Confession nocturne - Gellert [FINI]



 
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Confession nocturne - Gellert [FINI]

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Belladone Raven
Belladone Raven
Âge : 28 ans
Sang : Sang-Pur
Nationalité : Anglaise
Patronus : Un corbeau
Épouvantard : Lavande recroquevillée au sol, le visage baigné de larmes, qui implore son aide, personnification de son impuissance à combattre les Forces du Mal
Reflet du Riséd : Lui même sauvant Lavande à son bras, des étincelles flamboyantes jaillissant encore de sa baguette, provenant de la bataille qu'il vient de gagner
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MessageSujet: Confession nocturne - Gellert [FINI]  Confession nocturne - Gellert [FINI] Icon_minitimeMer 22 Jan - 14:38



Confession nocturne

« Orée de la Forêt Interdite »

Automne 1942

Les soirées se rafraîchissaient à mesure que l’automne agonisait. L’hiver, souverain, se faisait chaque matin plus insistant, balayant les dernières feuilles mordorées de son vent aigre, ne laissant subsister de l’écrin verdoyant qui magnifiait Poudlard qu’une herbe sèche et durcie par les prémisses du gel. Les nuits se faisaient précoces, et le Parc morne plaine, déserté par les élèves gelés jusqu’aux os qui préféraient trouver refuge dans la chaleur douillette de de la Grande Salle. Reclus sous les cieux étoilés et factices, on pouvait les voir se dorer avec délices devant l’âtre immense au cœur duquel brûlait en permanence des troncs d’arbre entiers, et se délecter de puddings et de chocolat chaud devant leurs lectures favorites ou un échiquier magique. Cet abandon des abords du château laissait à Belladone le loisir de vaquer plus à sa guise, et de confier son esprit à la Lune, sa plus chère confidente, qui, aux premiers lueurs vespérales, laissait apparaître sa blondeur spectrale.

Elle était belle ce soir, pleine et ronde, déchirant le sépulcre béant des cieux d’encre, tant et si bien que Belladone, malgré l’heure tardive et les cieux d’encre, avait pu, sans magie, se frayer un chemin jusqu’à l’orée du bois. Si la bise se faisait aigre, à mesure que la nuit prenait le pas sur une soirée déjà presque morte, Belladone n’en ressentait pas encore les frimas, fraîchement débarqué du château et rassasié par ces dîners succulents tout droits sortis des cuisines de Poudlard dont il ne se lasserait jamais. L’épaisse écharpe rayée bleue et bronze, héritage de sa scolarité à la maison Serdaigle, qu’il portait toujours, par une certaine nostalgie quelque peu puérile, s’enroulait autour de son cou et de sa gorge, dissimulant la partie inférieure de son visage. Ses mains n’étaient pas gantées, mais elles enserraient avec un confort délicieux une large tasse de laquelle se dégageaient des embruns fumants et sucrés, le tout jeune Professeur ayant, comme ses élèves, succombé lui aussi au charme du chocolat chaud maison dont les Elfes avaient le secret.

Belladone s’arrêta à l’orée de la Forêt Interdite, et cette fois-ci, dut se résoudre à dégager une de ses mains de la chaleur enivrante de la tasse pour s’emparer de sa baguette et lancer un Lumos. L’ombre menaçante des nombreux arbres du bois étouffaient la lueur pâle de son astre favori, tant et si bien qu’il n’en subsistait plus une clarté suffisante aux yeux humains. L’enclos des créatures magiques était tout proche, et il s’agissait là de l’escapade nocturne favorite du benjamin du personnel de Poudlard, et le Professeur de Soins à ces merveilleuses bêtes le laissait avec indulgence s’approcher des animaux les plus inoffensifs. En réalité les Hippogriffes ne représentaient pas les créatures les plus bienveillantes qui soient, mais Belladone s’était si montré si courtois auprès des deux spécimens déjà dressés qui vivaient à Poudlard qu’à présent il pouvait les approcher sans crainte, ayant gagné leur affection. De plus, le Professeur de Soins aux Créatures Magiques venait de faire l’acquisition d’un nouvel Abraxan, et Belladone s’était montré si enthousiaste qu’il lui avait proposé de venir le voir le soir-même.

Ces escapades nocturnes avaient des allures de fuite. Parce que Belladone n’avait pas retrouvé l’Eden merveilleux qu’avait été Poudlard pour son enfance douillette et privilégiée, et parce que la déception, tenace, assombrissait son cœur qui avait perdu de son innocence, en revenant vers ce qui ne ressemblait plus à l’idylle juvénile qu’il s’était figuré. L’émeraude délavée des yeux implorants de la jeune Lavande le poursuivaient toujours, ternissant l’image au reflet d’Eden qui aveuglait son regard à l’innocence tendre. Peut-être souffrait-elle encore, cette malheureuse que tous savaient immolée, chaque jour, à la cruauté infantile de ses comparses. Et cela lui était insupportable, parce que cette indifférence lui insufflait de sourdes envies de révolte, parce qu’il ne pouvait rien y faire, parce que l’avoir protégé une heure durant de ses agresseurs et l’avoir réconforté par son thé, ses confiseries et son bavardage chevrotant n’avait servi à rien. Cela lui avait été insupportable, de l’avoir jeté de nouveau aux mêmes griffes auxquelles il venait de l’arracher, de ne pas avoir su la préserver de l’enfer qu’était pour elle ce qui avait été son Eden à lui, de l’abandonner à son sort, en somme, comme tous les autres. C’était lâche et il avait honte, parce qu’en la raccompagnant à son dortoir, il avait offert la martyre à ses bourreaux comme prix pour une paix qu’il ne trouvait plus de toutes façons, le visage suppliant s’imposant jusqu’à ses rêves et son propre Epouvantard. Belladone aurait dû jeter les hauts cris, s’insurger avec fougue auprès des Professeurs Dumbledore et Dippet, plaider la cause de cette innocente, pousser au renvoi des tortionnaires juvéniles, trouver un quelconque moyen de la sortir définitivement de ces mains si jeunes et déjà souillées par le sang de l’ignorance, de la bêtise crasse et de la cruauté. Il aurait dû prendre son courage à deux mains, noyer son regard d’encre dans le marécage terni du sien, lui faire le serment que tout irait bien à présent qu’il avait tout vu, qu’il la protégerait. Mais c’aurait été mentir, et n’aurait-ce pas été pire, d’insuffler l’espoir au fond de ce jeune cœur déjà indécemment trop éprouvé, pour ne rien de plus que les autres, finalement, pour la sortir du quotidien infernal auquel elle semblait bien trop résignée ?

Et cet Epouvantard, par Merlin ! Comme il avait été inattendu, et comme il lui avait glacé les os ! La sordide apparition n’aurait pas pu avoir de pire témoin que le grand et tristement célèbre Gellert Grindelwald, qui, en plus d’avoir été un des plus dangereux criminels du siècle, semblait détester cordialement le jeune homme. Pourtant l’auguste sorcier aux accès de rage légendaires était passé outre son implacable colère face à ce spectacle qui avait, tout d’abord, suscité un malentendu tel que Belladone ne pouvait resonger à cette éventualité sans pâlir et tressaillir de tous ses membres. Grindelwald, devant le pathétisme de l’aveu de son cadet, émaillé de balbutiements entrecoupés et de sanglots qui se mourraient dans sa voix, avait renoncé à la violence et aux menaces, semblant accepter là la lâcheté et la faiblesse de son collègue, mais aussi sa bienveillance et sa bonté inébranlables.

Jamais plus la terrible soirée n’avait été évoquée. Les peurs les plus intimes de Grindelwald, le cadavre de la fillette, la pâle copie d’une Lavande au visage de craie suppliant pour une salvation impossible ; ces spectacles déchirants semblaient avoir été enfermés avec l’Epouvantard, reclus au fond de l’estomac béant de l’armoire qui avait, avec complaisance, avalé les horreurs régurgitées par l’esprit torturé des deux Professeurs. Et Belladone n’avait même plus levé les yeux vers lui depuis ce jour, s’abreuvant sans conviction des monologues déprimants du Professeur Vargas, parce que le courage de soutenir le regard polaire de son voisin de table manquait. Il déjeunait le plus possible à son bureau, il dînait très vite et s’excusait vaguement, évitant par-là la présence oppressante de son aîné et le malaise gêné qui s’était installé entre eux.

Belladone poussa un soupir déchirant, s’asseyant sur une souche d’arbre à l’orée du bois pour achever tranquillement son chocolat encore fumant. L’enthousiasme de visiter l’enclos des créatures magiques l’avait quitté, tout comme l’envie de rentrer au château se confronter à Grindelwald ou à l’œil triste et désabusé de la trop jeune et trop malheureuse Lavande. Il serait resté là, prostré et le cœur gros d’avoir vu s’effondrer les bases de sa confiance et de son éducation devant ce visage de craie sillonné par les larmes, devant le dédain que lui manifestait ouvertement le plus grand mage noir de tous les temps, devant les railleries incessantes des élèves qui avaient tôt fait d’user et d’abuser de sa maladive timidité.

Ce fut le bruit sec d’une branche qui craque qui extirpa Belladone des affres de ses songes moroses. Avec un sursaut, le jeune homme leva le nez de sa tasse vide et se dressa sur ses pieds. La haute silhouette qui se découpait dans l’encre de la nuit le dominait d’une bonne tête. La chevelure polaire de Grindelwald se mêlait à la blondeur de la lune, et son regard se faisait impénétrable face à la stupéfaction terrorisée de son cadet qui ne s’attendait certes pas à une telle irruption. Les regards furtifs que le jeune Professeur affolé jeta aux alentours lui firent vite accepter l’inéluctable. Les règles de politesse et de courtoisie les plus élémentaires l’empêchaient de se sauver et de se soustraire à la discussion qui s’annonçait pénible. Personne, sous un tel froid et à une heure aussi tardive, ne viendrait lui donner une bonne raison de s’extirper du regard glacial de Grindelwald. Déglutissant et acceptant son sort, Belladone brisa le premier le silence glacial qui épaississait la relation de ces deux collègues qui n’avait jamais vraiment été au beau fixe :

- Bonsoir, Professeur Grindelwald. Je ne m’attendais pas à croiser quelqu’un ici, à cette heure. Je…J’allais rentrer.

C’était un mensonge éhonté. Quelques secondes plus tôt, l’idée de pénétrer de nouveau dans l’enceinte du château serrait le cœur de Belladone. Mais à présent que la haute stature menaçante du grand Gellert Grindelwald se dressait devant sa frêle silhouette qui se balançait d’un pied sur l’autre dans un tic trahissant sa nervosité, l’idée de rejoindre son bureau le séduisait bien plus, et surtout la perspective d’échapper à la situation qu’il prévoyait embarrassante.

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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Confession nocturne - Gellert [FINI]  Confession nocturne - Gellert [FINI] Icon_minitimeMer 22 Jan - 19:22



Confession Nocturne

« WE'LL TRY TO STAY BLIND. »

Orée de la Forêt Internet, Automne 1942.

