Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI]



 
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Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI]

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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI]  Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI] Icon_minitimeVen 30 Aoû - 12:46



Is this Constricting Construction of Something Violent Coming?

« This'll hurt you worse than me »

Rentrée 1942.

Le « grand » jour était arrivé. Une nouvelle vie commençait pour celui qui avait terrorisé une grande partie de l’Europe et du monde avant de mettre un terme brutal à son ascension apocalyptique. Est-ce qu’il était ravi de se retrouver entre les murs de Poudlard, à devoir enseigner les runes à une poignée d’adolescents insolents et très probablement curieux ou effrayés par sa simple présence ? Oh il savait que sa nomination en tant que professeur allait faire polémique. Mais il n’avait pas pris cette décision, il n’en avait même pas émis le souhait. En réalité, il se demandait encore pourquoi il avait accepté cette proposition du ministère et la tutelle d’Albus. Un sentiment de regret commençait déjà à le prendre à la gorge, préférant presque sa cellule d’Azkaban et la compagnie des Détraqueurs. Malheureusement, il n’y avait plus moyen de faire le chemin inverse sans être exécuté purement et simplement par les Aurors. Cela avait le mérite d’être logique, cependant, il ne pouvait le contester. Le Ministère lui avait donné généreusement une chance, une dernière et s’il se montrait trop têtu pour l’accepter, autant tout lui prendre, jusqu’à son âme, même si celle-ci était en train de dépérir sous les draperies de Poudlard.

Sa demande de rester au calme pendant la cérémonie de répartition fut par ailleurs rejetée. Il ignorait si sa nomination avait déjà été annoncée aux parents d’élèves mais il ne comprenait pas pourquoi on insistait à l’exhiber dès le premier soir. Il se doutait qu’Albus avait mis son nez dans cette histoire ou juste pour justifier la présence d’Aurors dans le château et montrer que les rumeurs étaient belles et bien fondées. Ainsi, Gellert n’eut d’autre choix que de s’installer à la table des professeurs. Il aurait aimé se mettre dans un coin sombre, en bout de table, et disparaître, lui qui avait pourtant tant apprécié être sous la lumière, au centre de tout et tout le monde. Cependant, surveillance oblige, Albus lui indiqua de s’installer à côté de lui, quasiment au centre de la table puisque le professeur de métamorphose était également directeur adjoint. N’ayant d’autres choix que de se plier docilement à sa volonté, il s’installa entre lui et un homme assez jeune, ne dépassant probablement pas la trentaine. Gellert lui jeta un regard glacial sans le saluer le moins du monde, ne voulant pas s’embêter avec les signes de politesse, aussi rudimentaires soient-ils.

Tandis que les élèves entrèrent dans la Grande Salle, Grindelwald capta quelques regards surpris et anxieux à son égard, ce qui n’avait rien d’inattendu. Il réprima un soupir agacé et attendit que la cérémonie de rentrée se déroule sans rien dire. Les premières années étaient placées dans leur maison respective, sous les applaudissements de leurs camarades. Puis vint l’annonce des nouveaux professeurs. Dippet commença par lui, indiquant qu’il enseignerait les runes pour ceux ayant pris l’option. Grindelwald ne se leva pas à son nom avant qu’Albus ne lui donne un léger coup à la cheville pour l’inciter à le faire. Il contint un rictus agacé et se leva sous des applaudissements polis de certains voire chaleureux pour quelques élèves. Après avoir balayé la salle du regard et bien refroidi l’ambiance générale, il se rassit et croisa les bras, regardant dans le vide. Ce fut alors le tour de son voisin de droite, un certain Belladone Raven, professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Ce poste avait suscité l’attention de Grindelwald. Après tout, qui de mieux qu’un mage noir pour apprendre à se défendre contre les formes obscures de la magie ? Sceptique, il continua de regarder Raven sans rien dire, indéniablement jaloux de voir qu’un tel poste lui avait été refusé pour un homme aussi jeune et sûrement inexpérimenté. Quand leurs regards se croisèrent, Grindelwald lui offrit un sourire sans chaleur.
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Belladone Raven
Belladone Raven
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MessageSujet: Re: Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI]  Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI] Icon_minitimeDim 1 Sep - 9:29



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« Cérémonie de Répartition »

Rentrée 1942

Les nuages gonflés de pluie menaçaient de crever les cieux enchantés qui tenaient lieu de plafond à la Grande Salle. Ce soir-là, le linceul magique était d'un gris acier menaçant. Et il était déchiré ça et là d'éclairs fulgurants qui faisaient lever quelques regards inquiets d'élèves de première année qui semblaient attendre avec une impatience mêlée d'effroi la décision sans équivoque du vieux chapeau rabougri qui les repartirait dans ce qui serait leurs maisons respectives sept années durant. Belladone compatissait. Le tout jeune professeur se souvenait très bien de cette appréhension mêlée d'émerveillement qui avait noué son estomac lors de sa première rentrée à Poudlard. Et le tourment se réiterait aujourd'hui, devant les dizaines d'yeux qui se braquaient sans gêne sur l'homme qui serait désormais leur nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Belladone gardait le regard baissé vers son assiette encore vide, ses joues mangées par sa barbe brune rosissant sous l'attention dont il détestait être le centre.

La cérémonie de répartition, s'ouvrant sur la petite chanson rituelle que le Choixpeau mitonnait chaque année à l'attention de ses nouvelles victimes, sauva Belladone de ces oeillades non dissimulées dont sa présence à la table des professeurs faisaient l'objet. Si les regards pour son voisin de gauche restaient beaucoup moins appuyés et plus craintifs, l'émoi que suscitait parmi les élèves la présence de Gellert Grindelwald était palpable. Belladone compatissait au trouble qui agitait la salle. Lui-même ne savait guère comment réagir à la présence à ses côtés d'un des plus grands mages noirs de ce siècle, dont l'existence et les méfaits avaient passionné ses recherches et ses écrits qui avaient servi d'écheveau à la thèse qu'il venait de parachever. Et il était très partagé, entre la méfiance légitime que pouvait lui inspirer un tel individu, la clémence naturelle qui s'insufflait en son bon cœur envers un délinquant visiblement repenti et le profond respect que lui inspirait la moindre des décisions prises par Albus Dumbledore.

Aussi malgré le regard assassin dont l'avait transpercé son nouveau collègue, et qui lui avait glacé le sang, Belladone se jura de faire l'effort de composer avec cet étrange Professeur de Runes qui avait connu les tourments infernaux de la prison d'Azkaban, et qui, tout comme lui, devait le prestige de sa place d'enseignant au même homme, auquel le jeune Raven vouait une admiration sans failles. Albus Dumbledore, c'était le Professeur qui avait défendu contre vents et marées les demandes incessantes d'accès à la Réserve de Belladone, avide de ce savoir insatiable qui ne trouverait jamais plus le repos. Albus Dumbledore, c'était le professeur qui parvenait l'exploit d'imposer autorité et respect par sa bienveillance et sa confiance qu'il accordait avec une incroyable largesse de cœur à l'entièreté de ses élèves, qu'il semblait tous aimer de la même façon. Mais, aux yeux de Belladone, Albus Dumbledore était surtout et sans conteste le plus grand sorcier de son temps, celui dont la réputation au moins était intacte, toujours immaculée de ce sceau de magie noire, marquée au fer rouge sur l'âme de Grindelwald, entachant pour toujours ses actes et la renommée de sa puissance magique qui, pourtant, s'était, dès son plus jeune âge, révélée exceptionnelle.

A chaque clameur du Choixpeau, Belladone applaudissait avec chaleur, prenant soin de féliciter chaque jeune élève dont les pieds foulaient la grande salle pour la première fois, dissimulant la préférence qu'il portait au fond de son cœur à la maison Serdaigle, par laquelle lui-même ainsi que tous ses frères et sœurs étaient passés. Et il commençait à peine à se détendre, la cérémonie l'ayant laissé distrait et plongé dans les méandres de ces souvenirs d'enfance que lui rappelaient cette soirée qui ne semblait guère différer d'année en année, que ce qu'il redoutait arriva enfin, alors qu'il ne s'y attendait plus, croyant au miracle d'un oubli ou d'une clémence délicate du Professeur Dippet envers son extrême timidité. Mais lorsque le visage terrible de son voisin de gauche se glaça un peu plus sous la présentation que le Directeur faisait de lui, et qu'il ne semblait se lever que sous la contrainte, Belladone sut qu'il n'y échapperait pas. Le Professeur Grindelwald se rassit et le jeune homme déglutit en entendant son nom, prenant son courage à demain pour se lever de sa chaise, les jambes tremblantes d'émotion mal contenue. Il lui fut difficile de ne pas baisser le nez vers son assiette et sa coupe qui attendaient docilement le festin, et le regard qu'il se contraignait à poser sur l'assemblée qui lui offrait des applaudissements nourris parut durer des heures au pauvre Professeur qui tâchait de les remercier d'un sourire, malgré le rose qui lui montait de nouveau aux joues.

