La Glace et la Lune - Gellert - Page 4



 
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La Glace et la Lune - Gellert

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Albus Dumbledore
Albus Dumbledore
Âge : 61 ans.
Sang : Sang-Mêlé.
Nationalité : Anglaise.
Patronus : Un Phénix.
Épouvantard : Le cadavre de sa sœur et, depuis peu, la silhouette de Gellert Grindelwald qui s'éloigne de lui inexorablement, et ce malgré sa main tendue vers lui.
Reflet du Riséd : Gellert Grindelwald à ses côtés.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 4 Icon_minitimeMar 27 Sep - 18:09



La Glace et la Lune

« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942


Albus n’avait que trop peu connu Gellert. A son grand dam, il lui avait été arraché trop vite et trop tôt, après avoir consumé en quelques semaines d’été brûlant l’incandescente passion qui les avait liés. Pourtant, le sage patriarche n’était que trop peu surpris de le voir devenu un épicurien accompli et raffiné, qui semblait connaître sur le bout des doigts la subtilité de la meilleure pâtisserie du monde. Au récit fourni et détaillé des recettes suggérées, l’estomac d’Albus émis un léger grognement, plus de gourmandise que de faim véritable, un sourire ravi sur les lèvres à l’idée que son formidable amant cuisinier lui fasse connaître les délices du Paris-Brest, du pain perdu et des cannelés. Les yeux étincelants, Albus déposa un baiser sur la joue imberbe de son homme ;


– Tout cela m’a l’air divin, j’ai hâte de goûter. Nous ferons cela ici avec un bon thé.


Ceci dit, les deux amants s’exilèrent, poussant le battant de la porte menant vers la salle de bains privée du Professeur de Métamorphoses. Là, à la boutade d’Albus, Gellert ne répondit rien, conscient de l’impossibilité de cette requête qui ne pouvait pas être prise au sérieux. Il était en effet impossible à eux deux de s’installer ensemble, ce qui vaudrait à officialiser une relation qui paraîtrait hérésie à tous, de par sa nature et par la qualité d’assassin repenti qu’était devenu Gellert Grindelwald. Craignant d’avoir de nouveau assombri l’humeur de son homme, Albus se déshabilla en silence, profitant d’être seul pour se glisser au creux de l’eau délicieusement brûlante et parfumée.



Et sa taquinerie fut réussie, à son plus grand plaisir. Lorsque Gellert arriva, ses deux si belles mains chargées des nouveaux chocolats fraîchement préparés, il parut un instant interdit. Ses sourcils se haussèrent, et Albus profita de ce moment d’égarement pour lui ordonner de venir, ce qui eut pour effet de le figer un peu plus, et d’élargir le sourire sur la barbe de cuivre. Et lorsque le premier bouton se délia, lorsque la veste glissa des frêles épaules comme pour fuir sa fine silhouette, Gellert refit cette tête-là. Celle pour laquelle Albus se serait damné, la seule qui put faire monter à ses yeux des larmes de rire qu’il ne se lassait pas de chercher en poussant toujours son trop fier homme dans ses retranchements. Albus dut réprimer son accès d’hilarité devant cet air défait, lorsque les lacets de ses bottes se délièrent pour glisser doucement le long de ses mollets et de ses chevilles, et qu’avant qu’il ait pu réfléchir à quoi que ce soit lui permettant d’empêcher l’inéluctable, sa chemise suivit le même chemin, la regardant tomber à ses pieds, impuissants, soumis à la magie et au désir de son homme de le voir le rejoindre. Et lorsque la question fusa, cette fois-ci Albus ne put se retenir, et un léger rire clair vint s’entrechoquer aux murs de la pièce, se dévissant la tête pour mieux le narguer du regard ;



- Très. Tu as refait cette tête. Celle que je pourrais passer ma vie à essayer de provoquer.



Pourtant, le grand Gellert Grindelwald ne s’avouait pas vaincu sans se battre. Albus ne vit pas la légère vaguelette qui se forma sur la crête de mousse, trop occupé à fanfaronner sur son impudente victoire, et éperdu dans la contemplation de son homme à demi-nu. Il sentit l’odeur de lavande à ses narines trop tard, au moment où l’eau chaude lui éclaboussait le visage. Surpris mais vite remis, il éclata de rire, tendant toutefois la main pour que l’impudent repenti le rejoigne malgré tout. Son sourire s’élargit une fois de plus lorsque Gellert reprit la parole ;



- Que veux-tu mon amour ? La vie est injuste…Et là, en l’occurrence, j’ai l’avantage sur toi. D’autant plus que tu es à moi.



Mais Gellert savait y faire pour tourner la chance à son avantage. D’un geste excessivement lent, il commença à faire glisser son pantalon, le fixant de ce regard d’arrogance princière tandis qu’il laissait apercevoir chaque seconde un centimètre carré de plus de sa peau d’albâtre. Doucement, à mesure que Gellert gagnait du terrain, Albus commençait à rosir, devant cette séduction lente et calculée, dans laquelle il excellait, son regard sans honte fixé dans le sien. Et au moment où Albus se laissait prendre au jeu de cette admiration extasiée de sa beauté, le pantalon de cuir jaillit en plein visage, sous le beau rire grave de son amant qui ne faisait que répliquer au jeu qu’Albus avait commencé. Jetant distraitement l’oripeau sur un des rebords de la baignoire, il le toisa, lascif, enlever le dernier vestige de ce qui protégeait le plus intime de son anatomie. Et Gellert ne paraissait pas gêné le moins du monde, bien au contraire, semblant prendre un temps fou et un malin plaisir à se montrer aux yeux azurés de son homme qui s'étonnait toujours de le trouver aussi beau, après tout ce temps. Enfin dans l'eau, il vint se coller doucement contre lui, et Albus eut un soupir bienheureux, à sentir son corps frêle contre le sien, tandis que sa remarque relative à la chaleur et à la blancheur diaphane de la peau diaphane de Gellert lui arrachait un vague sourire, et qu'il se laissait prendre les poignets que son fier amant guidait à sa guise vers sa taille. Albus la serra doucement bien volontier, amenant le corps nu contre le sien, tandis que Grindelwald s'alanguissait, son visage s'alourdissant contre son épaule.

Lorsque le nom de Gareth fut prononcé, le coeur d'Albus rata un battement. Gellert allait-il se fâcher à posteriori ? Lui gardait-il rancoeur de ce non-évènement, malgré cette tolérance et cette compréhension auxquelles -Albus avait un peu honte de l'admettre-, il ne s'attendait pas de lui ? Mais non. Le ton avait cette arrogance taquine, qui voulait qu'on lui réplique, et ce sourire d'une insolence espiègle. Celui d'Albus s'étira alors également, la lueur taquine brillant plus que jamais au fond de ses yeux ;

- Existe t-ilseulement plus insolent que toi, mon amour ? Peut-être est-ce pour cela que je t'aime tant. Je dois être un peu masochiste. Ou fou. Ou bien les deux.

Avec un sourire, Albus posa ses lèvres sur la joue de son homme. Il est vrai qu'il l'aimait pour beaucoup de choses, et celle-ci en faisait partie. Cela avait été le ciment de leur relation, qu'ils consolidaient en entretenant cette malice un brin moqueuse, jamais méchante, jamais humiliante, mais presque à chaque fois compétitive, toujours pleine d'une tendresse touchante entre les deux hommes les plus vénérés du monde sorcier. Albus eut un sourire attendri, alangui, avant de pincer délicatement la taille trop frêle qu'il avait sous la main, et raffermir sa prise, pour le contraindre à ne pas s'éloigner de lui.
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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 4 Icon_minitimeMer 28 Sep - 7:16



La Glace et la Lune

« A SONG OF FIRE AND ICE »

Bureau d'Étude des Runes, 23 décembre 1942.

La chaleur du bain délaçait lentement les muscles de Gellert qui sombrait un peu plus dans la mousse de plus en plus épaisse. Les yeux clos, il n’y avait plus qu’Albus qui lui avouait n’avoir jamais rencontré plus insolent que lui. Appréciant le compliment, le sourire du repenti s’élargit mais son esprit s’égara à s’imaginer son homme avec quelqu’un d’autre que lui. Il eut à nouveau cette image de ce Gareth, sur qui il aimerait bien poser un visage. Il se représenta le seul amour de sa vie calme, paisible avec ce collègue devenu ami puis un peu plus. Ledit Gareth, selon les dires de l’éminent professeur, semblait être calme et posé. Les deux hommes auraient certainement passé des soirées ensemble à lire, à discuter des actualités mondaines. Peut-être même auraient-ils continué à se vouvoyer par respect mutuel. Toutes leurs minutes, leurs heures passées ensemble à vieillir auraient baigné dans une sérénité, une douceur, une paix incommensurables qu’Albus méritait amplement. Au lieu de cela, il avait un mage noir repenti, un meurtrier, qui se comportait encore comme un adolescent nonchalant et éhonté. Albus méritait mieux que lui. Mais il semblait s’être épris de ce tueur qui ne méritait nullement d’être aussi traité.

