Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald



 
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Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald

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Lavande Huntergrunt
Lavande Huntergrunt
Âge : 17 ans.
Sang : Née-Moldue.
Nationalité : Anglaise.
Patronus : Une hyène.
Épouvantard : Un Obscurus.
Reflet du Riséd : Elle n'y voit rien, pas même son propre reflet.
Baguette : Branche de hêtre entrelacé, sauvage et inflexible, 24 cm, ventricule de coeur de dragon.
Avatar : Felicity Jones
Messages : 291
Double-Compte : Anthelme de Musset
Date d'inscription : 22/07/2019

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MessageSujet: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald Icon_minitimeSam 15 Fév - 1:18



Like a flower made of iron.

« les plus belles roses naissent dans les orties »

Automne 1942, couloir du quatrième étage.

Lavande, comme chaque jour de sa pitoyable existence, n’avait rien demandé à personne. Elle revenait tout simplement d’une petite heure de lecture dans la bibliothèque, dont les bois lustrés rayonnaient des lampes à huiles au plafond, offrant un moment de paix et de tranquillité entre deux étagères. La jeune fille était venue pour étudier un peu plus, comme à son habitude. Il n'y avait finalement pas grand chose à faire de plus dans les hauts murs de Poudlard. De plus, le professeur de botanique, que Lavande n'appréciait pas particulièrement, avait donné un devoir à rendre pour le lendemain. Être une victime consentante, qui s'agenouillait sous les brimades incessantes et infâmantes que lui faisaient subir ses camarades, qui longeait les murs pour se cacher dans la moindre parcelle d'ombre, et qui prenait des cours privés auprès de nul autre que le mage noir le plus célèbre de ce siècle... tout ceci n'excluait pas le fait qu'elle était avant tout une vulgaire élève de sixième année, qui avait réussi ses buses de justesse grâce à la théorie. Aussi prenait-elle malgré tout ces devoirs très à coeur, même s'il était donné par une femme aussi désagréablement innocente et stupide que le professeur McQuarrie.

Dans sa tête flirtait encore les souvenirs de cette nuit dans le bureau de Belladone, souvenir bien chaste malheureusement, mais que les douces rêveries de l'étudiante n'avaient pas tardé à transformer en fresque romantique d'une liqueur honteusement brûlante, songeant à ce qui aurait pu être, et à ce qui n'avait pas été. Elle plongeait dans la mémoire de cette nuit, et en retirait du réconfort, lorsqu'elle peinait à trouver le sommeil au moment du coucher, quand son corps tremblait de fièvre après avoir donner tout ce qu'elle avait durant le cours particulier de Grindelwald. Elle serrait très fort son oreiller, et s'imaginait devant ce feu de cheminé. Ces songes calmaient les douloureux ulcères qui lui déchiraient le torse, de sa gorge jusqu'au creux de son bas-ventre, enflammant tout du long ses chairs et lui donnant envie d'abandonner. Ce souvenir, elle se le rappelait même au beau milieu de la journée, quand un élève trop pressé la bousculait sans prendre le temps de s'excuser, quand on lui fit un croche-pied pour la faire tomber sur le sol, quand elle s'installait à sa place attitrée dans le fond des classes pour répondre à des dissertations asséchantes. Ce n'était pas grand chose, des évènements quotidiens qu'il était presque bon de vivre – car cela signifiait que rien de plus grave ne se tramait dans l'obscurité. Et même si elle ne croisa aucun de ses rares amis à la bibliothèque, le jeune fille était heureuse d'avoir pu travailler tranquillement sur son devoir. Rares étaient ses agresseurs qui passaient du temps à la bibliothèque pour travailler consciencieusement sur leurs devoirs.

Faire un traité sur la tentacula vénéneuse n'avait rien de bien palpitant. Lavande mit le point final sur sa copie, nettoya sa plume de coq qu'elle s'était fabriquée elle-même avant sa première année (en volant une plume dans le poulailler d'un vieux voisin), et rangea le traité sur les propriétés meurtrières de la plante sur son étagère. Elle songea nonchalamment qu'elle n'était pas mauvaise en potion, et que créer des poisons contre ses ennemis n'étaient pas non plus une stupide idée. Rapide, efficace, il faudrait cependant se renseigner sur les moyens de remonter jusqu'à l'auteur d'une potion. Lavande savait que l'on pouvait retracer un sort jusqu'à son lanceur, alors une potion... toute concentrée à ses plaisantes idées meutrières, la née-moldue rangea ses affaires dans sons sac et sortit dans le couloir pour se diriger vers le prochain cours qui commencerait dans une petite demi-heure. Elle prendrait ce temps pour réviser. Instinctivement, son corps se rapprocha du mur et sa main parcourut les morsures de la pierre, ne s'inquiétant guère de voir sa paume être griffée. Ce ne fut qu'à un tournant de celui-ci, à bonne distance de la bibliothèque, qu'elle fut rattrapée violemment  par le bras, la forçant à se retourner dos contre le mur du couloir. Lavande crispa tout son corps, se retenant jusqu'à crier, n'ayant même pas le réflexe survivaliste de porter la main à sa baguette:

— Toi... on a un petit compte à régler.

La jeune fille leva lentement la tête, il s'agissait de l'élève qu'elle avait mordu jusqu'au sang, celui qui avait été invité à l'infirmerie. Elle jeta un coup d'oeil à la main qui la maintenait contre le mur; il n'y avait plus aucun bandage, pas même de cicatrices. La magie faisait des miracles. Mais Lavande savait pertinemment que c'était lui. Elle jeta un coup d'oeil au blason de sa maison, et comprit aussitôt pourquoi elle ne l'avait jamais croisé: c'était un gryffondor. Un immense mépris, d'une agressivté rare, emplit les yeux de la née-moldue. Bien qu'elle savait pertinemment que la haine n'avait aucune limite et que les maisons n'étaient là que pour créer de la compétition entre les élèves, il y avait une force de vivre chez les gryffondors que Lavande appréciait tout particulièrement – sa meilleure amie s'y trouvant. Mais à cette instant précis, tout le légendaire courage de la maison du lion n'était employé qu'à la maintenir hors d'état de nuire, et elle ignorait quels sévices il comptait lui faire subir pour se venger de sa rébellion. Lavande plongea ses yeux froids et rempli de mépris sur le visage de l'élève pour lui répondre:

T'es plus avec toute ta petite troupe ?
— Ils viendront si je les appelle, ne t'en fais pas. Aucun de nous n'a oublié l'humiliation que tu nous a fait subir... vraiment, on savait que t'était nulle, mais au point de te faire secourir par ce prof ridicule. Après on se doutait que tu n'avais pas vraiment d'honneur...

Sa respiration s'accéléra d'un bond dans ses poumons; l'idée qu'à tout moment, la bande d'apprentis sorciers maléfiques puisse reprendre là où en était, la pétrifiait d'horreur. Peut-être que personne ne lui viendrait en aide cette fois. Mais ce fut à l'évocation de son précédent sauveur que le rythme des battements de son coeur se mit à chanter et à brouiller son regard. Il l'appelait ridicule, et ce qui rendait Lavande hors d'elle, ce qui faisait bouillonner son sang de ses veines jusqu'à ses joues, rongeant de rage ses mains crispées à blanc, c'était qu'elle comprenait pourquoi. Un jeune professeur, qui n'en était qu'à sa première année d'étude, qui les découvrait en pleine exaction et n'y répondait que faiblement, leur infligeant des points en moins et une vulgaire retenue qu'ils devaient déjà avoir tous expié. Lavande espérait néanmoins qu'étant un gryffondor, ses parents avaient mal accueuillis la lettre reçue du professeur. Mais cela ne changeait que peu de choses à la vacuité effarante de la punition, doublé du fait que le professeur n'avait pu indiqué les détails de l'agression. Lavande s'en voulait encore de penser de la sorte: le désir de vengeance était trop profondément ancré en elle pour qu'elle pardonne si facilement. La colère montait progressivement en elle, irradiant son aura, tant écoeurée qu'elle était de ce garçon. Lui que le professeur Raven avait eu l'immense bonté d'âme de congédier à l'infirmerie, alors que... non, probablement n'aurait-il rien pu faire d'autre, c'était un professeur après tout. Mais elle ne pouvait s'empêcher de penser à quel point l'individu était ingrat. Dire du mal de son sauveur...

La fin de la tirade ne signifiait finalement pas grand chose. Ainsi Miss Huntergrunt était connue pour ne pas avoir d'honneur ? Certainement parce qu'elle n'avait jamais rendu les coups autrement que par de futiles coups de poings et de pieds, des machouillages de cours d'école moldu, qui faisaient pitié aux uns et faisaient rire les autres. La jeune fille subissait l'indifférence, et ne s'était jamais défendue à proprement parler. Jamais elle n'avait fait parlé sa baguette magique, lancé un Protego qui aurait soulagé sa peine. Mais bien évidemment, si elle avait su maitrisé la magie, personne ne se serait autant permis de la harrasser. Ils se seraient contenté des insultes. A cet seconde, songeant à tout ce qu'elle rêvait de faire subir à cette tête de minet mal dégrossie, l'expression de son visage devait être horrible. Ce qui fit rire l'élève, s'emparant de sa baguette de son autre main pour chatouiller les lèvres de Lavande:

— Mais vois, j'en ai peut-être pas non plus. Je vais rien te faire pour le moment. Je te préviens juste: fait attention à toi cette nuit, il va certainement t'arriver des broutilles.

Sentir le bois sec contre ses lèvres gercées, jouant avec ses peaux mortes, l'humiliation qui immobilisait tout son corps sous la panique; tout cela donnait des hauts-le-coeur à la jeune fille. Elle se tenait si fermement contre le mur qu'elle eut le désir de fondre à l'intérieur. Mais ce désir n'était rien comparé à la haine grandissante qui brouillait son esprit, cinglante et hurlante, qui prenait naissance dans son estomac et remontait dans son coeur, pulsait ses poumons d'un air infâme qu'elle partageait malgré elle avec son agresseur. Non, elle ne voulait pas subir les menaces de la petite Rosier, elle ne voulait pas être torturée pour ensuite qu'on lui efface la mémoire. Elle ne se souviendrait plus des sévices, mais les professeurs se rendront compte du sortilège et alors, la honte et l'ignorance hanteront son coeur pour le restant de ses jours – elle en était persuadée. Et ce n'était que dans le meilleur des cas, car si personne ne remarquait rien, alors elle resterait la cobaye d'expériences maléfiques, innocente et malléable. Lavande perdrait jusqu'à la notion même d'être humain. Elle ne pensait plus au professeur Raven. La haine avait supplenté ses sentiments les plus doux et les plus chevaleresques. Ce n'était plus l'honneur d'un homme qui était un jeu, mais sa vie à elle. La née-moldue avait si peur qu'elle en aurait pleuré toutes les larmes de son corps sur le champ, si elle n'était pas pétrifiée par la menace. Sa main vint se poser sur sa baguette qu'elle dégaina séchement, la pointant sous la gorge de l'élève.  Ce dernier eut un mouvement de recul sous la surprise mais se raviva d'un sourire dédaigneux:

— Comme si tu savais t'en servir !
Écarte-toi de moi...

C'était sa dernière chance. Lavande fit claquer sa langue pour faire venir un peu de salive dans sa gorge sèche, rien à faire. Elle brûlait à l'intérieur. Sa main tremblait tout en tenant la baguette, ce qui n'aidait pas sa crédibilité. Pourtant quelque chose fit reculer le gyffondor de quelques pas, soudainement peu rassuré par l'allure de la jeune serpentard. Mais lui faire peur n'était pas assez. Ce n'était plus assez. Il en fallait plus, qu'elle leur montre qu'elle pouvait désormais se défendre. Que la née-moldue n'était plus la misérable écolière incapable de jeter un sort. Elle avait été entraîné par le grand Gellert Grindelwald, et personne n'était au courant. La jeune fille ne devait plus être victime de son destin, sinon sa vie n'aurait aucun sens. Les efforts du mage noir seraient inutiles, et par dessus tout, elle ne serait jamais digne du doux regard du professeur Raven. La sorcière qui se cachait dans ses entrailles s'étirait les muscles jusqu'à faire craquer ses os, elle avait envie de magie. Le bout de sa baguette se mit à crépiter des étincelles blanches, mais elle n'y fit pas attention. Lavande avança d'un pas vers son agresseur et leva haut la baguette pour s'écrier:

EXPERLLIARMUS !

Un puissant rayon rouge éclaira tout le couloir, illuminant la pierre d'un éclat sanglant. L'élève fut projeté contre le mur d'en face, s'effondrant inconscient sur le sol, sa baguette se plantant dans l'une des pierres dans quelques tréfonds au loin dans le couloir. L'excitation du sort réussi à merveilles – beaucoup trop – sous la fougue de sa colère enflamma un peu plus ses sens, tandis que ses pas l'amenaient plus près de son bourreau désormais victime. Tenant toujours sa baguette dans sa main tremblante, les étincelles blanches revinrent, plus fortes, plus denses, plus électriques dans l'air glacé soudainement vidé de toute vie. Elle ne savait pas ce qu'elle avait envie de faire de plus, tout ce qu'elle savait, c'est que la sensation de puissance grisait son esprit jusqu'à l'altération de sa conscience. Seulement la sensation de réussite fut de courte durée: tout cela n'avait duré qu'une fraction de sconde.

La baguette que Lavande avait enfoncé dans la roche se mit à trembler.

