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Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald

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Gellert Grindelwald
Gellert Grindelwald
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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald - Page 2 Icon_minitimeMar 17 Mar - 10:12



Like a Flower Made of Iron

« JUST LET IT FLOW. »

Automne 1942, couloir du quatrième étage.

Les Aurors n’étaient vraisemblablement pas prompts à coopérer et à se montrer aussi diplomatiques que les deux enseignants qui faisaient de leur mieux pour garder leur calme. Si Gellert n’affichait que son éternel impassibilité, Belladone semblait avoir un peu plus du mal à rester patient face à la rustrerie des représentants de la justice magique. Si son ton avait été ferme face aux Aurors pour défendre Lavande, son rapport ne sembla pas leur plaire, et encore le moins terme de « collègue » pour désigner Grindelwald. Le plus jeune du groupe ne se fit pas attendre pour lancer une remarque acerbe, rappelant froidement le véritable statut du mage noir dans l’école. Il avait raison, en soi. Le concerné ne pouvait le contester. Malheureusement, c’était vrai, Albus le lui avait suffisamment répété. Il n’était pas un professeur comme les autres, il n’était rien de plus qu’un être belliqueux sous haute surveillance, dont le but bien précis était de trouver le futur mage noir afin d’empêcher son avènement. Plus le temps passait, plus il était convaincu qu’il ne pourrait rester à Poudlard quand toute menace serait écartée. Le Ministère ne prendrait pas le risque de le garder ici, même si Albus le désirait.

Belladone ne réussit pas non plus à se faire respecter correctement. S’il était resté courtois jusque-là, les Aurors lui ont explicitement fait comprendre de ne pas se mêler de cette affaire directement. Grindelwald essaya de contenir la colère qu’il sentait gronder en lui. Parce que le professeur défendait son élève du jugement biaisé des prétendus justiciers, ces derniers pensaient que son avis ne serait pas totalement objectif ? Ils parlaient avec arrogance, comme si leurs pensées valaient mieux que les leurs, à eux, un jeune et brillant professeur et le plus grand mage noir de l’Histoire. Ce dernier resta silencieux et docile, la baguette toujours dans sa manche, son mal de crâne lui martelant les tempes. Belladone avait par ailleurs parlé d’une blessure, mais Grindelwald avait l’esprit totalement ailleurs pour s’en soucier maintenant, trop occupé à analyser la situation. Tout aussi docilement, Lavande donna sa baguette à l’Auror qui ne tarda pas à lancer le Priori Incantatum dessus. Gellert resta calme, confiant de ce qu’il avait entendu. D’ici quelques secondes, Lavande serait innocentée et sa maladresse sera excusée. De toute façon, il fallait passer par Slughorn, Dumbledore et Dippet pour toute punition forte la concernant. Jusqu’ici, tout était parfaitement sous contrôle, malgré l’inquiétude légitime de l’accusée.

Cependant, le verdict fut tout autre. Tandis que les évènements se révélaient sous leurs yeux, le sortilège prononcé par Lavande parvint plus intelligiblement aux oreilles du mage noir. Tous perçurent la grossière erreur de prononciation de Lavande. Un ‘r’ mal placé avait suffi pour faire dégénérer le sort. Grindelwald se mordit l’intérieur de la lèvre, ne pouvant accepter cette faute grave de la part de sa protégée. Lui qui s’efforçait à l’entraîner des heures chaque soir afin qu’elle comble son retard, la voici qui l’insultait presque en se trompant grossièrement dans son mot. Cette erreur n’était plus de son ressort. Il ne pouvait chasser la médiocrité chez quelqu’un. Le mage noir se sentit alors parfaitement humilié et honteux, d’avoir défendu cette enfant, d’être convaincu de son potentiel, de l’avouer loué, défendu, même si cela faisait de lui quelqu’un de plus décrié encore. Le fait d’avoir pris Lavande sous son aile avait effrité un peu plus sa relation avec Albus dont il se rendait compte qu’il souffrait de l’indifférence qu’il lui portait. Gellert avait une nouvelle fois sacrifié beaucoup de choses. Et encore une fois, cela se solvait par un échec cuisant et douloureux. Il avait si honte à cet instant présent.

L’excuse de Lavande fut pitoyable, Grindelwald ne pouvait y mettre un autre mot. Lui qui pensait qu’elle avait travaillé sans relâche la théorie voyait son jugement être erroné. La prononciation faisait partie de la théorie. Il n’y avait aucunement besoin d’agiter sa baguette pour s’entraîner à articuler. Est-ce que Lavande était à ce point paresseuse pour ne même pas maîtriser ce qu’elle pouvait elle-même faire ? Parler était à la portée de tout le monde. Pour une fois, Grindelwald était d’accord avec les Aurors et cela le brûlait de l’avouer. Comment avait-il pu se retrouver à s’être attaché à cette incapable ? La honte le dévorait un peu plus à chaque instant, ne désirant que s’enfermer dans un coin et ne pas y ressortir avant un moment, sachant pertinemment que s’il laissait parler sa colère, les choses s’envenimeraient. Il devait garder la tête froide, même si la douleur de celle-ci n’arrangeait rien. Il parvint néanmoins à rester silencieux, à regarder le vide comme pour s’y attacher, se raccrocher à cette chose stable et immobile qui le ferait rester calme. Il devait garder ses nerfs absolument même si cette honte colérique lui électrifiait les bras et l’échine par un furieux désir de l’expulser.

Il fit glisser la baguette de Belladone le long de sa manche pour faire sortir le bout dans sa paume. Les bras toujours dans son dos, il caressa le bois de l’objet magique pour se détendre, tic nerveux visant à calmer cette furieuse envie de la sortir définitivement, d’exécuter les Aurors sur place, voire même Lavande. Quand il songeait à ses années passées à écraser l’Europe par la simple terreur qu’il éprouvait, à l’apogée de la maîtrise magique, de la virtuosité de ses sortilèges, tous maîtrisés avec une précision et une puissance redoutables. Lui qui pensait que Lavande avait juste du mal à contrôler sa puissance magique. Au final, il se pouvait que son problème ne tienne qu’à de l’incompétence juvénile et une certaine paresse à se prétendre mauvaise. Si elle ne faisait même pas l’effort de savoir prononcer ses sortilèges correctement, il ne pouvait rien faire pour elle. Il ne voulait pas prendre de décisions hâtives pour l’instant. Son impulsivité lui avait joué pas mal de mauvais tour et il se convainquit de se laisser du temps pour réfléchir au sort de Lavande. Cependant, il n’y avait aucun mot, aucun adjectif pour décrire la déception et la honte qu’il ressentait à présent. Grindelwald se sentait suffisamment humilié à être exposé comme une bête de foire à Poudlard, voilà maintenant que la seule personne pouvant lui apporter un minimum de fierté venait de révéler aux yeux de tous une profonde incompétence. Il resta silencieux pourtant, mais ne put réfréner un profond et long soupir qui en disait certainement beaucoup trop.
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Belladone Raven
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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald - Page 2 Icon_minitimeMar 17 Mar - 15:53



Like A Flower Made Of Iron

Couloir du Quatrième Etage

Automne 1942
C’est un instinct farouche, dicté par l’indignation et la panique du moment, qui faisait parler avec autant d’aplomb le timide et docile et Belladone. C’était une véhémente volonté de protection, naturelle, inconsciente presque, qui avait donné à sa main l’élan nécessaire pour se poser sur le bras de son élève, lui dont la pudibonderie était telle qu’il peinait parfois à regarder les étudiantes dans les yeux. La douce jeune fille s’était figée sous sa poigne pourtant légère, et devant la stupéfaction roide d’une audace si peu coutumière, le Professeur relâcha son emprise, non sans rester proche de celle que l’on assaillait d’offensives et de reproches infondés. Allait-on réellement réprimander une martyre pour ne s’être pas laissé immoler une fois de plus sur l’autel de préjugés vieillots, archaïques, de doctrines nauséabondes et désuètes qui créaient des tensions et des haines au sein du monde magique qui se devait de rester soudé ? L’indignation était à son comble, embrasant le cœur tendre du Professeur, le noyant sous l’écume amère d’une tristesse indicible, face à une injustice qu’il n’avait pu qu’effleurer de ses yeux de privilégié, la prenant aujourd’hui de plein fouet, répercutée avec violence dans les tréfonds de son âme paisible par le chagrin plein d’effroi qui se lisait dans les prunelles ternes de la jeune fille, au reflet de marécage.

Voir Lavande glisser la main sous sa jupe réglementaire et en tirer sa baguette, pour la tendre docilement à l’Auror farouche et belliqueux, brisa le cœur de Belladone. Il avait l’impression de prendre part à une sombre machination, de faire quelque chose de mal, en lui réclamant avec douceur cette confiscation inique, injuste, qui n’avait pas lieu d’être. Sa parole à lui ne suffisait-elle pas ? Fallait-il dépouiller la pauvre étudiante de sa plus fidèle amie, fut-ce pour un instant, fut-ce pour prouver son innocence ? Le trop empathique jeune homme ne parvenait que trop bien à s’imaginer l’arrachement d’une telle soumission, et il l’avait vu à travers les prunelles d’émeraude de Lavande, ternies par l’outrage de son quotidien.

L’Auror s’était emparé d’un geste vif de la baguette, comme si Belladone comptait se joindre au combat de coqs stupide et puéril qu’il semblait avoir engagé avec lui, voué à l’échec face à une âme aussi docile et soumise que lui. Le Professeur laissa son cadet effectuer le Priori Incantatum, non sans une certaine inquiétude à l’âme, malgré la confiance aveugle qu’il vouait en la légitime défense de la pauvre Lavande. Et il fallut à Belladone toutes les forces et l’aplomb dont son tendre esprit disposait, pour ne pas hurler son indignation devant les réminiscences de la scène qui se déroulaient sous leurs yeux. Lavande agressée une fois de plus, acculée au mur sous la menace terrible de la baguette d’un de ses propres camarades. Un éclat sombre, terrible, qui avait traversé les yeux verts, las de se sentir menacés une fois de plus, las d’avoir à subir en silence le mépris, la violence et l’indifférence du monde mage pour sa personne et tout ce qu’elle représentait. L’éclair rouge enfin, le sortilège mal prononcé sous le coup de la rage indicible et de la peur qui se lisait dans son regard. L’agresseur propulsé contre un mur, le couloir éventré, béant et en flammes, les pierres calcinées par la seule force de la magie de l’étudiante honteusement torturée.

Belladone retenait son souffle, yeux écarquillés face à cette scène désolante, pathétique, à laquelle il n’aurait sans doute pas cru, si on la lui avait narrée. La puissance magique de la jeune fille qu’il avait, dans toute la stupidité de son orgueil, crut sauver cette nuit-là, se déployait là, terrible, majestueuse, féroce, à peine concevable. Cela dépassait encore tout ce que sa maigre magie avait pu ne serait-ce qu’imaginer, tous les récits dont son esprit fébrile s’était abreuvé. La puissance formidable de sa magie avait anéanti une aile entière du château, et ce malgré l’incorrection de la formule, sans doute écorchée sous le coup de l’émotion. Une admiration estomaquée écarquillait les yeux de Belladone, qui riva son regard d’encre halluciné sur la jeune fille dépitée, qui semblait au bord des larmes, et qui se répandait docilement en excuses face à l’Auror déconfit qui lui rendait sa baguette d’un air vaincu et méprisant. Elle les aurait anéantis d’un souffle, cette jeune fille docile et mortifiée, si seulement elle l’avait voulu, et seul Belladone semblait s’apercevoir du souffle impétueux, plein de majesté bien qu’indomptable, qui circulait dans les veines du corps roide, figé par l’horreur de l’attente. Et tandis qu’il lui répondait avec un mépris flagrant et une condescendance insultant, Belladone leva le regard vers l’Auror. Se pouvait-il que l’élite sorcière soit aveugle à ce point ? N’avait-il pas vu là l’ampleur de l’exploit qui s’étalait sous leurs yeux à tous, et que pourtant lui seul semblait considérer à sa juste valeur ? Belladone, presque inconsciemment, en était persuadé. Il avait à ses côtés, emmitouflée dans sa propre veste de velours brun, une des plus puissantes sorcières de sa génération. Gellert n’avait pas menti.