Comme pour se rassurer lui-même, il incita doucement son homme à le serrer plus fort contre lui, se noyant dans la douceur de ses bras. Albus lui répéta alors qu’il l’aimait énormément et que cela n’était vraisemblablement ni raisonnable, ni sain. Silencieux d’abord, Gellert le laissa embrasser sa joue sans rien dire, se blottissant un peu plus contre son homme si ce dernier pouvait le faire disparaître en lui. Oui, Albus était clairement masochiste ou alors inconscient du mal que Gellert avait fait à lui et au monde entier. Il avait détruit les dernières fondations de sa famille, avait tué ses élèves qu’il aimaient tant dans le seul but d’une révolution vengeresse et grotesque. De plus, il avait clamé pendant des années, des décennies que l’un de ses principaux objectifs était la mort, l’assassinat du futur directeur de Poudlard. Comment Albus pouvait-il encore clamer haut et fort qu’il l’aimait encore et toujours aussi fort ? Toujours aussi sceptique de ce bonheur dont il jouissait, Gellert préféra rester discret et tenta de ne pas se laisser gangrener par ces pensées sombres. Alors, tandis qu’Albus lui pinçait doucement la hanche pour le faire réagir, le repenti sourit et finit par dire d’une voix douce :

— Mon chéri, bien sûr que tu es fou. Beaucoup de tes collègues du Ministère s’accordent à le dire. Après tout, tu as libéré Grindewald d’Azkaban et tu oses prétendre l’aimer.

Il sourit un peu plus et vint coller son front dans son cou, profitant des odeurs de lavande qui détendait tout son corps. Tentant toujours ses poignets, il le caressa d’un doigt.

— Quant au masochisme...Et bien ça vient sûrement un peu avec la folie, navré… Dire aimer un monstre tel que moi qui pourrait vriller à nouveau selon les dires de chacun. Donc oui, tu es fou et masochiste…

Son sourire devint plus triste malgré ses yeux clos. Toujours blotti contre son homme, il savait qu’il avait toujours la colère explosive, l’impulsivité violente et pourtant, dans les bras d’Albus, il n’y avait rien qui ne pouvait l’affecter comme avant. Jamais plus il ne ferait de mal à l’homme de sa vie et la moindre larme qui roulait sur ses joues lui crever le cœur. Parce qu’il était sa chose la plus précieuse, il ne supporterait plus de le savoir malheureux. Les gens pourraient continuer de traiter le repenti de monstre, Gellert déployait de gros efforts pour en rester imperméables, préférant se concentrer égoïstement sur cet homme qui lui accordait une seconde chance. Alors, tandis que son homme continuait de lui pinçait la hanche, Gellert continua de sourire et embrassa les doigts de la deuxième main de son amant.

— Dis donc Albus, laisse donc ma hanche tranquille, tout comme mes côtes, s’il te plaît, vilain.

Il se saisit des doigts coupables et les retira de sa hanche malmenée. Puis il ouvrit un œil et chercha du regard les savons parfumés et autres produits destinés au bain. Sortant à moitié de l’eau pour attraper une savonnette, la première qu’il attrapa, se moquant du fait que sa brève position partiellement émergée puisse être inconfortable pour Albus et retrouva rapidement sa place dans l’eau. Puis, il prit la main de son homme qui l’avait pincé précédemment et lui colla le savon dans la main.

— Tiens. Au lieu de faire l’andouille, rends-toi utile un peu.

Puis, il prit le poignet d’Albus et le posa sur son propre torse. Évidemment, l’autorité était feinte, un grand sourire espiègle illuminant le visage de plus en plus cramoisi de Gellert. La nuque de celui-ci recouvrit sa place sur l’épaule de son homme et se saisit de son chocolat chaud pour mieux se prélasser, forçant sur son côté princier et insolent. Après une gorgée, pourtant, il reposa son verre et ferma à nouveau ses yeux pour venir blottir son front dans le creux de son cou. Si Albus n’avait pas envie d’utiliser le savon, ce n’était pas grave. Il y avait suffisamment de mousse dans ce bain pour en ressortir propres et parfumés. La savonnette était un prétexte pour l’embêter, le taquiner, comme ils avaient l’habitude de le faire dans leurs petites habitudes. Il repensa brièvement à Gareth, se demandant s’il était joueur et irrévérencieux comme eux mais finalement, il préféra se dire qu’il y pensait beaucoup trop, à ce pauvre employé du Ministère qui avait l’innocent malheur de voir Albus aussi beau et royal qu’il l’était réellement et que peu semblait voir, le trouvant certainement trop excentrique pour avoir un intérêt. Ou trop surnaturel, exceptionnel pour avoir le courage de l’aborder. Gellert devait oublier Gareth. Il était vain de se charger l’esprit avec des faits qui ne ne sont jamais produits. Et comme pour oublier cette mélancolie passagère, il lâcha à Albus :

— Si tu veux continuer à pincer ma hanche ou compter mes côtes, tu devras au moins m’embrasser pour te faire pardonner de cet affront. Sais-tu au moins qui je suis ? Occupe-toi de moi, un peu, j’ai des exigences.

Son sourire se fit rieur, impossible de rester sérieux face à son homme malgré son arrogance forcée. Il savait qu’Albus jouerait le jeu et cela ne le rendait que plus parfait encore. Cette complicité saine entre eux était ce qui rendait la présence de son homme si magique. Si les mots pouvaient souvent paraître brusques et mauvais parfois, ils n’étaient jamais pensés, jamais sérieux. Seuls leurs gestes d’affection traduisaient le véritable amour qui les liait.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 4 Icon_minitimeLun 3 Oct - 12:04



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« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942

Là, enfin, le grand Albus Dumbledore était à sa place. Accompli. Ce qu’il n’avait pas été ces quarante dernières années pourtant auréolées de la gloire de tous les succès, de la reconnaissance de ses pairs, de l’envie des uns, de la jalousie des autres, de l’admiration de beaucoup. Amputé de l’essentiel, tout cela n’avait été rien. Le triomphe avait été vain, il en avait gardé sur la langue et les lèvres un goût de sel et de cendre, dont l’âcreté s’évaporait enfin aux baisers du non moins grand Gellert Grindelwald. Le meurtrier le plus terrible de son ère au creux de ses bras, apaisé et repenti, Albus, enfin, se sentait entier, lui qui avait erré comme un fantôme tant d’années, à pleurer sa moitié amputée, arrachée à lui, revenue enfin dans leur sillon gémellaire que jamais ils n’auraient dû séparer. S’il ne répondit rien à sa provocation sur la prétendue supériorité qu’il avait sur lui, il le sentit sourire néanmoins ; se blottir un peu plus dans la chaleur de l’étreinte, rendant les armes tous les deux, conscients de n’être chacun que leur propre faiblesse l’un pour l’autre, sachant bien que leur puissance à peu près égale n’avait de toutes les façons aucune importance, puisqu’ils ne savaient que trop s’aimer.

Albus répondit à l’ordre mutique sans se faire prier, amenant de sa paume sa frêle silhouette à se fondre un peu plus contre lui, baisant sa joue dans ces élans de tendresse exquise qui semblaient faire passer Gellert pour une poupée fragile qu’il pourrait briser d’une poigne trop ferme. Il n’en était rien, pourtant, mais les deux plus grands sorciers de leurs temps avaient, dans un paradoxe déroutant, l’un pour l’autre des égards que l’on vouerait à une jeune femme fragile. Toutefois, la taquinerie prédominait cette douceur extrême, lui conférait un côté piquant dont tous raffolaient, et que sans doute ils n’auraient trouvé nulle part ailleurs. Personne d’autre qu’Albus Dumbledore n’aurait eu l’impudence de songer à pincer la hanche de Gellert Grindelwald. Et personne d’autre que Grindelwald ne dirait ouvertement à Dumbledore qu’il était fou à lier. Bien que, comme il lui fasse remarquer, ils étaient nombreux à le penser plus ou moins discrètement. Ravi d’une insolence aussi éhontée que de trop rares personnes se permettaient avec lui, Albus eut un léger rire, qui résonna contre les parois de la salle de bains, étiolé néanmoins par l’amertume avec laquelle Gellert se dépeignait ;

- Eh bien tant pis, je suis fou de toi, je suis donc irrémédiablement perdu. Quant à être un monstre, je ne crois pas qu’Azkaban les affectent autant. Les monstres en sont plutôt les gardiens, ou les bourreaux. Ta souffrance a donc prouvé le contraire, en plus de ta rédemption. Mais cela, je te l’ai déjà dit, n’est-ce pas ? Simplement, comme d’ordinaire, tu ne m’écoutes pas, toi et ton caractère de Gobelin entêté.