L'espace d'une seconde après, elle explosa dans un insaisissable fracas, faisant trembler le sol sur lequel se tenait la jeune fille et brisa le couloir en deux. La lumière du jour perça à travers les fenêtres éventrées. Les roches s'effondrèrent, percutant d'autres tours en contrebas dont elles brisèrent les flèches aériennes. Des flammes s'emparèrent de la charpente du couloir, les léchant avec grand soin, dévorant avec hâte les plus petites cales de peupliers coincés sous les immenses poutres de chêne. Un véritable désastre. Le gouffre s'arrêtait à leur niveau, mais en se penchant dans le vide, l'étudiante pouvait admirer les centaines de mètres qui les séparaient d'une chute mortelle. Non loin, son agresseur comatait toujours, ignorant du drame qui venait de se produire. Quant à Lavande Huntergrunt, elle se tenait désormais au centre du couloir, admirant les flammes qui luttaient pour respirer tout comme elle, et le vent qui hurlait dans ce nouveau terrain de jeu qu'elle venait de créer rien que pour lui, attisant l'incendie. Sa baguette était toujours fixement accrochée à sa main, grelottante de froid, assourdie par les battements de son coeur. Ce n'était pas l'effet escompté, le sort avait échoué. Qu'avait-elle donc fait ?

Bientôt, elle entendit des cavalcades de pas s'engouffrer dans le couloir. Un poid s'effondra dans son estomac: il lui faudrait assumer une nouvelle fois ses catastrophes. Mais c'était la première fois qu'elle blessait consciemment quelqu'un en usant de ses pouvoirs. L'oeil mort et blessé, pourri d'une colère qu'elle n'était pas parvenue à expurger sous l'échec, Lavande se retourna vers l'entrée du couloir. S'il fallait un coupable, elle assumerait.

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Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald Icon_minitimeDim 16 Fév - 10:13



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« JUST LET IT FLOW. »

Automne 1942, couloir du quatrième étage.

Parfois le destin ne se jouait qu’entre quelques coïncidences. D’autres fois, certaines expressions utilisées dans le quotidien de chacun trouvait son illustration parfois au détour d’un couloir. Dans le cas Grindelwald, il s’agissait d’être simplement au mauvais endroit au mauvais moment. Le mage noir était tranquillement en train de vaquer à ses occupations de fortune, essayant de vainement combler sa prolifération de temps libre à ne plus savoir qu’en faire au lieu de s’enliser dans un ennui certain et abrutissant. Cependant, comme on pouvait l’espérait de l’esprit belliqueux du criminel, sa curiosité l’avait poussé à aller vérifier de lui-même une connaissance qu’il avait appris au détour d’une lecture sur le château de Poudlard : un passage secret dissimulé derrière un miroir qui mènerait hors de l’école. Où exactement, il l’ignorait mais ce n’était pas ce qui rendait la recherche intéressante. Les Aurors n’étant jamais bien loin pour le garder à l’œil, tenter de s’enfuir en plein jour se révélait être du suicide et toutes les petites libertés qu’il avait réussi à obtenir par un comportement quasi-exemplaire venant de son comportement d’ordinaire mutin seraient supprimées sans somations. Non, ce qui l’intéressait juste était de confirmer une possible connaissance par une preuve tangible.

Cette partie du château, et ses étages inférieurs, était d’ordinaire désert. Pourtant, il eut l’impression d’entendre des voix d’élèves non loin, dans le couloir. Rien de bien alarmant dans une école, au final. Concentré sur sa chasse au trésor de fortune, Gellert ne se soucia guère des voix dont le volume monter au fur et à mesure. Les querelles d’adolescents n’étaient pas son souci, malgré son statut de pseudo-professeur qui n’avait, de toute façon, aucune autorité immédiate, devant obligatoirement passer par sa hiérarchie afin d’appliquer des sanctions. Néanmoins, une voix un peu trop familière lança un sortilège bien particulier. En temps normal, le maléfice que l’élève venait de prononcer ne devrait avoir aucune conséquence catastrophique, mais s’il s’agissait bel et bien de Lavande Huntergrunt, alors Grindelwald craignait le pire. De là où il était, le mage noir ne pouvait les voir, les deux élèves étant au caché par un angle de mur, les couloirs de Poudlard pouvant se révéler être un impitoyable labyrinthe pour ceux qui n’étaient pas habitués ou qui n’avaient aucun sens de l’orientation. Cela était parfois tranquille quand on voulait avoir la paix et faire des petites magouilles frauduleuses. N’entendant aucun bruit, Grindelwald décida d’aller tout de même voir de qui se défendait Lavande et emboita le pas dans un silence pesant. Tandis qu’il tourna à l’angle du couloir, il…

Un souffle puissant le chassa brutalement vers l’arrière, le renvoyant à son point de départ et plus loin encore, s’écrasant lourdement vers le miroir dont la partie réfléchissante se morcelant en des dizaines d’éclats, créant une mosaïque difforme et éparse, certains morceaux de verre s’écrasant au sol. Les tympans du mage noir sonnèrent de manière stridente tandis que Grindelwald redressa sa carcasse. Il lui faudrait plus que cela pour le mettre à terre mais il était surtout en proie à une colère grondante et sombre. Têtu, il se dirigea de nouveau vers l’endroit du litige et la source de l’explosion. Ce qu’il vit finit par l’agacer définitivement. Le visage fermé, la mâchoire crispée, ne se rendant pas compte de sa plaie sur son front, bégnine en soi, mais saignant fortement néanmoins, les vêtements couverts de la poussière blanche de la roche éventrée, il ne put que constater les dégâts : le couloir était éventré, donnant sur du vide, et les verres de fenêtres des murs tenant encore debout avaient tous explosés dans la détonation. La charpente des ruines était consumée par un feu soutenu qui avancé progressivement de part et d’autre de la brèche.

De l’autre côté de la faille, Gellert aperçut la responsable. Sa protégée se tenait droite au milieu de ce chaos qu’elle avait créé. Son visage, tout aussi fermé que celui de son mentor, semblait résigné à ce qui allait suivre. Rapidement, les Aurors qui avaient perdu la trace du mage noir par inattention arrivèrent, affolés, dans le dos de Lavande. Profondément déçu par l’adolescente et redoutant la sanction qui allait suivre pour la jeune fille, Grindelwald détourna le regard, désabusé et dégoûté, et remarqua la présence d’un élève de Gryffondor à ses pieds. Avec l’explosion et par chance, le gamin avait été envoyé au-delà de la brèche. Il espérait juste qu’il soit le seul mêler à cette histoire et que d’autres de ses camarades n’avaient pas fini leurs vies sur les rochers des mètres plus bas. Non pas que Grindelwald soit réellement attristé du sort d’idiots qui avaient osé pousser Lavande hors de ses gonds, mais s’il y avait eu des morts, les conséquences seraient désastreuses. Il s’accroupit auprès de l’élève inconscient et s’assura que la victime avait toujours un pouls. Gellert se saisit alors du bras de l’élève et le traîna simplement un peu plus loin du trou, afin qu’il soit définitivement en sécurité.

Pendant ce temps, les Aurors s’étaient déjà affairés à limiter les dégâts et créer un passage au-dessus du vide. Une fois que Gellert put passer, il s’empressa de rejoindre Lavande, ne se souciant guère de ses géôliers, de toute façon occupés à autre chose. Il la toisa un instant, essayant de se remémorer ce qu’il s’était passé. Un Expelliarmus avait été lancé, rien de bien agressif en soi. C’était après tout un sortilège de défense qui n’avait pas pour but de détruire un bâtiment. C’était peut-être ce qui pouvait sauver la jeune fille d’un renvoi quasi-certain. Il fallait compter sur la magnanimité de Dumbledore et Dippet mais le fait que le mage noir entraîne personnellement l’adolescente allait peut-être desservir le mentor et la protégée. Gellert eut une forte envie de passer un savon à Lavande, de lui demander ce qu’il lui était passé par la tête et que son aventure à Poudlard, aussi chaotique était-elle, pouvait très bien se terminer ce soir sans aucun avertissement. Mais en réalité, cette colère primitive était surtout générée par une inquiétude grondante et nouvelle chez le mage noir : il se souciait réellement du sort de sa protégée.

— J’ignore ce qu’il t’est passé par la tête, mais j’espère que tu as une bonne raison. Ta baguette te servira, ne lance pas d’autres sorts jusque-là. Ils pourront vérifier que tu as bien lancé un Expelliarmus et non pas un Bombarda.

Dépité et inquiet, il jeta un regard vers les Aurors qui finissaient leurs réparations et s’occupaient du Gryffondor inconscient. Il savait que son témoignage auprès d’Albus et Dippet ne vaudrait pas grand-chose. De plus, les employés du Ministère seraient également présents et rien ne présageait que certains n’eussent pas la mauvaise idée de fausser les témoignages. Peut-être que Dumbledore ferait confiance à la bonne foi de Gellert mais il était quasiment certains que Dippet accorderait plus de crédits aux Aurors. Mais peut-être que le mage noir se trompait après tout et ses géôliers n’auraient pas le témoignage véreux. Il reporta de nouveau son attention sur sa protégée qui n’allait certainement pas passer les meilleurs instants de sa vie.

— Tu n’as rien ?

Visiblement, non. Elle s’en sortait indemne. Elle-même aurait pu être sérieusement touchée dans sa propre explosion. C’était un miracle que les deux protagonistes s’en soient sortis indemnes. Il avait néanmoins prononcé ces mots à voix-basse, afin que les Aurors ne remarquassent pas le camp choisi par le mage noir dans cette histoire. Grindelwald soupira alors profondément, regardant les dégâts être réparés magiquement, songeant à ce qu’il pourrait bien dire à Dumbledore et Dippet afin que la sanction sur Lavande ne soit pas trop lourde ni sévère. Si elle ne touchait plus à sa baguette, les Aurors pourraient vérifiaient qu’il s’agissait bien d’un Expelliarmus, raté certes, mais qui était néanmoins un sortilège de défense, ni visant pas à blesser la cible. Ignorant ses propres blessures qu’il ne sentait même pas, Grindelwald ferma les yeux, le visage éternellement impassible, songeur et nerveux, restant près de Lavande cependant.
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Belladone Raven
Belladone Raven
Âge : 28 ans
Sang : Sang-Pur
Nationalité : Anglaise
Patronus : Un corbeau
Épouvantard : Lavande recroquevillée au sol, le visage baigné de larmes, qui implore son aide, personnification de son impuissance à combattre les Forces du Mal
Reflet du Riséd : Lui même sauvant Lavande à son bras, des étincelles flamboyantes jaillissant encore de sa baguette, provenant de la bataille qu'il vient de gagner
Baguette : 25 centimètres, bois de sorbier et crin de licorne
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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald Icon_minitimeLun 17 Fév - 22:12



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Couloir du Quatrième Etage

Automne 1942

BOUM !
Le fracas de l'épais grimoire qui s'échappa des bras de Belladone pour achever sa chute sur l'asphalte glacée se répercuta aux battements de son coeur affolé qui tambourinait dans sa poitrine. Le vacarme causé par la panique fébrile du jeune Professeur sans nul doute était passé inaperçu, étouffé sous le capharnaüm terrible, aux échos d'apocalypse, qui avait fait choir l'ouvrage, antique et précieux, à ses pieds qui ne répondaient plus, lui qui d'ordinaire traitait le plus insignifiant des manuels avec la tendresse que l'on aurait voué à une relique sacrée. Il lui fallut deux tentatives infructueuses pour récupérer le recueil délicat de ses mains tremblantes, et c'est un Belladone complètement affolé qui entama une cavalcade effrené vers le lieu de l'explosion, serrant l'ouvrage contre son coeur comme pour se donner du courage. Un instant, bref et insensé, déchira le bourdonnement éperdu qui s'amoncelait au fond de son esprit brumeux, et l'image pincée de la bibliothécaire de Poudlard déchira l'épaisseur de cette sourde angoisse. Le voile épais d'une terreur indicible béa quelques secondes, laissant passer le visage outré et déçu de cette femme rêveche qui s'était prise d'affection pour le jeune Professeur et sa manie de traiter les ouvrages avec une tendresse qui ressemblait à s'y méprendre à de la dévotion.

Belladone s'essouflait, comme ralenti par cette couardise qui lui était coutumière mais qu'il étouffait sous une panique folle qui l'empêchait de réfléchir, et parce qu'il pressentait quelque chose d'inexplicable, de terrible, de ces desseins funestes dans les affres desquels on se sent inexorablement mêlé, sans trop savoir pourquoi. Pourtant il ne pensait à rien, n'avait pas l'ombre d'une théorie ou l'ébauche d'un coupable, simplement la certitude étrange qui lui poignait l'âme que la contemplation serait atroce, catastrophée, et pire que tous les écheveaux de situations que son esprit trop tendre pouvait s'imaginer. Alors il courrait, comme un idiot et sans grâce, ses jambes manquant de s'emmêler à chaque foulée, les bras serrés autour de l'énorme livre, le talon de ses souliers vernis claquant sur la pierre dans un bruit ridicule qui rendait le tout grotesque.

Le jeune homme aurait pu perdre un temps fou à s'égarer dans les méandres de théories nébuleuses, à tourmenter son âme fragile au beau milieu du champ des possibles, à philosopher sur les éventualités de ce fracas inhumain ; jamais sa mémoire de cadet de bonne famille qui n'avait rien vu de l'existence, la vraie, n'aurait pu imaginer l'ampleur des puissances magiques incontrôlables qui s'étaient déchaînées ici, et qu'il ne pourrait jamais qu'effleurer du doigt, à la lecture d'un témoignage ou d'un manuel d'Histoire de la Magie. Lavande. La douce, la malheureuse élève qui s'était accroché à ses bras alors qu'un lâche sortilège lui liait les jambes, l'étudiante à la fragilité extatique qui avait noyé les affres désespérés de son regard dans le sien ce soir là se trouvait là, débout, rose déchûe au beau milieu de la plaine désolée d'un champ de bataille dont elle semblait l'auteure terrible, destructrice et ravageuse dans toute la splendeur de l'injustice qu'elle subissait au quotidien, et dont elle semblait avoir voulu réparer l'humiliation par la seule force de sa vengeance.