Gellert. Belladone leva les yeux vers lui. Il avait été trop attentif au déroulement de la situation catastrophique pour se préoccuper de sa blessure béante et du mouchoir de son jeune collègue, qui l’avait fourré dans sa poche sans insister. Pas un muscle de son visage ne tressaillait. Son regard polaire accusait une dureté terrifiante, et ses lèvres blafardes disparaissaient presque de son visage tant elles étaient pincées. Ses mains restaient croisées dans son dos, et Belladone se demandait avec angoisse si l’envie lui prenait soudain de se servir de l’arme qu’il lui avait sciemment octroyée. Gellert était fou de rage. C’était évident. Belladone avait quelques fois, lui-même, mis en colère le tempétueux mage noir. C’était toujours ce même masque de craie prétendument impassible, ces muscles qui se raidissaient sous la rage glaciale, ce regard qui devenait impénétrable, et ces lèvres déjà blafardes qui blanchissaient un peu plus. En réalité la stupidité de Belladone ne semblait jamais l’avoir mis dans une telle colère. Il paraissait jeter toutes ses forces dans sa formidable Occlumancie qui l’avait sauvé d’Azkaban pour ne pas laisser écumer une rage folle, qui menaçait d’exploser à tout moment.

Et Belladone ne comprenait guère cette colère, à présent que l’Auror vindicatif était calmé, à présent que Grindelwald avait essuyé ses insultes avec une sérénité insolente. En voulait-il à Lavande ? Mais pourquoi ? Elle n’était guère responsable de la puissance formidable de sa magie, et même ils en avaient convenu tous deux, qu’il était justement important de l’aider à la canaliser. Se pouvait-il qu’il lui reproche cette erreur de formulation ? Elle restait une étudiante après tout, une étudiante à l’apprentissage inachevé, et ce malgré la puissance magique qui déferlait au creux de ses veines, et à laquelle Belladone, jamais, n’aurait pu ne serait-ce qu’aspirer. Aussi le jeune Professeur qui, non sans une certaine condescendance, avait décidé d’ignorer le mépris pathétique et puéril dont un Auror qualifié gratifiait une élève, il écouta son collègue, plus sage, plus raisonné, plus intelligent, hochant tristement la tête à ce discours qu’il ne pouvait qu’approuver, bien qu’il lui fende le cœur et lui donne des envies de hurler son injustice au monde entier :

- Bien entendu, je reste à votre disposition…Toutefois il est important de ne pas oublier qu’il ne s’agit là que d’un accident, lié à de légitime défense et que Mlle Huntergrunt est encore en apprentissage. Quand à aller voir le Directeur, je tiens à accompagner moi-même mon élève…Elle aura sans doute besoin d’un appui pour corroborer ses dires…

Belladone restait farouchement posté près de la jeune fille, mortifiée et éperdue, semblant si fragile enveloppée de la sorte dans sa veste trop grande pour elle, se refusant à la laisser ainsi aux mains de cette direction indifférente qui ne serait là pour la flageller, quand leurs yeux étaient restés si longtemps fermés sur les tourments dont on la tenaillait nuit et jour. Une hésitation ultime le retint encore un instant. Le manque de fermeté et de courage du jeune Professeur était de notoriété publique, aussi se serait-il senti fort de la présence et de l’aplomb acerbe de Grindelwald. Ses paroles auraient tellement plus de poids que les bredouillements confus du faible Belladone. Ô comme la défense de Lavande se trouverait amoindrie par l’absence de Gellert ! Mais il semblait mu par une telle rage que Belladone, qui avait appris à l’apprécier comme un de ses rares amis se trouvait soudain figé par l’appréhension, s’attendant au mieux à se faire envoyer sur les roses, au pire, à se retrouver inconscient sur l’asphalte à l’instar de l’agresseur de Lavande, terrassé par sa propre baguette et par la colère indicible de Grindelwald. Mais il en allait de l’avenir de la jeune fille, et il avait promis de tout tenter pour la protéger, n’est-ce pas ? Alors, prenant son courage à deux mains, Belladone plongea son regard d’encre presque suppliant dans les prunelles insondables de son aîné :

- Gellert…Nous accompagnerez-vous ?

Belladone baissa les yeux à la seconde ou ses lèvres se refermèrent, pressentant d’instinct la tempête terrible qui agitait l’âme faussement paisible de Grindelwald, et qui, il en était certain, n’attendait que le départ des Aurors pour déverser son écume et sa furie sur tout ce qui l’entourait.

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Lavande Huntergrunt
Lavande Huntergrunt
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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald - Page 2 Icon_minitimeMar 17 Mar - 20:32



Like a flower made of iron.

« les plus belles roses naissent dans les orties »

Automne 1942, couloir du quatrième étage.

Dire que le ciel était tombé sur la tête de la jeune Lavande Huntergrunt ne serait pas assez fort pour décrire l’étendue du poids qui s’était affaissée sur ses épaules. Que pouvait-elle ? Que pouvait-elle dire ? Sa langue était liée par la honte et le dépit baissait ses yeux vers le sol, là où la poussière se faisait encore balayer par les courants d’air. Tout ceci n’était qu’un cauchemar, cela ne pouvait être qu’un cauchemar. Quel étrange force, indépendante et violente, avait précipité sa volonté à commettre une telle rébellion ? Jamais elle ne s’était défendue de la sorte, et il avait fallu que sa première fois fut pitoyablement anéanti par une erreur aussi stupide. Aucun élève de première année n’avait commis cet erreur une fois passé le cours où il leur fut enseigné. Elle avait démontré la bêtise de son esprit immature, coincé à l’âge de ces cinq ans où murmurer le moindre sort lui causait des punitions insupportables. Elle n’osait prononcer le moindre mot, consciente de son erreur impardonnable pour quelqu’un de son âge qui n’était passé en sixième année qu’à la grâce de son apprentissage théorique. Elle avait pourtant encore envie de se défendre : jamais de sa vie elle n’était censée lancer ce sort ! Non parce qu’ils vivaient dans un monde en paix et que se défendre était stupide, mais parce que Lavande n’en avait tout simplement pas le droit. Elle n’avait jamais eu le droit de travailler la pratique de la Défense contre les Forces du Mal, la précédente enseignante le lui interdisait. La née-moldue devait supporter les brimades, en silence. Elle était censée mourir. S’abandonner au bon vouloir de ce qu’on avait envie de lui faire subir, car si les moldus étaient protégés de par leur ignorance, leurs misérables descendants accidentels se devaient de payer pour eux. Lavande se gratta le cuir chevelu, d’un tic nerveux qui n’aida pas son cheveu déjà emmêlé par le vent. Déjà, la main de Belladone avait quitté son bras alors qu’elle avait sursauté : toujours cette peur panique et reptilienne qui l’empêchait d’apprécier un contact dont elle avait cruellement soif, elle s’en voulut un peu plus.

Pourtant le voilà qui restait encore proche d’elle, la jeune fille pouvait sentir sa chaleur à ses côtés, tandis qu’elle respirait encore son odeur de rose depuis les pans de sa veste. A n’en point douter, Lavande lui aurait confié sa vie. Même si elle aurait pu se défendre, se trouver des excuses – comme elle avait misérablement tenté de le faire plus tôt, l’élève n’avait pas continué bien loin. Cela ne servait à rien. Les Aurors semblaient déjà déçu que son sort fut bien un sortilège de défense et que son échec n’était dû qu’à une erreur de prononciation – pas d’arrestations donc. Ils répareraient bien vites les dégâts, et iraient s’enfoncer dans une pile de paperasse pour classer l’incident sans suite. Eux s’ennuyaient déjà, et ne s’intéresseraient bientôt plus à elle. De toute façon, elle ne méritait rien de mieux, juste qu’on l’oublie et qu’on la range dans un coin jusqu’à tant qu’elle ne devienne plus qu’une statue de sel. C’était le mieux pour tout le monde. Lavande rangea sa baguette dans la déchirure de sa jupe au niveau de la taille, et ses mains vinrent aussitôt se manger l’un l’autre, les ongles grignotant des bouts de peau de l’autre main. Elle ne paniquait plus vraiment, sa sentence ne serait que scolaire – personne ne la renverrait pour une simple lettre en trop. C’était même tellement stupide et méprisable comme erreur que le Directeur allait certainement lui rire au nez. Et si la rumeur se répandait (comme elle le fait toujours) alors toute l’école lui rirait bientôt au nez, elle en était persuadée. C’était de sombres jours qui allaient se profiler au devant d’elle. Lavande sentait les sanglots qui se battaient pour rester dans sa gorge, dans une grosse boule d’émotions qui étranglait sa respiration et l’empêchait de penser. Elle qui avait tant voulu prouver sa valeur et faire peur à son agresseur. Peut-être l’avait-il effrayé sur l’instant, mais avec la rumeur de sa bêtise… plus personne ne la prendrait jamais au sérieux. Elle prit une profonde respiration et bloqua.

Le professeur Raven, qu’elle n’avait osé regarder lorsque la fumée s’éleva pour montrer son erreur, éleva alors la parole pour répondre à l’Auror. Déclamant que ce n’était qu’une erreur liée à la panique et au fait qu’elle n’était encore qu’une élève, il tenait à l’accompagner jusque chez le Directeur car il estimait qu’elle aurait besoin de son appui. Une multitude d’émotions filèrent dans son coeur un mauvais coton de joie et de désespoir entrelacés. Il voulait encore lui apporter son aide, son soutien face à cette terrible épreuve où elle se retrouvait seule face à l’éternel injustice qui avait été le terreau de son existence. Il était à ses côtés, mettait un point d’honneur à l’appeler « son » élève et à la guider… son coeur ne pouvait être plus bouillonnant de bonheur et d’amour, brillant de cette certitude factuelle qu’elle avait une importance dans son esprit. Mais cette force était contrebalancée par le fait qu’il eut bien établi qu’elle n’était qu’une élève et qu’il fallait lui pardonner ses écarts à cette seule étiquette. Oui, elle n’était qu’une élève, stupide, incapable, incontrôlable, un danger public à qui on avait inexplicable remis une baguette – un bout de bois tordu qu’on l’avait soupçonné plus d’une fois d’avoir créer elle-même. S’il n’y avait eu ces incidents qui avaient perclus son parcours scolaire, beaucoup l’auraient accusé de n’être qu’une véritable moldue qui jouait à faire la sorcière – quand bien même Poudlard était invisible à leurs yeux. Elle ne valait pas le quart du prestige de cet homme bienveillant, intelligent, vêtu comme de brocart et d’airain, dont la gentillesse dépassait de loin toute l’imagination de la pauvresse, dont l’intelligence devait bien doucement se moquer de son erreur, et dont l’apparence calfeutré et digne dépareillait salement avec sa propre apparence misérable à l’hygiène minimaliste. A eux deux, ils réécrivaient à la perfection le mythe de la Belle et la Bête, mais pas exactement comme l’on pourrait s’y attendre. Aucune chance qu’il ne puisse la voir autrement que comme cela, c’était et cela restera un doux rêve impossible.

Mais alors que le professeur en appelait à la présence de Grindelwald, Lavande leva tout naturellement les yeux vers son mentor. Et ce qu’elle y vit fut terrifiant. Toute la joie qu’elle avait pu ressentir grâce à la douce présence réconfortante du professeur de ces pensées fut balayé d’un revers de ce regard froid et méprisant. Il y avait une sainte colère qui bouillonnait dans ses yeux – même celui noir. Ainsi Lavande savait que sa première impression ne mentait pas ; elle croisait ce visage qui ne semblait pas vraiment la regarder elle, mais qui en même temps la toisait d’un calme qui la pétrifiait sur place. Tout son sang se figeait face à la force qui grondait dans ses yeux, qui tourbillonnait avec fureur. Lavande savait pertinemment qu’il n’avait pas besoin d’une baguette pour lancer un sort et avait l’intime impression qu’il était prêt à exploser également. Tout, dans son maintien digne d’une statue de marbre, et dans la crispation des traits sévères de son visage, dans le plissement de ses lèvres qui suintaient la réprobation, tout hurlait une colère sourde et impitoyable. Pourtant il restait immobile. Son maître était-il si furieux que ne laisser ne serait-ce qu’une parcelle de cette rage le renverrait immédiatement à Azkaban ? Déçu que sa protégé n’ait fait une erreur aussi pitoyable ? Il n’allait pas la défendre, Lavande le savait. Elle connaissait très bien ce genre de regard, d’autant luisant de colère que d’une déception qui confinait au dégoût et à la haine… c’était le dernier regard qu’elle avait vu de ses parents, avant que son père ne disparaisse et que sa mère ne recroise plus jamais ses yeux. Les mains de Lavande se mirent à trembler, liées l’une à l’autre par des doigts crispées qui se mélangeaient, les ongles rentrant dans la peau. C’était beaucoup trop dur à supporter. Elle était capable de tenir face aux brimades et aux insultes de ceux qui n’avaient jamais cru en elle. Elle était capable d’accepter l’ignorance de sa mère, jusqu’à ne plus être qu’un fantôme toléré dans sa propre maison… jusqu’à ne plus être qu’un fantôme dans l’enceinte même de son établissement scolaire. Elle avait même été capable de soutenir jusqu’à l’idée de sa propre mort prochaine, libératrice et vengeresse.

