La Glace et la Lune - Gellert



 
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La Glace et la Lune - Gellert

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Albus Dumbledore
Albus Dumbledore
Âge : 61 ans.
Sang : Sang-Mêlé.
Nationalité : Anglaise.
Patronus : Un Phénix.
Épouvantard : Le cadavre de sa sœur et, depuis peu, la silhouette de Gellert Grindelwald qui s'éloigne de lui inexorablement, et ce malgré sa main tendue vers lui.
Reflet du Riséd : Gellert Grindelwald à ses côtés.
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MessageSujet: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert Icon_minitimeLun 27 Juin - 15:12



La Glace et la Lune

« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942

Albus arpentait le couloir du deuxième étage en sifflotant. D’humeur légère, malgré le désastre de la découverte de leur secret piteusement révélé, à la fébrilité négligente de leurs incontrôlables émois. Malgré qu’il serait inévitable que la nouvelle se propage comme une traînée de poudre, un jour où l’autre. Malgré que la nature de leurs amours sera toujours perçue comme une abomination et une souillure à la réputation de grand sage qu’était Albus Dumbledore pour l’imagerie populaire. Malgré que son homme le vive très mal, bien plus que mal que lui, et qu’il lui fallait déployer des trésors d’ingéniosité et de patience pour l’extirper de son marasme. C’était les vacances d’hiver, ses préférées, il voyait tomber la neige à partir des vitraux du couloir en gros flocons apaisants, le premier réveillon de Noël en compagnie de l’homme de sa vie était imminent. Il lui avait tricoté un pull d’un bleu aussi pâle et froid que son œil, sur lequel s’égayaient des sapins d’un vert criard et des chaussettes de Noël d’un rouge vif. Albus sourit tout seul, à s’imaginer sa fière beauté se renfrogner en déballant ce cadeau en haut en couleurs, que dans sa galanterie il n’osera sans doute pas décrier.

Aussi, c’est mû par cette humeur taquine qu’Albus avait déverrouillé silencieusement la porte du bureau de Gellert, s’était glissé dans l’entrebâillement non sans avoir pris la précaution de se dissimuler sous un sortilège de Désillusion. Il était en avance. Après un dîner tranquille, il était allé siroter une tasse de thé dans son bureau. Mais surexcité comme l’adolescent qu’il avait été face à Gellert, l’impatience de le retrouver avait été la plus forte, et il avait claqué la porte de son bureau en sifflotant comme un bienheureux, couvert de sa cape fourrée, de son bonnet, de ses gants et de son écharpe qui lui donnaient un drôle d’air en plein couloir.

Gellert lisait. Les jambes nonchalamment étendues sur son bureau, le visage sérieux. Si sérieux et si beau que l’humeur malicieuse d’Albus n’en fut qu’exacerbée. A pas de loup, le sage patriarche, redevenu l’ombre de l’enfant malicieux qu’il avait été, se posta derrière lui. Un mouvement imperceptible du poignet. Les petits caractères d’imprimerie qui recouvraient les pages jaunies se muèrent en un texte complètement différent. Albus avait lancé la première chose qu’il avait eu en tête, soit une recette Moldue de gâteau à la banane trouvée dans un magazine il y’a des mois de cela. Albus se décala imperceptiblement pour voir l’effet de sa plaisanterie sur le visage diaphane de son homme, retenant son éclat de rire devant ses sourcils froncés, et cet air d’incompréhension qui lui froissait ses traits d’ordinaire roidis par une fière impassibilité, à la seconde ou sa sérieuse lecture était remplacée par « Dans un grand saladier, mélangez la farine, les œufs et le sucre. Puis incorporez les bananes écrasées à l’aide d’une fourchette. »

Gellert avait fait volte-face d’un air sombre, les traits soudain figés par la méfiance. Et si Albus avait prévu de faire traîner le petit jeu plus longtemps, son amusement avait soudain fait place à son âme charitable et à une réalité qu’il lui fallait bien voir. Il ne pouvait plus tourmenter autant son homme qu’avant. Gellert avait mûri, changé, mais pas seulement. Quinze années de réclusion à Azkaban ainsi qu’une âme noircie par les crimes laissaient des traces indélébiles. Parfois, Albus se demandait s’il n’était pas brisé. Si le miracle d’avoir survécu à tant d’années de torture psychologique n’avait pas anéanti sa fougue, sa volonté et sa force de manière irrémédiable. Puis il se souvenait de qui il était. Du plus grand sorcier de son temps. Du plus respecté de tous les mages, de celui à qui rien n’était impossible. Que son amour et sa patience finiraient par sauver Gellert de l’horreur de son passé, en y croyant et en s’y acharnant, parce qu’il n’avait pas d’autre choix, et parce que s’il n’avait plus qu’un seul but désormais, ce serait celui de rendre sa force de vivre au seul homme qu’il ait jamais aimé.

Alors Albus leva le sortilège de Désillusion qui le dissimulait à sa vue. Dévoilant son apparence étrange, emmitouflée jusqu’au cou, et son sourire ravi qui éclairait sa face de sage patriarche qui s’adonnait à des blagues puériles d’adolescent. Doucement il se pencha vers son homme encore assis, visiblement sur la défensive, glissant ses bras autour de son cou, ses mains sur son torse tandis qu’il déposait un doux baiser sur sa joue :

- Bonsoir chéri. Je suis en avance, mais j’étais très impatient de te retrouver. Tu étais tellement beau au dîner.

Un instant, Albus posa sa joue sur son crâne en poussant un long soupir d’aise, ses bras enlaçant toujours le cou grâcile de son homme. Il resta ainsi de longues secondes, savourant l’odeur et le corps de Gellert contre lui, ravi de l’étreinte tendre qu’il avait amorcée, et dont il avait eu envie toute la journée. Aussi impatient qu’un adolescent, aussi, à l’idée d’aller glisser sur la glace, à la lueur de la Lune, main dans la main avec son amant. Albus sourit contre lui, heureux de voir la nuit splendide, étoilée, qui se profilait au dehors, derrière les vitraux. Une Lune magnifique, en croissant, berçait le château de sa lueur blonde. La neige, dans un flot tranquille, continuait de tapisser le sol de son manteau immaculé. Curieux, son regard d’azur, plus malicieux que jamais, se posa sur son livre aux écritures initiales recouvrées :

- Qu’étais-tu en train de lire ? Tu avais l’air bien sérieux… Puis, posant un baiser sur ses cheveux d’une douceur de soie : - La nuit est magnifique, nous sommes chanceux, ne trouves-tu pas ?

Avec un soupir d’aise, Albus resserra un peu plus son étreinte. Il aurait pu rester ainsi, avec son homme dans les bras, toute la nuit sans bouger.
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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert Icon_minitimeLun 27 Juin - 17:28



La Glace et la Lune

« A SONG OF FIRE AND ICE »

Bureau d'Étude des Runes, 23 décembre 1942.

Gellert était rentré tôt à son bureau. Il avait gardé le regard bas tout le long du dîner, ayant du mal à regarder Darragh O’Sadhbh et Minerva durant la totalité du repas. C’était Albus qui avait insisté pour qu’il vienne, décrétant que cela serait assez suspicieux s’il cessait de venir à ces tablées conviviales. Pourtant, il n’y avait pas assisté pendant le weekend, l’esprit perturbé par l’absence d’Albus. Mais il avait décidé de faire cet effort pour son chéri, toujours aussi guilleret qu’à l’accoutumée. L’approche de Noël le rendait incroyablement jovial. Une joie communicative qui parvint plusieurs fois à lui arracher un sourire doux qu’il regretta tout de suite en sentant le regard courroucé de Minerva sur lui. O’Sadhbh devait en avoir déduit qu’ils en avaient discuté, sentant l’azur de son regard juvénile alterner entre ses différents professeurs. Mais Gellert avait mangé, avait réussi à feindre l’indifférence et à paraître relativement décontracté malgré ses yeux baissés sur son assiette. Il fut l’un des premiers à partir, saluant ses collègues et élèves après avoir mangé quelques choux à la crème. Puis il regagna son bureau. Il aurait voulu saluer son homme d’un baiser avant de partir mais le dernier regard qu’ils avaient échangé lui avait fait comprendre qu’il pouvait prendre congé.

