna à merveille. Son regard se planta au fond du sien avec malice, sa main se posant fermement sur son bras le faisant une seconde frissonner. Albus n’eut pas vraiment besoin de se concentrer. L’exercice, pour lui, était aussi aisé que de respirer. Le paysage disparut alors dans cette imbroglio de couleurs dont Albus était désormais coutumiers, et, lorsque leurs pieds retrouvèrent la terre ferme, ils étaient arrivés au bord de cette petite rivière qui clapotait gaiement, et dont la fraîcheur bienvenue avait abrité de nombreux pique-nique estivaux de la famille Dumbledore, lorsqu’elle n’avait encore été amputée d’aucun de ses membres. Sa mère amenait de crudités et de la viande froide, des fruits et un gâteau à la crème, et lorsqu’ils s’étaient tous gavés de ce festin sur le pouce, les enfants allaient se débarbouiller en riant à la rivière, sous l’œil attentif de la matrone Kendra, tandis que leur patriarche finissait toujours par s’assoupir au creux de son arbre favori, toujours le même.

Ils n’y étaient jamais retournés, depuis le départ de leur père. Hormis une certaine nostalgie et un vague à l’âme bien naturel, l’endroit ne fit pas souffrir Albus. C’était comme si la présence de Gellert annihilait tous les mauvais souvenirs du passé, comme si rien d’autre n’avait compté avec lui. Une renaissance, en quelque sorte, un instinct, une évidence plus qu’une vérité avouée encore, mais qu’il pouvait déjà comprendre, à la joie qu’il avait de se trouver là, simplement, avec lui. Son sourire s’illumina lorsque son prince approuva la beauté de l’endroit, pour s’élargir franchement lorsque Gellert fit mine de lui donner un ordre d’un ton impérieux, tout en osant avouer cette fois-ci son état quelque peu nauséeux. Plus que jamais, l’azur des yeux d’Albus pétilla de malice, s’inclinant en une profonde révérence face à son trop spartiate et trop austère ami ;

- Vos désirs sont des ordres, Maître Grindelwald.

Et puis, avec un naturel déconcertant, le sourire toujours aux lèvres, Gellert se baissa pour faire glisser ses bottes le long de ses jambes souples et fines qu’Albus n’avait jamais été capable de regarder sans rougir, tandis que, d’un mouvement leste, il se débarrassait de sa chemise qu’il jeta près de ses chaussures et qu’ainsi, en à peine quelques secondes, il se retrouvait à demi-nu devant un Albus complètement interdit, qu’heureusement pour lui, le jeune Autrichien ne regardait pas, fonçant vers la rivière salvatrice. Pour lui qui avait toujours cette répartie déconcertante, cette manie de mettre mal à l’aise l’autre, se voir lorgner la pointe de ses chaussures, les joues écarlates, en se demandant dans quelle tenue il pouvait bien aller rejoindre son si beau comparse à demi-nu dans la rivière, était très déroutant. Et lorsque la lueur provocatrice dans sa voix se mêla à la mélodie de l’eau qui clapotait allègrement, Albus fut bien obligé de lever les yeux sur la grâce souple et blanche de ces épaules fines et du torse mince qui dépassait de l’eau. Et il aurait bien pu rougir de nouveau, si la contemplation du jeune homme ne l’avait déjà pas rendu écarlate et époustouflé, bien que par chance, Gellert ne devait pas avoir la vue aussi perçante pour apercevoir son trouble d’aussi loin.

Mais entre ces deux-là, toujours, la malice reprenait le dessus. Levant la tête, ne répondant rien, Albus se débarrassa de ses chaussures et de ses chaussettes, ôtant seulement sa ceinture ainsi que les premiers boutons de sa chemise légère, et, en quart de seconde, sans crier gare, il se volatilisa soudain, réapparaissant dans la rivière à grand bruit, dans le dos de Gellert qu’il aspergea du plat de la main, riant soudain aux éclats, recouvrant vite sa joie à se trouver simplement avec lui ;

- Pour qui est-ce que tu me prends Grindelwald ? Je te bats quand tu veux à la nage, orgueilleux que tu es !

Pour prouver ses dires, Albus plongea d’un bond grâcieux, effectua quelques brasses souples avant d’émerger de nouveau juste en face de lui, l’éclaboussant de nouveau d’eau fraîche, ruinant par là sa fière et trop spartiate coiffure qu’il devait organiser avec un soin méticuleux.

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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 3 Icon_minitimeLun 6 Mar - 13:54



Résurrection

« IM WASSER VERBRANNT »

Godric's Hollow, été 1899.