Mais depuis voilà onze années, jamais encore elle n’avait déçu quelqu’un. Elle n’en avait jamais eu l’occasion, personne ne n’avait cru en elle avant lui. Maintenant c’était pourtant toute la couleur de l’horreur qu’elle voyait se dépeindre sur son visage en papier. Sa respiration se fit plus rapide et moins profonde, luttant toujours autant avec les larmes qui lui montaient aux yeux. Non, ne lui montre pas à quel point tu es fragile en plus d’être bête. Elle ne voulait pas pleurer devant les Aurors, devant le professeur Raven et surtout pas devant son mentor. Lavande finit par détourner le regard, beaucoup trop faible et bouleversé pour tenir plus longtemps. Elle observa le vide, par delà les failles du couloir qu’il restait à combler. L’espace d’une seconde, il lui prend l’instinct de sauter – juste fuir. Disparaître. Mourir n’était pas vraiment une conséquence à laquelle elle pensait à l’instant, c’était juste l’idée de partir – quel qu’en fut le résultat. Partir, partir, partir, partir… sa respiration se fit plus souple, plus calme. L’odeur de rose qui imprégnait la veste se collait à ses joues et à son cou. Disparaître. Son souffle se fit infiniment plus lent, presque imperceptible. Les Aurors finissaient les derniers réglages de la réparation du couloir, le vide cessa d’être. Pourtant Lavande le regardait encore, ses yeux vides ne montrant plus une once d’émotion. Le professeur Raven était encore à ses côtés, alors elle n’était pas encore complètement toute seule, non ? Le vide qui avait disparu du sol s’était réfugié dans l’esprit de Lavande, qui fixait son désespoir avec un détachement soudain, tout aussi froid et insupportable que son mentor le faisait. Alors il devait bien comprendre ce qui se passait dans la tête de l’enfant. C’était une technique qu’elle avait longuement employé durant sa triste existence : se détacher de tout ce qui faisait mal pour ne plus rien ressentir, car ne plus rien respirer, c’était couper l’herbe sous les pieds du feu qui prenait en son corps. Un feu noir et cathartique, qui avait des relents d’orage et de larmes. Si elle voulait encore protéger celui qui lui tenait à coeur, il le fallait.

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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald - Page 2 Icon_minitimeMer 18 Mar - 11:45



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« JUST LET IT FLOW. »

Automne 1942, couloir du quatrième étage.

Grindelwald n’entendait pas ce qu’il disait, ayant parfaitement ailleurs, essayant plutôt de faire taire cette colère sourde qui lui électrifiait l’échine. L’envie de détruire tout ceux qui se trouvaient dans cette salle était violente. C’était une pulsion à assouvir plutôt qu’une simple justice. L’humiliation que Lavande venait de lui faire subir, couplée à celle qui subissait chaque jour en se résignant à son pauvre devoir de professeur de runes, était insoutenable. Tel un loup-garou qui se transforme malgré lui aux rayons argentés de la Lune, il sentait cette haine, ce besoin viscéral de détruire les témoins de l’échec pitoyable de la jeune élève. Qu’elle échoue de cette façon était juste inadmissible pour le mage noir. Il l’avait poussée à bout pour contrôler cette magie qu’elle ne parvenait à faire sienne, il l’avait jetée dans ses dernières forces pour lui apprendre le contrôle et voici qu’elle lui faisait l’affront d’échouer de façon aussi ridicule, sur une erreur de prononciation, chose qu’elle devrait maîtriser sur le bout des doigts. Il s’était trompé encore une fois et il lui en voulait. Grindelwald avait la rancune tenace et s’assurait toujours de ne jamais être trahi. Or, là, une telle incompétence ne pouvait être perçue autrement que par de la trahison.

La colère ne descendait pourtant pas, toujours sourde et vrombissante dans ses entrailles, l’envie de réduire en cendres cette vermine d’Aurors irrespectueux venant chatouiller le bout des phalanges du mage noir, s’ajoutant à ce désir de laver cet affront que lui avait fait Lavande en la faisant disparaître. Quant à Belladone, ce ne serait qu’une victime collatérale, sa médiocrité en elle-même dans laquelle il se complaisait était également une insulte au monde sorcier. Grindelwald avait de plus en plus de mal à réfréner cette furieuse envie d’éradiquer toutes ces injures qui grouillaient sous ses yeux telles de la vermine. Encore une fois, il avait cette opportunité de laver cet affront qui lui avait été fait depuis de trop nombreuses semaines. Il pouvait toujours prétendre que Lavande était bel et bien la nouvelle menace du monde sorcier et qu’il avait pris ses précautions en l’éradiquant. Cependant, dans sa colère et sa rébellion, elle avait fait des victimes. Son regard remplit d’une rage bestiale mais savamment dissimulée de telle façon qu’il faisait sûrement ressortir son iris claire, se tourna vers Belladone qui le regardait déjà et qui semblait aussi effrayé qu’inquiet mais qui paraissait lui suppliait quelque chose également.

Grindelwald craignit qu’il ne lui suggère de se calmer. C’était le genre de demande qui aurait pu faire céder les dernières barrières de bon sens qui empêchait le mage noir de plonger dans sa folie destructrice. Belladone, tandis qu’il ouvrait la bouche, avait cet étrange pouvoir de tout faire empirer ou de tout désamorcer. Par des yeux vides de toute émotion, Grindelwald lui fit bien comprendre d’être prudent dans les choix de ses mots. Les accompagner chez Dippet. C’était ce que le jeune professeur avait fini par lui demander timidement tandis que les Aurors s’en allaient déjà. Ses yeux se baissèrent sur Lavande dont il n’avait pas croisé le regard depuis un moment, même s’il avait senti ce dernier se poser sur lui précédemment. Quel avenir y avait-il pour elle au sein de ce château ? Belladone allait la défendre face à Dippet et Gellert se disait sagement qu’il valait mieux qu’il ne prenne pas part à la conversation pour l’instant. Étrangement, le départ des Aurors semblait l’avoir adouci légèrement, même si l’amateurisme de Lavande lui restait toujours au travers de la gorge. De même, il avait définitivement besoin d’évacuer cette colère qui le maintenait tant bien que mal pour éviter d’annihiler le professeur et l’élève à ses côtés. Finalement, d’une voix grave et sans âme, il finit par prononcer dans un souffle :

— Soit.

Il sortit la baguette de derrière son dos et la garda dans ses mains quelques instants, fixant Lavande de manière plus apaisée. Son envie destructrice était endormie pour le moment mais il savait qu’il allait devoir laisser l’éructer à un moment, d’une façon ou d’une autre. Il n’avait jamais soupçonné ce duo improbable de médiocrité pouvoir mettre ses nerfs à une épreuve si rude. S’il avait toujours été sur le toit du monde, jamais la question ne serait posée sur le sort de l’élève et de son professeur. La bouche tordue par une morsure de l’intérieur de sa lèvre, traduisant d’une réflexion profonde sur la démarche à suivre et sur l’effort incommensurable qu’il faisait pour sauver leurs vies de lui-même, Gellert finit par faire tapoter sa paume avec le sommet de la baguette de Belladone, le regard toujours rivé sur Lavande avant de tendre le morceau de bois magique à son vrai propriétaire. Encore une fois, Gellert avait réussi à restreindre Grindelwald, mais pour combien de temps encore ? Il espérait juste qu’une situation pareille ne se reproduise plus ou il n’était pas sûr de pouvoir répondre de ses actes.

— Je vous accompagnerai jusqu’à chez Dippet.

Finalement, était-ce une bonne idée ? Qu’avait-il à dire à l’intérieur, Belladone serait certainement plus diplomate que lui. Plus objectif également. Gellert n’avait pas l’intention de nuire à Lavande. Ce qu’elle avait fait était certes un accident suite à une erreur grotesque d’étudiante. Le mage noir voulait cependant qu’elle soit bien plus qu’une simple élève. Sa présence était donc inutile chez le directeur grabataire de Poudlard. Néanmoins, ses nerfs mis au supplice demandaient réparation par un soulagement quelconque. Casser quelque chose était ce qui semblait le plus simple et le plus inoffensif à cet instant présent. Crier ô combien Lavande l’avait déçu également. Ne pouvant le faire auprès de Belladone qui ne semblait pas prompt à comprendre un tel courroux de la part du mage noir, Grindelwald allait tenter le tout pour le tout, là encore s’exposant à ce risque d’enlever son masque d’impassibilité qui semblait être greffer à son visage. Malheureusement, à moins de faire un scandale dans le parc ou dans n’importe quelle pièce du château, il y avait pourtant un endroit où il ne serait pas soumis au regard vigilent de ces saletés d’Aurors.

— Belladone, je te fais confiance pour Dippet, je ne suis pas sûr qu’il ait très envie de m’écouter. Ta parole aura plus de poids que la mienne. Si vous avez besoin de moi, je serai chez Dumbledore.

Le bureau du Directeur était de toute façon en direction de la salle de métamorphoses. Le détour serait moindre, même si cela ne dérangeait pas Gellert de vagabonder dans les couloirs pour se changer les idées. Il posa une main entre les omoplates de Lavande et la poussa doucement pour l’inviter à marcher avant de lui emboîter le pas. Durant le trajet, le mage noir ne prononça pas un seul mot, ruminant ses pensées et essayant de faire vide, le regard éteint et ailleurs. Finalement, après quelques minutes à errer devant les portraits, ils finirent par arriver devant la grande statue qui marquait l’entrée du bureau du Directeur. D’un regard froid, Gellert suggéra à Belladone de garder le silence et de ne pas s’interposer. Puis, il finit par poser ses yeux qui avaient su retrouver une certaine chaleur sur Lavande.

— Je ne vais pas te mentir, je suis déçu. Déçu d’une telle erreur de ta part. Mais comme l’a dit le professeur Raven, tu es encore en apprentissage. Cependant, ce genre de maladresse n’a pas sa place dans mes entraînements. Tant que tu ne maîtriseras pas la théorie de tes sortilèges à la perfection, il n’y aura pas d’entraînements avec moi le soir et ce jusqu’à nouvel ordre. C’était déjà dangereux mais ça frisait l’inconscience en réalité.

Il soupira légèrement, son corps semblant se détendre légèrement. Il dit alors sur un ton moins froid :

— On apprend de ses erreurs. Je suis confiant sur le fait que tu ne la referras plus.

Grindelwald ne pouvait s’empêcher de se trouver trop doux et laxiste avec la jeune fille. Cependant, ses suspicions sur la véritable nature endormie de Lavande étaient fortes et caressait la jeune élève dans le sens du poil était peut-être la plus sage décision à prendre afin d’éviter une catastrophe plus dramatique encore. Il regarda alors Belladone et fit un bref signe de tête pour lui signifier bonne chance avec Dippet avant de se diriger vers l’escalier qui le mènerait à l’étage inférieur, vers la salle de métamorphoses, ne songeant même pas au fait qu’il n’était absolument pas présentable pour se présenter devant Albus.
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Belladone Raven
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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald - Page 2 Icon_minitimeVen 20 Mar - 16:18



Like A Flower Made Of Iron

Couloir du Quatrième Etage

Automne 1942
La petite tirade de Belladone, prudente et professorale, aux mots choisis avec un soin précautionneux, fut totalement inutile. Le plus sage des Aurors avait hoché la tête distraitement et d’un air poli, comme désireux d’en finir avec cette histoire qui les embarrassait, à présent qu’ils ne pouvaient plus faire expier à la pauvre jeune fille la faute dont ils l’accusaient éhontément. Ils la lui laissaient volontiers, son élève, au tendre Belladone, dont le visage indigné ne pouvait totalement dissimuler un chagrin non exempt d’un certain courroux, devant l’indifférence de ceux dont la hâte d’immoler la pauvre martyre avait été indécente. Le Professeur ne s’éloigna pas d’un pouce de son étudiante, conscient d’être le seul à lui vouer une bienveillance certaine au sein de cette petite assemblée. Car même Gellert semblait incontestablement et inexplicablement furieux, et peu prompt à un instinct protecteur envers sa protégée mortifiée qui ne bougeait plus d’un cil, pâle et défaite, fixant d’un œil mortifère ce vide béant, abyssal, qui semblait l’appel dans un cri silencieux et funeste.

