La Glace et la Lune - Gellert - Page 3



 
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La Glace et la Lune - Gellert

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Albus Dumbledore
Albus Dumbledore
Âge : 61 ans.
Sang : Sang-Mêlé.
Nationalité : Anglaise.
Patronus : Un Phénix.
Épouvantard : Le cadavre de sa sœur et, depuis peu, la silhouette de Gellert Grindelwald qui s'éloigne de lui inexorablement, et ce malgré sa main tendue vers lui.
Reflet du Riséd : Gellert Grindelwald à ses côtés.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 3 Icon_minitimeMar 20 Sep - 13:02



La Glace et la Lune

« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942

Gellert n’avait opposé qu’un haussement de sourcils à la diatribe impérieuse d’un Dumbledore trop peu crédible pour lui accorder la moindre once de sérieux. Il ne dit rien, tout aussi faussement docile qu’Albus prétendait être autoritaire. L’échiquier lévita doucement sous la grâcieuse magie de Gellert, pour trôner au centre de la table débarrassée des vestiges de leur collation de fortune. Visiblement la remarque sur les basses extractions d’Albus fit sourire son homme, parce qu’en réalité ils savaient bien tous les deux qu’ils les partageaient, avaient pataugé à la même fange de poulailler et de potager, et en avaient tiré le plaisir simple des enfants de campagne se régalant d’une omelette ou d’une tourte aux oignons. Mais le sourire attendri, amusé de Gellert s’étiola brusquement à la mention de Nurmengard, et Albus se rembrunit également, se fustigeant d’être certes le plus puissant et le plus intelligent des sorciers de son temps, mais à l’empathie et au tact visiblement amputés à ces précédentes et immenses qualités. Albus fronça un peu plus les sourcils lorsque Gellert sous-entendit que son château devait ressembler à un monceau de ruines à flanc de montagne, désormais. D’un geste tendre, il se saisit des doigts blancs élégamment étendus sur sa cuisse mince ;

- Non chéri, je te l’ai dit. C’est moi qui ait les clés de Nurmengard. Je m’y rends une ou deux fois par an, je peux t’assurer qu’il n’a rien perdu de son éclat. Je n’ai rien dénaturé, sois tranquille. Je viens avec quelques Elfes de Poudlard, nous y faisons le ménage, et je m’assure que mes sortilèges de protection sont toujours fonctionnels. C’est d’ailleurs pour cette dernière fonction que le Ministère a accepté de m’en confier la garde. Tant que je serai en vie, il n’y aura là-bas aucun autre roi que toi.

Doucement, Albus posa les lèvres sur les doigts frais qu’il avait gardé au creux de sa paume tiède, avant de les laisser tendrement retomber. Gellert ne dit rien lorsqu’Albus lui céda les pions blancs, l’air soudain très sérieux lorsqu’il se redressa devant l’échiquier. Et lorsque Gellert lui lança son ultimatum, Albus éclata de rire, le regardant bouger son pion avec cette grâce de prince qui lui était propre. L’écoutant se soumettre volontairement à la volonté de paris de ce dernier, Albus prit une mine réfléchie, fronçant les sourcils, plongeant l’azur de ses yeux dans les tréfonds des siens ;

- C’est extrêmement tentant d’exiger de toi ce que je veux, Grindelwald. Très bien, j’y consens. Si je gagne, je te garde avec moi pour la nuit. Et je voudrais t’avoir avec moi une soirée dans la Salle sur Demande, sans que tu me demandes pourquoi. Dans l’improbable éventualité de mon échec, tu pourras exiger de moi ce que tu voudras, dans les limites de ce que je peux accomplir. Cela vous convient-il, Grindelwald ?

Albus lança son regard de ciel d’été, étincelant de taquinerie et de tendresse, sur la silhouette grâcieuse de son homme. Soudain il regretta cette idée des échecs, malgré l’enjeu qui pimenterait la partie, si Gellert en acceptait les règles. Pendant quelques secondes, Albus laissa sa main en suspend au-dessus de l’échiquier, son regard toujours ancré au seul dont il ait jamais eu besoin. Au bout de quelques longues secondes, Albus bougea son pion, aussi peu concentré que son homme, l’avantage s’annulant donc à la faveur de l’autre. Malgré leur niveau à tous les deux, il ne se jouerait pas ce soir leur plus mémorable partie d’échecs, loin s’en faut. Albus eut un soupir bienheureux, simplement à la joie d’être alangui ici, face à son homme, devant une partie d’échecs pour laquelle ils ne montraient qu’un intérêt limité. En réalité, Albus serait volontiers revenu sur sa parole pour traîner Gellert dans son bain et abandonner l’échiquier à son triste sort, si l’orgueil, toujours le même, n’appréhendait pas la raillerie qui viendrait, sur l’éventuelle peur d’une défaite.

Ils joueraient donc, mal et l’esprit ailleurs, en se dévorant des yeux et en s’attendrissait du moindre éclat dans le regard de l’autre. De nouveau, Albus croisa ses mains sur ses genoux, en signe d’attente docile que Gellert joue son tour. Comme pour s’occuper, et comme pour illuminé d’une idée soudain, il s’exclama soudain ;

[b]- Veux-tu boire un verre mon amour ? J’ai du brandy, de l’hydromel que tu as déjà goûté, et, oh, un excellent brandy que m’a offert Gareth à Noël dernier…[/b)

D’un geste interrogatif, il s’était tourné vers le mini bar de son bureau, petit meuble en chêne ciselé avec beaucoup de goût qui recueillait ses quelques bouteilles d’alcool fin et les verres adaptés à chacun. D’avoir pivoté ainsi, un peu brusquement, lui avait permis de dissimuler le rictus à la bévue qu’il venait de faire, du moins le pensait-il. C’est qu’après il n’avait aucun tort à évoquer ce pauvre Gareth, qui depuis ce triste soir se conduisait en loyal et bienveillant ami. Mais il y’ avait un certain malaise à l’évoquer devant Gellert, qu’il ne s’expliquait pas. Ou peut-être que si. C’était idiot, cette manie d’assimiler ce triste dîner et ce pauvre Gareth éconduit à une trahison envers un mage noir qui clamait sa perte à corps et à cri avant de s’immoler à Azkaban dont, d’ordinaire, on ne ressortait pas. Mais c’était comme cela. Avoir songé à remplacer Gellert, même en n’y ayant pas cru, même pas bravade, même en y ayant lâchement renoncé, lui semblait une hérésie dont il ne parvenait pas à ne pas culpabiliser, malgré qu’il sache que c’était aberrant, et que sans doute, son tendre amant d’il y’a quatre décennies ne s’était pas privé. Mais c’était ainsi qu’Albus voulait l’aimer, et ces doigts qu’il avait abandonné une seconde dans la main de Gareth, ce souffle qu’il avait senti tout contre sa barbe, résonnait comme un parjure à la solennelle promesse qu’il s’était faite de n’appartenir qu’à lui. Et de ce lamentable échec, Albus aurait préféré que Gellert n’en sache rien..
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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 3 Icon_minitimeMar 20 Sep - 13:52



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« A SONG OF FIRE AND ICE »

Bureau d'Étude des Runes, 23 décembre 1942.

Albus avait du voir l’ombre passer sur les yeux du repenti lorsqu’ils évoquèrent Nurmengard. En effet, il lui prit délicatement la main, comme si elle pouvait se briser entre ses doigts et le réconforta sur le fait que le château était toujours debout et surtout entretenu par ses soins. Il indiquait même y aller une à deux fois par an pour s’assurer que tout aller bien et l’entretenir. Une nouvelle fois, Gellert ne put que se sentir reconnaissant face à cet homme à qui il avait tant de mal et qui le traitait si bien désormais. Il ressentit presque même une sorte de honte à être définitivement considéré comme un roi alors qu’il n’en méritait rien. Gellert le laissa embrasser ses doigts, un sourire doux mais timide sur les lèvres avant de serrer la main d’Albus dans la sienne. Il se garda pourtant de dire qu’il n’avait rien d’un roi. Ou alors, plutôt digne de finir comme celui des Français, couvert de honte et décapité. Nombreux devaient être ceux qui réclamer que sa tête pâle soit décollé de ses épaules devenues trop frêles suite à quinze années d’Azkaban. Mais la conversation repartit sur une note plus joyeuse et le mage noir cessa de se torturer l’esprit avec ce genre de pensées.

