Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini]



 
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Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini]

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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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Âge : 59 ans
Sang : Sang-Mêlé
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Épouvantard : Albus Dumbledore / Le cadavre d'Ariana Dumbledore / Lui-même vieux et affaibli
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MessageSujet: Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini]  Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini] Icon_minitimeMar 23 Juil - 0:38



Do You Wanna Start A Cult With Me?

« BEFORE THE TRUTH WILL SET YOU FREE, IT WILL PISS YOU OFF »

Automne 1942.

Porté par une lassitude et une morosité envahissantes, la silhouette sombre de Grindelwald se trainait dans le parc de Poudlard sans grandes convictions. Après tout, il avait perdu ses dernières, elles les lui avaient été arrachées. Il n’était plus qu’une ombre errante, n’inspirant que peur et effroi à ceux qui s’approchaient un peu trop de lui. Cela avait au moins l’avantage de le laisser tranquille. Il avança le long de la rive du Lac Noir, curieux de voir si quelque chose de fabuleux apparaîtrait mais non, aucune créature ne se manifestait pendant qu’il inspectait la surface de l’eau. Il poursuivit son chemin sans grande conviction et finit par s’allonger dans l’herbe encore chaude par le soleil. Il ferma les yeux et profita alors du calme, du vent sur sa peau blanche. Les yeux ainsi clos, il avait la sensation qu’il n’avait pas une escouade d’Aurors dans son dos, qui épiaient le moindre de ses mouvements comme s’il allait soulever une révolution de derrière son dos. À vrai dire, il voulait juste le calme et la tranquillité. Les bords du Lac Noir était malheureusement pour lui, le seul en endroit vraiment calme du château. Il y avait également la Forêt Interdite mais les Aurors auraient certainement peur qu’il tente une évasion.

Il soupira alors, les brins d’herbe lui chatouillant les oreilles qu’il ne pouvait pas s’empêcher de laisser trainer. Gellert n’était jamais parvenu à dormir correctement, ne laissant que rarement son esprit au repos, étant quasiment tout le temps à l’affut. Ces années de Mage Noir n’avaient rien arrangé et le sorcier ne dormait que peu la nuit, d’un sommeil peu réparateur. Fut un temps, il peaufinait chaque détail de chaque plan pour mieux imposer son contrôle sans ne laisser aucune faille. Désormais, à Poudlard, il se contentait d’errer dans les couloirs ou dans la bibliothèque, très riche, du château. Qu’est-ce qu’il y lisait ? Des choses qu’il savait déjà, la plus grande partie du temps. L’érudition était une caractéristique qu’il avait acquise, soutenant que le savoir pouvait être une arme redoutable. Ensuite, il essayait d’en apprendre le plus possible sur l’école britannique, cette fois-ci, pour assouvir une simple curiosité des plus saines. Les passages secrets, il n’allait rien en faire. S’échapper de Poudlard n’était pas dans ses projets. De plus, cet idiot d’Albus Dumbledore avait une nouvelle fois lié sa vie à la sienne. Une épée de Damoclès était au-dessus de leurs deux têtes et il n’en tenait qu’au Mage Noir pour la faire abattre sur leur nuque.

Tandis qu’il était perdu dans ses pensées qui fusaient, le privant d’un repos certain, il entendit des pas. Deux paires, plus précisément. Vu la cadence assez rapidement, il en déduisit que les individus n’avaient pas atteint leur taille adulte et qu’il s’agissait, probablement, de deux élèves. Intrigué, il ouvrit un œil mais ceci ne lui permit de voir de qui il s’agissait. Discrètement, il se redressa, s’asseyant simplement dans l’herbe. Avec la luminosité qui baissait, peut-être ne l’avaient-elles tout simplement pas remarqué, sa silhouette pouvant se confondre entre les eaux sombres du lac et les reflets du soleil crépusculaire dans celles-ci. Il les regarda alors interagir, n’entendant que des bribes de conversation, espérant que le vent tourne pour entendre de façon plus intelligible ce qu’elles se racontaient. Après tout, pourquoi étaient-elles si loin du château alors que la nuit n’allait pas tarder à tomber ? Ce fut alors qu’il vit l’une d’elles sortir un objet Moldu de sa poche. Intrigué, Gellert porta une attention toute particulière à la scène qui était en train de se dérouler devant. Comment était-elle parvenue à introduire ce qui semblait être un paquet de cigarettes dans l’enceinte de l’école ? Gellert resta silencieux et discret, curieux de voir l’enchaînement des évènements.
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Lavande Huntergrunt
Lavande Huntergrunt
Âge : 17 ans.
Sang : Née-Moldue.
Nationalité : Anglaise.
Patronus : Une hyène.
Épouvantard : Un Obscurus.
Reflet du Riséd : Elle n'y voit rien, pas même son propre reflet.
Baguette : Branche de hêtre entrelacé, sauvage et inflexible, 24 cm, ventricule de coeur de dragon.
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MessageSujet: Re: Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini]  Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini] Icon_minitimeMar 23 Juil - 15:56



Do You Wanna Start A Cult With Me ?

« YES, MY LORD. »

Automne 1942.

- Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée…

- Oh allez Lavande ! Si les moldus font ça, c’est que ça doit être bien, mon cousin m’a dit qu’ils utilisaient ces choses pour se calmer les nerfs et c’est bien la première chose dont t’aurait besoin !

- C’est vrai…

Les deux silhouettes féminines se détachèrent de l’ombre du château, loin de la cohue des étudiants. La rentrée avait été comme toutes les autres, d’autant plus que Lavande n’attendait plus grand-chose de la vie en général. Ce mois ne l’avait pas déçu, car comme tous les autres mois depuis son premier jour, ses pouvoirs refusaient à lui répondre correctement. Elle n’avait pas encore causé de cataclysmes pouvant lui causer des heures de retenus ; elle avait même réussi un minuscule sort de première année, par hasard, peut-être justement parce qu’elle avait eu la tête ailleurs. Lavande s’était d’ailleurs remarquablement remarqué pour cette prouesse.

Durant le premier cours de DCFM de l’année, la jeune femme avait eu chaud au coeur, marqué par l’apparition de ce nouveau professeur. Elle l’avait noté à la table des professeurs, mais l’entendre parler, se présenter... c’était tout à fait différent. Les émotions qui l’avaient parcouru seraient bien trop long à décrire en ces quelques lignes. Mais la jeune fille s’en était vu perturbée, rêveuse d’un doux songe observateur. Alors que le Professeur Raven écrivait sur son parchemin, cette plume s’était lentement retirée de ses mains, s’élevant dans les airs. Pour la faire courte : tout le monde devina qu’il ne pouvait y avoir qu’une seule personne capable d’une telle stupidité. Moins cinq points pour Serpentard, et la honte brûlait encore l’esprit de Lavande à la fin du mois. Cette cigarette moldue, si ses vertus étaient réelles, pourrait lui faire un grand bien.