Il était rentré, jetant un coup d’œil à la porte ouverte sur sa chambre. Le lit était toujours défait de la veille, Gellert ayant donné pour consigne aux elfes de maison ne pas y toucher. En réalité, il ne souhaitait pas que l’odeur d’Albus y soit retirée. Il n’avait même pas dormi dedans la nuit dernière pour éviter que son propre parfum vienne y remplacer celui de son amant. Pourtant, cela ne faisait pas propre. Lui qui aimait l’ordre, cela faisait tache. Et puis, si cela se trouvait, Albus ne viendrait pas y dormir à nouveau avant un long moment. De plus, son bureau était également bien plus spacieux que le sien, ce qui était un peu plus agréable. Après un soupir, il se demanda quoi faire pour le reste de la soirée. Il se souvint alors que son amant lui avait donné rendez-vous plus tard dans la nuit et cette idée lui redonna le sourire. Comment avait-il pu oublier ? Rapidement, il fut obliger à remettre son lit en état, de crainte qu’Albus ne le sermonne à propos de sa négligence mélancolique. Qu’il n’allait pas disparaître du jour au lendemain et qu’il pourrait s’enivrer de son parfum avec tous les câlins qu’il désirait.

Alors il choisit un livre de sa bibliothèque et s’assit nonchalamment à son bureau, se mettant à l’aise et posant négligemment les pieds sur son bureau, comme face à Minerva la veille. D’un geste de la main, il fit fonctionner magiquement son phonographe, se mettant un petit rythme de jazz en fond sonore. Il reprit donc sa lecture dans laquelle il se plongea totalement, son regard se durcissant inconsciemment, creusant une légère ride entre ses deux sourcils pâles. Il ne fit pas attention à la porte de son bureau qui s’entrebâilla discrètement et brièvement. Concentré sur le récit qu’il lisait, il n’entendit pas non plus les pas feutrés et discrets qui se plaçaient derrière lui. Soudain pourtant, le texte changea. Ce n’était plus l’étrange portrait de Dorian Grey dont il était question sur les pages jaunies du livre mais d’une étrange et subite recette de gâteau à la banane. Intrigué, perdu, son regard se durcit un peu plus et il revint à la page précédente, se demandant s’il n’avait pas raté quelques paragraphes. Pourtant non. Manquait-il de sommeil ? Devenait-il définitivement fou ? Soucieux, méfiant, sur la défensive, il se retourna, et essaya de regarder dans son dos. Rien, seulement le mur.

Une foule de questions se bouscula dans sa tête. Il n’était pas fou, il y avait un intrus, il le savait. Était-ce Asbjørnsen qui s’était décidé de le tuer ? Minerva qui avait décidé de le réduire au silence pour son insolence ? Ou juste Albus qui avait décidé de lui faire une farce ? Aussitôt cette situation imaginée, son amant apparut sous ses yeux, retirant son sortilège de Désillusion qu’il maîtrisait vraisemblablement à la perfection. L’air soucieux de Gellert disparut instantanément pour laisser place à une sorte d’amusement soulagé. Un sourire tendre étira ses lèvres pendant qu’Albus faisait passer ses bras autour de son cou pour les faire glisser le long de son torse. Le repenti se laissa embrasser sur la joue, souriant tendrement, le cœur apaisé et heureux. Albus susurra à ses oreilles quelques mots qui arrachèrent un léger rire à l’ancien mage noir qui leva son bras pour passer sa main sur la nuque de son homme qui le tenait contre lui et le questionnait sur sa lecture avant de déposer un délicat baiser sur ses cheveux pâles. Gellert ferma les yeux, profitant de la chaleur de son homme qui l’enivrait déjà. Avec un soupir bienheureux qui faisait écho à celui d’Albus, il dit :

— Dorian Grey, c’est la première chose que j’ai trouvé pour t’attendre. Tu comprendras mon étonnement quand une recette, certes appétissante, d’un gâteau à la banane a commencé à se retrouver au milieu du roman.

Il lui fit quelques gratouilles sur la nuque avant de poser son livre sur le bureau et de se lever pour faire face à son homme qui était couvert bien chaudement.

— Tu as froid pour être couvert ainsi ? La fenêtre de ton bureau s’est cassée ?

Avec une grande douceur, il vint déposer un léger baiser sur ses lèvres avant de prendre sa taille dans ses mains pour l’attirer contre lui. Puis, il passa ses bras autour de son corps et vint le serrer doucement contre lui, avec tendresse. Ensuite, il lui susurra à l’oreille :

— À moins que tu ne sois vraiment motivé à aller dehors, dans ce froid glacial, à enfoncer tes pieds dans la neige froide.

Il le regarda dans les yeux tandis que son regard devenait légèrement plus grave.

— J’ai peur que Minerva se mette en tête de nous suivre…

Anxieux de savoir leur secret ainsi connu par une poignée de personnes, il prit les mains de son homme dans les siennes et soupira doucement. Il savait que Minerva ne leur nuirait pas, mais il craignait pour leur intimité si facilement violée par deux élèves à cause de leur imprudence. Il savait que la jeune professeure l’avait à l’œil et craignait qu’elle ne le suive vraiment dans le moindre de ses mouvements.
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Albus Dumbledore
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert Icon_minitimeMer 29 Juin - 12:28



La Glace et la Lune

« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942


Le voile du sortilège de Désillusion se leva sur un sourire apaisé de Gellert, qui se laissa étreindre tandis qu’une de ses longues mains blanches glissait sur la nuque de son homme, ses doigts s’entremêlant au cuivre de ses cheveux. Leurs deux soupirs bienheureux s’élevèrent à l’unisson, lorsque les lèvres d’Albus se posèrent en un baiser délicat sur la chevelure de soie, et que, malgré la position inconfortable, le sage patriarche ne bougeait pas d’un pouce. Docile, Gellert répondit à sa question, et Albus esquissa une moue taquine et un brin chagrine à l’évocation du lugubre récit auquel il avait occupé sa soirée :

- Voilà une bien sombre lecture pour préambule à notre charmante soirée. Heureusement que, contrairement au jeune Dorian, nous acceptons le poids des ans, même si chez toi, il semble impuissant à te rendre moins beau. Quant à la recette, je dois avouer que j’ai fait plus subtil, comme message subliminal. Cela me fait envie depuis quelques jours.

Le message était passé, à son amant et cuisinier émérite, qui n’ignorait pas à les irrépressibles désirs de sucre de son homme qui pouvait dîner de gâteaux et de bonbons, lorsque ses obligations l’empêchaient de se présenter aux repas. Gellert posa son triste ouvrage et se leva, s’arrachant à la douce étreinte pour lui faire face, avisant son étrange apparence, emmitouflé ainsi dans son bonnet, son écharpe et son épaisse cape fourrée. Albus eut un sourire lorsque son amant fit mine de ne pas comprendre pourquoi il s’était attifé ainsi, se laissant doucement embrasser sur les lèvres tandis que les minces bras blancs enlaçaient sa taille avec tendresse pour l’attirer à lui. Albus recueillit ses hanches minces au creux de ses paumes, savourant l’étreinte les yeux fermés, tandis que le souffle tiède de son homme venait s’épancher au creux de son oreille. Albus eut un léger rire cristallin, tandis qu’il répondait dans un murmure lui aussi :

- Je ne raterai ça pour rien au monde, même si je ne suis pas un enfant du froid, comme toi. Mais j’aurais sans doute très envie d’un de tes merveilleux chocolats chauds à notre retour. Peut-être même un bain très chaud, plein de mousse.