Belladone ne fit même pas l'effort de réprimer le soupir de soulagement qui s'échappait de ses lèvres tremblotantes lorsqu'il se rassit sur sa chaise. Sa main se crispa sur le nœud de sa cravate, qu'il desserra quelque peu de son col. Il lui semblait qu'il étouffait sous la chaleur due à l'émotion et aux feux immenses qui brûlaient dans les cheminées de la Grande Salle. Belladone reprenait son calme, mais la carafe en argent qui se trouvait en face de lui, et qui dégageait une délicieuse odeur d'hydromel vieilli l'attirait soudain, dans un irrésistible désir d'un remontant alcoolisé, lui qui, pourtant, ne buvait que bien peu. Et il empoignait la carafe de sa main gauche, lorsque son bras frôla celui de son voisin. Il le regardait et lui gratifiait d'un sourire sans joie, qui glaçait malgré les lui le sang-pur de ses veines. Aussi, c'est après avoir un instant détourné son regard, afin de servir poliment la jolie brune qui lui faisait office de voisine de droite, et qui s'était présentée comme étant le Professeur de Sortilèges et la Directrice de la Maison Serdaigle, avant de se tourner de nouveau vers l'ancien mage noir qui devenait son collègue, désormais. Lui offrant un léger sourire bienveillant, Belladone leva la carafe vers lui :

- Cher collègue, puis-je vous servir un verre ? Nous venons sans doute de vivre tous deux le moment le plus embarrassant de notre carrière.

Et Belladone restait là, sa main gauche tenant la carafe d'argent légèrement au dessus de la table, soumise au bon vouloir du nouveau Professeur de Runes, dont il attendait l'acquiescement, avant de pouvoir se servir lui-même.
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MessageSujet: Re: Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI]  Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI] Icon_minitimeDim 1 Sep - 20:38



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« This'll hurt you worse than me »

Rentrée 1942.

L’homme à la droite de Grindelwald présentait des signes de nervosité indéniables, traduisant certainement d’une certaine appréhension de devoir enseigner à tant d’élèves. Savoir se défendre contre les forces du Mal n’était pas facultatif ou négligeable. Il était parfaitement normal que le jeune Raven ressente une pression conséquente sur ses épaules mais ces dernières seraient-elles assez solides pour la supporter pleinement ? Son voisin de gauche, modeste connaisseur de la magie noire s’il en était, doutait fortement de la faculté de son collègue juvénile à s’acquitter convenable de sa tâche. Après tout, les traits de son visage étaient fins et ne semblaient nullement avoir été marqués par la rudesse de la vie. Un corps et sans nul doute un esprit précieusement conservés à l’approche de toute noirceur, de toute corruption, le gardant dans un linceul de candeur et de naïveté, immaculé et vierge. Ses potentielles connaissances devaient probablement être le résultat d’une curiosité perverse, d’une envie mondaine d’être anticonformiste, de se donner un genre rebelle sous ses airs snobs afin sûrement d’assouvir une envie de se détacher de la masse ennuyeuse que devait être son entourage social. Mais sans prendre de risques, non. Il fallait garder une certaine convenance à l’égard de la société. Apprendre sans pratiquer.

Ce fut avec un profondément sentiment de dégoût pour son collègue que Grindelwald ne put retenir un rictus à l’image de ses pensées sombres. Le voyant ainsi desserrer son nœud de cravate afin d’essayer de faire affluer une quantité d’air frais dans sa trachée sûrement pour stabiliser sa tête qui tournait, le professeur de runes détourna le regard et retint une remarque désobligeante bien que pertinente au sujet de l’état mental de son jeune collègue. Retenant un soupir aussi désespéré qu’agacé par cette situation improbable, Grindelwald parcourut de son regard les têtes blondes de la société magique de Grande-Bretagne sans grande conviction. Albus lui avait prévenu qu’il n’aurait pas beaucoup d’élèves sous sa responsabilité et Gellert ne sut s’il devait se sentir soulagé ou humilié. Néanmoins, il comprenait la démarche : le Ministère craignait qu’il n’infuse ses idéaux dans les cervelles encore malléables et modelables des adolescents, leur transmettant ainsi son flambeau afin qu’ils portent ses couleurs et scandent son crédo. C’était fort possible, après tout, il était encore convaincu que ce qu’il avait fait été juste et que sa cause était noble. Mais il ne pouvait faire face à tant de lâcheté et à un tel désaveu de la nature sorcière. Et s’il pouvait influencer des âmes au cas par cas, il était vain de songer à modifier la pensée commune qui se cachait derrière une bien-pensance obsolète et injuste. Albus en était le meilleur exemple ainsi que le plus déplorable.

Une voix peu assurée le tira alors hors de sa rêverie, arrachant ses yeux des quatre maisons qui commençaient déjà à dîner. Ses iris dépareillées se posèrent sur la carafe d’hydromel que tenait Raven dans sa main, puis sur ce dernier. Grindelwald le regarda de manière impassible, son visage semblant être incapable d’exprimer la moindre émotion, à l’image de son cœur atrophié, hermétique au moindre sentiment. Ce qu’il ressentait parfois était par pulsions souvent violentes – de nombreuses vies en avaient d’ailleurs déjà fait les frais. Mais la colère de cette humiliation publique et continue était savamment contenue et entravée avant même qu’elle ne put se montrer. Le mage noir n’avait nul besoin de catharsis même bégnine pour vivre. Contrairement aux autres dont les visages semblaient être des livres ouverts sans aucune pudeur, Grindelwald tuait dans l’œuf chaque émotion, laissant ainsi sa coquille blême immaculée de toute fracture, sans brèche dans laquelle ses détracteurs pourraient s’engouffrer. Il ne cachait pas non plus ni ne boudait son puissant don inné en Occlumancie. Son voisin de droite, en revanche, ne semblait pas avoir conscience du danger que cela pouvait représenter que d’être trop honnête et généreux avec les personnes autour de lui. Néanmoins, Gellert invita Raven à le servir d’hydromel d’un geste lent et souple de la main, un sourire aussi amusé que glacialement sarcastique se dessinant sur ses lèvres pâles.

— Je suis peut-être ton collègue, Raven, mais je pense pouvoir dire objectivement que je ne suis pas ton égal. Il n’y a ni « nous », ni de carrière partagée. Tu ne dois même pas avoir idée à qui te tu t’adresses réellement.

Son sourire disparut subitement pour ne laisser place qu’à un visage aussi glacial que sa pâleur délavée, toute couleur ayant été drainée par son utilisation quelque peu abusive de la magie noire qui avait rendu la pigmentation de sa peau d’une blancheur aussi irréelle qu’unie. Fixant son regard hétérochrome et binaire dans celui sombre de Raven, il voulait lui inculquer dès à présent qu’il n’y aurait aucune bienveillance entre eux, aucune naïveté amicale. Le mage noir n’avait pas vraiment apprécié cette marque de familiarité et de convivialité à laquelle s’était essayé le professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Cependant, Gellert devait avouer que malgré sa nervosité visible, il se montrait plutôt téméraire. Peut-être trop, au goût du mage noir et que cela démontrait une tentative probable de combler cette anxiété importante.

— Cependant, j’espère réellement que tu auras du succès dans le domaine d’enseignement qui t’est confié. Il serait dommage que les élèves se rendent compte que tu n’es peut-être pas à la hauteur des dangers qui les attendent dehors.

Son sourire n’avait pas disparu et s’était même transformé en rictus mauvais, Gellert se mordant la lèvre inférieure avec cruauté, se prenant réellement à ce jeu de menaces sous-entendues et de non-dits acerbes. Néanmoins, il ne connaissait nullement les compétences magiques de Raven. Aussi pouvait-il se tromper lourdement au sujet du jeune sorcier mais il prenait un malin plaisir à rappeler la pression qui pesait sur les épaules déjà basses de son homologue. Puis, Gellert finit par détourner son regard pour le poser sur la marée noire d’élèves qui s’étendait devant eux, son sourire mauvais accrochant toujours ses lèvres.

— Dangers qui se trouvent peut-être à l’intérieur désormais.

Grandement satisfait de son petit effet mauvais, il prit son verre et en but une gorgée, le regard toujours fixé sur les adolescents.
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Belladone Raven
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MessageSujet: Re: Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI]  Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI] Icon_minitimeJeu 5 Sep - 12:46



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« Cérémonie de Répartition »

Rentrée 1942

La main de Belladone restait suspendue dans les airs, immobilisée par le bon vouloir de son nouveau collègue qui semblait s’amuser de cette soumission à la décision qu’il tardait à prendre. Et il avait la fâcheuse impression d’avoir l’air stupide, dans cette posture imbécile que le Professeur Grindelwald lui infligeait, le gratifiant d’un sourire qui ne réchauffait guère le sang glacé de ses veines. Sans doute le mage noir savait qu’il serait la cible de ces dizaines de paires d’yeux qui devaient fixer d’un air goguenard leur nouveau Professeur de Défense Contre les Forces du Mal empêtré dans une situation aussi ridicule. Et c’est non sans une certaine grâce que le voisin de gauche de Belladone mit fin à son supplice d’un geste qui trahissait néanmoins le dédain que lui inspirait cette invitation bienveillante à la camaraderie. Et il ne se déparait pas de ce sourire sans joie qui étirait ses lèvres blêmes, et qui n’insufflait au jeune homme rien d’autre que cet effroi un peu vague et inexplicable des innocents qui, dans leur candeur, s’immolaient d’eux-mêmes à la noirceur d’âme de ceux qui ne seraient jamais leurs comparses.