C’était paradoxal et étrange, de se sentir l’unique pilier de cette jeune élève qui paraissait si frêle et si chétive, ses petits membres roides tremblant dans la veste trop grande, dont les embruns de rose s’exhalaient jusqu’ici, mêlant leur tendresse douceâtre à l’âcreté de la fumée noire qui laissait échappait ses grosses volutes tourbillonnantes des braises refroidies depuis longtemps par la baguette des Aurors. Car la jeune fille qui accusait une telle fragilité à cette seconde, les tréfonds de son regard d’émeraude se confondant aux abysses de vide -avec au cœur comme le désir éperdu de s’y engloutir-, aurait pu, sans l’ombre d’un effort, anéantir la petite assemblée sorcière qui se trouvait là, adulte, condescendante et ferme, ne doutant sans doute pas de leur capacité à appréhender une telle puissance magique.

Peut-être Belladone aurait-il ri si une once de cynisme pouvait se nicher et subsister en une âme si tendre. Peut-être même aurait-il raillé ces Aurors méprisants, pour cette erreur terrible, fatale, de sous-estimer ainsi la pauvre jeune fille qui tremblait de froid et de peur, emmitouflée dans sa veste. N’y avait-il que lui et Gellert qui avaient compris, finalement ? Mais ce dernier semblait ivre d’une rage qu’il mettait toutes ses forces à contrôler, et cela même la jeune Lavande l’avait su, lorsqu’elle avait levé son regard luisant de chagrin vers lui, éperdue et suppliant pour un peu de tendresse, un peu de cette bienveillance que Belladone, seul, semblait vouloir lui donner à cet instant. C’est devant cette colère blanche, muette, terrible, que la jeune fille avait courbé l’échine, avec une docilité et une résignation qui avait brisé le cœur de son Professeur. Cette rapidité avec laquelle elle avait abandonné l’espoir de soutien d’un des seuls piliers auxquels elle pouvait se raccrocher ! C’est à cet instant que Belladone avait levé ses yeux d’encre vers le visage d’albâtre inflexible, suppliant lui aussi, conscient de risquer là, lui et sa maladresse, un déversement de la folle colère du plus grand mage noir de l’époque sur ses frêles épaules.

Tant pis. Il avait osé au nom de la justice, dont on avait si honteusement et bassement privé la pauvre Lavande depuis tant d’années, et pour une fois, bien lui en avait pris. Les Aurors disparurent après avoir comblé la brèche dans le mur qui ne béait plus, et les yeux de la jeune fille s’arrachèrent à cette contemplation funeste qui n’avait plus lieu d’être, ne fixant plus rien de précis, comme égarée dans les tréfonds d’un quelconque songe, d’une quelconque rêverie, n’importe quoi qui put la décrocher un peu de cette réalité monstrueuse qu’elle ne voulait plus voir. Belladone ne connaissait que trop ce besoin pour ne pas y compatir. Et lorsque Gellert accepta la demande implorante de son cadet, dans ce qui semblait être un geste de grande mansuétude de sa part, il s’en fallut de peu que des lèvres de Belladone ne s’extirpe un profond soupir soulagé, et c’est un peu rasséréné qu’il vit son collègue détailler le petit visage de craie avec une colère qui semblait apaisée.

Gellert paraissait réfléchir. Ses lèvres fines et blafardes s’étaient crispées en un rictus étrange, tandis que son regard, d’ordinaire imperturbable, s’égarait. De sa manche, savamment dissimulée, s’extirpa la chère baguette de Belladone, dont le bois de sorbier luisait à la lueur des vitres réparées de l’instant, et après avoir joué avec d’un air distrait dans le creux de sa paume, la rendit à son jeune collègue, qui là aussi dissimula à grand peine son soulagement, de n’avoir à déplorer aucun sortilège impardonnable de sa plus fidèle amie. Un semblant de sourire, pâle et timide encore, vint éclairer faiblement le visage de Belladone, tandis qu’il récupérait sa chère baguette dans le creux de sa main.

- Merci, Gellert.

Le départ des Aurors, plus que tout autre chose, semblait être l’origine de l’apaisement de la rage indicible que Lavande et Belladone avaient senti écumer sous la peau blafarde de Grindelwald. Peut-être sa rage n’était-elle destinée qu’à eux ? Pourtant le jeune homme ne pouvait y croire, le mage noir repenti n’ayant qu’à peine relevé l’injure dont le plus jeune et le plus stupide l’avait gratifié. Non, sa colère venait du sort qu’avait lancé Lavande, même si Belladone ne s’expliquait toujours pas son intensité. Toutefois il ne put s’empêcher de baisser la tête, vaincu et déçu devant la décision de Gellert qui, finalement, ne jugeait pas utile de les accompagner dans le bureau du Directeur. Ô comme Belladone ne pensait pas de la sorte ! Comme il aurait utile, Grindelwald, fort de sa qualité de témoin oculaire, de son éloquence formidable et de cette aura autoritaire de despote qui émanait de lui, avec un naturel déconcertant, terrifiant même ! Ô comme Belladone se serait senti fort de l’appui de Grindelwald à ses côtés. Pourtant sa lâcheté naturelle avait pris le pas sur la témérité pourtant timide qui l’avait animé face aux Aurors. Si Gellert ne voulait pas venir, il ne viendrait pas. Alors à quoi bon ? Belladone risquait de s’empêtrer dans un flot de paroles décousues, maladroites, et risquait par-dessus tout d’exacerber la colère à peine assouvie de Grindelwald. De plus, le jeune Raven ne doutait pas que la première action du Directeur serait d’en référer au Professeur Dumbledore qui, lui-même, ne manquerait pas de solliciter l’avis de Gellert. Les apparences n’étaient pas sauves. Dumbledore était le véritable Directeur de Poudlard. Ces titres dorés, ces bureaux et ces courtoisies diplomates, ne servaient qu’à dissimuler ce secret de polichinelle. Belladone avait confiance en Dumbledore, aussi c’est plus serein qu’il entama le petit périple, aux côtés de la docile jeune fille et de son mutique aîné.

La statue de pierre qui marquait l’entrée du bureau du Directeur de Poudlard freinèrent leur marche, à tous les trois. Et le regard dont Gellert gratifia son jeune collègue lui prouva qu’il avait eu mille fois raison, en ne tentant pas de faire ployer l’inflexible décision du grand mage noir. Belladone se tut donc, l’écoutant briser là l’unique soutien qu’il accordait ici à la pauvre Lavande, sans aucun scrupule ni compassion, la privant de l’unique pratique qu’il lui octroyait grâcieusement, et dont il la dépouillait désormais, pour une simple erreur, bénigne, que beaucoup d’élèves plus aguerris avait faite, un nombre incalculable de fois. Belladone leva un regard chargé d’une tristesse indicible et d’une déception qu’il ne parvenait pas à dissimuler. N’avaient-ils pas convenu qu’ils feraient leur possible pour la protéger ? Tout cela pour quoi ? Pour l’abandonner à la moindre chute, même la plus infime, même la plus pardonnable ? Etait-ce donc cela, le soutien indéfectible de Gellert Grindelwald ? De nouveau Belladone se posta aux côtés de Lavande, n’osant pas baisser les yeux vers elle, n’ayant soudain pas la force de lire le chagrin inéluctable de l’abandon qu’elle ne paraissait avoir que trop connu, et dont l’absence de stupéfaction lui brisait toujours le cœur.

Gellert se radoucit, et pourtant, il y’avait une telle ironie dans son affirmation que Belladone se sentit plus triste encore. Comment ne pourrait-elle pas réitérer son erreur, si le monde entier lui interdisait de pratiquer sa magie ? Ô comme Grindelwald pouvait se montrer cruel, parfois ! Sa décision était irrévocable. Un léger signe de tête en direction de Belladone lui fit comprendre qu’il prenait congé et se rendait sans doute faire un compte-rendu détaillé de l’incident au Professeur Dumbledore. Le jeune homme resta un instant stupéfait, planté là aux côtés de la jeune fille que tous, sauf lui, avaient abandonné ce jour, se décidant à poser un regard sur son visage défait. Ses iris d’encre plongèrent dans les siennes, rassurantes, chaleureuses, bienveillantes, tandis qu’il prenait un soin et une prudence extrême à lui demander :

- Mademoiselle ? Y allons-nous ? Tout ira bien, ne vous en faites pas.

Un pâle sourire de façade vint éclairer son visage, comme pour dissimuler son inquiétude, et pour offrir à la jeune fille esseulée ce soutien dont elle semblait tant avoir besoin, et dont elle ne manquait que trop.


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Lavande Huntergrunt
Lavande Huntergrunt
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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald - Page 2 Icon_minitimeSam 28 Mar - 22:12



Like a flower made of iron.

« les plus belles roses naissent dans les orties »

Automne 1942, couloir du quatrième étage.

Il n’y avait plus assez de synonyme pour quantifier seulement la profondeur abyssale du vide qui se trouvait au sein de Lavande. Cette erreur l’avait aussi bien meurtri qu’elle avait visiblement outré son mentor au-delà du raisonnable. Elle voulait se flageller jusqu’aux confins du supportable pour avoir oser faire la démonstration d’une si grande stupidité. L’adolescente qu’elle était n’avait qu’à peine le niveau d’un enfant de douze ans. C’était pitoyable ; la fatigue et la panique aidant avaient fourché sa langue. Maintenant, elle avait perdu la confiance de son mentor – chose parmi les plus précieuses qu’elle avait pu touché en ce petit monde. Dans son esprit retranché, où dormait le brouillard et l’errance, la seule chose qui la gardait les pieds sur terre, c’était l’odeur de la veste du professeur Belladone. Si pur, si douce, si délicate… Lavande s’y accrochait comme si elle manquait de pied pied au fond de l’océan. Le mauvais pressentiment qu’elle avait eut plus tôt s’était bien réalisé, une véritable prémonition : elle n’avait volé sa place en cours de Divination, aurait-elle pu songé pour dédramatiser la situation. Mais Miss Huntergrunt  n’était pas du genre à dédramatiser la situation, bien au contraire. Elle était du genre à l’exagérer, à insister dessus comme on verse du sel sur la plaie brûlante, à se plonger dedans et à s’y rouler jusqu’à que l’on ne distingue plus son œil de la boue, à se morfondre en fumée et silence jusqu’à ce qu’elle ne s’oublie elle-même. En dernier recours, la vie lui avait appris cela : soit toujours plus virulente envers toi-même que les autres ne pourront l’être dans ta vie, ainsi, tu ne pourras jamais être détruite par quelqu’un d’autre que toi-même. Sa théorie, et de nombreuses autres, était parvenue à maintenir sa vie jusqu’à l’âge de dix-sept ans. Avec du recul, ce n’était rien – mais Lavande avait cette triste sensation d’avoir l’expérience de la vie d’une enfant de cinq ans… et cette double impression d’avoir vécu dix milles ans.

A la demande du professeur Raven, Grindelwald sortit enfin de son silence accusateur. Ce simple mot « soit », fit redresser la tête de Lavande, fissura très légèrement son armure en onyx. Juste à temps pour le voir sortir une baguette de derrière son dos, une baguette qu’elle reconnut immédiatement comme celle du professeur Raven. Ce dernier ne semblait pas surpris pour deux sous et attendait sagement qu’il la lui rende. Apeurée mais conservant un stoïcisme plus proche de l’envie suicidaire que du véritable courage, Lavande regardait son mentor qui la fixait encore. Son regard avait beau s’être adouci, c’était de ces augures qui semblaient reportés à plus tard. Comme elle aurait voulu lui crier de la tuer maintenant si c’était là véritablement son désir, qu’elle n’avait jamais rien fait d’autres dans sa vie que de n’être qu’une incapable et qu’il en serait très probablement ainsi de sa vie entière… mais elle n’avait pas ce courage. Tout ce qu’elle fit fut de baisser la tête, tout aussi sage et soumise que le professeur de Défense contre les Forces du Mal, attendant que les adultes en eurent fini de leur conversation. Le bruit du bois sur la paume de sa main, de cet éclat clair et mat, fit sursauter malgré elle la jeune fille. Lavande se mordit les lèvres. Du coin de l’oeil, elle le vit tendre la baguette vers le professeur Raven qui s’en empara aussitôt, le remerciant. Oui, Grindelwald les accompagnerait jusqu’au bureau du Directeur. Lavande n’était pas certaine que ce soit une bonne chose, mais elle se fiait au jugement du professeur dont elle portait la chaude veste. Son mentor déclara par la suite qui s’éclipserait juste après, n’ayant pas la moindre intention de parler en la faveur de sa protégée – simplement car Dippet refuserait de l’écouter. C’était un argument valable, mais de toute façon, Lavande n’était pas en état de prononcer le moindre mot.