Albus eut un large sourire, tandis que sa main se laissait aller à taquiner sa hanche de nouveau, mais que Gellert n’était plus disposé à se laisser faire, et que, de sa main, il chassait l’impudence de celle de son homme, tandis qu’il ouvrait ses yeux, se dégageant un instant de son étreinte pour se contorsionner et attraper un savon à la lavande qui gisait sur le rebord de la baignoire. Lorsque sa main se saisit de son poignet pour la poser de force sur son torse mince, lorsque l’ordre impérieux jaillit de lèvres qui ne parvenaient pas à garder leur sérieux, lorsqu’il revint prendre sa place au creux de ses bras en prince capricieux, se prélassant, son chocolat à la main, Albus eut un nouveau, rire, plein d’amusement et de tendresse envers cette insolence que jamais, il en était certain, Gareth n’aurait pu avoir pour lui. A sa dernière injonction, Albus tendit lentement le bras, reposant le savon sur le rebord de la baignoire. De sa main libre, il planta son regard sur celui de Gellert, mima une légère courbette avant de plonger de nouveau son bras dans l’eau chaude et d’enlacer sa taille, l’amenant à lui de manière à lui faire face ;

Comment ai-je pu me laisser aller au point d’oublier qui me faisait l’honneur d’être auprès de moi…Je vais tâcher de me faire pardonner, c’est promis…

Avec douceur, une de ses mains vint lâcher sa taille, ses doigts glissant sous son menton, gardant sa joue au creux de sa paume. Doucement, le narguant de sa barbe qui s’approchait avec une lenteur exagérée, il obéît docilement, l’embrassant longuement, ses deux paumes revenues à la taille frêle qu’il serrait un peu plus contre lui, approfondissant la tendresse du baiser auquel il insufflait toute la douceur qu’il avait pour lui. Lorsque le baiser fut rompu, Albus s’accorda lui aussi un instant pour siroter son chocolat tant qu’il était encore chaud, puis tendit la main, non pour récupérer le savon abandonné la tout à l’heure, mais pour faire léviter jusqu’à lui un petit flacon de cristal, qui, une fois le flacon ôté, laissait échapper de délicats effluves d’amande douce. D’un geste de la main, il lui fit comprendre qu’il voulait qu’il lui tourne le dos, et, ceci fait, s’occupa de glisser un peu de l’huile parfumée dans ses paumes pour doucement commencer vers la base de la nuque de son homme, appuyant ses pouces avec douceur contre la peau fine et blanche, que la chaleur du bain avait quelque peu martyrisée. Et, à mesure qu’il le sentait se fondre, ses muscles se délier sous ses doigts, Albus s’approchait de son oreille. Il l’avait bien perçu, à sa manière de faire le fanfaron, sa jalousie larvée, sa mélancolie dissimulée sous son aspect de prince arrogant et taquin. S’il fallait crever l’abcès, le moment idéal se trouvait ici, et ne se représenterait peut-être pas ;

- Tu n’es pas seulement plus insolent que Gareth. Tu es aussi bien plus beau, plus amusant, plus intelligent et plus fort. Et ne te méprends, il est tout cela. Mais toi, tu es de ceux qui naissent une fois par siècle. Comment seulement te comparer au commun des mortels, mon amour ?

Avec tendresse, il l’attira contre lui, posant ses lèvres qui venaient de quitter son oreille contre son cou, y déposant ses lèvres mangées de barbe, le serrant un peu plus, y posant sa langue sur laquelle l’huile d’amande vint lui piquer le palais. Enfin, il le lâcha, ne se soustrayant pas à ses obligations ordonnées tout à l’heure, s’occupant désormais des épaules encore un peu fines mais qui se redessinaient lentement, dans une étreinte destinée à faire fondre ses dernières résistances face à une histoire qui n’en avait même pas été une.
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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 4 Icon_minitimeLun 3 Oct - 15:30



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Bureau d'Étude des Runes, 23 décembre 1942.

L’eau chaude détendait le corps de Gellert plus que de raison, couplé à la douceur contre qui il était. Le repenti laissait en revanche son esprit trop divaguer, trop tourner vers ce passé qu’il regrettait amèrement mais dont il n’avait pas su anticiper les erreurs qu’il commettait. Se séparer d’Albus après la mort de sa sœur avait été lourd de conséquences qu’il ne parvenait à oublier, à omettre pour se tourner pleinement vers cet avenir que l’éminent professeur de Métamorphoses lui proposait. Cet ultime accès de rage qu’il avait eu à l’encontre d’Abelforth, il en traînait désormais les conséquences comme un boulet, incapable d’avancer sans être entravé et de toujours regarder derrière lui pour tenter de progresser. Ce fardeau, il le savait, il le porterait jusqu’à la fin de ses jours, son nom sera à jamais sali, malgré tous les efforts d’Albus pour le laver ou soulager un minimum sa culpabilité. Ironiquement, son corps n’aurait pu être blanc, plus pâle qu’à cet instant, malgré la chaleur qui le faisait doucement rougir. Paradoxe insolent, sa peau immaculée aurait été enviée par les dames de cours d’un autre temps, malgré les traces encore visibles des châtiments de Durmstrang et des différents combats qu’il a pu livrés.

Mais les marques de son corps ne semblaient pas déranger Albus qui répondit avec humour à la pique taquine qu’il lui avait faite sur son état mental, se dépréciant une nouvelle fois au passage. Son amant, pourtant, s’efforça une nouvelle fois de redorer l’image que l’ancien mage noir avait de lui, en vain. S’il était admirable de dire que la souffrance de Gellert à Azkaban était la preuve qu’il était autant humain que les autres, le concerné n’en fut pas si convaincu que cela mais se laissa volontiers embrasser sur la joue. Il se dit avec amertume que tout son bonheur dont il jouissait actuellement à Poudlard, il ne le méritait pas et qu’un jour, il devrait le rendre, d’une façon ou d’une autre. Son regard se baissa le temps qu’Albus baisait tendrement son visage mais recouvra rapidement ce masque taquin qu’il arborait plus tôt et se cacha rapidement en prétextant vouloir être lavé par la main de son amant seulement. Surpris de l’insolence de ce dernier qui reposa le savon aussitôt, Gellert haussa brièvement les sourcils avant de prendre une fausse mine fâchée, comme scandalisé de l’insubordination de son homme. Puis, suite à ses excuses, il prit plutôt une mine hautaine et se laissa doucement embrasser.

La barbe qui lui avait chatouillé les lèvres avant qu’Albus ne pose les siennes sur elle avait fait passer comme un léger courant électrique sur sa nuque. Il n’y avait que son homme et le cuivre de ses joues pour lui faire aussi rapidement perdre pieds. Et quand il approfondit son baiser, il sentit que son cœur, s’efforçant de rejeter ses craintes et ses anxiétés qui luttaient pourtant pour gagner en puissance. Pourtant, Gellert savait qu’il n’y avait qu’Albus pour l’aider à se sortir de ces tourments dans lesquels il était enlisé. Mais sa fierté était telle qu’il lui était difficile de lui en parler, préférant se cacher derrière son arrogance taquine et son impassibilité de marbre. Par chance, Albus lisait en lui avec une facilité déconcertante, au-delà de Legilimancie et de l’Occlumancie dans lesquelles ils excellaient tous deux. Son cœur avait toujours appartenu à l’illustre sorcier en face de lui, qui l’incita à l’instant à lui tourner le dos après avoir rompu leur baiser et prit une gorgée de son chocolat chaud. Avec un sourire tendre et aimant, Gellert s’exécuta sans rien dire, docilement, un regard sur le petit flacon parfumé à l’amande qu’Albus avait fait venir à lui.

Il sentit alors les mains douces d’Albus se poser sur sa nuque et commencer à le masser lentement. Sous ses doigts qui appliquaient tendrement l’huile d’amande sur sa peau, le repenti se sentit fondre, disparaître, en oubliait ses tourments qui s’endormaient finalement. Il ferma les yeux et poussa malgré un profond soupir, détendu. Sa nuque se détendit, malgré ce contact auquel elle n’avait jamais été habitué. Rarement Gellert s’était aussi senti fragile et vulnérable, incapable de bouger le moindre muscle, rendu faible et docile par cette simple paire de mains de l’être aimé sur son cou. Tandis qu’il se perdait dans les massages des doigts d’Albus, il sentit ce dernier se rapprocher de lui avant de lui murmurer que Gareth ne serait jamais son égal et qu’il ne le considérait pas comme un simple mortel. Gellert eut un alors un sourire doux, mais ne prenant pas au sérieux les belles paroles de son homme malgré le fait qu’elles soient réellement plaisantes à entendre. Mais avant qu’il n’ait pu répondre quoi que ce fût, Albus le serra un peu plus contre lui, comme jalousement et vint embrasser son cou, le laissant faire tranquillement, véritablement soumis à l’illustre professeur qui ne se rendait certainement pas compte du pouvoir qu’il avait sur lui. Puis, recouvrant ses esprits, Gellert finit par dire :

— Ce que tu dis est faux, Albus. Si je suis de ceux qui naissent une fois tous les cent ans, tu es de ceux qui naissent une fois tous les millénaires. Tu as dit toi-même que j’étais toujours humain, je suis donc parmi les communs des mortels.