Albus sembla intéresser par l’offre de Gellert. Ce dernier connaissait le tempérament joueur de son homme et savait qu’il ne résisterait pas à l’appel d’un petit pari inoffensif. Cependant, il fut relativement surpris de la réponse de son homme. Si rester avec lui pour la nuit lui convenait tout à fait (et qui était certainement l’une des choses qu’il comptait également lui demandait), il fut piqué par cette sortie dans la Salle sur Demande. Cela lui donnait presque envie de perdre pour voir ce que prévoyait son homme qu’il savait redoutablement malicieux. Après une nouvelle remarque vaniteuse, Gellert se contenta de sourire, faisant mine de réfléchir avec attention à ce qu’il pourrait faire avec Albus. Insolemment, il le fixa intensément, de haut en bas, le dévorant des yeux avec un appétit surjoué. Puis il regarda son homme jouer son pion sans rien dire. Silencieux pendant quelques secondes, il s’affala un peu plus dans son fauteuil, ne quittant pas son trop bel homme du regard, comme pour le forcer de rester avec lui. Finalement, comme pour forcer sa réflexion, il se passa lentement une main lascive sur son menton rasé, avant de prendre une profonde inspiration et de dire de sa voix grave :

— Si je gagne, je reste avec toi cette nuit.

Il sourit plus franchement.

— Puis reconnaître que je t’ai battu et qu’il peut y avoir plus fort que toi. Ensuite, je verrai. J’aviserai.

Satisfait de sa petite provocation, Gellert resta tout sourire, fier de lui. Il reporta pourtant son regard sur l’échiquier et constata qu’Albus semblait tout aussi motivé à jouer que lui. Du moins, il en avait l’impression. N’osant pas spéculer ou vexer son homme, il se garda de dire qu’il avait la tête ailleurs et qu’il n’y avait que l’éclatant regard azuré d’Albus qui comptait pour l’instant. Une fois que ce dernier eut avancé son pion sur l’échiquier, il fut comme traversé par une fulgurance et lui proposa à boire. Cependant, il y eut un détail étrange dans la phrase de son homme. Un détail qui résonna désagréablement aux oreilles de Gellert sans qu’il ne puisse en décrire la nature. C’était ce prénom qui sonnait faux. Ce prénom d’un homme inconnu qui sembla se répercuter sur les pierres du bureau d’Albus. Ce dernier n’avait pas pour habitude de parler aussi familièrement de quelqu’un ainsi. Il y avait toujours un « professeur », ou « monsieur/madame » avant de parler de la personne concernée. Et quand il s’agissait d’une personne de sa famille, Albus précisait toujours le lien de parenté. Non, il y avait quelque chose qui n’allait définitivement pas avec cette phrase et le professeur de Métamorphoses s’était tourné vers le bar, empêchant Gellert de le visage de son homme.

— Gareth…?

Il posa son cavalier, ne faisant pas attention qu’il était désormais une proie facile pour le pion d’Albus. Mais son esprit divaguait déjà, sa jalousie nocive se réveillant immédiatement. Pourtant, rien ne prouvait qu’il avait à faire là au nom d’un amant passé. Et quand bien même, qu’est-ce que Gellert pourrait bien y faire maintenant ? Toutefois, il demeurait piqué dans sa curiosité, son cœur commençant à s’emballer et ses organes semblant chuter brusquement loin de son corps. Il eut froid, chaud en même temps et tentait tant bien que mal de rester serein malgré cette nouvelle qui ne cessait d’affoler son esprit. Il espérait simplement qu’Albus soit honnête directement et ne cherche pas à user de stratagèmes, de mots en tout sens pour tirer la conversation à son avantage et surtout noyer le poisson. Pourtant, tout un tas de scénarios se bousculer dans l’esprit de Gellert qui tentait vainement un appel au calme. Ce n’était pas grave si Albus avait eu une aventure. Il avait déjà réagi de manière sanguine face à Belladone, il était pas nécessaire de réitérer la chose devant l’homme qu’il aimait. Il n’avait pas nécessairement envie de montrer à son amant que sa colère impulsive et explosive était toujours bien là et qu’Azkaban avait été incapable de l’en exorciser.

— Je prendrai ce fameux brandy offert par « Gareth », s’il te plaît.

Il avait tenté d’avoir une voix détachée, légère, s’essayant même en un sourire qui se transforma plutôt en un rictus gêné. Il ne voulait pas paraître jaloux. Il ne voulait pas paraître colérique ou mal à l’aise. Il aurait voulu dire qu’il s’en moquait mais c’était mentir. Non, il voulait savoir qui était cet homme et pourquoi Albus avait l’air si familier avec lui. Néanmoins, il redoutait vraiment que son amant n’assume pas et craigne sa réaction. Il déployait pourtant de gros efforts pour ravaler sa fierté et sa jalousie, essayant de garder la tête la plus froide possible et ne de pas se laisser submerger par les conclusions hâtives et des mots qu’il regretterait forcément.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 3 Icon_minitimeMar 20 Sep - 16:10



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« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942

Lorsque Gellert s’enfonça un peu plus dans son fauteuil, son regard hétérochrome toujours arrimé à celui, malicieux et azuré, d’un Albus à peine plus concentré que lui à cette partie d’échecs dont finalement, ils ne semblaient avoir envie ni l’un ni l’autre. Lui aussi prit une pose de grand sage, en profonde réflexion, laissant en suspend la conversation pour se donner un air plein de mystère. Sa main avait glissé sous son menton d’albâtre, doux comme de la soie là ou celui de son homme était tapissé d’une barbe de cuivre. Et lorsqu’il exprima sa volonté, Albus éclata d’un rire amusé à l’évocation de leurs désirs gémellaires. Décidément, ce simulacre de partie d’échecs perdait en intérêt de seconde en seconde, pour finir par ne plus avoir aucun sens. Albus répondit également au sourire amusé de Gellert par le reflet du sien, lorsqu’il exigea une entorse à son orgueil démesuré en cas de défaite. Il n’y avait bien que son fier amant qui pouvait lui imposer cela, ajoutant une pointe de provocation en se laissant de la latitude pour exiger de son homme ce qu’il voudrait. Albus haussa les sourcils, levant le menton d’un air digne et important ;

- Soit, j’accepte, Grindelwald.

Albus lui rendit son sourire, l’œil plus étincelant de malice que jamais. Et en réalité il se sentait si libre d’être lui-même en compagnie de son homme, que la mesure qui le retenait d’ordinaire auprès du commun des mortels, de ceux qui l’admiraient ou le jalousaient trop pour se permettre de baisser la digue de sa nature véritable, ce naturel trop peu usité avait ses inconvénients. Le prénom de Gareth s’était échappé de ses lèvres avant même qu’il ait pu retenir son souffle. S’il n’avait rien à cacher, Albus aurait malgré tout aimé que ce prénom ne résonne jamais aux oreilles de son homme, beaucoup trop fines, beaucoup trop perspicaces, qui, bien entendu, ne restèrent pas insensibles à ce prénom, cette familiarité déplacée, trop peu habituelle du grand et poli Albus Dumbledore qui aimait à appeler tout le monde par leurs titres.

Et, à la manière de répéter ce prénom, à cette interrogation étrange, il était clair que Gellert avait compris. Mais compris quoi, au juste ? Les affres de l’imagination étaient sans doute pires que la réalité, qui n’était finalement que peu de choses. Et Albus était étonné de ce calme plat en vérité. Il savait Gellert jaloux comme un tigre, colérique, explosif, et le voir réagir avec ce froid détachement le blessait un peu plus, parce qu’il ressentait dans son cœur jumeau la peine que ce prénom avait lacérée. D’une voix à laquelle il voulait insuffler avec un succès relatif sa sagesse tranquille habituelle, Albus se détourna du bar pour reporter ses yeux sur lui ;

- Oui chéri, c’est un ami du Magenmagot, voilà tout…

Et la position trop facile, trop peu réfléchie, si peu stratégique du cavalier aussi blanc que la peau d’albâtre de Gellert enfonça un peu plus le clou au fond du cœur d’Albus. Et lorsque Gellert, qui visiblement faisait un effort herculéen pour conserver un calme qu’Albus ne lui avait pas connu, eut cette réponse acerbe, il comprit qu’il lui fallait user de ce courage et de cette hardiesse que le monde sorcier louait tout entier, et outrepasser la digue de cette pudeur et de cette timidité qui n’avait pas lieu d’être, face à son âme jumelle. Pivotant une seconde vers le bar, un geste souple de la main fit léviter la bouteille de brandy vieilli en fut et deux larges verres en cristal sur un plateau d’argent. Avant qu’il ne se pose au centre de la table, Albus en débarrassa l’échiquier d’un geste dédaigneux de la main, dans un désir inavoué et commun de cesser cette partie qui n’avait pas de sens.