Grindelwald posa une main glacée sur son dos, lui imposant d’ouvrir la marche d’une pression entre les omoplates. Lavande se raidit immédiatement et se mit en route, mode automatique activée, marchant d’un pas mécanique et nerveux. Il n’aurait suffi que d’une simple ligne à franchir pour se dire que finalement, les punitions physiques étaient moins douloureuses que celle du silence et du verbe. Ce fut le trajet le plus insupportablement lent que Lavande ait pu expérimenté de sa courte vie. Le moindre couloir, qu’elle connaissait pourtant très bien, lui paraissait soudainement long et sans fin. Lorsqu’ils arrivèrent à la magnifique statue qui cachait le bureau du Directeur, tous se stoppèrent. Il ne fallut pas longtemps avant que Grindelwal n’adresse enfin la parole à sa plus dévouée élève. Il était déçu. Ainsi son regard n’avait menti, et Lavande avait lu clair en eux. Il ne supportait pas sa médiocrité, n’ayant pas sa place dans ses entraînements. Il ne serait pas dit que le grand mage Grindelwald s’abaisserait à élever les faibles, et à épauler le déchet devant sa propre inutilité. Elle la connaissait sur le bout des doigts sa théorie… elle n’avait réussi les Buses que grâce à cela ! Il n’avait pas le droit de faire ça… pas le droit de lui arracher la dernière chance qu’elle pouvait avoir de sortir des marécages desquelles elle était née. Une profonde envie de pleurer s’attacha à ses cils, humidifiant l’orbe clair de son regard et serra sa gorge d’un sanglot. Elle devait bloquer ces sentiments qui faisaient preuve d’un peu plus de faiblesse face à son mentor. Pleurer, c’était la marque de ceux qui abandonnaient. C’était un sentiment typiquement humain qui n’exister que depuis que l’homme avait quitté sa nature sauvage. Pleurer, c’était perdre l’odorat, perdre la vue, perdre tout ce qui nous permet de nous confronter au danger. On pleurait quand on est trop faible pour survivre, on implore la pitié à travers notre faiblesse. C’était par-dessus tout donner raison à ceux qui nous font du mal, savourant dans cette démonstration de pleurnicherie ô combien ils avaient assis leur dominance sur sa tête. Elle ne pleurait plus devant ses agresseurs depuis de nombreuses années maintenant, mais Grindelwald n’était pas un agresseur – c’était son mentor, et peut-être était-ce pour cela que les larmes étaient si difficiles à retenir.

—  Oui monsieur… Cela ne se reproduira plus.

Répondit-elle d’une petite voix, la tête baisse, lorsque le mage noir termina son monologue accablant par le fait qu’il était confiant que cela ne se reproduirait plus. Lavande ne savait pas s’il disait cela car il ne la reprendrait plus jamais en cours du soir, ou s’il disait cela pour la rassurer. La jeune fille ne savait plus vraiment faire la différence entre quoique ce soit ; trop déstabilisée, trop perturbée, elle ne savait plus sur quel pied danser. Elle préférait attendre sagement que l’heure ne passe, bien qu’intérieurement apeurée et fragilisée par ce regard qui l’avait transpercé jusque dans les tréfonds de ses souvenirs enfouis. Aucune larme n’avait coulé tandis que son mentor s’en allait déjà voir le professeur Dumbledore, la laissant seule avec Belladone Raven. Lavande prit une profonde respiration quand on entendit la porte se fermer avec fracas. Elle se frotta le front et referma davantage les pans de la veste sur elle. La voici à présent seule avec l’enseignant qui l’accompagnait en rêve. Une chaleur soudaine enveloppa les abords de son cou. Ce n’était pas du tout la façon dont elle s’était imaginée leur « retrouvaille » depuis cette nuit-là. Mais lui semblait accepter sereinement le fait qu’elle fut encore en apprentissage, que son éducation avait été mouvementé et que tout ceci n’était qu’un regrettable accident. Elle se sentait à l’instant plus en sécurité à ses côtés qu’auprès de son mentor – et cela même si elle craignait d’avoir été un poids et une simple élève incapable. Son coeur était si las et son corps si fatigué, que la jeune fille ne rêvait que d’une chose : se reposer. Abandonner sa carcasse sur le sol, s’emmitoufler dans cette veste comme dernière demeure à défaut de pouvoir un jour avoir le vrai. Mais elle était au côté de ce dernier et souhaitait en profiter autant qu’elle pouvait. Viendrait un moment où la Serpentard serait obligée de retourner à son cachet, seule, forcée de faire face à tout ce qu’il s’était passé durant la journée. Elle aurait tout le restant de sa vie pour se flageller.

Pour le moment, Lavande avait encore l’occasion de lever ses grands yeux patients et inexpressifs vers le professeur Raven, avec cette douce supplication silencieuse dans son regard « ne me laisse pas ». Bien qu’elle savait au fond de son coeur qu’il ne le ferait pas. Pas parce qu’elle était importante pour lui, mais parce qu’il était un merveilleux enseignant et qu’il se souciait de chacun de ses élèves à la manière du professeur Dumbledore. Il lui demanda si elle était prête à y aller, car elle ne devait pas s’inquiéter : tout irait bien. Les yeux encore humides et rougeoyants d’avoir tant lutter pour ne laisser passer autant sanglots humiliants, Lavande lui offrit un doux sourire – bien pâle également, mais d’un douloureuse sincérité. Un sourire d’une profonde tendresse, qui transpirait de tout la gratitude et la reconnaissance qu’elle avait pour sa gentillesse et sa patiente, le tout avec un profond amour. Elle hocha la tête et passa dans la statue, attendant que le professeur ne donne le mot de passe pour atteindre le bureau. Quand ce fut fait, Lavande s’avança la première d’un pas franc jusqu’au bureau. Elle était décidée à prendre les responsabilités de son acte. Le directeur, engoncé dans son siège, ressemblait à un de ces vieux sages rabougris qui apparaissent dans les contes pour enfant. Lorsqu’il leva la tête et remarqua la silhouette de la jeune Serpentard, une moue s’afficha sur son visage.

Oh, bien le bonsoir Mademoiselle Huntergurnt… vous arrivez bien tôt pour votre rendez-vous annuel… nous ne sommes qu’en… ( il plissa les yeux derrière ses petites lunettes ) … Novembre si je ne me trompe pas, d’ordinaire vous ne causez pas de problèmes avant le début du printemps… ah, lorsque le feu de la jeunesse se réveille au soleil et qu’alors vous, les jeunes…

Je suis navrée de vous interrompre, Directeur. Je ne sais pas si vous avez entendu mais…

Oui, l’explosion du deuxième étage…

C’était le quatrième, Directeur.

Oui… le quatrième… je l’ai entendu mais….

J’ai été...agressé et menacé par un élève. J’ai paniqué et j’ai voulu me défendre. J’ai lancé un Expelliarmus mal épelé qui a détruit un couloir… les Aurors sont arrivés, ont réparé le couloir et emmené mon agresseur à l’infirmerie.

Tout est réglé alors ?

En l’occurrence oui, comme si rien ne s’était produit.

Cette échange, rapide et concis, pouvait perturber d’un œil extérieur. Mais oui, Lavande avait l’habitude de côtoyer ce Directeur. Il était assez distant mais plutôt conciliant, ne l’avait jamais renvoyé malgré toutes les bêtises qu’elle avait pu faire durant toutes ces années, et l’avait même autorisé à rester quelques vacances à Poudlard. Mais il ne pouvait mettre un décret interdisant aux élèves de s’en prendre à elle, et ne pouvait l’aider à contrôler ses pouvoirs. Son aide avait été principalement administrative, mais c’était toujours cela de pris. Elle venait toujours le voir au moins une fois, car il y avait toujours au moins un gros incident : comme la fois où elle avait causé une tempête si puissante qu’elle avait endommagé le terrain de Quidditch, empêchant une de ses rares amies de pouvoir participer à un match parce qu’elle avait été mécontente d’un de ses comportements.

En quoi cela me concerne-t-il donc ?

Mon acte mérite une punition à la hauteur de mon incompétence, et les Aurors estiment que vous êtes le plus à même de me l’octroyer.

Lavande s’inclina légèrement, usant de toute son étrange sagacité pour caresser le Directeur dans le sens du poil afin de s’en sortir le plus convenablement possible. Elle n’était pas à Serpentard pour rien. Un grand silence régna dans le bureau dorée, où Lavande resserra un peu plus les pans de la veste pour se réchauffer. Dans son coeur se divisait un étrange ressentiment : la peur panique d’avoir outrepassé ses droits et d’avoir sapé l’autorité de son professeur de coeur, et la fierté de lui avoir montré qu’elle était effectivement capable de s’en sortir seule – comme l’adulte qu’elle se voulait être. Le Directeur Dippet s’éclaircit la gorge et montra le professeur Raven du doigt :

Hé bien, vous avez un professeur avec vous… ( il regarda celui-ci) N’êtes-vous pas plus qualifié, vous qui semblez avoir été sur la scène, pour donner une retenue qui conviendrait à votre jugement ? Le professeur Dumbledore n’a cessé de me chanter vos louanges, je vous serai gré de vous occuper de cette situation, après tout…

Si personne ne l’arrête, l’élève et son professeur seraient bien vernis d’un nouveau discours incompréhensible.

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Belladone Raven
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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald - Page 2 Icon_minitimeLun 6 Avr - 16:55



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Couloir du Quatrième Etage

Automne 1942
Lavande avait baissé la tête sous la pluie acerbe des lèvres de Grindelwald, glissant sur ses épaules trop frêles, qui frémissaient d’un tremblement presque imperceptible sous le joug du châtiment immérité qu’on lui assénait. La jeune martyre semblait expier quelque chose de par ce sacrifice résigné, cette soumission volontaire à toutes ces forces injustes qui s’acharnaient sur l’étudiante, pourtant à l’aube de sa vie, mais qui déjà semblait lasse au point de ne plus vouloir se révolter. Ô comme il brisait le cœur de Belladone, cet acquiescement placide, dépité, aux remontrances amères, visiblement déçues, du seul Professeur qui avait cru en ses capacités, et devant lequel elle courbait l’échine avec une docilité atroce ; cette nuque ployée semblait lui faire l’aveu mutique qu’elle l’avait toujours su, qu’elle se savait inutile et médiocre, qu’elle s’excusait de lui avoir fait perdre son temps précieux pour sa jeune vie qu’elle semblait considérer si futile, qu’elle lui pardonnait, enfin, d’avoir cru un instant qu’il pourrait, par son apprentissage, éclairer sa misérable vie. Et Belladone avait une telle envie de la prendre par les épaules, de planter son regard d’encre au cœur de l’émeraude de ses yeux, lui interdire de songer à une telle infâmie, lui hurler qu’il n’avait jamais rien entendu quoi que ce soit de moins vrai, qu’elle était une époustouflante sorcière, que lui et Grindelwald l’avaient compris, qu’ils étaient tous des idiots, qu’il la protégerait contre vents et marées.

Il était certain que Lavande avait cruellement besoin de ce genre de bravoure. Sans doute l’aurait-elle remerciée, émue, ses cils qu’elle avait longs et fins bordés de larmes de reconnaissance, et peut-être même lui aurait-elle promis de cesser de se voir comme la jeune fille pauvre qui n’a sa place nulle part, quand sans l’ombre d’une hésitation, elle était de très loin la plus puissante élève du château. Malheureusement Belladone ne faisait pas partie des braves. Alors oui, elle pouvait compter sur son indéfectible soutien, sur sa loyauté sans failles, sur son cœur généreux et son âme trop bonne pour un monde qui le prenait souvent pour un idiot. Il accompagnerait son élève et la soutiendrait sans faillir à sa promesse. C’était tout ce que l’on pouvait demander au tendre Professeur Raven, et pourtant, en jetant un œil alentours, c’était déjà beaucoup. N’étaient-ils pas seuls ?