La nuit était déjà bien avancée. L’astre lunaire jouait de ses rayons argentés dans les reflets du Lac Noir tandis que Grindelwald congédiait sa particulière élève exténuée. Les progrès étaient encourageants et même assez impressionnants. Le mage noir savait que le temps était compté. Apprendre plus de cinq ans de pratique en moins de deux ans était une tâche difficile. De plus, le professeur n’était pas à l’abri d’une mauvaise surprise le concernant : il avait constamment une épée de Damoclès au-dessus de sa tête et le moindre pas de travers supprimerait définitivement ses maigres avantages. Grindelwald était un homme arrogant mais il n’avait pas la prétention de s’imaginer indispensable pour la jeune fille. Cependant, il voyait un professeur suffisamment investi pour reprendre ce qu’il avait commencé : là où la passivité de certains professeurs avait échoué à faire d’elle une sorcière accomplie et éveillée sur son potentiel. Albus, peut-être, pouvait reprendre le flambeau si le mage noir venait à disparaître. Cependant, pour une raison que Grindelwald ignorait, le professeur de métamorphoses avait lié son destin au sien, dépassant bien au-delà le pacte du sang qu’ils avaient fait durant leur regretté jeunesse. Mais il avait bien compris qu’il n’était pas à Poudlard pour se mettre en avant.

Il n’était plus qu’un être dont on exigeait une certaine tenue, et à juste titre. Avait-il encore la liberté d’être qui il était réellement ? Mais avait-il envie de redevenir ce monstre que tout le monde dépeignait comme étant abominablement cruel ? Objectivement, évoluer dans ce paysage, dans ce cadre normalement pur, l’avait fait se rendre compte de l’ironie amère de son parcours jusqu’ici. Tandis que Lavande finissait par disparaître, Gellert regarda l’eau qui s’échouait à quelques mètres de lui, chassant de son esprit ses pensées sombres. Albus lui avait déjà fait le reproche de se montrer plus digne. Au final, il était à ses ordres, essayant de se montrer effectivement plus enjoué. Oui il s’ennuyait de temps à temps à Poudlard. Le temps semblait s’être figé tel un purgatoire sempiternel où la seule échappatoire serait la reddition de son âme à la bonté. Était-ce une si mauvaise chose que de sortir de l’ombre pour embrasser la lumière ? En parlant de lumière, il en vit une dans le coin de son regard. Intrigué par la lueur lointaine, il la regarda s’enfoncer dans l’orée de la Forêt Interdite qui, comme son nom l’indiquait, était défendue d’accès.

Gellert fronça les sourcils. Cela devait être un élève. Lavande avait-elle fait demi-tour ? En professeur appliqué cependant, le mage noir hésita à aller chercher cet élève pour le ramener dans le château et le confier à ceux qui avaient l’autorité nécessaire pour le punir. Car Grindelwald, brimé dans son rôle, devait passer par Dumbledore pour pouvoir asséner une sanction à un élève récalcitrant. Par paresse et surtout pour éviter d’être confronté à son ennemi, il préférait donner l’élève à un autre référent, expliquer l’indiscipline et simplement partir. Or, cette fois-ci, il devrait s’investir un peu plus et aller chercher le fraudeur. Il jeta un regard aux Aurors, à peine visible dans le noir mais discutant entre eux. Cela ne devrait pas prendre trop longtemps. Il serait dommage de les déranger dans leur conversation. Ainsi Gellert prit la direction qu’avait emprunté la lueur avant de disparaître entre les épais troncs de la forêt. Le mage noir n’avait encore jamais mis les pieds dans ce bois magique apparemment peuplé de créatures plus ou moins recommandables. Une excitation puérile emplit son cœur froid du frisson chaleureux de l’aventure, curieux de découvrir les centaures, vampires et autres Gytrashs de Poudlard. Cependant, sa carrure entretenue le trahit et il commit une erreur qu’il n’aurait jamais dû faire : il n’avait pas fait pas attention à ses pas et son pied sépara dans un craquement aigu une branche d’arbre.

L’intru se trouvait malheureusement pas loin. Marcher sur du bois était pourtant commun dans une forêt, mais il avait fallu que cette bévue trahisse la présence du mage noir. La silhouette de l’indésirable surgit alors devant lui et, malgré la pénombre de la nuit, Gellert n’eut aucun mal à reconnaître les traits fins du professeur Raven. Au final, il était presque déçu, même si cela était prévisible : le jeune homme était trop peureux pour s’aventurer plus loin, n’étant sûrement pas capable de se défendre lui-même. Ce qui était parfaitement ironique au vu de son poste de professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Ce ne serait donc pas avec lui que Gellert irait se frotter aux dangers qui rôdaient entre ces arbres. Il baissa son regard sur son collègue, restant silencieux pour le moment, laissant un silence pesant planer au-dessus d’eux. Depuis ces quelques minutes passées dans la salle de cours de Raven, ce dernier s’était donné un mal fou pour éviter son collègue. Pourtant, jamais Gellert n’avait été froid ou menaçant avec lui depuis.

— Allons, la dernière fois que tu m’as adressé la parole, tu m’as appelé par mon prénom. Tu ne veux pas m’appeler maître tant que tu y es ?

Le mage noir eut un sourire sarcastique. Il avait voulu faire cette touche d’humour afin de détendre le jeune professeur qui semblait menacer de faire une syncope à tout moment. Gellert n’était pas là pour le martyriser. De toute façon, Raven en savait trop sur lui pour qu’il prenne le risque de lui donner une bonne raison de tout avouer. Si Albus ou les Aurors venaient à connaître les formes de son épouvantard, il serait probablement à leur merci à jamais. Grindelwald voulait garder ce toupet effronté qui le caractérisait. Mais jouer les gentils auprès de cette bonne pomme de Raven était sûrement la meilleure solution s’il souhaitait un minimum de dignité. Et en réalité, son jeune collègue lui faisait presque de la peine à être aussi constamment tendu. Grindelwald était néanmoins curieux de savoir ce que fabriquait son collègue dans un tel endroit et malgré le fait que le jeune homme ait manifesté l’envie de partir, le mage noir lui bloqua la route.

— Que faisais-tu, ici ? Enfin, je veux dire, cela tombe bien que nous soyons ainsi à l’abri des regards car je voulais justement m’assurer de ton silence.

Grindelwald perdit tout l’ombre d’un sourire et prit un regard menaçant qu’il braqua sur les yeux de son collègue. Se rendant compte que finalement sa touche d’humour douteuse pouvait réellement mener à l’infarctus, un sourire plus doux s’afficha sur son visage livide.

— Je m’essaye à l’humour, mais je ne pense pas que cela une grande réussite. Je pense même que je devrais arrêter d’en faire, qu’en dis-tu ?

Il haussa les épaules avant de dépasser Raven pour regarder les ténèbres de la Forêt Interdite. En réalité, s’il désirait s’enfuir, rien ne l’empêchait de s’enfoncer dans les profondeurs des troncs. Les dangers y dormant ne lui faisaient pas peur. Belladone le savait bien. Il n’ignorait pas non plus que les craintes du mage noir étaient beaucoup sentimentales et psychologiques. Gellert repensa à ce moment qu’ils avaient partagé tous les deux. Le sourire doux, pacifiste et presque paternel d’Albus, le cadavre de la sœur de celui-ci, et la projection de sa propre vision qu’il l’avait poussé à se rendre aux autorités. Il soupira, s’appuyant avec son épaule sur l’un des troncs. Finalement, il finit par crever la bulle de ce sujet qui semblait être devenu tabou :

— Tu as parlé à Dumbledore ou pas ?

Il n’y avait aucune menace dans sa voix. Plus une inquiétude savamment dissimulée. Au fond de lui, une partie de lui espérait presque que Belladone ait tout raconté à son mentor, afin que ce dernier soit conscient de la bonne foi du mage noir et de l’avancement de sa rédemption.
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MessageSujet: Re: Confession nocturne - Gellert [FINI]  Confession nocturne - Gellert [FINI] Icon_minitimeJeu 23 Jan - 17:06



Confession nocturne

« Orée de la Forêt Interdite »

Automne 1942

C’était étrangement frustrant, cette situation de se sentir tout petit face à une personne en particulier. C’était humiliant, d’être lu comme un livre ouvert, et de voir l’inéluctable ascendant du grand Grindelwald jeter dans la fange, par un mot, par un regard, le semblant d’orgueil qui pouvait subsister en la jeune âme de Belladone. Il y’avait une aura d’autorité paternaliste chez le mage noir qui faisait courber l’échine du Professeur trop tendre, qui ne se savait que trop incapable de résister aux volontés inexorables de son aîné. Il n’y avait pas cette chape de plomb au-dessus de sa tête, cette main de fer qui lui faisait ployer la nuque, lorsqu’il s’adressait à Albus Dumbledore. Non, il n’y avait qu’une admiration sans faille, loyale, immuable, exempte de ce respect tremblant qui le recroquevillait sur lui-même, chaque fois qu’il se trouvait confronté au regard de glace du plus grand mage noir que le siècle ait porté. Belladone ne retrouvait pas chez Grindelwald la bienveillance affectueuse d’Albus, ce naturel empreint d’une bonté légère qui lui insufflait la confiance nécessaire pour pouvoir s’enquérir auprès de lui si besoin était. Mais sans doute était-ce tout bonnement parce que Grindelwald n’était pas d’un naturel bienveillant, ou parce qu’il détestait cordialement le jeune incapable qui avait selon lui usurpé une place qui lui aurait bien mieux convenu.

Pour une raison qui lui échappait, les tourments du Professeur de Runes à son égard s’amenuisaient. Loin de le rassurer, cette attitude qui ne conférait à aucune des théories que Belladone avait pu se forger à son sujet le déroutaient, attentif et frémissant au moindre de ses sourires, au moindre bruissement de sa voix. Ce sourire sarcastique, ce trait d’humour qui ressemblait à une raillerie ne détendirent pas Belladone, dont le tremblement des jambes restait heureusement imperceptible, se fondant à l’encre de la nuit noire. C’était bien de cela, dont il parlait tout à l’heure. Le benjamin du corps professoral ne savait jamais comment appeler son aîné, et voilà qu’il se moquait de sa courtoisie obséquieuse, alors qu’il ne lui témoignait que la politesse que son attitude dominante semblait exiger. Belladone ne l’avait pas appelé par son prénom par pure audace, ce soir-là. Son esprit au bord de l’évanouissement, terrifié, exténué par une vague déferlante d’émotions trop violentes pour son âme trop faible, lui avait fait baisser sa garde un instant, osant par là ce geste de familiarité qu’il s’était souvent promis de tenter, sans jamais vraiment s’y oser. Et aujourd’hui il n’y parvenait plus, parce qu’il avait été pris au dépourvu, parce qu’il était tard et qu’il était morose, et parce que surtout Grindelwald l’effrayait plus que jamais, à présent qu’il avait été le témoin forcé de ses craintes les plus secrètes. Belladone baissa les yeux vers sa tasse vide, triturant de ses doigts fébriles le bout de son écharpe qui pendait de son cou ;

- Je vous demande pardon…Je ne voulais pas vous offenser, la dernière fois…Enfin…Ce soir-là. Peut-être pourriez-vous me dire comment vous souhaitez que je vous appelle…Ainsi…Nous éviterons ce genre de…situations, à l’avenir.