Le plateau d’argent trônant désormais au centre de la table, les verres se remplirent d’eux même d’un liquide mordoré qui dégageait des effluves exquis de caramel et de vanille. Albus glissa lui-même un des verres dans la main de son homme, avalant une gorgée du sien pour s’insuffler un peu courage dont d’ordinaire il n’avait pas besoin, se retenant d’exprimer à voix haute à quel point le nectar était divin. Doucement, il se leva, s’installa tout près de lui, posant son verre sur la table pour saisir une de ses mains qu’il enveloppa des siennes, les yeux au fond des siens ;

- Qu’es-tu donc en train d’imaginer, mon amour ? Quoi que ce soit, c’est forcément pire que la réalité. Je n’ai jamais aimé que toi, tu le sais n’est-ce pas ? Et il n’y a rien que je ne puisse pas t’avouer. Que désires-tu savoir au sujet de Gareth ?

Albus soutenait son regard sans faillir. Pourtant, cela lui causait plus d’efforts que d’ordinaire, et il sentait ses joues rosir sous le rictus de Gellert qui tentait difficilement de masquer sa peine et sa colère, devant l’hétérochromie de son regard qui s’était rendu célèbre en paraissant impassible en toutes circonstances, et qui aujourd’hui semblait sur le point de s’effondrer, pour un dîner raté entre deux hommes qui n’avaient échangé rien d’autre qu’une étreinte entre leurs mains gantées. Ce regard si pénétrant qui semblait le supplier de tout lui dire, sans avoir à lui demander, et auquel Albus ne semblait pas pouvoir résister, ses joues rosies sous sa barbe trahissant sa gêne de n’avoir pas tout dit, préférant se soumettre au regard inflexible d’une douleur latente et d’une colère qui couvait, comme pour évacuer au plus vite l’embarrassante situation ;

- J’ai accepté il y’a de nombreuses années une invitation à dîner, qui a été un fiasco. Il ne s’est rien passé et nous sommes restés bons amis. Si tu veux plus de détails, je te dirais ce que tu voudras. Je peux même te montrer… Je n’ai toujours pas rendu la Pensine au Directeur Dippet…

Albus eut un petit sourire gêné, serrant dans ses paumes les fins doigts blancs qu’il avait tant regretté, quand Gareth s’était saisi de sa main, ce soir-là. Sans doute était-ce là qu’il avait compris à quel point il était vain d’essayer de remplacer Gellert. Et c’est ce qu’il comptait bien lui expliquer.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 3 Icon_minitimeMar 20 Sep - 22:31



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« A SONG OF FIRE AND ICE »

Bureau d'Étude des Runes, 23 décembre 1942.

L’ambiance avait drastiquement changé en l’espace d’un instant, juste à cause d’un simple prénom. Gellert savait qu’il n’avait pas à s’en faire et qu’il n’avait aucune raison d’être en colère ou jaloux mais cela était plus fort. De désagréables images lui vinrent en tête, de son homme dans les bras d’un autre que lui. Et pourtant, où avait-il, lui, Gellert Grindelwald dont la vie s’était arrêtée au même moment qu’elle avait paradoxalement commencé ? Où se trouvait-il quand Albus profitait de sa vie brisée, fracturée, par la perte prématurée de sa famille. D’autant plus que le mage noir en était globalement responsable. Puis il avait fui, abandonnant pendant quarante ans l’homme de sa vie. Il n’avait eu aucun droit sur lui pendant ce temps-là. Aucune raison d’être jaloux, leur cavale de Grindelwald indiquant relativement explicitement leur séparation. Pourtant, durant ces années, le cœur de Gellert était demeuré l’esclave d’Albus, arguant vouloir le tuer pour s’en libérer. Se libérer de ce fardeau qui le parasitait, le rendait encore trop humain. Car si le professeur de Métamorphoses avait été ce qu’il y avait de meilleur en lui, il se doutait qu’il, au contraire, une épineuse honte dans le cœur de son amant.

Un étrange mélange entre peine et colère bouillonna à l’intérieur de l’ancien mage noir quand Albus déclara que ledit Gareth n’était qu’un ami. Il y avait quelque chose qui sonnait faux, quelque chose le natif des Alpes peinait à croire. Il était jaloux, certes, mais à cet instant présent, il était surtout abattu. Abattu de savoir, au fond de lui, l’évidence. Personne ne pouvait s’abstenir quarante ans. Certainement pas un homme aussi beau, charismatique et tendre qu’Albus. Tout comme lui, partisans et partisanes ont dû s’amonceler pour lui faire la cour, lui, le si prodigieux Dumbledore qui n’avait pourtant nulle compagne à son bras. Il espérait seulement que Gareth ait été un amant doux et aimant, à la hauteur d’Albus et de son cœur pur. Il n’y avait qu’un abruti comme lui, cet Autrichien maudit, qui s’était plié à une chasteté inconsciente, obnubilé par cet éclat d’azur pur qui s’était posé sur lui à l’aube de leurs vies. Il avait été ses rêves, ses cauchemars, mais il avait été la seule personne qu’il eut réellement aimé à en mourir. Gellert n’avait jamais connu la demi-mesure et s’était longtemps persuadé qu’aucun des deux ne pouvait vivre tant que l’autre survit. Une pensée bien absurde quand on songeait que seul l’amour pur et sincère pouvait unir les deux hommes.

Albus lui servit un verre et vint s’installer près de lui, saisissant sa main. Il semblait avoir perçu l’interrogation mutique de Gellert qui s’était muré dans un silence tempétueux et menaçant. Il sentait les tambours de la jalousie recouvrir de leurs nuages noirs son cœur en peine, grondant au loin, intimidants. Et pourtant, il parvenait à rester calme, à garder cette sérénité d’apparat qui le blessait un peu plus chaque seconde. Mais son homme tenta de l’apaiser, d’effacer ces images apparemment fausses que l’esprit malade de Gellert créait déjà. Ce dernier soutenait avec peine le regard de son amant, essayant difficilement de ravaler ce sentiment de trahison qui n’avait pas lieu d’être. Albus ne l’avait pas trahi, il avait simplement vécu sa vie, puisque l’homme qui l’aimait s’était lâchement enfui des années auparavant sans plus lui donner de nouvelles. Gellert se maudit à cet instant-là, maudit un peu plus sa lâcheté et sentit à nouveau la colère gronder dans son cœur. Une colère entièrement tournée vers lui-même, cet idiot qui avait entièrement gâché sa vie et celle d’Albus. Et pourtant, malgré la gêne et l’immonde mais involontaire pression que Gellert semblait exercer sur lui, le professeur raconta pourtant, dans les grandes lignes ce qu’il s’était passé, lui proposant même d’en voir le souvenir.

Gellert demeura silencieux et interdit de nombreuses secondes, regardant son homme puis finalement baissant les yeux, remettant de l’ordre dans toutes ses émotions contraires qui se bousculaient, les légitimes comme les honteuses. Il but alors une grande gorgée du fameux brandy – vraiment délicieux soit dit en passant – tout en regardant le sol. Il ne savait quoi répondre mais essayait tant bien que mal d’étouffer cette jalousie et colère farouches et sourdes envers Albus. Car ce dernier n’y était absolument pour rien. Gellert n’avait pas à lui en vouloir pour quelque chose qui s’était passé des années auparavant, à un moment où lui-même n’avait plus grand-chose d’humain. Silencieux, songeur, il parvint à taire ces sentiments violents et rageurs qui n’avait pas lieu d’être. Cependant, cela laissa la place à la peine, la douleur, d’avoir été logiquement remplacé, même brièvement. La honte d’être parti ainsi et les regrets, toujours plus forts, d’être passé à côté de sa vraie vie. Plus le temps passait, plus le fardeau de la culpabilité se faisait lourd, transperçant même son cœur désormais. Il avait pensé que les bras immaculés d’Albus auraient son seul réconfort bien que naïf mais c’était était logiquement faux. Pourtant, d’une voix serrée, il finit par dire :

— Ne t’en fais pas, Albus, je n’ai pas besoin de voir cela. Je ne te reproche rien, je n’en ai pas le droit. Pas après ce que je t’ai fait. Tu me dis ce que tu as envie de me dire et même si cela n’est pas toute la vérité – même si je ne pense pas que tu aies menti –, ce n’est pas grave, cela t’appartient. Je te fais confiance. Qu’il se soit passé ou non quelque chose ne me regarde pas et je n’ai aucun droit de te faire la moindre remarque dessus.