C’est d’un sourire tendre et fragile que Belladone répondit à l’acquiescement mutique de la jeune Lavande, qui avait des allures de supplication. Oui, il était là, et oui, il resterait. S’il n’était pas le plus solide des soutiens, il avait cette fidélité dans les promesses, cette constance rassurante dans l’affection, que beaucoup trouvaient ennuyeuse. Or, il s’était réellement pris d’affection pour l’élève esseulée, au destin tragique, abandonnée de tous sous cette indifférence générale qui grignotait chaque jour, ainsi qu’une horde de mites affamées, le portrait utopique et merveilleux qu’il s’était dressé de Poudlard. Les fondations de ce rêve illusoire s’effondraient avec fracas, ne laissant que décombres aux pieds de Belladone, les vestiges se calcinant un peu plus à chaque regard plein de larmes, à chaque sourire pâli par l’horreur de la douce Lavande.

Belladone détourna la tête pour donner le mot de passe à la statue de pierre, et réclamer ainsi l’ouverture de la porte. Non sans une certaine honte, il était soulagé de ne plus avoir à fixer Lavande au fond de ses yeux qui semblaient éteints, morts presque, et rouges d’avoir versé des larmes que personne, jamais, n’aurait dû faire couler ici. Peut-être son sourire était-il pire encore. Parce qu’il y sentait un courage terrible, né du désespoir immuable qui régentait sa vie, parce que ce sourire n’était que pour lui, destiné à soulager sa tendresse idiote, quand elle-même, du haut de ses dix-sept années et de son quotidien tragique, avait la force de penser à lui avant son propre malheur. Et là encore elle démontrait sa bravoure, s’avançant d’un air résigné, sans hésitation ni tremblements vers le très vieil homme, presque grabataire, qui tassait son corps rabougri au fond de son luxueux fauteuil de Directeur de l’école. Et avant même que Belladone ait eu le temps d’ouvrir la bouche, la conversation s’amorçait déjà entre le Directeur Dippet et la jeune Lavande qui expliquait la situation très vite, comme pour se débarrasser le plus tôt possible du fardeau qui encombrait ses épaules trop étroites. Le vieil homme ne semblait ni furieux, ni ulcéré, ni effrayé par la catastrophe épouvantable qu’avait provoqué par accident l’époustouflante puissante magique d’une de ses élèves. Il ne paraissait même pas surpris, simplement vaguement dérangé par cette intrusion concernant cette affaire au sein de laquelle, visiblement, il ne se sentait pas concerné. Cette attitude détachée, de la part du Directeur de l’école de sorcellerie la plus prestigieuse du monde, aurait pu paraître insouciante, voire révoltante aux yeux du trop sérieux Belladone, qui avait tendance à tout dramatiser.

Mais aujourd’hui, ce laxisme et ce désintérêt servaient la cause de Lavande, alors ils arrangeaient le tendre Belladone qui avait tant craint de devoir défendre à grands renforts de supplications et de promesses la jeune fille contre l’injustice terrible d’un renvoi mais qui, une fois encore, s’en sortait très bien sans lui. Le jeune homme se contenta donc de rester près de son Lavande, approuva d’un acquiescement mutique les dires de Lavande, son regard d’encre rivé sur le visage de son supérieur, tâchant de dissimuler de manière fort malhabile l’angoisse qui devait creuser un sillon inquiet entre ses sourcils froncés. Et Lavande était d’une docilité et d’une humilité telles qu’il aurait fallu avoir un cœur de pierre pour ne pas s’en attendrir et la châtier beaucoup trop sévèrement pour cet incident dont elle était la victime et dont tous, à Poudlard, étaient fautifs, bourreaux, simples témoins indifférents et faux aveugles du supplice que lui infligeait chaque âme qui vive au sein de ces murs qui révélaient là l’horreur dissimulée par son luxe, la crasse derrière un vernis d’or, la honte sous le prestige de l’école de sorcellerie la plus renommée d’Europe.

Belladone déglutit, attendant le verdict comme un couperet prêt à s’abattre sur sa propre nuque, tant son empathie exacerbée le prenait à la gorge, souffrant les maux terribles d’une incertitude qui ne le concernait pas et qui pourtant le tourmentait comme si son propre sort était en jeu. Mais n’était-ce pas un peu le cas ? L’éventualité du renvoi de la jeune Lavande lui donnait le vertige, de ces vides étranges qui se creusent dans l’estomac, lorsque l’on se demande soudain que sera son existence sans une présence que notre esprit ne parvient pas même à occulter, se contentant de jeter un grand froid à l’âme, inexplicable, glaçant et peut-être pire qu’une douleur véritable, sur laquelle on pouvait mettre des mots. Perdre Lavande relèverait du deuil. Parce qu’il faudrait accepter que tout n’était qu’une mascarade finalement. Tout. Poudlard, et l’idéologie merveilleuse qu’il s’en était faite, sa vénération immuable pour le Professeur Dumbledore, son auguste carrière naissante qui n’avait plus lieu d’être, puisque la prestigieuse école ne s’était pas finalement pas révélée être le toit paternel et chaleureux de tous les petits sorciers de Grande-Bretagne. Belladone perdrait bien plus que ces yeux d’émeraude ternie qui le rendaient tellement triste. Il perdrait la foi, et lui aussi finirait par s’étioler au sein de ces murs qui ne lui ressemblaient plus, et n’étaient plus sa maison, à présent qu’on y avait abandonné une élève à la cruauté de son sort, parce qu’elle avait eu le mauvais goût de naître pauvre et de parents Moldus.

Pourtant, lorsque l’index desséché et sans âge du Directeur se pointa vers Belladone, celui-ci tressaillit, n’en croyant pas ses oreilles. Le Directeur n’évoquait rien de tel, et cette histoire, à dire vrai, ne semblait insuffler à sa vieille âme rabougrie qu’un ennui profond qu’il cherchait au plus vite à faire disparaître, comme on balayait une mouche du revers de sa main. Aussi, si les pommettes de Belladone rosirent de plaisir devant les compliments dont le Professeur Dumbledore, manifestement, abreuvaient le Directeur, il ne perdit pas son objectif premier, ne croyant pas à sa chance, lui et sa manie de tout dramatiser s’étant attendu au pire. D’un raclement de gorge poli, le jeune homme s’engouffra dans la conversation, profitant de la brève accalmie accordée par le vieil homme qui reprenait son souffle, sans doute pour reprendre de plus belle :

- Oh, bien sûr Monsieur le Directeur. C’est simplement que…Nous avons jugé bon de vous en avertir, je ne pouvais guère avoir l’impertinence de résoudre cet incident sans en référer à la Direction…Mais à présent que j’ai votre accord, soyez certain que je m’occuperai de trouver une punition appropriée à Mademoiselle Huntergrunt…

Le vieil homme, coupé dans son élan, sembla soulagé de ce que Belladone montrait autant d’enthousiasme à le débarrasser de cette fâcheuse affaire qui, de toute évidence, l’ennuyait profondément. D’un geste de la main et du petit sourire las de celui dont la quiétude troublée allait enfin retrouver son accalmie, le Directeur les congédia :

- Dans ce cas c’est parfait…Je vous remercie Professeur Raven et vous souhaite une bonne fin de journée. A vous aussi Mademoiselle Huntergrunt, et essayez de ne plus provoquer d’explosion d’ici la fin de l’année scolaire.

Ne demandant pas son reste, Belladone rendit son salut au Directeur, toujours d’une politesse frisant l’obséquiosité, et d’un regard quelque peu empressé, encouragea Lavande à l’imiter, tandis qu’il pivotait sur ses talons et sortait du bureau du vieil homme. Le jeune Professeur s’arrêta aux abords de la statue de pierre, offrant cette fois ci un sourire beaucoup large et plus lumineux à la jeune fille qui s’était, une fois encore, parfaitement bien sauvée toute seule :

- Tout est bien qui finit bien, on dirait, Mademoiselle. A ceci près : il faudra malheureusement que je vous inflige une retenue et vous m’en voyez navré. S’il n’y avait que moi, je n’en ferai rien, mais vous imaginez bien que…Belladone hésita, gêné, son sourire ayant disparu aussi vite qu’il était apparu, embarrassé de devoir punir une étudiante qui n’avait rien fait d’autre que répliquer à ses agresseurs quotidiens qui semblaient avoir juré d’avoir sa peau avant la fin de sa scolarité…Enfin, je ne veux guère vous infliger une sanction trop rude, alors j’y réfléchissais et…Je songeais à mon bureau…Entre la rentrée, ma première année d’enseignement à façonner complètement, les devoirs à corriger qui s’amoncellent, c’est un capharnaüm tel dans mes ouvrages, mes notes et mes cours que j’ai un peu honte de son aspect…Peut-être pourriez-vous m’aider un soir après vos cours, mais pas trop tard…Je ne voudrais pas que vous soyez épuisée le lendemain…Cela risque d’être un peu ennuyeux, mais ce sera une retenue pédagogique et peu rude…Qu’en pensez-vous ? De plus, vous me seriez utile, j’ai besoin d’avoir un second avis concernant un thé à la violette dont je voulais faire cadeau à ma sœur aînée…Vous pourrez me dire ce que vous en pensez…

Belladone lui offrit un sourire gêné. Bien sûr que non, Lavande, du haut de ses dix-sept ans, n’allait pas sauter de joie à l’idée de passer une soirée en tête à tête avec son Professeur ennuyeux comme la pluie et ses montagnes de notes, d’ouvrages et de parchemins aussi mornes que lui. Mais sans doute serait-elle trop polie pour lui dire, et surtout, le jeune homme ne voyait guère comment alléger plus sa peine. Cela restait beaucoup moins pénible que récurer les bocaux des Chaporouges, qui pourtant en avaient drôlement besoin, décrasser les fonds de chaudron de Slughorn ou copier bêtement des lignes. Et puis, si les papiers s’amoncelaient certes dangereusement sur le bureau de Belladone, il ne comptait pas imposer à la jeune fille un rythme de travail effréné. C’était là, surtout, un prétexte peu subtil pour lui épargner la rudesse d’une réelle retenue, son existence en elle-même la punissant déjà bien trop à chaque seconde qu’elle passait ici.



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Lavande Huntergrunt
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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald - Page 2 Icon_minitimeMar 14 Avr - 23:48



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« les plus belles roses naissent dans les orties »

Automne 1942, couloir du quatrième étage.

Ils ne purent bientôt que se sentir de trop, au milieu de cet immense bureau aux dorures brillants sous le soleil qui venait en contre-jour, derrière la silhouette du directeur, la lumière brillant aux travers de ses petits cheveux blancs. Lavande ne pouvait s’empêcher d’être soulagée de la tournure que prenait la situation. Dans son malheur, elle avait eu la chance de compter sur le soutien -maintenant parti- de son mentor Grindelwald, et de celui du professeur Raven, ainsi que sur la magnanime insouciance du fantomatique et lunaire Directeur Dippet. Tout aurait été pour le meilleur si le mage noir ne s’était pas éloigné d’elle au dernier moment, inconsidérément déçu de son erreur de débutante. Mais elle n’y pensait plus pour le moment, l’instinct de survie reprenant le dessus sur les flagellations mentales qu’elle ne s’infligeait que trop – elle ne pouvait lui en vouloir. La jeune fille peinait à se dire qu’elle méritait l’attention et la bienveillance du Professeur Raven, et se contentait parfaitement jusqu’ici de l’ignorance simplette du vieil homme. Elle n’avait que peu de prétention à la tendresse, et ne croyait pas que l’on puisse sincèrement ne pas s’outrer de sa bêtise. Après tout, ce n’était qu’une lettre en trop, et la simplicité de cette erreur en disait long sur sa profonde médiocrité. Elle s’était laissée emportée par les émotions, brûlée par la peur soudaine, hantée par le dégoût, humiliée par la menace. Sa réflexion était passée au second plan, laissant un instinct de défense qui laissait à désirer : avait-elle vraiment souhaiter un simple « expelliarmus » ? Son erreur ne cachait-elle pas une sombre envie, celle de se venger par le sang de tout ce qu’elle avait pu subir dans son existence ? Cette explosion aurait pu tuer l’adolescent, et alors… alors… que se serait-il passé pour elle, coupable d’un meurtre que l’on hésiterait à assumer comme de la légitime défense ou de premier degré.

