So Come Rain On My Parade - Albus - Page 2



 
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So Come Rain On My Parade - Albus

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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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Âge : 59 ans
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MessageSujet: Re: So Come Rain On My Parade - Albus  So Come Rain On My Parade - Albus - Page 2 Icon_minitimeMar 3 Mai - 20:26



So Come Rain On My Parade

« I THINK WE'RE DOOMED »

Bureau d'Étude des Runes, fin décembre 1942.

Albus sembla vouloir dédramatiser les propos de Gellert concernant sa mort mais ce dernier ne sourit nullement. Voir déjà les années avoir changé profondément son homme avait été compliqué. Le voir tomber dans le vide après cet éclair vert, encore plus. Il n’avait pas le cœur a savoir si la barbe si longue et les robes extravagantes de sorciers lui allaient bien. Inconsciemment, cet accoutrement serait, pour les yeux hétérochromes du mage noir, synonyme de mort. Il se garda donc de répondre, ne se permettant d’acquiescer seulement un sourire mélancolique et distant, ne voulant nullement prendre cette vision avec légèreté. Le Sortilège de Mort était suffisamment encré sur ses rétines, tournant inlassablement dans les geôles d’Azkaban, les Détraqueurs prenant se repaissant de cette peine qu’il avait de s’en souvenir, de l’imaginer. À certains moments, même, après quelques années de tourment et d’affliction, il avait même fini par perdre le contact de la réalité, prenant cette vision pour vraie. Ayant perdu toute notion du temps, il pensait que cet Albus vieux était le vrai et qu’il avait effectivement perdu la vie en suppliant ledit Severus. De pas sombrer dans la folie, ne pas perdre les derniers restes de lucidité, à ce moment-là, s’avéra bien plus difficile.

Puis Albus, de par son regard, l’obligea à le regarder dans les yeux. Ses iris azurées étaient sérieuses mais douces tandis qu’il s’affairait à essayer de rassurer son homme sur la versatilité de l’art divinatoire, qui n’offrait pas vraiment une science exacte la plupart du temps, empêchant le grand esprit de Dumbledore de s’y pencher sérieusement. Mais ce dernier, aussi puissant était-il, avait des lacunes flagrantes dans cette discipline magique. Peut-être trop cartésien, il faisait preuve d’une fermeture d’esprit qui ne lui permettait pas de comprendre à quel point Gellert avait été effrayé par cette vision. Il en avait eu plusieurs dans sa vie, était doté, selon certains, du Troisième Œil. Mais celle-ci l’avait prise aux tripes, l’avait forcé à prendre des mesures drastiques qui avaient changé son existence à jamais. Parce que celle-ci avait dégagé une véracité qui l’avait prise au cœur, un pressentiment qu’il avait sous les yeux la vérité, le futur. Alors oui, il s’était jeté à Azkaban dans l’espoir de bouleverser le cours du temps, d’arracher l’homme de sa vie à son funeste destin et à repousser cette inéluctable échéance à plus tard, de profiter encore de ses yeux, de ses sourires. Oui, ils seraient invincibles à deux désormais.

Le regard d’Albus changea légèrement cependant quand Gellert avait parlé de sa mort. S’il avait été très détaché lorsque son homme lui avait décrit comment il perdrait la vie, l’envie de plaisanter sur celle du repenti se fit inexistante. Ce dernier ne put s’empêcher d’avoir un sourire doux, à l’entendre menacé ledit Voldemort comme il l’avait fait le futur Severus. Si Gellert n’en avait pas grand-chose à faire de sa propre mort, considérant qu’il l’avait bien mérité de toute façon, il ne fit aucun trait d’humour, comprenant parfaitement cette colère révoltée qui semblait animer brièvement Albus. Tous les deux se moquaient de mourir. Mais aucun d’eux ne voulait voir partir l’autre avant lui. Attendri, Gellert se blottit un peu plus contre lui, profitant pleinement de cette chaleur qui lui avait manqué. Puis arriva la tartine que le repenti avait demandé avec une autorité éhonté et taquine. Couverte de fromage cette fois-ci, elle se déroba à lui au moment où il allait s’en emparer. Il regarda son homme sans comprendre qui le menaça d’avoir une alimentation correcte et régulière s’il ne voulait pas des représailles de la part du professeur de Métamorphoses. Touché, Gellert ne répondit rien, sachant très bien qu’il mangerait ce qu’il voudrait quand il le voudrait. Et pour le moment, c’était cette tartine de fromage qui lui faisait envie.

Mais la main d’Albus se posa sur sa joue, rappelant son attention sur ses iris et non sur la tartine. Lentement, son homme s’approcha de lui et le repenti se laissa faire avec plaisir. Recevant son baiser avec tendresse, il lui rendit son amour, accepta son pardon. Oui, l’éminent professeur lui avait causé de la peine, mais le cœur de Grindelwald, affaibli et malléable après tant d’années à Azkaban, n’avait plus l’énergie pour résister aux conflits et aux confrontations. Il n’était qu’avide de ce qu’il lui avait toujours été interdit et qu’il retrouvait seulement maintenant. Lui qui avait craint que l’homme de sa vie ne l’aimait plus échangeait maintenant un de ses baisers si tendres avec lui, apaisant les maux les plus profonds de l’ancien sorcier noir. Puis, leurs lèvres se séparèrent, toujours plus avides de celles de l’autre. Albus lui donna l’ordre de manger et de rester contre lui et pour une fois, Gellert eut nullement envie de jouer le mutin. Il laissa son homme cacher son visage dans son cou, lui arrachant un sourire apaisé. Il mangea sa tartine sans dire un mot, profitant juste d’Albus contre lequel il était assis. Finalement, appuyé contre lui sans honte, il finit par lui dire :

— Tu ne manges rien, toi…?

Il le regarda, caressant sa joue, pensif. Puis, il ajouta avec un sourire :

— Tu sais, avec tes lunettes, tu fais déjà sage. Et tu as déjà des manies de vieux, un peu. Moi je te conseille de rester comme tu es, tu es magnifique ainsi, mon amour.

D’un geste de la main, il fit en sorte à ce que deux tartines se préparent magiquement et arrivent dans ses mains.

— Tiens, mange, toi aussi. Et j’espère pour toi, d’ailleurs, que tu n’as pas emmené de thé. Je n’en peux plus.

Avec un sourire moqueur, il finit par se lever, tout en mangeant nonchalamment sa tartine. La simple présence d’Albus avait suffi à lui redonner de l’énergie. Il était resté amorphe trop longtemps et se devait de bouger un minimum. Se rendant compte qu’il n’avait écouté qu’une demande sur deux de son homme, il s’arrêta dans ses pas, se retourna vers lui et haussa les épaules avec un sourire mutin.

— Oups, je ne t’ai pas écouté, on dirait.

Il s’éloigna un peu de plus de lui et alla insolemment fouiller dans le baluchon qu’avait ramené Albus, continuant de dévorer sa tartine. D’un geste de la main, il alluma les chandeliers éteints et la cheminée, afin de donner plus de luminosité à la salle. Il vit alors son reflet dans un miroir et grimaça.

— Par la barbe de Merlin, Albus, comment as-tu pu embrasser ça ? Heureusement que toutes les bougies n’étaient pas allumées.

Il attrapa alors la bouteille d’hydromel et remplit leurs deux verres qui étaient venus à lui. Ayant fini sa tartine, il prit les coupes et revint à la hauteur d’Albus avant de lui donner.

— Trinquons à notre indéfectible allégeance, au fait que jamais plus nous ne nous séparerons.

Il le regarda un instant avec un air redevenu grave et sérieux.

— Je serai prêt à faire un Serment Inviolable pour toi et avec toi, si tu le souhaites. Si cela te permet d’avoir la conscience tranquille à mon égard.

Sans l’ombre d’un sourire, il plongea ses yeux hétérochromes dans ceux de son homme. Il savait ce que pourrait engendrer une telle proposition si Albus venait à l’accepter. Mais Gellert était sincère. Le Pacte de Sang comptait pour lui, au même titre qu’un Serment Inviolable. Il avait mis des années à s’en rendre compte, mais Dumbledore était la seule personne, le seul être à le maintenir en vie, à lui donner un but, une raison d’exister. Grindelwald n’avait jamais fait dans la demi-mesure. À l’instar de ses iris, tout était noir ou blanc. Si sa haine était aussi destructrice qu’un braiser, son amour était quant à lui sans limite. Sa passion le consumait mais il se trouvait heureux que le foyer de ce feu soit entre les bras d’Albus.
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Albus Dumbledore
Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: So Come Rain On My Parade - Albus  So Come Rain On My Parade - Albus - Page 2 Icon_minitimeMer 4 Mai - 16:10



So Come Rain On My Parade

« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942

À tout c'que j'ai pas vu tout près, juste à côté
Tout c'que j'aurais mieux fait d'ignorer


Gellert ne riait pas. Albus abandonna à l’écume fangeuse du désespoir sa tentative échouée de faire sourire son homme de sa mort lointaine et hypothétique. C’était trop tôt, ou trop grave pour Gellert. Aussi son sourire s’éteignit un instant, respectant le désir de solennité de son homme. Et à quel point il la comprenait lorsque celui-ci évoqua son propre assassinat, à lui ! Crime honteux d’un vieillard engeôlé et hors d’état de nuire, dont l’indifférence placide du récit, éructé d’entre les lèvres froides du concerné, fit courir le long de ses veines une de ces rares fureurs qui faisaient trembler le monde. Ah, que n’importe quel mage s’essaye à faire du mal à Gellert ! Albus n’avait aucun égal, et il ne craignait personne. Lui vivant, le moindre petit doigt n’aurait le temps de se lever contre l’homme de sa vie. Mais cela, Gellert le savait déjà. Même, lorsqu’il rétorqua la menace scellée dans une promesse commune, il eut un sourire attendri, se blottissant contre celui qui se découvrait roc, lui aussi, pour le fier amant qui lui faisait l’offrande de lui dévoiler enfin sa fragilité.