Il finit par lui sourire tendrement, bien que la peine devait se faire lire au fond de ses iris asymétriques. Finalement, il déposa un long et chaleureux baiser sur son front, passant une main dans la douceur de ses cheveux cuivrés. Après quelques secondes, il se retira, songeant au fait qu’il désirerait bien se retrouver blotti dans les bras de son homme. Mais il regarda l’échiquier et essaya de changer de conversation tant bien que mal :

— Tu ne veux pas reprendre la partie ? Je serai presque tenté de déclarer forfait pour voir ce que tu as derrière la tête concernant la Salle sur Demande. Mais il y a trop d’honneur en jeu, j’ai très envie de te vaincre aussi.

Avec une malice qui peinait à être pleinement recouvrée, la mélancolie ayant certainement définitivement recouvert son cœur et ses yeux, il sourit à son homme et passa brièvement un doigt sur le bout de son nez avant de boire une nouvelle gorgée du brandy, serrant la main qu’avait posé Albus dans la sienne avec une grande tendresse.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 3 Icon_minitimeMer 21 Sep - 12:32



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« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942

Gellert avait mal, et Albus s’en voulait. Tout cela était idiot. Il n’avait jamais voulu évoquer Gareth parce que cela n’avait rien signifié, et à présent que sa langue avait fourché, dans une insouciance ridicule, voilà que son fier amant jaloux s’imaginait sans nul doute des scènes qui n’avaient jamais existé. Et dans cette frustrante situation d’embarras, la grande éloquence d’Albus Dumbledore semblait vaine à étioler une douleur qui n’avait pas lieu d’être, et qu’il n’avait pas voulu causer. C’est comme s’il était persuadé qu’il s’enfoncerait à chaque mot un peu plus, que Gellert n’en croirait rien. Il fallait réagir, faire montre de ce courage que les foules louaient, qui en avait fait le Lion de toutes ces générations de lionceaux avides de son savoir, de sa sagesse et de cette hardiesse qui lui avait fait porter mieux que personne les étincelantes couleurs de Godric Gryffondor. Alors il s’expliqua, quand Gellert n’avait rien demandé, mais quand la dureté de ses yeux implorait la vérité qui n’était rien, au fond, comparé aux affres de tout ce qu’il pouvait bien s’imaginer.

Et Gellert écoutait, dans une sagesse implacable qu’il ne lui connaissait pas, l’évocation de cette petite soirée pathétique, de ce misérable élan d’Albus pour tenter d’oublier l’éclat lunaire de son âme jumelle, le brusque retour à la réalité et la déception causée au charmant Gareth qui était demeuré malgré tout un loyal ami. Il ne le coupa pas, ne grimaça pas, ne haussa pas les sourcils. Son regard restait impénétrable d’une douleur tue et d’une colère refoulée. Puis il prit la parole, avec une attitude qu’Albus n’aurait jamais cru de lui. Il se fustigeait, ne voulait pas savoir. Ravalait sa curiosité pour la confiance de son homme, assumait la douleur que l’inconnu lui causerait. Et s’il semblait honnête, Albus y percevait encore un doute intolérable, quand il n’avait fait que lui appartenir. Même, avec une tendresse brisée, Gellert avait baisé son front lentement, les doigts entremêlés dans la toison de cuivre que quatre décennies avaient fanée. Albus sentit sa gorge se serrer, et son cœur gonfler dans sa poitrine. Aussi les choses ne pouvaient-elles pas demeurer ainsi, en suspend, lourde chape de plomb au-dessus de leur tête, et de l’innocence d’Albus qu’il voulait défendre. Serrant un peu plus la frêle et longue main entre ses paumes, il se surprit à insister, lui déjà rougissant et embarrassé par une situation qu’il lui faudrait désamorcer, pourtant ;

- Si, tu en as le droit, parce que je te le donne. Ecoutes moi, je t’en prie. Je t’ai dit l’essentiel. Je te donnerai tous les détails que tu voudras, mais je n’ai jamais été qu’à toi, je peux le jurer sur Poudlard.

Et quand Gellert, avec un pâle sourire, prit le parti de changer de sujet, Albus sut qu’il ne voulait pas en rester là. Pas avec la douleur qui poignait le cœur de son homme, pas avec les incertitudes qui allaient émailler ses déjà trop nombreuses et trop longues insomnies. Avec une douceur exacerbée, il secoua la tête pour refuser l’offre de passer à autre chose. Il fallait crever l’abcès, et Gellert ne fuirait pas. Il l’en empêcherait, malgré la tendresse de sa poigne douce et la caresse mutine de son doigt libre sur son nez aquilin, brisé il y’a si longtemps ;

- Non chéri, pas avant que tout soit clair. Voici ce qu’il s’est passé. Tu venais tout juste de te rendre. D’immenses affiches de toi trônaient un peu partout sur les murs du Ministère triomphant. Le Magenmagot exultait, et partout dans les couloirs je subissais la joie vengeresse que tous me crachaient au visage. Et moi je devais supporter leur soif de sang exaltée, à l’idée de te voir toi, la personne que j’ai le plus aimé, avec autour du cou cette immonde pancarte de bois, celle-là même que j’ai vu sur Papa, quand une journaliste me l’a montré en photographie au début de ma carrière, en voulant m’arracher une réaction qui aurait fait vendre son article. Gareth était délicat et réservé. S’il était soulagé que ton arrestation mette fin aux crimes de Grindelwald, il n’en tirait aucune joie assassine. Alors, quand il est venu m’inviter à dîner, pour me remercier d’un service que je lui avais rendu, j’ai accepté, d’abord par bravade contre toi. Je ne comprenais pas, et je t’en voulais tellement ! Bien plus que quand tu jurais de me tuer, c’est comme si tu t’envoyais toi-même à la mort, comme si tu m’abandonnais une seconde fois. Alors j’ai accepté, c’est vrai, dans l’illusion à laquelle je ne croyais même pas, de pouvoir t’oublier, parce qu’il le fallait, à présent que tu t’étais livré toi-même à la mort. Nous sommes donc allés dîner, et Gareth a été très galant, mais tout sonnait faux. Et je me suis soudain senti très mal à l’aise, et très loin de chez moi. Et lorsqu’il a posé sa main sur la mienne, mon cœur s’est glacé, parce que ce n’était pas la tienne, et je l’ai revue si nettement, avec ses longs doigts et sa peau immaculée que je pensais ne plus jamais revoir, que je me suis senti plus seul que je ne l’avais jamais été. Alors j’ai éconduit ce pauvre Gareth qui a prouvé sa valeur en ne m’accablant pas, et en demeurant mon ami. Je suis rentré chez moi et, dans le Miroir du Risèd, tu me toisais d’un air triomphal, comme si, tout au fond de ta cellule, tu étais conscient que j’avais perdu. Et tu avais raison. Tu vois, je suis capable d’admettre que je perds, parfois.

Avec un pâle sourire, Albus semblait s’excuser d’avoir déballé ainsi son cœur comme un livre ouvert, sans souci de la sensibilité de Gellert. Il avait entendu la vérité brute, celle qui ne lui plairait pas forcément mais dont il méritait la sincérité. Et Albus luttait contre son regard qui brillait derrière ses lunettes, serrant la main qu’il avait cru ne jamais revoir entre ses paumes tièdes, s’en servant pour l’attirer contre lui, posant son verre pour glisser son bras autour de sa taille et l’amener tout contre lui, tandis qu’il enfouissait son visage encore empourpré au creux de son cou immaculé ;

- Tu ne sauras jamais à quel point tu m’as manqué, mon seul et unique amour…

Discrètement, une larme glissa pour tomber sur la lavallière de soie de Gellert. Albus s’agrippa un peu plus fermement, s’arrimant à ce corps frêle qu’il avait si longtemps cru perdu à jamais.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 3 Icon_minitimeMer 21 Sep - 23:27



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« A SONG OF FIRE AND ICE »

Bureau d'Étude des Runes, 23 décembre 1942.