Barbotant dans l’eau fraîche de la rivière, Gellert prenait déjà son aise à faire quelques brasses, à flotter brièvement sur le dos, regardant Albus qui avait l’air soudainement très timoré. Il savait le deuil récent dont souffrait son ami et ne pouvait qu’éprouver de l’empathie pour lui. Il n’avait osé lui avouer que lui aussi était passé par là, bien que cela remonte à bien plus longtemps que lui. Mais c’était une blessure qu’ils partageaient et Gellert, bien qu’excellent orateur, n’était certainement pas très doué pour réconforter les gens. Alors, la meilleure façon qu’il avait trouvé pour lui faire changer les idées, c’était de ne pas lui en parler, de agir comme si tout était normal. Mais là, il vit comme une ombre traverser ses yeux, mais il était trop loin pour en déceler la véritable nature. Peut-être était-ce un endroit où il venait régulièrement avec sa famille et que le voir à nouveau lui alourdissait le cœur de réminiscences nostalgiques. La petite pique qu’il lui lança sembla le ramener à l’instant présent et l’obligea à remonter les yeux vers lui. Pourtant, il ne bougea pas pour autant semblant avoir perdu toute cette superbe arrogance qui le caractérisait. Gellert, cependant, continua de lui sourire tendrement.

Il n’y avait pas de réel rapport de force entre eux, seulement une taquinerie complice qui ne faisait que les amuser. Pourtant, chacun semblait devoir dompter l’autre à sa façon. Gellert, il se l’avouait volontiers, ne parvenait pas à faire confiance facilement, même si Albus était une exception. Et encore, il était loin de lui avoir tout révéler sur son enfance et Durmstrang. Son jeune ami, cependant, paraissait faire preuve d’une pudeur paradoxale avec ses émotions. Il semblait très à l’aise avec ce qu’il ressentait, contrairement au natif des Alpes, mais Albus pouvait donner l’impression de perdre soudainement ses moyens face à lui, comme s’il se sentait soudainement impressionné par cet étranger et qu’il n’en avait guère l’habitude. Après tout, peut-être qu’il découvrait lui-aussi une nouvelle facette de lui-même et qu’il s’agissait d’une introspection bien plus difficile à réaliser que d’apprendre des parchemins de cours et des sortilèges qu’il maîtrisait parfaitement du premier coup. Gellert n’avait su dire si Albus était intrigué et fasciné par lui ou intimidé. Dans tous les cas, l’Austro-Hongrois s’en moquait. Il laisserait son ami se dévoiler à sa façon. Lui-même aurait besoin de temps pour s’ouvrir totalement. Déjà qu’il ne parvenait pas à assumer, ni à vraiment trop comprendre ce qu’il ressentait pour ce garçon.

Albus daigna alors bouger, comme sortant de son étrange torpeur, seulement pour dénuder ses pieds, enlever sa ceinture et retirer quelques boutons de sa chemise. Mais Gellert n’eut pas le temps d’être surpris ni de se demander si le fait de se mettre torse-nu était considéré comme inapproprié ici, que son ami disparut sous ses yeux. Mauvaise habitude héritée de Durmstrang, il demeurait toujours aux aguets et par réflexe, se retourna pour effectivement apercevoir la flamboyance de la chevelure d’Albus dans son dos le temps d’une fraction de seconde. En effet, celui-ci l’aspergeait déjà d’eau et Gellert se prit la gerbe en pleine figure ainsi que dans les yeux. Le temps qu’il se frottât les yeux avec ses paumes, il entendit son ami joyeusement le railler. Avec un sourire, il le chercha du regard lorsqu’il rouvrit ses paupières mais n’eut une nouvelle fois pas le temps de le trouver qu’il surgit devant lui, hors de l’eau, pour l’éclabousser à nouveau. Légèrement vexé mais pourtant ayant toujours un grand sourire amusé, Gellert le regarda avec un air presque exaspéré. Il croisa les bras et haussa le menton d’un air faussement hautain, ses lèvres étirées joyeusement trahissant sa joyeuseté.

— Ne me manque pas de respect, Albus. Tu serais vexé de voir à quel point je dois nager plus vite que toi.

Il le toisa d’une manière faussement hautaine, de haut en bas, avant de rajouter :

— Je constate par ton accoutrement que tu trouves l’eau froide. Et bien sache que j’ai déjà plongé dans les eaux glacées de la Laponie en plein hiver, quand le Soleil ne se lève jamais. Ce n’est pas cette petite rivière britannique qui va geler mes muscles, contrairement aux tiens.

Toujours avec son sourire moqueur, il fit un discret mouvement du doigt, créant une boule d’eau large de quelques centimètres dans le dos d’Albus et qu’il fit tomber sur le haut de son crâne. Ricanant rapidement, ravi de son méfait, il s’écarta rapidement de lui à la nage avant de se retourner pour voir où son ami se trouvait. L’envie de le rejoindre à nouveau pour le couler sous l’eau et chahuter amicalement était forte mais il avait peur qu’une trop grande proximité précoce ne bouscule trop les choses. Pourtant, le souvenir de ce baiser volé hantait encore ses lèvres et Gellert avait du mal à ne pas y repenser. Il voulait le prendre à nouveau dans ses bras, lui tenir la main, ressentir cet amour qu’il ne s’avouait pas à lui-même mais qu’il ne pouvait s’empêcher de ressentir. Mais il se refusait de précipiter les choses, comme hésitant. Comme si le toucher était impur et déplacé. Pourtant, la réalité était tout autre mais chaque contact physique avec Albus était très particulier, d’une douceur qui lui faisait ressentir une chaleur en lui que seul son ami avait été capable de lui prodiguer. Il avait presque l’impression d’être enfin vivant auprès de lui. Finalement, instinctivement attiré par lui, Gellert se rapprocha, se tenant près à se protéger de la moindre éclaboussure.