Albus le serra un peu plus contre lui. Il n’y avait plus d’insolence et d’orgueil dans les iris de son homme. Simplement la véracité de son âme telle qu’elle était, dépouillée de ces artifices d’apparence destinées au commun des mortels. Le baiser était au-delà de la passion. Tendre et véritable, s’avouant leur faiblesse mutuelle, s’arrachant enfin leur vérité commune, qu’ils avaient toujours su sans jamais avoir à se le dire ; qu’ils n’étaient rien l’un sans l’autre, deux vagabonds sans lumière, perdus au cœur d’une nuit sans Lune ; que seuls l’un pouvait avoir raison de l’autre, incroyables mages à la puissance qui ne trouvait ses limites que dans l’amour de l’autre.

Enfoui contre lui, Albus le laissa manger, contemplant d’un œil énamouré l’appétit recouvré chez son homme trop mince. Il fallut qu’il le rappelle à son frugal dîner qu’il avait oublié, pour qu’Albus ne daigne un regard indifférent vers sa propre tartine qui gisait sur la table. Un haussement d’épaules, un bras qui se resserre un peu plus, en propriétaire farouche, autour de la taille mince, dans une promesse de ne pas la lâcher pour quelque chose d’aussi frugal qu’une tranche de pain ;

- Après…Mes mains sont occupées à bien plus important.

Joignant le geste à la parole, Albus referma ses deux bras autour de lui, posant un baiser léger sur la mâchoire de Gellert avec un sourire mystérieux et taquin. Il laissa la fraîcheur de ses doigts caresser sa joue mangée de barbe, ferma les yeux une seconde pour mieux en apprécier les délices. Son sourire s’étira sous cette curieuse tirade qui ne lui ressemblait que trop, mélange de verbiage et d’insolence éhontée dont il avait tant aimé être la victime. Albus serra ses doigts dans sa main, une autorité feinte durcissant ses yeux d’azur, derrière ses lunettes en demi-lune ;

- Je te trouve bien insolent…Mais merci malgré tout pour le compliment, que je te retourne, si tu me le permets.

Cette fois-ci, ce fut Gellert qui prit les devants, lui glissant deux tartines déjà prête au creux de ses doigts, lui intimant de manger lui aussi, et son sourire devant tant de sollicitude se mua en un franc éclat de rire devant sa désapprobation aux litres de thé qu’Albus l’avait déjà contraint à avaler. Et tandis qu’il s’était levé d’un bon, dévorant de bon appétit, il se retourna un instant vers Albus délaissé, allumant quelques chandelles et haussant les épaules d’un air insolent en soulignant sa désobéissance ;

- N’aies crainte, cet affront ne restera pas impuni…Et on ne fouille pas dans les affaires des autres, Gellert…

Albus eut un sourire malicieux, caressant sa baguette nonchalamment pointée vers son homme, dans l’ombre d’une menace facétieuse. Le sortilège informulé qui s’en échappa, pourtant, n’eut pour effet que d’allumer un feu ronflant qui vint achever d’égayer et d’éclairer la pièce sinistre aux allures de tombeau. Le sage patriarche reposa sa baguette, se découvrant quelque peu affamé, lui aussi. Ce jambon était exquis. Et lorsque Gellert se fit cruel avec son propre reflet, Albus fronça les sourcils. Il le savait coquet, orgueilleux, un peu vaniteux. Ne pas être vu à son avantage avait dû le blesser, et contribuer à aiguiser sa colère. Il n’y avait rien, pourtant, sur le visage de Gellert, qui put étioler l’admiration qu’avait Albus pour sa beauté. Quelques cernes violacés, des joues un peu plus émaciées, peut-être. Rien qui ne puisse l’empêcher de s’extasier de cette nonchalance princière dont il était tombé fou amoureux ;

- Reviens un peu par ici et je te montrerais comment je m’y suis pris pour embrasser le plus bel homme du monde…

Albus le regarda revenir avec la bouteille et les deux coupes. Visiblement, il n’avait pas déniché le dessert. Il se saisit de celle qu’il lui tendait, et trinqua avec l’homme de sa vie ;

- A ce miracle alors, mon amour.

Albus lui offrit un tendre sourire, but une gorgée de l’excellent hydromel, plongeant son regard d’azur dans l’hétérochromie redevenue grave de son homme. Ses sourcils se froncèrent un instant devant la proposition on ne peut plus sérieuse de Gellert. Il eut un long soupir, se saisit de sa baguette. Et le fauteuil de velours pourpre se mua en longue banquette, ses doigts se saisissant d’une des mains de Gellert pour l’y entrainer. Une fois assis, son bras retourna à ses hanches, l’attira contre lui. Son autre main glisser sur sa joue, rapprochant son visage du sien ;

- Je ne veux pas. Je n’ai pas le droit de te demander de me prouver quoi que ce soit, surtout avec un sortilège aussi dangereux.

Là, leurs cils se croisant presque, Albus l’embrassa de nouveau. Un peu pour le faire taire, un peu contredire son dégoût de lui-même de tout à l’heure, surtout parce qu’il en avait envie. Il l’embrassa longuement et doucement, passionnément, l’amenant un peu plus contre lui comme pour le faire mentir, sa main glissant vers sa nuque à mesure qu’il approfondissait le baiser. Une fois leurs lèvres descellées, Albus avait sur les siennes un sourire résolument taquin, qui ne manquait pas d’audace ;

- Tu vois…C’est ainsi que j’ai fait. Si tu n’as pas bien compris, je peux aisément recommencer…

Derrière les lunettes en demi-lune, l’éclat d’audace brillait, plus malicieux que jamais. Du baluchon sur la table derrière eux, s’extirpa un petit bol de terre de cuite, qui vint se placer sur la table dressée à la va-vite devant eux ;

- Je vois que tu n’avais pas trouvé le dessert…Elles ne sont que pour toi, alors bon appétit.

Albus laissa le bol en lévitation près d’eux, la taille frêle de Gellert toujours contre lui, se saisissant de son verre dont il avala avec délices une longue gorgée, tout à la joie simple de contempler son homme dîner au creux de ses bras.
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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: So Come Rain On My Parade - Albus  So Come Rain On My Parade - Albus - Page 2 Icon_minitimeMer 4 Mai - 19:38



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« I THINK WE'RE DOOMED »

Bureau d'Étude des Runes, fin décembre 1942.

L’ambiance s’était considérablement réchauffée et leurs différents semblaient s’être évanouis loin d’eux, disparaissant aussi rapidement qu’ils étaient arrivés. Il se souvenait que, durant leur été passé ensemble, leurs relations étaient parfois explosives mais redevenaient aussi passionnelles que l’heure précédente. Car les deux hommes étaient fiers et orgueilleux. Rien ne pourrait endiguer la fougue de leurs esprits et de leurs cœurs, leur passion brûlant d’un feu qu’il valait mieux laisser briller parfois. Mais les voilà à nouveau à se dévorer du regard, à ne pouvoir s’empêcher de rester hors de la vue de l’autre trop longtemps. Pour preuve, Albus menaça faussement Gellert d’avoir osé délaisser ses genoux pour mieux aller fouiller sans honte ses affaires. Le repenti adorait ces jeux taquins qu’ils avaient entre eux. Cela ne faisait que souligner leur grande complicité des plus fusionnelles. Au sourire malicieux et à la silhouette de la baguette d’Albus pointée vers lui, l’ancien mage noir adopta son air le plus dédaigneux, le plus insolent, le menton haut et finit de manger sa tartine. Pourtant, quand il lui demanda de revenir près de lui, il s’exécuta avec toujours le même sourire moqueur, la démarche souple et leste, presque féminine. Il retourna donc près de lui, aguiché par la proposition de retrouver ses lèvres scellées aux siennes mais ne réclamant rien pour le moment, préférant trinquer avec son homme.