Si Gellert souhaitait réellement passer à autre chose, oublier cette interruption dans leur douce soirée pour la reprendre là où ils l’avaient laissé, Albus semblait ne pas partager son avis. Il y avait dans son regard azuré une sorte de détermination que l’ancien mage noir n’avait pas envie d’y voir. Il aurait préféré, pour une fois, laisser l’eau couler et simplement oublier. Trop de temps avait été gâché à cause des bêtises de l’Austro-hongrois pour se prendre la tête sur des faits passées qui n’avaient aucune importance, aucune conséquence. Gellert ne voulait pas faire de ce fait une montagne, de cet instant de la vie d’Albus qu’il n’avait pas partagé avec lui. Mais ce dernier semblait bien enclin à tout lui révéler, semblant ne pas croire l’honnêteté imprévisible de son amant. Même si celui-ci luttait toujours avec une jalousie fourbe d’imaginer son homme ne pas lui appartenir le temps d’une soirée, il restait calme et relativement en paix. Il n’y avait nulle rancœur envers Albus, nul besoin de se justifier. Pourtant, ce dernier sembla repousser du revers de la main sa volonté de passer à autre chose et de retourner à cette partie d’échecs qui avait retrouvé un intérêt soudain aux yeux de Gellert.

Mais Albus, après avoir juré sur Poudlard, parti dans un long monologue de confession, décrivant chaque détail de ce dîner, Gellert l’écoutant religieusement. Presque agacé par un tel flot de paroles qu’il n’avait pourtant pas souhaiter entendre, il soupira plusieurs fois, le regard alternant lentement, mollement, entre le sol et le mur en face de lui, n’osant plonger les yeux dans celui de l’homme qu’il aimait. Pourquoi est-ce que cette histoire devait faire autant de bruit ? Il ne l’avait pas trompé, et quand bien même, Albus était bien libre de faire ce qu’il voulait avec qui il voulait. Surtout à cette période où Gellert aurait été bien mal placé pour lui faire le moindre commentaire, lui qui criait à tout va qu’il comptait le tuer. Il ne pouvait pas le blâmer pour tenter d’essayer d’avoir trouvé du réconforter dans les bras d’un autre après tout ce que l’ancien mage noir lui avait fait subir. Mais même si le dîner avait résulté par un échec, Albus semblait quand même vouloir se décharger de cette culpabilité qui semblait le ronger. Et Gellert le respecta, ne disant toujours rien, restant respectueusement mutique, le laissant allé au bout de son impulsion. Même si la peine s’aggrava, ne pouvant que constater le gâchis qu’étaient leurs vies, les résidus de colère s’envolèrent. Albus aussi brillant était-il, ne pouvait avoir inventé cette histoire.

Gellert n’eut même pas le temps de répondre mais en avait-il seulement envie pour l’instant ? Cependant, Albus n’attendit pas pour le prendre dans ses bras, l’attirant à lui par la taille. La petite phrase étouffée dans son cou blessa un peu plus son cœur meurtri. Et il sentit que son amant était ébranlé par la souffrance de quarante ans de solitude plus ou moins forcée, hanté par le souvenir d’un adolescent trop brusquement parti. Il sentit cette humidité discrète caresser subtilement sa peau avant de mourir dans sa lavallière. Alors, Gellert, meurtri, le cœur saigné, enlaça tendrement le corps de son amant sans rien ajouter. Doucement, il le serra fort, chaleureusement mais également avec une pointe de jalousie qui subsistait encore. Car oui, Albus Dumbledore demeurait à lui et Grindelwald n’était pas enclin à le partager avec un autre homme. Lui-même s’était privé de la chaleur du corps d’un autre, malgré la rare envie parfois. Mais tout comme Albus, il savait que cela aurait été vain, qu’il n’aurait que penser à la flamboyance de ses cheveux, à l’azur de ses cheveux. Le serrant toujours plus contre lui, il caressa tendrement sa nuque, colla à sa joue à sa tête.

— Ne t’inquiète pas, mon chéri, je te crois.

Il brisa l’étreinte et regarda son homme dans les yeux avant de lui sourire tendrement.

— Ce qu’il s’est passé ne me dérange pas. Tu aurais pu même aller au-delà, cela m’aurait été égal. J’ai été odieux avec toi, il était normal que tu sois en colère contre moi. Tu as seulement cherché à être heureux et aimé à nouveau et ce n’est pas un péché. Je n’ai aucun droit à te reprocher quoique ce soit, Albus. Surtout après tout ce que je t’ai fait.

Il caressa avec douceur sa joue.

— Maintenant, efface-moi ces horribles larmes que je ne supporte pas voir. Je préfère voir ton beau sourire comme tout à l’heure, celui quand je t’apprenais à patiner ou quand tu proclamais haut et fort ne pas connaître la défaite.

Il posa alors ses lèvres sur les siennes et l’embrassa longuement, tendrement, avec toute la douceur dont il savait faire preuve. Il avait pris également ses joues dans ses paumes, l’empêchant de s’enfuir et de retourner se cacher dans son cou. Puis, après plusieurs longues secondes, il relâcha son étreinte et sourit à son homme une nouvelle fois. Il recouvra son sourire malicieux, parvenant à taire la douleur des réminiscences de cette vie gâchée, tenant toujours le beau visage d’Albus entre ses mains.

— En revanche, comme tu as avoué ta défaite, tu dois faire ce que je te demande.

Avant qu’Albus ne puisse protester, il plaça rapidement un index dressé et autoritaire sur ses lèvres que les siennes venaient d’abandonner pour lui intimer le silence.

— Et je t’ordonne, Dumbledore, de sourire. Le brandy de ce Gareth est vraiment bon et j’espère que même si tu n’as pas su être une agréable compagnie, que tu as au moins bien mangé. Voyons, Albus, toi qui es si fantasque, si à l’aise, tu t’es fait intimider par un de tes sous-fifres du Magenmagot ?

Le ton tout à fait sarcastique traduisait bien l’ironie de la voix malicieuse de Gellert. Son grand sourire visait à dédramatiser la situation, à en rire plutôt qu’en pleurer comme Albus venait de le faire. Il savait également que si l’éminent professeur avait choisi de passer une soirée avec cet homme, c’est qu’il en valait la peine. Il embrassa Albus à nouveau sur le front avant de se lever et de reprendre un air plus sérieux :

— Allez, que veux-tu faire maintenant mon amour ? Un autre chocolat, un bon bain chaud ? Les deux ?

Il sourit de plus belle, s’efforçant de chasser cette tristesse infinie qui pesait sur leurs épaules. Si Gellert avait toujours le cœur meurtri, il savait que les sourires de son homme étaient le meilleur remède qu’il puisse connaître.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 3 Icon_minitimeJeu 22 Sep - 10:28



La Glace et la Lune

« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942


Albus voyait Gellert s’exaspérer au fil de ce long monologue qui ressemblait à un plaidoyer. Pourtant, il ne cessa pas, tant qu’il n’eut pas fini, à présent que la digue était brisée et qu’il lui semblait qu’il ne trouverait pas le repos, tant que Gellert ne saurait pas. C’était un peu le reproche inavoué, inconscient, de l’avoir laissé seul, à ruminer sa peine et sa douleur, tandis que lui s’immolait à sa propre grandeur et à la laideur de ses crimes. Aussi des lèvres exquises de son homme pouvaient bien s’exhaler tous les soupirs qu’il voulait, et ses yeux pouvait embrasser chaque détail insignifiant de la pièce, Albus paracheva sa litanie morose relative à cette soirée ratée dont l’abandon de Gellert avait été la cause. Et si il avait voulu exprimer son mécontentement, ou froncer les sourcils d’un air dédaigneux, Albus ne lui en avait pas laissé le temps, l’attirant contre lui dans une étreinte pressée, presque suppliante, l’empêchant de se dérober ou de prendre la mouche. Il le sentit se détendre, sans doute parce qu’Albus était un peu pathétique, sans doute parce qu’il avait senti dans son cou la larme qui avait roulé sur la joue mangée de barbe s’écraser tout contre lui.