Le mage noir souriait. A l’évidence, il n’avait pas été offensé. Non, en réalité il semblait plutôt se délecter de l’incohérence et de la confusion dans les affres desquelles un seul regard de lui enfonçait le pauvre Belladone, qui devait en toute impartialité se révéler une victime très amusante, plongeant à chaque fois au fond du précipice vers lequel le dirigeait son tortionnaire. Souffler le chaud et le froid, caresser dans le sens du poil le jeune homme avide de paix en se montrant paternaliste et souriant un instant, menaçant et glacial de l’autre ; sans doute Grindelwald se régalait de la volupté sadique qu’il insufflait dans ses entretiens avec Belladone, parce qu’à la seconde même ou la menace latente, explicite, s’achevait, aucun vestige de sourire ne subsistait sur le visage d’albâtre impénétrable, et dans les yeux qui le scrutaient semblaient briller l’éclat d’une funeste promesse, en fonction de la réaction du jeune homme.

En réalité Belladone n’avait eu d’autre réaction que de se figer d’horreur, statue de sel dont la silhouette frêle et immobile se découpait à la faible lueur de sa baguette, et rien, pas même l’ombre d’une répartie n’avait fait frémir ses lèvres closes, tandis que Gellert se radoucissait, peut-être las de s’amuser de l’effroi de la souris qu’il tenait entre ses griffes acérées. Le jeune homme n’avait pas tout à fait tort. Grindelwald s’essayait à l’humour, mais l’impression qu’il faisait à son jeune collègue était telle qu’il faudrait de nombreuses et longues conversation à ton égal avant qu’il ne parvienne à lui arracher l’ombre d’un rire, lui à l’âme tranquille déjà peu encline à ce genre de distractions. Et ce genre de question piège ne le déridait pas, parce que le risque de provoquer le courroux et d’érafler l’orgueil exacerbé de Grindelwald était trop grand. Aussi, c’est avec prudence que Belladone tâtonna, avant de répondre :

- Je l’ignore. A dire vrai, je ne suis pas le meilleur sujet qui soit…Vous n’avez dû que rarement me voir m’esclaffer…Peut-être…

Belladone déglutit devant la bourde monumentale qu’il venait de réprimer. Evoquer l’éventualité de tester son sens de l’humour auprès d’un sujet prompt à la légèreté tel qu’Albus était une très mauvaise idée, à présent que lui revenaient soudain les réminiscences de cette fameuse soirée, et de l’hologramme éthéré du Professeur de Métarmophoses dont la signification lui échappait totalement. Belladone ne voulait rien savoir, rien imaginer de ce lien étrange, mystérieux, qui semblait lier l’homme qu’il admirait le plus et celui qu’il craignait pardessus tout. Tout cela lui donnait le tournis, et il se surprenait parfois à ne plus trouver si effrayant le sortilège d’amnésie dont Grindelwald l’avait menacé, ce soir-là. Tout plutôt que le sourire bienveillant d’Albus qui regardait le grand Gellert Grindelwald, tout plutôt que ce cadavre de fillette qui gisait sur l’asphalte de sa salle cours, tout plutôt que les larmes de la pauvre Lavande qui n’avaient sans doute pas fini de couler, tandis que lui vivait des soirées paisibles à se plaindre comme un idiot de son sort de privilégié. Peut-être était-ce sa rédemption, après tout, ces tourments que lui infligeaient la simple présence quotidienne à ses côtés du célèbre mage noir, et peut-être se devait-il de les accepter, reconnaissant de partager un si pâle échantillon de la peine que la pauvre élève martyr subissait chaque jour, sans qu’il n’ait rien pu faire pour l’en arracher.

C’est un Belladone sombre et morose que Grindelwald ramena sur terre, de par sa question abrupte et sans détours. Le jeune homme leva enfin le regard vers la silhouette qui le dominait. Un regard désolé, au fond duquel se peignait la peine indignée d’une telle accusation. Il ne pouvait qu’accepter sa faiblesse, sa couardise et son innocence. Mais voilà que Grindelwald, qui l’avait tour à tour accusé de tourner le dos aux souffrances des enfants Nés-Moldus et d’être un bourreau d’élèves lui faisait l’insulte d’offenser sa loyauté. N’avait-il pas promis ? Belladone s’essaya sans grand succès à raffermir le ton de sa voix, prenant son courage à deux mains, tandis qu’il répliquait :

- De quoi lui aurais-je donc parlé ? Je vous ai promis de me taire…De fait, non, je ne lui ai rien dit…Mais…Est-ce que…Enfin…Pourriez-vous…Pourrais-je vous demander de bien vouloir…Enfin…Ne rien dire vous non plus de…Enfin de mon Epouvantard…Je ne m’explique pas vraiment sa signification et…Enfin…Il serait assez malvenu d’ébruiter cette histoire…Surtout dans l’intérêt de la malheureuse jeune fille qui…déjà…ne semble guère épanouie à Poudlard…

Du courage, il en avait fallu à Belladone pour oser s’enquérir avec une telle audace du silence éventuel de Grindelwald. Mais tout cela était vrai. Qu’adviendrait-il de cette jeune fille déjà ignoblement ostracisée, si l’on apprenait qu’une version implorante et en larmes d’elle-même représentait l’Epouvantard du Professeur de Défense Contre les Forces du Mal ? Le jeune homme frémit rien qu’à cette idée, profitant de l’once de courage qui agitait encore ses veines de faibles soubresauts pour questionner le Mage Noir qui lui faisait face :

- La connaissez-vous un peu, cette élève ? Je…Savez-vous quelque chose d’elle…Ou de son histoire ? Elle m’a semblé si seule, et si triste…Savez-vous pourquoi elle est ainsi exclue ?

Que risquait-il à demander ? Le jeune homme était de toute façon déjà lancé, et Grindelwald semblait vraiment être dans de bonnes dispositions à son égard, et le destin de cette malheureuse l’avait tourmenté tant et si bien ces dernières semaines, qu’il fallait bien qu’il s’ne épanche auprès de quelqu’un, aussi étrange son choix de confident soit-il.


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MessageSujet: Re: Confession nocturne - Gellert [FINI]  Confession nocturne - Gellert [FINI] Icon_minitimeJeu 23 Jan - 23:18



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Orée de la Forêt Internet, Automne 1942.

Toujours le même comportement effrayé, toujours les mêmes bégaiements craintifs traduisant un effroi de se tenir proche du mage noir. Gellert était presque las de la peur qu’il suscitait dans le cœur immaculé de son collègue. Si cela l’avait grandement amusé pendant plusieurs semaines, cela commençait à devenir redondant et pénible. À l’entendre, il ne parvenait à prononcer une phrase d’une traite sans s’entrecouper de pauses hésitantes comme si Gellert allait le saisir à la gorge au moindre mot de travers. D’une part, il ne pouvait pas s’adonner à un tel acte violent sur quiconque. D’une autre, quel aurait été l’intérêt ? Un simple soupir fatigué s’échappa de Grindelwald qui ne prit même pas la peine de répondre à sa première demande concernant la familiarité qui devait être établie entre eux. Le mage noir s’en moquait bien, cela n’avait plus grande importance. Il n’était pas vraiment professeur et Grindelwald était un nom qui faisait sûrement trembler Raven comme une feuille. L’usage du prénom était peut-être trop familier en revanche, il était vrai. Autant que le jeune homme ne l’appela pas du tout. Au moins, il était sûr de ne pas faire de maladresse à l’encontre du mage noir. Mais cela n’avait aucune importance.

Il le laissa parler, sans trop vouloir répondre à ce début de conversation que Gellert avait pourtant lui-même commencé. Mais la voix chevrotante de Raven avait fini par l’excéder. Pourtant, il ne pouvait nier le fait que le professeur essayait de faire des efforts, de surmonter cette terreur qui le faisait trembler. Au final, si même quand Grindelwald venait amicalement à la rencontre de son collègue, celui-ci continuait d’être totalement effrayé, le mage noir avait-il un autre visage que celui d’un monstre ? Cela invitait au respect, certes, mais désarmé et brimé comme il était au sein de Poudlard, il ne voyait pas qui pouvait encore avoir peur de lui. Hormis Raven, bien entendu. De plus, son collègue avait la bénédiction de Dumbledore, il était donc évident que jamais personne ne pourrait lever la main sur lui. Enfin, jusqu’à ce que cela s’apprenne. Gellert s’estimait déjà bien chanceux qu’il n’ait pas eu la volonté d’aller cafter le geste grossier et violent du mage noir entre les côtes du pauvre professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Qui sait ce qu’Albus aurait pu dire face à un tel cas ? L’aurait-il sanctionné ou aurait-il compris le geste de Grindelwald dans un tel contexte ?

Raven continua son petit monologue, abordant un sujet glissant. Pourquoi voulait-il parler de Lavande alors qu’il venait de dire qu’il ne valait mieux garder le sujet concernant son épouvantard ? Bien évidemment qu’il voulait garder cette peur secrète : après tout, c’était intime et il n’était jamais très agréable d’être ainsi mis à nu par une pauvre créature qui vit dans les recoins sombres. Mais pourquoi cette curiosité concernant la Serpentard ? Grindelwald fronça légèrement les sourcils, même s’il tournait le dos à Raven. La façon dont il posait des questions sur l’histoire de l’élève était étrange. Le mage noir ne sut déterminer s’il essayait de faire la conversation avec des informations qu’il possédait déjà ou bien s’il cherchait absolument à en savoir plus. À quelles fins ? Grindelwald l’ignorait et, dans un cas, il préférait que cela reste ainsi. De l’autre, il espérait juste que Lavande fusse en sécurité et que Raven ne représente aucune menace. Si le mage noir avait fait confiance à son collègue sur le sens de son épouvantard, ce dernier – même si cela était peu probable – aurait très bien pu lui dire des âneries pour que Grindelwald arrête ses coups. Suspicieux, il continua pourtant de lui tourna la tête.

— Pourquoi tu sembles vouloir en savoir autant sur elle…? Qu’est-ce que cela t’apporterait ?

Il fronça les sourcils et se tourna finalement vers Belladone, le visage presque courroucé et le ton plus froid :

— Ce que je sais, je l’ai su de Dumbledore ou d’elle-même. Tu es censé être son professeur de Défense Contre les Forces du Mal, comment cela se fait-il que je semble en connaître plus que toi à son sujet ?

Il secoua la tête de déception. Peut-être se trompait-il après tout. Il était d’ailleurs même probable que Raven ait abordé le sujet en tout pacifisme et en toute naïvement. Son ton rêche n’allait sûrement pas apaiser celui torturé et décousu de Belladone. Il soupira doucement et reprit calmement :

— C’est une Née-Moldue. Et si mes lectures sur Poudlard sont justes alors il s’agit d’une des très rares Serpentards à avoir ce statut de sang au sein de sa maison. Cela doit être pour cela qu’elle est si mal intégrée auprès de ses camarades Sang-Purs.