N’ayant pas vu la forme sombre qui semblait dormir au bord du lac noir, les jeunes filles se précipitèrent dans le même coin, où les roseaux croassaient sous la lumière du soleil. Elles retirèrent les chaussures et les chaussettes de leur uniforme et s’installèrent dans la terre molle qui précédait les clapotis de l’eau. Il faisait encore assez bon pour profiter des derniers rayons de soleil et de la fraîcheur du lac. Lavande frotta son visage avec un peu d’eau et poussa un profond soupir. A l’entendre, son amie la bouscula d’un coup de coude et sortit l’objet moldu en question. Lavande en avait déjà vu et savait comment les moldus s’en servaient -elle détestait l’odeur âcre que la fumée dégageait. Mais son amie était si excitée à l’idée de découvrir cette étrangeté du monde, que le petit côté rebelle et hors-la-loi de cette entreprise l’enthousiasma à son tour. C’était quelque chose que tous les gosses de son village avait déjà du expérimenté ; elle ne faisait qu’une erreur « normale ».

- Mon cousin m’a dit qu’il fallait allumer ça et aspirer de ce côté… Incend…

Lavande l’interrompit en retenant sa baguette ; son amie s’immobilisa à ce geste. Non pas par un quelconque maléfice mais par une certaine appréhension. Elle n’était pas sans connaître les incidents que l’on lui imputait, à raison. La jeune sorcière voulait pourtant essayer. Il n’y avait personne au alentour : si elle prenait le temps de se concentrer, peut-être qu’elle arriverait à quelque chose. Se mordant les lèvres, Lavande formula timidement sa demande :

- Laisse… moi essayer, s’il te plaît. J’ai… un bon pressentiment !

Son amie eut une terrible expression, à mi-chemin entre un sourire et un haussement de sourcil, à deux doigts de dire « ce n’est pas parce que tu as de bonnes notes en cours de divination que tu peux te permettre de dire ça ». A la place, elle acquiesça et lui donna la cigarette. Lavande sortit sa baguette et observa très intensément le bout à enflammer. Fermant les yeux, elle prit une profonde inspiration, imagina dans sa tête la splendeur d’une flamme, les circonvolutions de ses belles couleurs écarlates, de sa puissante chaleur : une flamme dans toute la beauté de son expression. Après avoir déglutit, elle se rendit compte que sa bouche était atrocement sèches ; les frottements de l’herbe autour d’elle lui indiquèrent que son amie s’était levée pour se mettre légèrement à l’abri. Simple précaution de base, mais elle avait raison. Mieux valait être prudent. Lavande prit une dernière profonde respiration et murmura son « Incendio ». C’était la dernière superstition qu’elle expérimentait pour savoir si cela apaisait ou non la portée d’un sort. La réponse fut non.

De ce néant absolu d’où née toute magie, s’échappa une soudaine tornade de feu. S’élevant dans le ciel en une fraction de seconde, sa puissance et sa chaleur força Lavande à tenir sa baguette des deux mains. La colonnade de flamme perça les nuages, et ses étincelantes nuances de rouge s’y reflétaient en luisant comme des perles de sang. Le grondement funeste qui l’accompagnait fit s’enfuir les oiseaux de toutes les branches alentour. Des nués apocalyptiques s’enfuirent à l’horizon. Lavande était incapable d’écarter son regard, incapable de bouger, d’arrêter le massacre des nuages. Hypnotisée par son propre pouvoir, par ce qu’il était capable de faire -avait-elle vraiment envie d’arrêter ? Ce spectacle était après tout d’une si grande beauté… comme lorsqu’elle se posait à la fenêtre pour admirer tous les ouragans qu’elle allumait accidentellement.

- FINITE INCANTATEM !

Aussi rapidement qu’elle avait prospéré, la colonne de feu s’éteignit et disparut dans le ciel pour ne plus jamais réapparaître. Son grondement disparut dans le vent et après quelques cercles, les oiseaux revinrent se poser sur les branchages. Son amie sortit de sa cachette, les cheveux ébouriffés et la baguette tendue. Cette scène n’avait pas duré plus d’une minute, mais avait profondément bouleversé les jeunes sorcières qui ne dirent rien pendant quelques secondes. Lavande détourna le regard et posa sa baguette dans l’herbe pour récupérer ses genoux sous son menton :

- Je… je suis désolée… c’est toujours la même chose…

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MessageSujet: Re: Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini]  Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini] Icon_minitimeMar 23 Juil - 23:06



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Automne 1942.

Toujours assis dans l’herbe du parc, Gellert épiait discrètement mais sans se cacher non plus les deux élèves avec leur cigarette. Curieux de voir ce que cela allait donner, il ne se manifesta pas, se disant que ce n’était pas à lui de faire la police. Certes, il était professeur, mais il n’avait pas tous les privilèges de ses collègues alors autant s’en tenir au strict minimum. Et au final, il ne fut pas déçu. Dès qu’il les vit sortir leurs baguettes, il avait le pressentiment que les évènements allaient prendre une tournure inattendue. Patient, il n’entendait toujours pas ce qu’elles se disaient mais, au final, il s’en moquait. Il voulait juste voir des adolescentes essayer d’allumer une cigarette avec une baguette. Il suffisait juste que la sorcière soit un peu trop enthousiaste pour… créer une énorme gerbe de flammes, grimpant dans le ciel, brûlant même les nuages. Le feu du sortilège venait se mêler à celui du firmament offrant un spectacle aussi effrayant que magnifique devant lequel Gellert ne put rester insensible, trouvant tout simplement cela beau. Et dans le plus puissant sens du terme. Ce fut un tel spectacle que les flammes semblaient avoir altéré le temps lui-même.

Mais rapidement, il entendit la seconde fille crier, arrêtant ainsi la magnificence de ces Enfers célestes. Quelque peu agacé d’avoir été interrompu dans sa contemplation, il hésita à se lever, repensant tout d’abord à la manifestation de cette puissance pure dont il venait d’être témoin. Cependant, après réflexion, cette impressionnante colonne de flammes n’avait rien eu de volontaire, l’auteure voulant simplement allumer une pauvre cigarette. Il était donc évident que quelque chose n’allait pas avec cette élève, quoique cela fût. Il ressentit alors comme une certaine envie d’aller vers elle et de l’aider, chose dont il n’avait jamais ressenti le besoin auparavant. Après tout, il n’avait jamais été, absolument jamais été altruiste. Ce serait donc quelque chose de nouveau pour lui que de se rapprocher de cette élève pour apprendre à maîtriser ce don qui semblait l’avoir plus gâtée que les autres. Cependant, la jeune fille semblait faire partie des dernières années, semblant être plus âgée que la majorité des élèves. Cela l’inquiéta presque de voir un manque de contrôle à l’approche de la fin de sa scolarité. Il était tiraillé entre l’idée de n’en faire qu’à sa tête et essayer d’égayer un peu ses journées en essayant de comprendre d’où venait le problème de cette pauvre élève ou de simplement en parler à Albus.

Cette simple idée le mit en colère contre lui-même. Comment pouvait-il imaginer un seul instant être le toutou du professeur de métamorphoses ? Convaincu par sa propre bêtise, il se leva, semblant surgir du gazon avant d’avancer d’un pas lent vers les deux élèves. Il se plaça dans le dos de celle qui ne l’intéressait pas, ses bras croisés dans le sien, et finit par dire d’un ton glacial :

— Je vais vous confisquer ceci.

Il attendit que l’élève lui mette la cigarette dans la main avant de faire un geste de la tête pour lui dire de filer.