Il sourit tendrement et laissa les mains d’Albus choir doucement sur ses épaules, perdu une nouvelle fois dans ses pensées. Il n’osait dire à son homme ce mal-être paradoxal qu’il avait d’être là, dans ce bain des plus agréables à se prélasser avec lui. Il n’osait pas non plus lui avouer qu’il aurait été certainement plus heureux avec Gareth qu’avec lui, ce dernier étant visiblement quelqu’un de tendre et surtout de sain d’esprit, sans numéro tatoué dans son cou pour lui rappeler ses crimes. Gellert soupira une nouvelle fois, profondément avant de reprendre :

— Tu sais, malgré tous les agréables adjectifs dont tu m’as affublés, tu en as oublié de moins glorieux… Jaloux, colérique, violent, lunatique, extrême… Je suis un peu fou, moi aussi, finalement.

Il eut un sourire triste qu’Albus ne put voir. Gellert regarda la mousse à la surface de l’eau remuer doucement, ne sachant trop quoi faire pour ne pas à nouveau sombrer dans cette morosité enchaînée à lui. Finalement, en peine et malgré lui, il finit par murmurer :

— À quoi cela sert-il d’être exceptionnel si c’était pour tout gâcher ?

Ses épaules s’affaissèrent mais les mains aimantes et douces d’Albus n’y étaient malheureusement pour rien, l’affliction lui pesant trop. Sans rien dire de plus, il passa mollement sa main dans la mousse, jouant avec sans grande conviction.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 4 Icon_minitimeMar 4 Oct - 21:39



La Glace et la Lune

« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942
Albus avait beau faire, il ne dériderait pas son homme, ce soir. Gellert souriait, une seconde, singeait sa nonchalance de prince arrogant qui avait la pâleur du mensonge. Albus l’avait su, mieux que personne. L’exploit de Gellert, son exceptionnelle longévité au sein du mouroir à criminels qu’était Azkaban, avait eu beau tenir du miracle, personne, pas même lui, n’avait pu en sortir sans dommages. Plus encore lorsque les crimes alourdissaient le cœur. Et malheureusement pour son âme soeur, les crimes de Gellert Grindelwald étaient lourds, nombreux, et impossibles à pardonner au commun des mortels. Au grand Albus Dumbledore, il lui avait fallu du temps, du courage, un indéfectible amour et une résignation tenace, pour passer outre l’abandon et la mort, et voir dans les tréfonds de son cœur jumeau ce lien indéfinissable qu’aucun crime ne saurait briser. La douleur était là, bien sûr, et les visages d’Ariana et de Leta, et des autres fantômes de ses élèves, à qui il avait appris la vaillance, la camaraderie et l’espoir, pour tomber d’une mort rapide, cruelle et inutile, sous la main qui s’était accrochée à la sienne quand ils avaient ri, qui s’était glissé sur sa taille quand il s’était osé à leur premier baiser, quand il balayait son avis de ce geste princier et exquis, un sourire arrogant aux lèvres. Ces fantômes aux visages mélancoliques lui faisaient l’effet du sel sur une plaie à vif, parce qu’Albus avait beau pardonner les crimes de son homme, ses victimes auraient-elles pardonné à Albus cette trahison de le détenir au creux de ses bras, de l’aimer et de lui offrir qui n’avait jamais appartenu qu’à lui ?

Albus avait la force d’affronter la hargne du monde entier. Il avait la force et le courage de le porter à bout de bras, malgré qu’il détestait se sentir impuissant, malgré que son cœur saigne et trépigne de voir Gellert aller mal et ne rien pouvoir y faire, malgré que son air impérial reprenne une seconde le dessus, lorsqu’il vit Albus sur le point de désobéir, malgré qu’il ait frissonné sous sa barbe et sous ses lèvres, lorsqu’il avait fini par se plier à sa volonté. Et pourtant, il avait beau sourire, il sentait que ses efforts étaient comme vains, que sa peine était trop profonde, que seuls beaucoup de temps et de patience étioleraient l’abîme de souffrance dans laquelle se noyait l’amour de sa vie.

Pourtant, il y était presque. Il le sentait fondre sous ses doigts. Il sentait sa volonté l’abandonner sous la chaleur de l’eau et la caresse de sss doigts. Il le sentait s’alanguir tout contre lui, s’en remettre à son étreinte et s’alourdir à mesure que sa conscience s’amenuisait. Lorsque sa satisfaction expira en un soupir, Albus eut un sourire ému, devant ce cadeau qu’il lui faisait là, dans cette armure qui s’effritait, preuve de la confiance qu’il lui offrait là, et dont il ne connaissait que trop le prix. Pourtant, il ne l’avait pas vaincu. Gellert se battait encore contre ses louanges, cherchait à contredire l’amour qu’avait encore Albus pour lui et qui, aux yeux de tous et de l’intéressé même, paraissait incompréhensible, indécent ;

- Bien sûr que tu es humain, comme moi. Mais nous sommes tous deux des humains exceptionnels, chacun à notre manière. Toi qui a tenu le monde sorcier à la manière de pantins aux fils agités par tes doigts, tu ne peux le nier. C’en a été fini de Grindelwald quand Grindelwald l’a décidé, et non par la force des autres qui ne pouvaient rien contre lui. Quand comprendras-tu que c’est surtout de cela que m’est venue la force de te pardonner ?

Parce que cette reddition spontanée, elle changeait tout. Ils avaient tous accepté la volonté d’Albus parce que la vérité dissimulée, comme un secret de polichinelle, leur rongeait le cœur et leur glaçait les tripes. Les crimes de Grindelwald n’avaient cessé que parce qu’il en avait eu envie, et si il s’immolait à l’immondice des détraqueurs, c’était parce qu’il refusait un combat qu’il aurait gagné, comme le sacrifice ultime, la rédemption pour ces crimes irréparables que la société n’avait pas l’intention de lui pardonner. Et Gellert, sans doute, ne s’était-il pas pardonné à lui même non plus, arrachant un sourire triste à Albus lorsqu’il évoqua ses travers qu’il ne connaissait que trop. Doucement, la main d’Albus glissa tendrement vers sa nuque, à la naissance de sa chevelure qui avait fait pâlir d’envie la lune, lors de leurs nuits d’insomnie, il y’a si longtemps. Son autre main glissa dans l’eau, récupéra une des siennes, pour le faire virevolter en face de lui, et planter son regard dans le sien ;

- Ah oui ? Et ne viens-tu pas d’affirmer que j’étais fou, moi aussi ? En ce cas, je le suis bien assez pour me confronter à ta jalousie et à tes colères. Et puis, qui d’autre que moi pourrait prétendre en avoir la capacité ? Je suis aussi exceptionnel que toi, né l'oublie pas.

Le visage d’Albus s’éclaira d’un sourire tendre et amusé, destiné à faire sourire son homme aux pieds embourbés dans la fange de sa propre culpabilité qui resterait son éternelle prison. Doucement, il amena la main à lui, ayant entendu comme un souffle à peine murmuré la plainte de Gellert qui résonnait comme une supplique. Albus serra tendrement ses doigts, l’azur de son regard dardé sur le sien ;

- Écoutes Gellert, tu n’obtiendras jamais mon assentiment pour ce que tu as fait. Je pense que tu le sais et que ce n’est pas cela que tu attends de moi. Simplement vois la situation d’un autre regard. Pense à ces sorciers qui te crachent leur haine au visage. Pense à ce qu’eux auraient fait d’un tel pouvoir. Il est si facile de se proclamer quelqu’un de bien lorsque l’on a simplement pas la capacité ou le pouvoir de faire du mal. Du mal, tu as en fait. Combien en auraient fait de même, ou bien pire, avec le quart de tes pouvoirs ? Moi seul ait une idée de ce que nous pouvons conquérir à nous seuls, et crois moi Gellert, beaucoup de ceux qui piétinent ta rédemption l’auraient pris, à notre place. Alors à présent que tu as conscience de t’être fourvoyé, pense au bien que tu peux faire grâce à ton exceptionnelle puissance, car je suis persuadé que tu peux devenir profondément bon, mon amour, si tu le veux bien, et si tu me laisses t’y aider. Ainsi, tout n’aura pas été vain.

Albus eut un sourire tendre, s’approchant de ses lèvres pour y déposer un long baiser, et ne pas lui laisser l’occasion de détruire son long discours par le pessimisme qui semblait lui glacer les os, ce soir. D’une main en coupe, une fois le baiser rompu, il recueillit un peu d’écume immaculée. La déposant sur le menton et les joues de Gellert, le toisant d’un air étonnamment sérieux et profond ;

- Hum…Mais il est vrai que la barbe me va mieux qu’à toi… Albus eut un léger rire, ôta d’une main tendre la mousse qui lui maculait le visage ; - Si tu préfères, non pouvons sortir, et je continuerais à m’occuper de toi dans au lit. Trouves-tu que je fais un bon masseur ?