La critique était légère mais facilement relevable par l’esprit vif de Raven. Il ne l’accusait pas lui en particulier, cela aurait été ridicule. Il n’était absolument pas responsable de la cruauté de certains enfants à l’égard d’un autre. Non, le jeune professeur était quelqu’un de foncièrement bon, Grindelwald n’en doutait pas. Enfin… Il gardait cependant une part de doute suite à l’épisode de l’épouvantard, mais il se doutait que sa première impression était la bonne.

— De plus, elle peine à contrôler ses pouvoirs magiques alors qu’elle déborde d’un potentiel incroyable.

Il marqua une pause, le regardant droit dans les yeux.

— Mais ça, tu dois déjà le savoir non ?

Une nouvelle fois, Gellert testa les capacités pédagogiques de son collègue et le fait qu’il soit attentif par rapport à ses élèves. Cependant, le mage noir n’avait pas vraiment de leçons à donner en termes de pédagogie. Lui aussi s’essayait à l’exercice depuis le début de l’année scolaire et il n’avait aucune idée si sa façon d’enseigner était bonne, ou non. Néanmoins, il n’avait pas eu de retour négatif pour le moment.

— Et toi, tu veux me raconter plus en détails ce qu’il s’est passé ce soir-là ? Tu n’es pas obligé, mais dis-moi juste que tu l’as protégé si elle en a eu besoin.

Gellert était indéniablement attaché à son élève particulière. Il ne l’avouerait jamais à Raven qui ne comprendrait sûrement pas comment le mage noir avait pu avoir la volonté d’aider bénévolement quelqu’un. Néanmoins, il souhaitait l’épanouissement de cet enfant et si les professeurs précédents n’avaient su voir la détresse de la jeune fille, les deux improbables collègues pouvaient certainement faire quelque chose pour rendre la scolarité de Lavande vivable.
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Belladone Raven
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MessageSujet: Re: Confession nocturne - Gellert [FINI]  Confession nocturne - Gellert [FINI] Icon_minitimeMar 28 Jan - 14:13



Confession nocturne

« Orée de la Forêt Interdite »

Automne 1942
Grindelwald avait tourné le dos à son jeune collègue, preuve très nette, s’il en doutait encore, du mépris dédaigneux qu’il vouait à son cadet. A la décharge du taciturne mage noir, il n’était sans doute guère agréable de ne recevoir comme réponse à ses tentatives d’interactions que des excuses piteuses et des réponses hachées, entrecoupées de bégaiements incertains. Si Belladone avait conscience de la stupidité et de l’impolitesse d’un comportement si discourtois, cette forme de servilité humiliante qui lui faisait ployer l’échine semblait une seconde nature, presque un instinct de survie, qui laissait piétiner sous les semelles sombres du grand Gellert Grindelwald les vestiges effrités de ce qui lui restait d’orgueil. Sans doute était-il normal, même pour un des plus sombres criminels de l’époque, de s’offusquer de ce trouble exagéré que lui insufflait sa simple présence, surtout lorsqu’il y mettait de la bonne volonté, saupoudrée de cette pointe de douceur et d’humour qui devait tant lui coûter.

Belladone n’était plus ni un enfant, ni un écolier. Il était Professeur dans la plus prestigieuse école de sorcellerie du monde, il y enseignait la Défense Contre les Forces du Mal, coopté par le grand Albus Dumbledore en personne. Il avait rédigé son ouvrage qui lui avait valu ce poste à force d’heures incalculables de recherches dans les volumes poussiéreux de toutes les bibliothèques d’Europe, y avait consacré plusieurs années de sa jeune existence, y sacrifiant ses loisirs et ses amours potentiels avortés dont il avait contemplé les cendres avec une mélancolie vague, ayant au cœur le sentiment confus d’avoir perdu quelque chose qui n’avait jamais vraiment existé. Non il n’était pas un enfant pris en faute devant le grand Gellert Grindelwald. Non il n’était pas le plus puissant des sorciers, mais il n’avait pas usurpé sa place, et il n’avait pas à trembler ainsi comme une feuille devant le criminel repenti. C’était puéril et immature, et surtout c’était très lâche. Grindelwald n’était pas son père, et même devant son père Belladone ne tremblait pas ainsi.

Et toutes ces belles promesses de se comporter en adulte courageux manquèrent de fondre comme neige au soleil, parce que le ton de l’auguste sorcier s’était fait tranchant, à l’évocation de la jeune Lavande, et parce qu’il s’était brusquement retourné, braquant ses deux iris glaciales sur le doux visage de Belladone qui tentait, bravement, de se forger une contenance. Aussi le jeune homme essuya-t-il l’attaque frontale, qui sous-entendait sa méconnaissance crasse de ses propres élèves, accusation plutôt injuste et infondée au regard des quelques semaines qui lui avaient été octroyées pour se souvenir de ces dizaines de têtes blondes à qui il avait le devoir d’insuffler son savoir si rudement acquis. Aussi, c’est réprimant un soupir qui équivalait à l’élan de celui qui saute dans le vide, que Belladone entama :

- Je l’ai trouvée touchante, voilà tout. Et pour vous dire la vérité, son cas m’interpelle, c’est vrai, car elle semble véritablement ostracisée, qu’elle est manifestement maltraitée et que le corps professoral me paraît faire preuve d’une indifférence qui me…surprend. Pourquoi ne fait-on rien pour la protéger

Cette vindicte amère, extirpée des tréfonds de l’âme trop tendre de Belladone, avait des allures de prière, et n’était pas le moins du monde destiné à Grindelwald, qu’il savait au moins aussi impuissant que lui sur le sujet, presque prisonnier entre les murs de Poudlard, et, tout comme Belladone, ne disposant d’aucun recul pour juger des dispositions qui avaient été prises au fil des ans, tous deux n’ayant qu’une seule et unique rentrée professorale à leur actif. Non. Belladone n’osait pas encore se l’avouer, mais il pensait surtout à Albus Dumbledore. Comment pouvait-il tolérer l’existence d’une telle martyre, contempler l’exaction de ces malfaiteurs avec une telle indifférence ? Le cœur du jeune homme voulait croire qu’il n’en savait rien, mais son esprit et, paradoxalement, sa vénération le détrompait. Rien n’échappait jamais au grand Albus Dumbledore. Alors pourquoi ? Et le cœur de Belladone s’assombrissait un peu plus, tandis que Grindelwald le détournait de cette admiration qui s’obscurcissait, en lui expliquant que l’exclusion de la jeune élève relevait sans doute du statut de son sang, rarissime au sein de la maison Serpentard. C’était tout à fait vrai, malgré le reproche sous-jacent relatif à la propre pureté du sang de Belladone, qu’il décida avec sagesse de ne pas relever, préférant se concentrer sur l’éloquence de son aîné, qui obtempérait avec un calme surprenant à la curiosité du jeune homme ;

- Vous avez raison. Je ne crois même pas avoir croisé un seul élève né de parents Moldus appartenant à cette maison durant toute ma scolarité. De plus, les doctrines et idéologies relatives à la corrélation entre pureté du sang et puissance magique germent en grande majorité au sein de celle-ci. Mais la jeune Mademoiselle Huntergrunt ne devrait-elle pas susciter plus d’attention de notre part, du fait du caractère exceptionnel de son cas ? Il n’y après tout aucun lien entre son ascendance Moldue et les qualités relatives à l’appartenance à la maison Serpentard ; elle devrait pouvoir y étudier en toute sérénité.

Etrangement, évoquer la malheureuse jeune fille semblait annihiler quelque peu la frayeur que Grindelwald inspirait à Belladone ; parce qu’enfin et pour une fois, ils étaient réunis dans une discussion pédagogique, dialoguant de concert sur un cas précis, injuste et impensable, dont le spectacle pathétique déroulait son infamie aux yeux de tous, et cela depuis des années. Le tout jeune Professeur frémit devant cette indifférence criminelle, lui qui, déjà, s’insurgeait en son cœur tendre, qu’une telle injustice put exister ici. Mais Grindelwald continuait, à la grande surprise de Belladone, qui s’était tout d’abord heurté à la méfiance sceptique du mage noir, qui paraissait étrangement s’inquiéter du sort de la jeune fille, lui aussi. Avaient-ils trouvé là un terrain d’entente, un objectif commun à mener entre ces quatre murs, dont la façade merveilleuse et dorée révélait les lézardes dissimulées, béant d’indifférence et de dédain pour ceux qui n’avaient pas la chance de bénéficier d’une ascendance purement sorcière ? A la question de Grindelwald, Belladone hocha la tête, soucieux ;

- Je m’en doutais un peu. Le corps enseignant a tôt fait de me proscrire de la faire participer à la pratique, évoquant de potentiels « dangers » ou « catastrophes ». Elle semble résignée, parce qu’elle n’a pas même paru surprise et ne m’a rien réclamé.

Une sombre tristesse envahissait un peu plus l’âme de Belladone à chaque mot. L’injustice que subissait la jeune Lavande hurlait par tous les pores de sa peau, et cet imbécile d’enfant de riches privilégié semblait tout découvrir maintenant, comme si, soudain, on lui arrachait les mains des yeux. Quel idiot, quelle lâcheté. Pourquoi avoir acquiescé docilement à la consigne de mettre au ban de son propre cours une élève en difficulté ? Pourquoi ne pas avoir cherché à s’insurger contre un tel manquement au devoir des Professeurs, et pourquoi ne pas être allé réclamer pour les bourreaux de l’étudiante une sanction à la hauteur de leurs méfaits ? Pourquoi n’osait-il pas évoquer le sort de cette jeune fille qui lui glaçait les os devant son mentor bienveillant, duquel il buvait les paroles, à qui il aurait confié sa vie ? Pourquoi ce sombre pressentiment, cet effroi d’une déception qui pointait déjà, pourtant, en son cœur gonflé de mélancolie, ce soir ?

Belladone ne s’était confié qu’à Grindelwald, au sujet de Lavande. Et c’était étrange, ces révélations qui s’extirpaient de ces lèvres, comme instinctives, lui qui pourtant tremblait comme une feuille face au plus terrible mage noir de son siècle. Mais c’était bel et bien le grand criminel autrichien qui semblait s’intéresser au sort de la malheureuse. C’était lui dont la colère avait figé les traits d’albâtre, devant une Lavande éplorée ; c’était lui dont le poing s’était abattu sur celui qu’il avait considéré, aveuglé par la rage, comme le potentiel agresseur de l’étudiante. C’était lui qui s’en inquiétait ce soir, cherchant à glaner auprès de Belladone des informations relatives à cette nuit tragique, qui, sans doute, avaient pour but de le rassurer sur les intentions de son cadet. Alors c’est confiant, presque, que Belladone s’épancha, parce qu’il en avait cruellement besoin, et parce que, envers et contre toute attente, le terrible Grindelwald semblait le plus enclin à recevoir sa confession, car lui seul, en dehors de lui-même, semblait s’inquiéter du destin tragique de la jeune fille aux yeux d’émeraude ;

- Oh…Il devait être minuit et…je rentrais du Parc quand j’ai entendu des cris dans les couloirs du septième étage…Ils étaient plusieurs et ils avaient couvert leurs visages et arrachés leurs insignes…Je l’ai découvert en larmes et recroquevillée au sol…Alors je…Je leur ai demandé leurs noms et…Il y’en avait même une de première année…Cette jeune Rosier…Alors je leur ai enlevé cinquante points chacun, leur ai infligé une retenue et ai écrit à leurs parents mais…Oh…Par Merlin…J’ai fait ce que je croyais juste sur le moment, mais cela me semble tellement peu maintenant…Je…Je crois que j’ai un peu sous-estimé cette attaque, la prenant pour une bagarre d’enfants mais…Cela semblait très sérieux… Elle était vraiment bouleversée…

Belladone reprit son souffle, essayant de ne pas mettre le courage qui l’avait jeté à corps perdu dans sa confession, révélant tout, soumis au jugement du seul être qui semblait porter de l’intérêt à la pauvre jeune fille qu’il avait sauvée, ce soir-là. Tant pis si Grindelwald le traitait de lâche, tant pis s’il le traitait d’incapable. Ne méritait-il pas ces qualificatifs, quand il avait laissé de tels bourreaux s’en tirer à si bon compte, et qu’il avait rejeté dans la fosse aux serpents la pauvre martyre à peine réchappée de leurs crochets ?