— Ich schwimme besser als du, Albus.

Nonchalamment en train de flotter sur le dos, un sourire toujours fier aux lèvres, il le regarda quelques instants, sans rien ajouter. Puis, finalement, ses yeux se baissèrent sur la chemise mouillée d’Albus qui lui collait au corps et eut un air plus sérieux, se remettant sur ses pieds.

— Au fait, tu veux que je me rhabille ? Je n’ai pas pensé que ça pouvait être déplacé, ici. Désolé si j’ai été indélicat.

Il eut un regard désolé. S’il se moquait bien de savoir s’il froissait parfois les autres, il se souciant néanmoins réellement d’Albus et ne souhaitait nullement le mettre mal à l’aise, même s’il avait encore du mal à se l’avouer. Il était déjà fatigué de cette sorte de conscience, de voix dans sa tête qui lui rabâchait qu’il était faible de s’éprendre ainsi d’un garçon qu’il ne connaissait que depuis deux semaines, que comme d’habitude, il finirait par en souffrir de s’attacher à lui et que c’était pas vraiment de l’amour, juste une affection hypocrite qui lui soignait l’ego et qu’il était bien trop naïf encore une fois. Mais Gellert s’efforçait de l’ignorer, préférant se concentrer sur l’azur pur des yeux d’Albus avec qui il se sentait réellement libre de tout jugement, libre d’être celui qu’il était. Alors il lui sourit à nouveau, peut-être naïvement, mais heureux de partager ce moment avec lui et espérait que la nuit ne tombe jamais.
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 3 Icon_minitimeVen 10 Mar - 17:02



Résurrection

« Cimetière de Godric’s Hollow »

Eté 1899
Gellert, lui aussi, était un formidable duelliste. Après tout, pour que le brillant Dumbledore se vante ainsi de l’avoir battu, il fallait que l’adversaire en vaille la chandelle, et, avant Gellert, il n’en avait jamais trouvé d’autre. C’est pourquoi il ne s’étonna pas plus que ça de la dextérité de ses réflexes, lorsque la demi-seconde d’absence et le bruit de l’immersion du corps d’Albus au creux de l’eau le pivoter brusquement. Mais la vivacité de son instinct n’eut pour effet que d’offrir son beau visage à la gerbe d’eau que son acolyte lui envoyait en pleine figure, ses yeux si rudes et si fiers soudainement aspergés. Albus décida de ne pas lui laisser de répit, et, en même temps que son rire clair s’égrenait de concert avec le chuchotement de la rivière, il profita une seconde de l’aveuglement de Gellert qui se frottait les yeux de ses longues et belles mains, pour virevolter face à lui, et réitérer l’opération, face à un jeune homme qui tentait tant bien que mal de conserver sa dignité d’apparat, mais qui semblait osciller entre exaspération et amusement.

Son air faussement impérieux, d’ailleurs, ne convaincrait pas Albus, qui l’écouta le sermonner, un immense sourire éclairant ses lèvres, pour ensuite l’entendre se vanter d’avoir bravé les lacs gelés de Laponie en plein hiver. Pour l’incroyable frileux qu’était Dumbledore, élevé aux feux ronflants et aux chocolats chauds de Poudlard, il était clair qu’il ne pourrait jamais rivaliser sur ce terrain-là. Et il le croyait aisément. Il le savait rude, valeureux, et cette image lui plaisait étrangement, en plus de corroborer avec le peu de dires qu’il avait entendu sur la spartiate école qu’était Durmstrang. Lorsqu’il évoqua sa tenue pourtant, le toisant de haut en bas avec cet air un brin moqueur, un brin dédaigneux, Albus rougit de se sentir ainsi détaillé, et de voir sa pudeur quelque peu ridicule aussi ouvertement trahie. Et sans doute était-ce pour cela qu’il n’eut pas le temps de répondre. Sans doute était-ce pour cela que lui n’eut même pas le réflexe –qu’il avait pourtant vivaces, lui aussi-, d’esquiver le mouvement presque imperceptible du doigt de son fier ami, trop étourdi par ce sourire railleur qui lui aurait fait faire n’importe quoi.