— Non. Pas vous.

Il braqua ses yeux sur la jeune fille, lui intimant de rester en face de lui. Sans rien dire, il prit la cigarette dans une des ses mains avant de claquer des doigts de l’autre afin de faire apparaître une petite flamme au bout de son pouce. Il alluma la cigarette qu’il tendit à l’élève tout en éteignant la flammèche de son doigt. Il se moquait bien de l’éthique. Si elle voulait fumer, elle fumait, il n’était pas son père et ce n’était pas cela qui l’intéressait. De toute façon, il était bien loin de dire ce qui était bien ou mal pour les autres. Quoiqu’il en soit, il continuait de regarder l’élève, curieux d’en savoir plus.

— Qui es-tu ?

Toujours aussi taciturne, il désirait que son interlocutrice soit plus loquace que lui et n’hésite pas à lui dire tout ce qu’il y avait à savoir sur elle. Ou d’une moins une base et pas simplement son nom. Il lui tendait toujours la cigarette, ne bougeant ni ses yeux, ni le moindre muscle. Une telle puissance ne pouvait rester incontrôlée. Non seulement parce que cela pouvait être dangereux, même si le danger n’était pas la priorité de Grindelwald, mais également car cela serait un simple gâchis que de laisser un tel potentiel dans la nature. S’il parvenait à lui faire canaliser sa magie, quelle brillante sorcière elle ferait…
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MessageSujet: Re: Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini]  Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini] Icon_minitimeMer 24 Juil - 15:23



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« YES, MY LORD. »

Automne 1942.

Le soleil couchant reflétant sa lumière sur les nervures de l’eau n’avait pas changé. Les nuages s’étirèrent dans des courants contraires, refermant sa large blessure. Bientôt, plus rien ne laissait entrevoir la catastrophe qui venait de se produire. Tout revint parfaitement à la normale, du moins autant que cela put être. Timidement, Lavande tendit la cigarette à son amie, qui la récupéra sans un mot. Personne n’avait pensé à mal, et finalement une erreur « normale » se transforma en désastre « habituel ». La jeune fille chatouilla le clapotis de l’eau avec ses orteils, cherchant à oublier ce malencontreux incident.

Si son amie n’avait pas été là, qui aurait pu l’arrêter ? C’était la raison pour laquelle elle ne s’était que très rarement entraîné en dehors des cours. Elle avait la terrible sensation qu’en son sein grondait quelque chose d’atroce, qui pourrait exploser si on ne la contrôlait pas. Quelque chose qui grattait dans son ventre, d’insupportables démangeaisons. Mais là tout de suite, elle avait juste envie de vomir ; comme à chaque fois qu’elle utilisait bien trop de magie. Ses doigts grattèrent la terre meuble, de petites herbes se glissèrent dans ses ongles.

Son amie n’eut pas le temps de se rasseoir à côté d’elle. S’élevant des herbes comme une ombre, un professeur se leva et marcha lentement jusqu’à elle. Lavande fit une moue et se frotta le front ; c’est reparti. Elle avait l’habitude des remontrances, des punitions et des remarques. Cela ne sera que l’énième professeur à se montrer « entièrement choqué et dépité de voir une élève mettre en danger ses camarades ». Toutes deux avaient reconnu le professeur de Runes, qu’on leur avait présenté à la rentrée. Si son amie avait été choqué, au point d’être à présent pétrifié de peur à son approche, Lavande s’était permise d’applaudir poliment, tout à fait normalement… jusqu’à s’être rendue compte qu’il n’y avait qu’une franche partie de ses voisins dans la salle à l’applaudir.

Bien évidemment, elle s’était renseignée entre temps : un mage noir, l’un des plus puissants que l’histoire ait compté, s’étant rendu de lui-même quinze ans auparavant -avec à son compte des meurtres de masse dans l’objectif de libérer les sorciers. Dans la Grande Balance de la Justice, cet homme pesait lourd. Mais Lavande n’avait pas assez à perdre pour avoir peur de lui. De toute façon, sa mort équivaudrait au renvoi à Azkaban du professeur donc elle serait bien assez vite vengée. Mais elle aimait l’aura qu’il dégageait ; son apparence hors du commun et la lente prestance dont il faisait preuve. On eut dit qu’il volait. La sorcière le regarda, ou plus précisément le scruta tandis qu’il confisquait la cigarette de son amie et lui fit signe de partir. Elle-même faillit répondre à l’ordre, mais il l’arrêta aussitôt. Lavande ne put alors que vaguement saluer son amie tandis qu’elle récupérait ses chaussures et ses chaussettes, avant de courir vers le château. Seule avec le professeur Grindelwald.

Celui-ci n’eut qu’à claquer des doigts pour allumer la cigarette. En le regardant, Lavande fit une moue et soupira. Voilà ce qui semblait si facile à faire, elle l’envia. Néanmoins elle fut surprise de le voir lui présenter la cigarette. L’espace d’une seconde, sa main faillit accepter la proposition. Mais l’idée même qu’elle ait pu être allumée par la magie suffit à la dégoûter, lui rappelant son envie de vomir. L’élève secoua piteusement la tête:

- J’imagine que ça dépend qui vous répond… Pour mes amis, je suis un danger ambulant. Pour mes ennemis, un Sang-de-Bourbe. Pour mes professeurs, une bonne à rien.

« Pour mon village, je suis un monstre. » fut la dernière chose qu’elle aurait pu dire. Mais Lavande n’était pas du genre à parler de son passé, encore moins à un mage noir tout juste rencontré. Elle haussa les épaules et regarda les doux remous du lac, ses yeux mélancoliques se reflétant en eux. La jeune élève ignorait si ce professeur-là était en mesure de lui donner une retenue, ou de lui enlever des points. Quitte à être un boulet, autant l’être jusqu’au bout.

- Pour vous, je m’appelle Lavande Huntergrunt.

L’adorable arrogance naturelle d’un Serpentard. Elle ne risquait pas grand-chose de plus de ce à quoi elle s’attendait. Au mieux, l’élève passerait quelques heures à réviser ses devoirs théoriques. Au pire, elle nettoierait les couloirs. Le mieux avec les retenues -et elle le pensait- c’était qu’elles étaient destinés à vous punir d’utiliser la magie : donc pas le droit à la baguette. Au final, c’était l’endroit parfait pour la mauvaise sorcière. Devant le silence taciturne du professeur, Lavande poussa un soupir et entortilla ses orteils :

- Je suis désolée pour mon mauvais usage de la magie, je ferai mieux la prochaine fois. Si vous comptez me punir, faite-le vite s’il vous plaît.

Sa première phrase était dite avec la voix d’un robot, mimant une contrition sincère à la note près. Visiblement, elle avait l’habitude de la ressortir -et ce n’était pas qu’une impression. Mais cette fois-ci, sa voix ne parvenait pas à faire taire la lassitude qu’elle vivait. Cette année allait être très difficile à vivre.

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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini]  Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini] Icon_minitimeMer 24 Juil - 20:39



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Automne 1942.