D’un geste souple, Albus serra les doigts pour l’amener contre lui, et poser son front contre lui, exhalant un souffle à la fois mélancolique et heureux malgré tout d’avoir son homme au creux des bras, aussi rongé et épuisé de remords fût-il.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 4 Icon_minitimeMer 5 Oct - 18:01



La Glace et la Lune

« A SONG OF FIRE AND ICE »

Bureau d'Étude des Runes, 23 décembre 1942.

Gellert se sentait étrangement lourd depuis quelques instants, enseveli par le poids de ses crimes dont il ne parvenait à se défaire. Il était presque en colère que cet instant de détresse surgisse à un tel moment, à un moment où il était si heureux et en paix. Mais la tempête était revenue dans son cœur, l’entraînant doucement vers des abysses dans lesquelles il haïssait se perdre. C’était comme s’il refusait d’être simplement heureux. Comme si les moments de complicité partagés avec Albus lui étaient interdits, qu’il ne méritait aucune once de bonheur après l’étendue de ses crimes abjectes. Il portait encore les stigmates de la violence, de la colère qui l’avaient suivi toute sa vie. De sa peau blafarde, aux diverses cicatrices sur son corps, les cruelles aléas de son existence, il les porterait jusqu’à la fin, à l’instar de ce numéro tatoué dans son cou. Rien ne pourrait changer son passé, il en était conscient. Il avait fauté et cela affecterait son avenir qu’il était incapable d’imaginer. S’il était heureux à Poudlard, il ne pouvait s’empêcher de penser que tout ceci était malheureusement bien temporaire. Il n’y avait aucune seconde chance pour les gens comme lui, d’ordinaire, Albus Dumbledore, ou pas.

Ce dernier l’obligea à le regarder et soutenir ce regard azuré fut pour une fois très compliqué à tenir. La honte abaissait même ses iris asymétriques, dichotomiques, le repenti se forçant difficilement à garder ses yeux dans ceux de son homme qui tentait tant bien que mal de le réconforter, lui rappelant sa force d’antan et son influence. Qu’encore à ce jour, Grindelwald demeurait invaincu et que sa révolte n’avait été arrêté que par sa volonté pure. Cette décision avait été vraisemblablement un tournant dans la vie de nombreux sorciers. En s’exécutant lui-même, Gellert, selon les dires d’Albus, s’était sauvé lui-même la vie, poussant le plus grand sorcier du monde à lui pardonner ses fautes. Une nouvelle fois, l’ancien mage noir ressentit une espèce de malaise. Ce n’était pas pure rejet de ses convictions qu’il s’était jeté dans les bras des Détraqueurs. Mais à cause d’une peur pernicieuse et abstraite de voir celui qu’il avait juré de tuer mourir, assassiné. Il avait également son propre destin, enfermé depuis des décennies dans une geôle exiguë qu’il ne connaissait pas. Azkaban avait été le seul moyen qu’il avait trouvé pour s’arrêter, n’ayant pas le courage de le faire autrement. Il n’y avait rien de brave ou de chevaleresque dans tout cela.

Le sourire d’Albus et sa main chaude sur sa nuque rencontrèrent une barrière de peine infranchissable. Impassible, le visage toujours abattu, la tendresse et les paroles de son homme furent malheureusement vaines, n’arrachant qu’un sourire triste et désolée à l’ancien mage noir. Même sa vanité ne fonctionna pas, ne parvenant à arracher une expression réellement amusée à l’homme qui avait ôté tant de vies. Voyant son échec, Albus reprit la parole, essayant de le convaincre par tous les moyens que d’autres auraient péchés tout comme lui s’ils avaient un peu de sa puissance. Et l’éminent professeur avait certainement raison. Gellert les avait vus, les Aurors grisés d’orgueil par le fait d’avoir Grindelwald enchaîné et inoffensif devant eux, les élèves à Durmstrang, plus grands, plus forts, qui terrorisaient les plus fragiles. Il les avait tous vus user de leur force, de leur position, pour en abuser. Mais les épaules lestées par les remords et la culpabilité, le renégat ne parvenait à s’accrocher aux douces et honnêtes paroles de son amant. Du mal, personne ne pourrait faire pire que lui. Il était le plus tristement célèbre des sorciers, à la stricte opposée d’Albus et de son aura bienveillante rayonnante. Même des innocents, il en avait tués.

Mais avant qu’il n’eut le temps de répliquer quoique ce soit, Albus posa ses lèvres sur les siennes, lui donnant l’impression de le délester de ses propres charges, de ce fardeau qu’il s’était lui-même imposé. Ce baiser, il s’y accrocha, lui réchauffant le cœur malgré l’eau légèrement brûlante qui lui mordait agréablement la peau. Il croyait pourtant difficilement qu’il puisse être une bonne personne, faisant de son homme un modèle de bienveillance. Il savait que ses crimes d’antan ne s’effaceraient jamais vraiment et qu’il les traînerait à jamais. Il ne pourrait jamais rayonné comme Albus, se cachant dans son ombre pour se faire doucement oublier. Il ne voyait pas comme un sorcier déchu tel que lui pourrait accomplir le bien. Mais il se garda de le dire à son homme, une nouvelle fois, constatant bien que celui-ci redoublait d’efforts pour lui arracher un sourire sincère. Par ailleurs, l’éminent professeur récupéra de la mousse dans sa paume avant de la poser sur le menton de Gellert qui resta docile. Après une plaisanterie sur le port de barbe, Albus réussit à faire se dessiner un doux sourire amusé (bien que toujours triste) au repenti. Puis, son amant l’invita à poser son front contre lui, l’invitant à sortir du bain s’il le désirait.

Et Gellert resta là, silencieux, taciturne, incapable de prononcer le moindre mot. Il était défait, fragile, vide, sentant bien qu’il avait laissé quelque chose à Azkaban sans vraiment trop savoir quoi. Sa mâchoire se serra, ses yeux le piquant légèrement. Il ferma ses paupières et cachant son visage dans le cou d’Albus avant d’enlacer fort son corps. Et il ne bougea pas, ne répondit rien, luttant à nouveau contre lui-même, contre cette morosité qui le traînait vers le fond, lui tirant presque des larmes que son orgueil, sa fierté n’autoriseraient pas. Alors il se cacha d’Albus, s’abreuvant de la chaleur de son corps qui le soulageait tellement. Il devait se noyer et il préférait que ce soit dans les bras de cet homme qu’il aimait tant que dans les eaux sombres de sa douleur et de ses remords. La respiration légèrement erratique, les yeux clos, il resta là, quelques secondes, immobile, serrant fort le torse de son homme contre lui. Puis, progressivement, il reprit plus au moins le contrôle, se rendant compte de l’absurdité de la situation : il ne voulait pas paraître faible devant Albus. Il ne voulait pas passer pour un homme fragile et pleurnichard devant son amant. Ce n’était pas l’homme dont il était tombé amoureux. Doucement, il se redressa, se frotta rapidement les yeux pour en chasser le sel qui les avait légèrement brûlés et dit :

— Tu masses très bien, Albus, tu devrais le faire plus souvent. Tu peux même continuer si tu le désires.

Il tenta alors un sourire qui n’était certainement pas très convaincant. S’en rendant compte, Gellert baissa finalement les yeux sur le torse de son homme qui avait certes beaucoup changé mais qu’il aimait encore plus. Il finit par dire alors :

— Albus, je suis désolé mais j’ai dû mal à croire tout ce que tu me dis… Je n’ai pas l’impression de pouvoir être bon en étant toujours empli de colère parfois. Et je ne pense pas que l’on puisse faire pire que moi non plus. Mes crimes sont innombrables, j’ai gâché la vie de nombreuses familles, dont la tienne. Certaines, même indirectement, j’en porte la responsabilité, comme celle d’Asbjørnsen. D’autres, comme les mères d’Hantsuki ou de Rosier, semblent me rappeler que des gens m’attendent encore alors que je ne le veux plus. Il n’y a pas eu de rédemption héroïque, seulement l’acte lâche d’un homme qui a pris peur d’un cauchemar.

Il marqua une pause et soupira.

— J’ai gâché ton bain si agréable, je te demande pardon...

Il eut un sourire désolé, le regard toujours baissé. Puis, il vint se blottir à nouveau contre Albus, posant sa tête sur son torse et serra ce dernier dans ses bras.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 4 Icon_minitimeJeu 6 Oct - 20:30



La Glace et la Lune

« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942

Albus pensait chaque mot qu’il disait. Alors oui, c’est vrai, il en agaçait souvent plus d’un, avec ce ton impénétrable et mystérieux qu’il prenait lorsqu’il ne répondait pas aux questions, et cet air de se moquer de son interlocuteur malgré le profond sérieux avec lequel il pouvait déclamer n’importe laquelle des affabulations. Et si Gellert n’était sans doute pas le dernier à s’en offusquer, ce soir il jouait franc jeu, parce que son homme avait mal, parce que son incorrigible fierté s’érodait mais résistait encore, ultime rempart au désespoir qu’il voyait béer au fond de ses yeux dans lesquels Albus ne lisait que trop bien. Sur cette langue qui se déliait sur des confidences qu’il lui offrait pas d’ordinaire, dans cet abattement qu’il ne lui avait jamais connu et qui le troublait plus que de raison. Son estime de Gellert ne s’en étiolait pas pour autant, au contraire. Peut-être même l’en aimait-il encore plus. Il avait changé, parce que c’était indéniable, parce qu’il n’était plus l’adolescent aux ailes encore pures, déployées, pour finir brûlées à la passion de sa propre rage et de ses propres desseins trop grands et trop voraces, même pour son exceptionnelle magie et son âme qui avait été avide de dévorer le monde.