Il s’en aperçut lorsque la boule d’eau explosa sur son crâne, inondant la rousseur flamboyante de ses cheveux, lui faisant plisser les paupières et pincer la bouche, aspergeant son visage tout entier, tandis que ce fut au tout de Gellert de s’éloigner en ricanant, rendant la monnaie de sa pièce au trop taquin Albus, qui, ses esprits recouvrés, ne tarda pas à mêler son rire au sien, bon joueur, conscient d’avoir cent fois mérité la petite traîtrise qu’il lui infligeait là. Il ne s’éloigna pas longtemps, au grand contentement d’Albus, qui le vit revenir vers lui, non sans une certaine méfiance, tandis qu’il lui soufflait presque, dans sa langue natale, l’assurance qu’il était meilleur que lui, à la nage. L’aîné des Dumbledore eut un léger sourire mutin ;

- Du bist sehr stolz, Gellert…

Le regardant flotter de toute la souplesse de son corps sur le dos, Albus sourit, dissimulant encore une fois son rougissement lorsque cette fois-ci Gellert s’excusa s’il avait eu un comportement déplacé. Ce qui n’était vraiment pas le cas. C’est Albus qui s’était montré soudain timoré face à la beauté de son ami, comme redoutant de se dévoiler après cela. Mais, là, face à la remarque de Gellert, il comprenait à quel point tout cela était ridicule, à quel point il faisait chaud, et à quel point il ne devait plus y’avoir de faux-semblant, entre eux. Les boutons de sa chemise se défirent soudain tout seuls, très vite, avant que le vêtement trempé ne vint atterrir en plein visage de Gellert, sous le rire tranquille d’Albus ;

- Bien sûr que non ce n’est pas déplacé. C’est moi qui ait été timoré, à cause de la fraîcheur de l’eau, mais elle est bonne, finalement.

Albus se servait éhontément de ce mensonge que Gellert avait apporté sur un plateau, en croyant premièrement que c’était cela qui l’avait empêché de se dévêtir. Il préférait que Gellert le croit frileux plutôt qu’incroyablement timide, d’autant que cette facette de sa personnalité ne se découvrait qu’avec lui. Et en réalité le contact de l’eau était bien plus agréable sur sa peau nue que lorsque sa chemise trempée lui collait aux os, mais ce confort ne suffirait pas à lui faire ôter son pantalon de toile légère, dernier vestige d’une pudeur encore trop subsistante. Plongeant une seconde sa tête sous l’eau, pour lisser en arrière ses cheveux mouillés qui le gênaient, Albus continua dans un sourire ;

- Enfin bref, tout ça pour dire que tu as gagné sur un point, Gellert. Je serais incapable de te suivre dans les eaux glacées qui entourent Durmstrang. Mais cela n’a aucun rapport avec mon agilité à la nage. Si tu veux, je peux te le prouver dès maintenant.

Puis, ayant l’air de réfléchir, comme pour le mettre au défi, ses sourcils se froncèrent, son sourire disparut, distillant à sa mine solaire une apparence concentrée et faussement dédaigneuse ;

- Enfin, sauf si tu as peur de perdre face à moi, encore une fois.

Albus appuya sur le « encore », destiné à provoquer un peu plus l’esprit de compétition de Gellert. Il n’y pouvait rien. Jamais il n’avait connu quelqu’un qu’il put appeler son égal, ou qui eut les moyens de l’intimider. Cette mutinerie effrontée, c’était un peu la façon de ne pas perdre ses moyens face à cette beauté dédaigneuse pour laquelle Albus mettait beaucoup d’efforts à feindre l’indifférence. Et à présent qu’ils s’étaient échangé leur tout premier baiser et leur première étreinte, et à présent qu’il était si près de lui, souriant, railleur, ses épaules fines et blanches happées par la lueur flamboyante du soleil et de la chevelure d’Albus, c’était bien plus difficile encore, de tenter de dissimuler à quel point il le trouvait beau, et à quel point il devenait fou amoureux de lui.


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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 3 Icon_minitimeSam 11 Mar - 7:57



Résurrection

« IM WASSER VERBRANNT »

Godric's Hollow, été 1899.

Le Soleil caressant ses épaules quasiment immergées dans l’eau de la rivière, Gellert regardait la flamboyante chevelure d’Albus tomber sur ses épaules, rendue lourde par les éclaboussures qu’il avait subies. Pourtant, le jeune Austro-Hongrois ne pouvait s’empêcher de le trouver toujours plus beau, à se rendre compte qu’il le regardait depuis quelques secondes déjà. Malheureusement pour lui, Gellert avait un regard qui se remarquait. Ses yeux insolites forçaient la curiosité des autres et attirés à eux les autres regards, curieux ou méfiants. Ainsi, il s’était déjà fait remarquer, à Durmstrang, d’avoir parfois son attention concentrée sur quelque chose qui ne fallait pas. Alors que Gellert s’efforçait de regarder uniquement Albus dans les yeux mais il avait cet aura si unique que le fier natif des Alpes ne parvenait à soutenir et baisser ainsi le regard devant lui. L’aîné des Dumbledore l’intimidait presque. Ce qui naissait entre eux lui était tellement précieux également qu’il se refusait de gâcher les choses, se sentant désagréablement mal à l’aise car il n’avait que trop peu de contrôle sur ce qu’il ressentait. Albus était un esprit fort et audacieux, rayonnant et bienveillant. Il n’allait certainement pas laisser un étranger l’impressionner par des contes de contrées lointaines.