Gellert regarda la jeune fille depuis toute sa hauteur et la vit refuser la cigarette. Il prit sa décision avec un haussement d’épaule et la fuma lui-même. Tandis qu’elle répondait à ses questions, le nouveau professeur souriait intérieurement face au ton qu’employait l’adolescente, un mélange entre assurance et lassitude. Quelque part, c’était exactement le même ton qu’il employait ces derniers temps. Cependant, dans sa courte présentation, certains détails retinrent son attention. « Danger ambulant », « Sang-de-Bourbe », « bonne à rien ». Des mots peu gratifiants pour une élève avec un tel potentiel. Gellert ne comprenait d’ailleurs toujours pas cette valeur de sang et pourquoi certains s’amusaient à rabaisser autant ceux issus de parents Moldus. Il avait même entendu des rumeurs disant que les Nés-Moldus voleraient les pouvoirs magiques de certains sorciers, rendant ces derniers Cracmols. Aussi extrémiste soit-il, Grindelwald avait toujours trouvé cette mentalité abjecte et absurde, la proportion de Nés-Moldus étant déjà bien plus élevée que celle des Cracmols mais également car certains n’ayant des parents qu’uniquement Moldus pouvaient s’avérer être beaucoup plus puissants que des Sang-Purs. Et la jeune fille, en même pas une minute, en avait été le parfait exemple. Il sourit alors face à son ton brusque quand elle donna son nom.

Il ne dit rien sur le moment, songeur mais Huntergrunt reprit alors la parole, s’excusant de sa non-maîtrise de ses pouvoirs et lui demandant de vite infliger sa sentence. Gellert fronça les sourcils, un peu choqué du côté machinal de la phrase qui semblait avoir été répétée maintes et maintes fois tout au long de sa scolarité. Le Mage Noir ne comprenait pas comment, à son âge, on pouvait en être à un tel de résiliation. Il se trouvait bien dans son cas mais avait environ quarante ans de plus qu’elle, avait échoué ce qu’il avait entrepris, abandonné tous ses rêves et enterré ses convictions. Elle, elle avait encore le temps de faire de grandes choses. Mais y réfléchissant mieux, le fait qu’elle soit si maladroite avec sa propre puissance pouvait suffire à mettre le doute en elle. Il s’assit à côté d’elle, continuant de fumer sa cigarette, regardant l’eau du lac sans rien dire, posant son bras sur son seul genou plié. Cette gamine devait être entraînée. Les autres professeurs se trompaient en disant qu’elle n’était bonne à rien et il diagnostiqua tout de suite une négligence certaine. Cela le surprit même de la part d’Albus, avec qui il en parlerait sûrement si elle acceptait la proposition qu’il était sur le point de lui faire.

— Tu sais, Lavande, je ne pense pas que tu sois une bonne à rien, ni un danger pour les autres. En réalité, pour l’instant, tu es juste un danger pour toi-même, là-dedans.

Il pointa le cœur de l’adolescente.

— Là se trouve ton véritable problème. Les autres n’ont rien à t’envier, le peu que j’ai vu démontre un tel potentiel que je n’avais pas vu depuis longtemps. C’était magnifique, par ailleurs, l’une des plus belles choses qui m’ait été permise de voir depuis des années, merci.

Il marqua une pause, enlevant du revers de la main une poussière de sa jambe.

— Et rassure-toi, je ne compte pas te punir. Qui punirait quelqu’un pour avoir du talent, c’est absurde, voyons. Mais passons, si tu veux tant une sanction, je t’en propose une : retrouve-moi ici dans deux heures, le temps que j’aille m’entretenir avec certaines personnes.

Il se leva, tout en terminant sa cigarette avant de faire disparaître le mégot dans le néant. Il la regarda quelques secondes, sévèrement avant de tourner lui tourner le dos dans lequel il joignit ses mains. Il partit alors en direction du château, se demandant naïvement si Albus n’allait pas sentir cette odeur de cigarette sur lui.

— Et aies mangé.

*
*        *

Deux heures plus tard, Gellert se tenait à l’endroit prévu, allongé à l’endroit prévu, regardant la Lune prendre la place du Soleil qui avait déjà disparu. Il y avait bien deux Aurors à une trentaine de mètres qui le regardaient au loin. C’était la seule chose que Gellert n’avait pas réussi à négocier mais ce n’était déjà pas si mal. Après tout, il pouvait rester dehors avec une élève après le couvre-feu de celle-ci et même du sien. Il se demanda alors si la Serpentard viendrait et aurait la curiosité de savoir ce qu’il lui voulait. Les Aurors étaient au courant de l’entraînement, ils savaient donc qu’il serait amené à utiliser la magie pour les exercices de l’adolescente, tant que cela restait dans un cadre purement pédagogique. Et Gellert n’avait honnêtement pas prévu de se déroger à cette faveur qu’il leur était accordé à Lavande et lui.
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MessageSujet: Re: Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini]  Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini] Icon_minitimeJeu 25 Juil - 18:41



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« YES, MY LORD. »

Automne 1942.

Le professeur ne répondit pas tout de suite. A la hauteur de l’attente, le couperet ne tarderait pas à tomber. La pauvre sorcière n’attendait plus que ces quelques mots avant de récupérer ses chaussettes et ses chaussures pour rejoindre son amie. Elle espérant simplement que cette dernière ne lui en voudrait pas d’avoir gâcher cette opportunité. Après tout, cela valait peut-être aussi bien, au moins la fumée n’aura pas eu le temps de venir encrasser leurs poumons de son écœurante toxicité. Elles auraient tousser à s’en faire mal à la gorge et mal au ventre. Lavande se massait d’ailleurs l’estomac, ayant toujours le coeur au bord des lèvres ; ses mains la démangeaient. L’odeur de la cigarette que fuma Pr Grindelwald s’élevait dans les airs, se brouillant à la lumière du soleil et se dissipant dans le néant. Les oiseaux piaillaient, certainement en train de faire des plans pour l’hiver.

Finalement, sa haute figure se découpant dans le ciel s’assit à ses côtés. Lavande sursauta légèrement à cet acte, ne s’attendant pas à autant de promiscuité. Il n’était vraiment pas quelqu’un comme les autres. De son léthargie s’éveilla une appréhension nouvelle, voire une anxiété manifeste : comme si un loup devant elle préparait calmement son saut pour la dévorer. Ce flegme n’était pas dans ce qu’elle avait l’habitude de voir ; on pouvait lui crier dessus, se moquer, rire, la frapper, mais pas de glorieusement l’ignorer en restant d’un calme parfait. Elle ne le regardait pas, du moins jusqu’à ce que sa voix lui parvienne, l’appelant par son prénom. Il ne la pensait pas bonne à rien, ni un danger pour les autres… mais qu’elle n’était qu’un danger pour elle-même ; son doigt pointa en direction de son coeur. La main de la jeune fille, posée sur son estomac, serra le tissu de sa chemise. Pouvait-il sentir ses tripes se contorsionner et se mordre à chaque utilisation de la magie, les démangeaisons de sa peau, ses articulations douloureuses au point de se disloquer ? Des douleurs qui la prenaient par vague, tristement impitoyable. Là se trouve mon vrai problème ? Il parlait de potentiel, de belles choses. Il l’a remercié pour le spectacle. Des belles choses qu’il n’avait pas vu depuis plusieurs années.