Mais Albus déclina l’offre pourtant sérieuse et noble de Gellert. Son sourire revint pourtant, bien que déçu. Il ne comprenait pas pourquoi son homme se refusait à une telle proposition. Certes, elle était extrême, voire même radicale dans le cas où ce serment serait brisé mais l’ancien mage noir ne pouvait pas lui offrir plus que cette promesse de donner sa vie en échange de la sienne. Albus craignait-il que cela ne soit qu’une machination vile et fourbe de sa part ? Eux, les deux sorciers les plus puissants de leur temps, partis, Grindelwald avait-il un héritier ou une héritière à poursuivre son œuvre sans la menace de Dumbledore ? Gellert ne put s’imaginer qu’Albus puisse douter de cela encore. Il ne voulait pas. Comment cela était-il possible après tout ? N’avait-il pas suffisamment démontré la peine et la douleur qui lui crevaient le cœur lorsqu’il était du sien ? Il soutenait pourtant toujours son regard et il avait l’impression qu’Albus avait perçu le doute que son refus avait fait naître dans son esprit redevenu légèrement mélancolique. Mais cette proximité avec lui, leurs deux regards se rencontrant toujours, Gellert n’eut le cœur à batailler. Sa paume chaude sur sa joue mal rasée eut raison de lui et l’azur de ses yeux le firent à nouveau sourire.

Il se laissa alors embrasser, réchauffant son être qui avait perdu de son enthousiasme suite à ce reflet négligé et au refus de son homme de sceller leurs vies ensemble. Il sentit Albus le presser contre lui, sa barbe lui caresser la peau de son menton. Peu à peu, il eut l’impression que tous ses muscles se déliaient, noués précédemment par l’angoisse puissante qui avait fait trembler tous ses membres. Là, tout se détendait au contact des lèvres de son homme, le laissant poser sa main sur sa nuque. À ce moment-là, il était devenu son pantin, guidé seulement par la volonté de l’amour de sa vie qui avait un tel pouvoir sur lui. Mais à nouveau, Albus retira ses lèvres au grand désespoir de celles de Gellert à qui on venait d’arracher leurs jumelles. Il soupira légèrement, un sourire faussement exaspéré de la taquinerie de son homme. Bien sûr qu’il voulait qu’il recommence. Après quarante ans loin de lui, sa soif était désormais inextinguible, voulant profiter chaque instant, chaque seconde de lui. Ces trois derniers jours avaient été comme un sevrage forcé et brutal, dont les caresses Albus faisaient disparaître la souffrance qu’il avait dû à endurer pendant ce laps de temps. Docilement et un peu à contrecœur, il se positionna contre son homme, lui permettant de bouger à nouveau.

— Où est-ce que tu as pu trouver des framboises à la fin du mois de décembre…?

Ne résistant pas à l’appel du bol en terre cuite, Gellert plongea sa main dedans et récupéra deux trois framboises qu’il mangea rapidement. Avec un sourire, il en prit une et la porta aux lèvres d’Albus avec un sourire malicieux.

— Il n’y a pas de raison que tu n’en manges pas toi non plus.

Il déposa un rapide baiser sur ses lèvres avant de se blottir à nouveau contre lui, songeur. Il fit venir une framboise à lui, qu’il mangea à son tour et joua, de son autre main, à faire passer son doigt le long de la cuisse d’Albus, suivant les plis du tissu.

— Tu ne veux pas faire de Serment Inviolable parce que tu n’as pas confiance ? Tu pourrais en choisir toutes les conditions…

Finalement, il vint lui prendre la main et la serra entre ses doigts. Il songea alors à ce qu’il pouvait lui proposer d’autre pour lui prouver sa bonne foi, son entière repentance. Il n’était pas sûr de se remettre aussi efficacement d’un nouvel abandon de la part d’Albus. Tenant toujours la paume de son homme contre la sienne, il finit par dire d’une voix presque timide :

— Si tu ne veux pas que nous soyons liés dans la mort… peut-être accepterais-tu de l’être dans la vie…?

Il marqua une pause avant de finalement dire :

— On pourrait peut-être se marier, non…?

Se rendant compte rapidement que l’esprit cartésien et bien rangé d’Albus trouverait quelque chose à redire à cette proposition insensée, Gellert finit par dire rapidement, presque agacé :

— Je me fiche de savoir que nous n’avons pas le droit de le faire. Je l’ai bien compris tout ça, que nous ne pourrions jamais être qui nous sommes vraiment aux yeux du monde. Ne t’en fais pas, j’ai passé une grande partie de ma vie à essayer de combattre ça.

Il soupira.

— Mais nous pourrions le faire juste symboliquement, je ne sais pas…

Il serra plus fort sa main encore et la porta à ses lèvres. Puis finalement, il regarda Albus dans les yeux, l’air légèrement mélancolique.

— Je veux bien que tu me rappelles comment tu embrasses s’il te plaît, je crains avoir déjà oublié.

Il sourit légèrement, comme pour effacer cette proposition qui sonnait tout aussi absurde dans ses oreilles, espérant qu’Albus ne répondrait rien et se contenterait de l’embrasser avec autant de passion et de douceur qu’il l’avait fait à l’instant.
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MessageSujet: Re: So Come Rain On My Parade - Albus  So Come Rain On My Parade - Albus - Page 2 Icon_minitimeJeu 5 Mai - 16:01



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« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942

Au monde, à ses douleurs qui ne me touchent plus
Aux notes, aux solos que je n'ai pas inventés


Gellert s’était dressé de tout son orgueil princier, immobile, face à la menace feinte de la baguette de son amant. Même ainsi, aminci et émacié par l’insomnie, une tranche de pain au creux de la main, sa majesté insolente l’emportait sur la lassitude harassée de son apparence. Et c’est toujours mû par cette nonchalante railleuse qu’il obéit pourtant, s’approchant de sa démarche pétrie d’une grâce toute à lui pour entrechoquer leurs coupes ensemble, dans la célébration miraculeuse de leurs retrouvailles. Et l’offre de Gellert, pourtant sincère et incroyablement, vint quelque peu ternir la doucereuse accalmie qui régnait entre eux. Albus refusait, mais pas pour les raisons que son homme, qui s’était légèrement rembruni, s’imaginait sans doute. Mais le grand Gellert Grindelwald n’avait pas fait un si formidable ni si terrible despote pour rien. Malgré quinze années de volonté brisée aux barreaux glacés d’Azkaban, le « non » semblait encore difficilement acceptable à cette âme farouche et trop entière.

A mesure qu’Albus tentait de vaincre son opiniâtreté par la caresse de ses lèvres, il le sentit doucement s’abandonner ; chaque seconde un peu plus, ses membres frêles lui fondaient dans les bras, et, dans la fragilité extatique de son homme, il semblait être devenu un pantin désarticulé à la merci de l’étreinte sans laquelle il promettait de s’effondrer. Et pourtant, malgré la douceur de son sourire, sa pâleur trahissait encore sa déception, malgré toute la douceur insufflée au baiser qui ne l’avait pas totalement vaincu. Pourtant il ne dit rien, se soumettant en se blottissant contre lui et s’emparant du bol de framboises qui n’avaient pas eu tout à fait l’effet escompté par Albus ;

- Si je te le disais, il faudrait que je te tue…Et je ne suis pas prêt à vivre sans toi…

Albus eut un large sourire taquin. Il n’y avait pas vraiment de mystère. Simplement une armée d’Elfes qui l’adoraient et qui avaient écumé leurs fournisseurs pour dénicher l’impensable. Albus récupéra la framboise que Gellert lui faisait glisser entre ses lèvres, souriant sans rien dire, pensif, sachant pertinemment que Gellert n’en avait pas fini avec lui. Et il avait raison. Le sujet revint sur le tapis, les doigts diaphanes s’emparant avec douceur des siens. Albus eut un profond soupir, le regard tendre ;

- Détrompe toi chéri, il s’agirait plutôt du contraire…Je veux te faire confiance, et surtout je veux que tu saches que je te fais confiance…Pas que tu crois que je me sente en sécurité uniquement parce que ta volonté est retenue par des barreaux magiques. Et puis, l’éventualité de ta mort, même hypothétique, à l’issue de ce sortilège, suffit à me répugner.

Puis, la voix de Gellert se radoucit. Se fit presque timide, audace étiolée, fierté disparue. Une seconde, Albus redouta l’aveu qui muait son nonchalant et railleur Gellert en fragilité intimidée, effarouchée. Un instant, il fronça les sourcils, ne comprenait pas. Et puis, l’aveu vint. Albus écarquilla une demi-seconde les yeux, mais mit un point d’honneur à ne rien laisser transparaître d’autre. Rien qui put blesser l’honnêteté et la sincérité de Gellert, pour lesquelles Albus aurait donné n’importe quoi, autrefois. Mais, déjà, son fier prince semblait regretter. Peur de la raillerie sans doute, effroi du rejet ou du refus, il s’expliquait, avec maints détours, sur ce qui l’avait poussé à lui faire une telle déclaration. Sans rien dire, Albus lui abandonna sa main que Gellert avait porté à ses lèvres, ne brisant pas leurs regards qui se noyaient l’un dans l’autre, insondables ;