Albus déposa doucement un baiser près de son oreille, ouvertement taquin et capricieux, se plaisant à exiger de son homme ce pour lequel il ne broncherait sans doute pas. Et la perspective de voir sa silhouette grâcieuse de prince glisser sur la glace à la lueur de la Lune, gémellaire de sa peau diaphane, était si délicieuse qu’elle valait bien de braver tous les hivers du monde. Mais, doucement, Gellert s’était détaché de l’étreinte. Et sa fière beauté avait repris une mine grave, lorsque la fraîcheur de ses longues mains se saisit de la tiédeur des siennes, et qu’il lui faisait l’aveu de son angoisse, au regard d’une probable surveillance de Minerva. La lueur malicieuse s’étiola dans le regard bleu d’Albus, cédant la place à une tendresse patiente, qui se voulait rassurante :

- Et si Minerva nous suivait, que verrait-elle qu’elle ne sait pas déjà ? Ta main dans la mienne, peut-être une étreinte ou un baiser ? Elle est désormais au courant pour nous. Sauf si tu avais prévu de m’étrangler et d’enfouir mon cadavre dans la Forêt Interdite. Dans ce cas-ci, je ne peux pas te garantir que ma chère et courageuse amie n’y émette aucune objection.

Cette fois-ci, Albus eut un léger rire, amusé par sa propre blague, et à s’imaginer la réaction de Minerva si elle surprenait Grindelwald essayer de s’en prendre à lui. Avec un tendre sourire, Albus pressa les mains qu’il tenait au creux des siennes, avant d’en porter une vers ses lèvres qu’il baisa avec douceur :

– Cesse donc de t’en faire, mon amour. Et tâche de te souvenir de ce que je t’ai dit.

Ce fut lui, cette fois-ci, qui amorça le baiser. Il fut plus long et plus tendre, comme pour le rassurer et l’enjoindre à lui faire confiance. Tant qu’Albus serait là, tant que les intentions de Gellert n’étaient pas mauvaises, il ne risquait rien. Il le défendrait contre tous, et personne ne pourrait rien contre lui. Aussi lorsqu’il brisa le baiser, son visage avait repris cette mine confiante et sereine de sage patriarche sur lequel il fait bon de se reposer. La lueur taquine recouvrée au fond de ses yeux, il s’écarta légèrement, toisant longuement et de la tête aux pieds son homme vêtu de sa seule chemise et de son pantalon noirs, comme d’ordinaire. Avec un sourire malicieux, il se saisit d’une extrémité de sa lavallière de soie, ses doigts jouant avec le tissu délicat :

- Je sais que la politique de Durmstrang veut que l’on acclimate les élèves au froid, mais tout de même. Tu ne vas pas sortir ainsi ? Couvres-toi et allons-y, chéri. J’ai hâte d’évaluer en personne tes talents de pédagogue.

Sa beauté sur la glace, surtout. Mais cela, il lui avait déjà dit. Et Gellert savait déjà à quel point son amant le trouvait beau. Peut-être même ne le savait-il que trop. Aussi, avec un air malicieux, Albus lâcha la lavallière, qui retomba sur le torse mince de son homme, et, du bout des doigts, le repoussa doucement, avec un sourire qui feignait l’autorité, comme pour lui ordonner d’aller s’habiller. Ils auraient tout le temps de s’étreindre à la lueur de la Lune, qui enjolivait la beauté de son homme, exploit qu’Albus n’aurait pas cru possible, si il ne l’avait pas déjà vu de ses yeux.
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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert Icon_minitimeMer 29 Juin - 13:17



La Glace et la Lune

« A SONG OF FIRE AND ICE »

Bureau d'Étude des Runes, 23 décembre 1942.

Albus savait parfaitement obtenir ce qu’il voulait de son amant. Un air innocent, une requête subtile, des compliments intéressés et peu objectifs. Il l’aurait son gâteau à la banane. Un sourire attendri, Gellert ne dit rien de plus, se sentant si faible de lui céder tout mais en même temps, cela lui faisait tellement plaisir. Il pourrait passer des heures à faire une pâtisserie ou un accomplir un travail fastidieux si cela lui garantissait de voir un sourire derrière cette magnifique barbe cuivrée. Il s’imaginait déjà goûter les douces lèvres encore sucrées de son amant après avoir partagé ce fameux gâteau à la banane, accompagné certainement par un chocolat viennois. Gellert ferma les yeux, ses bras enlaçant le doux corps d’Albus qu’il aimait tant. Il n’avait presque plus envie de bouger. La chaleur de son homme l’enveloppant, il trouva pour une fois le froid de l’extérieur bien moins accueillant qu’à l’accoutumée, voire cruel. Et Albus réclama encore, avant même d’en avoir besoin ou envie. Gellert eut un large sourire. Il lui donnerait tout ce qu’il voudrait. Cela ne le dérangeait pas d’être son serviteur pour une soirée. Il voyait déjà son amant, sa barbe et ses cheveux cuivrés, ses iris aussi bleues que les cieux d’été, renforçant l’air royal de son magnifique visage, se prélassant dans son bain en attendant patiemment que Gellert daigne venir lui donner sa boisson.

— Tout ce que vous voudrez, Dumbledore.

Son léger baiser finit d’achever son ego mal placé qui tentait de lutter vainement contre cet amour incommensurable dans lequel il baignait depuis quelques jours maintenant. Puis l’inquiétude revint et Albus entreprit de la désamorcer aussitôt. Il sut choisir les bons mots, plantant son regard dans le sien, serrant ses mains entre ses doigts. Il avait raison. Ce que Minerva risquait de voir de toute façon n’était qu’un amour sincère et véritable. Non, Gellert n’avait aucune mauvaise intention.  Il eut un sourire amusé quand il évoqua l’absurde situation où l’ancien mage noir entraînerait l’éminent professeur dans un piège au fin fond de la Forêt Interdite. Cela n’arrivera jamais. Avant qu’il ne puisse renchérir sur cette blague, Albus l’embrassa avec une tendresse folle, faisant fondre le cœur de l’homme sombre qu’avait été Gellert Grindelwald. Il s’en remettait à sa confiance, à sa force de persuasion, à sa malice, si quelqu’un devait tenter quoique ce soit contre eux. Et puis, jamais le repenti ne se laisserait faire. Possessif, s’il devait employer la force pour sentir les paumes chaudes d’Albus sur ses hanches, alors soit. Il ne se laisserait pas arracher l’amour de sa vie sans répondre. Avec un sourire, les yeux encore fermés, il dit :

— Sois sans crainte, Albus. Je ne prendrai pas la peine de me salir pour te faire disparaître.

Avec un sourire malicieux, il déposa à nouveau un bref baiser sur ses lèvres. Et le laissa jouer avec sa lavallière et le charrier sur sa tenue qu’il trouvait trop légère. Gellert se laissa faire, rendu docile par cet homme qui semblait pourtant si bienveillant et qui s’amusait pourtant à rendre fou l’ancien mage noir. Puis avec un air pédant, il repoussa du bout des doigts son amant qui dû reculer, se mordant discrètement l’intérieur de la lèvre. Qu’il était beau, ainsi, feignant cette fausse autorité qui le rendait si majestueux. Si Albus aimait décrire Gellert comme un prince, lui était certainement le roi. Docile encore, l’ancien mage noir recula de quelques pas et prit son manteau qu’il enfila. De toute façon, il l’enlèverait rapidement dès qu’ils se mettraient à glisser sur la glace : il aurait rapidement chaud, ne ressentant guère la morsure du froid sur sa peau, et cela entraverait ses mouvements. Ainsi, il tourna le dos à son homme et s’habilla avant d’embrasser sa main et de sortir du bureau. Ils durent se débarrasser des Aurors ce qui prit quelques minutes de plus. Mais une fois seuls, ils se dépêchèrent de sortir du château, poussant les grandes portes en bois de l’entrée.