- Je venais d’envoyer un de ses agresseurs à l’infirmerie…De fait elle se refusait à l’y rejoindre, et cette requête était très légitime, mais elle semblait vraiment mal au point alors…J’ai pris la responsabilité de lui offrir un thé dans mon bureau…Oh je sais que ce n’était pas la solution la plus professionnelle, mais c’était si cruel, de la laisser à l’infirmerie avec un de ses agresseurs…Et je n’allais pas la renvoyer ainsi à son dortoir n’est-ce pas ? Mais alors…Elle m’a posé des questions très précises et très sombres…A propos des séquelles relatives à la répétition du sortilège Doloris, d’un potentiel sortilège d’Amnésie…Oh je ne sais pas ce dont ils l’avaient menacée, mais cela avait l’air terrible, et c’est une jeune fille taciturne, de fait, je n’ai pas obtenu beaucoup de détails mais…Elle a mangé quelques sucreries, bu son thé et je l’ai raccompagnée à son dortoir mais…Oh, cela m’inquiète vraiment vous savez, de l’avoir ramenée tout droit à ses agresseurs, mais qu’aurais-je pu faire d’autre… ?

La voix de Belladone se brisa, après ce monologue qui était peut-être une des plus longues conversations qu’avait eu le timide jeune homme depuis son arrivée à Poudlard. C’était un lien ténu qui semblait unir désormais les deux protagonistes les plus antinomiques de l’école, mais un lien réel, sacré presque, que la malheureuse jeune fille avait tissé sans le vouloir, par la seule force de son tragique destin.

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MessageSujet: Re: Confession nocturne - Gellert [FINI]  Confession nocturne - Gellert [FINI] Icon_minitimeMer 29 Jan - 19:20



Confession Nocturne

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Orée de la Forêt Internet, Automne 1942.

Un vent léger s’éleva dans la fraicheur nocturne et vint faire agiter le feuillage des hauts et épais arbres de la Forêt Interdite. Gellert ne pouvait nier cet appel étrange que l’obscure végétation lui lançait. Une volonté de disparaître dans les ténèbres et de se détacher de ce faux havre de paix qu’était censé représenter Poudlard. Quelque part, il s’agissait d’une volonté égoïste de sa part : s’il ne pouvait pas briller de tout son incroyable pouvoir que tout le monde lui connaissait, il pouvait aussi bien se mourir telle une étoile dans les profondeurs de l’obscurité et faire de sa disparition un mythe qui perpétuerait sa légende. Mais peut-être que Lavande était encore celle qui lui donnait un nouveau but, qui prenait une nouvelle dimension pédagogue à laquelle le mage noir semblait prendre goût. Depuis qu’il lui donnait des cours particuliers, en effet, il se montrait plus ouverts à ses autres élèves, moins glacial comme il l’avait toujours été, plus enclin à aider et à écouter. Il était indéniable que la jeune élève était en train de jouer un rôle prédominant dans la rédemption de l’obscur sorcier. Cependant, tout n’était pas rose dans la vie de la jeune femme et Gellert se promit de lui apporter de quoi marcher la tête haute.

Raven entreprit alors de répondre à ses interrogations, de la manière la plus franche possible, visiblement. À quoi bon lui mentir après tout, quand leur intérêt était commun ? De plus, Grindelwald n’avait aucune motivation ni aucune envie de malmener le jeune professeur dont il avait fini par supporter la présence. Il fallait dire que leur voisinage quotidien à chaque dîner avait fini par porter ses fruits, à défaut d’avoir été efficace avec cette place également mitoyenne à Dumbledore. Cependant, le discours du professeur de Défense Contre les Forces du Mal était effarant et révoltant. Comment, dans une école, une telle négligence pouvait être exercée envers une élève pourtant prometteuse et volontaire ? Comment, effectivement, le grand Albus Dumbledore pouvait à ce point fermer les yeux sur la condition d’une adolescente sous sa responsabilité ? Plusieurs autres questions viennent se bousculer sous les cheveux platines du mage noir. Gellert était au courant de l’injustice que subissait Lavande, mais il en avait clairement sous-estimé la portée. Lui qui pensait que Poudlard était l’école de sorcellerie la plus progressiste du monde sorcier. Il se retrouvait à être, finalement, terriblement déçu.

Il ne fallait pas grand-chose pour choquer le cœur atrophié de sentiments du mage noir mais il ne put s’empêcher de ressentir un choc et même un certain dégoût à l’évocation du sortilège Doloris qui occupait une place particulière dans son histoire. Un détail important mais secret que seuls trois personnes se partageaient dans ce monde. Ce sort impardonnable avait engendré bien des choses dans la vie chaotique de ce sorcier sinistrement connu. Et pourtant, une envie intarissable de révolte naquit au plus profond de lui à l’évocation de ce nom familier qui avait osé s’en prendre à sa protégée. Pourtant, il resta calme et impassible, comme d’habitude. Cet irrésistible et vindicatif désir de justice était ce qui l’avait construit et détruit en même temps. Une formule magique sarcastique qui avait fait naître son étoile qui se mourrait maintenant, au crépuscule de son ère belliqueux, se levant sûrement un nouvel horizon, peut-être plus sage, au final. Il continuerait à prétendre de fermer les yeux, se boucher les oreilles et se cacher la bouche. À jouer à l’ignare qui ne se mêle pudiquement pas de ce qu’il ne le regardait pas. Rien ne l’empêchait d’œuvrer dans l’ombre avec ce qui semblait être un nouvel et fidèle allié.

— Je dois avouer que je pensais Poudlard plus progressiste que Durmstrang. Là-bas, les Nés-Moldus sont interdits. Si la décision est injuste, ils ne se font au moins pas torturés par leurs propres camarades dans le silence le plus total de leurs responsables.

Il secoua négativement la tête, désabusé de cette situation insensée. Un sourire ironique vint alors se dessiner sur les lèvres pâles du sorcier noir.

— Je doute qu’écrire une lettre aux parents soit une punition suffisante qui les fera réfléchir. Pour les influençables, peut-être. Mais tu as bien dû faire rire les Rosier, voire même les rendre fiers.

Il baissa la tête, songeur cette fois-ci. Personne ne pouvait rester les bras croisés face à ce genre d’incident qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques sur la vie de la jeune fille et même la réputation de l’école dans le monde.

— En as-tu parlé à Dumbledore ? As-tu mentionné le sortilège Doloris ? Des mesures doivent être prises, un tel maléfice ne peut être utilisé dans l’enceinte du château. Dumbledore ne m’écoutera pas et je ne comprends pas pourquoi il ferme les yeux. Je ne le pensais pas laxiste à ce point mais il doit avoir ses raisons et malheureusement, il ne me laissera rien savoir.

Il marqua une pause avant de reprendre doucement après un soupir :

— Tu ne pouvais rien faire de plus, sur le moment, je pense… La garder dans ton bureau aurait été…

Il s’arrêta. Belladone avait sans aucun doute compris son sous-entendu sur les possibles commérages qui n’auraient pas tardé à fuser dans tout le château si une telle mesure de la part du professeur avait été prise.

— Mais nous pouvons essayer d’améliorer la situation. Ou du moins, de contenir cette pauvre Lavande avant qu’elle ne fasse un geste regrettable. J’essaye déjà de lui faire rattraper toute la pratique qu’elle n’a pas pu perfectionner – à cause d’une certaine paresse des autres professeurs ? À moins que cela ne couvre autre chose. Malheureusement, je ne pense pas que nous puissions obtenir davantage d’informations la concernant venant d’elle.

Gellert s’éloigna de son arbre, le regard perdu en direction du château, songeur. Cette situation était définitivement impensable et invraisemblable.

— Je ne laisserai personne lui faire du mal. Je ferai regretter à celui qui oserait lui lancer un sortilège Doloris de nouveau.

La colère du mage noir était sincère et franche. L’injustice était quelque chose qui le répugnait et cette cruauté créait ironiquement un certain dégoût également en lui. Lui qui avait retiré tant de vie sous son éternel adage, son crédo qu’il avait clamé haut et fort à chaque occasion, comme si cela justifiait chacun de ses actes funestes et sadiques. Pourtant, à cet instant précis, la violence gratuite était quelque chose qui le rendait fou d’une rage glaciale qui lui était caractéristique. Par ailleurs, cet acte sordide effectué il y avait de cela quelques nuits était même contraire aux principes, certes discutables du mage noir. Mais il ferait ce qu’il faut pour arranger les choses et savoir ce qui aveugle à ce point Dumbledore.
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MessageSujet: Re: Confession nocturne - Gellert [FINI]  Confession nocturne - Gellert [FINI] Icon_minitimeVen 31 Jan - 15:47



Confession nocturne

« Orée de la Forêt Interdite »

Automne 1942

Rien ne bougeait dans la haute stature de Grindelwald, qui semblait insensible aux frimas du vent aigre qui survolait sa chevelure blafarde sans même l’ébouriffer. Et pas un seul des cils blonds ne remuait sur le visage de pierre qui restait impassible, tandis que Belladone se livrait à la confidence douloureuse du récit de cette terrible nuit, bouleversé encore par l’évocation seule des tourments dont les bourreaux avaient menacé la jeune Lavande, dans une promesse funeste et assassine de lui faire du mal. Si les réminiscences de la nuit tragique restaient pénibles à évoquer, il y’avait néanmoins ce je-ne-sais-quoi de rassurant et de libérateur, de s’épancher auprès de celui qui peut-être, était la seule personne à se tourmenter du destin de cette malheureuse élève. Alors Belladone parlait, parlait encore, ne semblant pas devoir s’arrêter, comme encouragé par ce stoïcisme de glace chez celui qui l’aurait coupé d’un mot ou d’un geste, si le bavardage incessant de son jeune interlocuteur lui procurait le moindre ennui.