– Mon amour…Je suis très touché…Mais tu ne dois pas jalouser les sacrements des autres, ceux auxquels nous n’avons pas droit. Notre union est tellement, tellement au-dessus de tout cela. Aucun de leur mariage ne parviendra à se rapprocher un tant soit peu de l’intimité qui nous lie. Tu es une partie de mon âme, et lorsque tu es loin de moi, elle m’est arrachée. Je suis comme incomplet, et j’erre dans le noir. De plus, nous avons cela… Et ce fut à son tour, de porter sa main blanche doucement contre son cœur, ses doigts libres fouillant au creux de sa chemise pour en extirper le pendentif d’argent qui ne le quittait jamais, le glissant entre les doigts diaphanes. - Cela, c’est bien plus qu’une promesse, bien plus qu’un mariage. En plus d’être liés par l’âme et le cœur, nous sommes liés par le sang, et cet indéfectible lien a fait de nos deux trop puissantes magies une force commune. Aucun mariage d’aucune sorte n’atteindra jamais cet exploit là…

Un instant, ce fut à lui de porter ses doigts à ses lèvres, les refermant contre pendentif qu’il avait parfois l’impression de sentir battre contre son cœur, parfois. Son autre main glissa sur sa joue mal rasée, attendri par le chagrin soudain dont la flamme pâle vacillait au fond de son regard hétérochrome ;

- Cependant…Je suis tout à fait disposé à m’unir à toi de toutes les manières symboliques possibles, et dont tu aurais besoin…

Et puis, lorsque Gellert se rappela à sa proposition, Albus eut un léger rire, sentant malgré tout qu’il dissimulait derrière la malice son embarras et sa mélancolie. Albus obéit, amenant à lui le visage déjà tout près de lui, l’embrassant encore, tendrement, doucement, longtemps, son autre main revenue à la hanche mince pour le ramener contre lui. Le baiser rompu, Albus garda le visage collé au sien, ses lèvres s’approchant de son oreille pour l’effleurer de son souffle ;

- Sais-tu seulement à quel point je t’aime ? Et puis, son visage se décollant doucement du sien, la main sur sa joue râpeuse, un sourire mutin revenu à ses lèvres ; « Toutefois, si je dois te faire un aveu, je te préfère rasé de près…C’est une hérésie de me priver de la moindre parcelle de la douceur de ta peau. »

Cette fois-ci, ce fut au tour d’Albus de se glisser entre les bras de son homme. De nicher son visage au creux de son cou, les bras tout contre lui, s’abandonnant à se frêle fraîcheur tout en poussant un long soupir alangui. Là, tout contre lui, il lui semblait que le monde aurait pu s’écrouler. Le grand et sage Albus Dumbledore n’aurait pas bougé un sourcil. Son monde à lui était là.
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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: So Come Rain On My Parade - Albus  So Come Rain On My Parade - Albus - Page 2 Icon_minitimeJeu 5 Mai - 18:07



So Come Rain On My Parade

« I THINK WE'RE DOOMED »

Bureau d'Étude des Runes, fin décembre 1942.

Albus, après avoir mangé sa framboise, essaya de justifier son refus au sujet de ce serment irrémédiable. Gellert l’écouta et, malgré son sourire poli, son cœur n’y était plus. Il avait beau lui dire par tous les moyens qu’il voulait que le repenti avait la confiance de l’éminent professeur, le concerné ne le crut pas. Malgré les efforts d’Albus pour tenter de faire oublier ces quelques jours de panique, son amant ne parvint parfaitement à le prendre au sérieux, voyant là plutôt une tentative vaine de détourner son attention, de l’endormir avec ses belles paroles pleines d’espoir et bons sentiments afin de noyer le poisson. Mais Gellert n’était pas dupe. Si la réaction d’Albus avait été si violente après leur nuit passée l’un contre l’autre, c’était pour une bonne raison : non, il ne lui faisait pas parfaitement confiance. Et même s’il prétendait le contraire pour ne pas le vexer, Gellert ne s’y méprenait pas. Mais comment lui en vouloir ? Il avait déjà été assez fou pour sortir Grindelwald de prison, peut-être que ce dernier avait, après tout, tout prévu en amont : attendre patiemment que Dumbledore baisse sa garde pour mieux le poignarder par derrière. Cela aurait pu être une éventualité, si le cœur du mage noir ne s’était pas débattu pour revenir vers la lumière.

Qu’en avait-il à faire de sa mort à cause du sortilège, puisqu’il serait mort avec lui ? Au moins, ils auraient été ensemble et n’auraient plus à souffrir de l’absence de l’autre. Car Gellert ne pouvait plus se résigner à une existence loin de son âme sœur. Si Albus venait à disparaître alors il ne resterait en lui tout ce qu’il y avait de plus sombre, de plus mauvais, ces rares traces de bonté disparaissant avec son âme jumelle. Puis, après quelques secondes de silence après la proposition absurde du repenti concernant le mariage, comme il l’appréhendait, l’éminent professeur de Métamorphoses rebondit. Et comme il le craignait, malgré son avertissement, ayant anticipé la réaction trop cartésienne de son homme, ce dernier déblatéra le pourquoi ils ne pouvaient pas le marier. Enjoliva ce nouveau refus par le fait que leur amour était au-dessus de celui du commun des mortels et qu’il souffrait lorsque leurs âmes étaient séparées. Malgré leurs regards qui s’entrechoquaient, Gellert avait perdu toute malice, tout sérieux. Son visage était devenu tristement impassible, ses iris opposées ne retranscrivant qu’une certaine lassitude blasée, étanche aux tentatives poétiques d’Albus de lui faire croire qu’il avait souffert autant que lui pendant cette séparation imposée par le futur directeur de Poudlard qui s’était retranché dans sa peur.

Mais alors qu’Albus sortait le Pacte de Sang de sous sa chemise, arguant que c’était un symbole bien plus fort que n’importe quel mariage, Gellert ne réagit pas, baissant les yeux dessus. Il songea alors au fait qu’il aurait vu être normal, à se mélanger dans la foule et à ne jamais en sortir. Être un homme des plus lambda, un sorcier simple ou même un Moldu qui aurait été libre d’aimer qui il veut et pas le plus puissant sorcier du monde qui était en train de justifier qu’ils ne pourraient pas se marier parce qu’ils valaient tous les deux mieux que cela. Albus ne semblait pas avoir compris la valeur symbolique que pourrait avoir une telle alliance. Il y aurait eu quelque chose d’officielle, une promesse qu’ils s’appartenaient mutuellement. Pas besoin d’un prêtre ou d’un maire pour célébrer leur union. Ils pourraient simplement s’échanger leurs vœux au pied d’un arbre ou au-dessus des Alpes, sur la terrasse du château de Nurmengard si l’état de celui-ci le permettait. Il n’y avait pas besoin que cela soit officiel, cela le serait dans leur cœur et Gellert ne voyait pas en quoi cela était un problème pour Albus qui avait l’air d’avoir acquis un insupportable côté bureaucrate avec le temps.

Où était passée sa fougue, son excitation à briser l’interdit ? Le renégat n’avait pas demandé à reconquérir le monde. Sa requête était des plus inoffensives, destinée à rassurer son homme sur ses intentions. Mais non, ils étaient trop différents, cela leur était interdit. Gellert ne put retenir un profond soupir tandis que ses épaules s’affaissèrent en même temps que son regard. Albus essaya pourtant de le rassurer, ajoutant qu’il accepterait toutes les façons de s’unir symboliquement à lui s’il en avait besoin. Mais Gellert n’en avait pas besoin. Ce n’était pas lui qui avait paniqué à l’idée d’avoir passé une trop bonne soirée avec son amant. De s’être abandonné entièrement à ses bras pour quelques heures seulement. Albus l’embrassa alors, se soumettant à la demande de Gellert dont le cœur n’y était décidément plus, se laissant faire, posant vaguement une main sur sa hanche. Peut-être était-ce cette fatigue extrême qu’il avait accumulée durant ces deux trois jours qui le rendait si morose, si sombre. Puis, son homme vint susurrer à son oreille à quel point il l’aimait, ce qui eut pour l’effet de décrocher un léger sourire à l’ancien mage noir. Il le laissa caresser sa joue mal rasée et faire un commentaire taquin sur le peu d’entretien qu’elle avait eu.

— Je peux y aller si tu veux. Mais toi, je t’en prie, ne te rase jamais. Tu auras à faire à moi sinon.

Il se leva alors, avant de déposer un baiser sur son front. Il prit le bol de terre cuite remplie de framboises, en mangea deux trois autres de plus, et se dirigea vers une petite porte qui donnait sur sa salle de bains particulière. Il revint quelques instants plus tard avec une serviette autour des épaules et tout le nécessaire pour se faire raser. Il posa tout sur la table basse devant le sofa sur lequel était assis Albus et lui donna le rasoir. Puis, il s’assit par terre et cala sa tête entre ses genoux.

— Tiens, fais-le si tu veux, j’ai pas envie moi, je veux manger mes framboises.