Le vent frais vint fouetter leurs visages. S’assurant qu’il n’y avait personne qui pouvait les regarder, Gellert prit la main d’Albus, se moquant s’il pouvait y avoir un regard perdu qui pouvait les apercevoir. Normalement, les salles communes de Gryffondor et Serdaigle étaient trop hautes pour voir leurs doigts entrelacés. Quant aux Serpentard et aux Poufsouffle, ils étaient sous le niveau du sol. Ils marchèrent dans la neige, Gellert s’amusant de voir son amant ainsi emmitouflé dans autant de couches de vêtements, ayant du mal à percevoir son sourire. Le cœur battant d’une légèreté qu’il avait oublié, appréciant ce moment des plus simples, Gellert arriva sur un endroit du Lac Noir recouvert par la glace, un peu à l’écart mais baignant dans la lumière faible de la Lune. Cela suffirait pour s’y voir. Une fois leurs patins installés, le repenti monta sur la glace, prudemment. Cela faisait bien des décennies qu’il n’avait pas patiner et espérer ne pas être ridicule devant son homme qui attendait vraisemblablement des cours de qualité. Gellert le dévora du regard un instant, l’observant mettre ses patins, les gestes rendus un peu raides par le froid. Puis, il s’approcha de lui et lui tendit la main pour le remettre sur ses pieds, en équilibre sur la glace.

— Eh bien, mon amour, tu te débrouilles bien.

Il déposa un nouveau baiser sur sa main, l’œil malicieux et s’éloigna de quelques mètres. Il croisa les bras dans son dos, levant le menton et prit un air sérieux.

— Dumbledore, j’ai entendu dire que vous vouliez prendre des cours avec moi. Je dois avouer que cela me surprend de vous et que je vous trouve bien brave. Beaucoup n’aurait pas osé. Plusieurs à règles à suivre durant mon cours : on ne bavarde pas, on ne m’interrompt pas, et si vous avez une question, vous levez la main. Cela devrait être facile à retenir pour votre esprit que l’on qualifie de si brillant, n’est-ce pas ?

Incapable de conserver son sérieux plus longtemps, un sourire amusé vint trahir l’air impassible qu’il voulait se donner, amusé également par Albus, caché sous les multiples couches de vêtements qui peinait à trouver son équilibre. Pour retenir un petit rire moqueur, il se mâchouilla nerveusement la lèvre, ne pouvant retirer son regard de son homme.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert Icon_minitimeVen 1 Juil - 11:48



La Glace et la Lune

« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942

Depuis sa prime jeunesse, Albus avait toujours été doté de cet esprit capricieux que la malice et l’intelligence assouvissait. Avec Gellert, il y prenait un plaisir particulier, y mêlant la séduction et le charme, abusant de cette tendre docilité qui lui exauçait tous ses vœux. C’était bien innocent en réalité. Un gâteau, une boisson chaude, un baiser ou une étreinte. Albus manipulait avec bienveillance, conscient de ne réclamer que des requêtes sans conséquence, auxquelles bien souvent son fier homme accédait avec un plaisir partagé. La façon même qu’il avait d’accepter, cette servilité d’apparat, prouvait la malice commune avec laquelle ils jouaient la comédie. Il n’y avait aucun perdant dans cette relation trop fusionnelle pour y déceler un quelconque lésé. Ils s’aimaient bien trop pour cela. Alors, pour parachever ce petit jeu d’acteurs, Albus croisa les bras devant lui, se dressa dans toute sa hauteur, le toisant d’un air de prétendue autorité qui entendait bien être écouté et obéi. Le sourire menaçait, pourtant, frémissant sous sa barbe de cuivre, et la flamme de malice vacillait toujours au fond de ses yeux d’azur pétillant.

Et lorsqu’il lui fit part de ses inquiétudes, Albus prit le rôle qui incombe à n’importe quel homme qui voit sa moitié s’étioler à l’horreur de l’angoisse. Sa poigne se raffermit sur les doigts diaphanes, tremblants, et de ses lèvres s’échappèrent l’assurance qu’il ne lui arriverait rien tant qu’il serait là, qu’il le protègerait, qu’il lui en avait fait le serment. Et, pour faire taire son inquiétude, il acheva sa litanie par un long et doux baiser, au creux duquel il put sentir son amant se détendre dans ses bras. C’est les yeux fermés, plus beau que jamais, que Gellert le rassura d’un air taquin lui aussi, rebondissant sur la malice du sage patriarche à l’évocation de son potentiel assassinat :

- Mais je ne suis pas inquiet. Il faudrait déjà que tu parviennes à me vaincre, pour cela.

Albus eut un sourire ravi, plus provocateur et plus malicieux que jamais, jouant éhontément avec l’orgueil démesuré de son homme. Un nouveau baiser, la prétendue autorité impérieuse d’Albus, et Gellert se laissa faire, enfila son manteau, et ils sortirent face aux Aurors médusés, lorsque le sage patriarche emmitouflé jusqu’au cou expliqua d’une voix tranquille qu’ils profitaient de la nuit magnifique pour accompagner le Professeur Grindelwald faire une promenade. Et en réalité il comprenait leur réaction. Le froid était mordant. Albus serra fort la main diaphane qui serra la sienne, les doigts déjà engourdis malgré les gants. Sous la pâle lueur de la Lune, le Lac était magnifique. Quant à Gellert. Albus lui jeta un regard. Lui n’avait pas cette allure étrange que lui conféraient toutes ces couches de vêtements empilés les unes sur les autres. Il ne portait qu’un manteau qui lui allongeait encore la silhouette. Sa chevelure se fondait à la blondeur blafarde de la Lune, et sa silhouette semblait se découper, irréelle, dans le faible hâlo dont elle berçait le Parc. Albus s’agenouilla un instant, chaussant ses patins, ses doigts rendus gourds par le froid ne parvenant pas à en nouer les lacets. Finalement, plutôt que se débattre en vain, et répugnant à ôter ses gants, Albus préféra sortir sa baguette. Deux jolis nœuds exécutés à la perfection se formèrent sur les chaussures et, lorsqu’il releva la tête, satisfait, il aperçut la main de Gellert tendue vers lui, dans un geste d’une exquise galanterie. Albus s’en saisit avec un sourire énamouré, se mettant debout sans difficultés mais sans grâce, sous l’œil malicieux de son homme qui, après un baiser sur ses doigts, abandonna sa main pour se reculer de quelques mètres.

Là, il prit ses grands airs qui l’avait fait irrémédiablement tomber amoureux de lui. Roide, immobile, le menton levé et les mains dans le dos, figé dans cette apparence de prince glacial, à l’indifférence nonchalante, Albus resta figé un moment devant tant de beauté, que la douceur blafarde de la lune parvenait à l’exploit de magnifier encore. Et puis, le petit manège recommenca. Gellert s’éperdit en une litanie professorale autoritaire et condescendante envers un élève duquel il se méfiait. Albbus eut un large sourire, réprimant le rire amusé qui menaçait d’affleurer. Avec un air faussement contrit, il hocha la tête, la mine basse et feignant l’humilité :

- Oui, Professeur Grindelwald.

Puis, plus taquin que jamais, Albus tendit une main hésitante. Il parvenait à tenir debout et parviendrait sans nul doute à faire quelques enjambées tout seul, malgré qu’il n’eut pas la grâce et l’aisance de son sublime amant. Toutefois il joua la carte de l’incertitude, pour le plaisir de sentir son homme près de lui :

- Pourriez-vous m’aider Professeur ? Au moins pour les premiers pas ? C’est que je ne voudrais pas tomber.

Sa main se tendit un peu plus franchement vers lui, appelant la sienne. Son regard feignait l’humilité, mais brûlait de malice. Albus n’était pas aussi novice qu’il le prétendait, et Gellert le savait bien. Il ne savait pas vraiment patiner, certes. Mais il n’avait guère besoin d’un appui pour tenir debout et effectuer quelques pas simples. Il voulait simplement son homme contre lui. Son homme dont la beauté à son apogée, ce soir, lui donnait des airs de prince ou de divinité, et dont l’allure était si grâcieuse, sur la glace, qu’il semblait un danseur. Il en avait la silhouette, la beauté et la grâce, et ses airs de se moquer du monde lui conféraient un charme irrésistible qui avait toujours rendu Albus fou de lui. Il était persuadé que Gellert le savait et en jouait éhontément. Mais peu importait. Il en avait toujours été ainsi.
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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert Icon_minitimeVen 1 Juil - 17:18



La Glace et la Lune

« A SONG OF FIRE AND ICE »

Bureau d'Étude des Runes, 23 décembre 1942.