Belladone se surprenait à la trouver étrangement belle, ayant à peine conscience de l'admiration terrifiée avec laquelle il la regardait, submergé simplement par l'effroi d'une puissance qui s'étalait à ses yeux, et qui dépassait tout ce qu'il avait bien pu lire ou imaginer au cours de sa monotone existence de sorcier privilégié. Il y'avait une aura terrible qui semblait flotter autour de la jeune fille dont il avait bercé la fragilité extatique cette nuit-là, et à présent elle semblait reine, hors de portée de cet idiot de Belladone, de ses confiseries, de son thé et de sa nullité magique qui l'humiliait au point de ne pas avoir raison d'un Epouvantard. Lavande trônait là au beau milieu des décombres, et tout au fond de ce visage défait par l'épouvante du désastre il y'avait cette certitude très nette de n'être rien d'autre qu'un stupide et orgueilleux Professeur incapable face à elle, lui qui dans sa naïveté idiote, avait eu l'impudence de ne pas prendre sa menace au sérieux.

Gellert était là aussi. Son visage d'albâtre furieux complétait le tableau sordide, sa haute stature dominant l'auteure du désastre. Les rigoles écarlates d'une blessure au front, béante, creusaient leurs sillons sur le visage imperturbable du mage noir repenti que la douce élève avait atteint, par la seule force de son incontrôlable magie. Belladone devint soudain pâle comme un linge, les jambes devenues soudain fébriles, serrant toujours contre son coeur l'énorme ouvrage qu'il venait rendre à la Réserve. L'élève martyr de Serpentard avait blessé le grand Gellert Grindelwald. Et lui était là, tout petit et tremblant, comme redevenu enfant devant ces puissances destructrices qui l'auraient écrasé du bout de l'index, et qui semblaient ne pas le voir, lui et sa médiocrité futile, son sentimentalisme dégoulinant et sa capacité magique médiocre à pleurer. Les Aurors s'activaient autour de la victime, que Belladone reconnaissait comme un des lâches agresseurs de cette nuit-là, gisant inconsciente au beau milieu des gravats, indifférente aux tourbillons de flamme qui laissaient échapper des nuées de fumée noirâtre et cette abîme vertigineux qui béait presque sous leurs pas.

Belladone n'avançait pas. Une sorte de recul effrayé le maintenait sur place, cette impression de ne pas être à sa place au beau milieu d'une discussion qui le dépasserait de toutes façons, ce sentiment d'encombrer de son incapacité inutile deux sorciers qui n'auraient eu besoin qu'un mouvement de l'index pour le réduire à néant. Le jeune homme naïf, stupide, qui s'était enorgueilli en son for intérieur d'avoir secouru la douce élève, et qui s'était posé en sauveur de cette pauvre martyre tombait de très haut. Si une once de cynisme avait pu subsister en son âme tendre, peut-être un rire sans joie, acerbe, aurait-il pu franchir ses lèvres, pâlies par l'ampleur de la puissance magique qui s'étalait dans toute sa crudité sous ses yeux d'encre. Oui, il avait bel et bien sauvé quelqu'un cette nuit là. Les bourreaux cruels, les petites mains scélérates, les bouches traîtresses d'enfants sadiques. Oui, ceux-là, il les avaient sauvés. Peut-être même avait-il sauvé Poudlard, comme la jeune fille le lui avait annoncé avec une légereté qu'il avait largement sous-estimé. Mais il n'avait pas sauvé Lavande ce soir-là. Comment le fragile et le trop tendre Belladone pourrait-il s'enorgueillir de sauver un jour une sorcière si extraordinaire ? Comment avait-il pu s'oublier à ce point ? Comment avait-il pu avoir l'impudence de la sous-estimer ainsi ?

L'état de choc supplantait la honte. Le regard d'encre de Belladone, hagard, passait successivement des Aurors qui s'affairaient autour de la catastrophe, à l'élève inconscient, à Gellert qui laissait les sillons écarlates dévaler son visage blafard et furieux et qui, sans nul doute, faisait part de ses remontrances à son élève clandestine, avec toute sécheresse acide qu'on lui connaissait. Et si Belladone avait une sourde envie de s'interposer, de clamer haut et fort l'innocence de Lavande, hurler que la pauvre martyr ne se défendait que de la lâcheté de bourreaux terribles au sadisme sans limite, dont elle avait supporté les sévices avec un mutisme farouche et obstiné qui devrait forcer le respect de tous, plus que cette indifférence injuste avec laquelle on accueillait ses tourments.

Pourtant Belladone ne hurla pas. A la vérité ses pieds étaient restés ancrés au sol à l'angle de ce couloir, regardant la scène comme un spectateur non désiré, paria à la fragilité inutile qui fleurissait au beau milieu de ravages d'une magie dont il ne pourrait faire que rêver. Comment avoir la tête haute lorsqu'il faudrait expliquer à la jeune fille la complexité d'un sort de défense, ou les manières imparables de se débarasser d'une créature offensive, quand elle l'aurait tué d'un claquement de doigt, ce Professeur trop tendre, si l'envie lui en avait pris ? C'était idiot, de se sentir ainsi amoindri par plus fort que soi, lui qui en avait pourtant l'habitude depuis tant d'années. Pourtant c'est d'une admiration terrible, inconsciente et somme toute quelque peu terrifiée qu'il dévisageait la douce élève qui s'était montrée d'une attendrissante timidité avec lui cette nuit-là, et qui aujourd'hui ouvrait une brèche sur un couloir de Poudlard pour se défendre de son agresseur.

Belladone eut un profond soupir. La fumée noirâtre qui s'échappait du brasier s'engouffra dans sa gorge, et une toux brève vint déranger le duo qui se retourna vers lui, donnant là l'occasion au jeune homme de ne plus rester là, immobile, comme un imbécile, à se faire dévisager par les Aurors qui avaient l'air de se demander pourquoi il restait ainsi, hagard et fixé à son angle de couloir.

- Gellert...Mademoiselle Huntergrunt ? Euh...Est-ce que tout va bien ? Que s'est-il passé ?

Belladone déglutit, s'attendant à se faire envoyer sur les roses par un Gellert furieux, craignant plus encore ce qu'il pourrait entrapercevoir au fond des prunelles d'émeraude délavée qui semblait irradier des moindres soubresauts de l'âme de la douce Lavande, qui venait littéralement de détruire un couloir de la plus prestigieuse école de sorcellerie du monde.
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Lavande Huntergrunt
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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald Icon_minitimeDim 23 Fév - 1:03



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« les plus belles roses naissent dans les orties »

Automne 1942, couloir du quatrième étage.

Elle avait chaud, à cause des flammes indélébiles qui léchaient la solide charpente. Elle avait froid, à cause du vent sifflant entre les débris restants du couloir. Une couche de sueur ressortit de sa peau comme la bave protectrice et venimeuse du crapaud ; son corps n’en pouvait déjà plus. Ses poumons prenaient de lentes et profondes inspirations, pour se rendre bien compte de l’atrocité qui venait de se produire. Pourtant, elle ne avait déjà commis des explosions par le passé, mais jamais rien d’aussi spectaculaire, jusqu’à sérieusement menacé la vie de ses camarades. Aucune salle de cours, ni passerelles ni tours habitées ne se trouvaient sous le couloir qu’elle venait d’exploser. Sa folie n’avait fait aucune victime, et l’adolescente ne sut quoi en penser. Elle ne pensait plus à rien, tout était vide. Insupportablement vide, son esprit érigeant une barrière de protection contre les remontrances à venir. Une bulle entre elle et le monde extérieur. Allait-on la croire ? Elle, une sang-de-bourde ? Elle frotta les tâches de fumée qui brûlaient ses yeux. La née-moldue avait vieilli depuis le premier jour où elle avait commis sa première erreur en cours ; plus elle grandissait, plus son incompétence prenait en ampleur. Est-ce qu’il était trop tard pour implorer ? Avait-elle garder le silence pendant trop longtemps, jusqu’à prendre l’entière responsabilité de son malheur ? Jusqu’à ce que tout advint de son unique faute ? Le rythme de sa respiration se brisa.

Tout se bouscula autour d’elle. Des Aurors vinrent en renfort en moins de cinq minutes, éteignant les flammes et construisant un chemin entre les deux pans de couloirs pour aller récupérer l’élève qu’ils croyaient blessé. Il ne s’en fallut que de quelques secondes supplémentaires pour voir sortir des volutes de fumés et de poussière la silhouette blessée de Grindewald qui vint jusqu’à elle : il était furieux. Mais pas autant qu’elle n’aurait cru ; sur son front saignait une vilaine blessure qui transpirait un sang sombre. Lavande aurait aimé pourquoi le soigner, mais elle n’avait jamais pratiqué aucun sort de soin. Elle ne voulait pas que sa blessure n’empire par sa faute. De toute façon, la jeune sorcière était bien trop hébétée pour réagir. Elle restait là, immobile et abrutie par la magie qui faisait encore trembler ses membres. Y avait-elle mis toutes ses forces ? Quelque chose lui disait que non, car elle ressentait encore au creux de son ventre les tourbillons insensées de cette énergie inconnue. La source ne s’était pas tarie. Il lui semblait qu’elle ne le serait pas tant qu’elle serait envie.

Toujours était-il que le mage noir se trouvait devant elle, surplombant sa petitesse de son immense stature. Son œil blanc la fixait avec colère, mais celui noir la regardait avec inquiétude. Elle fut surprise mais n’en montra rien ; elle s’était attendue à ce qu’il la saisisse par les épaules, la secoue, lui cris dessus à quel point elle avait commis une erreur qui allait peut-être lui coûter le restant de sa vie. Lavande eut envie de vomir, reprenant lentement pied avec la situation et comprenant petit à petit que la situation était bien plus catastrophique que prévu. Elle venait de prouver par la preuve physique qu’elle était effectivement un danger. Ce n’était plus une moquerie, c’était une réalité. Un souffle lui manqua, se coinçant dans sa gorge qui menaçait de laisser échapper un sanglot.

C’est… c’était eux… encore… ils voulaient… enfin… il n’y en avait qu’un… il m’a dit que… je devais vérifier… mes arrières pendant cette… nuit… qu’ils allaient…

Entre chaque mot, c’était une courte respiration que la née-moldue prenait bruyamment, bloquant ensuite sa gorge pour que sa voix ne siffle pas. Ce fut sa seule réponse quand Grindelwald lui demanda si elle allait bien. Comment pouvait-elle bien aller ? Elle venait de faire la démonstration d’une puissance magique qui avait drainé sa force vitale. Son corps était pourtant étonnamment stoïque, seul la main qui tenait la baguette tremblait. Au fond d’elle-même, Lavande était confiante… les paroles de son mentor déclarant que les Aurors seraient capable de déterminer qu’elle n’avait fait que se défendre avaient bien frayé leur chemin dans son esprit. Oui, elle n’avait fait que se défendre, que remettre à sa place un pitoyable lèche-botte de Rosier, que de faire comprendre à lui et à tous ceux qui lui avaient fait du mal qu’elle n’était désormais plus une victime… comment pourrait-on lui en vouloir ? Mais rien n’était jamais moins sûre. Lavande avait appris avec le temps et beaucoup d’expériences qu’il ne fallait rien attendre du directeur, et de la plupart des professeurs de cet établissement. A présent que les flammes avaient été contenu par les Aurors, elle avait cruellement froid. La chair de poule frémissait sur ses bras sous sa petite chemise grisâtre. Elle leva la tête vers Grindelwald, et le vit fermer les yeux. Il ne pouvait strictement rien faire, ni aider les Aurors ni l’aider elle. Il n’était là que pour vérifier qu’elle aille bien. Une attention qui fit chaud au coeur de Lavande, quand bien même elle n’eut pas l’envie de sourire. Ses yeux étaient pourtant remplis d’une gratitude sincère. Il était doux, quelque part, d’observer de loin cette scène silencieuse – presque paternaliste – entre le mage noir et la née-moldue. Aucun contact physique ne les liait, et pourtant ils se tenaient l’un à côté de l’autre sans mot dire, comme s’ils faisaient partis de la même étrange histoire. Elle regarda les Aurors mettre le garçon en sécurité, et le transporter magiquement jusqu’à l’infirmerie. Décidément. La première fois, personne ne lui avait fait de remontrance sur le fait qu’elle l’ait mordu jusqu’au sang. Peut-être parce que ce n’était pas sorcier. Lavande regarda ensuite la paume de ses mains, après avoir rangé sa baguette dans un trou de la doublure de sa jupe.