Le sourire du Professeur Grindelwald s’effaça soudain, et, lorsque ses lèvres obstinément fermées s’entrouvrirent enfin, Belladone comprit à quel point ce pressentiment funeste avait été justifié. Le jeune homme écouta sans mot dire, saisi d’une hébétude horrifiée devant le discours de bienvenue dont le gratifiait son collègue. Et il n’aurait su dire ce qu’il trouvait le plus violent dans cette tirade qui s’extirpait de ces lèvres de glace, sans même un haussement de ton, sans même un éclat de voix. Etait-ce dans ce tutoiement brutal, dont Albus aurait pu user d’un paternalisme bienveillant, mais qui ne trahissait chez le mage noir qu’un mépris manifeste pour le jeune Raven ? Etait-ce ce dédain à peine voilé, cette condescendance exprimée avec la clarté brutale de quelqu’un qui cherchait consciemment à choquer ? Etait-ce la menace latente qui planait, terrible épée de Damoclès, au-dessus de la tête embrumée de Belladone dont le seul tort avait été de vouloir être poli et chaleureux ? Mais Grindelwald se trompait sur un point. Le jeune homme n’ignorait pas à qui il s’adressait. Il ne le savait même que trop bien. Il savait qu’il souriait de ses lèvres tremblotantes d’émoi timide à un des plus grands mages noirs du siècle. Il savait qu’il remplissait la coupe d’or du prédicateur terrible qui avait harangué les foules avec passion, qu’il partageait la même table et le même toit de ce sorcier repenti, qui avait survécu à quinze années sans soleil à Azkaban.

C’est la confiance que Belladone vouait à Albus, cette loyauté qui frisait l’idolâtrie, qui lui avait permis l’audace d’aborder ainsi ce sorcier de renom qui avait fasciné de grandes lignes de sa thèse relative à la magie noire et aux forces obscures. Car si la décision d’intégrer un mage au passif si troublé au corps enseignant de Poudlard lui échappait totalement, il savait qu’Albus, forcément, avait une bonne raison, une raison sans appel, qui tenait la route et dont lui seul avait le secret. Sous la barbe brune qui mangeait ses joues, Belladone se sentit rougir de nouveau, confus, penaud et offusqué d’être ainsi traité comme un petit garçon qui aurait voulu se mêler d’histoires de grandes personnes. Il avait reposé la carafe, et sa main s’était saisie de son propre gobelet qu’il portait à ses lèvres encore tremblotantes de cette indignation penaude dont il ne parvenait qu’à grand peine à réprimer les tressaillements. Le fiel de l’alcool, adouci par le miel, fit un bien fou à Belladone. Il ne résista pas au désir d’en avaler une seconde gorgée avant de reposer la coupe devant ses yeux, s’insufflant là le courage de répondre à l’attaque acerbe et frontale de celui qui le dévisageait, impassible, son sourire glacial éteint sur ses lèvres mornes et pâles.

- Je…Je sais qui vous êtes…Professeur Grindelwald…Mais je…Enfin, cela ne m’importe pas, car j’ai une confiance totale dans les décisions du Professeur Dumbledore…Mais si vous ne voulez pas de mon amitié, je ne vous importunerai plus…

Belladone avait fait des efforts pour ne pas bafouiller. Il était manifeste que Grindelwald l’impressionnait. Malgré le rejet éthique que lui inspirait ses actes passés, le jeune homme était suffisamment cultivé en matière d’histoire de magie noire à travers les âges pour admettre qu’il venait là de remplir la coupe d’un des plus grands sorciers de tous les temps. Seul un imbécile ne serait pas troublé par cette présence étrangement charismatique, qui était parvenu, par le simple pouvoir de ses mots et de son talent, à rallier des foules entières à sa cause. Belladone n’était que bien peu courageux, et restait un sorcier médiocre. Pourtant il n’était pas un imbécile, alors oui, elle l’impressionnait, cette haute stature toute blanche, de la racine des cheveux à la base de son cou, et ce regard mal assorti, qui lui donnait ce je-ne-sais quoi d’inquiétant et de glacial.

Pourtant Belladone ne put s’empêcher de tressaillir sous l’injure sous-jacente, déclamée avec un petit rictus mauvais qui déformait les lèvres pâlies du mage noir. Encore une fois, le jeune homme n’était pas stupide. Il s’agissait là d’une provocation éhontée, sans doute destinée à évaluer sa trempe ou à s’amuser de l’étendue d’une colère de jeune homme qui ne pourrait guère effrayer l’un des plus sorciers en vie. Belladone s’était décidé à oublier ce tutoiement dédaigneux dont Grindelwald le gratifiait avec une condescendance manifeste. Mais le menace était plus directe cette-fois ci, et elle concernait les élèves, et le monde extérieur. Et la loyauté que le jeune Raven portait au Professeur Dumbledore ne fut jamais mise à si rude épreuve qu’à ce moment précis, alors que le plus célèbre mage noir du siècle lui soufflait à demi-mot le risque que la jeunesse encourrait en le sachant en liberté. Le jeune Professeur rougit de nouveau, vexé de l’allusion relative à l’étendue de ses pouvoirs magiques. Bien sûr que non, Belladone ne pourrait pas les protéger d’un danger éventuel, et bien sûr que oui, Grindelwald l’écraserait d’un revers de main, si l’envie lui en prenait. Et c’était terriblement frustrant, cette indignation qui aurait fait bondir de colère une âme moins délicate, freinée par cette admiration involontaire, incontrôlable, pour le sorcier exceptionnel que le sexagénaire restait malgré tout. Le sourire du mage noir était éloquent. Il avait voulu faire du mal, et il avait touché en plein cœur de Belladone, pointant de son doigt d’albâtre sa faiblesse la plus honteuse, ainsi que son incapacité, malgré son poste, à défendre le monde et les gens de ce mal qu’il exécrait pardessus tout. Se saisissant de son gobelet qu’il vida d’un trait, Belladone ne put réprimer une grimace, lui qui n’avait guère coutume de boire autant et aussi vite, puis ouvrit les lèvres, tâchant de ne pas se ridiculiser :

- Il est certain que je ne serai jamais à la hauteur de vos propres talents, Professeur. Néanmoins je ferai tout mon possible pour m’acquitter au mieux de la tâche que l’on m’a confiée. Et soyez certain que j’y mettrai tout mon cœur.

Lorsqu’enfin, le regard dichotomique de Grindelwald quitta le visage rougissant de Belladone, il dut réprimer un soupir de soulagement, se sentant littéralement fouillé par ces yeux trop étranges, glacés de toute émotion humaine. Sa main se raccrocha à la carafe, prenant définitivement goût à ce courage et à cette brume délicieuse qui s’insufflait dans ses veines chaque fois qu’une gorgée de plus passait ses lèvres, et se resservit de cette exquise hydromel qu’ils ne devaient servir qu’à Poudlard. Et il faillit renverser son verre sur sa chemise fraîchement repassé de ce matin, lorsque la voix de son opiniâtre collègue s’éleva de nouveau. Cette fois-ci la menace était très claire. Qu’était-ce ? De la pure provocation ? Du sadisme gratuit ? Au regard qu’il portait vers les élèves, Grindelwald indiquait très clairement la cible qu’il venait de citer. Comment osait-il ? L’impertinence de cet homme, qui venait d’être extirpé d’Azkaban pour bonne conduite et promesse de repentir, outrageait la jolie âme pleine de bienveillance de Belladone. Il songea de nouveau à Albus, et son cœur se rasséréna. Albus savait ce qu’il faisait, pour sûr. Aussi le jeune homme décida de ne pas faire affront à la provocation. Il n’en avait de toute manière pas le courage. Les réserves d’hydromel de toute l’Angleterre n’auraient pas suffi à lui donner la témérité d’être frontal avec le plus grand mage noir qui existait aujourd’hui.

- Je pense que les élèves sont en sécurité ici. Poudlard est le lieu le plus sûr au monde, selon les dires de certains, et je suis persuadé que personne, au sein même de ce château, n’a jamais songé à l’éventualité de leur faire du mal.

Grindelwald était intelligent. Il saisirait la subtilité de l’allusion. Belladone ne rentrerait pas dans son jeu. C’était malsain, et, surtout, cela l’inquiétait. Et si même Albus Dumbledore pouvait se tromper ?

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MessageSujet: Re: Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI]  Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI] Icon_minitimeDim 8 Sep - 10:02



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Sentant la nervosité palpable de son voisin de table, Grindelwald ne perdit pas son sourire, satisfait de constater qu’il représentait encore quelque chose dans les esprits. Après tout, le professeur de Défense Contre les Forces du Mal semblait jeune, très jeune. Peut-être même qu’il était à Poudlard quand le mage noir avait été emmené à Azkaban. Qui aurait imaginé que quinze ans plus tard, le jeune homme aurait eu le repentit à ses côtés à la table des professeurs ? La situation était absurde, en plus d’être rendue désagréable pour Raven par les bons soins de Grindelwald qui reposa son verre sur la table avant de croiser les bras, laissant son collègue se défendre entre deux bafouillements nerveux. Sans le regarder, Gellert continua de sourire, entendant cet ego piqué au vif tenter de garder contenance malgré un courage noyé dans une timidité certaine. Et pourtant, il put souligner la témérité de Raven, visiblement nullement habitué à ce genre de situation qu’il devait fuir plus que tout, qui essayait de rétablir un minimum de justice et de courtoisie entre les deux hommes, jurant cependant par Albus Dumbledore qui était par ailleurs occupé à parler au professeur Dippet. Grindelwald fit une moue.