Et quelque part, l’ancien prodige de Poudlard dût sentir que Gellert s’était soudainement senti en perte de confiance, comme plus à sa place. La remarque sur le fait de se rhabiller suscita chez Albus un léger rire doux auquel l’Austro-Hongrois ne put qu’esquisser un sourire attendri. Il ne pouvait s’imaginer plus belle sensation que de voir ainsi ce garçon sourire et rigoler joyeusement. À chaque fois qu’il l’entendait, il avait l’impression que son cœur devenait plus léger. Pourtant, cela faisait qu’une poignée de jours que les deux adolescents s’étaient rencontrés et ils avaient encore beaucoup à apprendre sur l’autre. De plus, Gellert, en sa présence, avait l’impression de changer, de devenir quelqu’un d’autre et d’oublier la colère et la rancœur qu’il avait gardées pendant toutes ces années. Il n’y avait que la douceur et la paix en lui, malgré la période de deuil que traversait son ami. C’était ironique de savoir que c’était dans un cimetière que Gellert avait senti battre son cœur d’une force nouvelle et vivifiante. Mais, étant plutôt bon en présage et divination, il avait plus envie de croire au destin qu’à un fortuit coup du sort. Il savait qu’Albus n’y croyait pas, mais il s’en moquait. Il était juste reconnaissant d’avoir pu le rencontrer.

Puis, Albus retira sa chemise et Gellert ne put s’empêcher de le regarder faire, de regarder ce torse qui se dévoilait lentement. Mais avant qu’il ne fasse l’effort de fixer à nouveau l’azur de ses yeux ou l’eau, le jeune Anglais lui envoya sa chemise au visage. Les joues du garçon aux cheveux blonds s’embrasèrent instantanément et son cœur manqua un battement, peut-être deux. Il avait l’impression d’être comme figé, vaincu par cette simple étoffe mouillée qu’il lui recouvrait le visage. Pourtant, malgré l’eau de la rivière, il pouvait sentir le parfum d’Albus, cette odeur à la fois douce, chaleureuse mais agréablement masculine que Gellert détestait aimer autant. Précautionneusement, il retira la chemise de son visage, comme si le tissu pouvait se déchirer entre ses mains. Encore un peu étourdi, il n’eut le courage de chercher à comprendre si son ami avait vraiment craint la fraîcheur de l’eau. Doucement, Gellert fit léviter la chemise d’Albus jusqu’à la rive, non loin de ses propres affaires. Mais cette fois-ci, l’Austro-Hongrois ne put s’empêcher de laisser traîner un peu son regard sur la peau immaculée et ses épaules fines. Il ne décrocha pas ses yeux non plus lorsque Albus plongea, quelque peu subjugué par la beauté pure et douce de son ami.

Puis, le jeune Britannique retrouva son audace caractéristique et osa le défier pour faire une course à la nage. Intrigué, Gellert haussa un sourcil amusé ainsi qu’un sourire hautain, nullement impressionné par les railleries et l’arrogance constantes de son ami. Même si l’aîné des Dumbledore avoua pourtant qu’il ne pourrait jamais glisser un orteil dans l’eau glacée de Laponie, il eut même le culot de lui demander s’il craignait une nouvelle défaite. Ce genre de provocation éhontée, jamais il n’aurait laissé passer cela à Durmstrang. Mais Albus était tellement différent, tellement au-dessus de tout, déjà, que Gellert s’en moquait et se contentait de sourire en retour. Il eut même l’envie d’être provocant à son tour, afin de faire comprendre qu’il n’était pas le premier gamin venu. Indéniablement, l’Austro-Hongrois était plus athlétique qu’Albus. Si ce dernier était fin et ciselé et que Gellert le trouvait tout à fait magnifique, ce dernier était plus sec, résultat de l’éducation musclée de Durmstrang. Alors, il posa les mains sur hanches afin de mettre en valeur son torse et releva le menton d’un air dédaigneux, voulant montrer à Albus qu’il ne serait probablement le plus fort cette fois-ci. Avec un ton tout aussi hautain, il dit :

— Je n’ai pas peur de toi, Albus. Et je n’ai pas non plus peur de perdre parce que je sais que jamais tu ne me battras dans ce domaine.

Avec un sourire aux lèvres, il regarda au loin, dans le sens du courant et pointa un arbre à quelques dizaines de mètres.