Peut-être Albus avait-il été égoïste. Au fond de lui, il l’avait su, en ayant regardé la masse informe et agonisante qu’ils avaient fait de son prince arrogant, là, dans l’horreur de la cellule d’Azkaban ; que sa vie ne serait plus que l’ombre d’elle même, que les morts chanteraient leur hymne funèbre sous chacun de ses pas. Il avait su, tout au fond de lui, que Gellert serait brisé. Qu’il ne le sauverait ni de lui même ni des affres du tourment qu’il avait lui même engendré. Et pourtant il l’avait sauvé, dans l’élan d’un instinct plus fort que toutes les lois de la nature, parce que le laisser mourir semblait une hérésie semblable au suicide, parce qu’un peu de lui même aurait rejoint la tombe avec lui. Alors il lui arracha un sourire, léger et empreint de mélancolie, faible victoire, flamme de bougie qui vacille au fin fond d’une nuit noire, mais qui lui insufflait le courage de s’acharner, pourtant. Albus avait de la force pour deux. Cette fois-ci, c’était à lui d’être là.

Pourtant, quand le regard de son homme se fit plus impénétrable que jamais, quand ses bras enlacèrent sa taille dans une supplication mutique, quand son visage vint se nicher dans son cou, dans l’abandon, enfin, des derniers vestiges de cet inflexible orgueil qui le maintenait difficilement debout, le cœur d’Albus parut se briser, et s’étouffer au fond de sa gorge. Il n’en dit rien, tout à la douleur de son homme, glissant un bras autour de sa taille pour l’amener contre lui, son autre main glissant vers sa nuque avec une tendresse extrême, comme de peur de le briser. Albus lui laissa le temps qu’il lui fallait, tout à la pudeur qu’il s’était créé en se dissimulant au creux de son cou. L’avoir dans ses bras, ainsi égaré et abandonné, si mince et si dépouillé de ses atours mirifiques de despote craint et respecté, lui paraissait un cadeau. Bien triste certes, mais un cadeau tout de même, l’aveu de l’étendue de son échec qu’il lui offrait humblement, et qu’Albus acceptait sans rien dire en son sein, au creux de cette étreinte tiède et douce qui lui avait pardonné l’impensable. Et lorsque la fierté de Gellert reprit le dessus dans un semblant de contenance, Albus feignit de ne pas voir ce geste impérieux de la main, qui chassait de son œil bleu une larme qui n’avait même pas eu le temps de naître. Il lui rendit simplement son sourire, tachant de retrouver ce ton badin qui en exaspérait tant ;

- C’est que je n’en ai que rarement eu l’occasion. Mais avec un cobaye tel que toi, je ne manquerai pas de me rattraper.

Une fois de plus, Gellert flanchait. Albus le laissa baisser les yeux, ne le forçant pas à confronter l’extrême douceur de son regard azuré. Albus écouta avec patience, accoutumé à déconstruire pour mieux inculquer ces valeurs avec lesquels ses élèves repartaient, commd accompagnés d’un bagage solide pour affronter la vie. Il écouta jusqu’au dernier mot, se saisissant de sa main, pesant ses mots et usant de la plus sage et de la plus tendre de ses intonations ;

- Toi, moi et le monde savons ce que tu as fait. Tu es contraint de vivre avec. Je t’y aiderai si tu l’acceptes, parce que ton fardeau est le mien. Peu importe que tu ne crois pas en ton propre potentiel de bienfaiteur, j’y crois assez pour deux. Quand à affronter ses peurs et les admettre, c’est une de mes définitions de l’héroïsme. Je suis président du Magenmagot. Tu n’imagines pas l’horreur des scènes auxquelles j’ai assisté, lorsqu’il a fallu envoyer de pauvres misérables à Azkaban. Papa a été courageux, parce qu’il a affronté la sentence. Mais il ne se serait pas rendu. Toi, tu as choisi de toi-même ce que d’autres ont hurlé et supplié pour en être épargné. Tu ne peux pas amoindrir le mérite d’un tel acte de courage…Et ne dis pas de bêtises s’il te plaît, tu ne peux absolument rien me gâcher par ta présence, surtout quand tu es dans mes bras…À présent viens, mon amour, j’ai quelque chose à te montrer que tu as fait de beau, et qui pourrait te rendre le sourire.

Sans lui demander son avis, Albus profita de son apathie pour l’emmener par la main au rebord de la baignoire, amorçant la montée, le hissant sur ses pieds près de lui. Les deux serviettes épaisses, blanches et délicieusement tièdes vinrent s’enrouler autour de leur silhouette par sensation de confort plus que par nécessité, le sortilège lancé par Albus les séchant de la racine des cheveux aux orteils. Toujours sans lui demander son avis, les serviettes s’envolèrent, et un peignoir vint se glisser de lui-même dans les bras de Gellert, la ceinture se nouant autour de sa taille gracile, tandis qu’Albus l’emmenait par la main vers son lit, s’y allongeait en l’invitant à faire de même, ouvrant le tiroir de sa table de chevet pour en ouvrir un tout petit album de cuir à la page d’une photo ou deux adolescents, se tordant de rire, se tenaient par la taille en s’esclaffant ;

- Qu’avais-tu encore fait pour que nous riions autant ? Tu vois, jamais personne n’est parvenu à me faire rire ainsi.

Doucement, Albus l’attira à lui, l’invitant à se blottir dans ses bras. N’avait-il pas raison ? Gellert avait fait du bien. Je Et il serait capable d’en refaire. Il en était persuadé.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 4 Icon_minitimeVen 7 Oct - 10:53



La Glace et la Lune

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Bureau d'Étude des Runes, 23 décembre 1942.

Gellert était resté silencieux, muet, dans les bras de son homme, le visage caché dans son cou. Là, avouant à demi-mot sa fragilité, sa faiblesse et sa défaillance, il ne souhaitait bouger d’un poil, se sentant agréablement en sécurité. Rarement dans son existence de despote, Grindelwald ne s’était senti ainsi vulnérable et esseulé. Bien qu’il eut toujours été un peu méfiant, son orgueil le protéger de la paranoïa pure, se confortant dans l’idée qu’il était bien trop puissant pour être atteint par un quelconque danger, une quelconque mutinerie. Cependant, les choses avaient changé. Ses ennemis n’étaient plus des représentants des divers Ministères de la Magie à travers le monde. Ils n’étaient désormais plus que des visages vagues, des fantômes de son passé, aux doigts décharnés et aux capes noirs en lambeaux. À Poudlard, Gellert avait l’impression d’être constamment suivi par l’empreinte des Détraqueurs. Souvent, il lui arrivait de se retourner, de crainte de voir un pan des geôliers d’Azkaban derrière lui. Une partie de lui était restée là-bas et une partie de la prison était venue avec lui. Mais là, ainsi blotti dans les bras d’Albus, il avait l’impression que le plus grand sorcier du monde avait une vue directe sur ses arrières, que sa chaleur chassait ses fantômes.

C’était une sensation étrange que de s’en remettre à quelqu’un d’autre que lui-même. Incapable d’exprimer directement son besoin d’aide, il invoquait sa fierté déjà fissurée jusqu’à ce qu’elle en devienne bancale. Car à cet instant, Grindelwald n’avait plus aucune estime de lui-même, hanté par ses crimes, tourmenté par sa propre âme qu’il avait laissé se corrompre par la haine et le pouvoir. Alors il s’en remettait implicitement à cet homme qu’il s’était promis de tuer alors qu’il en aurait été profondément incapable. À ce garçon qui avait scellé sa chute quarante ans auparavant, dès son sourire, dès leur premier baiser. Et Albus, juste et bon, tenta de relever l’ancien despote déchu, restant objectif dans ses propos mais insistant sur le fait qu’il puisse tout de même devenir quelqu’un de bien. Loua également sa bravoure d’avoir choisi d’affronter de son propre chef Azkaban. Mais Gellert n’était toujours pas d’accord, n’y voyant aucun courage, aucun mérite. Il y voyait plus une tentative de suicide indirecte, une immolation volontaire où il aurait été Icare et le Soleil en même temps. À se penser au-dessus de tous, le voilà se noyant dans ses regrets. Aurait-il survécu à Poudlard sans les bras d’Albus ? Ou serait-il devenu définitivement fou, pourchassé inlassablement par des ennemis invisibles à chaque fois que la Lune s’élevait dans le ciel ?