Il savait que Poudlard était le royaume du sorcier, qu’il l’avait marqué de son empreinte, commençant tout d’abord par des études brillantes puis continuant en se montrant un professeur exemplaire, pédagogue et bienveillant. Ce n’était pas la première fois qu’il entendait quelqu’un jurait par le nom d’Albus Dumbledore, certains tournant presque au fanatisme, comme si son voisin de gauche incarnait une sorte de figure divine toute puissante. Après tout, il y avait de quoi : bienveillant et à l’écoute, miséricordieux et magnanime, et également doté d’un charisme bien présent, Albus n’hésitait pas à placer ses fidèles sur son grand échiquier, comme Gellert avait pu le faire. Le regard dépareillé de celui-ci se posa alors sur Raven, son sourire mesquin semblant être gravé dans le marbre blanc de ses lèvres. Est-ce que ce jeune professeur était également un pion, comme l’avait pu l’être Scamander ? Cependant, il n’y avait plus aucun intérêt d’envoyer des jeunes à la mort pour lui, sauf si le directeur adjoint de Poudlard avait d’autres plans prévus, mais dans quel but ? Visiblement, Gellert n’en faisait pas partie. En réalité, il avait naïvement et docilement accepté la proposition d’Albus pour sortir d’Azkaban, il n’était pas non plus exempt de tout reproche.

Raven reprit la parole alors, disant qu’il ferait de son mieux pour être à la hauteur de sa tâche, sa voix vibrant entre la nervosité et la détermination de bien faire. Cependant, il n’eut pour toute réponse que le soupir glacé et dubitatif de Grindelwald. Il ne doutait pas des connaissances de son voisin, mais plutôt de son talent. S’il avait été un grand sorcier, il aurait confiance en ses capacités. Mais, dans le cas contraire, on ne pouvait le blâmer de faire preuve d’humilité. Même si Gellert en doutait. Il estimait par ailleurs qu’il était le plus approprié pour ce poste et il n’en démordrait pas. Sa fierté en avait pris un coup quand il avait relégué au simple professeur d’Étude des Runes et malheureusement, il n’avait pu que s’y plier docilement, s’en remettant une nouvelle fois à Dumbledore. Raven enchaîna alors sur la petite menace qui n’aurait eu aucun avenir de Gellert, disant que Poudlard était certainement le lieu le plus sûr sur Terre et un tel aveuglement arracha un sourire amusé à Grindelwald. Il avait réellement l’impression d’être dans une sorte de couvent où tout le monde devait tout vénérer de manière pieuse. Il s’amusa à comparer ses souvenirs de Durmstrang, même si sa scolarité y avait été avortée.

— Un tel dévouement pour ce lieu et Dumbledore me touche, Raven. Un tel aveuglement, une telle obstination fanatique traduit le manque d’un regard critique et c’en est déplorable. C’est à se demander si Albus ne serait pas plus dangereux que moi, sa bienveillance naturelle étant rarement honnête et intègre.

Il repensa à ces deux mois passés à ses côtés, il y a de cela plus de quarante ans, où les deux jeunes sorciers avaient partagé leurs idées brillantes sorties de leurs esprits fertiles et connectés, rêvé de libérer les sorciers et particulièrement ceux qui souffraient de l’oppression moldue. Ils avaient été liés et l’étaient toujours, objectivement. Pourquoi donc Albus aurait fait sortir Gellert et pour ce dernier l’aurait docilement suivi, sinon ? Grindelwald connaissait suffisamment le seul être qu’il jugeait son égal pour ne pas avoir confiance en lui mais le suivre tout de même. Il était assez clairvoyant et objectif pour savoir que non, Dumbledore n’était pas le saint qu’il prétendait être. Et cela lui plaisait toujours autant. Son sourire nostalgique disparut alors quand son esprit sortit de sa rêverie, se reconcentrant sur Raven.

— Poudlard est un lieu sûr, peut-être, mais je siège désormais à la table des professeurs. Même sa baguette, je pourrai renverser la table des Gryffondors sur les Serpentards, faisant des dizaines de blessés. Oh ne prends pas cet air outré, je n’en ai pas l’intention. Qu’est-ce que cela m’apporterait-il ?

Il but une nouvelle gorgée d’hydromel, fixant son regard noir et blanc dans celui de charbon de Raven. Il prenait un malin plaisir à le taquiner, appréciant toujours autant les effets de la peur dans les yeux de ses interlocuteurs. C’était une émotion viscérale, aussi puissante que l’amour et tout aussi indomptable. Ces deux sentiments, utilisés en bon escient, pouvaient détruire des esprits plus efficacement qu’une Légilimancie puissante. Si Gellert avait toujours préféré se servir de la peur, Albus, lui, avait opté pour de l’amour transformé en dévouement inconditionnel, le meilleur exemple à ce jour étant probablement Newt Scamander et Raven ne semblait pas avoir échappé au piège tendu par Albus. Grindelwald sourit de nouveau au jeune professeur à ses côtés, changeant brutalement de sujet, un détail lui revenant subitement à l’esprit :

— Dis-moi, c’est bien toi qui as écrit une thèse sur la magie noire, n’est-ce pas ? J’ai entendu Dumbledore en parler il y a quelques jours. Je voudrais la lire. Cela me donnerait une idée de qui enseigne à se protéger contre les vilains aux chères têtes blondes de la Grande-Bretagne.

Son sourire amusé s’étira un peu plus tandis que son regard continuait de sonder le professeur à ses côtés, essayant de le pousser dans ses retranchements. Cependant, sa proposition était sincère, autant que Gellert Grindelwald pouvait l’être. Raven semblait réellement intelligent et instruit et il faisait confiance à Dumbledore quant à sa nomination, même s’il n’était pas d’accord avec pour des raisons personnelles. Quelque part, il était curieux de savoir ce que le jeune homme savait et il était sûr qu’il serait agréablement surpris.
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Belladone Raven
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MessageSujet: Re: Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI]  Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI] Icon_minitimeVen 13 Sep - 14:11



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« Cérémonie de Répartition »

Rentrée 1942

Le pâle sourire de Grindelwald ne s’estompait pas. Les bredouillements indignés qui s’extirpaient des lèvres de Belladone, tremblotantes d’un émoi et d’une frayeur mal contenue, ne semblaient pas déplaire au grand mage noir qui lui faisait face. Le jeune homme n’était pas sans ignorer le despote grandiose qu’avait été l’auguste sorcier, sa puissance s’abreuvant de l’effroi d’une foule dont il se plaisait à voir l’échine se courber. Et elle était palpable, cette peur qui faisait trembler la voix de Belladone, malgré les maigres résistances qu’il opposait face à l’hostilité placide de son glacial collègue. Grindelwald la ressentait et s’en amusait, flatté, sans nul doute, d’inspirer encore une telle crainte après quinze années de réclusion qui n’auraient pas suffi à éclipser sa terrible réputation des plus jeunes esprits. Le jeune Raven, quant à lui, ne pouvait empêcher cette once de vexation, lancinante, poindre en son âme troublée par cette discussion avec celui qui avait représenté pour lui tant de recherches fascinées, méfiantes et craintives. Et l’indignation fut à son comble, lorsqu’enfin, le sourire de Grindelwald s’effaça pour une moue qui déformait soudain son visage de craie, devant les louanges dont Belladone gratifiait Albus Dumbledore, ce mentor bienveillant qui avait contribué à émerveiller sa scolarité et qui lui avait offert ce poste convoité par des sorciers tellement plus puissants et expérimentés que lui. L’ancien prisonnier d’Azkaban pouvait-il réellement faire montre d’autant d’ingratitude envers l’homme qui avait pris sur sa réputation sans tâches l’énorme responsabilité de l’extirper de sa geôle sordide ? Pouvait-il réellement se plaindre du sort exceptionnel qui lui était réservé, de cette chance inouïe de se voir accorder le droit de fouler de nouveau les couloirs de Poudlard de ses pas de criminel repenti, en qualité de Professeur qui plus est ? Grindelwald avait-il réellement conscience de ce qu’il devait à Dumbledore ?

Visiblement non. Le cynisme de la tirade qui suivit fit trembler la main de Belladone qui s’agrippait à son gobelet, dans un élan d’indignation outré. Quelques gouttes du breuvage aux douces couleurs de miel s’échappèrent même de la coupe en argent, parachevant leur chute sur les doigts vacillants de colère offusquée du jeune homme, qui se saisit de sa serviette encore immaculée pour les essuyer. Malgré le fiel aisément perceptible dans le ton de la voix rogue, l’injure était là, manifeste, impudente et injuste. Mais, malheureusement pour Dumbledore, cet affront n’avait pas été jeté au visage du plus courageux de ses disciples. Et à l’indignation, à la colère et à ce terrible sentiment d’injustice envers Albus qu’il vivait par procuration, la honte ajouta son fardeau écrasant sur les frêles épaules de Belladone. Car le jeune homme prenait en plein cœur la conscience de ses limites à ce moment même, sous le regard amusé de Grindelwald qui, sans nul doute, prenait un plaisir certain à torturer son âme fragile et exempte de toutes ces perversités contre lesquelles il ne savait pas s’armer. Le tout nouveau Professeur de Défense Contre les Forces du Mal vida un peu trop brusquement sa coupe, et il commençait à regretter d’avoir autant absorbé d’hydromel à jeun, lorsque le dîner, enfin, apparut sur la table, qui se couvrit de plats et d’aiguières en argent, sur lesquels trônait l’appétissante cuisine de Poudlard qui lui avait tant manqué. Mais il ne se servait pas encore, la tête bourdonnante des embruns de l’alcool ingéré trop vite, et du trouble craintif et indigné au fond duquel le plongeait sa conversation avec son nouveau collègue. Et c’est plus bredouillant encore que tout à l’heure, étouffant d’une colère vaincue par cet effroi que Grindelwald lui inspirait, que Belladone ouvrit de nouveau la bouche :