— L’arrivée sera là-bas, si ça te va. Tu es prêt ? Trois, deux, un…

Gellert plongea sous l’eau à la fin de son décompte afin de gagner de la vitesse et remonta rapidement pour entamer un crawl. Peut-être y mettait-il trop de cœur mais il refusait de perdre à nouveau contre Albus ou celui-ci deviendrait plus insupportable qu’il ne l’était déjà. Bien évidemment toute l’arrogance de son ami amusait beaucoup le natif des Alpes qui était juste trop amoureux pour retenir quoique ce soit contre lui. Et puis, les provocations du jeune Dumbledore étaient très différentes de celles qu’il avait dû subir à Durmstrang : ici, avec Albus, ce n’était qu’un jeu taquin, une sorte de compétition, de rivalité qui donnait envie à Gellert de se surpasser mais pas d’écraser son ami. Il ignorait cependant si celui-ci nourrissait la même affection que lui à son égard et il préférait espérer que oui mais cela, de toute façon, n’avait aucune incidence sur cette concurrence qui n’était que de l’amusement entre eux. Finalement, Gellert passa l’arbre et arrêta sa course pour regarder où se trouver Albus. Avec un sourire triomphant, il constata qu’il l’avait battu assez nettement, bien que le jeune Britannique semblait être doté d’une force étonnante pour son gabarit à ne pas sous-estimer. Victorieux, Gellert eut un grand sourire prétentieux sur les lèvres et croisa les bras sur sa poitrine.

— Alors, Albus ? On est essoufflé ? Tu veux ta revanche peut-être ?

Sportif mais baissant sa garde, il tendit sa main à son ami, d’une part pour l’aider à se remettre sur pieds ou d’autre part pour lui serrer la main afin de faciliter cet adversaire qu’il avait envie de charrier mais qu’il n’osait pas trop. Son sourire se fit cependant moins narquois, plus doux tandis que ses yeux se perdaient dans l’azur si beau de ceux d’Albus.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 3 Icon_minitimeLun 13 Mar - 15:05



Résurrection

« Cimetière de Godric’s Hollow »

Eté 1899

Certains auraient trouvé audacieux, voire imprudent, de provoquer ainsi et en continu un garçon aux colères aussi explosives que le jeune Gellert. Pourtant, Albus rosissait en se sachant manquer de ce courage qui le caractérisait d’ordinaire, dissimulait sous ces petites bravades puériles la réalité de sentiments qui le dépassait un peu trop. Même, parfois, il lui semblait que son trop bel ami ne lui en tiendrait jamais rigueur, parce qu’il sentait les mêmes hésitations chez lui, mais tellement bien mieux enfouies, parfois révélées le temps d’un éclair, d’une fissure de cette impénétrable armure, si brève, qu’Albus s’imaginait les avoir rêvées, s’illusionnant peut-être un peu trop sur ce qu’il inspirait à Gellert. Et pourtant, eux deux ne pouvaient guère plus se mentir. Pas après ce baiser doux et presque volé, timide et bredouillant de la naissance de leur affection. Pas après ce rire tendre, presque prude, que Gellert lui offrit en réponse à son autorisation sous-jacente de rester à demi nu. Et puis il était si beau que c’aurait été pure folie que de l’enjoindre à se couvrir. Son torse long et dépassait de l’eau comme un éclat de lune un soir d’été, les muscles y saillant, fins et subtilement tracés, révélant une pratique sportive non négligeable qui expliquait sa supériorité physique sur Albus, malgré la souplesse de sa silhouette élancée.

Albus ne s’osait pas à le contempler véritablement, et pourtant, il ne parvenait pas à ne pas jeter quelques œillades discrètes à la beauté de son ami, tandis qu’il se mettait sur un pied d’égalité en se débarrassant de sa chemise, son puéril petit manège ayant aveuglé Gellert une seconde lui permettant d’admirer un peu plus la découpe de ses fines épaules et de ses longs bras à demi immergés. Tel est pris qui croyait prendre, car à un Gellert rosissant de s’être fait jeter l’odeur d’Albus en plein visage, faisait face le dit Albus non moins rouge de s’être attardé à l’admiration de la blancheur ciselée du corps de Gellert. Aussi, lorsque le mutin Dumbledore le défia, l’appât fonctionna et le trop fier élève de Durmstrang y mordit, les mains plantées sur ses hanches, le menton relevé, dans une posture qui, Albus en était certain, avait pour but de s’exhiber à ses yeux. Ainsi, la pudeur s’étiolait de plus en plus, conscients d’avoir partagés avec ce baiser l’évidence qu’ils étaient bien plus que des amis.

Et lorsque l’impérieux sourire se dessina, arguant qu’Albus ne gagnerait pas, il le savait déjà. Il l’avait nargué en sachant qu’à ce jeu, la sveltesse si délicatement dessinée du corps de Gellert aurait raison de ses capacités sportives, à lui. Pourtant, il ne fit pas vaciller son sourire trop sûr de lui, exaspérant, hochant la tête aux consignes que Gellert lui dictait, hochant la tête d’un air faussement docile ;

- Tout ce que tu voudras, Gellert.