Les bras minces vinrent l’enlacer, et Albus se blottit un peu plus contre lui, comme si sa vie en dépendait, tandis que les doigts qui lui avaient si cruellement manqués venaient, dans un élan d’une tendresse immense, s’entremêler aux cheveux cuivrés de sa nuque. Soudain, avec une prévenance extrême, il lui murmura de ne pas s’en faire, qu’il le croyait. La possessivité, la jalousie, la fierté et la suspicion de son homme étaient telles qu’Albus ne pouvait qu’être touché de cette confiance et de ces égards qu’il prenait envers sa sensibilité et ses remords qui n’avaient pas lieu d’être. Gellert avait, sur certains points, incroyablement changé. Pourtant, il brisa l’étreinte avec une fermeté qui n’admettait pas de réplique, et à laquelle Albus n’eut pas le courage de résister, malgré qu’il aurait voulu rester blotti entre les seuls bras qui aient jamais compté pour lui. Gellert le força à plonger ses yeux dans les siens, et Albus rosit, le regard embrumé et désolé par cet accès de mélancolie qu’aucun d’eux n’avait prévu, et qu’était contraint de supporter son homme.

Le discours de Gellert était lucide, d’une grande sagesse. Il était tendre et compréhensif, et Albus était persuadé que Gellert pensait sincèrement chaque mot qu’il disait. Mais dans les faits, tout cela n’était pas vrai, il en était certain. Son homme était fier, jaloux et exclusif. Même avec toutes les bonnes raisons du monde, jamais il n’aurait bien pris la nouvelle d’une aventure entre Albus et quelqu’un d’autre que lui. Avec un tendre sourire qui faisait écho au sien, il reprit sa main dont il serra les doigts :

- Merci mon chéri, je suis très touché, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Cela ne t’aurais pas été égal, tout comme à moi d’ailleurs.

La fraîcheur des doigts vint caresser ses joues avec la tendresse un peu froide d’une brise d’automne, et Gellert vint lui avouer à quel point il détestait ses larmes, à quel point il préférait la taquinerie de son sourire mutin, bienveillant, qui avait lui éclairé les foules, d’une autre manière que la facette sombre de son amant. A la seconde ou Albus aurait voulu répliquer, son bel amant s’était saisi de son visage entre ses longues mains, et très doucement il l’embrassait, mais longuement, passionnément, et Albus s’y perdit, oubliant les réminiscences d’un terrible gâchis qu’il ne servait plus de ressasser, à présent que ses lèvres étaient là, contre les siennes, et que plus rien d’autre n’avait de sens que la taille qu’il avait récupéré sous ses doigts. Et lorsque le baiser se brisa, Gellert, qui décidément ne perdait pas le nord, semblait vouloir utiliser l’aveu d’Albus à son avantage, et il fronçait les sourcils devant tant d’audace, s’apprêtant à répliquer, quand son amant lui posa un doigt sur les lèvres dans un geste impérieux, lui intimant de se taire. La condition de Gellert était qu’Albus recouvre le sourire. Et si cela lui avait paru impossible il y’a à peine quelques secondes, à Gellert, décidément, rien n’était impossible. Parce qu’à son questionnement dubitatif sur la prétendue timidité de Dumbledore, qui se savait un peu trop au-dessus de tout le monde, l’intéressé se surprit même à exhaler un léger éclat de rire. L’intimité naturelle aussi vite retrouvée entre ces deux-là qu’elle n’avait disparu il y’a quelques instants, Albus baisa les doigts qu’il avait au creux de sa main, souriant et reconnaissant ;

- Ah, Gellert mon amour, il n’y a que toi qui sache me faire rire ainsi. C’est vrai qu’il est très bon. Il vient d’une famille aussi riche et ancienne que Belladone, alors rien n’est laissé au hasard. Oui, c’était divin. Est-ce que tu connais, toi, les profiteroles ? C’est français.

Albus était bel et bien un des hommes les plus cultivés et les plus brillants du monde sorcier. Pourtant il avait découvert ce dessert ce fameux soir-là. C’est qu’il avait des lacunes en certaines expériences qui ne s’acquéraient qu’avec un véçu qu’il n’avait pas connu. Il s’était enfermé dans Poudlard, s’était nourri des repas simples et réconfortants des Elfes, et avait laissé aux autres les plats raffinés français et les mondanités de salon. Gellert, sans doute, avait plus profité de ce genre d’évènements. Après un léger baiser sur son front, il se leva, se proposant de continuer la soirée sous les merveilleux auspices sous lesquels elle avait commencé. Albus se leva lui aussi, un sourire tendre sur ses lèvres tandis qu’il lui faisait face ;

- Pourquoi pas les deux mon amour…Suis-moi, tu vas adorer ma salle de bains, même si elle ne vaut pas celle des Professeurs…

D’un geste délicat, ses doigts dénouèrent la lavallière autour de son cou, son regard planté dans le sien. Une seconde plus tard, il le fixait toujours d’un air insolent, le morceau de soie suspendu à ses doigts, qu’il laissa nonchalamment choir sur le divan. Avec un sourire taquin, il lui prit la main et lui fit passer la porte tout au fond de son bureau, qui menait à ses appartements privés.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 3 Icon_minitimeJeu 22 Sep - 12:16



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« A SONG OF FIRE AND ICE »

Bureau d'Étude des Runes, 23 décembre 1942.

Les quelques mots de Gellert semblaient avoir apaiser le cœur de son homme blotti contre lui. La chaleur de son corps avait cet étrange pouvoir de chasser toutes les douleurs de l’ancien mage noir, toutes les peines de cœur et toutes les colères. Pourtant, étrangement, il les ressentait toujours au fond de lui, savait qu’elles se terraient là, au fond de lui, pernicieuses et fourbes. Pourtant, toutes les paroles qu’il avait dites à Albus dans le but de le réconforter étaient vraies et honnêtes. Mais Gellert semblait voué à une existence de dualité, constamment en désaccord avec lui-même, à se battre viscéralement contre lui-même. Pourtant, il n’en voulait pas à Albus. Il regrettait presque qu’il se soit imposé cette rigueur pour un homme qui ne jurait que par sa mort. Et maintenant, ils étaient tous deux-là, malheureux, en peine, submergés par les remords de quarante années séparés loin l’un de l’autre. Amants maudits, il semblait qu’ils ne puissent pas se détacher tout à fait de leur passé houleux, de ces quatre décennies traumatiques pour leurs deux cœurs débordants d’un amour passionnel dont ils ont été privé. Mais, pour une fois, Gellert avait la foi. Il souhaitait croire au fait que le temps puisse les faire cicatriser et qu’ils en oublient leurs mauvais souvenirs.

Albus prit alors la parole, sous-entendant que Gellert avait que légèrement menti sur le fait qu’il n’aurait pas été complètement indifférent si quelque chose de sérieux entre l’éminent professeur et ledit Gareth s’était produit. Il avait raison. Le repenti, malgré les efforts qu’il déployait pour être quelqu’un de meilleur et racheter ses fautes, gardait tout de même certains vices et la jalousie en faisant partie. Il n’en aurait pas forcément voulu à Albus, une nouvelle fois, mais la blessure dans son cœur aurait été bien plus profonde, bien plus mauvaise. Il ne dit donc rien, mais souriant, avouant silencieusement que son homme avait raison et haussant légèrement les épaules en signe de culpabilité. Néanmoins, ces efforts d’ironiser sur la situation, de taquiner inlassablement l’amour de sa vie finit par faire mouche et Albus eut un léger rire qui aurait pu apaiser n’importe quelle blessure de son cœur. Gellert sourit, attendrit que son homme lui obéisse malgré lui, appréciant plus que tout y voir cet air jovial qu’il arborait d’ordinaire. Avec galanterie, l’éminent professeur baisa ses doigts tandis qu’il avoua avoir très bien mangé. Il lui demanda même si son amant avait déjà eu l’occasion de goûter des profiteroles. Il répondit alors :

— Oui je connais. J’aime bien, mais ce n’est pas mon dessert français préféré. Je prendrai largement une crème brûlée, un Paris-Brest, du pain perdu ou des cannelés à la place…

Il sourit et embrassa sa joue avant de se lever. Cela lui avait rouvert l’appétit. Avec malice, ses yeux gourmands rencontrant ceux d’Albus, il prit sa main pour l’attirer à nouveau à lui, tandis que son amant avouer tendrement désirer le bain et le chocolat chaud. Doucement, Gellert vint embrasser ses lèvres brièvement et avec tendresse tandis qu’Albus délacer délicatement la lavallière à son cou. Haussant les sourcils, le repenti regarda son homme dans les yeux, le tenant par les hanches.