Son amant l’invita patiemment à sortir du bain et docilement, Gellert s’exécuta. Ainsi hors de l’eau, pour la première fois depuis Azkaban, le despote eut l’impression d’avoir froid, d’être gelé au plus profond de lui, malgré le sortilège d’Albus qui visa à les réchauffer instantanément. La serviette laissant sa place au peignoir, il croisa les bras, comme pour conserver une chaleur dont son corps était dépourvu depuis longtemps. Il suivit son homme, quelque peu intrigué de ce qu’il allait lui montrer de si bienveillant que cela, sans rien ajouter, le regard bas. Doucement, Albus l’invita à s’allonger sur le lit, ce qu’il fit, toujours muet. Il le regarda sortir un album photo qui avait l’air d’être soigneusement rangé, véritable relique d’un passé révolu. Gellert ne dit toujours rien lorsque Albus lui montra l’image des deux adolescents, insouciants, riant à s’en fendre les côtes. Il eut un sourire triste tandis que son homme l’invita à se blottir contre lui. Dans un léger soupir, il posa sa tête contre son épaule, les yeux fixés sur cette photographie dont il ne parvenait à tirer les mêmes conclusions que son amant. Mais la question d’Albus, bien que certainement rhétorique, ne parvint pas à soulager le renégat.

En effet, il ne se souvenait plus de ce qu’il avait pu dire pour faire rire ainsi son homme. Il y avait des passages de cet été qu’il avait oubliés, des réminiscences que les Détraqueurs avaient emportées. Et là où Albus avait vu une quelconque bienveillance, Gellert n’y voyait qu’un futur gâché, quarante ans sacrifiés par une colère qui avait prôné sur le rire et l’amour. Et un peu le rédimé s’enlisait dans sa dépréciation. Un peu plus l’ombre voilait ses yeux, ne parvenant à voir ce qu’ils devaient voir. Cet album lui donnait l’impression de voir encore le corps sans vie d’Ariana, inéluctable conclusion à ces photos insouciantes où rien n’avait encore d’importance. Gellert n’y voyait pas la complicité entre deux adolescents, il n’y avait voyait que des instants de bonheur déjà condamnés, des destins déjà scellés. Avoir fait rire Dumbledore durant deux mois n’était pas suffisant pour tenter de le convaincre qu’il avait fait le bien. Déjà à l’époque, ses mains étaient souillées par la violence et la colère, se souvenant très bien de pourquoi il avait été renvoyé de Durmstrang. Alors, doucement, il prit la main d’Albus et referma l’album photo, ôtant de sa vue ce qu’il avait gâché.

— Albus… Une plaisanterie ou deux durant un été ne font pas de moi quelqu’un de bien… Tu ne peux pas comparer le fait que j’ai pu te faire rire à ce que j’ai pu faire… Rien que cet été-là, d’ailleurs, j’ai accompli bien pire.

Il soupira doucement et se blottit un peu plus contre son homme.

— Je ne comprends toujours pas où tu as pu voir de la lumière en moi malgré tout ce que j’ai pu faire. Pour toi, je veux bien essayer d’y croire… Mais… J’ai peur du jour où tu verras que finalement, c’était vain de croire en moi, qu’un jour peut-être, je retomberai dans mes lacunes, mes vices, dans ce que je suis réellement. Le passé n’était-il pas ce qui nous définit, après tout ?

Il marqua un temps avant de dire sur un ton plus ferme :

— Je ne veux pas que tu m’idéalises parce que je t’ai fait rire durant un été.

Il posa une main sur le dos de l’album photo désormais clos.

— Je ne veux pas que tu te fourvoies en essayant de me convaincre que je ne suis pas un monstre. Albus, j’en suis un. Mes mains sont couvertes de sang, parfois d’innocents. J’aurai battu à mort un camarade si l’on ne m’avait pas arrêté, j’ai brûlé mon village, j’ai tué Leta Lestrange en la regardant droit dans les yeux. J’ai… détruit ta famille. Arrête de t’aveugler, s’il te plaît. Tout le monde n’est pas bon ou n’a pas le potentiel de l’être.

Il soupira.

— Mais je veux bien essayer d’y croire pour toi. Mais ne compare pas l’incomparable pour tenter de me faire plaisir. Je n’ai rien accompli de bienveillant, pour l’instant.

Il tenta de sourire bien qu’il ne croyait pas en ses mots. C’était un léger mensonge, inoffensif, destiné seulement à ne pas entraîner Albus avec lui dans sa morosité. Il l’embrassa alors sur le front, longuement et tendrement, fermant les yeux. Il n’aurait jamais le cran de lui dire à quel point l’avoir près de lui lui était bénéfique. À quel point, l’illustre sorcier était ce qu’il lui permettait de garder la tête hors de l’eau. Le contrecoup d’Azkaban était violent et sans son amant, il ne serait pas resté à la surface très longtemps.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 4 Icon_minitimeVen 7 Oct - 21:37



La Glace et la Lune

« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942

La spontanéité de l’idée d’Albus en faisait son authenticité et sa sincérité. Comme une fulgurance qui avait traversé la nuit noire de cette incertitude que le grand Albus Dumbledore ne connaissait que trop peu. Persuadé qu’il était que cette photographie de leur bonheur passé, éphémère, aurait sur son homme fier mais brisé le même effet que sur son cœur fané de vieux sentimental solitaire. Alors il lui avait montré, dans un sourire d’une tendresse triomphale, ces visages hilares d’adolescents insouciants qui ignoraient encore tout de la désolation que leurs amours allaient semer. Albus lui montrait cette photo pétri de cette naïveté fantasque qui détonait tant de l’immense sagesse que le monde sorcier louait. Pourtant, le sourire de Gellert lui fit gonfler le cœur, comprenant à quel point il s’était trompé, encore une fois. À quel point Gellert était celui qu’il connaissait le mieux et le seul, pourtant, qu’il ne comprendrait jamais vraiment. Albus posa tendrement ses lèvres sur ses cheveux, tandis qu’il déposait sa tête contre son épaule, le petit album toujours ouvert à la même page, les quelques autres photos concernant la famille Dumbledore, Perceval et Kendra, des duos endimanchés d’Albus eg Abelforth habillés en jumeaux, accentuant encore la ressemblance frappante qu’ils avaient eu, surtout enfants. Et la douce blondeur d’Ariana, aux yeux dans le vague, semblant flotter dans une jolie robe de tulle blanche. Albus gardait les images de tous ces membres perdus comme un reliquaire sacré, n’ayant pas honte de s’avouer que Gellert en avait été sa pièce la plus précieuse, et la plus regrettée.

Celui qu’il avait si longtemps cru irrémédiablement perdu, et qui aujourd’hui glissait la fraîcheur de ses longs doigts sur sa paume tiède, pour refermer doucement l’album, dans un ordre mutique. Docile, ce soir, Albus déposa le petit livret à reliure de cuir sur la table de chevet, écoutant Gellert se fustiger toujours, amoindrir ces rires qu’il avait arrachés à Albus cet été là, comme si il n’avait pas compris. Qu’il ne s’agissait pas seulement de rire, mais de ce qu’il avait planté tout au fond de son coeur, l’enchaînant irrémédiablement à lui et à son âme condamnée à errer, morcelée, exsangue, sans cette moitié qui s’était arrachée toute seule à lui,et l’avait laissé pantelant et ivre d’une douleur qu’il avait cru ne jamais pouvoir surmonter.

Et c’est lui qui était là, pourtant, ce soir, à tenir au creux de ses bras la silhouette fine de son homme qui n’était plus qu’une plaie vive d’une souffrance béante, inguérissable, aux plaies à vif et dont les stigmates, sans doute, ne s’étioleraient jamais à toute la douceur du monde qu’il lui confrontait. Gellert se blottit un peu plus contre lui en continuant son procès, qu’il faisait à lui-même. Doucement, il glissa un bras pour le serrer un peu plus contre lui, l’écoutant énumérer les atrocités commises sous le joug d’une colère insatiable et de desseins d’un monde que sa violence n’était pas parvenu à façonner. A l’évocation de Leta, des innocents et de sa famille brisée, une larme que Gellert ne pouvait pas voir vint mouiller ses yeux étincelants, se perdre dans sa barbe. Albus attendit patiemment qu’il eut terminé, expira dans un soupir le chagrin qui le submergeait soudain, parlant d’une voix douce, pourtant, comme pour ne pas effaroucher un peu plus la fierté de son homme qui si rarement se confiait à lui ;

- Est-ce donc là tout le crédit que tu apportes à nos éclats de rire ? Et à ma capacité de jugement ? A ma propension à t’aimer ? Nos rires ont été le ciment de notre amour, ont façonné cette fidélité dans mes sentiments pour toi, m’ont permis de passer outre toutes les épreuves et les affronts pour trouver la force de te pardonner. Je n’ai pas imaginé cette lueur, tu me l’as insufflé, consciemment ou non, avec ton âme d’adolescent meurtri mais dirigé par une rage de vivre et d’en découdre avec le monde qui t’avais déjà fait tant de mal. Tu as dérivé de la lumière, certes, mais qui sait si je n’en aurais pas fait autant si l’on m’avait maltraité à Poudlard, si on avait assassiné mon père sous mes yeux ? Qu’aurais-je été capable de faire à ces Moldus qui ont agressé ma sœur, si je m’étais trouvé là ? Je me le demande souvent. Les circonstances, le hasard, font dériver une destinée bien plus vite que tu ne le crois. Mais si tu veux faire semblant d’y croire pour moi, je te demande de continuer. Et puis, me crois-tu assez instable pour changer d’avis sur toi, après t’avoir pardonné tant d’années de crime ? Crois-tu que je parle à la légère ?