La course commença avec le bruit de leur vif plongeon qui se mêla au chant de la rivière. Elle se poursuivit avec la sensation toute nouvelle pour Albus, de n’être pas certain de gagner. Et lorsqu’il eut la certitude d’avoir perdu tout à fait, par le sourire triomphal et moqueur de Gellert, à l’humiliation douce-amère qu’il ne connaissait que trop peu se mêlait l’admiration pour son bel ami aux multiples talents tel qu’il était la seule personne qu’il ait connu qu’il puisse traiter en égal. Bien sûr, les bras croisés dans une posture fière, orgueilleuse, Gellert le narguait sans vergogne. Après les taquineries incessantes d’Albus, c’était plus que de bonne guerre. Si il avait été de bonne foi, le flamboyant jeune homme aurait même admis que Gellert n’avait pas trop abusé de sa victoire. Pourtant, une légère moue affaissait quelque peu son sourire, son désir de revanche, paradoxalement, l’enhardit, l’aidant à étioler cette timidité face au trop bel Autrichien qui lui avait l’affront de le battre aussi nettement.

Aussi, se saisit-il de la belle main aux longs doigts de pianiste qu’il lui tendait, se plantant de nouveau sur ses pieds mais ne le lâchant pas pour autant, exerçant même une légère pression comme pour l’attirer un peu plus près de lui ;

- Non merci. Et puis tu sais, inutile de parader ainsi Gellert. Tu as gagné à la déloyale, après tout. Je te trouve un peu trop beau, si tu veux mon avis, qui n’est pas si humble.

Albus avait eu un léger rire timide, son ultime boutade destinée à dissiper son malaise devant une telle audace qui lui ressemblait bien, d’ordinaire. Rougissant, mais se décidant enfin à faire preuve du courage que Gellert avait saisi à pleines mains, la pression sur ses doigts blancs s’accentua, rapprochant la fine et belle silhouette de lui, laissant ses doigts s’entremêler aux siens tandis qu’il déposait un baiser sur sa joue blanche et humide de la fraîcheur de la rivière. Côte à côté, il sentait la hanche fine de Gellert buter contre la sienne, tandis qu’il laissait doucement son front reposer contre sa tempe, pour s’abreuver de son odeur et de la fraîcheur de sa peau contre la sienne. Pensif, il resta quelques secondes ainsi, à jouer avec les doigts au creux de sa main, ayant soudain comme une fulgurance pour dissiper son émoi ;

- Dis-moi, je dois aller sur le Chemin de Traverse demain. Pour acheter les fournitures qui manquent à Abelforth, et j’ai promis une nouvelle robe à Ariana. J’aimerais beaucoup que tu viennes avec moi. Tu verras, c’est une allée merveilleuse, entièrement sorcière, avec des magasins aux vitrines colorées partout. Je t’offrirai une glace.

Avec un tendre sourire, Albus souleva leurs mains entrelacées de l’eau, posant un baiser sur le dos de sa main, puis s’enfouissant de nouveau dans son cou, comme tout à l’heure, avide de son odeur et de sa proximité, poussant un soupir d’aise à se trouver contre lui ;

- De plus, tu dînes à la maison ce soir. Ariana veut te voir, et j’ai prévu un ragoût d’agneau, il faut absolument que tu le goûtes. De toute façon c’est un ordre.

Au creux de son cou, le sourire d’Albus s’étira. Une soirée, un dîner, une seconde sans Gellert lui semblait désormais impensable, à présent qu’il avait déjà du mal à s’arracher de ses bras. Pour le moment, cette perspective ne le terrifiait pas. Là, tout contre lui, il lui semblait qu’il pourrait tout affronter.


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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Résurrection - Gellert  Résurrection - Gellert - Page 3 Icon_minitimeLun 13 Mar - 16:25



Résurrection

« IM WASSER VERBRANNT »

Godric's Hollow, été 1899.

Triomphant, Gellert se tenait droit, le menton relevé. Il était amusé de voir son ami ainsi silencieux dans la défaite et il espérait qu’il soit désormais moins arrogant par rapport à ce duel magique dont l’issue avait été beaucoup plus disputée que cette course improvisée dont le résultat avait été sans appel. Pourtant, Albus refusa sa défaite, arguant que son comparse avait gagné déloyalement. Surpris, Gellert haussa un sourcil tandis que son ami se relevait. Il n’avait pas triché, il n’aimait pas cela. Il aimait les affrontements, les défis difficiles et aux résultats incertains. Il aimait que les deux opposants y mettent le meilleur de soi-même. Mais Albus lui donna une excuse qui le pris au dépourvu. Il avoua le trouver trop beau et que cela l’avait déconcentré pour gagner. Gellert le regarda, muet, et sentit à nouveau ses joues rougir. Il se trouvait ridicule à si peu maîtriser la chaleur de son visage, lui qui n’avait que rarement eu chaud et qui avait toujours arboré des airs impassibles et détachés. Mais Albus était différent, semblait savoir comment parfaitement l’avoir, faire battre son cœur plus vite qu’il ne devrait et le pousser dans ses retranchements. Là, encore une fois, Gellert le regarda et eut un sourire presque timide.