Gellert aimait la taquinerie douce d’Albus qui appréciait malmener son ego. Malgré sa légendaire fierté, il le prenait avec humour et légère. L’espièglerie qui brillait au fond des iris bleues de son homme était une lumière qu’il ne voulait jamais voir s’éteindre. Avec un tel sourire, un tel regard, l’ancien mage noir n’était plus qu’un agneau qu’il pouvait tout lui passer, tout accepter venant de lui. Alors il ne renchérit pas à sa provocation mignonne et inoffensive, se contenant de sourire, transi. Oui, Gellert n’aurait jamais pu vaincre Albus, les deux le savaient. Mais si l’éminent professeur s’amusait à comparer leurs puissances magiques respectives, le repenti savait parce que son propre cœur était trop faible pour affronter celui de son jumeau. Albus aurait toujours cet étrange ascendant sur lui. Le fait de pouvoir le ramener à lui d’une parole, d’un geste, comme si celui qui avait fait trembler l’Europe n’était qu’un chien sans laisse, obéissant à son maître. Si cela pouvait en surprendre plus d’un, cette relation qui unissait les deux plus grands sorciers de son temps, convenait parfaitement à Gellert, qui apprenait à l’accepter de plus en plus. Son image publique était d’ailleurs déjà bien basse, il se moquait qu’on s’amuse à le qualifier de « toutou de Dumbledore » dans les années à venir.

Il était pourtant si adorable, cet homme qui avait le plus grand pouvoir magique du monde entre ses mains, ainsi emmitouflé dans ses innombrables couches de vêtements. Pourtant, il le vit l’épier de haut en bas et cela ne fit qu’accroître le doux sourire de Gellert, flatté. Il avait toujours apprécié être regardé ainsi par l’homme qu’il aimait, même si cela pouvait presque le rendre timide et rougir ses joues bien trop pâles. Et tandis que le repenti faisait son numéro de professeur autoritaire, ses yeux, il le savait, le trahissaient. Heureux et rieurs, éperdument amoureux, ils ne pouvaient se détacher de son amant si beau et enchevêtré par d’innombrables pulls. Sa docilité fausse due à son rôle d’élève le fit sourire un peu plus, brisant son air impassible, froid et professoral. Il regarda la main que lui tendit Albus et haussa un sourcil faussement dédaigneux, hésitant intérieurement à le laisser se débrouiller un peu seul. Puis il lui demanda explicitement de l’aide, malgré la malice qui brillait au fond de son regard. Docile, vaincu, Gellert lui prit doucement la main, comme si elle était faite de verre et attira Albus contre lui.

— Tout d’abord, Dumbledore, il vous faut garder le dos droit.

La chaleur d’Albus contre le sien, Gellert avait susurré ces quelques mots, un sourire à ses lèvres. Puis, il posa délicatement une main dans le creux de son dos pour l’inciter à se redresser. Puis, toujours doucement, il posa ses mains sur ses hanches, il encouragea ses jambes à se rapprocher et à obliger Albus à avoir une station debout plus proche de celle qu’il avait sur la terre ferme. Avec un sourire, Gellert déposa un bref baiser sur ses lèvres avant de reculer doucement, arrachant son corps à celui de son homme.

— Maintenant que vous parvenez à tenir debout, Dumbledore, nous allons essayer d’avancer, qu’en dites-vous.

Avec un sourire, il se plaça à trois quatre mètres de lui et attendit, droit, fier, que son homme fasse ses quelques mètres jusqu’à lui. Il le regarda, ses cheveux de cuivre cachés par son bonnet à pompon, son menton couvert de barbe dissimulé sous une écharpe colorée. Ses vêtements n’avaient rien à voir avec l’austérité froide de ceux de son amant. Mais il aimait ce contraste. Leurs âmes étaient si jumelles que sur certains points, elles se trouvaient être l’opposée totale. Il se fit la réflexion qu’un Albus vêtu de noir et de cuir lui conviendrait moins. Il aimait son homme dans sa singularité presque juvénile parfois, malgré son apparence virile, renforcée par cette barbe dont il prenait si soin. Il se perdit quelques instants dans ses pensées, attendant qu’il fasse ses premiers pas sur la glace tel un nouveau né, pour songer à la chance qu’il avait de partager des instants si privilégiés avec lui. Il en avait oublié Minerva, O’Sadhbh et Bishop. Il en avait oublié que ces instants de bonheur pouvaient s’étioler en un claquement de doigt, par une phrase prononcée au mauvais moment à la mauvaise personne. Il n’y avait plus qu’Albus, la glace et la Lune. Plus rien d’autre n’avait d’importance.

Taquin pourtant, il le regarda faire, lui et ses mouvements gauches, s’amusa de le voir tituber et tenter de conserver son équilibre. Pourtant, il le laissa faire, riant silencieusement du léger malheur de son homme, attendant patiemment qu’il vienne jusqu’à lui. En réalité, il profitait seulement du moment. Il repoussait les quelques secondes où Albus Dumbledore viendrait rejoindre ses bras, le tirant hors de sa contemplation. Mais il voulait profiter de ces quelques secondes qui s’étaient échappés du cours habituel du temps. Il voulait regarder son homme, encore et encore, inlassablement, se noyer dans l’azur de ses yeux que les rayons lunaires de la Lune rendaient plus électriques encore. Son sourire s’élargit, à le voir essayer de rester droit mais son regard demeurait doux et trahissait tout l’amour qu’il lui portait. Si Gellert restait pour l’instant muet et immobile, c’était à cause du sortilège que le sorcier en face de lui lui avait jeté. Finalement, au bout de plusieurs secondes, il reprit ses esprits, sortit de sa contemplation. Relevant le menton d’un air joueur, il reprit une posture professorale et s’amusa à le toiser du regard. Puis, d’un ton faussement autoritaire, il finit par dire d’une voix franche et forte :

— Dites-moi, Dumbledore, on vous a décrit comme étant un sorcier brillant qui réussissait tout ce qu’il faisait. Je ne vous pas réussir, là. Vous aurait-on surestimé ?

Les mains toujours dans son dos, les sourcils froncés, la trace de son sourire ayant disparu pour laisser place à un air faussement courroucé, il le regarda, une lueur de malice trahissant ses véritables intentions taquines. Sans dire un mot, il attendit qu’il vienne le rejoindre, désormais impatient de sentir à nouveau ses bras contre lui.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert Icon_minitimeMar 12 Juil - 14:22



La Glace et la Lune

« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942

Là, perché sur ces patins de sport Moldu, le grand Albus Dumbledore avait l’air plus fantasque que jamais. Juché sur les étranges souliers dont la lame fendait la glace, sa stature avait pris une hauteur chancelante, surjouée dans le but malicieux de profiter des bras et des conseils avisés de son homme. Le bonnet à pompon coloré, l’écharpe en grosses mailles tricotée main et les gants de cuir dissimulaient une grande partie de son apparence. Et malgré son apparence autorité inflexible, malgré sa feinte sévérité professorale, les yeux de Gellert brûlaient de malice, rieurs, et malgré l’avoir toisé d’un air qui frisait le mépris, il attrapait pourtant la main qu’Albus lui tendait, utilisait sa poigne pour le redresser et l’attirer doucement contre lui. Albus eut un sourire lumineux, vainqueur. Là, dans les bras de Gellert, il avait obtenu exactement ce qu’il avait voulu, en jouant la comédie du néophyte maladroit. Car oui, certes, il demeurait moins doué et moins grâcieux que son homme venu du froid. Néanmoins il se sentait capable de tenir debout et esquisser quelques pas sans l’aide de la douce main diaphane qui l’avait amenée contre lui. Le sage patriarche frissonna lorsqu’un murmure lui caressa l’oreille, et que la longue main blanche joignit le geste à la parole en se posant dans le creux de son dos pour l’inciter à se redresser, pour glisser sur ses hanches, le guidant vers une position plus adéquate au patinage.