Il accorda les gestes à la pensée, avala quelques baies roses supplémentaires. Il n’avait plus envie de parler d’union, étant suffisamment déçu comme cela. Si Albus craignait à nouveau les engagements avec lui, il pouvait le comprendre. Il ne lui en voulait pas. Il était simplement attristé de constater que jamais, ils ne pourraient avoir une vie un minimum normal. Il aurait beaucoup donné pour que tous deux redeviennent les adolescents insouciants qu’ils étaient, ne se souciant nullement des conséquences, riant au nez des qu’en-dira-t-on. Gellert voulait retrouver cette excitation de ce baiser naïf et tremblant sous cet arbre en plein été. Cet instant où il n’y avait plus que lui et Albus partageant l’un des plus beaux moments de leur vie, en oubliant le reste autour d’eux, à l’instar de cette nuit, pour son soixantième anniversaire. Il n’y avait plus eu qu’eux à cet instant, appelé à être contre l’autre jusqu’à l’aube. Gellert se moquait des autres, se moquait de leurs sacrements, de leurs règles de conduites, qu’elles soient protocolaires ou religieuses. Il voulait simplement marquer le coup. Dire officiellement mais intiment à l’élu de son cœur qu’il était à lui et qu’il était sien, afin qu’il n’y ait plus de moments de doutes comme celui qui avait tristement animé Albus pendant ces quelques jours.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: So Come Rain On My Parade - Albus  So Come Rain On My Parade - Albus - Page 2 Icon_minitimeVen 6 Mai - 14:25



So Come Rain On My Parade

« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942

Tous ces mots que d'autres ont fait rimer et qui me tuent
Comme autant d'enfants jamais portés
Oh, à nos actes manqués


Cette fois-ci, Gellert ne s’abandonna pas à ses bras. S’il ne repoussait pas, il n’était pas vraiment là, cependant. Roidi dans une distance glacée, il se laissait faire, rien de plus. Albus desserra l’étreinte, mis fin au baiser. Albus avait pourtant mis tout son cœur à lui répéter combien il l’aimait. Sa tendresse énamourée, dépouillée de sa fierté malicieuse, ne semblait pas avoir suffi, pourtant. Encore une fois, sa sagesse cartésienne, enrobée de tant de douceur qu’il le voulait, se heurtait à l’intransigeance de Gellert, blessait la seule âme qu’il n’arrivait pas à réconforter par ses mots. Parce qu’il le connaissait trop, sans doute, et qu’à lui, uniquement à lui, il n’avait pas le pouvoir suffisant pour lui dissimuler ses peurs les plus profondes. Pour le commun des mortels, Albus Dumbledore était le patriarche intouchable, l’insubmersible roc sur lequel l’aigreur de l’écume des autres s’écrasait avec indifférence. Il était le reflet du sourire bienveillant à toutes les injures éructées à sa face de divinité tranquille qui pardonne le venin craché à la bonhomie tranquille de son visage.

Mais, face au terrible Gellert Grindelwald, le patriarche déifié n’était plus qu’un homme qui doute. Déjà manipulé, déjà abusé et déjà détruit par l’insolence du sourire et la flamme glacée de ces yeux, l’adolescent tremblant des prémisses de l’amour prenait le pas sur l’éminence sage du Professeur qui savait n’avoir aucun égal. Sauf lui. Lui qui avait posé sur le Pacte de sang qui gisait entre ses doigts un regard trop indifférent pour qu’Albus n’y perçoive pas quelque chose de plus insidieux, que sa fierté recouvrée ne voulait pas lui montrer. De même, son impassibilité d’Occlumens avait de nouveau roidi sa fière beauté, les lèvres obstinément closes suite au discours de son homme, véritable ôde à l’amour qu’il lui avait toujours porté.

Albus ne découvrait rien. Gellert était un homme fier, intransigeant, inflexible, changeant. N’était-ce pas pour cela qu’il l’avait aimé ? Un mot, un geste, et son enthousiasme fougueux ou sa sérénité tranquille pouvait se muer en colère éclatante ou en rigidité d’apparat. Albus, lui, était courageux, tenace, et leur opiniâtreté commune lui insufflait la force nécessaire pour passer outre, et accepter ce caractère impétueux qu’il avait tant aimé. Aussi accepta-il le seul sourire qu’il lui offrit, le lui rendant avec gratitude, laissant sa main caresser sa joue émaciée avec toute la tendresse qu’il avait pour lui. Son sourire s’élargit face à la menace feinte, et il ne dit rien lorsque les bras frêles se décrochèrent de son étreinte, l’abandonnant après un léger baiser sur son front pour s’attaquer à quelques framboises, avant de disparaître un instant, et revenir avec tout le nécessaire de rasage dont Albus aurait besoin pour accomplir l’ordre éructé d’un ton impérieux. Le patriarche eut un large sourire, caressant avec tendresse les cheveux de soie qui dépassaient de sa tête, entre ses genoux.

- A ton service, mon trop bel homme.

D’un geste souple, Albus se débarrassa de sa veste, la posant sur le divan tandis qu’il remontait les manches de sa chemise. Le bol d’eau chaude, le savon et le blaireau en lévitation, ses doigts vinrent tendrement dégager la gorge de son amant, dénouer sa lavallière et dénouer un bouton de sa chemise, s’attardant une seconde sur sa gorge qu’il effleura avant de se saisir du pinceau. D’un geste précautionneux, il vint appliquer le savon humide sur les joues creuses et la gorge trop blanche, laissant le blaireau en suspension tandis qu’il se saisissait du rasoir ;

- Cesse de manger un moment, chéri. Je ne voudrais pas te blesser.

La main qu’il tenait sous son menton lui faisait basculer doucement la tête en arrière, aussi put-il lui lancer un regard tendre, avant de faire glisser prudemment la lame sous sa gorge, la plongeant dans l’eau chaude pour la rincer du savon à chaque va et vient du rasoir. La partie la plus délicate accomplie, Albus s’attaqua aux joues minces, et soudain la peau de soie réapparut à ses yeux qui en contemplait chaque parcelle comme un miracle enfin recouvré. Quand enfin son bel et imberbe Gellert lui fut rendu, Albus décrocha la serviette de son cou, lui essuya délicatement le visage, avant de la jeter nonchalamment sur le divan, cherchant quelque chose qu’il ne vit pas. D’un mouvement du poignet, son propre baume apparut comme par magie. Y plongeant ses doigts, il vint l’appliquer sur la peau trop douce, meurtrie par le rasage, prenant son temps pour la faire pénétrer par de tendres rotations qui achevèrent de donner à sa peau diaphane la douceur de la neige.

Les ustensiles de rasage furent reposés sur la table basse, et les doigts d’Albus vinrent fouiller dans la toison de Lune de son homme, sa main glissant vers sa gorge lisse qu’il avait lui-même dévoilée ;

- Mon amour…M’autorises-tu à dormir avec toi cette nuit ? Doucement, se rapprochant de son oreille, sa voix se fit murmure lorsqu’elle lui souffla ; Seulement si tu le veux…Moi, j’en ai très envie…

Les doigts d’Albus glissèrent un peu plus sur sa gorge, en effleurant la fraîcheur diaphane que lui offrait ce bouton qu’il avait dénoué de lui-même. La malice recouvrée, malgré l’indifférence feinte de Gellert à ses déclarations, son souffle vint de nouveau agacer son oreille ;

- A présent revenez dans mes bras, Professeur Grindelwald…Je veux contempler le fruit de mon travail.

Comme pour l’y inciter, ses lèvres se posèrent dans ses cheveux, ses doigts vinrent s’aventurer un peu plus dans le creux de sa chemise, apposant sa tiédeur au poitrail frêle et aminci de son homme, se délectant de la douceur de sa peau qu’il sous sa main. Toujours aussi assoiffé de lui, ses mains revenaient toujours à son étreinte, à ses baisers et ses caresses. Le sentir contre lui semblait être son oxygène, son centre de gravité soudain en la suprême apparence du corps mince au sourire princier. Mais cela avait toujours été ainsi.
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MessageSujet: Re: So Come Rain On My Parade - Albus  So Come Rain On My Parade - Albus - Page 2 Icon_minitimeVen 6 Mai - 18:27



So Come Rain On My Parade

« I THINK WE'RE DOOMED »

Bureau d'Étude des Runes, fin décembre 1942.

Les tempes ainsi installées entre les genoux d’Albus, Gellert regarda son visage, contemplant les moins traits de sa peau, l’éclat azuré de ses yeux si doux. Tandis que son homme se mettait à l’aise et enlevait sa veste, le repenti s’en voulut d’avoir été si froid et si injuste avec lui. Il ne doutait pas de l’amour que l’éminent professeur lui portait, aussi insensé était-il. Il aurait pu le chasser d’avoir été aussi insensible à son discours empli d’amour et de tendresse à son égard, d’avoir simplement tourné les yeux loin de lui parce qu’il lui refusait quelque chose qui leur était interdit. Mais non, Albus lui rendit son sourire, aussi doux et magnifique que quelques instants auparavant comme s’il était imperméable aux sautes d’humeur de l’homme qu’il aimait. Tandis que celui qui allait s’improviser barbier s’installait, Gellert songea au fait qu’il n’était certainement pas le genre d’homme que méritait son amant. Son âme était un diamant et son cœur lumineux et calme comme une mer d’huile. Rien ne l’avait affecté, ne l’avait changé, aucun tourment de la vie n’était parvenue à érafler ni sa bonté, ni la force de son pardon. Pourtant, il aurait eu toutes les raisons du monde de partir et claquer la porte derrière lui, emportant la chaleur de ses mains et de ses sourires avec lui.