Les doigts d’Albus n’avaient pas lâcher les siens et se refermèrent même doucement dessus. Inconsciemment, le jeune Austro-Hongrois prit également sa main dans la sienne et le laissa faire, son cœur s’emballant dans un début de tachycardie similaire à celle survenue quelques dizaines de minutes plus tôt. Il se laissa alors faire, souriant doucement, ressentant une agréable chaleur en lui tandis qu’Albus l’embrassait sur la joue. Gellert avait l’impression d’être enfin heureux. Il avait rencontré ce garçon bien trop exceptionnel pour lui malgré ses nombreuses similitudes avec lui. Il ne se rendait pas compte encore de la chance qu’il avait que la personne la plus intéressante et la plus belle qui lui était donnée de rencontrer partage les mêmes sentiments que lui. Alors il souriait, incapable de trouver autre chose à ajouter à cela. Il eut même l’impression que son souffle se coupa légèrement quand il sentit la hanche à demi-vêtue d’Albus contre lui tandis que ce dernier posait son front contre sa tempe. Ils restèrent là, quelques secondes, sans rien se dire de plus, profitant du Soleil sur les épaules, de la rivière qui leur caressait la peau et de leurs parfums respectifs. Machinalement encore, Gellert passa son bras dans le bas du dos d’Albus pour venir poser sa main libre sur sa hanche.

Le natif des Alpes resta alors là, à contempler l’eau qui coulait sempiternellement, profitant juste de cet instant où il sentait avoir enfin le droit d’être qui il était. Cet amour pour Albus était grandissement et malgré cette petite voix anxieuse et paranoïaque qui lui disait de se laisser avoir par ses sentiments, il s’accorda quelques secondes pour l’ignorer totalement et juste fermer doucement les yeux en sentant le souffle de celui qu’il s’efforçait pourtant de considérer encore comme un ami sur sa peau blême. Albus fut celui qui interrompit cet étrange moment de silence, indiquant devoir aller sur le Chemin de Traverse le lendemain. Si son ami lui en avait parlé, Gellert fut soudainement déçu et triste à l’idée de passer une journée sans lui, surtout après ce rapprochement inespéré entre eux. Il fut néanmoins soulagé lorsqu’il lui proposa de venir avec lui, un sourire plus grand encore se dessinant sur ses lèvres, appréciant le programme que lui proposait son ami. Mais avant qu’il n’eut le temps de lui donner sa réponse, Albus embrassa ses doigts, ce qui fit un peu plus rougir le blafard Tyrolien, et ajouta qu’il l’inviter, ou plutôt qu’il l’attendait de pied ferme, le soir pour dîner. Complètement épris de ce garçon à la chevelure flamboyante, Gellert finit par dire :

— J’irai où tu voudras, Albus.

Puis il prit sa main dans la sienne et se tourna pour le regarder dans les yeux.

— J’ai hâte de découvrir ce Chemin de Traverse, j’espère juste qu’il y fait moins chaud !

Il sourit un peu plus et le regarda un instant, se perdant dans l’azur de ses yeux. Puis finalement, ce fut les tambourinements de son cœur qui eut une nouvelle fois raison de ses gestes : tenant chacune de ses mains entre ses doigts, Gellert approcha doucement Albus de lui et posa à nouveau tendrement ses lèvres sur les siennes, découvrant un bonheur nouveau. Cette fois-ci, il ne s’enfuit pas, il ne laissa pas la peur ni la lâcheté prendre le dessus. Il voulait croire au fait qu’il puisse être quasiment comme tout le monde, qu’il avait le droit de profiter de cette joie d’être compris et de laisser derrière lui des années de solitude forcée. Avec Albus, il n’avait pas l’impression d’être un monstre, ni une bête de foire. Il était un adolescent ordinaire, avec des passions et des rêves, similaires à celui qui était bien plus que son meilleur ami. Avec un sourire pourtant, il cessa le baiser, se perdant à nouveau dans les yeux d’Albus même si une idée malicieuse lui vint en tête.

— J’ai déjà hâte d’être à demain.

Tandis qu’il parlait, il avait laissé glisser ses mains sur celles d’Albus pour les lâcher et, discrètement, lui envoya magiquement un petit jet d’eau sur la nuque. Il ricana à nouveau et lui prit la main comme si cela pouvait le protéger des représailles.

— Allez viens, sortons de l’eau, tu vas finir par attraper froid, ce serait dommage.

Il était heureux que tout semble devenir de plus en plus facile et naturel entre eux. Serrant fort la main d’Albus entre ses doigts, comme si celui-ci risquait de s’échapper ou d’être emporté par le léger courant de la rivière, il partit en direction de la berge, là où leurs vêtements gisaient. Non sans un sourire, il se contenta d’enfiler ses bottes pour le moment et fit sécher magiquement les vêtements qu’il avait gardé pour aller se baigner.

— Si tu veux, je peux t’aider à cuisiner ce soir ? Il faudrait juste que je passe par chez Bathilda pour la prévenir.

Il prit sa chemise qu’il secoua légèrement pour enlever la poussière mais la garda à son bras pour le moment, souriant toujours à Albus.
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