Le baiser fut léger, trop bref, et même le grand Albus Dumbledore ne put dissimuler la moue dépitée qui affaissa les traits de son visage lorsque Gellert s’arracha à lui, les yeux rieurs, pour se positionner loin, trop loin de son homme qu’il invectivait tel un élève débutant, tandis que lui se tenait debout, immobile, roidi dans sa posture de prince fier et arrogant, avec autant de grâce et d’assurance que lorsqu’il était sur la terre ferme. Albus ne put s’empêcher de sourire devant sa beauté princière qui le toisait d’un œil faussement austère, lui ordonnant de tenter de le rejoindre, lui qui n’avait pas encore esquissé un centimètre sur la glace. Malgré sa mine déconfite de tout à l’heure, un large sourire fendit la barbe de Dumbledore, qui s’approcha d’un pas hésitant, en rajoutant quelque peu malgré tout, faisant mine de manquer de chuter, tendant les bras vers son homme, ne pouvant résister à ce regard hétérochrome qui feignait la dureté et au creux duquel, pourtant, perçait la tendresse avec laquelle il contemplait la silhouette haut en couleurs de son homme, si paradoxale de sa grâce d’une blancheur d’albâtre, que soulignait ses tenues d’un sempiternel noir d’encre qui épousait sa taille grâcile.

Albus s’approchait, doucement et d’un pas malhabile. Son homme avait relevé le menton, arrogant devant son amant qui titubait, ne daignant pas s’approcher ou lui porter le moindre secours. Et son homme comptait bien l’avoir près de lui, au creux de ses bras, malgré qu’il le laisse se débrouiller, malgré qu’il eut l’air si déterminé à se jouer de lui. Un pas, deux pas, et les patins fendait la glace sans grâce ni élégance, mais s’approchaient doucement de leur but, néanmoins. Quand enfin il fut à portée de lui, Albus tendit un peu plus les bras, enlacèrent la taille fine, s’aidant de ce point d’ancrage pour l’amener à lui, et l’aider à parcourir les ultimes centimètres qui le séparaient de la silhouette fine de son homme.

Il avait attendu d’être arrivé à bon port pour réagir à la provocation qui lui aurait peut-être chatouillé l’orgueil, si la tendresse et le rire n’y affleuraient pas, si il ne s’était pas agi de Gellert, si il n’en rajoutait pas un tout petit peu trop sur sa prétendue incapacité à tenir debout sur des patins. Fermement debout et planté sur ses pieds, à présent que la taille de son homme faisait office de centre de gravité, un large sourire illumina sa face à demi dissimulée par toutes ces épaisses couches de laine ;

- J’ai réussi, Professeur. C’est votre erreur de m’avoir sous-estimé. Aussi, pour vous faire pardonner votre autorité et le peu de confiance que vous avez eu en moi, je réclame un baiser.

Sans attendre l’assentiment du prétendu Professeur, Albus attira la taille mince à lui, s’y accrochant, posant un baiser sur les lèvres feignant une autorité qui dissimulait mal un sourire malicieux. Cette petite comédie semblait l’amuser autant que lui. Albus l’embrassa doucement, ne se déparant pas de son sourire, profitant de l’étreinte qui dégelait quelque peu ses os engourdis par le froid. Et lorsqu’il rompit le baiser, Albus n’eut guère le cœur à s’écarter de lui, s’emparant d’une des longues mains fines qu’il garda au creux de la sienne, emmitouflée dans son gant de cuir, posant la seconde dessus, délicatement, comme pour l’envelopper de sa tiédeur ;

- Tu es sûr de ne pas avoir froid ? Je te trouve bien peu vêtu, malgré tout.

Albus lui offrit un tendre sourire, avant de poser un baiser sur ses doigts. Ils étaient glacés. Mais ils l’étaient toujours, et ce soir ne faisait pas exception à la règle. Gardant sa main au creux de la sienne, Albus esquissa un pas en arrière, arborant un fier sourire vainqueur :

- Tu me fais faire un tour ? Tu assureras mes arrières…

Il avait usé de cette voix taquine, charmeuse, qu’il utilisait pour obtenir ce qu’il voulait de tout le monde. Il avait aussi ce sempiternel sourire malicieux au bout des lèvres, et au fond des yeux une joie pétillante d’adolescent qui le rendait lumineux, solaire, quand la beauté de son fier amant s’accordait si bien à la majesté pâle de la Lune qui abritait leurs amours en son sein. Mais c’était ce paradoxe, peut-être, qui les rendait si beaux et si fusionnels. Cette fusion complète de leurs deux âmes sans qui ils n’étaient plus qu’un semblant d’ombre incomplète, arrachée à sa jumelle.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert Icon_minitimeMer 13 Juil - 13:44



La Glace et la Lune

« A SONG OF FIRE AND ICE »

Bureau d'Étude des Runes, 23 décembre 1942.

Gellert se tenait là, droit et immobile, regardant son homme lutter pour conserver son équilibre. Un sourire malicieux aux lèvres, il ne comptait pas bouger d’un pouce, prenant un malin plaisir à voir Albus dans une position dans laquelle il n’était, pour une fois, pas totalement à l’aise. Néanmoins, l’éminent professeur était loin d’être ridicule, parvenant à rester plus ou moins droit, ne trébuchant pas. Puis, après quelques pas hasardeux, son amant finit par arriver à sa hauteur, enlaçant ses hanches avec douceur. Gellert aurait presque voulu ne rien laisser paraître, laisser ses mains dans le dos, mais l’amour qu’il avait pour lui était si viscéral qu’il l’enlaça à son tour avec un sourire. Il le regarda tendrement dans ses yeux si bleus, si purs avant de l’embrasser sans un mot sur le front. Doucement, Albus répondit à sa légère provocation, exigeant alors un baiser qu’il s’octroya lui-même. Gellert ne pouvait avoir le cœur plus léger, oubliant le fait que leur secret ait été en partie divulgué, que son séjour à Poudlard était peut-être compromis si l’un des deux élèves venaient à parler. Pour le moment, il n’y avait qu’Albus et lui, sur la glace, sa barbe cuivrée chatouillant son menton et ses lèvres réchauffant les siennes.

Puis Albus lui prit délicatement les doigts dans ses mains emmitouflées. Docile, Gellert se laissa faire, charmé par son amant aux pas patauds mais aux yeux insolents. Il eut le cœur meurtrit quand il s’arracha à nouveau de lui mais se contenta de sourire lorsque son homme s’inquiéta de le voir si peu vêtu. Pour toute réponse, il lui accorda un nouveau baiser, tout aussi doux que le premier et le regarda faire un pas en arrière, bien plus assuré que les précédents. Par ailleurs, ce petit jeu d’élève et professeur semblait avoir cessé au moment où Albus avait commencé à le tutoyer. Gellert vit également dans le regard de son homme cette malice qui pétillait, ce sourire d’une douceur envoûtante. Les deux hommes savaient que lorsque Dumbledore usait de ses charmes ainsi, Grindelwald ne pouvait rien lui refuser. Alors ce dernier se contenta de lui sourire doucement, rendu muet par la beauté douce et simple de son homme, caché sous le bonnet, l’écharpe, le pull et le manteau. Pour lui, il aurait fait n’importe quoi. Il aurait pu se dévêtir entièrement, ou au contraire, mettre une pile de laine supplémentaire quitte à avoir beaucoup trop chaud. Mais pour l’instant, il le suivait juste.

— Je n’ai pas trop froid, mon amour. C’est plutôt toi qui a l’air frigorifié.

Il sourit doucement et se remit à sa hauteur, ne lâchant pas sa main. Il se plaça devant lui et le regarda de haut en bas, reprenant son air professoral et faussement sévère.

— Vous êtes bien insolent tout à coup, Dumbledore. Et je vous trouve bien adroit d’un coup. Auriez-vous essayé de me duper par hasard ?

Il embrassa ses doigts gantés avec un sourire, le regard malicieux et finit par lâcher sa main pour patiner vers l’arrière, le vent faisant voleter ses cheveux rendus presque transparents dans la lumière de Lune. Il reprit sa position droite et hautaine, le toisant du regard.

— Je n’aime pas que l’on me prenne pour un imbécile, Dumbledore, vous devriez le savoir, non ?