- Je…Je ne suis pas aveugle…Ni fanatique, Ni…Je ne pense pas manquer de sens critique. Le Professeur Dumbledore mérite ma…confiance et ma gratitude, parce qu’il a toujours été…bon avec moi, que je lui dois mon poste et…l’accès à la Réserve alors que je n’étais qu’étudiant, sans lequel je n’aurais sans doute jamais pu approfondir mes recherches…

Ô comme le grand Albus Dumbledore aurait mérité mieux qu’une si piteuse plaidoirie ! Mais malgré sa modestie, Belladone était affreusement vexé, que le grand Gellert Grindelwald le jauge d’un regard si peu appréciateur, semblant le qualifier de suffisamment stupide pour chanter aveuglément et contre toute raison les louanges de qui que ce soit. Le jeune homme profita de ce que le mage noir semblait perdu dans les affres des rêveries de ses crimes d’antan, sans doute, pour se servir une part de cette tourte au poulet qu’il avait tant aimé lors de sa scolarité, plus pour se donner contenance que par réel appétit. Et il commençait à manger par petites bouchées prudentes, sans grande conviction, lorsque l’esprit de Grindelwald sembla revenir à l’instant présent, et que le regard glaçant se posa sur lui de nouveau. La fourchette en argent que Belladone portait à sa bouche retomba avec un tintement délicat au creux de son assiette. Et le jeune homme devait avoir l’air bien stupide, les lèvres légèrement entrouvertes, sa main vide suspendue dans les airs, son regard horrifié se plantant dans les iris insondables de Grindelwald qui paraissait toujours autant s’amuser de la situation. Une angoisse serra le cœur de Belladone, comme dans un étau. Le criminel prétendument repenti le mettait-il en garde d’une menace réelle qu’il présageait de mettre à exécution ? Se délectait-il simplement de cette peur qui transparaissait dans le regard d’encre de son jeune collègue, jouissant de la toute-puissance que l’effroi avait toujours provoquée chez lui ? Voulait-il simplement étaler l’étendue de cette supériorité qu’il avait sur Belladone, et dont il avait souligné l’importance avec beaucoup de mépris il y’avait à peine quelques minutes ? Le jeune homme n’en croyait pas ses oreilles. Comment celui qui avait été le plus grand mage noir de ce siècle pouvait-il avoir le mauvais goût de plaisanter sur le sort qu’il pourrait réserver aux élèves à qui il devait l’enseignement ? Belladone prit une profonde inspiration, luttant contre le désir irrépressible de s’insuffler une nouvelle once de courage par le biais de cet hydromel bien trop exquis pour sa maigre résistance à l’alcool.

- Je…Je ne sais pas…J’ignore ce que…ce qu’une chose aussi abominable pourrait vous apporter…Professeur Grindelwald, mais je suis certain que…vous n’en avez pas la moindre envie.

Si Belladone était écarlate, bégayait et tremblotait comme un enfant, Grindelwald, quant à lui, semblait très à son aise, manifestement ravi d’avoir une jeune victime à torturer de son esprit retors et machiavélique. Et il avait trouvé là l’agneau idéal, le jeune homme connaissant suffisamment bien les crimes et l’intelligence du grand mage noir pour avoir la sagesse de le craindre, et ne possédant guère la force d’âme nécessaire pour braver son aîné qui le surpassait en tout, exceptées la morale ou l’éthique. Aussi quelle ne fut pas la surprise de Belladone, d’entendre le puissant sorcier évoquer brutalement son intérêt pour sa thèse, lui qui lui avait pourtant fait montre d’un dédain insultant et non dissimulé. Le jeune homme rougit de plus belle, plus d’indignation mais d’angoisse face au jugement critique mais sans doute passionnant dont Gellert sanctionnerait le fruit de plusieurs années de travail acharné, et dont il était si fier. Aussi c’est avec une appréhension mêlée d’une timidité certaine que Belladone bredouilla de nouveau, heureux que son collègue se soit visiblement lassé du registre des menaces :

- Oh…Euh…Oui c’est bien moi. Et bien, je…je pourrais vous l’offrir, Professeur Grindelwald. J’en déposerai un exemplaire sur votre bureau. Je serais très flatté d’avoir…votre avis…Il sera sans doute très instructif…D’autant que…Saviez-vous que je vous ai consacré un chapitre entier ? C’est en cela que je me permettais de vous dire que…Enfin..Que je savais qui vous étiez…

Et sans doute était-ce pour cela, surtout, que la simple présence de Gellert Grindelwald parvenait tant à l’impressionner. C’était vraiment désagréable, cette impression de redevenir un petit garçon apeuré devant les remontrances d’un adulte, et le Professeur de Runes lui faisait cet effet de figure paternaliste autoritaire auquel on ne parvient rien à refuser. Et Grindelwald était clairvoyant. Sans doute il le voyait, le ressentait et surtout s’en amusait avec un plaisir non dissimulé qui contribuait à aiguiser le malaise du pauvre Belladone, qui se demandait s’il n’aurait pas mieux faire de tenir compagnie à la jolie femme brune qui siégeait à sa droite.


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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI]  Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI] Icon_minitimeVen 13 Sep - 19:13



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Rentrée 1942.

Le discours de Raven était pitoyablement obstrué par l’admiration qu’il vouait à Dumbledore que cela en devenait même agaçant. Si le professeur de Défenses Contre les Forces du Mal avait aussi intelligent que le prétendait Albus, il aurait eu le recul nécessaire pour savoir que personne n’était parfait, le directeur adjoint de Poudlard n’étant pas exempt de cette généralité. Même Grindelwald, à l’ego gargantuesque, avait assez de recul sur lui-même pour savoir qu’il n’était pas parfait, même en tant que mage noir et que des erreurs avaient été commises. Mais cette allégeance aveugle allait bien plus loin que la simple raison. Cela lui rappelait l’adoration fanatique que certains de ses fidèles lui vouaient. Il n’en avait pas été particulièrement mal à l’aise, au contraire, il en avait bien profité, usant de leur esprit détraqué pour parvenir à ses fins. Il avait par ailleurs réussi à convaincre l’un de ses plus loyaux sujets à se faire couper la langue pour lui. Et Gellert savait qu’Albus pouvait se montrer tout aussi persuasif que lui mais pas en usant une bannière révolutionnaire en promettant l’Olympe mais en jouant avec les sentiments d’autrui. Belladone n’était rien de plus qu’une nouvelle victime du grand Dumbledore.

Cependant, il ne put s’empêcher d’être piqué au vif quand Raven avoua qu’il avait eu accès à la Réserve de la bibliothèque dans sa jeunesse, accès qui avait été interdit à Grindelwald. S’il ne savait pas qui avait pris cette décision, il estimait ceci particulièrement injuste. Comment un adolescent avait-il pu avoir l’autorisation de son professeur alors qu’un personnage aussi historique que le mage noir s’en voyait être privé ? Une colère glaciale s’empara du cœur sombre de Gellert qui agrippa son verre en argent de ses doigts pâles, le serrant avec force, quitte à faire devenir plus blancs encore le bout de ses phalanges. Sa mâchoire se crispa tandis que son sourire s’élargit cruellement en regardant l’audience devant eux, transformant son visage de craie en un rictus frustré et figé. De profil par rapport à Raven, ce dernier ne pouvait apercevoir que l’œil blanc de Grindelwald regarder avec une haine réfrénée les jeunes écoliers qui commencèrent à festoyer quand les plats apparurent devant eux. Il n’entendit pas ce que son voisin lui dit ensuite, ses oreilles sifflant de cette insulte qui lui avait été faite. Il se sentait humilié d’être ainsi écarté de simples livres qui ne lui apporteraient probablement aucun savoir supplémentaire.

Il s’évertuait à ne pas lancer un regard assassin vers Albus qui se trouvait juste à sa gauche. L’année n’avait même pas officiellement commencé que Grindelwald avait déjà du mal à se contenir. S’il devait être qu’un simple prisonnier donnant vaguement des cours, à quoi bon essayer de trouver ce stupide futur mage noir censé être plus puissant que lui encore ? À quoi bon faire des efforts pour des personnes, déjà lâches en soi de continuer à vivre cacher des Moldus, qui s’évertuaient à ne pas le traiter avec le minimum de respect qu’ils lui devaient ? Grindelwald avait certes massacré des centaines de vies, dans un but bien précis. S’il le désirait, il pouvait balayer chacune des âmes ici présente d’un revers. Toutes sauf une, cependant. Le mage noir essayait de contenir tant bien que mal la colère qu’il nourrissait à l’égard d’Albus. S’il apprenait que c’était lui qui avait pris cette mesure… Cette colère sourde mais forte ne dura en réalité qu’une seconde ou deux. Se rendant rapidement compte qu’il perdait le contrôle sur ses émotions, Grindelwald se reprit vite et toute expression du visage disparut instantanément sous son masque de marbre. Il était inutile d’être peut-être le plus puissant Occlumens au monde si on lisait sur son visage comme dans un livre ouvert.