Mais par un habile tour du destin, l’incident n’avait fait aucune victime. Aussi son passage devant le Directeur fut visiblement bien expéditif et aussi fugace qu’une citation au début d’un nouveau chapitre. A partir du moment où ses professeurs avaient calmé sa panique et que les Aurors avaient abandonné les charges contre elle, Lavande savait pertinemment qu’elle ne risquait rien de plus. Voilà peut-être pourquoi elle s’était avancée jusqu’ici, lasse et docile, sans réfléchir et sans émettre la moindre question. Elle suivait le mouvement de la rivière, aux côtés de celui qu’elle ne pouvait s’empêcher de voir comme son ange gardien. Jusqu’ici, le désaveu de Grindelwald avait été sa plus douloureuse punition. Pendant ce temps, le professeur Raven n’avait pas quitté une seule fois ses côtés, revenant auprès de ceux-ci alors qu’elle s’était courageusement avancée en première ligne du combat. Elle sentait sa chaleur, couplée à l’odeur de rose dont elle respirait, toujours aussi droguée, les délicates effluves depuis le col de la veste. Lorsque le Directeur le pointa du doigt pour lui reverser toute la responsabilité de cet incident, Lavande sentit son coeur bondir dans sa poitrine. Elle ne demandait que cela ; et le vieillard ne semblait pas se rendre compte à quel point il faisait le bonheur de ces deux pauvres idiots. Ou peut-être le sentait-il, dans sa toute grande magie – car Lavande ne songeait pas que l’on pouvait être à un poste aussi puissant sans être soi-même une légende magique. Aussi le professeur Raven sauta sur l’occasion, prétextant finalement que cette visite n’était qu’une visite de courtoisie visant à informer le Directeur plus qu’autre chose, le tout pour obtenir un accord purement administratif… et qu’à présent qu’il l’avait, il pourrait songer à la punition la plus appropriée pour elle. Un frisson parcouru son échine, tandis qu’elle baissait la tête vers le sol pour ne pas montrer un immense sourire sur son visage : cela serait inconvenant. Plus encore de la part de quelqu’un qui était censé subir un impitoyable châtiment pour la bêtise de son erreur. Mais rien que le simple fait d’entendre le professeur de Défense contre les Forces du Mal prononcer son nom de famille la rendait toute chose. Le Directeur les congédia alors, leur souhaitant une bonne soirée. Ce à quoi, Lavande s’inclina profondément :

Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour, vous le savez Monsieur le Directeur. Merci encore et bonne fin de journée à vous aussi.

Le professeur Raven le remercia de façon tout aussi voir plus solennel et tous les deux s’en allèrent. La statue de pierre les surplombait de son impressionnante aura, les faisant lentement tournoyer jusqu’à atteindre le couloir. Il la regardait et Lavande le regardait à son tour. Un petit instant de silence avant que ne soit évoquer la bienheureuse fin de tout ceci. Il semblait pourtant bien peiné de devoir lui octroyer une retenue, ce que la jeune fille ne comprenait pas : après tout, il pouvait choisir n’importe quoi, même lui servir de lampadaire dans un coin de son bureau lui conviendrait. A mesure que le sourire de Belladone faiblissait, celui de Lavande se fit plus grand – bien qu’elle ne souriait jamais véritablement à pleine dents. Elle voulait lui donner le courage de poursuivre, tant elle était impatiente de savoir ce qu’il allait concocter pour elle. Jamais élève n’eut été plus heureuse de recevoir une retenue, et si elle avait eu toute sa tête à ce moment, nul doute qu’elle aurait proposé un meilleur jeu d’acteur. Mais Lavande ne voulait plus faire semblant ni cacher ce qu’elle ressentait à ce moment – elle était tout simplement soulagée et tout le poids de son malheur semblait s’être éloigné de ses épaules. Il n’y avait qu’elle et le professeur Raven, cherchant timidement ses mots pour lui offrir une « douce » punition. Cela aurait été euphémisme que de le dire « adorable », tant il semblait gêné de la proposition qu’il était en train de lui faire : venir l’aider à classer des papiers et autres documents ennuyeux comme la pluie à ses côtés, et partager un thé à la violette pour lui donner un avis. Le coeur de Lavande palpitait.

Ces silences entre chaque mot, ces hésitations et cette gêne, n’était-ce pas là de multiples preuves qu’il cherchait sa compagnie et n’osait qu’à peine profiter de cette occasion sans paraître déplacé ? Frémissait-il lui aussi de cette même flamme qui la brûlait à l’instant et qui lui faisait absolument tout oublier – tant elle vivait l’instant présent en refusant de se laisser diminuer par son triste esprit. Et à cette seconde précise, l’instant semblait trop beau. Elle laissa planer un silence, durant lequel la statue finit son petit tour de manège, découvrant le couloir qui allait bientôt les séparer en des chemins lointains. Elle fit quelques petits pas pour sortir de la petite caverne murale et regarda son professeur avec des yeux étincelants d’une joie qui n’y croyait pas. Personne n’aurait pu la croire saine d’esprit. Lavande resserra les pans de la veste sur elle, tant elle craignait au fond d’elle qu’il ne puisse vouloir la reprendre – alors qu’un jour il lui faudra bien la lui rendre. Mais pour le moment, elle la voulait encore contre son coeur bondissant, tandis qu’elle luttait pour faire sortir sa voix surexcitée, cherchant à restreindre les échos aiguës et atrophiés d’un bonheur immense :

Oh… Professeur je… je… je serai très heureuse de vous… de venir vous aider. Ce serait avec plaisir et… enfin, je ne devrais pas être aussi joyeuse pour une retenue, ça ne fait pas très sérieux…

Elle gloussa dans le col de la veste de Belladone, dépitée de sa propre légèreté. Mais sa joie était sincère, et ses joues rougies par la gêne et le plaisir ne pouvaient mentir. Alors elle baissa un peu la tête pour que cela ne se voit pas comme la lune dans un ciel clair, et poursuivit :

De toute façon, je risque d’avoir de nombreuses soirées de libre, au vu de… donc… si peut-être que… enfin je veux dire qu’une seule retenue ne sera peut-être pas assez pour effacer l’incident… enfin…

Elle se mordit les lèvres, incapable de formuler l’idée simple qu’elle était tout à fait disposée à venir l’aider en dehors de ce ridicule prétexte de « retenu » et qu’elle serait bien libre à cause des cours annulés de Grindelwald. Elle prit une profonde respiration et se gratta la tête, là où de toute façon ses cheveux ne ressemblaient plus à rien, partant dans tous les sens, électriques et emmêlés. Elle continua en se tordant les doigts :

Vous… vous pouvez être franc avec moi… je sais que mon erreur n’est pas digne d’une élève de sixième année, c’est un sort élémentaire de défense contre les forces du mal. .. (elle laissa un petit silence s’installer avant de reprendre:) Je pense que vous avez compris maintenant quand je vous ai dis… que vous aviez sauvé Poudlard. Je suis désolée, vous avez été un peu en retard aujourd’hui.

Lavande eut un petit rire nerveux qu’elle cacha sous le revers de sa main, sa dernière phrase ayant été lancé d’une voix qui se voulait joueuse et dédramatisante – mais elle n’était pas douée pour ça. Elle voulait pourtant sincèrement dérider le pauvre professeur qui se trouvait à devoir gérer une incompétence comme elle, alors même que le grand Grindelwald lui avait tourné le dos.

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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald - Page 2 Icon_minitimeMer 22 Avr - 16:08



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Couloir du Quatrième Etage

Automne 1942
Loin de Belladone l’idée de paraître cavalier, quand l’évocation même de la sanction lui semblait une hérésie. C’était déroutant, chez un homme adulte, de n’avoir pas su acquérir cette maturité acerbe, qui aidait à accepter sans sourciller ces injustices qui parsèment de leurs ronces le chemin de la vie, n’enfonçant que trop souvent leurs aiguilles dans les chevilles des innocents et des braves. C’était décourageant, cette coutume de se dissimuler ces chances et ces sourires que le destin offrait pourtant au Professeur aveuglé par cette manie du désespoir qui l’usait déjà. Mais toute son âme tranquille se révoltait. Il ne voulait pas punir Lavande. C’était injuste, c’était mal. Peu lui importait que la punition soit légère. Le principe même de réprimander la victime le révulsait. Peu lui importait également qu’elle fut mille fois plus forte que son agresseur. On ne punissait guère quelqu’un pour s’être sauvé la vie, et il y’avait au moins un de ces bourreaux qui ne reviendrait pas de sitôt se frotter à l’époustouflante jeune sorcière qui avait des airs de fragilité paradoxale, plantée devant lui dans sa veste trop grande, docile à la sanction qu’il peinait lui-même à formuler, tant elle lui écorchait les lèvres.

Il avait été bien loin de la réalité, le faible et naïf Professeur Raven, s’il avait cru révolter l’esprit tourmenté de la timide jeune fille qui lui faisait face, déjà bien trop aguerri à une injustice et une indifférence qu’elle avait suffisamment subi pour plusieurs vies. Il était triste à pleurer, ce paradoxal sourire qui s’éteignait chez l’adulte, pour éclairer le visage morne, désabusé déjà, de l’étudiante aux yeux d’émeraude qui semblait remercier Belladone de se montrer un peu moins injuste que les autres. C’était terrible, cette résignation à se contenter de la moins pire des réprimandes, quand c’est la protection et le réconfort qui auraient dû, à l’instar de la veste de velours brun, recouvrir de leur chaleur doucereuse ces épaules frémissantes et glacées par l’horreur de son quotidien.

Un instant de plus, et ils retrouvaient tous deux la fraîcheur du couloir de pierre, que ne réchauffaient guère les pâles rayons d’automne qui s’immisçaient timidement à travers les vitraux. L’un d’eux pourtant, blond et chétif, offrait comme un hommage sa lueur timide à la jeune fille tremblante, peinant pourtant à éclairer son visage à la hauteur de ce sourire radieux qu’on ne lui voyait que trop rarement, et qui, à la vérité, éclipsait de très loin de pauvre rayon agonisant d’un mois de novembre fébrile. Lavande ne semblait pas croire à sa chance, et cette joie manifeste, ses yeux qui étincelaient d’un soulagement palpable et ce frisson instinctif qui la fit resserrer les pans de sa propre veste autour d’elle la rendaient si attendrissante que le désespoir morne et les inquiétudes de Belladone fondirent soudain comme neige au soleil, et qu’il se surprit à lui rendre son sourire, franc et sincère. Après tout, n’avaient-ils pas frôlé la catastrophe ?

Belladone n’était guère le seul à émailler son flot de paroles décousues de balbutiements et d’hésitations. Lavande avouait sa joie avec une réserve prudente, jugeant sans nul doute ce bonheur devant une punition déplacé et peut-être même un peu indécent. Pourtant elle ne put s’empêcher de se contredire, laissant échapper un léger rire. C’était la seconde fois que Belladone pouvait l’entendre rire, et c’était toujours ce même gloussement fragile et maladroit des malheureux à qui la vie ne donne guère l’occasion d’aiguiser ces exclamations de joie franche dont le berceau nous dotait avec égalité, avant que la vie ne fasse son œuvre et ne l’étiole chez les uns, pour l’exacerber chez les plus chanceux. Le sourire de Belladone persista, attendri. Lavande n’était jamais aussi touchante que lorsqu’elle riait, et si le jeune homme ne pouvait prétendre pouvoir la sauver des griffes infernales qu’étaient sa triste existence, il voulait s’enorgueillir d’être la cause de ce rire fébrile, sincère et balbutiant. Le rire discret et flegmatique de Belladone fit écho une seconde au sien, tandis qu’il la rassurait :

- Ne vous en faites pas, je comprends aisément votre soulagement…De fait, il est vrai que si l’on excepte l’ennui contre lequel je ne peux malheureusement rien, je ferais en sorte de ne pas vous rendre la tâche trop pénible…