D’un geste souple des jambes, il effectua une courbe délicate et gracieuse afin de se positionner dans son dos. Doucement, il vint poser ses mains sur ses hanches et susurra à son oreille :

— Mon amour, on essaye de me faire croire que l’on est débutant ? Ton petit pas vers l’arrière était loin d’être celui d’un novice. Mais j’avais tort. Albus Dumbledore excelle bien dans tout ce qu’il fait.

Il déposa un baiser dans son cou avant de le pousser légèrement vers l’avant, un sourire amusé aux lèvres. Il le regarda un instant s’éloigner de lui, essayant de voir si Albus avait déjà eu quelques heures de pratique ou si sa marche arrière était un coup de chance. Rapidement, Gellert vint se placer devant lui, toujours avec souplesse, visant à répondre au charme provocant d’Albus par une grâce princière qui semblait faire son effet. Pourtant, il aurait pu lui pardonner son léger affront s’il existait vraiment. Malgré ses couches de vêtements, il demeurait incroyablement beau. Pour le taquiner, un peu plus, il avait presque envie de lui retirer son bonnet à pompon, afin de profiter de ses cheveux cuivrés et de mieux voir ses yeux. Cependant, il craignait que la nature frileuse de son homme reprenne le dessus et qu’il n’attrape froid. Néanmoins, il savait que s’il parvenait à lui faire adopter un rythme un peu plus soutenu sur la glace, il finirait par avoir trop chaud sous ses différents vêtements en laine. Silencieux et immobile toujours, il ne fit donc rien, à part regarder encore et encore son homme, profondément et visiblement amoureux. Non il ne se cachait plus. Albus pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert, avec ou sans légilimancie.

Pourtant, Gellert finit par sortir de sa contemplation transie, reprenant quelque peu contenance et commençant à tourner lentement autour d’Albus. L’air taquin, il cherchait à le provoquer doucement, à jouer avec lui. Malgré leurs âges, l’ancien mage noir avait conservé cette âme malicieuse et joueuse, qu’il savait qu’il partageait avec son homme. Il n’avait aucune honte à chercher à chahuter comme des enfants avec lui. Par ailleurs, au côté d’Albus, il avait l’impression d’être enfin qui il était vraiment. Il n’avait pas de rôle à jouer, de masquer à porter, de discours à adopter. L’éminent professeur de Poudlard était le seul à le connaître sur le bout des doigts, à comprendre ce que ses silences et ses regards voulaient dire. Il ne cherchait plus à endosser un rôle avec lui, ayant compris au fur et à mesure de ces années que cela était vain et n’apporterait que de la souffrance pour leurs deux cœurs. Alors il avait choisi d’être naturel. Et cela consistait à lui tourner autour inlassablement, cherchant à l’agacer doucement, tout en le dévorant du regard.

— Tu sais que tu es beau, mon Albus ?

Hors de portée d’Albus, son regard ne lâchait pas le sien, attendant patiemment que son amant vienne le chercher.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert Icon_minitimeVen 15 Juil - 15:45



La Glace et la Lune

« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942

La glace sembla fondre lorsque l’autoritarisme de façade de Gellert laissa tomber les armes, enlaçant son homme avec un sourire attendri. Le prince auguste et sévère, roidi dans sa hauteur immobile à la lueur de la Lune s’était éclipsé au profit de l’amant prévenant et attentionné qui ne semblait rien pouvoir refuser à sa facétieuse et manipulatrice moitié, lorsque sa barbe se fendait d’un sourire malicieux. Albus ferma les yeux lorsque les lèvres fraîches se posèrent sur son front. Il y’avait une douceur extrême, paradoxale, dans les gestes que le grand Gellert Grindelwald n’avait que pour lui, qui l’émouvait plus que de raison. Cela contribua à son impatience qui lui fit s’emparer de ce qu’il avait réclamé sans attendre que son homme vienne à lui. Néanmoins il y insuffla la tendresse que son homme et ses égards méritait, les paumes autour de sa taille tandis qu’il l’embrassait avec lenteur. Et s’il s’était écouté, le baiser n’aurait jamais connu de fin, et pourtant ! Ce fut lui qui brisa l’étreinte, ne se résolvant pas, pourtant, à s’arracher tout à fait à son homme, conservant ses longs doigts au creux de sa main gantée, s’inquiétant de ce qu’ils fussent glacés, bien qu’il en soit toujours ainsi.

Plus facétieux que jamais, Gellert ne répondit rien, se contentant de l’embrasser de nouveau, et qu’Albus se fondit de nouveau dans l’étreinte, reconnaissant et paisible, ne sentant plus qu’à la peine le froid glacial qui n’avait plus de prise, dans les bras de son fier amant. Et lorsqu’ils se lâchèrent une nouvelle fois, qu’Albus fit un pas en arrière, il comprit son erreur qu’il avait accomplie d’instinct, car Gellert darda un regard intense sur lui, entre incrédulité et facétie, lui répondant pourtant avec toute la tendresse du monde qu’il n’avait pas froid, et qu’il s’inquiétait plutôt de son homme, bien plus frileux que lui. Pourtant il ne lâchait pas sa main, et son regard hétérochrome avait repris une forme feinte de sévérité lorsque de nouveau il joua au Professeur courroucé par la comédie de son élève. Albus eut un immense sourire, imitant en vain une humilité dont il était totalement dénué.

Pour achever de la faire fondre, sans doute, et étioler le peu de volonté qu’il avait déjà face à lui, Gellert porta ses doigts à ses lèvres, sachant sans doute à quel point la tendresse de ce geste l’affectait, puis s’éloigna de lui en virevoltant en arrière, à l’aveugle, avec la grâce dédaigneuse d’un danseur qui n’effectue rien de plus que quelques pas d’échauffement. Ses cheveux s’éperdaient en auréole blonde autour de son visage diaphane, se mêlait à la lueur gémellaire de la Lune, et, comme s’il n’était pas suffisamment beau, un hâlo plus qu’une chevelure semblait flotter autour de son visage blanc de ses crimes pour lesquels il subissait la douleur du repentir. Toujours avec cet air d’humilité qui ne convaincrait personne, encore moins le grand Gellert Grindelwald, Albus se récria :

- Je ne me serais jamais permis de me moquer de vous, Professeur. Sans doute n’était-ce qu’un coup de chance, ou alors c’est en vous regardant faire. J’apprends vite, et vous êtes un merveilleux patineur.

Cette fois-ci il n’y tint plus, devant cette flagornerie évidente et cette malice à peine dissimulée. Un immense sourire fendit sa barbe, presque la naissance d’un rire, à le voir si beau, si taquin, à se redécouvrir tels les adolescents qu’ils avaient été, faisant fi de la douleur, du chagrin, du temps et des crimes. Il y’avait de ces choses immuables que la laideur de l’existence ne pouvait éroder. Pourtant, dans une pirouette si grâcieuse et impromptue qu’Albus manqua un sursaut, Gellert se retrouva dans son dos. Ses paumes se posèrent sur ses hanches et un frisson parcourut Albus lorsque sa voix taquine parvint à son oreille dans un murmure. Le sage patriarche eut un large sourire, son homme à qui il ne pouvait rien cacher ayant bien entendu compris son petit manège. Albus n’aurait jamais la grâce princière de son homme sur la glace, certes. Mais il avait déjà eu de rares occasions de chausser des patins et parvenait à se diriger, avec peu d’élégance, certes, mais avec suffisamment d’adresse pour n’avoir pas besoin d’aide.