Le silence perdura encore, sinistre, entrecoupé par le sifflement aigre du vent, de longues secondes après que Belladone eut achevé son récit émaillé d’anecdotes toutes plus sordides les unes que les autres. Et lorsqu’enfin la voix cave du grand Gellert Grindelwald s’éleva avec calme, Belladone, pourtant, pu ressentir avec la même vigueur qu’un coup de poing la colère sourde et glaciale que l’Occlumens prenait soin de savamment dissimuler, d’ordinaire. Peut-être aujourd’hui n’avait-il pas mis autant de cœur à l’ouvrage, en forgeant la geôle coutumière qui enchâssait ses sentiments les plus profonds, parce qu’il sentait en Belladone un allié, parce qu’il était soulagé aussi, malgré l’indignation terrible et la rage révoltée qui bouillaient dans ses veines, de trouver en la personne de son jeune et faible collègue un soutien indéfectible pour cette pauvre Lavande. La colère de Grindelwald, cette même colère qui avait fait trembler Belladone comme une feuille, cette colère qui le rendait bégayant, incertain et soumis, lui apportait un étrange réconfort aujourd’hui. Parce que cette colère allait de concert avec son indignation, qu’il se sentait étrangement fort de l’approbation de Grindelwald, et que sa volonté d’extirper la jeune Lavande des tréfonds de la torture omniprésente et de l’indifférence générale prenait un souffle nouveau, poussée en avant par la main de fer du grand mage noir ;

- Je partage votre indignation, bien qu’à mon avis, la malheureuse soit un cas isolé. En sept années de scolarité, je n’ai vu aucun camarade né de parents Moldus subir le quart de ce à quoi j’ai assisté cette nuit. C’est aussi pour cette raison que son cas m’interpelle, et je suis entièrement d’accord avec vous. Je crois que son appartenance à la maison Serpentard, rarissime pour quelqu’un d’ascendance Moldue, couplée à sa difficulté à contrôler ses pouvoirs, sont des facteurs qui font qu’elle cristallise les haines et les préjugés qui germent dans beaucoup de familles sorcières.

Grindelwald, enfin, manifestait ouvertement son désarroi, secouant la tête d’un air dépité, duquel se dégageait une tristesse étrange, presque pudique, pénible à constater chez celui qui était responsable du gâchis de tant d’existences. Et lorsqu’un sourire sans joie, non exempt d’une certaine ironie, accompagna ce qu’il pensait de la sanction de Belladone, il se serait lui-même frappé le front par tant d’idiotie et de lâcheté. En dehors de Dumbledore et de Grindelwald lui-même, le jeune homme était, sans nul doute, la personne de Poudlard qui connaissait le mieux le passé des Rosier, et avec le recul, à présent que ses esprits étaient recouvrés et que la scène terrible n’était plus qu’un lointain souvenir, ô comme il partageait l’avis de son aîné ! Comme il avait dû donner du grain à moudre aux cruels Rosier, avec cette lettre au formalisme indigné qui avait dû aiguiser la fierté du potentiel criminel de leur si jeune fille, tout en raillant avec dédain l’innocence timoré du Professeur trop tendre. Baissant la tête vers la pointe de ses chaussures, tandis que sa main libre triturait un des pans de son épaisse écharpe bleue et bronze, Belladone marmonna, honteux et conscient de sa propre stupidité :

- En effet, c’était idiot. J’en connais pourtant suffisamment sur eux pour savoir que cela n’aurait impact, voire pire, que peut-être cela les comblerait d’aise. J’ai réagi sottement, parce que j’étais bouleversé…Le jeune homme déglutit un moment, relevant la tête pour confronter son regard à celui de Grindelwald, comme pour reprendre courage. Mais ce n’est pas une excuse, je suis Professeur et il était de mon devoir de les punir à la hauteur de leurs méfaits ! Je voudrais tant me rattraper…

L’œil d’émeraude éploré, perçant d’une déception terrible et non dissimulée, vint de nouveau transpercer le cœur de Belladone, qui baissa de nouveau le regard, cette fois-ci vers le pan de son écharpe qui lui retombait sur la poitrine, et qu’il triturait d’un geste machinal et nerveux. Il l’avait longtemps poursuivi, ce regard indigné par la douceur indécente des réprimandes infligées par le jeune Professeur, et par cette exclamation perçante, outrée, que la malheureuse jeune fille semblait instantanément avoir regretté. Comme il regrettait, lui, de s’être montré aussi lâche, aussi faiblement clément face à ces malfaiteurs, jeunes, certes, mais qui avaient tant de suite dans les idées lorsqu’il s’agissait de martyriser gratuitement la douce innocente qu’il avait arraché de leurs crochets ! Et s’il se flagellait de par ce regard bouleversant, qui s’était sans le vouloir fait juge de sa lâcheté, Belladone n’en avait pas fini de fustiger sa sottise et sa faiblesse, parce que les questions de Grindelwald, qui pour une fois ne semblait pas avoir pour but d’incriminer les agissements de son cadet, ne firent qu’empirer la honte terrible qui, insidieuse, s’était insinué en son cœur trop tendre depuis cette fameuse nuit :

- Non…Vous êtes la première personne avec qui j’évoque ce malheureux incident…Oui c’est vrai j’aurais dû en parler à Dumbledore…J’ai une confiance aveugle en lui et son jugement, mais je ne saurais vous dire pourquoi…Je n’ai pas osé…C’est idiot…Vous avez raison, c’est beaucoup trop grave…Je vous promets de lui en parler au plus vite…Je n’ai que trop tardé.

Le fidèle et loyal Belladone, qui buvait les paroles de Dumbledore et se soumettait au moindre de ses jugements, n’avait ce soir pas relevé le sous-entendu au laxisme et à l’indifférence de celui-ci. Et c’est avec une profonde tristesse à l’âme, de ces déceptions amères qui ont des goûts de trahison presque, que le jeune homme se sentait incapable, ce soir, de se poser en grand défenseur de son mentor vénéré ; il ne pouvait contredire Grindelwald, parce qu’il était d’accord avec lui. Et c’était cette réalité qui lui faisait le plus de mal, et qui était la plus pénible à accepter, parce que ce n’était plus l’idole sacrée qui avait, presque imperceptiblement, glissé de son piédestal doré, qui défendait la malheureuse Lavande, mais bien le plus grand mage noir du siècle, qui avait détruit des dizaines et des dizaines de vies.

Et l’amère douleur de la vérité, abrupte, fut détournée tout à coup par Grindelwald, qui, dans un paradoxe déroutant avec leurs anciens échanges, cherchait à rassurer le jeune homme en lui apportant son approbation. Belladone sentit une chaleur brûlante empourprer ses joues, tandis que ses yeux restaient obstinément vissés sur le pan de son écharpe. Parce qu’aussi inconvenante qu’aurait été cette solution, le jeune homme ne pouvait se nier qu’il y avait pensé une seconde, une seule, durant laquelle il se refusait à jeter en pâture aux serpents la martyre innocente qu’il venait de sauver. Et si l’idée de laisser son lit à la jeune fille et de se recroqueviller au creux du fauteuil de son bureau pour la nuit lui avait paru tentante cette seule et unique, il avait eu tôt fait, tout comme son aîné, d’en souligner l’indécence, et s’était tu, impuissant face à la fatalité tragique du destin de la malheureuse, qui n’avait d’autre choix que de retrouver son dortoir et ses bourreaux.

Et ce fut cette fois-ci la stupéfaction qui cloua sur place Belladone, mais son regard se leva de nouveau vers Grindelwald, ébahi et admiratif que lui seul, criminel repenti, presque prisonnier et sous la surveillance constante d’un couple d’Auror, s’investisse autant pour l’éducation pratique de la jeune Lavande, que Poudlard lui refusait. Une vague honte, aussi, s’empara de son âme et du jugement hâtif qu’il avait porté à Dumbledore. Il était certain qu’une telle initiative n’aurait pu être acceptée par la volonté seule de Grindelwald, et que sans nul doute elle avait été ratifiée par Dumbledore avant. Honteux surtout de sa propre lâcheté, de s’être plié aux ordres sans chercher à s’enquérir plus avant de l’histoire de la jeune fille et des raisons de la pénaliser et de l’exclure ainsi de ce qui était leur devoir le plus élémentaire, aux Professeurs de Poudlard :

- J’ignorais que vous lui donniez des cours. Le Professeur Dumbledore approuve, j’imagine ? Lorsque j’irai lui souligner la gravité de la situation, je solliciterai de lui l’autorisation de la faire participer à la pratique. Vous qui l’entraînez, pensez-vous que ce soit une bonne idée ? J’aimerais tant vous aider à améliorer son quotidien, mais je ne sais guère comment m’y prendre…

Cette impuissance était à pleurer, et Grindelwald lui-même semblait perplexe, le regard perdu vers ce château dont la splendeur imposante dissimulait si bien de telles horreurs. Et c’est d’une colère froide à glacer le sang, extirpée de ses lèvres blafardes avec une résignation terrible, que Grindelwald fit la promesse de faire payer la prochaine personne qui s’essaierait à la pratique d’un Sortilège Impardonnable sur cette pauvre Lavande. C’était au tour de Belladone de rassurer son aîné, et cette fois-ci il saisit l’occasion au vol :

- Vous savez Prof…Gell…Enfin, je crois pouvoir vous affirmer avec certitude que Mademoiselle Huntergrunt n’a pas subi de Sortilège Doloris ce soir-là. Je pense, au vu des questions qu’elle m’a posée par la suite, qu’elle en a été menacée, mais que je suis arrivé à temps…Cette fois…

Se pouvait-il que le grand Grindelwald se soit pris d’affection pour l’étudiante martyrisée ? En réalité, Belladone ne le comprenait que trop. Il y’avait quelque chose de déchirant et d’attachant chez cette jeune fille solitaire et taciturne, tapie dans l’ombre comme si elle cherchait à se rendre invisible aux yeux des autres, comme pour disparaître à jamais, parce qu’on ne lui avait jamais fait rien d’autre que du mal, et que cela donnait une insoutenable envie de la protéger un peu de ces autres, qui n’avaient eu de cesse de la tourmenter, tout le long de sa si courte et si triste vie.

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MessageSujet: Re: Confession nocturne - Gellert [FINI]  Confession nocturne - Gellert [FINI] Icon_minitimeMar 4 Fév - 9:36



Confession Nocturne

« WE'LL TRY TO STAY BLIND. »

Orée de la Forêt Internet, Automne 1942.

Les deux silhouettes des deux professeurs finissaient par se confondre dans le manteau de la nuit toujours plus épais. La fraicheur tombait également, le vent automnal n’apportant guère de chaleur. Grindelwald était habitué aux températures froides, son château se trouvant dans les Alpes, son école de sorcellerie étant perdue dans l’Europe du Nord et ayant passé quinze ans dans l’humidité d’Azkaban. L’Écosse avait une température presque douce pour lui, même si les premières neiges n’allaient sûrement pas tarder à arriver. Comment ferait-il, à ce moment-là, pour entraîner la jeune Lavande ? L’éducation de Durmstrang était à des années lumières de celle de Poudlard. L’entraînement dans des conditions si rudes n’entrait sûrement pas dans la pédagogie de l’école de Dippet. Il allait devoir trouver un autre endroit sans que Lavande ne les mette potentiellement en danger. Il continuerait donc activement ses lectures sur le château, même s’il commençait à connaître la plupart de ses secrets sur le bout des doigts. Cela devait se faire également à l’abri des regards, même si le Parc n’était pas l’endroit le plus intime pour s’entraîner en cachette, le froid commençait à dissuader les plus téméraires des élèves. Une question à étudier, donc mais chaque chose en son temps.