Il se reconcentra alors sur Raven qui lui adressa de nouveau la parole. Pour quelqu’un de visiblement anxieux, il semblait maintenant presque enthousiaste de parler au mage noir. Gellert reporta son regard hétérochrome sur lui, le visage d’une neutralité hermétique indéchiffrable. Il l’écouta dire que le jeune homme avait rédigé tout un chapitre au sujet du mage noir, ce qui valut un haussement de sourcil surpris et dédaigneux de celui-ci. Finalement, il se demanda quel genre de torchon la thèse de Raven serait. Logiquement, Albus avait dû le lire et le valider, mais les connaissances en magie noire de celui-ci ne valaient pas celles de Grindelwald. Il ne fallait pas avoir une grande intelligence pour s’en douter. Et il se demandait ce que Dumbledore avait bien pu laisser passer comme idioties à son sujet. Si cela ne lui convenait pas, cela finirait de mettre le mage noir dans une colère horriblement violente. Grindelwald avait toujours été un volcan, d’un calme olympien jusqu’à cette dernière seconde où tout pouvait basculer dans le chaos d’un simple battement de paupière. C’était surtout dans ces moments-là qu’il y avait des morts. Albus pouvait en témoigner.

— Je ne sais pas si je dois me montrer flatté, ou pas. En revanche, je doute que vous sachiez qui je suis. N’ayez pas cette prétention, Raven, ça ne vous ressemble pas. Vous savez juste ce que j’ai fait, ce que je voulais et veux toujours mais pas pourquoi.

Il voyait assez mal Dumbledore témoigner sur ces deux mois de leurs vies pour Raven. Il savait Albus aussi secret que lui, révéler l’histoire du mage noir, étroitement et étriquement liée à celle du professeur de Métamorphoses, ne lui aurait pas ressemblé.

— Vous n’êtes pas obligé de me lécher les pieds. Vous êtes visiblement occupé à cirer les bottes de Dumbledore.

Son regard afficha du dégoût à l’encontre de Raven. S’il s’était montré amical quelques secondes auparavant, toute ombre de sympathie avait désormais disparu. Grindelwald avait toujours été plus changeant que la direction du vent, pouvant prendre une décision puis son contraire dans la minute qui suivait, gardant toujours à l’œil le coup d’avance qu’il avait sur ses ennemis. Mais un seul posait tout aussi habilement ses pions que lui et l’un d’eux se trouvait à sa gauche. Le mage noir n’allait pas se laisser prendre au jeu de Dumbledore, luttant avec les armes qu’il avait à sa disposition.

— Cessez donc d’être un larbin en constant apprentissage, Raven. Vous êtes un adulte, vous n’avez pas besoin que quelqu’un vienne vous donner son approbation sur ce que vous faites. Faites-le juste. Défendez-le ensuite. Vous savez que je vais y trouver une infinité d’erreurs et de bêtises dedans. Vous savez que votre écrit ne vaudra plus rien une fois passée dans mes mains.

Il eut alors un sourire froid, continuant de regarder Raven droit dans les yeux noirs.

— Mais c’est-à-vous de me dire si vous êtes prêt à vous améliorer ou non.

Son verre d’hydromel toujours en main, il prit une petite gorgée, y allant avec parcimonie, laissant cependant son assiette vide.
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MessageSujet: Re: Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI]  Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI] Icon_minitimeMar 17 Sep - 17:12



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« Cérémonie de Répartition »

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Belladone ignorait ce qui, dans sa médiocre ôde à la bonté de Dumbledore, avait pu mettre Grindelwald dans une colère aussi subite, et aussi apparente. Car l’impassible masque de cire, sans doute façonné avec un soin méticuleux et une occlumancie aguerrie, s’affaissait soudain, laissant un rictus déformer les lèvres blanches et une sombre colère pâlir l’œil immaculé qui s’était détourné du jeune homme pour se fixer vers les élèves, dans une menace hargneuse, mutique. Et Belladone ne pouvait s’empêcher de trembler devant la rage terrible qu’il venait lui-même de déclencher, et qui, sans doute, insufflait déjà sa lave torrentielle dans les veines de glace du mage noir. Quelle bêtise avait-il pu bien proférer, au point de parvenir à mettre à bas ce stoïcisme moqueur, insolent même, dont Grindelwald le gratifiait depuis le début de leur entrevue ? La faille fut brève, pourtant. Et la brèche qui s’était ouverte, béant sur le visage d’albâtre, n’avait duré que quelques secondes en réalité, quelques secondes terrifiantes, durant lesquelles Belladone avait pu prendre conscience de l’intensité des rages froides qui pouvaient parfois surprendre le tempétueux sorcier.

La plus petite lueur d’amusement, de sadisme ou d’une moquerie quelconque était bel et bien morte, vaincue par la rage terrible qui s’était imposée un bref instant sur les traits roides de Grindelwald. Et lorsqu’il posa de nouveau son regard terrible sur Belladone, ce fut pour contempler toute sa personne avec le dédain superbe d’un sorcier qui apprend qu’un Elfe de Maison a rédigé sa biographie. Et si ce dégoût mutique insultait le jeune homme, la colère du grand mage l’effrayait bien trop pour se risquer à en raviver la flamme sombre qu’il avait vu brûler dans cette iris blanche qu’il avait pointée sur l’assemblée d’étudiants. Et c’est toujours anxieux que Belladone écouta Grindelwald lui infliger la réprimande d’un Professeur à un écolier de première année, qui se serait montré un peu trop familier ou enthousiaste envers son supérieur. Le jeune Raven se racla la gorge, repoussant de la main la coupe en argent, et luttant pour ne pas en boire un énième verre et finir sa première cérémonie de répartition en qualité de Professeur complètement ivre. Et c’est tiraillé entre l’effroi manifeste que lui inspirait la rage sourde qui avait vrillé un instant les tempes blanchâtres du mage noir, et indigné toujours de ce mépris cuisant dont le puissant sorcier l’écrasait, que Belladone répondit :

- Je connais uniquement votre parcours, en effet, Professeur. Je n’avais guère la prétention d’insinuer que je vous connaissais personnellement. J’ai mal formulé mes propos et je vous prie de m’en excuser.

Et là ou Belladone avait simplement voulu se montrer aimable, et témoigner au mage noir repenti la cordialité qui s’imposait entre deux nouveaux collègues, Grindelwald se faisait plus méprisant encore, abandonnant le registre du dédain pour écraser le jeune homme de cette réplique humiliante, qui semblait se jouer de l’admiration qu’il vouait à Dumbledore. Le dégoût manifeste se lisait dans les prunelles terribles de Grindelwald, appuyant l’insulte à peine déguisée dont il venait de gratifier son cadet. Belladone rougit sous l’impudence de l’accusation, de honte, de colère et de l’énième outrage que venait de lui faire subir le mage noir en si peu de temps. N’y tenant plus, il s’empara un peu brusquement de la coupe, la vida d’un trait une nouvelle fois. Son cerveau s’embrumait des douces vapeurs éthérées d’alcool, rendant ses gestes plus incertains. Belladone tâcha de se concentrer sur le visage de Grindelwald, qui semblait se délecter à humilier le jeune homme qui avait simplement cherché à se montrer agréable envers un confrère au passif nébuleux :

- Je cherchais simplement à vous être agréable, Professeur. Mes travaux sont sans doute loin d’être parfaits et manquent certes d’avis critique, mais j’avoue sans fausse modestie être plutôt fier de ce que j’ai accompli. C’est pourquoi vous l’offrir était pour moi un geste de cordialité, et non de flagornerie, d’autant que vous m’en avez inspiré de nombreuses lignes.

Chose assez rare pour être soulignée, Belladone s’était plutôt montré courageux, en se lançant dans cette tirade qui défendait son ouvrage, accomplissement de sa jeune existence dont il était sans nul doute le plus fier. Non, elle n’était pas parfaite, cette thèse, mais elle avait été accueillie avec enthousiasme, on en avait salué le sérieux et l’implication dans les recherches, et cela le récompensait grandement de ces heures passées reclus au fond de la Réserve et de toutes les archives magiques de l’Europe et du Monde qu’il avait sillonné durant plusieurs années. De plus, étrangement, son discours collait étrangement bien à la suite des paroles qui s’épanchaient des lèvres pâles de Grindelwald, qui, toujours aussi dédaigneuses, avaient au moins ce paternalisme presque bienveillant, quoiqu’autoritaire, de vouloir faire comprendre à Belladone qu’il n’avait besoin d’appréciation d’aucune sorte pour défendre ses idées. Et au moins son sourire était reparu, signe sans nul doute d’un affaissement de cette colère qui avait glacé les os du jeune homme, et le retour à ce stoïcisme moqueur grâce auquel il semblait s’amuser à le torturer. Et c’était étrange, ce qui se passait au fond de l’âme de Belladone. Car il avait une peur terrible de soumettre au regard inquisiteur, dédaigneux, assassin de Grindelwald, ses écrits si chers qu’il risquait de salir du blasphème de son mépris. Et pourtant, il brûlait d’envie de l’entendre, cette critique du plus grand mage noir de son siècle, cet illustre sorcier qui avait harangué les foules avec un tel charisme qu’il avait presque rallié le monde sorcier à sa cause. Et il en tremblait littéralement d’émotion, de s’imaginer Gellert Grindelwald en personne parcourir les lignes qu’il avait tracé à la plume de se mains fébriles et de sa calligraphie trop féminine, et il savait qu’il ne trouverait plus le repos, à présent que le mage noir lui avait évoqué le désir de lire son travail, tant qu’il ne l’aurait pas soumis à la cruauté de son regard. Alcool, passion et fougue, Belladone prit donc son courage à deux mains, et c’est d’une voix qu’il voulut ferme qu’il répondit à la provocation de Grindelwald :

- Eh bien, dans ce cas, je vais me permettre de suivre vos conseils Professeur. Je soumettrai mon ouvrage à votre regard, et je serais prêt à me défendre face à vos arguments, lorsque vous me les exposerez. Vous le trouverez donc sur votre bureau demain à la première heure. Et je me permets d’insister, pour l’offre. Je ne peux guère faire payer un homme qui m’a inspiré une partie de ce travail.