— Vous devenez bien entreprenant Dumbledore. Et méfiez-vous de comment vous qualifiez votre salle de bains. Si j’estime qu’elle est mieux que la mienne, il se pourrait que je vienne définitivement m’installer dans votre bureau avec vous.

Comme pour lui faire cesser ses taquineries, Gellert posa une main sur le bas de son dos pour l’inviter à ouvrir la marche avant d’entrelacer ses doigts entre ceux de son homme. Il le suivit donc jusqu’à ses appartements privés qui était à l’image de l’homme qui y habitait : la chambre était douillette et chaleureuse et le lit n’appelait qu’à s’y prélasser pendant des nombreuses heures durant les froides matinées d’hiver. Docilement, il le suivit jusque dans la salle de bains qui s’avérait finalement être bien mieux que la sienne : plus grande, plus lumineuse, l’imposante baignoire ronde au milieu de la pièce semblant appeler à venir, à l’instar du lit, y perdre des heures avec un livre. Le reste était une nouvelle fois à l’image d’Albus avec cette petite coquetterie discrète et fantasque qu’il lui convenait si bien. Doucement, il s’approcha de la baignoire et regarda son homme avec un sourire malicieux.

— Là, je suis réellement jaloux.

Il commença à faire couler de l’eau chaude, avec une délicatesse princière et insolente avant de revenir à la hauteur d’Albus. Il déposa un baiser sur sa joue cachée par cette barbe qui lui faisait tant tourner la tête et glissa à son oreille :

— Je vais préparer nos chocolats, mon amour…

Sans plus attendre, il le laissa là, s’amusant toujours d’abandonner insolemment son homme. Albus était libre de faire ce qu’il voulait dans la salle de bain, pendant que Gellert allait s’adonner à la préparation de nouveaux chocolats chauds. Cependant, retournant dans le bureau, il encaissa le choc de ce silence soudain et de cette brusque solitude. Il avança lentement vers le plateau qu’ils avaient utilisé pour préparer les boisson, repensant à ces années passées loin d’Albus à contempler le vide pourtant splendide des Alpes puis les ténèbres de sa cellule d’Azkaban pendant que son homme songeait à le remplacer. Le contrecoup de ses efforts précédemment fournis fut paralysant mais demeura léger. Il prépara donc les chocolats avec plus de lenteur, malgré la volonté de retrouver Albus au plus vite. Il ignorait comment était réellement ce Gareth mais l’imaginait bien plus grand que lui, bien plus large d’épaules également. Comme son amant l’avait décrit provenant d’une famille similaire à celle de Belladone, il s’imaginait désormais la tête de son ami sur ce corps imposant, avec une mâchoire plus carrée et un air plus princier, moins timide. L’image d’un Belladone réellement viril et sûr de lui fit réussit à faire sourire Gellert et à baisser le stress qui commençait à lui tordre les entrailles, préférant largement son ami tel qu’il était. Finalement, l’esprit un peu ailleurs, une ombre mélancolique voilant à nouveau son visage malgré lui, le repenti reprit le chemin de la salle de bains, le plateau de chocolats chauds entre ses mains.
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 3 Icon_minitimeVen 23 Sep - 10:57



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« Salle d’Etude des Runes »

Décembre 1942

A travers le voile embrumé de larmes qui lui obscurcissait les yeux, le léger rire d’Albus eut l’effet d’un éclat de lumière perçant et impromptu. Il n’y avait que Gellert pour le faire rire ainsi, de manière aussi aisée et aussi naturelle, pour trouver l’origine de leur hilarité dans ce qui aurait pu sembler du mépris, qui en était peut-être un peu malgré tout, mais surtout dans la certitude de leur indiscutable supériorité. Gellert avait souri, visiblement heureux et sans doute surpris d’être si vite parvenu à ses fins. Mais il semblait qu’Albus ne pouvait guère demeurer longtemps mélancolique dans les bras de l’amour de sa vie, qui lui baisa les doigts avec une telle tendresse que son sourire s’élargit encore, tandis qu’il évoquait les profiteroles, persuadé que la gourmandise raffinée de Gellert, qui avait connu la vie parisienne, serait au fait de ce dessert chocolaté. Et il ne s’était pas trompé. De la petite liste qui s’échappait des lèvres fines et gourmandes de son homme, seule la crème brûlée parlait au paysan anglais, qui dans sa grande culture n’ignorait certainement pas que Paris et Brest étaient deux villes françaises, mais qui soudain fut piqué par la curiosité de l’alliance de ces deux cités en un dessert. Albus eut un sourire taquin, tandis qu’il récupérait ses doigts dans les siens ;

- Il m’arrive trop rarement d’être perdu dans une conversation…Je connais la crème brûlée, mais tu vas être obligé de me faire découvrir le Paris-Brest, le pain perdu et…les cannelés ? Qu’est-ce que c’est au juste ? Cela m’intrigue beaucoup…

Albus tendit la joue lorsque Gellert s’approcha pour y déposer un baiser. Et lorsqu’il fit part de ses volontés, son homme sembla sceller l’accord tacite en embrassant brièvement ses lèvres, tandis qu’Albus délaçait sa lavallière d’un air mutin et provocateur, auquel Gellert lui opposa un haussement de sourcils incrédule. Son amant repenti glissa ses mains sur ses hanches, et, lorsqu’il reprit ce ton de feinte autorité, il ne restait plus rien chez Albus de la mélancolie de tout à l’heure, hormis peut-être une certaine fatigue, qu’il lui plairait de délasser dans un bain chaud aux effluves de lavande, dans les bras encore frêles de son homme. Une lueur espiègle dans le regard, Albus posa la largeur de ses paumes autour de la taille fine, le rapprochant un peu plus de lui ;

- Ah oui, vraiment ? Eh bien, Grindelwald, si j’avais su cela, je vous l’aurais montré bien avant cela, pour le plaisir de vous avoir dans ma baignoire et dans mon lit tous les soirs.

Les yeux rieurs, Albus posa un baiser taquin et léger sur les lèvres de son amant, qui avait doucement glissé une main dans le creux de ses reins pour l’inviter à se diriger vers la salle de bains. C’est avec une certaine fierté, persuadé que la pièce plairait à son coquet amant, qu’il ouvrit la porte sur la salle circulaire, au centre de laquelle trônait une baignoire ovale, pouvant accueillir cinq ou six personnes, autour de laquelle étaient incrustés de nombreux robinets qui laissaient s’échapper une eau qu’Albus aimait un peu trop chaude. Disposés ça et là, des flacons de cristal emplis de nombreux sels de bains colorés, de savon moussant aux embruns sucrés, et suspendus à un mur, plusieurs peignoirs de flanelle, des serviettes épaisses au pied desquelles attendaient des souliers.

Gellert lui souffla sa jalousie, révélant ce qu’il pensait de la pièce, et Albus sourit sous le compliment à peine dissimulé, tandis qu’il faisait comme chez lui, semblant faire exprès d’insuffler à ses gestes toute cette exquise grâce princière, un brin nonchalante qui le caractérisait, tandis qu’il faisait couler l’eau et qu’il s’approchait de sa joue, y déposant un baiser avant de murmurer à son oreille qu’il le quittait un instant, le temps de confectionner la seconde tournée de ses merveilleux chocolats chauds. Ainsi seul, Albus déposa avec délicatesse ses lunettes sur le bord de la piscine, ses chaussures se délaçant toutes seules tandis qu’elles lévitèrent pour se ranger docilement derrière la porte, ses chaussettes d’un vert criard à hippogriffes rouges s’y fourrant à l’intérieur. La cravate s’accrocha à un cintre, qui vint supporter la chemise blanche, quant Albus, qui ne portait plus que son pantalon, vint couper l’eau qui fumait délicieusement, ajoutant au bain presque prêt une poignée de cristaux de sels d’un violet délicat, qui dégagèrent des effluves de lavande, tandis qu’il ouvrait un autre robinet plus petit qui dégagea une quantité de mousse épaisse qui recouvrit toute la largeur de la baignoire.