Des mots qui firent battre le coeur de Lavande, dite avec une voix si réelle que l’intrusion en était intime. Elle voulut le remercier à son tour mais n’en était pas capable. S’était-elle endormie ? Pourquoi lui parlait-il comme s’il la connaissait depuis longtemps, pourquoi se sentait-elle comprise ? Tout ceci ne pouvait pas être vraiment en train d’arriver. Lavande l’observait, à la fois dubitative et pourtant profondément absorbée par ses paroles, à l’alerte du moindre changement de comportement. Pourtant, il ne changea pas de discours quand il poursuivit en disant ne pas vouloir lui donner de punition : car elle avait du talent. Mais le talent ne sert à rien s’il n’est pas contrôlé, autant donner de la viande aux cochons, se disait-elle. Le mage noir lui proposa pourtant un marché ; se retrouver ici dans deux heures. Pas la moindre autre explication, juste une forme de sanction, si elle en était si friande que cela.

Le professeur Grindelwald se leva alors, faisant disparaître le mégot et partant vers le château. Lavande vit des ombres se mouvoir de l’herbe, le suivant : des Aurors. Inquiète, elle se leva à son tour et s’apprêtait à dire quelque chose -en tout cas le pensa-t-elle, mais l’homme l’arrêta aussitôt en lui intimant d’avoir manger. Le coeur prêt à lui déchirer la poitrine et les oreilles bourdonnantes, la née-moldue le regarda partir. Moins d’une dizaine de minutes peut-être, voilà tout le temps qu’il avait fallu pour que sa vie bascule. Il y avait moins d’un quart d’heure pour sûr, que les deux élèves étaient venus ici, voilà qu’elle repartait avec un rendez-vous d’étude.

Lorsqu’elle revint dans la Grande Salle, son amie se jeta sur elle, lui demandant si tout allait bien. Lavande était incroyablement pâle, mais acquiesça en souriant. Elle ne parvint pourtant pas à lui expliquer ce qu’il s’était passé, même dans les grandes lignes. Elles n’étaient pas seules. Comme une intuition. A Poudlard, même les murs ont des oreilles. Rien qu’à la réaction de son amie, plusieurs têtes s’étaient déjà tournées elles. Lavande sourit vaguement, passant une mèche de ses cheveux derrière une oreille :

- Rien de grave, j’ai une retenue dans deux heures, comme d’habitude quoi.

Ce genre de comportement aurait pu faire d’elle une figure de sa maison, rebelle et impénétrable. Le fait est qu’elle se moquait des ridicules jeux de pouvoirs que les élèves se faisaient entre eux. Elle avait des choses plus importantes à penser. Mais devant son manchon de poulet, à machinalement mâchouiller une pomme de terre, ces mêmes pensées étaient en train de lui retourner le cerveau. Une partie d’elle voulait y aller ; impatiente et explosive, avide et déterminée. La sorcière ignorait pourtant ce en quoi constituerait la sanction, mais elle se doutait que cela ne serait pas théorique. Une autre partie d’elle était terrifiée ; pétrifiée et enfermée, lointaine et endormie. Utiliser sa magie devenait de plus en plus difficile, à mesure qu’elle grandissait, les dégâts étaient de plus en plus incontrôlables. Même s’il ne fallait pas laisser les choses s’envenimer davantage, la jeune fille ne voulait parfois juste plus rien à voir affaire avec quoique ce fut de magique. Juste.. dormir.

Mais cette nuit ne serait pas une bonne nuit. Lavande se força à terminer entièrement son assiette, dévorant jusqu’à la sauce avec son pain. Il lui faudrait des forces : elle avait fait son choix. A l’heure dite, l’élève sortit de sa salle commune après avoir mis sa cape et prévenu le préfet qu’elle avait une retenue. N’importe quel autre élève se déplacerait dans les couloirs avec un gentil lumos, mais par peur de transformer la lune en soleil, Lavande s’abstenait. Uniquement guidé par le simple reflet du satellite, la jeune sorcière sortit dans le parc, remontant la piste obscure jusqu’au bord du lac. Incapable de voir quoique ce soit à plus d’un mètre, elle trébuchait dans les nids de poules et manqua plus d’une fois de s’étaler la figure dans l’herbe. Pas un bruit, seul les clapotis de l’eau et le bruissement des arbres qui dans le noir, rendait le tout hypnotisant. Elle n’avait pas particulièrement peur du noir, mais elle savait aussi que Poudlard n’était pas un lieu sans danger et qu’il rôdait des choses dans le lac et dans les forêts. Si elles sentaient son souffle paniqué et solitaire… et si c’était un piège ?

- Je… je suis là !

Un mouvement proche du lac la fit faire volte-face, avec le réflexe de brandir sa baguette. Même si c’était un piège, et qu’elle explosait en gerbes de lumière, au moins ne partirait-elle pas seule. Elle ne se laisserait pas capturer dans les profondeurs du lac noir.

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MessageSujet: Re: Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini]  Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini] Icon_minitimeJeu 25 Juil - 22:59



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Automne 1942.

Regardant toujours l’astre lunaire en paressant dans l’herbe du parc, il attendait sagement que la jeune Lavande vienne à lui, se demandant si elle aurait le courage de le faire. Il devait avouer que si elle n’avait hésité qu’un seul instant à venir, il ne pourrait pas faire grand-chose pour elle car il mettrait sa volonté à rude épreuve. C’était d’ailleurs le but, il était sûr que c’était à l’intérieur que ce problème venait. Tous les sorciers un minimum encadré parvenaient à contrôler leur magie un jour ou l’autre, plus ou moins brillamment selon leur expertise et leur talent. Mais une si grande sorcière en-devenir, en telle perdition face à ses propres talents, c’était du gâchis et presque triste à voir. Cependant, il ne pourrait pas lui forcer la main. Si elle avait envie de se contenter de voir la magie être pratiquée plutôt que de la faire, elle n’était pas loin d’être une Cracmol. Ou une simple Moldue vu la nature de son sang. Il ne voulait pas la blâmer pour autant, après tout, ce n’était pas de sa faute si elle n’avait pas été suffisamment encadrée. Gellert devait avouer qu’il était assez déçu de l’échec pédagogique des enseignants de Poudlard pour cette petite.

Il en avait d’ailleurs touché deux mots à Albus pendant qu’il demandait la permission de rester dehors. Ce dernier lui avait dit que la jeune fille avait des problèmes à maîtriser ses pouvoirs, lui racontant tous les accidents dont il avait été témoin. Au fur et à mesure, les autres professeurs ne lui faisaient plus confiance et elle avait fini par baisser les bras. Ce que Gellert pouvait comprendre, en réalité. Il savait que certaines plus personnes étaient plus fragiles par leur passé ou par le regard des autres mais parmi elles se cachaient des sorciers au grand potentiel comme Lavande. Mais apparemment, les capacités de cette dernière étaient encore plus catastrophiques que prévues, n’étant apparemment même pas capable de lancer correctement un sortilège de première année. Gellert avait d’ailleurs été sidéré (mais n’en avait rien montré) quand il avait appris qu’elle se trouvait en sixième année, qu’elle n’avait eu ses examens de l’année précédente que grâce à la théorie. Finalement, il se félicita presque d’avoir eu autant de flair par rapport à la jeune fille. Le problème était en effet plus important que prévu et le travail allait être d’autant plus dense, le retard à rattraper étant considérable.