Belladone se passa la main sur le visage. Il était brûlant. Sans doute devait-il être écarlate. Il avait bu bien plus que de raison, et ce qui s’imaginait n’être qu’une conversation d’agrément entre deux confrères devenait bien trop mouvementée pour son âme avide de paix et de calme. La tête brumeuse, le jeune homme avala quelques bouchées de tourte qui gisait encore dans son assiette. Et lui qui n’était d’ordinaire guère bavard parlait bien trop, aidé par l’alcool et les provocations du mage noir qui déliaient sa langue. Aussi c’est avec une hardiesse non coutumière, lui qui pourtant se vexait si vite, surtout lorsque l’on évoquait sa thèse dont il était si fier, qu’il acquiesça à l’ultime provocation de Grindelwald :

- C’est entendu Professeur. Je suis prêt, et je m’en remettrai à votre jugement, fut-il plaisant ou non.

Décidé, enhardi, Belladone risqua même un léger sourire à l’encontre de son aîné qui le toisait toujours de son sourire de glace, acerbe et sardonique. Le jeune homme agissait dans l’envie inconsciente, étrange, de prouver son courage à Grindelwald, alors qu’il ne lui devait rien pourtant, et que même il aurait dû s’en méfier, de l’avis du mage noir le plus illustre et le plus controversé de l’époque. Mais peut-être que ce charisme fou, qui avait harangué des foules entières, n’était pas mort totalement, gisant mais toujours en vie, après ces quinze années de réclusion, et peut-être Belladone n’en était-il qu’une victime de plus, au fond.
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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI]  Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI] Icon_minitimeMar 17 Sep - 20:31



Is this Constricting Construction of Something Violent Coming?

« This'll hurt you worse than me »

Rentrée 1942.

Prenant du recul sur sa colère sourde, Grindelwald fut presque soulagé d’avoir su se contrôler suffisamment pour ne pas rendre perceptible sa puissante rage. Même s’il savait que son visage avait laissé voir quelques fragments de ce qu’il avait pu ressentir, sa magie, puissante mais brimée, ne s’était pas manifestée. Il savait qu’il aurait pu être capable de faire trembler les couverts, les plats, les tables… Cela n’aurait pas été une bonne façon de commencer l’année, surtout avec Dumbledore à sa gauche. Reprenant son calme et respirant profondément, il jeta un bref coup d’œil à son voisin et tuteur, s’assurant que ce dernier n’avait rien perçu de son accès de colère. Même s’il n’était pas du tout satisfait de cette situation, il était en revanche plaisant pour lui de constater l’effroi qui semblait avoir parcouru l’échine de Raven, le laissant visiblement dans un état de plus en plus nerveux. Sans rien dire, Grindelwald le regarda vida sa coupe d’une traite, se demandant s’il arriverait à marcher droit dès qu’il faudra se lever. Cela aurait pu juste de la curiosité mauvaise et cruelle, mais quelque part, au fond de lui, Gellert en était presque inquiet. Après tout, Raven n’aurait absolument aucune autorité sur ses élèves s’il devait se vautrer dès la sortie de table du premier dîner.

Cependant, il était assez satisfait de voir le jeune professeur ragaillardi par cet énième verre d’hydromel. Même si ses joues étaient devenues roses, sans que Grindelwald ne puisse dire si cela venait de l’alcool ou de la honte, paraissait prêt à affronter le regard disparate du mage noir. Par ailleurs, ce dernier se moquait bien des excuses de son homologue. Il savait pertinemment qu’il n’avait jamais émis l’hypothèse de le connaître personnellement et, même s’ils vivaient sous le même toit désormais, cela ne risquait probablement pas de changer. Ils demeureraient deux étrangers, ayant trop de différents pour pouvoir s’apprécier. De plus, Grindelwald n’appréciait de toute façon pas grand-monde. Il n’avait toujours vu que le côté utile des individus, ce que leur existence pouvait leur apporter, à lui et à ses causes. C’était ainsi qu’il s’était entouré de sorciers aux aspirations bien plus sombres que les siennes mais lui vouant une allégeance aussi aveugle, binaire et bornée que leur désir de suprématie sur certains sorciers. Un mal pour un bien. Les gens qu’il appréciait ne se comptaient même pas sur les doigts d’une de ses mains blafardes, bannissant l’affection comme si cela se révélait être un péché et une faiblesse.

Gellert inspecta alors le jeune professeur qui semblait rassembler son courage après la brusque ingurgitation de l’alcool. Le pauvre garçon semblait être incapable de faire du mal à la moindre mouche, le mage noir se demanda alors qu’est-ce qui avait bien pu le tenter dans les aspects obscurs de la magie. Tout portait à croire que Raven n’avait jamais voulu souiller son âme de s’adonner à de telles pratiques. Cependant, il semblait réellement fier que Grindelwald daigne s’intéresser à ses écrits, s’étant apparemment même penché sur la vie de ce dernier. Quelque part, cela réchauffait le cœur de pierre du mage noir. Cela montrait qu’il n’était pas tout à fait perçu comme un monstre, du moins, le pensait-il. Il savait qu’il incarnait une terreur personnifiée, que l’évocation de son nom pouvait abattre une désolation glaciale et grise, à la manière des Détraqueurs, aspirant tout espoir, toute joie, quand les flammes dévastatrices de son courroux étaient relâchées au nom de cette liberté révolutionnaire et violente. Il espérait que quelqu’un comprenne encore sa cause et ce pourquoi il s’était battu et avait, quelque part, donné sa vie et livré son âme.

Néanmoins, il déchanta vite en se souvenant de l’aveugle allégeance que Raven avait envers Dumbledore et cela lui arracha un soupir. Pourquoi écrire des lignes, coucher des mots sur le papier au sujet de quelqu’un dont on partageait les ambitions et les idéaux. Il craignait qu’il n’y ait que calomnies ou alors indifférence totale, parlant juste de la technique, des sorts qu’il avait mis au point ou pousser à l’extrême. Profondément déçu, son enthousiasme déjà faible retomba aussitôt et Grindelwald replongea dans les méandres d’une affliction certaine avec promesse d’ennui, un dépérissement lent et passif, entravé par une mentalité bienpensante et pédagogue, entouré de collègues qui n’avaient que des étoiles dans les yeux en songeant au simple fait de transmettre du savoir. La seule chose que Grindelwald voulait transmettre était soit la liberté, soit la peur. Or, il ne pouvait pas appliquer la dernière, ou du moins de manière subtile et inoffensive, comme précédemment avec Raven. Quant à la liberté, il ne pouvait voir que l’endoctrinement de la jeunesse à se plier à cette situation qui n’avait rien de naturel ni de légitime. Il aurait voulu voir des sorciers affirmer clairement au monde qui ils étaient et ce qu’ils étaient capables de faire. Après tout, les couples sangs-mêlés existaient et certains se passaient parfaitement dans le respect de l’autre.

Les épaules plus basses, ayant glissé de quelques centimètres sur sa chaise, il regarda son assiette vide puis les plats, mais rien ne lui convenait assez pour lui ouvrir un appétit déjà bien rare. Les élèves et les autres professeurs s’en donnaient déjà à cœur joie et l’ambiance était insupportablement normale et banale. Une telle tranquillité, une telle résignation à vivre caché des Moldus le rendait malade, le fait de ne pas avoir de baguette et d’être condamné à participer à cette idéologisation de la société sorcière qu’il exécrait tant. Mais il n’était plus qu’un bagnard pour certains, un objet de curiosité pour certains et très certainement un traître pour d’autres. Il prit une nouvelle gorgée d’hydromel, n’ayant toujours pas fini son premier verre, se montrant plus parcimonieux que son voisin de droite. Il ferma cependant les yeux d’agacement quand il entendit l’illustration parfaite de cette fameuse résignation injuste qu’il souhaitait voir disparaître. Raven se pliait une nouvelle fois à sa volonté comme un chien, soumis et sa nuque à sa disposition. Grindelwald ne pouvait pas lui reprocher après tout, il lui avait dit que sa critique sera sûrement acerbe et franche.

— Tout d’abord, cessez de m’appeler Professeur.

Cet ordre niait tout statut privilégié dont il ne bénéficiait, de toute façon, pas. Il ne voulait pas non plus être rabaissé à un simple instituteur, même si son autorité sur les élèves n’était pas tout à fait optimale et que certains sujets devaient passer par l’aval de ce très cher Albus Dumbledore. Grindelwald était déjà las de cette situation où il devrait se contenter de dire oui gentiment à ce qu’il se présentait à lui, être un esclave, un larbin de ce château. Et aussi ironiquement que cela puisse paraître, personne ne l’avait forcé à accepter ce contrat, il l’avait signé de son propre chef. Par ailleurs, il avait finalement adopté le vouvoiement pour s’adresser à Raven, comme si celui-ci avait finalement réussi à marquer quelques précieux points dans l’estime du mage noir. Cependant, sans regarder son interlocuteur, celui-ci dit d’un ton plat, sans vie :

— D’ailleurs, qu’est-ce qui vous a poussé à écrire sur la magie noire ? Et qu’est-ce que vous avez bien pu raconter sur moi ?