Raven reprit la parole, Grindelwald ne l’écoutant qu’à moitié, en réalité. Il bégayait moins, mais il y avait toujours cette crainte de se faire gronder, fâcher par plus important que lui. Dans la hiérarchie de Poudlard, pourtant, il occupait un poste bien plus important que celui du mage noir. Il était évident que Raven était en revanche impressionné par plus puissant que lui, ce qui n’était pas très difficile, et l’admiration aveugle qu’il avoua porter à Dumbledore arracha un profond soupir à Grindelwald. Il était plutôt bien placé pour savoir que le fanatisme pouvait entraîner de lourdes conséquences sur les esprits plus faibles. Longtemps, il en avait usé auprès de ses partisans. Et Dumbledore n’était guère différent, hormis le fait que ses intentions fussent plus diplomatiques et peut-être raisonnables. Mais venait encore ce sempiternel débat sur l’allégeance auprès du plus grand sorcier du monde magique. Une allégeance que même Grindelwald n’avait su y résister plus longtemps, lui qui avait préparé son coup depuis des années. Maintenant, il avait l’impression que le château exerçait sur lui une influence plus forte encore que celle d’Azkaban. Une partie de lui se trouvait faible. Une autre le trouvait étrangement en paix. La cohabitation était pourtant difficile.

Raven poursuivit en parlant des cours particuliers que Grindelwald donnait à Lavande. La question à propos de l’approbation de Dumbledore n’avait probablement pas la réponse escomptée. Si le professeur ne s’y était pas opposé dans ses mots, Grindelwald avait vu que quelque chose d’autre se trouvait dans l’esprit de Dumbledore. Une certaine crainte probablement que le mage noir n’en fasse sa nouvelle protégée pour tenter de recommencer sa rébellion. Cette appréhension était légitime et Grindelwald la comprenait parfaitement. Pourtant, il n’avait jamais eu envie d’endoctriner la jeune Lavande et la mener dans un combat où elle perdrait tout également. Non, en réalité, il l’aidait par pur altruisme, aussi étrange que cela pouvait sonner. Raven exprima alors son souhait d’aider Lavande dans ma maîtrise magique, ce à quoi Gellert fronça les sourcils et regarda le jeune sorcier dans les yeux. Il ne se rendait vraiment pas compte qu’il mettait sa vie en danger en acceptant un tel poids. Mais qui était-il vraiment pour s’y opposer ? Cependant, cela confirma que Raven n’avait jamais vu Lavande pratiquer la magie et qu’il ne se rendait pas compte du potentiel magique gargantuesque de celle-ci. Il s’exposait à des risques insensés, surtout vu son pauvre niveau magique.

— Si tu fais ça, tu risquerais de te blesser. Sans vouloir être arrogant, je ne pense pas que tu aies les capacités suffisantes pour arrêter Lavande si elle perd le contrôle. À ton avis, pourquoi tout le monde refuse de lui faire faire de la magie ? Sauf Dumbledore, oui, certes. Mais bon, je pense que tu connais son talent inné pour la magie. Sans vouloir me vanter, lui et moi sommes les seuls à pouvoir la gérer si cela devait dégénérer. Elle est probablement l’une des sorcières les plus puissantes de sa génération, peut-être même au-delà, mais personne ne le sait réellement. Pas même elle, je pense.

Il le regardait droit dans les yeux. Il ne cherchait pas l’intimider mais à lui faire comprendre qu’il ne plaisantait pas et qu’il était même extrêmement sérieux. Lavande dépassait de loin ses petits camarades de classe.

— Par ailleurs, Dumbledore n’a pas vraiment approuvé. Il a juste accepté. Je ne pense pas qu’il me fasse suffisamment confiance pour me laisser seul avec un jeune esprit influençable et je le comprends. En réalité, je pense qu’il m’observe plus qu’il ne s’inquiète du sort de Lavande.

Et une nouvelle fois, c’était parfaitement compréhensible. Le professeur avait autre chose à faire que de donner des cours particuliers à une adolescente en perdition. En confiant cette mission à Grindelwald, il pouvait ainsi faire d’une pierre deux coups : voir si la rédemption du mage noir se déroulait bien et permettre à une élève d’être plus en paix avec elle-même.

— Cependant, il y a quelque chose que je ne saurai expliquer et malheureusement, toi et moi ne sommes pas là depuis le début de la scolarité de Lavande pour savoir ce qu’il s’est passé pour qu’elle en arrive à un tel retard. On m’a vaguement parlé d’un contrôle inexistant mais je ne sais pas ce qui aurait pu provoquer cela.

Enfin si, il avait une petite idée. Improbable certes, vu l’âge de Lavande et le fait que ce qui pouvait dormir en elle ne se soit jamais réveillé, mais qui répondait pourtant aux symptômes de la jeune fille. Cependant, il préféra ne rien dire à Raven, ne souhaitant pas l’influencer. Il ne sous-estimait pas non plus les connaissances théoriques de son collègue, en témoignait les couleurs de son écharpe. C’est pourquoi il attendait implicitement son avis. Néanmoins, s’il ne l’avait jamais vu pratiquer la magie, cela serait sans doute difficile d’émettre un potentiel diagnostic sur la condition de Lavande et le pourquoi elle est incontrôlable.
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MessageSujet: Re: Confession nocturne - Gellert [FINI]  Confession nocturne - Gellert [FINI] Icon_minitimeJeu 6 Fév - 13:56



Confession nocturne

« Orée de la Forêt Interdite »

Automne 1942
D’un geste empreint d’une frilosité nerveuse, Belladone resserra les pans de son écharpe autour de son cou, tandis que la haute stature de Grindelwald semblait devoir rester insensible à la rudesse de l’hiver écossais. Etait-ce sa scolarité à Dumstrang, école spartiate de l’Europe de l’Est, ensevelie sous la neige pour de longs mois qui paraissaient interminables, était-ce l’atrocité des conditions de détention à Azkaban ? Il était indéniable qu’une fois de plus, Grindelwald montrait là sa supériorité sur le faible Belladone, par sa superbe et sa dignité polaire face à la fraîcheur du vent nocturne qui s’aigrissait, à mesure que la conversation s’approfondissait entre ces deux protagonistes que tout opposait, jusqu’à ce soir. Belladone eut un soupir attristé en songeant au confort de sa paire de gants en cuir bleu sombre qui reposait tranquillement au chevet de son lit, à présent que de sa tasse toute trace de chaleur s’était irrévocablement évanouie. Et tandis que ses doigts qui se cramponnaient à sa baguette et à sa tasse vide, désespérément froide, rougissaient sous la morsure du vent, Grindelwald semblait toujours stoïque face à la cruauté des frimas de la nuit tombante. Seul un soupir trahissant son agacement ou sa résignation vint troubler la rigidité insensible de sa haute silhouette, face à la confiance aveugle que Belladone vouait à Dumbledore, et qu’il confessait sans honte aucune.

C’est la perplexité et la surprise, plus que la colère, qui fit froncer les sourcils de Grindelwald. Belladone en était persuadé, à ce regard polaire qui se braqua sur lui sans animosité aucune, exempt de cette flamme dédaigneuse qui subsistait en ces prunelles de glace, chaque fois qu’elles se posaient sur le visage du jeune Professeur. Plus que déconcertant, le discours qui s’ensuivit fut un choc pour le pauvre Belladone, si souvent raillé pour la faiblesse inéluctable de sa puissance magique, malgré son acharnement, malgré ses larmes et l’amertume de son dépit. Car non seulement Grindelwald n’aiguisait pas la honte déjà acérée de son collègue, mais au contraire, il l’exhortait à obéir à cette interdiction formelle de faire pratiquer la magie à cette pauvre Lavande, qui n’avait droit qu’à une demi-scolarité, ici-même à Poudlard, qu’il s’était figuré l’écrin merveilleux de toutes les petites âmes sorcières. Mais surtout Grindelwald, le grand Gellert Grindelwald, qui, après Dumbledore et malgré les crimes irréfutables dont il avait été accusé, pouvait prétendre au titre de plus grand sorcier de ce siècle, ce même Grindelwald attestait de l’immense danger que pouvait représenter une éventuelle perte de contrôle de la jeune fille, la prédestinant à un extraordinaire destin dans le monde de la sorcellerie.

Inconsciemment et sans dédain, Belladone devait s’avouer avec une honte grandissante qu’il avait sous-estimé la jeune fille. Il n’y avait là nulle stupide supériorité patriarcale dont s’enorgueillissait certains, réclamant comme un dû un respect qui n’était dû qu’à leur âge, leur sexe ou de leur fonction. C’était encore moins l’idée nauséabonde de ces prétendues corrélations entre pureté du sang et puissance magique, l’existence de Belladone et de ses piteux échecs en matière de pratique magique renversant là le socle déjà branlant de ces doctrines fumeuses. Non ce n’était qu’un sentiment vague, une émotion inconsciente, l’image éthérée de cette martyre éplorée qu’il avait arrachée aux griffes de ses bourreaux. Tout cela avait contribué à donner à la jeune fille l’image d’une victime, plus que d’une sorcière pouvant se révéler potentiellement dangereuse, et le Professeur semblait enfin comprendre la portée de ses étranges paroles cette nuit-là, à présent que le grand Gellert Grindelwald lui-même ne considère sa puissance avec un tel sérieux.

- Ne vous en faites pas, si vous insistez autant sur le danger que représenterait l’exercice de la pratique, je continuerai à ne pas la solliciter à ce sujet. Le Professeur Dumbledore et vous-même êtes bien entendu bien plus qualifiés que moi, et je suis rassuré que vous ayez pris son éducation pratique en main. Mais…Enfin…Je…Êtes-vous catégorique, au sujet de sa puissance magique ? Est-ce à ce point ?

C’est docilement que Belladone s’était incliné, las et triste de cette impuissance qu’il traînait inexorablement sur son sillage, malgré toute sa bonne volonté et son désir de faire le bien. Pourrait-il un jour être autre chose qu’un incapable ? Ne pouvait-il donc rien faire d’autre pour cette pauvre étudiante, hormis aller implorer la miséricorde du grand Albus Dumbledore qu’il vénérait tant ? Peut-être était-ce là le seul soutien dont il était capable, peut-être était-ce là sa seule vocation, pleurer pour le salut des autres, s’effondrer aux pieds de plus noble que lui pour ceux qui taisaient de plus grands malheurs que lui-même ne pourrait sans doute qu’imaginer. Et si c’était là cette seule indignité à laquelle il lui fallait s’abaisser, sans doute n’hésiterait-il pas, parce que son impuissance le rongeait jusqu’à l’âme, et parce que se couvrir de honte n’était rien, à côté des affres d’effroi qui régissaient le moindre pas de la jeune martyre.