Mais non, Albus était là, souriant sous les yeux contemplatifs de Gellert qui se laissait faire et caressant ses cheveux. Il ferma les yeux quand les mains souples et agiles de son homme vinrent exposer sa gorge et y faire glisser quelques doigts avec tendresse. Quand son homme lui intima de cesser de grignoter, il s’exécuta, même s’il n’avait aucun doute en sa dextérité. Il le laissa appliquer le savon sur sa peau, faire basculer sa tête en arrière. Gellert regarda un instant son homme avec une tendresse retrouvée et semblable à celle des yeux qu’il contemplait mais finissant par fermer les siens en sentant les mains douces d’Albus le manipuler. Il laissa la lame lui parcourir la gorge, le calme et la sérénité de son homme l’apaisant plus que de raison. Il semblait que Dumbledore soit vraiment pourvu d’une force irréelle, capable d’éteindre n’importe quel feu de la colère de Gridelwald par la seule force de son sourire. Il était cette main tendue quand il se noyait, cette lumière quand il s’aveuglait, ce réconfort quand il doutait. Les yeux toujours clos, Gellert laissait la douceur infinie d’Albus parcourir ses joues avec la plus grande des douceurs, la plus grande des précautions. Apaisé, sa déception oubliée, il s’abandonna même à un soupir bienheureux.

Quand Albus eut fini, Gellert le laissa le débarbouiller. N’ayant pas envie de bouger mais ne sentant plus les mains de son homme sur lui, il se risqua à ouvrir un œil pour le voir chercher quelque chose du regard. Silencieux, il vit apparaître un petit flacon que l’éminent professeur ouvrit et tâcha d’en appliquer le contenu sur ses joues. Ses mouvements étaient tels des massages et Gellert ne put que fermer à nouveau les yeux, en paix. Doucement, sa main glissa vers la cheville d’Albus et remonta lentement sous le pantalon pour venir caresser son mollet, seule partie accessible de son corps sans venir déranger ses mouvements. Puis ses douces mains quittèrent ses joues pour retrouver ses cheveux puis sa gorge. Gellert soupira à nouveau, un sourire se redessinant doucement sur ses lèvres. Il entendit alors le murmure d’Albus lui demander la permission et de rester avec lui pour cette nuit-là et le sourire du repenti se fit plus franc, plus large et amusé. Comme pour plaider sa cause, son homme fit descendre un peu plus sa main le long de son torse, lui ordonnant avec malice de revenir dans ses bras. Gellert eut presque envie de lui désobéir juste pour sentir encore ses mains contre sa peau. Finalement, il s’accorda à lui donner ce qu’il voulait, se redressant et s’asseyant à nouveau sur ses genoux, comme précédemment.

— Vous avez fait un excellent travail, Dumbledore. Cela est bien plus agréable quand c’est vous qui le faites plutôt que moi.

Avec un sourire tendre et un regard débordant d’amour pour son homme, il prit le poignet d’Albus et vint poser sa main sur sa joue fraîchement rasée. Il posa alors sa propre paume sur la barbe de son homme et vint déposer un baiser d’une grande tendresse, cherchant à s’excuser lui aussi. Sa main glissa dans son cou qu’il caressa doucement, passant même ses doigts sur sa nuque qui vinrent chercher quelques mèches de cheveux cuivrés pour jouer doucement avec. Il se racheta alors pour ce baiser offert par Albus qu’il n’avait su honorer convenablement. Il y mit toute sa douceur, tout son amour pour lui afin de lui montrer que oui, peu importe des unions qu’ils ne pourraient pas faire, leur lien était plus grand et plus fort que tout. Aussi exceptionnel que leurs personnes, rien ne pourrait les séparer à nouveau. Puis, après plusieurs longues secondes d’un baiser pour lequel Gellert s’était appliqué plus que d’habitude, il s’approcha de l’oreille d’Albus et lui susurra :

— Tu as intérêt à dormir avec moi cette nuit. Et je fermerai la porte derrière nous comme ça, tu ne seras pas tenté de t’enfuir.

Il sourit un peu plus et déposa un rapide et bref baiser de gourmandise sur ses lèvres.

— C’est amusant, c’est moi le prisonnier mais c’est toi qui t’enfuies.

Avec un regard taquin et sans animosité, il regarda son si beau visage qu’il caressait pensivement. Finalement une ombre plus triste vint voiler son sourire.

— Excuse-moi mon amour, pour tout à l’heure… Je sais que beaucoup de choses nous sont impossibles malgré nos pouvoirs. Mais je regrette tellement d’avoir perdu tellement loin de toi que j’aimerais nous prouver que rien ne pourra jamais plus nous séparer désormais. Et que jamais je n’oserai prétendre vouloir du mal à toi ou même à Poudlard. Je sais cette école est tout pour toi et j’ai envie de m’y investir, de faire honneur à ce risque inconsidéré que tu as pris en me sortant d’Azkaban. J’aimerais que tu me fasses confiance.

Puis finalement, après avoir encore déposé un baiser sur ses lèvres, il finit par passer une jambe à l’opposée de la deuxième, se retrouvant à califourchon sur lui.

— Je t’autorise donc à rester avec moi cette nuit. À la seule condition que tu restes avec moi demain matin. Tu es tellement beau qu’il serait incorrect de priver mes yeux de ton visage et mes lèvres des tiennes.

Il prit une framboise dans le bol qui avait lévité jusqu’à eux et en plaça une à nouveau entre les lèvres de son amour qu’il regardait, un sourire insolent sur son visage avant de manger à son tour une baie.
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MessageSujet: Re: So Come Rain On My Parade - Albus  So Come Rain On My Parade - Albus - Page 2 Icon_minitimeMar 10 Mai - 16:19



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« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942

Aux amours échouées de s'être trop aimé
Visages et dentelles croisés, juste frôlés


Là, le visage entre ses mains, Gellert s’abandonnait. Les yeux sur la blancheur diaphane, alanguie de la mine au repos, Albus eut un sourire tendre. C’était là tout ce qu’il avait voulu. Et cette petite victoire le comblait d’une joie tendre, s’enivrant dans la contemplation de la beauté de son homme qui avait fermé ses paupières, comme pour mieux se laisser emporter par la caresse des doigts tièdes de son homme. Ses longs cils d’une blondeur de lune effleuraient ses pommettes blanches. Disparue la moue inflexible qui roidissait ses traits de prince. Il n’y avait plus de rude fierté, plus d’orgueil farouche sur ce visage qui s’éperdait au creux de ses doigts. C’était l’aveu mutique qu’il était à lui, le cadeau de sa fragilité extatique offerte à ses bras, la promesse de cette sincérité que ces deux âmes jumelles n’avaient aucun besoin de se clamer. Pourtant une paupière se leva sur la pupille d’encre, lorsque les doigts d’Albus s’étaient envolés pour se saisir du flacon, mais bien vite la seconde de surprise s’évanouit sous la langueur lorsque les doigts vinrent de nouveau s’aventurer sur la soie fraîche de sa peau.

Le sourire d’Albus s’étira et un délicieux frisson s’empara de lui, lorsque les longs doigts de Gellert glissèrent sous son pantalon, dans une caresse légère de son mollet près de lui. Réprimant un soupir de contentement, ce fut à lui de glisser ses doigts le long de la chemise de son homme, pour lui murmurer sa demande à l’oreille. Albus devina plus qu’il ne vit le sourire de Gellert s’étirer, oscillant entre orgueil et malice, lorsqu’il obéit pourtant, se redressant une seconde pour glisser sur ses genoux avec toujours cette même audace nonchalante à laquelle son homme ne savait rien refuser. Un de ses bras vint enlacer la taille frêle, resserrant l’étreinte, comme pour l’empêcher de lui échapper, si d’aventure l’envie lui en prenait. Précaution inutile, car sa main vint se saisir du poignet d’Albus, afin qu’il puisse s’enquérir lui-même du travail qu’il vantait à l’instant.

Lentement, une main blanche et diaphane posée sur la barbe de cuivre, Gellert s’approcha. Et ses lèvres se posèrent sur celles d’Albus en un baiser plus doux, plus tendre et plus appliqué que d’ordinaire. Il semblait y distiller un vague parfum de pardon pour sa conduite d’indifférence glacée, exacerbée par la déception et la passion enthousiaste qu’il avait voulu mais qu’il n’avait pas trouvé dans les méandres de la sagesse de son homme qui avait vieilli et mûri. Albus lui rendit son baiser, reconnaissant, heureux d’avoir vaincu la tempête de glace sous-jacente qui avait affleuré sous le masque d’Occlumancie. La provocation vint, onctueuse, ourlée de ce reproche larvé, dissimulé derrière l’humour nonchalant. Albus accepta l’accusation sous la fausse menace, lui rendit un tendre sourire pour lui faire comprendre qu’il s’y soumettait, et qu’il savait la mériter ;

- Après le superbe travail que je viens d’accomplir sur toi, et ton baiser, je n’en ai pas la moindre envie…

Albus se laissa embrasser, le sourire toujours aux lèvres. Une fois de plus, il laissa le reproche énoncé doucement glisser sur lui, sans mot dire. Les doigts de Gellert glissaient doucement sur sa barbe, tendresse recouvrée, et son air taquin sembla se voiler d’une ombre sombre, quelque peu mélancolique. Les paroles de Gellert s’écoulèrent en un flot humble et tranquille, mer d’huile qui dénotait de l’écume de colère de tout à l’heure. Son joli plaidoyer était vain, pourtant. Parce qu’il n’avait rien à se faire pardonner, et qu’Albus ne lui en voulait pas. Cependant, il le laissa parler, le rassurant d’un sourire et d’un hochement de tête, et, quand il eut fini, récupéra son menton au creux de ses doigts, comme pour mieux le regarder ;

- Ce n’est rien…Je ne t’en veux pas. Tu sais, rien ne me ferais plus plaisir que de m’unir à toi…Simplement, j’ai tenté de guérir par ma grande sagesse et l’expérience ce tempérament de doux rêveur que j’avais adolescent…Mais je crois que c’est un échec à bien des égards. Et je sais tout cela. Pour le moment, je dois dire que tu te débrouilles très bien. Je n’ai que des retours positifs de tes cours et tu es agréable avec tes collègues. Même si Minerva grince encore un peu des dents en prononçant ton nom.