Albus se tut. Non seulement parce qu’il avait fini, mais parce que Gellert avait doucement posé ses lèvres sur son front, et fermé ses yeux. Albus baissa un instant ses paupières lui aussi, le gardant contre lui, cherchant sa main pour y entremêler ses doigts ;

- Je sais tout de toi. Tu ne m’empêcheras pas de t’aimer. Je te sauverais de toi et des affres de ta douleur. Aies confiance. Je te ramènerais de cet enfer de culpabilité que tu traverses. Je te le promets.

Doucement, son pouce vint caresser le plat de sa main. Albus eut un long soupir las, serrant son homme si triste au creux de ses bras. Son autre main vint glisser dans ses cheveux, jouant tendrement avec ;

- Tu veux dormir, chéri ?

Albus ramena la couverture sur eux, jusqu’à leur taille, prenant soin de garder son homme contre lui. Peu importe les coups au cœur qu’il comptait lui asséner, ce soir. Aucune réminiscence, ni celle de Leta, ni celle d’Ariana, ne l’arracherait à ses bras pour cette nuit.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 4 Icon_minitimeSam 8 Oct - 7:40



La Glace et la Lune

« A SONG OF FIRE AND ICE »

Bureau d'Étude des Runes, 23 décembre 1942.

Gellert n’avait pas bougé, toujours allongé contre Albus qui n’avait pas tenté de résister lorsqu’il referma l’album photo. Il ne voulait plus voir ces visages d’un passé révolu, terribles images innocentes avant le drame qui changerait leurs vies à jamais. Il était incapable de sentir autrement que perdu, meurtri par cette haine toujours présente en lui mais désormais tourné vers lui-même. S’il ne s’était jamais soucié de ce qu’on pouvait dire de lui, de l’image qu’il avait auprès des autres, les regards vindicatifs dont il était sans arrêt la cible le pesait. Et il savait qu’il ne pourrait rien faire pour y remédier. Il avait raté sa vie, gâché sa puissance sur l’autel de la haine et tout ceci en vain. Les sorciers n’avaient pas voulu vivre libres. Les Nés-Moldus étaient toujours trop persécutés pour apporter un soutien sans faille. Il avait terrorisé l’Europe mais la peur dans le cœur de chaque individu n’en avait été que plus forte. La peur d’un changement brusque, la terreur de l’inconnu. Après tout, cela restait des craintes séculaires. Tous craignaient d’être déracinés hormis ceux qui l’avaient déjà été. Mais Gellert peinait à retrouver la chaleur réconfortante de la terre, d’encrer ses pieds dans le sol de Poudlard afin de considérer le château comme chez lui désormais.

Albus lui donna l’impression de le sermonner, mais avec douceur, ne cherchant visiblement pas à le brusquer ou alors alourdir sa peine. Gellert l’écouta sans broncher, le serrant un peu plus fort comme si une vague pouvait l’emporter. Il n’osa pas dire qu’Albus était fou de croire à cette lumière qu’il lui aurait soit-disant apporté. Il n’avait rien eu de bienveillant, il n’avait rien donner aux Dumbledore à part une implosion d’une violence rare. Pourtant, il se souvint avoir offert ce ruban bleu à Ariana pour ses cheveux ironiquement aussi blonds que les siens. Il n’avait pas oublié que malgré ses airs bourrus et taciturnes, il l’avait un peu considéré comme sa sœur. Son décès, sur le coup, l’avait brisé, incapable de ressentir autre chose que le besoin de fuir. Si cela avait été un accident, qu’elle n’avait pas été la cible du sortilège qui lui avait été fatal, Gellert s’en tenait pour responsable. Encore une fois, il s’était laissé allé à la rage et la colère, aveuglé par les insultes qu’avait pu cracher Abelforth à l’instar de Sigurd, quelques semaines seulement auparavant. Gellert soupira alors longuement, n’interrompant pas son homme lors de son monologue qui divergea sur les destins et le hasard.

L’illustre sorcier rétorqua que le chemin du repenti avait été jonché d’évènements traumatisants et qui aurait pu rendre fou de colère n’importe qui d’autres. Albus estima que cela aurait pu lui arriver également s’il s’était retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Cela lui donna l’impression que tout n’était pas de sa faute et redonner un peu de chaleur au cœur meurtri de l’ancien mage noir. Tout n’était pas de son fait. Il avait été baigné dans la colère et la douleur une grande partie de sa jeunesse, il était presque normal qu’il ne réponde qu’uniquement comme cela par la suite. Ceux destinaient à lui apprendre la tendresse, l’amour et la patience lui avaient été arrachés bien trop violemment, bien trop brusquement, laissant un jeune homme vouant une haine pour le monde entier, ne se souciant guère de ses sujets. Sauf un, dans les bras duquel il se trouvait actuellement. Il eut un long soupir, plus calme, plus apaisé, sa détresse commençant à rendre les armes face à Albus. Malgré les promesses de ce dernier de le tirer de cette mélancolie parasite, Gellert avait cette malheureuse impression qu’il n’y arriverait pas. Bien sûr, il n’avait pas n’importe qui en face mais il avait ce sentiment que, pour une fois, Albus ne parviendrait pas à ses fins.

— Je ne serai pas capable de dormir tout de suite…

Encore trop mélancolique pour pouvoir fermer les paupières, l’esprit trop parasité par ses pensées noires, il serra la main d’Albus dans la sienne, évitant de lui dire tout ce qu’il avait réellement sur le cœur. Qu’il regrettait presque d’être là et d’avoir empêché indirectement son homme d’être heureux pendant plus de quarante ans, qu’il était un cas désespéré et qu’il aurait mieux valu le laisser croupir à Azkaban plutôt que de le sortir et prendre autant de risques. Pourtant, il y avait des jours où Gellert était bien, heureux et le cœur léger. Des journées entières où le Soleil pouvait briller entièrement sans que les nuages de peine et d’angoisse ne viennent en masquer les rayons. Le moment qu’il avait passé avec Albus, même s’il s’agissait de la Lune pour témoin, avait été magique et doux, tendre et aimant. Gellert n’en demandait pas plus en réalité et s’il pouvait faire le bien, simplement en cessant de faire le mal, cela devait lui convenir également. Il était vain d’essayer de vivre dans les pas d’Albus. Il devait se faire à l’idée de vivre dans son ombre, même s’il avait jadis connu la gloire et la notoriété. Désormais il devait faire profil bas et se laisser porter.

— Tu ne parles pas à la légère, Albus, mais je dirais simplement que tu es fou. Fou de croire en moi après tout ce que je t’ai fait. Fou de m’aimer encore alors que j’ai longuement cherché à te tuer…

Il le serra un peu plus contre lui.

— Je suis moi-même fou tu sais… Car malgré ce que je disais, malgré le fait que j’ai cherché à t’éliminer, je t’aimais toujours. Je sais que si je t’avais eu face à moi, j’aurai échoué – mais je te l’ai déjà dit ça. Car je savais, au fond, que tu étais celui qui me rendait meilleur. Tu m’apaisais, me canalisais. Et aujourd’hui, tu me donnes une seconde chance que je ne mérite même pas, simplement parce que je t’ai fait rire un été.

Il eut un sourire amusé, se noyant dans sa chaleur.

— Mais je suis fou également car j’ai l’impression de plus avoir aucun contrôle sur mes émotions. Si avant, il n’y avait juste la colère que je n’arrivais pas à dominer, maintenant, il y a tout le reste également. J’étais bien dans le bain avec toi, je ne sais pas pourquoi c’est… arrivé comme cela… Et cela arrive régulièrement, à plusieurs degrés. Mais tu n’es souvent pas là, étrangement. C’est épuisant...

Il marqua un temps, conscient qu’il se livrait peut-être un peu trop mais que c’était peut-être pour lui la seule façon de guérir de ce mal qui le rongeait et lui pourrissait la vie. Albus, meilleure personne qu’il était, trouverait certainement une solution, ayant d’ailleurs réponse à tout, tout le temps. C’en était parfois fatigant mais Gellert devait être l’une des seules personnes à trouver que cela lui faisait son charme et le rendait plus resplendissant encore. Puis, comme pour changer de conversation, comme il avait la très mauvaise habitude de faire lorsqu’il s’épanchait trop, il murmura :

— Je veux bien que tu me masses à nouveau s’il te plaît.

Presque timide mais retrouvant petit à petit le sourire, il serra les doigts d’Albus entre les siens, sa joue toujours contre son épaule.
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