Enfin, il se hâta d’enlever son pantalon et son sous-vêtement, profiter de l’absence de Gellert pour protéger son intimité et se glisser dans le bain. Et il poussait un immense soupir d’aise à la chaleur fumante qui lui enveloppait les muscles, quand il entendit la porte s’entrouvrir. Gellert revenait, la gorge découverte par la lavallière qu’Albus lui avait délicieusement arrachée, un chocolat dans chaque main, qu’il déposa sur les immenses rebords de la baignoire, tandis qu’Albus lui offrait un sourire extasié par le délassement du bain, et par sa beauté à lui ;

- Allez viens avec moi mon chéri…Si tu ne vas pas assez vite, je t’enlève tes vêtements d’ici…

D’une main lascive, Albus effleura sa baguette qu’il avait laissé près de lui. Les yeux effrontément plongés dans les siens, il fit dénouer un premier bouton de sa chemise. Et il aurait été facile à Gellert de le renouer de ses si beaux doigts grâcieux, si sa veste ne lui glissait pas des épaules, comme cherchant à tout prix à le fuir, et que par le même instant sa ceinture ne se dénouait pas en même temps que les lacets de ses bottes. Albus eut un immense sourire. Il voulait revoir ce visage de tout à l’heure, ce visage frustré et hésitant entre la colère et le rire, ce visage qu’il avait tant aimé chercher et qui l’avait fait hurler de rire, ce visage qui lui avait tant manqué et qu’il était prêt à retrouver, sans le moindre scrupule pour sa fierté si facile à froisser.

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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: La Glace et la Lune - Gellert  La Glace et la Lune - Gellert - Page 3 Icon_minitimeVen 23 Sep - 11:58



La Glace et la Lune

« A SONG OF FIRE AND ICE »

Bureau d'Étude des Runes, 23 décembre 1942.

Albus semblait avoir recouvré sa jovialité caractéristique, réchauffant en même temps le cœur encore meurtri de Gellert. Ce dernier fut néanmoins surpris qu’un homme de l’érudition et de la gourmandise de son amant ne connaisse pas les desserts français. Il aurait pu faire une pique sur les qualités gustatives des Britanniques, dont il semblait porter fièrement les bannières de leur ignorance culinaire mais il s’abstint, se faisant la promesse d’un jour lui faire un festin de desserts français, anticipant déjà le commentaire qu’Albus ferait sur ses hanches déjà généreuses. Mais Gellert sourit, déjà heureux et attendri de voir son homme s’émerveiller tel un enfant sur ces desserts qu’il lui ferait avec tout l’amour du monde. Pourtant, les cannelés n’étaient peut-être pas la pâtisserie la plus simple à faire mais le repenti avait garder ce goût pour les défis. Et celui-ci, il le relèverait avec un plaisir incommensurable. Rien n’était trop beau pour Albus à qui il comptait bien lui faire oublier les certainement délicieuses profiteroles qu’il avait mangé en compagnie du fameux Gareth. Piqué dans son orgueil, son pain perdu, son Paris-Brest feraient oublier ce met final de ce dîner raté avec ce prétendu ami du Ministère de la Magie.

— Le Paris-Brest est une sorte de chou torique à la crème pralinée, c’est vraiment bon. Je crois qu’il a été nommé ainsi en raison d’une course cyclique entre les deux villes. Quant au pain-perdu, je ne sais pas d’où c’est originaire mais c’est du pain – personnellement j’utilise de la brioche – trempé dans un mélange de lait et d’œuf que tu cuis ensuite. Tu peux l’accompagner de glace à la vanille, de caramel beurre salé (une spécialité Bretonne)… Quant au cannelé, c’est Bordelais. Ce sont des petits gâteaux mous et cylindriques parfumés au rhum et à la vanille. Je te ferai goûter tout ceci prochainement si tu veux. Je suis certain que ça te plaira.

Tendrement, ils se rendirent dans la salle de bain où Albus perçut sa jalousie bien inoffensive. L’idée de venir profiter des appartements de son homme tous les soirs était extrêmement attractive et intéressante mais impossible d’un point de vue d’organisation : toujours sous étroite surveillance par les Aurors, si quelques soirées en compagnie de son amant soulevaient certes des questions parmi les rangs des officiers du Ministère, s’installer chez Albus serait complètement prohibé et tous les privilèges du repenti seraient revus. De plus, cela entraînerait évidemment des questions sur les relations qu’entretiennent réellement les deux plus grands sorciers de leur génération. Gellert resta donc silencieux et partit donc faire les chocolats chauds promis. Il aurait volontiers rapporter quelques desserts cités précédemment mais le temps était trop court. Il lui manquait également les ingrédients et une cuisine digne de ce nom. Finalement, après avoir ressasser malheureusement la révélation de cette soirée, Gellert revint dans la salle de bains et constata avec surprise qu’Albus était déjà dans l’eau fumante et parfumée, l’attendant patiemment et presque nonchalamment. Haussant les sourcils d’une légère surprise, encore perdu dans ses pensées mélancoliques, il s’approcha de son homme pour lui donner son chocolat et poser le sien sur le rebord de la baignoire. Puis, Albus sembla l’intimer de se dépêcher de le rejoindre.

Gellert, un peu surpris par le comportement cavalier de son homme, n’eut le temps de répondre ou de bouger avant que celui-ci ne prenne lentement sa baguette et que le repenti ne sente ses vêtements le fuir. Il aurait pu essayer de remettre ce bouton indiscipliné qui avait quitté sa place par magie mais ses bras étaient entravés par sa veste qui glissait sur eux. Finalement, dans un bruit feutré, elle s’écrasa sur le carrelage de la salle de bains. Surpris, impuissant, Gellert fronça les sourcils en direction d’Albus qui devait certainement prendre un très malin plaisir à le déshabiller sans son consentement. Mais avant que le repenti ne puisse à nouveau faire quoique ce soit, il sentit ses bottes se délacer et pousser doucement ses pieds pour lui intimer désagréablement de les enlever. Quand il leva légèrement une jambe, il vit, impuissant, sa botte glisser délicatement le long de son mollet avant de retomber, à l’instar de sa veste, sur le sol. La deuxième chausse eut le même sort et que Gellert se laissa faire, regardant Albus d’un air à moitié agacé. Il semblait fier de lui, son homme qui se cachait habillement dans la mousse de son bain tout en regardant son amant être mis à nu par sa magie.

— Tu es fier de toi ?

Au moment où il pensait avoir la paix, ce fut sa chemise qui montra des signes de rébellion et Gellert tendit les bras pour la laisser faire. Uniquement vêtu de son pantalon, le repenti regarda son amant d’un agacement tendre et malicieux. Finalement, après un léger geste du poignet, une petite éclaboussure vint arroser le visage de son homme comme si une main invisible avait taper la surface de l’eau du doigt.

— Je dois me mettre à nu devant Dumbledore alors que celui-ci m’a privé de ce spectacle et se cache désormais derrière sa montagne de mousse ?

Il sourit malicieusement et commença a lentement, très lentement retiré son pantalon devant les yeux d’Albus. Ne le quittant pas du regard, fixant de ses iris asymétriques celles azurées de son homme, il fit glisser lascivement son pantalon sur ses jambes fines, les dévoilant centimètre par centimètre. Finalement, lorsqu’il se retrouva en sous-vêtements, il prit ce qu’il venait d’enlever pour l’envoyer sur le visage d’Albus avec un léger rire. Puis enfin, il se mit nu et s’approcha de la baignoire tout aussi lentement, avant d’enjamber le rebord, tournant le dos à son amant mais mettant nonchalamment ses attributs en valeur, avant de glisser toujours aussi désespérément doucement dans l’eau avant de se coller lascivement contre son homme dans un grand soupir.

— Quand je vais sortir, je vais ressembler à une écrivisse bouillie.

Avec un sourire, il prit les poignets d’Albus pour que ce dernier enlace son torse. Puis, il colla sa nuque contre l’épaule de son homme, fermant les yeux, un sourire satisfait sur les lèvres.

— Je suis sûr que Gareth n’aurait jamais été aussi insolent avec toi que moi.

Petit pique à destination de charrier plus que jalousie mal placée, le sourire de Gellert s’élargit, visant bien à embêter son homme sur le dos de ce pauvre Gareth qui n’avait strictement rien demandé. Mais le repenti était ainsi fait, toujours irrévérencieux même si son côté vindicatif s’était fortement atténué, surtout concernant l’homme de sa vie dont il tenait toujours les poignets afin qu’il le serre dans ses bras.
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