A quoi cela servait d’avoir toute cette puissance sans être capable de l’utiliser ? Elle n’était qu’une vulgaire et stupide pauvre paysanne, dotée d’une éducation simpliste, voire minimaliste, qui n’avait appris l’existence du monde depuis seulement six ans pour finalement se faire rentrer dans la tête qu’elle n’avait pas le droit d’y vivre de par sa nature. Une grande force tremblait pourtant dans le moindre recoin de ses veines mais à quoi bon ? Cela ne servait à rien d’avoir un talent pour ne pas être capable de le structurer. Un diamant brute qui ne rayonnerait jamais. Lancer des sorts tout feu tout flamme en priant pour qu’à la fin, cela ressemble à un bouquet de feu-follet ne signifiait rien. Tout au plus, il y avait un sourire condescendant pour tout retour. Cela ne sert à rien de faire de la magie si on ne sait pas ce qu’elle veut dire. Était-elle juste trop débile pour être une sorcière ? Tout ce qu’elle voulait, c’était de ne pas être martyrisée une nouvelle fois, ne pas perdre le peu de liberté et d’espoir qu’il lui restait entre les doigts… elle ne voulait pas être utilisée comme cobaye pour souffrir mille morts jusqu’à prier qu’on l’oubliette. Lavande se demanda alors ce qu’il y aurait après, et le tourbillon de pensées reprit : Rosier et sa bande allaient-ils prendre peur et la laisser tranquille ? Allaient-ils au contraire la rattraper avec plus de hargne encore pour se venger une nouvelle fois ? Ou tout simplement par curiosité pour la disséquer ? Son Expelliarmus avait échoué, cela ne suffirait peut-être pas à les écarter. Tout cela, ce n’était des « si » que si le directeur acceptait de la voir comme la victime de l’histoire et ne l’expulsait pas…. n’importe quel autre élève aurait pu être renvoyé sans réflexion. Mais Lavande n’était pas n’importe quel élève : elle était l’échec du système pédagogique de Poudlard, et le directeur serait bien obligé de l’accepter. Elle n’était devenu un danger que parce que les professeurs l’y ont autorisé. Mais grâce à Grindelwald… qui sait si elle n’aurait pas causé plus de dégât encore s’il n’avait pas été là pour commencer les cours particuliers.

Monsieur… que va-t-il se passer.. ?

« Tout va bien se passer... » Voilà les quelques mots qu’elle aurait rêvé qu’on lui dise. Qu’on rassure son coeur baignant dans les remous pâles d’un marécage glacé. Une toux interrompit sa question, et la réponse qui avait pu lui être offert s’il y en avait une. Aussitôt, Lavande tourna la tête en direction du bruit. Son sang se figea en une seconde, gonflant ses veines d’une épaisse couche de glace. Belladone Raven était là, très visiblement mal à l’aise. Il ne semblait pas avoir l’intention de se rapprocher d’eux, babillant des interrogations hagardes depuis le coin du couloir restant. Une gorgée d’air sale entra dans les poumons  de l’adolescente, un air glacé et vicié mais qui bloqua toute parole. Le professeur de ses rêves, celui auquel elle pensait pour s’endormir le soir, et pour se permettre un petit sourire dans les moments de tristesse, celui-là même se trouvait sur les lieux de son plus terrible incident, observant d’une expression apeurée le carnage de la née-moldue. L’avait-elle déçu ? Aussitôt une fièvre de panique s’empara de son cou, bouffée de chaleur dans sa poitrine. Bien évidemment qu’elle avait dû le décevoir : la serpentard venait de détruire un couloir de l’école dans laquelle il avait étudié, vécu, et dans laquelle il enseignait à présent. Elle venait de démontrer que l’étendue de sa bêtise était l’explication de pourquoi on lui interdisait la pratique durant les cours. Elle venait de se dévoiler devant lui, dangereuse monstresse à la haine viscérale. L’adolescente prit peur, et dans son regard brillait de petites perles tandis qu’elle se tournait instinctivement vers lui, irrésistiblement attiré dans ses yeux noirs. Le fixant avec une crainte toute respectueuse, ses joues rougirent violemment. Pitié, faites qu’il ne la prenne pas pour un terrible monstre, il fallait qu’elle lui explique la vérité. Plus qu’à tout autre, le professeur était le seul auquel elle pouvait expliquer ce qui venait de se passer, il comprendrait. Elle jeta un regard à Grindelwald et s’approcha à petit pas du Professeur Raven. Ses mains restaient nouées devant son ventre, ses bras collés à sa taille, tant l’élève craignait qu’un mauvais geste ne fasse ressurgir à nouveau quelque sombre pouvoir. Il fallait qu’elle restreigne son corps, ennemi à elle-même.

Professeur… vous rappelez-vous de la nuit où vous m’avez sauvé ?

Il n’y avait aucune ironie dans ses paroles. C’était une question sincère, car elle se doutait que pour lui, ce n’était qu’une nuit parmi tant d’autre, et en rien différente des autres. En quoi le fait qu’elle fut misérable aurait dû graver en sa mémoire quelques émotions indélébiles ? Ainsi, Lavande ne mettait aucun doute sur ce qu’elle pensait : il lui avait bien sauvé la vie cette nuit-là, elle en était persuadée.

L’un d’eux… celui que vous aviez envoyé à l’infirmerie. C’était lui… il était là, il m’a menacé… et m’a dit que… que sa bande allait me retrouver cette nuit. J’ai… j’ai paniqué et j’ai… j’ai voulu me défendre. Je me suis dit que si… si je me défendais correctement, ils me prendraient enfin au sérieux et me laisseraient tranquille...

Est-ce que cela suffirait à sa défense ? Ses gestes étaient très lents, comme si elle s’approchait d’un animal blessé. En l’occurrence, c’était elle, l’animal blessé. Et pourtant, dans la position de pouvoir où elle se trouvait, coupable d’avoir éventré le château comme on déchire le ventre d’un gibier, c’était à la manière d’un félin s’approchant de sa proie qu’on eut pu comparer sa lenteur. Elle n’avait pourtant aucune mauvaise intention, bien au contraire : mais elle craignait tant qu’il recule, qu’il prenne peur, et qu’il soit tout simplement déçu de sa personne, elle qui ne valait déjà rien.

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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald Icon_minitimeDim 23 Fév - 16:46



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« JUST LET IT FLOW. »

Automne 1942, couloir du quatrième étage.

La situation était critique. Si personne ne semblait avoir été blessé sévèrement, ce qu’il venait de se passer rester tout de même gravissime. En effet, il était inconcevable qu’une élève se permette de faire sauter une partie de l’école suite à un accès de colère. Cependant, la connaissant, Grindelwald se doutait que Lavande n’aurait pas pris un tel risque si elle n’avait pas une bonne raison. Il n’ignorait ni ne sous-estimait la colère qui grondait en elle mais il ne pouvait concevoir qu’elle s’était ainsi abandonné à ses émotions, malgré ses mises en garde. Elle n’était pas une mauvaise personne, malgré ce que tous pouvaient dire d’elle. Elle était juste perdue. Cependant, la résolution dans son regard délavé inquiéta le mage noir. Et si cette explosion avait été délibérée ? Non, il avait entendu le nom du sortilège être prononcé. Ce n’était qu’un véritable accident. Il soupira doucement, craignant réellement le pire pour l’avenir de la jeune femme. Il n’était en effet pas certains que les hautes instances de Poudlard se montrent aussi magnanimes et diplomates que lui, ce qui dans ce cas de figure, était parfaitement ironique.

En constatant les dégâts, l’avenir de Lavande à Poudlard se couvrait de nuages. Les bonnes excuses, les bons mots devraient être trouvés pour empêcher un renvoi définitif de l’adolescente. Si cette issue devait aboutir, les conséquences seraient désastreuses pour elle. Et cela, Gellert pouvait ne se le permettre. Elle essaya alors de se justifier, disant que sa victime l’avait menacé et qu’elle avait eu peur. Le mage noir la crut volontiers. Cependant, elle n’avait pas de difficultés à le convaincre et c’était peut-être ce qui pourrait lui porter préjudice auprès de Dippet et surtout d’Albus. Grindelwald savait que Dumbledore ne portait pas la jeune femme dans son cœur et qu’elle faisait même partie de sa liste de suspects par rapport à la prophétie. S’il avait laissé Gellert s’en occuper, c’était justement pour endiguer ce probable mal qui pouvait grandir en elle et détruire plusieurs centaines de vies innocentes. Maintenant qu’elle avait fauté, cela pouvait potentiellement se retourner contre lui. De même pour leurs cours personnels du soir. Il allait être très difficile de n’avoir aucune sanction suite à cet incident. Grindelwald n’arrivait pas à se projeter ni à déterminer ce qu’il pouvait se passer ensuite pour la jeune fille. Pourtant, il aurait tellement souhaité que le Gryffondor inerte soit sanctionné tout aussi durement que Lavande.

Cette dernière lui demanda d’ailleurs ce qui allait se passer ensuite. Gellert la regarda tout d’abord avec un air grave, hésitant à lui répondre sincèrement. Cependant, la pauvre enfant semblait déjà en proie à la panique et remettre de l’huile sur le feu n’allait pas la calmer. Il n’osait pas non plus lui dire qu’elle risquait probablement d’être renvoyée de Poudlard. Néanmoins, son mentor ne laisserait pas une telle tragédie arriver. Il était résolu à prendre sa place s’il le fallait. Albus s’y opposerait sûrement mais s’il arrivait à détériorer suffisamment son image de repenti modèle auprès du Ministère, il y avait moyen pour qu’il soit condamné à la place de Lavande. Pour son éducation, elle devait rester à Poudlard. S’il venait à partir, il savait que Belladone serait prêt à reprendre le flambeau, malgré sa faible puissance magique. Il était plus diplomate que lui. Il n’aurait aucun mal à canaliser les émotions de leur jeune élève. Cependant, pour ne pas inquiéter sa protégée sur l’épée de Damoclès brandie par Albus qui risquait de leur trancher la nuque à tout moment, Gellert lui sourit chaleureusement.

— Tout ira bien, mon enfant. Tu t’es juste défendue parce que tu avais peur. Tu n’as rien fait de mal, ne t’inquiète pas.

Il posa une main sur son épaule pour la réconforter avant de l’enlever en apercevant l’arrivée de Belladone. Ce dernier avait l’air choqué, ce qui n’avait rien de très étonnant lorsqu’on était émotif comme lui mais également attaché à l’édifice. Il avait l’air assez effrayé parce que Lavande avait pu accomplir. Grindelwald, de son air redevenu impassible, ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter de l’allégeance de son collègue. Si les deux comparses avaient été d’accord sur l’injustice quotidienne que subissait Lavande, le jeune homme avait sûrement sous-estimé la puissance magique de l’adolescente. Le mage noir craignait cependant néanmoins qu’il ne change d’avis sur l’élève et se retourne contre elle. De plus, il y aurait l’affrontement de la parole de Dumbledore contre Grindelwald. Et l’adoration que vouait Belladone à son ancien professeur n’était un secret pour personne. Aurait-il le cran de s’opposer à son mentor en soutenant l’avis du pire ennemi de celui-ci ? Gellert se mordit l’intérieur de la lèvre, de moins en moins serein sur la future des évènements. Il lança un regard inquiet à Belladone, espérant s’attirer sa sympathie. De plus, l’état de Lavande était en réalité assez proche de l’épouvantard du jeune professeur : bouleversée, paniquée, si son châtiment devait être prononcé en sa défaveur, elle lui demanderait probablement de l’aide. Il resta parfaitement immobile mais concentra son regard hétérochrome sur Belladone. Ce qu'il comptait faire allait sûrement le gêner mais qu'importe. Silencieusement, il usa de son pouvoir de Légilimancie non pas pour fouiller la tête de son collègue, respectant cette intimité dont il n'avait pas besoin pour l'instant, mais pour lui faire passer un message :

"Lavande a voulu lancer un Expelliarmus. Je l’ai entendue faire mais elle semble avoir perdu le contrôle."

Ignorant toujours sa blessure dont le sang coulait désormais dans son cou, tachant au passage son col, il continua de pénétrer l'esprit de Belladone :

"Si ça s’envenime, fais en sorte de me faire passer pour le coupable. Elle ne doit pas être expulsée."

Rien n’était moins sûr pourtant. Et puis, il n’était pas certain que Belladone coopère. C’était une partie d’échecs risquée à laquelle allaient jouer les deux professeurs. Grindelwald n’était pas sûr de la fidélité de son collègue envers Lavande. De plus, il se doutait qu’Albus n’allait pas le laisser retourner à Azkaban aussi facilement, surtout pour protéger Lavande qu’il suspectait farouchement d’être la prochaine despote. La gorge serrée, le regard grave et fuyant, il regarda les Aurors partir précipitamment avec l’élève blessé en direction de l’infirmerie. En voyant le blason du lion sur la robe de la victime, Gellert ne put s’empêcher de penser que ce système de maisons était ridicule. Albus avait été un Gryffondor et il ne pouvait pas croire que son jugement serait totalement impartial (si l’on mettait de côté son animosité envers la jeune fille) face à la Serpentard. Et puis, qui disait qu’ils allaient laissé le repenti s’exprimer ? Dès son arrivée à Poudlard, on lui avait bien fait comprendre que son avis ne compterait pas vraiment. Qu’il n’était rien qu’un élément de décor dans le paysage paisible de l’école.

"Donne-moi ta baguette, s’il te plaît. Discrètement, bien évidemment."