Ces deux questions étaient surtout pour se préparer à ce qu’il l’attendait, quelque peu inquiet si sa lecture serait pénible et ennuyeuse ou, au contraire, potentiellement intéressante. Il ne craignait juste que Raven soit un homme aussi barbant qu’il en avait l’air, timide et renfermé, sans aucune volonté ni caractère. Grindelwald posa son regard sur lui, froid et hautain mais qui toisait néanmoins le jeune professeur, un dédain certain dans ses iris hétérochromes. Cette lassitude pourtant visible contrastait fortement avec le feu glacial qui avait brûlé éphémèrement dans les rétines du mage noir et pouvait prendre au dépourvu son interlocuteur. Est-ce que, de toute façon, Grindelwald voulait se faire comprendre et apprécier…? En réalité, il attendait passivement que les choses se passent et cela le faisait tourner atrocement en rond au plus profond de lui, nullement habitué à ce rythme de vie tristement paisible.
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Belladone Raven
Belladone Raven
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MessageSujet: Re: Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI]  Is This Constricting Construction of Something Violent Coming? // Belladone Raven [FINI] Icon_minitimeLun 23 Sep - 15:05



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« Cérémonie de Répartition »

Rentrée 1942

Les plates excuses au fond desquelles Belladone s’humiliait ne semblaient provoquer que de l’indifférence chez le Professeur Grindelwald, qui sans doute trouvait là un moyen supplémentaire de tourmenter l’âme trop tendre du cadet de la famille Raven. Et le jeune homme s’en voulait, se traitant d’imbécile, pestant contre sa propre stupidité et sa faiblesse d’esprit qui faisaient choir sa dignité et sa contenance aux pieds du mage noir qui, visiblement, prenait un malin plaisir à s’amuser à ses dépens. Il était déjà légèrement ivre, et une telle inconscience n’était guère coutumière à ce parfait anglais de bonne famille qui ne laissait jamais le moindre pli froisser sa chemise où la moindre contrariété entamer ses bonnes manières. Mais cette inauguration en public de son nouveau statut de Professeur, ainsi que cette confrontation avec le plus illustre mage noir de son siècle, qui devenait son collègue et son comparse de repas, c’était bien trop pour lui. Et Grindelwald les percevait mieux que personne, l’ivresse et le trouble manifeste de Belladone, lui qui avait été connu pour sa clairvoyance exceptionnelle, pour ce don inné de cerner les peurs et les espoirs qui abritaient l’âme de ses fidèles. Et cela semblait l’amuser, car son regard glacial semblait s’illuminer d’une pointe de joie sadique, presque flatté d’inspirer encore un tel effroi, tandis qu’il fouillait sans honte ni gêne le visage rosissant de sa jeune victime.

Belladone devait arrêter de boire, maintenant. Son cerveau s’embrumait trop et il parvenait de moins en moins à soutenir l’impudence de ce regard qui se moquait de son incapacité à tenir tête aux affronts dont l’assaillait le grand mage noir. Le jeune homme se servit un peu de purée et un morceau de ces steaks que les elfes de maison faisaient délicieusement griller avec un mélange d’épices dont ils avaient le secret, et s’attaqua prudemment à sa découpe, ses gestes rendus incertains par l’excès de cette boisson bien trop délicate et dont il avait abusé. Manger lui fit un bien fou, lui offrant un peu de cette contenance que Grindelwald, triomphal, avait vaincu sans effort, en quelques minutes de conversation qu’il se plaisait à faire virevolter, passant de l’amertume à la colère, de la colère à la douceur, provoquant le tournis et le malaise chez ce pauvre Professeur Raven qui n’était que bien peu aguerri à l’art cruellement raffiné des affronts verbaux. Grindelwald, lui, ne touchait à rien, fixant la dichotomie de son regard sur son assiette en argent d’un air dubitatif, semblant répugné par les denrées délicates qui ravissaient les papilles du commun des mortels.

Belladone était plutôt satisfait du courage qu’il avait insufflé dans son plaidoyer, défendant là ce qui demeurerait sans doute l’œuvre de son existence, dont l’imperfection le rendait étrangement fier, parce qu’elle était le fruit de son travail acharné, parce qu’il l’aimait comme un enfant, cet ouvrage auquel il avait consacré plusieurs années de sa vie. Au cœur qu’il avait mis dans cette tirade, à l’énergie qu’il avait dépensé à défendre sa thèse, Grindelwald ne répondit qu’une seule et unique chose. Lorsqu’il lui demanda de cesser de l’appeler « Professeur », Belladone ne put s’empêcher de froncer les sourcils, devant l’impudence d’une telle contradiction. Ils n’étaient donc pas collègues, ils n’étaient donc pas amis, mais lorsque le jeune Raven mettait plus de cérémonie et de formalité dans sa conversation avec celui qui s’était lui-même désigné comme clairement supérieur à lui, cela ne lui convenait toujours pas ? Peut-être l’agacement de Belladone aurait été réprimé par ses bonnes manières, étouffé sous la peur que lui inspirait son aîné, s’il l’alcool dont il avait abusé ne l’enhardissait pas. Et c’est avec une répartie que jamais il ne se serait permise en temps normal qu’il rétorqua, ne poussant toutefois pas l’affront jusqu’à élever sa voix trop douce :

- Je vous aurais volontiers appelé Gellert, si je n’avais pas craint de vous offenser par une telle familiarité.

Mais Grindelwald ne le regardait même plus, tout entier à la contemplation placide de son assiette vide, ne semblant pas même soumis aux besoins charnels les plus primaires, à savoir la nourriture exquise qui trônait sur la large table, et qui aurait affamé de ses effluves délicats n’importe quel autre que lui. Belladone, quant à lui, profitait de ce que ces yeux qui semblaient fouiller son âme sans vergogne ne soient plus braqués sur lui, pour continuer à dîner, la simplicité de cette nourriture délicieuse lui procurant un bienfait sans nom. Sa main gauche se tendit vers une carafe plus grande, celle qui contenait du jus de citrouille, et c’est avec une grande sagesse qu’il se décida à arroser son repas de cette boisson qui ne lui ferait aucun mal. Et il mangeait avec le plaisir certain de la gourmandise, lui qui n’avait jamais su réfréner ce défaut dont il ne s’était pas débarrassé avec l’âge adulte, tandis que son voisin, qui ne dînait toujours rien, reprenait la parole, lui faisant l’offense de ne pas même tourner son regard vers lui. Belladone prit le temps d’avaler la bouchée de viande qu’il venait de porter à sa bouche, avant de répondre aux questions compliquées auxquelles le confrontait Grindelwald. Réprimant un soupir, le jeune homme posa sa fourchette sur le rebord de son assiette, dans un tintement délicat, avant d’élever de nouveau la voix vers son interlocuteur, qui ne semblait pas juger inconvenant de ne pas même le regarder :

- Je…J’ai toujours été fasciné par la magie noire, tout en y étant formellement opposé. La connaissance de cette forme nébuleuse de magie est, à mon sens, le meilleur moyen de s’en défendre. Je suis de ceux qui pensent que l’on doit connaître sur le bout de des doigts ce que l’on veut combattre, et je réprouve certains de mes confrères qui veulent passer sous silence, par pudeur, l’abomination de certaines pratiques. J’ai donc l’espoir, certes un peu utopique, que mon travail pourra aider, de quelque manière que ce soit, la Défense Contre les Forces du Mal.

Belladone vida d’un trait son verre de jus de citrouille. C’était bien plus de mots que ce que ce grand timide avait l’habitude d’extirper de ses lèvres trop souvent closes sur ses songeries rêveuses et ses rêveries éthérées. Sa main gauche rattrapa sa fourchette et il avala rapidement une nouvelle bouchée de purée, ayant vite compris que sa légère ivresse s’atténuait à mesure qu’il remplissait son estomac, avant de reprendre, quelque peu ragaillardi par la chaleur de la nourriture :

- J’ai surtout écrit sur vos heures de gloire. Votre capacité exceptionnelle à haranguer les foules, votre charisme auquel personne ne semblait devoir résister, ce talent pour l’occlumancie qui a dupé jusqu’aux sorciers les plus fins ainsi que votre puissance magique. Ma fascination pour vous provient du fait que vous êtes parvenu à rallier un nombre incalculable de sorciers à votre cause et votre message, malgré l’immoralité de vos actes, qui, pourtant, transparaissent nettement dans les faits. J’ai également évoqué vote engouement pour les Reliques de la Mort, pour lesquelles vous semblez vous être passionné, surtout dans votre jeunesse.

La messe était dite. C’est avec une inconscience folle que Belladone venait clairement d’exprimer son désaccord avec les pratiques et le message de Grindelwald, égaré dans sa tirade enflammée et le cerveau encore embrumé de l’alcool ingéré trop vite et à jeun. A peine avait-il refermé la bouche qu’il savait qu’il avait grandement mérité l’ire du grand mage noir, qui ne tarderait sans doute pas à s’abattre sur sa frêle silhouette, après une impudence pareille.

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