Grindelwald répondait aux questions de Belladone sans sourciller, semblant avoir oublié ces rebuffades acerbes dont il assaisonnait leurs conversations coutumières, abandonnant son dédain et sa réserve pour le salut de la jeune Lavande, qui représentait là leur but commun et faisait de ces deux protagonistes les plus étranges alliés que le monde sorcier ait pu porter. Et le mage noir avouait l’intérêt dissimulé que Dumbledore avait glissé dans son approbation, la surveillance de Grindelwald primant à ses yeux, le bien-être de la jeune Lavande n’apparaissant que comme un potentiel et bienheureux effet secondaire. Si le premier constat de Belladone fut de convenir tristement du machiavélisme dont le vénéré Albus Dumbledore pouvait faire preuve pour arriver à ses fins, il lui fallait bien admettre qu’il avait trouvé en ces cours particuliers le moyen idéal de juger de la véracité de la rédemption de Grindelwald. Le jeune homme hocha la tête d’un air entendu et vaguement mélancolique, ne trouvant pas la force d’argumenter, trouvant cela au fond bien trop logique, bien trop cruel et bien trop triste pour être débattu à l’aide de ses piteux talents d’orateur.

Grindelwald lui faisait part de son incompréhension au sujet du destin tragique de la pauvre Lavande. Mais ces confidences semblaient un questionnement dissimulé, comme s’il semblait que le mage noir faisait la paix avec Belladone et ses connaissances théoriques dont, au fond, il n’avait jamais douté. Mauvais présage ou froid mordant ? Un frisson parcourut l’échine du jeune homme, tandis que ses doigts roides se crispaient un peu plus sur sa tasse vide et sa baguette qui éclairait la conversation nocturne. Et les réminiscences de lectures insoutenables et de témoignages glaçants lui revinrent en tête, associés à sa toute première conversation avec Grindelwald, houleuse et quelque peu traumatisante pour le faible esprit du jeune homme. Cette théorie seule pouvait constituer un faisceau d’indications concernant le sort tragique de la jeune Lavande. Il y’avait les Cracmols, que l’on pouvait exhorter à la pratique à l’infini sans que la moindre lueur de magie, jamais, ne parvienne à irradier des pores de leur peau qui y semblait insensible. Un éclair de sombre dépit, vestige de l’insulte dont il avait parfois été affublé, traversa un court instant le regard de Belladone. L’étudiante semblait avoir le problème parfaitement inverse, aussi devait-on l’exhorter à ne pas pratiquer, tant sa puissance magique menaçait de déborder à chaque émotion mal contenue, qui devait sans doute écumer à chaque seconde de son cœur de jeune fille sans cesse rabroué.

- C’est impossible…Belladone déglutit, ayant eu à peine conscience d’avoir parlé à voix haute… Je veux dire…Vous souvenez-vous notre première conversation…Je…Ô…Quelque chose m’est venu à l’esprit, la seule chose qui pourrait correspondre de près ou de loin mais…C’est impossible…Elle est trop âgée…C’est à n’y rien comprendre…Savez-vous quelque chose à propos de son enfance ? De l’avant Poudlard ?

Parce que s’il y’avait eu désaccord entre Grindelwald et Belladone ce soir, ce dernier se rangeant à l’avis de Dumbledore sur ce sujet, le jeune homme ne pouvait nier l’évidence que le mage noir lui avait jeté au visage ; l’atrocité qui lui était venue à l’esprit était la cause des Moldus, et la malheureuse étudiante au regard triste et à l’uniforme élimé passait ses vacances scolaires dans l’enceinte du château. Cela combiné à son dénuement manifeste n’étaient en rien des preuves irréfutables, mais constituaient là une présomption terrible et funeste d’une enfance douloureuse. Belladone baissa le regard, une tristesse indicible et soudaine s’étant abattue sur ses épaules. Car chaque fois que le jeune homme croyait avoir perçu la souffrance de Lavande, il semblait en découvrir d’autres, plus terribles à chaque fois, et il réalisait soudain que du haut de son statut de benjamin privilégié de famille au Sang-Pur, il n’avait fait qu’entrapercevoir les affres d’une douleur qu’il ne pourrait jamais qu’imaginer.


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MessageSujet: Re: Confession nocturne - Gellert [FINI]  Confession nocturne - Gellert [FINI] Icon_minitimeJeu 6 Fév - 20:14



Confession Nocturne

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Orée de la Forêt Internet, Automne 1942.

La jeune Lavande suscitait de l’intérêt auprès de Gellert Grindelwald, c’était indéniable. Qu’est-ce que le mage noir avait bien lui trouver, c’était une vraie question à laquelle il n’avait pas de réponse en réalité. Son potentiel était énorme, ainsi n’avait-il pas envie de le voir être gâché comme beaucoup d’autres avant elle, comme un certain professeur qui passait beaucoup de temps à se morfondre selon Grindelwald. Cependant, il ne pouvait pas jeter la pierre à son désormais collègue. Le mage noir avait en effet contribué à ce que son passé soit un fardeau des plus lourds à porter. Si Gellert s’était noyé dans sa haine à en perdre le souffle, Albus, lui, le retenait depuis des décennies pour garder la tête froide et les pieds sur terre. Leurs vies à tous deux avaient été gâchés et Grindelwald commençait sombrement à se rendre compte qu’il en était potentiellement le seul architecte. Son empire n’avait été battu que sur des ruines et finalement, il ne regrettait pas tant que cela d’avoir quitté le bâtiment avant que tout ne s’effondre sur lui. Maintenant qu’il n’avait rien, il pouvait se concentrer sur bâtir un futur stable aux solides fondations pour la jeune Lavande qui méritait bien plus que son triste et actuel sort.

Belladone ne fut pas difficile à faire entendre raison. Grindelwald le savait dévoué mais sage. Il n’avait pas l’air de vouloir discuter sur le risque que cela était d’aider Lavande à contrôler sa magie. Peut-être que d’ici quelques semaines, quand elle ne sera plus un danger pour personne mais une jeune sorcière accomplie. Peut-être que Gellert s’était attaché à Belladone également, finalement. Il y a quelques semaines, le voir mort, tué accidentellement par un Strangulot, ne l’aurait pas dérangé. Mais en réalité, il se montrait soucieux de l’état du jeune professeur qui avait su pallier sa pauvreté magique par sa connaissance (même si certaines lacunes subsistaient aux yeux du mage noir). Gellert osa même un sourire amical, plus ou moins par réflexe, plus ou moins naturel, visant à acquiescer la décision de Belladone. À la question de ce dernier sur la puissance de Lavande, le mage noir hocha positivement la tête. Il était toujours possible qu’il se trompe, même si les chances étaient relativement minces. Avec le temps, pourtant, les évènements avaient montré à tous que Grindelwald n’avait pas la science infuse et qu’il était, au contraire, souvent dans le tort au final.

Belladone embraya rapidement sur l’hypothèse plus délicate qu’avait émise le mage noir concernant une seconde nature de Lavande. Au vu de la réflexion dans laquelle était plongée son collègue, Grindelwald constatait bien que son idée n’était pas si ridicule que cela, malgré les petites incohérences qu’elle avait. Mais tout cas avait ses exceptions et toute généralité avait ses singularités. Le mage noir avait arpenté suffisamment le monde pour savoir que rien ne se passait exactement comme prévu que l’univers était forgé de cas particuliers qui, au final, formaient un formidable mélange. Certaines définitions étaient raccourcies, facilités pour la plupart. Les détails étaient supprimés. Tout était de toute façon arrangé. Il était impossible d’avoir une description précise de quelque chose en recensant tous les cas particuliers. Et dans l’hypothèse de Grindelwald, les exceptions venaient, au final, renforcer la probabilité qu’il ait visé juste. Seulement, Belladone le questionna de façon pertinente sur les origines de Lavande. Le mage noir n’en connaissait que les grandes lignes, juste l’essentiel et manquait cruellement de précisions. Cependant, avec ce qu’il avait pu constater avec Poudlard suffisait peut-être à corroborer son questionnement. La liste était assez longue et les cas de perdition totale auxquels il faisait allusion nécessitait généralement moins d’antécédents que la pauvre Lavande.

— Je sais qu’elle est une Née-Moldue. Au vu de la qualité de ses habits, il y a de fortes chances qu’elle ne vienne pas d’un milieu favorisé. Ou alors ses parents l’ont reniée.

Il marqua une pause et regarda Belladone, l’air grave et sérieux.

— Les Obscurials sont souvent contraints de dissimuler leur magie qui devient comme une sorte de gangrène incontrôlable de violence et de destruction qui se tarie au fond d’eux en attendant de frapper. Ainsi, les jeunes sorciers, sont incapables d’avoir une certaine emprise sur leurs pouvoirs qui finissent par les dépasser. Ceci, tu le sais probablement déjà, mais en constatant ce qu’il s’est passé avec Lavande… On ne l’autorise pas à utiliser sa magie car elle est jugée hors de contrôle. Ainsi, cela créé un sentiment d’exclusion chez elle, probablement, et elle commence à haïr sa propre magie. Je ne fais que supposer avec ce que j’ai pu constater. Pourtant, elle possède une volonté incroyable, c’est peut-être ce qui lui permet de rester debout… Après… Le fait qu’elle soit assez âgée pour être un Obscurial… J’ai connu deux cas dans ma vie. La première est… décédée à l’âge de 14 ans, mais son Obscurus n’était pas fautif.

Il fit une pause, le cadavre d’Ariana le hantant un peu trop à son goût depuis quelques semaines. Il espérait simplement que Belladone ne fasse pas le rapprochement. Il n’avait par ailleurs pas fait de lien de parenté entre la feue adolescente et Albus. Il était vrai que la ressemblance n’était pas des plus évidentes mais Gellert n’était tout de même pas très serein suite à cet épisode.

— Le deuxième avait déjà 26 ans quand je l’ai rencontré. Cependant, tous deux promettaient d’être de prometteurs sorciers.

Il soupira profondément, un certain regret dans le regard qu’il s’empressa de faire disparaître derrière son éternel masque d’impassibilité.

— Ce que je ne comprends pas, c’est la passivité d’Albus. Il a certainement dû le percevoir également mais…

À moitié perdu dans ses souvenirs, Grindelwald n’avait même pas remarqué qu’il avait utilisé le prénom de son garant, geste assez familier mais nullement dit avec irrespect pour celui qui était censé incarner son ennemi de toujours. Gellert comprenait peut-être pourquoi Dumbledore ne bronchait pas face à Lavande. Effectivement, il n’avait probablement aucune envie de se confronter à une Obscurial qui lui rappellerait tristement sa défunte sœur. De plus, la menace du prochain mage noir planait toujours également et Lavande et son cœur lourd de colère et d’injustice, en faisant une candidate idéale. Il avait déjà évoqué vaguement le sujet avec l’illustre professeur mais comme toutes les conversations avec lui, il n’en ressorti qu’une glaciale indifférence qui ne menait à rien. Grindelwald resta alors silencieux et après une moue triste, regardant de nouveau le château avec une certaine mélancolie sûrement perceptible.
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Confession nocturne - Gellert [FINI]

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