Une nouvelle fois, il avait chuchoté ces mots pour Belladone depuis son esprit. Il ne comptait pas vraiment l’utiliser, seulement si les choses tournaient en leur défaveur. Si personne ne les écoutait, il s’assurerait que la maladresse de Lavande ne soit rien par rapport à ce que le mage noir pouvait créer. Il se mettrait en lumière pour faire de l’ombre à sa protégée et qu’on l’oublie dans les ténèbres que Grindelwald pourrait causer. Ce dernier regarda Belladone. Il n’y avait aucune agressivité dans son regard et il espérait que son collègue comprenne immédiatement ses intentions. Le jeune homme n’était pas stupide après tout, peut-être comprendrait-il le plan de son criminel de comparse. Gellert avait juste besoin de sa confiance ainsi que de la docilité de Lavande.
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Belladone Raven
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Reflet du Riséd : Lui même sauvant Lavande à son bras, des étincelles flamboyantes jaillissant encore de sa baguette, provenant de la bataille qu'il vient de gagner
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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald Icon_minitimeMar 25 Fév - 15:28



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Couloir du Quatrième Etage

Automne 1942
Les visages des deux grands sorciers qui se faisaient face se tournèrent presque en même temps vers l’insignifiant Professeur de Défense Contre les Forces du Mal, dont la toux âcre et malvenue avait interrompu des confidences qui sans doute le dépassaient. C’est le regard d’émeraude polie par les âges qui le dévisagea en premier. La douce, la malheureuse Lavande sembla soudain mortifiée en le reconnaissant. Le cœur de Belladone se déchira de voir l’étudiante sombre et résignée, la tendre jeune fille qui avait grignoté ses Patacitrouilles du bout des dents et qui dans un éclair de panique avait éventré une aile de Poudlard, s’effrayer ainsi du jugement d’un si petit sorcier. Sans doute la posture catastrophée du jeune homme qui ne savait pas feindre devait être ridicule. Ses bras restaient toujours serrés autour de l’ouvrage emprunté, et dans ses yeux d’encre devaient s’étaler l’étendue de sa stupéfaction terrifiée, avec toute la crudité limpide de sa sincérité et de son innocence. La pauvre jeune fille semblait véritablement affolée par le jugement de son Professeur, dont elle attendait le couperet sur une nuque déjà ployée, ses joues devenues écarlates sous la panique, l’émeraude pâlie de ses yeux scintillant déjà de quelques larmes qui n’attendaient que le verdict terrible de Belladone pour choir sur le petit visage de craie.

Lavande se décida pourtant à approcher, non sans avoir jeté à Grindelwald un regard qui ressemblait à l’imploration mutique de lui laisser l’aubaine de s’expliquer auprès du témoin fortuit de la catastrophe qu’elle avait engendré par la seule force de son exceptionnelle magie. Elle s’approchait avec prudence, méfiance presque, comme l’animal rejeté qui craint d’être repoussé une nouvelle fois, parce que les seules mains qui s’étaient tendues vers elle l’avaient chassée ou brutalisée. Alors oui, Belladone avait sûrement l’air d’un idiot, pétrifié comme il l’était devant l’apocalypse de la scène, devant l’auteure, petite et frêle, qu’il fixait avec une hébétude admirative, un peu craintive certes, d’une puissance qu’il admettait avec honte avoir mésestimé. Elle ne changeait rien, pourtant, cette contemplation effarante, désolée, des ruines d’une aile entière du château qui avait abrité les rires et les larmes de son enfance. C’était toujours la douce Lavande qui levait son regard d’émeraude implorant, pour le noyer dans la tendresse d’encre de son Professeur. C’était toujours la malheureuse jeune fille, résignée et sage, qui obéissait docilement à la moindre de ses consignes, quand beaucoup de ses comparses lui riaient au nez et à la barbe. Elle avait toujours cette beauté ternie, comme éteinte, du diamant qui se noie dans la fange, et dont la face blême a des promesses d’éclat incomparable, pourvu qu’on ait foi en sa révélation. Et Belladone ne savait dire pourquoi, mais il y’avait en son for intérieur ce je-ne-sais-quoi d’inexplicable, qui le rendait muet d’une admiration étrange pour cette jeune fille qui avait été privée de tout ce qu’il avait eu, et il se sentait le devoir, le besoin irrépressible même, de mettre tout son cœur à lui rendre le quotidien moins pénible.

Lorsque sa petite silhouette se planta devant celle, roide et immobile de Belladone, Lavande prit courageusement la parole, malgré les larmes qui brillaient encore dans les prunelles délavées, malgré ses joues écarlates d’une angoisse mal dissimulée, malgré ses tremblements de froid sous sa chemise légère, que les courants d’air du couloir béant n’avaient aucun mal à transpercer. Le benjamin Raven hocha la tête gravement et en silence. Bien sûr qu’il se souvenait. Comment aurait-il pu oublier ? Il avait reconnu le jeune fautif inconscient, que les Aurors venaient d’emmener à l’infirmerie, après avoir éteint le brasier incandescent nourri par le foyer terrible de la colère et de la peur de la pauvre élève martyre. Alors Belladone écouta. Il écouta sans rien dire le récit terrible de ses appréhensions les plus affreuses et les plus enfouies, personnifiées en cet Epouvantard déchirant qui s’était révélé à ses yeux bouleversés devant le grand Gellert Grindelwald. Les lèvres du jeune homme avaient pâli et frémissaient d’indignation et d’horreur, tandis que les jointures de ses doigts blanchissaient en se crispant sur l’ouvrage qu’il serrait toujours contre sa poitrine. Et l’encre de son regard ne pouvait pas se détacher des prunelles implorantes de la jeune fille, et il se perdait dans ces tréfonds d’effroi, de douleur et d’injustice, et de sourds désirs d’outrepasser ses droits lui martelaient le cœur, des envies de hurler sa rage et sa peine, des envies de serrer la jeune malheureuse et incomprise entre ses bras, lui souffler que tout irait bien, et que jamais plus il n’admettrait qu’on lui fasse du mal. Mais c’était idiot, utopique, orgueilleux. Belladone, seul, ne pouvait rien contre l’horreur du quotidien de la jeune fille, et cette impuissance le rendait fou, et seule sa sagesse résignée, un peu lâche, l’empêchait de tempêter et de hurler contre les tourments que Lavande subissait devant l’indifférence criminelle et générale.

Dans les tréfonds de cette contemplation d’une atroce réalité, triste et belle à pleurer dans le reflet de ces yeux d’un vert d’eau sali par l’horreur des autres, Belladone ressentit une intrusion étrange, et il s’en fallut de peu qu’il ne trahisse sa surprise par un sursaut hébété. Il n’en fit rien pourtant, et c’est immobile que le jeune homme subit pour la première fois les désagréables effets de la Legilimancie. Gellert semblait avoir été témoin oculaire et auditif de la terrible scène, parce qu’il lui faisait un exposé, bref et laconique de ce qui avait été l’élément déclencheur de cette véritable apocalypse. Belladone rendit son regard à Grindelwald, pour lui signifier qu’il avait compris, et qu’ils seraient toujours d’accord au sujet de Lavande, à présent que leurs avis s’étaient rejoints ce soir-là, à l’orée de la Forêt Interdite. Ses yeux revinrent très vite sur Lavande, pour ne pas l’inquiéter ou éveiller ses soupçons, et il lui offrit un sourire empreint d’une bienveillance et d’une chaleur propre à la rassurer ;

- Je m’en souviens…Ne vous en faites pas, je témoignerai pour vous, soyez en sûre, et j’expliquerai la situation terrible dans laquelle je vous ai trouvée, en appuyant sur le fait qu’un des agresseurs a renouvelé ses menaces, et que je l’ai reconnu…Tout ira bien…

Belladone appuya son sourire, comme pour dissimuler son mensonge. Oh, il n’avait pas menti lorsqu’il avait promis de la défendre, mais il ne pouvait guère assurer que tout irait bien. Comment ? Il n’avait aucun pouvoir en ces murs, la Direction faisant fi des opinions du cadet des Professeurs, trop tendre et inexpérimenté. Quant à Grindelwald, c’était pire encore. Jamais personne n’accepterait de l’écouter. Belladone, pour ne pas éveiller les soupçons, resta les yeux rivés sur Lavande, alors que la désagréable impression d’être pénétré en plein cœur de ces songes horrifiés le saisissait de nouveau. Elle continuait de trembloter de froid et de panique, les os gelés dans sa chemise trop légère, tandis que Grindelwald paraissait étonnamment lucide et échafaudait les bases d’un plan qui paraissait risqué et hasardeux, plan auquel Belladone ne put s’empêcher de songer, pensée audible au Legilimens qui, à ce moment précis, officiait au creux de ses songes éthérés :

- Et les Aurors ?

Car les Aurors avaient tout vu. Si Belladone se taisait, que Grindelwald comptait-il faire d’eux ? Il fallait agir très vite, et le jeune homme était désemparé. Parce que ce plan, en plus d’être hasardeux, impliquait le sacrifice de Grindelwald. Comment le jeune Professeur, fidèle et loyal, pouvait-il accepter de laisser quelqu’un porter ainsi le chapeau ? Pourtant il s’agissait de Grindelwald, et rien ne le faisait jamais reculer. De plus, l’éventualité du renvoi de la jeune fille lui apparut soudain si inconcevable, si terrible et si injuste qu’en réalité, il s’aperçut que sa décision était déjà prise. Et puis, il n’était qu’un idiot, privilégié et peureux, qui n’avait jamais rien connu des situations d’urgence, et qui voyait en Grindelwald une figure d’autorité, en qui il avait envie de vouer sa confiance, parce qu’il ne doutait pas de l’affection qu’il portait à Lavande. Il ne s’agissait là que de la pire des éventualités, peut-être que tout se passerait bien, après tout ? Mais Gellert avait raison. Par-dessus tout, Lavande ne devait pas être renvoyée :

- La poche droite de mon pantalon…Je vais offrir ma veste à Mademoiselle Lavande, si vous pouvez essayer de vous en saisir à ce moment-là…

De fait, l’idée lui avait traversé l’esprit depuis que Lavande avait planté son corps frêle et frissonnant devant le sien, et que la voir grelotter ainsi des larmes dans les yeux lui donnait une fois encore un désir de la protéger dont il n’avait pas les moyens. Cette courtoisie serait sans doute l’unique chance de Grindelwald, les yeux d’émeraude restant rivés sur le visage hébété de son Professeur qui avait tâché de se montrer rassurant, et qui essayait de ne pas jeter d’œillades inquiètes à la baguette de sorbier qui dépassait de sa poche, tandis qu’il cherchait un moyen de se libérer de ce stupide ouvrage qui l’embarrassait. Se décidant à le coincer un moment entre ses jambes, Belladone se libéra de sa veste de velours brun qu’il jeta sur les épaules grelottantes de la jeune fille qui le regardait toujours, avec cette hâte timide de celui qui ne voulait pas embarrasser son élève plus que de raison ;

- Mais vous paraissez mourir de froid…Acceptez et vous me la rendrez plus tard, n’est-ce pas ? Êtes-vous sûre d’aller bien ? N’avez-vous pas été blessée ?

Belladone tâchait de ne pas regarder les faits et gestes de Grindelwald, et restait rivée sur le petit visage de craie, aux cheveux d’encre coincés par le col de la veste jetée à la hâte sur ses épaules, et qui retombait, trop grande, sans forme et avec mollesse le long de sa taille. Il lui souriait toujours, dissimulant mal sa panique. Il avait accepté l’offre de Grindelwald, parce qu’il avait été pris de court, parce qu’il ne savait pas quoi faire d’autre, parce qu’il n’avait l’audace de le contredire aussi et, surtout, parce que la menace du renvoi de la jeune Lavande lui était apparu comme un éclair terrible, un présage si sombre qu’il ne parvenait pas même à s’en figurer l’horreur inconcevable, comme si une chose si terrible lui rendrait insupportable sa nouvelle vie, ici même à Poudlard, alors qu’on y avait renvoyé une malheureuse innocente.

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Lavande Huntergrunt
Lavande Huntergrunt
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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald Icon_minitimeVen 28 Fév - 23:13



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« les plus belles roses naissent dans les orties »

Automne 1942, couloir du quatrième étage.

Tout ira bien. Les mots qu’elle attendait tant sortaient de la bouche de son mentor, qui surplombait de sa silhouette son insupportable petitesse, dans laquelle était contenu un si terrifiant orage. Il avait posé sa main sur son épaule, apposant un point et une présence qui rappelait la véracité de son existence. Il n’était pas qu’un simple fantôme, mais bien réel, un individu de chair et de sang qui la soutenait vraiment. Son aide, bien qu’elle ne put être que verbale, rassura Lavande au meilleur de son plus sombre désespoir. Elle n’avait lancé ce sort que parce qu’elle avait peur, c’était la vérité : elle était prête à se faire fouiller la tête pour qu’ils puissent le vérifier. Si la née-moldue acceptait de supporter sans broncher les menaces et les petites plaisanteries malsaines d’une bande de prépubères, elle n’était pas encore prête à assumer d’être punie pour leur inhumanité. Elle ne serait pas une martyr à ce point de soumission et ferait tout ce qui était en son pouvoir pour défendre son acte. Grindelwald le disait lui-même : elle n’avait rien fait de mal. Sa respiration reprenait un doux rythme régulier, aspirant à remettre un peu de couleur sur les joues de la jeune fille. Elle se mordit les lèvres, passa une main dans ses cheveux salis par la poussière et emmêlés par l’explosion. Une appréhension sournoise continuait de restreindre ses organes d’une main de fer, craignant tout de même de ce moment où elle allait devoir porter haut ses raisons – priant pour qu’on ne lui glisse pas un sempiternelle « pourquoi ne pas en avoir parler à un professeur plus tôt ? « , la vérité étant que d’une certaine façon, elle l’avait fait. Le professeur Raven avait interrompu, par la simple inspiration de son étiquette autoritaire d’enseignant. Ce qu’elle avait fait par la force, il l’avait fait par des mots et son statut. Mais Lavande ne pouvait l’imiter, n’étant moins que rien.