Perdu dans ses pensées, il entendit alors la voix de Lavande non loin de lui. Il se redressa donc pour aller l’accueillir comme il se doit mais se retrouva rapidement avec une baguette braquée sur lui. Ne bronchant pas et restant d’un calme qui lui était propre, il regarda le morceau en bois puis la jeune sorcière qui s’y trouvait au bout. Il esquissa un léger sourire et posa le doigt sur la pointe de la baguette pour la lui faire baisser. Il était vrai qu’il avait été surpris par cette agressivité défensive, lui qui n’avait pourtant eu l’impression d’être menaçant, malicieux ou malhonnête envers elle. Il n’en avait d’ailleurs aucune envie. S’il y avait un état dans lequel elle devait être, c’était la confiance. Mais visiblement, celle-ci s’annonçait être plus difficile à gagner que prévu. Si effectivement, personne ne croyait en elle, cela pouvait lui sembler étrange de le voir débarquer comme ceci avec son beau discours. Mais pourtant, Gellert avait été honnête comme rarement il l’avait été. Il replaça ses bras derrière son dos, continuant de lui sourire pour tenter de lui montrer sa bonne volonté, même si soulever les coins de sa bouche n’avait réellement été son fort.

— Allons, je ne savais pas que ton but était de me tuer.

Il ignorait si sa petite vanne allait la détendre un peu ou tout le contraire. Dans tous les cas, cela la mettrait dans le bain de ce qu’il l’attendait. Il se baissa et ramassa une branche ni trop longue, ni trop fine sur une pierre près du lac et se posa juste à côté.

— Bon… Le Professeur Dumbledore m’a avoué que tu as plus de difficultés que prévu dans la pratique de la magie. Nous allons donc reprendre les bases si cela te convient. Et puis, de toute façon, le seul choix qui s’impose à toi, c’est de vouloir m’écouter ou de partir.

Il la regarda quelques instants avant de reprendre :

— Pour ton premier exercice, tu vas essayer de faire léviter cette branche pendant quelques secondes. À chaque fois que tu réussiras, je m’en rapprocherai. Tu pourras au moins te vanter de m’avoir frappé.

Pendant qu’il parlait, il se désigna des deux mains avec un sourire serein avant de les replacer calmement dans son dos.

— Si je peux te donner un conseil, Lavande, reste calme et en confiance. Si tu souhaites ardemment réussir quelque chose, tu le réussiras, tu en as parfaitement les moyens. De plus, ta baguette est un outil avec, comme certains disent, sa propre personnalité. Si tu l’utilises mal, elle ne t’écoutera pas. En quoi est-elle faite d’ailleurs…?

Il continuait de la regarder dans les yeux, essayant de lui mettre une légère pression avant qu’elle la surmonte. Pour le moment, il se tenait à deux mètres environ de la branche posée sur son rocher.
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Lavande Huntergrunt
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MessageSujet: Re: Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini]  Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini] Icon_minitimeSam 27 Juil - 15:56



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Automne 1942.

Désorientée par l’obscurité, à peine frôlé par les rayons de la lune, Lavande se tenait à l’affût. Chaque mouvement du vent pouvait être l’approche d’une créature magique, et chaque pas sourd dans la boue pouvait être la patte d’un monstre aquatique prêt à l’attraper pour la noyer. Elle connaissait des sorts de défense, et les utilisait ne manquerait pas d’occasionner la mort -même l’annihilation de l’agresseur ; elle en était persuadée. Il faisait encore bon en cette nuit d’automne, pourtant voilà qu’un frisson parcourut sa colonne vertébrale. Une appréhension somme toute légitime qui la rendait fébrile et extatique, prête à tout. Peut-être avait-elle un peu peur du noir finalement, mais seulement abandonnée à elle-même dans la dangerosité non-cachée du parc de Poudlard. Le Directeur le répétait à toutes les cérémonies d’entrée : ne surtout pas s’aventurer seul dans le château et ses alentours la nuit. Il était toujours très clair, avec cette voix grave et ample de grand-père catastrophé. La jeune sorcière avait entendu dire que c’était parce que la nuit profitait plus fortement aux énergies négatives et à toutes les mauvaises volontés du monde magique. Il paraissait même que le lac était le pays d’une tribu homme-poisson assez belliqueuse.

Tremblante et apeurée, ce fut ainsi qu’elle brandit sa baguette en direction de la forme sombre. La douce brume lunaire se reflétait dans la chevelure blond platine que Lavande reconnut aussitôt. Il ne lui avait pas menti, ni tendu un piège. A moitié rassurée et à moitié stressée d’avoir ainsi failli blessé un professeur, elle le laissa abaisser sa baguette d’une main nonchalante. Il était devant elle, lui souriant étrangement, comme si cela lui en coûtait. Lavande ne se doutait pas qu’il devait être difficile et presque douloureux pour un puissant mage noir de devenir une baby-sitter. Elle laissa son bras pendre à ses hanches, observant très attentivement son enseignant. Ce dernier adoptait toujours cette posture droite et solennel, mains derrière le dos. Il semblait véritablement royal. En le voyant s’éloigner, Lavande ressentit le besoin de se justifier :

- Pardonnez-moi, Professeur. Je… je ne pouvais pas vous voir dans le noir, il pouvait s’agir d’un danger et…

Mais elle dut se rendre à l’évidence : le mage noir se moquait bien du pourquoi et du comment. Qu’importe qu’elle ait pu avoir peur d’une quelconque créature, qu’elle n’avait pas pu bien voir dans le noir ou même qu’elle fut bigleuse au dernier degrés. Elle ne put que silencieusement l’observer prendre une branche à quelques mètres de là pour la poser non loin. Aux premiers mots du professeur Grindelwald, la sanction promise devint clair à ses yeux. Reprendre les bases. Bien évidemment, il n’y avait pas de choix. Le mage noir voulait bien lui faire croire que la sorcière pourrait tout simplement partir, mais elle savait que c’était impossible. C’était un faux choix. Pouvait-elle vraiment juste s’enfuir et continuer sa vie comme elle l’avait toujours été, vide et sans but ? Quand bien même elle échouerait à l’exercice, c’était toujours mieux que de ne pas essayer. Rester ainsi amorphe la tuerait à petit feu. Et pourtant elle avait peur, oh comme elle avait peur… Lavande raffermit sa poigne autour de sa baguette.

Faire léviter une branche. Cela devait être un exercice facile, le premier sort que tout enfant sorcier doit apprendre. Le même sort qu’elle était parvenue à accomplir -par hasard- lors de son premier cours avec le professeur Raven. Elle ne pouvait que réussir, n’est-ce pas ? Le mage énonça la récompense, ce qui parvint à arracher à la jeune fille un petit sourire en coin. Qui n’aurait pas rêvé se vanter d’avoir foutu une petite claque humiliante à une légende ? Mais ce n’était pas  ce qui la motivait à réussir, loin de là. Le professeur se mit en position, lui confiant son premier conseil. Calme et confiance. Qu’on ne pouvait échouer quelque chose si on le désirait assez fort, qu’il fallait imposer sa volonté et sa personnalité à la baguette. D’étranges paroles que Lavande se permit à méditer quelques secondes avant de répondre :

- Normalement ce n’est pas l’enthousiasme qui me manque…

C’était peut-être même à cause de cela qu’elle n’était pas capable de contenir sa force. Trop désireuse de bien faire, de faire de son mieux, d’être plus forte que ceux qui la traitaient comme une moins que rien… le moindre petit sortilège se transformait en action cataclysmique. Elle avait essayé de murmurer son sort : un échec. Peut-être devait-elle justement ne pas y penser. Laisser le sortilège faire son office tandis qu’elle penserait à autre chose, pourquoi pas. Lavande prit une profonde respiration et répondit :

- En bois de hêtre, avec… avec une ventricule de dragon à l’intérieur, du coeur, pas de cervelle.