Il voulut lui répondre, mais Gellert l’avait doucement poussé en avant, et Albus fut contraint de s’arracher à lui et de montrer qu’il savait un peu patiner malgré tout, tandis que Gellert, un sourire insolent et provocateur aux lèvres, tournait près de lui comme pour l’agacer, comme une abeille autour d’un pot de confiture, suffisamment loin pour qu’Albus ne puisse pas le toucher, ne dissimulant même pas son regard contemplatif qui le dévorait. Et sans doute cette admiration éhontée eut l’effet escompté, parce qu’Albus rougit, mais que les apparences étaient sauves, ses pommettes déjà rosies par le froid. Gellert n’en avait pas fini avec lui, pourtant. Il avait vu à quel point Albus le trouvait beau ainsi, à la lueur de la Lune, glissant sur la glace comme un danseur étoile, sa silhouette grâcile semblant survoler le Lac. Lorsque le compliment fendit l’air glacé, Albus rosit un peu plus, décidant soudain de n’être plus la proie narguée par le vil séducteur qui se savait beaucoup trop irrésistible et qui se refusait à ses bras. Albus fit un pas ou deux, aisément, comme pour brouiller les pistes, quand soudain son écharpe de laine en grosse mailles colorées se dénoua toute seule de son cou, vint glisser autour de la fine de Gellert, tandis que, les extrémités entre les doigts d’Albus, il ramenait à lui son homme pris dans ce lasso improvisé et que, une fois leur taille réunie, l’écharpe se noua autour d’eux en un large nœud qui les liait ensemble. Albus attrapa une de ses mains, et son sourire vainqueur était plus large que jamais, et ses yeux plus pétillants que d’ordinaire, ravi de sa petite farce, tandis que les doigts de sa main libre glissaient doucement sur une des joues blanches :

- C’est toi qui est beau. Tu le sais, tu me nargues, et je suis obligé de te contraindre à rester près de moi.

Avant qu’il ait pu répliquer, Albus lui ferma la bouche d’un baiser, entremêlant ses doigts aux siens, tandis les doigts glissèrent de sa joue à sa nuque, s’entremêlèrent à ses cheveux de soie polaire, et, quand s’acheva le baiser, ce fut le sage patriarche qui avait un air d’autorité tranquille tandis qu’il lui assénait ce qui semblait un dilemme :

- A présent tu acceptes de me faire faire un tour avec toi, ou faut-il que je te garde prisonnier ?

Albus eut beau froncer les sourcils, son sourire et les étoiles qui étincelaient dans ses yeux ne tromperait pas Gellert. Il s’amusait comme l’adolescent qu’il avait été, ravi et reconnaissant que cela fut encore possible.
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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert Icon_minitimeSam 16 Juil - 15:44



La Glace et la Lune

« A SONG OF FIRE AND ICE »

Bureau d'Étude des Runes, 23 décembre 1942.

Gellert souhaitait que le temps s’arrête là, à cet instant précis. Seul au milieu de la beauté de l’Écosse, à glisser sur la glace en compagnie du seul homme qui importait vraiment. Il avait tout oublié, toutes ses angoisses, ses craintes, le sourire d’Albus les avait chassées. Il n’y avait que lui pour lui apporter une telle paix intérieur, lui faisant finalement croire qu’en effet, à ses côtés, rien ne pourrait leur arriver. Si l’ancien mage noir avait parfois un peu du mal à s’en remettre à ce point à son âme sœur, il devait se rendre à l’évidence qu’il était le seul à pouvoir les protéger efficacement et surtout diplomatiquement. Car les deux amants savaient pertinemment que Gellert était tout à fait en mesure de les protéger mais qu’il le ferait par la seule façon qu’il connaissait : la violence. Et il ne voulait plus l’utiliser, ils le savaient tous les deux. Alors il s’en remettait à la profonde sagesse de l’éminent professeur. De toute façon, il avait besoin de lui moralement. Il avait besoin de son épaule pour se relever, de son sourire pour se pardonner. Quelques années auparavant, Grindelwald ne jurait que par lui-même mais les choses avaient changé et d’autres ont été comprises.

Malgré toutes les décennies qui les avaient séparés, malgré tout le sang qui avait sali les mains de Gellert, leurs sourires ne s’étaient pas taris. Malgré le froid mordant qu’il faisait au-dessus de la glace qu’ils fendaient tous deux, la même malice tendre brûlait au fond de leurs iris qui ne se quittaient plus. Albus se remit à jouer les élèves dociles et innocents, invoquant sa capacité à apprendre vite, en profitant pour flatter son amant. Le sourire du renégat se fit plus large, ne parvenant plus à jouer son rôle de professeur sévère. Profondément amoureux, il continua de tourner lentement autour de lui, toujours hors de portée. Le sourire d’Albus s’élargit à son tour et il était si lumineux, si radieux, que le Soleil n’avait même plus besoin de se lever. Il pouvait faire nuit à jamais, Gellert s’en moquait tant que son homme conservait ce sourire si beau. Placé à présent dans son dos, il en profita pour s’enivrer de son odeur qu’il aimait tant et qu’il avait laissé jalousement sur son lit. Il continua de l’admirer malgré l’épaisse couche de vêtements qui altérait avec la vraie forme de sa silhouette. Mais qu’importait. L’éclat solaire dans l’azur de ses iris était toujours le même.

Puis, tandis que Gellert se contentait de se perdre dans les yeux de son homme après son compliment des plus spontanés, il ne fit pas attention aux quelques pas assurés d’Albus vers lui. L’écharpe de ce dernier se détacha de son cou, pour venir se mettre autour de ses hanches. Le repenti haussa les sourcils, faussement surpris de l’aplomb de son homme et se laissa attirer à lui. Il serra la main dans la sienne et sourit au contact de la paume gantée d’Albus sur sa joue. Ce dernier cessa de jouer l’élève docile et fit preuve d’une douce autorité qui fit doucement rire Gellert. Avant qu’il ne puisse répliquer quoique ce soit, son homme posa ses lèvres sur les siennes. Il répondit à son baiser avec joie, son cœur battant, enthousiaste et jovial, lui donnant l’impression d’être redevenu l’adolescent qu’il aurait dû être. Il eut un léger soupir bienheureux quand il sentit les doigts d’Albus gagner sa nuque et le regarda tendrement, son sourire toujours aux lèvres, quand son amant acheva ce baiser qu’il s’était autorisé à voler. Toujours avec cette fausse autorité, il insista pour faire un tour avec lui et le menaça même de le garder contre lui s’il venait à refuser.

— Allons Albus, tu m’as déjà fait prisonnier là.

Il sourit et replaça une mèche de cheveux cuivrés de son amant entre son oreille et son bonnet. Avec tendresse, il déposa un bref baiser sur ses lèvres, dans ses yeux brûlant la même malice que dans ceux de son homme.

— Après, cela ne me déplaît pas de rester contre toi ainsi. Si tu avais peur que j’ai froid, tu n’as plus à t’en inquiéter. Cependant, cela risque d’entraver nos mouvements, donc c’est à toi de voir.

Il caressa alors tendrement sa joue.

— Puis c’est moi le professeur ce soir, Dumbledore.

Son sourire toujours aussi large de malice, il prit les mains d’Albus et lui firent lâcher les extrémités de son écharpe qui se retira souplement des hanches fines du repenti. Avec douceur, Gellert lui remit autour du cou.

— Je ne voudrais pas que tu attrapes froid, mon amour.

Il lui prit la main qu’il sera fort entre ses doigts fins avant d’en embrasser le sommet. Il commença alors à patiner doucement, afin qu’Albus puisse quand même être à l’aise. Le vent frais vint balayer leur visage, jouant avec les cheveux légers de Gellert, contrairement à ceux pudiquement dissimulés de son homme. Il était vrai qu’il aurait bien aimé voir un peu plus le beau visage de son amant, mais il comprenait également son caractère frileux. Alors qu’ils avaient fait quelques dizaines mètres, l’ancien mage noir finit par dire :

— Tu n’as pas froid, mon cœur ? On va se réchauffer à patiner comme cela ne t’en fais pas. Sinon je peux te passer mon manteau si jamais tu as trop froid.

En réalité, il n’était pas taquin mais vraiment sincère. Après Durmstrang et Azkaban, il était presque insensible au froid, ce qui ne semblait pas être le cas de son homme aux joues rosies par le vent frais qui venait lui fouetter la peau. Tendrement, il lui sourit, espérant qu’Albus ne se forçait pas à endurer l’air glacé dans le seul but de profiter de son homme. Gellert ne voulait pas qu’il se retrouver fiévreux pour le reste de leurs vacances. Même si c’était les premières hivernales, avec leur secret ébruité, cela pouvait également être leurs dernières… Il évita de se concentrer sur ce sujet et préféra sourire à nouveau son homme, la glace illuminant l’azur de ses iris.
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