Ce même professeur qui était apparu dans le couloir, témoin des tremblements du corps de l’étudiante, de son impensable manque de contrôle, marque clair de son incompétence, de l’irascibilité de ses émotions extrêmes, la preuve de son immaturité assommante. Toute sorte de notion qui expliquait peut-être l’expression d’effroi qui blessait le visage du charmant professeur. Elle s’était approchée de lui, craintive, dans la crainte qu’il ne l’éloigne, dans la crainte qu’il ne fut outré de son comportement ou même moyennement déçu de son acte. Bien évidemment, ce n’était pas dans l’acte en lui-même, car cela n’aurait dû être qu’un simple expelliarmus… mais c’était l’une des rares de fois dans sa vie, où elle eut honte de la trop grande puissance de ses pouvoirs. Elle les voyait habituellement d’un œil morne, désabusé et fatigué, usant de toutes ses forces pour apprendre chaque soir à les maîtriser. Voilà qu’elle se sentait pourtant comme terriblement mise à nue devant le professeur de défenses contre les forces du mal. Ce dernier hochait lentement la tête en acquiesçant se souvenir de son sauvetage. Le coeur de la jeune fille bondit dans sa poitrine. Il s’était souvenu d’elle, de son heure passé à la réconforter, lui offrant délicieuses sucreries et tendre thé chaud. L’expression de son visage s’éclaircit un tout petit peu, tandis qu’elle termina son explication. Bien évidemment, le professeur Raven la comprit sur le champ : une nouvelle fois, elle vit l’indignation pâlir son visage et ses mains se serrer avec force contre le livre qu’il tenait contre lui. Une pensée fulgurante traversa son esprit, au milieu de la panique et des décombres : l’envie assoiffée d’être à la place du livre. Elle remarqua son regard qui passa d’elle à son mentor, mais ne soupçonna rien. Tout son être était dans l’observation de celui qui venait d’arriver – à nouveau potentiellement son sauveur. Son témoignage serait de poids dans sa propre défense ; il lui avait déjà sauvé la vie une fois.

Le professeur Raven devança ses pensées, et affirma qu’il témoignerait pour elle, ainsi qu’elle l’eut espéré. Il lui prononça à son tour ces quelques mots « tout ira bien » qui lui caressèrent le coeur d’une telle chaleur que ses larmes de panique se transformèrent en larme de joie. Un doux sourire abîmé, peu habitué à être utilisé, profondément timide mais sincère, changea son visage. Elle n’arrivait pas à croire en sa chance. Voilà que la née-moldue s’était retrouvée plus bas que terre, et voilà qu’en quelques mois, elle rencontrait deux nouvelles personnes dans sa vie – qui pour la première fois de son existence, lui donnaient de l’espoir et la rassuraient véritablement. Elle n’arrivait pas, et pire encore, elle ne pouvait pas croire en sa chance. Ce n’était des choses qui n’arrivaient que dans les histoires que l’on pouvait composer soi-même, à l’image d’une glace dont l’on pouvait choisir soi-même la composition – alors que dans la vraie vie, la glace vous est imposée et malheureusement vous êtes allergique à la glace. En attendant le retour à la réalité, Lavande savourait devant ses yeux la plus merveilleuse sucrerie qu’on pouvait lui offrir. Il lui souriait, et son sourire le rendait plus magnifique encore, ajoutant des étincelles à ses yeux. Lavande s’y brûlait avec un désespoir éploré mais heureux que n’importe qui d’étranger à la situation pouvait noter à des kilomètres à la ronde. Elle se sentait indubitablement sereine, de par la simple présence de cet homme à la douceur incomparable. Même si la chair de poule prenait possession de son corps, le vent s’engouffrant dans sa chemise pleine de suie et de poussière, tâchant jusqu’à sa cravate qui se baladait librement sur sa poitrine, Lavande s’en moquait éperdument. En tout cas faisait-elle tout pour ne pas montrer de signe de faiblesse.

Le professeur Raven interrompit sa futile observation rêveuse pour coincer le livre entre ses jambes et retirer sa veste. Un geste qui, de la part de quiconque, se serait révélé inélégant et passablement trivial, était là d’une délicatesse inconsidérée – mais peut-être Lavande n’était-elle pas parfaitement objective. Le moindre de ses mouvements la faisait sourire et rire du simple fait que c’était lui qui les faisait et que c’était la preuve qu’il existait, qu’il était vivant. Elle ne comprit pas tout de suite que la veste fut pour elle, pas avant qu’il ne la passe par dessus ses épaules, approchant son corps flasque du sien. Une inspiration aspirée siffla silencieusement dans sa gorge, aussi surprise qu’elle était. Plus rien n’avait véritablement de sens, à part elle : les Aurors qui s’évertuaient derrière eux à réparer l’incident, son agresseur qui avait une fois de plus fuit à l’infirmerie, les flammes dévorant les poutres qui disparaissaient lentement, ramenant le vent glacial à s’engouffrer dans le couloir… non, plus rien n’avait d’importance. Surtout qu’il ne cessait de la regarder, de plonger ses yeux d’encre dans les siens, profondément, fixement, comme pour capter la plus infime parcelle de son attention. Attention que Lavande lui offrait volontiers, alors qu’elle buvait la moindre ses paroles. Une légère douleur la prit aux tempes, tant l’émotion pétrifiait son corps et assourdissait tous les sons. Elle était littéralement aveuglée par le bruit des battements de son coeur qui pulsait à une vitesse folle, toute prise par les senteurs qui se dégageaient du parfum si délicat de l’enseignant si courtois. La jeune fille ne voulait pas croire qu’il l’eut fait pour quelqu’un d’autre.

C’était sa veste, elle respirait toute son odeur. Il la lui laissait, en attendant de pouvoir la récupérer plus tard. Lavande se sentait toute chose. Elle se voyait déjà serrer la veste dans ses bras avant d’aller dormir, attendant avec impatience leur prochaine rencontre pour pouvoir la lui rendre. Quand il lui demanda si elle allait bien et qu’elle était sûre de ne pas s’être blessée, Lavande hocha la tête – avec ce même sourire tendre et mélancolique qu’elle lui avait offert au dernier regard croisé avant leur séparation devant le cachot des Serpentards. Elle était forte, il en faudrait plus que ça pour l’abattre. Pourtant, le professeur Raven n’avait pas le même sourire que d’habitude. Lavande le savait : elle avait passé assez de temps à décortiquer ses expressions, à savourer le moindre de ses sourires comme une bulle d’air sous l’eau. Elle savait que quelque chose n’allait pas rond : était-ce à cause de ce qu’elle venait de faire ? N’avait-il feint la bienveillance alors qu’au fond, il était sincèrement horrifié par ce qu’il voyait ? N’était-ce pas son devoir de professeur que de faire attention à ses élèves, ainsi offrait-il à la née-moldue les attentions les plus primaires ? Une bouffée de chaleur vint rougir la gorge et les joues de la serpentard. Ce n’était pas son sourire habituel et cela lui faisait peur. D’une main, elle resserra la veste chaude sur sa poitrine, et ne put s’empêcher de poser l’autre sur le bras du professeur Raven. Ce ne fut pas véritablement un contact chaleureux et pressant, mais plus une douce caresse, un fantôme de tactile qui s’évaporait aussi vite qu’il eut apparu. Elle n’avait pas eu le courage de le faire tenir davantage, mais c’était juste assez pour montrer son inquiétude envers lui :

Est-ce que… vous allez bien, professeur… ?

« Est-ce que c’est ma faute… ? » avait-elle envie de murmurer, mais elle en était incapable. Au milieu des décombres de l’incident qu’elle venait de causer, Lavande ne pouvait pas se permettre de faire l’innocence. Pourtant elle sentait quelque chose de terrible qui se tramait. Quelque chose qui n’était pas de son fait, une ombre les surplombant tous les deux. Son oreille frémit.

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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald Icon_minitimeSam 29 Fév - 10:04



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« JUST LET IT FLOW. »

Automne 1942, couloir du quatrième étage.

Grindelwald fut soulagé de voir que Belladone partageait toujours son avis sur Lavande. Malgré la puissance phénoménale de cette dernière, elle n’était pas parvenue à effrayer le jeune sorcier pour le faire reculer et revoir son jugement sur elle. C’était déjà ça de pris. Satisfait de toujours avoir son allié à ses côtés, le mage noir continuait pourtant de rester dans sa tête, ne forçant néanmoins pour accéder à ses souvenirs, ayant au moins cette décence vis-à-vis de son collègue. La situation ne se prêtait guère à une pénétration intrusive dans la mémoire de son comparse. Cela aurait été totalement inutile, contre-productif et parfaitement mesquin. Et Grindelwald n’en voyait vraiment pas l’intérêt. De plus, Belladone n’avait pas la langue dans sa poche non plus. Si Gellert voulait des informations le concernant, il pouvait tout aussi bien lui demander. Ils se faisaient confiance après tout, non ? Le jeune homme aborda le sujet des Aurors, toujours en communication silencieuse avec le mage noir. Les chiens de garde du Ministère ne poseraient aucun problème, en réalité. Grindelwald n’était pas sûr qu’ils eussent été suffisamment proches pour entendre la querelle entre les adolescents et ainsi, ils ne pouvaient donner de preuves. Cependant, ils pouvaient toujours falsifier la vérité.

« Je m’en occuperai, des Aurors. Je ne pense pas qu’ils aient été témoins de quoique ce soit et je m’assurerai que cela reste ainsi. »

Si Grindelwald avait décidé de faire une diversion assez puissante pour faire oublier Lavande, ce qu’il comptait faire aux Aurors s’inscrivait parfaitement dans ses plans. Il n’était pas si friand que cela des Sortilèges Impardonnables, l’un des derniers qu’il avait lancés, il le regrettait amèrement. Cependant, un sortilège d’Imperium serait le bienvenu dans une situation pareille. Ses géôliers ne montreraient aucune résistance face à sa volonté de protéger Lavande. Bien évidemment, cela lui vaudrait un voyage définitif à Azkaban. Comme tout le reste, par ailleurs. Rien que le fait de demander sa baguette à Belladone risquait de lui attirer de sérieux ennuis, il était d’ailleurs surpris que ce dernier n’ait rien dit de l’épisode de l’épouvantard. Peut-être avait-il trop honte ? Gellert n’en était pas tellement fier après tout non plus. Cependant, la gravité de la situation l’empêchait de faire des choix plus réfléchis et sages. Il devait agir sous la précipitation et il savait que cela allait lui coûter sa vie, sauf si Albus se décidait à le couvrir, ce qu’il n’était pas obligé de faire. La mâchoire crispée, une migraine sourde commença à se loger au niveau de la plaie sur son crâne dont il ignorait l’existence, l’esprit concentré ailleurs que sur son corps. Il aurait pu avoir un bras arraché qu’il n’y aurait pas fait attention.

Belladone, comme prévu, retira sa veste pour la donner à Lavande qui semblait parfaitement attendrie par ce geste. Quelque peu surpris par une telle lumière dans les yeux délavés de l’élève, Gellert en profita néanmoins pour mettre à exécution son plan en suivant les indications de son collègue : lui aussi faisait diversion et il semblerait que Lavande eût l’esprit totalement ailleurs. Le mage noir tendit alors légèrement son bras et, sans sourciller un seul muscle de son visage, par un Accio silencieux et maîtrisé parfaitement, la fameuse baguette de Belladone sortit de la poche du pantalon de ce dernier, passa dans son dos et vint se glisser dans la manche du mage noir, la cachant à la vue de tous tout en l’ayant à proximité. C’était la deuxième fois depuis son arrivée à Poudlard qu’il avait une baguette dans la main. Et, ironiquement, il s’agissait de la même. Cependant, cette fois-ci, il ne ressentait aucune tentation de tenter une évasion désespérée.

Pourtant, cela serait si facile, en réalité : Belladone lui faisait confiance et Lavande avait clairement baissé sa garde. De plus, elle ne le soupçonnait probablement pas d’être capable de les exécuter froidement dans le dos. Gellert soupira. Il pouvait être libre et bien se moquer de la vie des deux individus devant lui ou alors donner ses dernières années d’existence pour protéger une adolescente. Il y avait vingt ans, la question ne se serait même pas posée. Il passa alors les bras dans son dos, une position somme toute assez classique chez lui. Mais cela lui permettait de mieux dissimuler encore la baguette dans sa manche. Cependant, quelque chose n’allait pas, comme s’il était en proie à quelques vertiges qui lui fit perdre légèrement l’équilibre. Son regard se fit plus sombre mais fut interrompu par l’arrivée des Aurors qui regardèrent Lavande avec courroux, mettant probablement fin à la rêverie de la jeune fille.

— C’était vous ?! Qu’est-ce qu’il vous a pris de faire ça ?!

Gellert fronça les sourcils et se rapprocha de la petite troupe. Les employés du Ministère n’avaient pas traîné pour lancer les hostilités envers Lavande. Ainsi, il allait devoir jouer aux avocats et être plus malin qu’eux. Les Aurors regardèrent d’un mauvais œil le fait que le mage noir se soit placé derrière Lavande et Belladone mais le criminel n’était pas la priorité à leurs yeux. Les plus zélés d’entre eux, qui avaient sûrement beaucoup de souvenirs à Poudlard, devaient être parfaitement outrés de voir qu’une gamine avait osé détruire une aile du château.

— Comment oses-tu, Huntergrunt, détruire Poudlard ?!

L’Auror qui venait de vociférer était jeune, très jeune. Il semblait avoir seulement 21 ou 22 ans. Il avait donc dû connaitre Lavande et ses frasques avec l’utilisation de la magie. Cependant, le jeune roquet ne sembla pas vouloir s’arrêter là pour accabler son ancienne camarade :

— On te fera renvoyer pour ça !

Le mage noir, jusqu’alors passif dans cette conversation, jeta un coup d’œil à son élève. Cet idiot d’Auror allait faire voler en éclats ce que lui et Belladone avaient tenté de faire pour rassurer Lavande dont il ne fallait pas surtout pas sous-estimer la colère, la meilleure des preuves étant l’état du couloir qui venait d’exploser. De plus, si elle venait à s’en prendre à un Auror, les conséquences seraient dramatiques et malgré toute la bonne volonté du monde, Gellert ne pourrait rien y faire. Lancer un Imperium sur des employés du Ministère était tout à faire faisable, le faire sur Dippet, le chef du Bureau des Aurors, ou même Albus révélait du suicide pur et simple.