A ces mots, elle rit doucement d’elle-même et lança d’une voix ferme son « wingardium leviosa ». Ses yeux étaient restés fixés sur la branche, à apprendre les contours de ses formes, à imaginer la rigueur de son écorce et la flexibilité de son fouet. La sorcière imaginait que cette branche avait du appartenir à un grand arbre, et quel arbre cela devait être. Mais la branche ne bougeait pas ; pas même d’un seul bruissement du vent. Il était lié à la terre. Elle insista un peu, serrant sa baguette fort entre ses doigts. La frustration monta dans son corps comme de la lave en fusion, débordante. Ne pouvait-elle donc pas même reproduire ses erreurs ? La panique prit le pas sur la colère, tandis qu’elle essayait pour la deuxième fois l’enchantement. Son poignet n’était peut-être pas assez souple, elle avait peut-être trop baisser la baguette, avait-elle appuyé davantage le « gar » que le « vio » ; parfois cela comptait. Elle savait tout de la théorie, mais il existait un monde aussi différent entre le savoir et le faire qu’entre les moldus et les sorciers. Toujours rien. Que cette branche aille au diable d’ailleurs.

Ce n’était pas l’idée d’échouer devant le professeur Grindelwald qui lui était insupportable. Mais s’il lui avait fait cette proposition, c’était parce qu’il avait « vu » quelque chose. Hors, à cette seconde précise, elle n’arrivait à rien. Ni à l’impressionner ni à lui montrer de belles choses. Ses muscles se crispèrent à son cinquième essai, essayant de canaliser toutes ses émotions dans le creux de sa paume, visualisant sa magie comme un flux de lumière passant de son ventre à son bras, dans les nerfs de ses doigts et entrant dans la baguette. Toujours rien. Elle fit une pause en se craquant les doigts et en faisait les cents pas, regardant partout sauf le professeur, de honte.

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MessageSujet: Re: Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini]  Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini] Icon_minitimeSam 27 Juil - 22:55



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Automne 1942.

La jeune Lavande ne sembla pas hésiter face au défi que lui proposait Grindelwald. Ce dernier la regarda se placer à quelques mètres de la branche et pointer sa baguette en direction de celle-ci après avoir marmonné quelques commentaires que le Mage Noir ne prit la peine de relever. Il se contenta uniquement de la composition de la baguette qui s’avérait être une tête brûlée. Comme il l’avait dit et cela avait été prouvé par les plus grands fabricants de baguettes, chacune d’entre elles avait leur propre personnalité en fonction de leur composition. Mais toutes convenaient à leur propriétaire. Cependant, certains sorciers avaient du mal maîtriser leur instrument suite à une mauvaise connaissance d’eux-mêmes. Et il suspectait que cela soit le cas pour Lavande, surtout avec une baguette aussi têtue. Quoiqu’il en soit, il resta non loin de la brache, attendant que son élève se jette à l’eau. Est-ce qu’il se sentait en confiance ? Honnêtement, pas vraiment. Malgré son air calme et impassible, il était sur le qui-vive, prêt à se protéger de la moindre effusion magique pouvant l’atteindre. Non pas qu’il n’avait pas confiance en Lavande, il se doutait néanmoins qu’elle n’y arriverait certainement pas du premier coup.

Quelques secondes passèrent où Gellert scrutait attentivement les émotions de Lavande. Et ce qu’il vit le gêna. De la concentration et plus que cela. De la concentration, il en fallait certes, mais il avait davantage l’impression qu’elle se perdait elle-même dans sa tête. Il ne savait pas ce à quoi elle pensait mais vu le temps qu’il lui fallait pour se préparer à lancer son sort, cela n’annonçait rien de bon selon lui. Il ne dit pourtant rien, la laissant agir et ne souhaitant pas interférer. Comme prévu ce fut un échec, rien n’était naturel, Lavande ne semblant même pas y croire elle-même. Gellert retint un soupir, regardant la branche qui n’avait pas bougé. Il porta alors ses yeux sur la jeune fille, l’incitant à recommencer, n’ayant pas envie de la déconcentrer. Elle essaya plusieurs fois, six pour être exact. Puis elle finit par baisser les bras, à faire les cent pas, visiblement frustrée. Gellert ne bougea pas, la regardant tout d’abord, ne faisant aucun commentaire, les bras toujours croisés dans une position de contrôle certain. Il la laissa évacuer sa colère quelques secondes, ne doutant pas du fort caractère de la Serpentard, avant d’enfin intervenir au milieu de son exercice :

— Tu penses trop. Il faut que ce soit plus instinctif que cela. Ce n’est qu’un sort basique mais même des enfants de onze ans y arrivent.

Sa voix était dure et froide, tout comme son regard braqué sur elle qui la suivait inlassablement. Le meilleur exercice pour le contrôle de soi était d’être mis sous pression. Il était certain qu’elle la connaissait déjà, cette pression mais comment allait-elle réagir si elle était infligée par quelqu’un d’autre ?

— Tu ne retourneras pas au château tant que tu n’auras pas réussi à me faire léviter cette branche des mains. Or, j’en suis encore loin. Alors concentre-toi. Et cesse de trop penser. Il faut que cela soit instinctif car tu es capable de le faire, tous les sorciers sont capables de le faire.

Il releva légèrement le menton, disant sur un air de défi :

— Es-tu effectivement différente ? Incapable de t’élever plus haut que la norme pour seulement t’écraser à leurs pieds ? As-tu vraiment de l’ambition et de la détermination, comme le prône ta maison il me semble, ou attends-tu sagement que cela passe ?

Il marqua une pause, la regardant toujours, droit dans les yeux.

— Admettons que tu aies tes examens l’année prochaine, uniquement grâce à la théorie. Que vas-tu faire de productif dans le monde des sorciers ? Gratter des papiers comme une Moldue ? Ou être simplement un imposteur ? Laisse ta magie s’exprimer, laisse-la sortir. Ce n’est pas quelque chose qui s’imagine, c’est quelque chose qui se sent, cela fait partie de toi, écoute-la et surtout, cesse d’en avoir peur.

Il ne bougeait toujours pas, semblant pouvoir rester ainsi jusqu’à l’aube sans bouger le moindre de ses muscles.

— Car un tel temps, une telle appréhension pour un échec si cuisant ne traduisent que de la crainte. Ce qui est compréhensible, vu ce que tu es capable de produire. Imagine juste ce que tu serais capable de faire si tu cessais d’être effrayée par toi-même.