Cette fois-ci, Albus eut un léger rire, étouffé par les lèvres de Gellert qui se penchait de nouveau pour lui donner un baiser. Mais cette fois-ci, son polaire amant vint placer une de ses jambes de l’autre côté d’Albus, et, quand il se retrouva à califourchon sur lui, ce dernier écarquilla une seconde les yeux de surprise, ses joues rosissant sous sa barbe, tandis que ses deux bras venaient récupérer la taille trop frêle pour le serrer inconsciemment contre lui. Le ton se fit de nouveau princier, narquois, mais le compliment fit rougir un peu plus le sage patriarche, tandis que Gellert se voulait plus audacieux, plus séducteur à chaque geste, glissant une framboise entre les lèvres mangées de barbe. Albus la croqua distraitement, son sourire malicieux recouvré, une de ses mains se décrochant de sa taille pour faire glisser ses doigts sur la lavallière à demi dénouée. Une seconde, ils s’y accrochèrent, se servant de cette emprise pour le tirer à lui ;

- Il va falloir me convaincre…Mais comment pourrais-tu faire cela ? Albus fronça un instant les sourcils, faisant mine de réfléchir à un problème particulièrement ardu. Peut-être que tu pourrais m’embrasser encore comme tout à l’heure…Qui sait si cela pourrait fonctionner.

Un instant, Albus abandonnant son sourire, s’essayant à l’air de prince arrogant de son homme, qui attend d’un air d’indifférence placide que ses désirs soient exaucés. Pourtant, derrière ses lunettes en demi-lune, ses yeux d’azur brillaient plus que jamais de la lueur malicieuse dont ils étaient coutumiers. Et les doigts qui s’étaient accrochés à la lavallière avaient glissé l’air de rien sur la peau nue qu’offrait la chemise déboutonnée, se promenant sur la soie diaphane de sa gorge et de son poitrail imberbe. Albus eut un soupir bienheureux. Son air impassible de façade s’effritait à chaque seconde. Il n’était pas fait pour cela, et son homme était bien trop beau pour l’indifférence.
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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: So Come Rain On My Parade - Albus  So Come Rain On My Parade - Albus - Page 2 Icon_minitimeMar 10 Mai - 21:06



So Come Rain On My Parade

« I THINK WE'RE DOOMED »

Bureau d'Étude des Runes, fin décembre 1942.

Les mots d’Albus parvenaient à ses oreilles comme une douce mélodie qui venait l’apaiser et le réconforter. Tandis qu’il prenait son menton entre ses doigts pour l’obliger gentiment à le regarder, le cœur de Gellert se retrouva calmé tandis que la déception s’atténuait. Albus n’était pas contre l’idée de s’unir à lui mais il était vrai que cela n’avait rien de raisonnable. Pourtant et ironiquement, un mariage impliquait moins ce degré de fatalité qu’un Serment Inviolable. Il n’y avait rien de grave au fait que Gellert souhaitait devenir l’homme d’Albus, même si cela devait rester qu’entre eux. Qu’il ne souhaitait pas faire un Serment Inviolable, en revanche, cela était compréhensible et jamais le repenti n’insisterait à ce qu’il fasse une telle chose. Il l’écouta alors parler de sa sagesse qu’il avait acquise au cours du temps, au détriment de son esprit rêveur d’adolescent, même ce dernier n’avait pas été annihilé entièrement selon ses dires. Alors Gellert sourit, nourrissant cet espoir qu’un jour Albus accepterait cette proposition, même si cela ne voulait pas dire grand-chose pour deux sorciers comme eux, des esprits comme les leurs, des âmes aussi jumelles. Mais quelque part, pour Gellert, cela avait une certaine importance, symbolisant, en soi, un nouveau départ, une promesse durable.

Il sourit modestement quand Albus lui parla de Minerva qui s’opposait toujours un peu à sa présence en Poudlard, aux autres professeurs qui ne se plaignaient pas de sa présence ni de son comportement. Même les élèves semblaient satisfaits. Pourtant, Gellert ne les ménageait pas, poussant les meilleurs à aller toujours plus loin et ceux ayant quelques difficultés à reprendre confiance en eux. Cependant, il savait que ses cours n’étaient pas des plus palpitants, même pour lui. Il n’y avait guère de pratiques ludiques à mettre en place dans une discipline qui nécessitait surtout de traduire, traduire, traduire. Bien évidemment, les Runes donnaient un avantage considérable en terme d’accès au savoir et aux écrits d’anciens mages dont Merlin. Mais certains des adolescents de Poudlard y voyaient plus un moyen d’obtenir une bonne note pour les ASPIC qu’un véritable tremplin culturel. Mais tant pis. Gellert leur donnerait toutes les clefs pour réussir. S’il avait su rallier des milliers de personnes à sa cause, ce n’était pas des adolescents en crise qui allaient lui faire peur. S’il avait déjà cerné les fortes têtes, dedans ou hors de son cours, il se ferait un plaisir de leur montrer pourquoi il avait été si écouté, suivi et craint pendant des années.

Quand Gellert se mit à califourchon sur lui, il put voir la surprise presque embarrassée de son homme qui sembla hésiter à où mettre ses mains sur lui. Finalement, il sentit les deux paumes d’Albus se poser sur ses hanches pour les rapprocher doucement de lui. Le repenti se laissa faire, son sourire s’élargissant, continuant de caresser cette barbe qu’il aimait tant. Rien ne pouvait le décrocher de cet homme qu’il lui avait beaucoup trop manqué. Il avait besoin de la chaleur de son corps, devenant de plus en plus vitale au fur et à mesure des minutes passées contre lui. Il avait dépéri si vite en quelques jours à cause de cela, de ce parfum, de cette chaleur qu’il n’avait pas ressenti contre sa peau pendant trop de temps. Ses lèvres devaient être jointes le plus possibles aux siennes, comme si elles étaient sa seule source d’oxygène. La lumière de ses yeux azurés chassaient toutes les ombres d’Azkaban. Puis, après avoir mangé sa framboise, Albus se saisit lentement de sa lavallière pour attirer son visage près du sien. Gellert se laissa faire, l’air espiègle et écouta son homme lui réclamer un baiser comme si cela allait le convaincre de rester avec lui pour la nuit. Puis l’illustre professeur s’essaya à un air impassible et arrogant tandis qu’il glissa sa main sur le torse de l’ancien mage noir.

— Voyons, professeur Dumbledore, c’est vous-même qui m’avez demandé de rester avec moi. Je n’ai rien à faire pour vous convaincre.

Il n’eut s’empêcher de rire légèrement, attendri, devant la tentative amusante mais ratée d’Albus pour avoir un air insolent et orgueilleux. La lueur pétillante de ses iris le trahissaient. Mais ne pouvant rien lui résister, il posa ses mains sur ses joues et l’embrassa lascivement, lentement, profitant de cet instant avec lui. Ses doigts effleurèrent cette barbe qui lui donnait chaud, laissant la main d’Albus sentir son cœur qui commençait à s’accélérer légèrement. Puis finalement, après de longues secondes passées à avoir scellé ses lèvres aux siennes, il retira légèrement son visage du sien, le regardant dans les yeux, son sourire insolent toujours gravé sur ses lèvres.

— J’espère que cela était à la hauteur de vos attentes, Professeur. Maintenant, si vous tenez à rester chez moi pour la nuit, je dois vous dire que votre tenue n’est pas adaptée pour le sommeil.

Pour appuyer ses propos, il commença à défaire lentement la cravate de son homme, puis de déboutonner le haut de son col.

— Ce qui est dommage également, c’est que je n’ai guère envie de bouger. Voyez-vous, Dumbledore, je sais que vous êtes à moi.

Il laissa sa chemise tranquille, reportant sa paume sur sa barbe qu’il ne pouvait plus cesser de caresser.

— Et ôtez-moi donc cet air de votre visage, je n’y crois pas une seule seconde.

Finalement, il se redressa et surplomba un instant Albus de son air amusé et faussement arrogant, se saisissant d’une framboise avant de finalement se lever.

— Vous me faites de la peine, Dumbledore. Je lis en vous comme si vous étiez un livre ouvert.