— La décision de son sort ne revient pas aux Aurors. Seuls les professeurs Dippet et Dumbledore sont en mesure de décider. De plus, elle n’a fait que se défendre, pouvons-nous vraiment la blâmer pour cela ?

— La ferme, Grindelwald, ça vous va bien de jouer les lèches-bottes.

Un sourire arrogant se dessina sur les lèvres du mage noir qui ne se laissa pas affecter par cette pique ridicule. Il planta son regard dans les yeux du jeune Auror qui finit probablement par regretter ses paroles envers le criminel. Satisfait de voir que sa présence arrivait encore à rendre les gens mal à l’aise, Grindelwald releva le menton.

— Comme je l’ai dit, ce n’est pas au Ministère de prendre une décision, mais à la direction de Poudlard.

— C’était un sortilège d’explosion !

— Un simple Expelliarmus.

— Vous mentez !

Grindelwald soupira et regarda Lavande avec un air calme. Son mal de crâne gagnait du terrain et se battre ainsi puérilement avec des Aurors n’en valait vraiment pas la peine. D’un geste silencieux de la tête, il lui intima de montrer sa baguette. Il coupa également le contact mental avec Belladone, soulageant légèrement sa migraine qui n’était certainement pas due à cela. Il lança un regard à son allié. Peut-être se montrerait-il plus diplomatique que lui. Si les envoyés du Ministère commençaient à s’en prendre à Lavande, il sentait qu’il allait vite perdre ses nerfs, semblant être peu enclin à se contrôler en cas de colère brusque.
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Belladone Raven
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Reflet du Riséd : Lui même sauvant Lavande à son bras, des étincelles flamboyantes jaillissant encore de sa baguette, provenant de la bataille qu'il vient de gagner
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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald Icon_minitimeJeu 5 Mar - 14:43



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Couloir du Quatrième Etage

Automne 1942
Il y’avait une menace latente dans l’affirmation de Grindelwald, dont la lâcheté de Belladone préféra s’aveugler non sans une certaine honte, assez intelligent pour avoir perçu, sournoise et savamment dissimulée, l’éventualité du sortilège impardonnable de l’Imperium en ultime recours. Le tendre jeune homme claquemura les portes de sa conscience, qui d’ordinaire restaient béantes, laissant écumer la sensibilité trop tendre, douloureuse presque, d’une conscience exacerbée. Il était question aujourd’hui de justice. Peu importait l’Imperium, peu importaient les conséquences sur les épaules des deux Professeurs les moins influents de Poudlard, pourvu que Lavande ne paye pas de son renvoi l’indifférence générale aux tourments que sa petite âme pétrifiée n’était plus parvenue à essuyer. Le tendre Belladone, au nom de l’injustice qu’était la vie même de la triste Lavande, se sentait prêt à fermer les yeux sur de beaucoup de principes et de doctrines idiotes qui avaient dicté l’inutilité privilégiée de son quotidien, lui qui, jamais, n’avait eu à subir ces choix désespérés qui déchiraient les âmes bafouées des malheureux.

Lavande avait ce don, douloureux et incroyable, de briser le cœur certes fragile du jeune Professeur, par la mélancolie d’une moue, par l’esquisse d’un pâle sourire, par une anecdote évoquée de sa voix morne, et déjà beaucoup trop résignée pour une si jeune fille. Alors il lui avait promis que tout irait bien, et de ses yeux d’émeraude s’échappaient les larmes d’angoisse qui les baignaient, creusant un sillon soulagé sur le jeune visage qui accusait la stupéfaction d’être cru, et traité avec bienveillance. Peut-être l’encre des yeux de Belladone se serait noyé de quelques larmes, devant le sourire brisé de celle qui semblait découvrir la compassion et la tolérance, que l’on se serait pourtant imaginé comme un devoir, de la part du corps professoral tout entier. Le jeune Professeur n’était pourtant pas sûr que tout irait bien. Mais ô comme il valait la peine, son mensonge éhonté, devant le sourire de l’étudiante, brisé par la joie nouvelle du réconfort dont on l’avait toujours privé, glaçant sa petite carcasse délaissée et en peine, en plein cœur de l’âtre de ce qui avait été le foyer bienveillant de l’âme d’enfant de Belladone.

Un vent de révolte souffletait la mer d’huile, d’ordinaire sereine et paisible, qu’était l’âme de Belladone. Il n’en montrait rien cependant, s’évertuant à plonger la tendresse de ses yeux d’encre dans les tréfonds de la forêt d’émeraude des prunelles tourmentées de la douce Lavande, ne se déparant pas de son sourire doucereux, aux promesses de réconfort et d’une protection qu’il n’était même pas certain de pouvoir lui apporter. Il en avait presque oublié la ruse de Grindelwald, tandis que le petit visage affichait une mine stupéfaite, incrédule, devant la galanterie du geste de Belladone, qui semblait être là l’unique attention dont elle avait fait l’objet. Le cœur du jeune Professeur se serra un peu plus, devant une si douloureuse surprise, ne détachant pas ses yeux du petit corps frissonnant qui avait éventré l’aile d’un couloir, et qui flottait désormais dans sa veste trop grande, dont les embruns de rose s’exhalaient d’ici.

Son visage ne trahit aucune surprise lorsque l’effleurement de sa baguette qui glissait de sa poche lui rappela qu’il y’en avait encore un qui gardait la tête froide, debout et le front sanguinolent au beau milieu de la scène pathétique et désolée. Et l’instinct de Belladone ne l’avait guère trompé, en ne s’avisant pas de sous-estimer l’intelligence que l’étudiante avait vivace, parce que soudain le pressentiment sourd que quelque chose se tramait sous la tendresse de son sourire sembla raviver ses angoisses. D’un geste attendrissant, la jeune fille resserra autour de son corps gelé la veste de velours brun, tandis que de l’autre elle tâcha de se faire la plus tendre possible pour se poser, survoler presque l’avant-bras de son Professeur, comme si c’était lui la victime, comme si c’était lui qui avait besoin d’être rassuré. Elle était inquiète, c’était évident. Et il était du devoir de Belladone de se montrer le plus réconfortant que possible, parce que quoi que la malheureuse jeune fille en pense, c’était elle la victime, brebis sacrifiée sur l’autel de l’indifférence et du mépris savamment dissimulé du reste des Professeurs. Sa voix prit la fermeté la plus tendre possible, tandis qu’il affirmait, catégorique :

- Bien sûr, tout va bien, ne vous en faites pas…

Les bruits d’une cavalcade effrénée firent virevolter Belladone de la douloureuse contemplation de l’élève martyre de Poudlard, dont subsistait dans le regard brisé la honte et la déchéance d’un corps enseignant qui ne se révélait pas à la hauteur du malheur de sa vie. Et ses yeux d’encre, dont il avait tâché de garder la lueur paisible pour le réconfort de la douce élève bouleversée, écumaient maintenant d’une panique certaine, parce qu’il semblait sortir d’une transe égoïste, inconsciente, au fond de laquelle il n’y avait eu que la nostalgie des forêts d’Irlande que lui rappelaient les prunelles délavées de la jeune malheureuse, et le soutien infaillible qu’il se faisait un devoir de lui apporter, aussi maigre soit-il. La haute stature de Grindelwald, si elle ne vacillait pas, semblait légèrement moins assurée que de coutume, et une vague de honte déferla au creux de l’âme tendre de Belladone, en s’apercevant le sang qui s’échappait toujours de la plaie béante pour dévaler le visage de craie, qui tâchait tant bien que mal de rester impassible. Si l’idée de se servir de sa magie pour, au moins, refermer la plaie de Gellert lui vint à l’esprit une vague seconde, le jeune homme reprit vite ses esprits, se souvenant que c’était ce dernier qui avait pris possession de sa baguette, avec une discrétion telle que personne n’en avait rien vu.

- Gellert, par Merlin, votre blessure !

Légèrement affolé et véritablement honteux, Belladone extirpait son mouchoir de toile de la poche gauche de son pantalon, tandis qu’une vocifération indignée l’interrompit dans son geste. Les Aurors s’étaient approchés de Lavande et Belladone, tandis que le cadet de la petite troupe semblait mettre beaucoup de zèle à hurler son indignation au pauvre visage de la jeune fille déjà bouleversée, la jugeant coupable, comme tous les autres, du crime d’avoir cédé à la peur panique que lui inspiraient les menaces et tortures sempiternelles qu’on lui infligeait depuis six années. Le sourire du jeune homme avait subitement disparu, tout à l’indignation outrée qui s’emparait de son âme de Professeur bienveillant, de voir une étudiante rabrouée ainsi par un membre de l’élite sorcière, avant même qu’un semblant de justice n’ait eu le temps de déchirer le voile opaque d’incompréhension qui planait sur la scène morne et désolée. Gellert aussi semblait mécontent. Ses sourcils s’étaient froncés, et il s’était rapproché des deux jeunes personnes, se postant derrière, les bras croisés dans le dos dans une attitude protectrice, presque paternelle. Les sourcils de Belladone se fronçaient aussi, et ses lèvres frémissaient d’indignation, devant le ton aussi cavalier avec lequel cet Auror si jeune invectivait l’étudiante toujours si docile, et la promesse terrible de ce renvoi dont la simple pensée l’avait frissonner de tous ses os fut, peut-être plus que tout le reste, ce qui fit sortir le tendre Professeur de ses gonds. Et il allait répliquer au jeune et trop zélé Auror qu’il n’était guère de leur ressort de décider des punitions à infliger aux élèves, que ce désastre relevait d’un accident pur et simple, qu’il avait lui-même reconnu en l’élève inconscient un des agresseurs qui tourmentaient nuit et jour cette pauvre Lavande en toute impunité.

Mais Gellert avait parlé le premier. Et il insufflait une telle autorité naturelle, une telle suprématie et une telle dignité dans ses propos qui corroboraient si bien les songes outrés de Belladone qu’il fut heureux, finalement, que l’auguste mage noir l’ait devancé. Sa révolte se serait sans nul doute empêtrée dans les bégaiements décousus de sa lâcheté, et aurait contribué à le couvrir de ridicule, lui, Grindelwald et la cause de la douce Lavande mortifiée sur laquelle on hurlait dessus, simplement pour son audace d’avoir eu l’instinct de survie suffisamment développé pour se défendre. Le jeune homme pâlit soudain sous l’injure faite à Grindelwald, lui qui avait pris soin de rester d’une politesse extrême, malgré sa blessure, son inquiétude et sa colère, et même un sourire sans joie, qui n’augurait rien de bon, se dessina sur les lèvres blafardes du mage noir autrefois si respecté. Et lorsque les yeux polaires de Gellert plongèrent fixement dans les prunelles insolentes du jeune idiot, celui-ci déglutit, semblant soudain prendre conscience du sorcier auquel il s’adressait avec tant d’impertinence. Pourtant Grindelwald, étonnamment, ne cédait pas à l’orgueilleuse colère d’être ainsi insulté, et continua avec cette ferme sérénité qui forçait le respect à arguer l’irréfutable, à savoir que le Ministère n’avait pas à s’immiscer dans l’éducation prodiguée aux élèves de Poudlard.

Enfin, lorsque l’Auror affirma que la douce Lavande avait délibérément provoqué une explosion, alors qu’elle venait de jurer le contraire, ses yeux délavés emplis de désespoir noyés dans l’encre de ceux de Belladone, ce dernier trembla de colère, devant l’injustice d’un verdict aussi inique, dont la partialité et la sottise lui donnait presque des hauts le cœur. Dans un geste bienveillant et protecteur, presque inconscient, le jeune homme se saisit du bras de son élève, recouvert de sa propre veste, comme pour la soustraire au jugement scandaleux de l’Auror néophyte, tandis que Grindelwald semblait avoir eu la même idée que lui, à la manière dont il fixait Lavande :

- Comment pouvez-vous affirmer une chose pareille sans avoir entendu l’incantation de la bouche de Mademoiselle Huntergrunt ? Elle m’a affirmé avoir tenté de le désarmer suite à une menace de la part du jeune homme, et je la crois. J’ai été témoin oculaire d’une agression de plusieurs étudiants contre elle, en pleine nuit, et qui aurait pu se révéler d’une extrême gravité sans mon arrivée. Ce garçon faisait partie des agresseurs, aussi, je soutiens sa théorie de la légitime défense. Mais pour en avoir le cœur net, rien de plus simple qu’un Priori Incantatem, n’est-ce pas ? Cette alternative vous évitera ainsi d’accuser sans fondement mon élève, ou d’injurier mon collègue à tort.

Le jeune Auror lui jeta un regard chargé d’une colère vaguement honteuse, comme vexé de n’avoir pas pensé à ce sortilège pourtant très connu, et qui ne devait pas échapper aux connaissances de l’élite sorcière qu’il était censé représenter. A la vérité Belladone n’avait pas dit cela sans une certaine condescendance pour cet Auror stupide, qui se permettait de juger ainsi une étudiante qu’il ne connaissait pas, sans délicatesse aucune, et sans même avoir pris la peine de réclamer sa propre version des faits.

- Grindelwald n’est pas votre collègue, Professeur Raven, mais un prisonnier sous surveillance.