Son visage se fit plus dur encore et sa voix plus glaciale et brute :

— Recommence. Comme je l’ai dit, tu n’iras pas te coucher tant que l’exercice ne sera pas terminé. Tu as accepté mon offre, et tu auras toujours le choix de revenir en arrière, je ne suis après tout qu’un professeur. Mais voici le genre d’enseignement vraiment sérieux que je propose. Recommence.

Implacable, imposant avec sa stature relativement carrée, Grindelwald n’était pas près de flancher, même si la jeune Lavande devait s’effondrer à ses pieds de fatigue. Le Gellert qui avait réussi à la convaincre de venir le trouver ici semblait avoir été une autre personne, ayant laissé sa place à ce Mage Noir tortionnaire et intraitable.
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MessageSujet: Re: Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini]  Do You Wanna Start A Cult With Me? // Lavande Huntergrunt [Fini] Icon_minitimeDim 28 Juil - 16:59



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« YES, MY LORD. »

Automne 1942.

Pas une seule étincelle, rien du tout. Cette branche semblait plus lourde qu’un arbre entier. Cette sensation d’impuissance la traversant de toute part rempli Lavande d’une colère sourde contre elle-même. Incapable de faire léviter ne serait-ce qu’une pauvre feuille de papier. Elle se frotta le visage, puis la peau de son estomac ; celui-ci la en de douloureuses grimaces. Sa bouche était sèche, même se mordre la langue ne faisait venir aucune salive. Incapable de regarder son professeur, ne serait-ce que l’ombre de sa haute figure, la sorcière lui tournait le dos. Elle n’était pas encore fatiguée au point de tomber à genoux, mais la frustration du néant lui donnait envie de déchirer quelque chose. N’importe quoi. Son regard tomba sur sa baguette, les formes tortureuses de son bois se reflétait dans la lumière de la lune. Pourquoi ne voulait-elle pas l’écouter, où se trouvait la source du problème ? S’il s’agissait bien d’elle, pourquoi la concentration n’en venait-elle pas à bout depuis toutes ces années ?

La voix de Grindelwald gronda, faisant frémir sa nuque. Sévère et direct, il n’hésita pas à indiquer la médiocrité de son échec en comparaison à des élèves de onze ans. Durement, l’enseignant lui reprocha de beaucoup trop réfléchir. Même sans le voir, la jeune fille savait pertinemment que son regard était fixé sur elle, ne lui laissant aucun échappatoire. En effet, la suite de sa diatribe la conforta dans cette idée : il ne la laisserait pas partir sans qu’elle ait réussi cet exercice. Ce n’était pas pour lui déplaire. Concentre-toi, cesse donc de penser. N’était-ce pas deux choses contraires ? Pouvait-on faire l’un sans l’autre ? L’incompréhension la déstabilisa, l’immobilisant et la faisant lentement se retourner vers le professeur -quoique regardant toujours ses pieds. Tous les sorciers sont capables de le faire. Puis des questions sur sa personne, sur sa différence mais qui n’était au final qu’un pitoyable handicap.

Attendre que ça se passe. La sorcière avait passé sa vie à « attendre que ça se passe », oui. Que quelque chose finisse par changer. Elle avait cru que son entrée à Poudlard serait cet événement tant attendu. Elle avait eu tort. Les mots du professeur continuait de tomber comme une pluie de lames, appuyant un point faible : son avenir après l’école. Pire encore, il employa le mot « imposteur ». Un mot que beaucoup avaient employé pour la décrire, feignant que les né-moldus étaient des voleurs de magie. Lavande déglutit, la boule au ventre et le coeur dans la gorge. Elle pouvait tout aussi bien être morte, inutile aux moldus, inutile aux sorciers. Elle n’arrivait à rien, elle ne servait à rien. Dans toute bonne société humaine, un individu qui ne servait pas la cause ne valait pas mieux qu’un poids lourd. Il continuait ; la magie serait quelque chose qui se sent et qui ne se réfléchit pas. Ne pas en avoir peur.

Mais l’élève ne voulait plus blesser personne. Une pensée que le professeur semblait entendre car il poursuivit en déclarant qu’il était compréhensible qu’elle puisse être effrayé d’elle-même. Mais sa voix n’avait pas la moindre once de la gentillesse passée. Ce n’était plus cette voix qui caresse et qui, chaleureuse, vous comprend mieux que vous même. C’était une voix froide et électrique qui arrachait ce qu’il y avait en dedans de vous pour mieux pour le pendre au cou par les boyaux. Lavande ne comptait pas se faire ainsi déchirer ; elle ne s’était jamais mise à genoux devant personne, même quand les Serpentard plus âgés s’amusaient à la faire tourner en l’air jusqu’à ce qu’un préfet ne passe. C’était un sort qu’elle avait déjà subi, elle savait comment il marchait. Recommence.

- WINGARDIUM LEVIOSA !

S’il fallait écouter sa magie, ressentir son flux qui grouille sous la peau, alors Lavande savait qu’elle voulait hurler. Son cri résonna si fort, baguette tendue en direction du professeur, qu’elle en oublia sa cible. En une fraction de seconde après son incantation, elle s’inquiéta : avait-elle touché le mage ou la branche.

Ni l’un, ni l’autre. Derrière le professeur Grindelwald, un fort bruissement se fit entendre, suivit de craquements en cascades. Lavande ouvrit grand les yeux pour percevoir dans l’obscurité ce qu’il était réellement en train de se produire. Un immense hêtre secouait ses branches balayés par de puissants courants d’airs sifflants, s’élevant lentement dans la nuit. Ses racines se déchirèrent en s’élevant à travers la terre, comme un millier de pattes d’araignées d’où s’écoulaient poussières et plant d’herbes. Les oiseaux s’envolèrent en piaillant, exactement comme pour la colonnade de feu. Un petit écureuil sauta d’une branche pour attendre la sécurité d’un autre arbre. Celui-ci s’élevait toujours plus haut, jusqu’à atteindre une dizaine de mètre en hauteur. Le vent soufflait avec force, s’engouffrant dans la cape et les cheveux de Lavande. Empoignant sa baguette avec plus de force, la sorcière s’amusa à faire tourner l’arbre sur lui-même, puis à le décaler de deux à cinq mètres. Elle contrôlait l’arbre.

Quand Lavande ne sut faire de son hêtre, elle le reposa à sa place. Le vent s’arrêta à son tour de souffler ses gerbes glacés. Mais la jeune fille se rendit compte avec une moue que l’arbre déraciné ne retournait pas à la terre. Celui-ci tomba à l’horizontal, ne trouvant plus l’équilibre à la surface. Mais elle ignorait comment le replanter magiquement, il devait pourtant bien y avoir un sort pour ça aussi. Reprenant son souffle, la sorcière jeta un coup d’oeil au mage, attendant une approbation ou une réprimande. Elle savait pertinemment que cette réussite n’était pas une véritable réussite. La branche tenait toujours dans les mains de Grindelwald. Si elle avait prouvé qu’elle savait faire de la puissante magie, ça n’en restait pas moins de la vantardise que d’en faire ainsi l’étalage sans pouvoir faire le minimum. Lavande le savait tristement, aussi détourna-t-elle le regard, coupable.

- Excusez-moi, Professeur... mais comment peut-on se concentrer et en même temps... ne plus penser...?

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