Il se dirigea vers sa chambre dans laquelle il ouvrit une porte de placard et en sortie une robe de chambre noire et douce. Il revint alors dans le salon et, sans plus de ménagement, la jeta à la figure d’Albus avant de s’installer dans le fauteuil en face de lui.

— Il se peut qu’elle ait mon odeur, j’espère que cela ne va pas vous déranger.

Puis, il croisa les jambes, continuant de manger ses framboises, incapable de s’arrêter. Puis, tout en regardant éhontément son homme, il ajouta :

— Je vous en prie, changez-vous.

Toujours avec ses yeux rieurs et son attitude des plus nonchalantes, Gellert s’affala un peu plus dans son fauteuil, ne décrochant son regard de son homme pour aucune raison au monde.
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MessageSujet: Re: So Come Rain On My Parade - Albus  So Come Rain On My Parade - Albus - Page 2 Icon_minitimeVen 13 Mai - 12:32



So Come Rain On My Parade

« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942

Aux trahisons que j'ai pas vraiment regrettées
Aux vivants qu'il aurait fallu tuer


Gellert faisait montre d’une humilité étonnante, lorsqu’il s’agissait de ses talents innés de pédagogue. S’il était vrai que la matière optionnelle revêtait moins de difficultés de disciplines et de détournements ludiques destinés à intéresser des élèves déjà plus vieux et studieux pour la plupart, son adaptation quasi immédiate restait à saluer. Et peut-être était-ce cette modestie désarmante qui insuffla à Albus l’envie de se prendre au jeu du prince impassible et arrogant qu’était son fier amant. Mais n’était pas Gellert Grindelwald qui voulait. Son homme n’eut qu’un sourire incrédule, amusé par la feinte vaine du trop tendre Dumbledore qui ne savait se montrer effrayant qu’en cas de colère véritable. Dans sa nonchalance abrupte dont il était coutumier, sans prendre de gants ou ménager la susceptibilité du patriarche respectable et vénéré, Gellert lui fit comprendre que ses efforts étaient vains. Albus eut un léger rire, qui s’égrena tout contre le cou diaphane et gracile de son homme impertinent, affichant une moue boudeuse ;

- Tu pourrais au moins faire semblant…

Mais il n’avait pas totalement échoué. Gellert avait ri. Et, de plus, malgré son insolence, il obéit à son ordre feint, glissant la fraîcheur de ses longues mains sur la tiédeur de sa barbe, approchant ses lèvres, l’embrassant doucement, avec une tendresse appliquée à laquelle Albus répondait avec douceur, reconnaissant, sentant sous sa largeur de sa paume le cœur jumeau du sien s’accélérer sous la caresse de leurs lèvres. Sous l’impulsion de cette frénésie qui ne pouvait mentir, sous ces lèvres et sous ce corps nonchalamment assis sur ses cuisses, Albus se sentit fondre, s’abandonnant un peu plus à la tendresse narquoise de son homme. L’insolence railleuse était plus présente que jamais sur la beauté diaphane de Gellert, lorsque leurs visages se séparèrent. Et, lorsque le vouvoiement un brin moqueur affleura à ses lèvres, Albus baissa son regard d’azur vers sa tenue de jour, inchangée depuis des décennies, chemise et veston, cravate et veste assortie.

- Oh, c’est vrai…Je n’ai pas pris de pyjama…

Les mêmes aussi, depuis tant d’années. Gellert avait raison, lorsqu’il évoquait ses manies de vieil homme. Le même coton rayé que le même tailleur lui fournissait, sempiternellement. Interrompu dans ses pensées, pourtant, ses prunelles d’azur étincelant de malice se baissèrent vers les doigts de Gellert, qui s’affairait déjà, dans une audace qui ne le caractérisait que trop, à dénouer sa cravate et déboutonner sa chemise, tandis qu’il lui avouait sans phares et sans honte son désir de rester là, tout contre lui, toujours de ce vouvoiement qui imitait non sans moquerie le respect avec lequel la majorité des gens s’adressaient à lui, qui frisait la vénération, parfois. Cette fois-ci, Albus le laissa glisser sa main sur sa barbe, tandis que lui ramenait sa taille mince à lui ;

- Tant que tu n’oublies pas que la réciproque est vraie…

Et lorsque Gellert enfonça le clou, lui ordonnant de cesser cette vaine comédie, Albus lui offrit un léger sourire, son regard d’azur pétillant d’une malice qui l’avait sans doute trahi plongeant au creux de ce cou trop blanc et trop dénudé qui offrait son exquise beauté à sa vue. Albus y déposa un baiser léger, son souffle tiède en caressant la fraîcheur à la manière d’un vent d’été sur une cime alpine, avant de s’approcher de son oreille ;

- Je te trouve bien insolent, ce soir…

Mais ses yeux souriaient, son sourire s’étirait. C’était peut-être une des choses qu’il aimait le plus chez Gellert, une de celles qui n’admettrait jamais. Cette manie de faire redescendre le grand Dumbledore de son piédestal, d’effriter cet orgueil et cet excès de confiance par ces insolences qui, au fond, lui faisait le plus grand bien. Et cet air de prince arrogant qui le toisait comme s’il n’était rien d’autre que son amant, et pas le sorcier le plus vénéré, le plus brillant et le plus puissant de son hémisphère. Il avait pris une framboise, et imitait si bien l’arrogance que l’on aurait presque cru du mépris. Cette fois-ci, pourtant, il laissa la provocation en suspens. Il n’avait que trop raison, après tout. Gellert saurait toujours tout de lui. Comment aurait-il pu en être autrement ? N’avait-il pas dit qu’il était une partie de son âme ?

Lorsqu’il revint, il avait au creux de ses doigts diaphanes un tissu d’un noir d’encre qui en accentuait la blancheur immaculée, qu’il jeta avec effronterie au visage d’Albus, qui en la récupérant, laissa quelques mèches de ses cheveux sagement coiffés s’éparpiller sur sa joue. Du plat de la main, il les lissa de nouveau, lorgnant Gellert d’un regard plein d’une feinte indignation. Gellert plus audacieux que jamais, qui n’avait jamais paru si princier ou si capricieux, installé avec une nonchalance dédaigneuse au fond de son fauteuil, avalant ses framboises et fixant avec insistance son homme à qui il priait de se changer.

Et son invitation ne laissait pas de place au refus ou aux négociations. Albus dissimula son vague affolement derrière un regard taquin. C’était une chose de s’effeuiller à demi, ivre de désir et d’alcool, enlacés l’un contre l’autre, à la lueur tamisée et clémente d’une ou deux bougies. C’en était une autre de se déshabiller entièrement de sang-froid, sous l’œil acéré de son homme qui n’en perdait pas une miette. Il lui souriait toujours, et avait toujours l’azur de son regard noyé dans l’hétérochromie du sien, cependant, lorsqu’il dénoua sa cravate qu’il passa autour de son cou, et qu’il déboutonnait son veston qui vinrent tous deux rejoindre le divan à côté de lui, bientôt rejoints par la ceinture, tandis que les lacets de ses chaussures se dénouaient par magie et qu’il les ôtait par un geste souple du talon. La main avait été leste sur sa baguette posée sur la table, geste furtif, et la malice s’exacerbait dans ses yeux à mesure qu’il déboutonnait un bouton de sa chemise, quand soudain, l’Obscuro informulé vint faire apparaître sur le regard trop arrogant un bandeau noir noué derrière la tête. Albus se retint de rire, mais son sourire était radieux, ravi de sa petite espièglerie qui coupait l’herbe sous le pied à l’arrogance de son homme. Tout en ôtant sa chemise, avec une lenteur exagérée, ce fut à son tour de savourer une seconde son triomphe, surjouant quelque peu son enthousiasme ;

- Puisqu’il semblerait que je doive te contraindre à te comporter en gentleman, je t’en libérerai une fois changé, mon amour insolent…

Et Albus fit durer le calvaire un temps excessivement long, déboutonnant ses boutons avec une lenteur calculée, pliant ses effets avec un soin délicat sur la place près de lui. Le pantalon vint rejoindre l’amas de vêtements, mais il conserva ses chaussettes, cette fois-ci vert pomme ornées de gros bonbons violets. Le grand Albus Dumbledore avait toujours froid aux pieds. Une fois enfilée la robe de chambre de soie, un peu juste pour lui malgré tout, le sage patriarche se leva à pas de loups. Se plaçant derrière son homme, il se pencha doucement, profitant de ce qu’il lui avait ôté la vue pour faire courir son souffle tiède au creux de son cou. Il resta ainsi en suspens quelques secondes, avant d’y déposer un baiser léger, glissant une main sous sa chemise tandis qu’il déposa un nouveau baiser sur sa joue. Le sortilège se leva et Gellert fut libéré au moment où sa barbe de cuivre atteignait ses lèvres, et qu’elles se frôlaient en un nouveau baiser tandis qu’Albus contournait le fauteuil pour s’installer doucement sur les jambes minces de son mince amant, imitant sa position de tout à l’heure. Avant d’avoir posé ses lèvres sur les siennes, une fraction de seconde, Gellert pouvait voir qu’Albus lui souriait.
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