C’était donc tout ce que le brillant sorcier avait à répondre à Belladone ? Le jeune homme détourna les yeux de cet Auror insolent, ne prenant pas même la peine de répliquer à l’humiliation ridicule qu’il cherchait à infliger à Gellert, à défaut d’être un tant soit peu contraint de le respecter lui, frère cadet d’un Auror plus respecté et Professeur à Poudlard sans tâches et sans casier, contrairement à son criminel repenti de collègue. Belladone détourna les yeux de son interlocuteur, tendant de sa main libre son mouchoir à Gellert, comme pour lui démontrer qu’il s’agissait bien pour lui d’un collègue et non d’un vulgaire prisonnier sans droits ni dignité, puis, le bras de Lavande toujours dans le creux de sa paume, baissa son regard d’encre vers elle, lui offrant un sourire falot qui masquait difficilement son indignation :

- Acceptez-vous de me confier votre baguette, Mademoiselle ? Ainsi, les Aurors seront fixés et ne pourront plus vous accuser de mentir.

- Ce n’est pas vous qui exécuterez le sortilège, Professeur Raven.

Belladone jeta un regard vers l’Auror, un regard au fond duquel se mêlait la tristesse et l’indignation de constater l’indifférence et l’injustice avec laquelle traitaient la malheureuse Lavande tous ces sorciers, adultes et confirmés, qui auraient eu pour devoir de la protéger. Lui et Gellert étaient parvenus à l’exploit de soulager quelque peu cette petite âme bouleversée par l’imminence d’un renvoi et de la sévérité exemplaire d’un châtiment immérité, et voilà que ce jeune zélé faisait voler en éclats tous leurs efforts, tempêtant son indignation et ses remontrances infondées au visage de craie de la pauvre jeune fille que Belladone se promettait de défendre de tout son cœur de ce jugement ignominieux.

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Lavande Huntergrunt
Lavande Huntergrunt
Âge : 17 ans.
Sang : Née-Moldue.
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Baguette : Branche de hêtre entrelacé, sauvage et inflexible, 24 cm, ventricule de coeur de dragon.
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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald Icon_minitimeJeu 12 Mar - 23:41



Like a flower made of iron.

« les plus belles roses naissent dans les orties »

Automne 1942, couloir du quatrième étage.

Lavande essayait de restreindre la paranoïa de son esprit, prompt à s’imaginer les pires craintes dans ces moments en suspens, où l’attente et la peur du revers sont plus douloureuses encore que la punition en elle-même. Elle se concentrait  sur le visage doux et l’attention précautionneuse du professeur Raven envers sa personne. Toute entière à la contemplation du noir nacré de son regard profond, Lavande s’abandonnait sous la veste dont les pans retombaient droite sur ses hanches. Elle pouvait sentir la qualité du tissu sous sa peau de pauvre, du col délicat contre son cou. C’était une veste si riche, aussi douce et tendre que la gentillesse du professeur devant elle. L’un et l’autre se fixaient droit dans les yeux, avec cette perdition qui peinait à se raccrocher à quelques ancres perdues dans la vase. Lavande ressentit une profonde chaleur qui câlinait son corps jusqu’à encercler son cou. Elle sentait l’intérieur de ses organes fatigués se remplir d’une force vitale, d’une énergie faite de lumière, de chants de rossignols au petit matin et de battements des ailes d’un immense papillon. Elle aurait voulu trouver une excuse pour s’évanouir dans ses bras, mais ce n’était qu’un vague songe, car tout ce qui se déroulait devant ses yeux n’était pas un rêve. Ses propres yeux étaient grands ouverts pour admirer le professeur Raven, qui reprenait contenance pour lui dire qu’il allait bien et qu’elle ne devait pas s’inquiéter.

Pourtant Lavande s’inquiétait réellement : elle avait peur qu’il n’ait pu être effrayé, dégoûté, peiné, saoulé, par son incontrôlable magie qui dénotait d’une incompétence qui dépassait de loin n’importe quel élève qui n’eut jamais foulé de ces pieds les dalles de Poudlard. Sa baguette aurait pu choisir de ne jamais la laisser effectuer le moindre sort… au lieu de cela, elle ne cessait d’exploser, de hurler jusqu’à blesser ceux autour d’elle. La née-moldue s’était révélée être un terrible danger pour son entourage. Elle avait beau faire tout ce qu’elle pouvait pour n’embêter personne, pour rester invisible jusqu’à la fin de sa scolarité, ce n’était jamais assez. A croire que cela leur plaisait de lui rappeler qu’elle était et ne resterait à tout jamais qu’un monstre. Pourtant, le professeur Raven ne la regardait pas ainsi – elle était incapable, même avec la plus sourde des mauvaises fois, de s’imaginer qu’il mentait pour garder les apparences. Il souhaitait réellement soulager son coeur épuisé, et cela la comblait d’une joie infantile.

Joie qui allait être interrompu par les pas qui se précipitaient dans son dos. Le plus jeune la retourna pour qu’elle leur fasse face. Elle le reconnaissait : ce n’était pas un si ancien élève que ça, il avait déjà eu vent de ses exploits, et en avait même était quelques fois témoins. Il éructait une accusation qu’elle ne pouvait réfuter en soit : oui, elle était bien celle qui avait fait explosé ce couloir. La seule chose qui atténuerait sa sentence, ce serait les circonstances de l’attaque. Elle déglutit, plantant son regard mort dans les yeux de l’Auror zélé qui déjà se plaisait à lui dire qu’ils la renverront rapidement. Probablement que ce serait « l’erreur » de trop pour les anciens de l’école qui trouveront dans cet ultime acte de dégradation un motif suffisant pour jeter l’élève à problèmes de la prestigieuse école. Tout son sang ne fit qu’un tour, mais elle tint bon – serra les dents très fort, les entendant crisser tout le long de sa mâchoire. Bien heureusement, Grindelwald répondit à sa place, avec un ton très calme, parfaitement professoral – qui surprenait même la jeune fille. Il faisait face aux Aurors avec un incroyable aplomb et une flegme que l’on aurait cru toute britannique. Le mage noir rappela que ce n’était pas aux sorciers rattachés au Ministère que de faire la justice populaire d’une élève qui n’avait fait que se défendre. Une pique bien véridique auquel aucun des Aurors n’osa répondre, à part le jeunot qui était bien décidé à ne pas se laisser faire par le criminel.

Mais Grindelwald n’avait qu’à lever le menton pour que les sorciers en face ne s’écrasent lentement, sans faire de vagues. Il avait une prestance que Lavande admirait en silence. Une force se dégageait, et la jeune fille espérait un jour avoir la même – ainsi tous ceux qui la méprisaient n’auraient plus qu’à baisser la tête en sa présence. Elle lui jeta un rapide coup d’oeil, avec le fantôme d’un sourire de gratitude. Elle ne voulait pas que son amitié avec le plus grand criminel de la société sorcière ne lui porte préjudice – mais elle était prête à tout pour se défendre sans artifice autre que la vérité. Le jeune blanc-bec s’offusquait des paroles de Grindelwald qui répétait que ce n’était qu’un Expelliarmus. Il regarda Lavande, qui remarqua enfin la blessure qu’elle avait causé à son front. Dans toute la panique de l’instant, elle n’avait pas vu cette immense tâche de sang qui courait sur le marbre de sa peau. Le professeur Raven aussi ne semblait pas l’avoir vu avant maintenant, le lui faisant remarqué à grand renfort d’exclamation. Lavande les regardait, ne sachant trop ce qu’elle devait dire et dans quel ordre elle devait les dire. Elle porta la main à sa baguette qu’elle avait coincé dans sa jupe… jusqu’à ce que le professeur Raven ne lui saisisse délicatement le bras, la tenant à ses côtés avant de prendre la parole devant l’Auror. Lavande se figea sous la surprise, autant par ce contact soudain que par le fait que ce soit le professeur Raven en personne qui la touchait – la protégeait. Son coeur se mit à battre à nouveau jusqu’à s’en percer les tympans, tandis que son corps se rapprochait instinctivement du sien. Elle tentait de garder une constance pareille à d’ordinaire, et de ne pas laisser la rougeur de son visage pâle faire deviner son inclination chaude et violente. Le professeur Raven la défendait, dans un long monologue professoral dont il avait le secret, d’une voix ferme et monotone, mais tremblant comme à chaque fois de ce sentiment d’injustice qui rougissait ses joues mangées de barbe.

En très peu de temps, il exposa la situation : sa précédente agression dont il l’avait secouru, où il avait reconnu le visage du gamin qu’ils avaient emmené à l’infirmerie. Les mines des Aurors se firent interrogateurs et grognons. Pourtant, ils l’écoutèrent honnêtement – bien qu’amusés par ce petit minet qui parlait comme un vieux. Sa défense était sans faille… jusqu’au moment où il appela Grindelwald comme « un collègue », ce qui fit grimacer l’assemblé et énerva le jeune Auror qui s’empressa de reprendre pied là où il pouvait reprendre ses aboiements de petit roquet : non, ce n’était qu’un criminel sous surveillance. Lavande sentit la pique comme si elle lui avait été adressé. Tellement de haine et de mépris dans cette simple phrase… mais elle devait garder son calme, car sa tête était mise à prix depuis tant d’années qu’il ne suffirait que d’un pas de travers pour tomber dans la lave. Tout ce que le brillant professeur de défense contre les forces du mal avait été inutile face à la rage belliqueuse de l’Auror qui voulait à tout prix avoir raison. Il le rabaissa donc à la première occasion. Ainsi, lorsque le professeur Raven se tourna vers Lavande pour lui demander sa baguette, qu’elle retira de sa jupe tout en gardant ses yeux dans les siens, le tout avec un sourire admiratif et – oserait-elle le penser – amoureux… l’Auror s’en empara tout en jetant une dernière parole méprisante pour le professeur. Quelque part, lui et l’ancien étudiant n’avaient que très peu d’années d’écart. Pour l’Auror, cela ressemblait à un combat de coq qu’il fallait gagner à tout prix. Voir sa propre baguette dans la main d’un autre ne plut pas du tout à Lavande. Elle se sentit dépossédée de son arme – alors qu’elle venait de l’utiliser telle quelle pour la première fois. Sans sa baguette, c’était comme si elle se retrouvait nue face aux intempéries.

Priori Incantatum.

Il lança le sort d’une manière très professionnel, on ne pouvait lui retirer cela. Encerclé par les autres Aurors, le jeunot tenant la baguette de Lavande observa des volutes de fumées se désagrégeaient au-dessus d’eux, illuminés d’éclat de lumières. Tout le monde retint son souffle. Une image se décida au travers du brouillard. Lavande fixa la scène avec d’immenses yeux : sa baguette pouvait vraiment produire une telle chose ? Elle se vit, plaquée contre le mur telle une victime surplombée par son agresseur, la baguette ennemie caressant son visage tandis que ses yeux luisaient d’une monstrueuse expression. Qui pourrait la croire innocente, quand dans les reflets verdâtres de ses iris se cachaient une ombre si hargneuse, une horreur qui surpassait tout le mépris qu’on avait pu avoir envers elle. C’était l’envie de tuer qui se lisait dans son regard, la peur et l’effroi à un tel paroxysme que la violence devenait le seul rempart pour la liberté. Lavande détourna la tête, n’en pouvant plus de se voir si immonde. Elle ne put qu’entendre sa propre voix crier « Experlliarmus », et alors tout devint clair. Elle s’était tout simplement trompée. Il n’y avait pas de « r » dans la première moitié du sortilège. Un poids s’abattit dans les entrailles de la jeune fille, dont les épaules se courbèrent en avant, portés par l’étendue de sa culpabilité. Oui, elle avait prouvé qu’elle n’avait fait que se défendre – et que son erreur justifiait en effet une punition scolaire qu’une punition de la justice. Tout son coeur était broyé d’humiliation : son mentor venait de la voir échouer lamentablement un sort de débutant – le premier sort que l’on apprenait en cours de défense contre les forces du mal. Et son professeur tant aimé venait de la voir écorcher ce sortilège basique, alors qu’elle avait été obligé de connaître la théorie magique sur le bout des doigts pour avoir eu le droit de passer ses Buses.  Une nouvelle fois, le professeur dont elle rêvait amoureusement venait de la voir se faire agresser, d’une façon si proprement abjecte que Lavande s’en sentit brûler de honte – elle avait été si faible. La née-moldue baissa la tête face aux Aurors : pourtant même le jeunot regarda la scène avec un mélange de déception dubitative et de dégoût. Il lui rendit la baguette en silence. Lavande hésita une seconde avant de la récupérer, n’osant relever la tête. Elle se haïssait pour la soumission qu’elle montrait à l’instant : mais elle aurait souhaité disparaître encore plus :

Je vous demande pardon, c’est la première fois depuis 4 ans que je lance ce sort… j’ai pris l’habitude de l’écrire mais je ne me suis jamais entraînée à le prononcer…

Elle murmura sa pitoyable explication ; malgré tout audible pour tout son entourage. La jeune fille paraissait si misérable que cela échauffa l’agacement du plus jeune des Aurors qui s’empressa de lui couper la parole :

Quand on ne sait pas, on ne fait pas.

Puis il partit s’occuper des dégâts du sort, réajuster quelques poutres sur le nouveau toit. L’un de ses collègues plus âgés et plus raisonnables s’approcha d’eux et rappela :

Vous comprendrez que nous aurons besoin d’interroger tout ceux qui peuvent être de près ou de loin lié à cet incident. Cela concernera la victime à l’infirmerie, Mlle Huntergrunt, et vous aussi, visiblement, Mr Raven. Cela dit… vous aviez raison – rajouta-t-il après une profonde inspiration en direction de Grindelwald – Cela ne relève pas de notre juridiction, aussi nous prendrons vos dépositions qu’à titre d’informatifs. Je crains que vous ne soyez donc obligée d’aller voir le Directeur, Mlle Huntergrunt.

Lavande hocha la tête, simplement, reserrant la veste du Professeur Raven contre sa poitrine pour se protéger du frisson de peur qui venait de la parcourir. Ses yeux continuaient de fixer ses chaussures, pétrifiée par la honte.

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