La joie se dissipait pourtant, aussi vite qu’un rayon de soleil entre deux gros nuages gris, et c’est les joues roses et la mine basse, presque décomposée, que la jeune fille poursuivit, la lueur éclatante de ce sourire aux allures de feu de joie soudainement et totalement éteinte, exhalant la fumée âcre d’un dépit et d’une amertume trop vite revenus ombrager les prunelles que Belladone n’avait pas suffisamment vu scintiller de joie. L’allusion aux cours particuliers dont Grindelwald venait de la priver était très claire, et le sourire attendri pâlit lui aussi, pour finalement s’effacer complètement de son visage devenu mélancolique, tout à coup. Belladone ne parvenait toujours pas à comprendre la rudesse du criminel repenti qui était devenu son plus improbable ami, envers sa protégée dont le jeune homme pouvait encore sentir au creux de son estomac le poids de l’affection qu’il lui portait. D’instinct, une main se posa sur son ventre. Les réminiscences de la douleur, ancrée dans sa chair, ne pouvaient lui faire oublier cette affection paternelle qui l’avait rendu violent et ivre d’une rage froide, indicible, lorsque l’idée que Belladone ait pu lui faire du mal lui avait traversé l’esprit. Cela, il ne pouvait guère le mettre en doute. Alors pourquoi ? Aurait-il insufflé en son âme que le jeune Professeur avait longtemps cru sèche trop d’espoirs en la jeune étudiante, la seule qui paraissait réellement compter à ses yeux ? Tous les historiens et autres sources officielles considéraient avec raison Grindelwald comme quelqu’un d’exigeant. Mais avait-il oublié qu’il s’agissait d’une étudiante, étudiante que l’on avait si longtemps privé de formation pratique qui plus est, qu’il n’y avait rien d’étonnant à ce que son niveau n’en soit qu’à ses balbutiements. Belladone planta son regard d’encre dans l’émeraude du sien, comme pour l’inviter à relever la tête qu’elle méritait plus que n’importe qui d’autre de garder haute, et lui offrit un sourire, plus pâle que le précédent, mais qu’il voulait tout aussi réconfortant :

- Ecoutez, Mademoiselle…Je sais que le Professeur Grindelwald peut parfois se montrer…opiniâtre, et un peu rude mais…Soyez assuré de l’affection qu’il vous porte…C’est même la raison de sa rudesse, j’en suis persuadé, et il reviendra vite vers vous, une fois sa colère passée, alors…Promettez-moi de ne pas trop vous en faire, n’est-ce pas ? Quant à votre retenue, je reste convaincu qu’une soirée est déjà de trop, mais si vous survivez à l’ennui de celle-ci et qu’il vous prend l’envie de revenir, nous en reparlerons, mais sur la base du volontariat…Vous savez, je sais qu’à votre âge une année semble terriblement longue, mais les ASPIC vont arriver à une vitesse folle…Je ne peux que vous conseiller de commencer à y consacrer un peu de votre temps libre…

Un sourire plus chaleureux vint étirer les lèvres de Belladone. Il était sincère. Il savait que Grindelwald, qui avait l’affection si rare, n’abandonnerait guère longtemps son élève favorite. Le jeune homme commençait à être coutumier de ses emportements, aussi spectaculaires qu’éphémères, et qui souvent retombaient comme un soufflet, comme elles étaient venues, en particulier avec l’entourage très restreint qu’il supportait autour de lui. Lavande continuait, s’enfonçant dans cette litanie morne et désespérée qui semblait accaparer les brefs et si rares instants de joie qu’elle arrachait avec cette force résignée à la rudesse de sa vie. Elle était revenue la malheureuse jeune fille qui se persuadait de l’inutilité de son existence, quand Belladone avait vu ce dont peut-être seuls lui et Grindelwald étaient conscients. Il avait là sous les yeux, blottie dans sa veste qui exhalait les effluves de rose de son parfum coutumier, la sorcière sans doute la plus puissante de sa génération. Une émotion étrange s’insinuait au beau milieu de cette tristesse vague, cette mélancolie doucereuse qui le prenait chaque fois que Lavande le regardait de ses grands yeux ternes et déjà usés par la vie. Belladone poussa un profond soupir, peinant à garder si longtemps rivé son regard d’encre dans les prunelles tristes de l’étudiante :

- En ce cas, je serai franc…Je vous trouve bien dure avec vous-même. S’il s’agit certes d’un sort élémentaire, il me paraît difficile –pour ne pas dire impossible-, de réussir à la perfection un sortilège que l’on a jamais eu l’occasion d’effectuer…D’autant plus que vous ne vous trouviez pas pas dans une salle de classe devant un Professeur bienveillant, mais confronté à l’angoissante réalité d’une attaque…Aussi, ne vous flagellez pas…En de telles circonstances, beaucoup, et des plus aguerris que vous, auraient pu écorcher l’incantation. Grâce à l’aide du Professeur Grindelwald, vous débutez en matière de pratique, et je suis persuadé que vos progrès seront spectaculaires, à l’instar de votre magie, lorsque vous serez parvenue à la canaliser…Et croyez-moi, vous auriez-du voir ma déconfiture lors de l’apprentissage de ce sortilège, et avec tout un public d’élève hilares derrière moi ! Peut-être vous raconterais-je un jour, si je l’ose…

Oh comme il aurait aimé lui dire à quel point elle serait une formidable sorcière, que jamais il n’avait rien vu de pareil, que tout cela dépassait tout ce qu’il avait pu imaginer ! Mais tout cela encore une fois était bien cavalier, et son dernier désir étant d’embarrasser un peu la jeune fille qui triturait ses doigts et se mordillait la lèvre inférieure, il n’en fit rien, l’écoutant rebondir sur ce propos étrange et funeste qu’elle avait proféré cette nuit-là, et qu’il ne comprenait que trop désormais. Belladone était un idiot. Laconique et désabusée, la jeune Lavande n’avait pas une parole inutile. Et tout cela n’était que trop vrai, et comme il se sentait stupide, d’avoir ainsi mésestimé la puissance de cette jeune sorcière, tout en admettant que jamais son esprit de médiocre mage n’aurait pu imaginer pareille puissance coulant dans les veines de cette étudiante triste, qui le regardait, docile et résignée à son jugement de Professeur, alors qu’il n’arriverait jamais à sa cheville. Belladone toussota et baissa enfin ses yeux, gêné :

- Je ne l’ai que trop compris, et je vous demande pardon. Croyez-vous bien qu’il n’était guère dans mes intentions de vous sous-estimer. A ma décharge, je ne crois pas que j’aurais été capable, seul, d’imaginer un tel déferlement de magie…Vos pouvoirs sont exceptionnels, je n’avais même encore jamais vu cela… Il est bien trop facile de parvenir à canaliser des pouvoirs qui sont ridiculement inférieurs aux vôtres…Je vous en prie, ne laissez plus jamais personne vous faire croire que vous ne valez rien…

Le regard rivé sur ses chaussures, les joues de Belladone rosirent sous cette révélation. Il était sincère, et malgré cette difficulté qu’il avait à exprimer un tel ressenti, et qui exacerbait sa timidité, il estimait le lui devoir, parce que trop longtemps on l’avait accusé de n’être rien, et à force de l’entendre, elle l’avait cru. Et c’était peut-être la pire injustice qu’elle ait eu à subir. Parce que la sorcière qu’elle était leur ferait tous plier le genou, une fois la majesté de ses pouvoirs incroyables maitrisés. Alors ils devraient tous demander pardon, et ils s’inclineraient devant l’auguste reine, la magicienne formidable qu’elle serait devenue, et qu’elle était déjà aux yeux éberlués du Professeur aux talents magiques médiocres qui la contemplait avec une admiration fascinée. Toussotant et cherchant à rompre le silence gênant, Belladone indiqua l’énorme volume qui encombrait ses bras :

- Marchons un peu, vous voulez-bien ? Je dois simplement rendre ce volume à la bibliothèque, et si vous le souhaitez je vous accompagnerai à votre salle commune, à la grande salle si vous avez faim, ou à l’infirmerie si vous vous sentez mal…

Après un léger sourire interrogateur, Belladone entama la marche vers le bout du couloir, qui menait à la bibliothèque, espérant que l’ouvrage ne conserverait aucune trace du cataclysme qu’il avait vécu, ne voulant guère se fâcher avec la propriétaire de l’antre merveilleux qu’il visitait plusieurs fois par jour. Il était plus facile de converser en marchant, sans croiser l’émeraude troublante d’une grave mélancolie chez une si jeune fille, aussi Belladone se décidait à en profiter pour évoquer de nouveau cette retenue inique qu’il lui faudrait bien accomplir, malgré sa répulsion à punir l’étudiante :

- Bien, concernant votre retenue…Que pensez-vous de jeudi soir ? Nous pourrions dîner tôt et nous retrouver à mon bureau à 18H30 ? Ainsi, vous ne resteriez pas jusqu’à une heure trop tardive…Êtes-vous d’accord ?

Belladone lui lança un regard encourageant, accompagné d’un sourire bienveillant. Oui, la pauvre jeune fille risquait de s’ennuyer un peu, mais le but n’était guère de la surcharger de travail. Trier une pile de notes sur un fauteuil devant un bon feu ferait l’affaire, et, à vrai dire, elle serait peut-être sans doute mieux là que recluse au fond de ce cachot humide et gelé, entouré d’ennemis qu’elle aurait dû, dans un monde meilleur, appeler camarades.


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Lavande Huntergrunt
Lavande Huntergrunt
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Baguette : Branche de hêtre entrelacé, sauvage et inflexible, 24 cm, ventricule de coeur de dragon.
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MessageSujet: Re: Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald  Like a flower made of iron × Raven & Grindelwald - Page 2 Icon_minitimeMar 5 Mai - 22:30



Like a flower made of iron.

« les plus belles roses naissent dans les orties »

Automne 1942, couloir du quatrième étage.

Oh, soulagement était un euphémisme pour exprimer toute la tension qui s’évacuait des muscles contractés de Lavande. Toute la force maintenue en exergue dans le moindre de ses tissus organiques, prêt à exploser au moindre imprévu. Elle craignait tant de perdre le contrôle, retenant son être entier à l’expression d’un masque dans une pièce de théâtre. Un maintien courbe, une petite voix, un regard fuyant, un teint si gris et des cheveux si ternes qu’on eut pu la confondre avec les murs de pierre. Elle était soulagée, après être passée si proche d’une chute dans le vide où depuis sa naissance, elle tenait en équilibre sur une corde raide. Ce rire, rare et précieux, était la preuve de toute l’angoisse qui s’enfuyait lentement. A nouveau son paysage s’abreuvait d’un temps clair et doux, loin d’un nouveau cataclysme. Pourtant, c’était toujours la même chose : dès qu’elle lançait un sort, elle ne causait que des problèmes, rongeant doucement la confiance qu’autrui plaçait miraculeusement en elle, et tout son corps réagissait – mal. Depuis que la jeune Serpentard s’était défendue contre son agresseur, une myriade de fourmillement scintillait dans les tréfonds obscurs de son corps, dévorant ses organes. Elle n’y avait pas fait attention, trop habituée à cette sensation et ayant bien d’autres chats à fouetter pour sa survie première. Mais à présent que le calme était revenu, Lavande ressentait de plein fouet ces larves au creux de son estomac qui grignotait ses chairs pour mieux proliférer dans son cadavre marchant.

Cela ne faisait que trois mois à peine que cette nouvelle année avait commencé, et jamais pourtant la jeune fille n’avait vécu autant d’émotions fortes en si peu de temps. Avec ses cours du soir, ces expériences se prolongeaient avec assiduité, l’asphyxiant dans son sommeil comme un démon s’asseyant sur son ventre pour la réveiller. Elle était en permanence épuisée, constamment sous une pression mentale immense, et cela se voyait sur son visage de craie. Jamais elle n’avait été aussi proche d’exploser, et les agressions répétées du club de magie noir amateur n’aidaient en rien – bien au contraire. Oh, bien évidemment, elle ne considérait pas ses cours du soir comme une corvée, ils étaient au contraire une aide incroyable qui lui permettait d’avoir un avenir. Mais ils étaient si intenses – normal quand on doit récupérer cinq ans de médiocrité le plus vite possible – qu’ils en devenaient excessivement douloureux. Lavande le sentait, ces picotements subrepticement enroulés dans sa gorge et son ventre, ces nœuds dans ses genoux qui lui donnaient envie de s’effondrer au sol et les muscles de son bras droit qui, tremblant, urgeait de sortir de son emprise. Tout le temps… tout le temps… Mais le professeur Raven était là, contrebalançant toutes les choses qui s’étaient ajoutées à son égard durant cette nouvelle année. Il était la plume du couteau qui pesait à l’autre bout de la balance. Une plume qui pesait lourd dans son coeur. Rien que sa présence et son odeur apaisaient les douleurs de Lavande, bien qu’il n’en sache rien. Il ne lui demandait pas de se servir de ses pouvoirs, ni ne lui en voulait d’avoir échouer, ni ne refusait qu’elle s’en serve. L’enseignant semblait tout simplement se moquer de sa magie, comme si elle n’existait pas, comme s’il la regardait au travers de ce miroir sans tain, fait de préjugés que tous s’étaient amusés à dresser autour d’elle. A ce moment-là, Lavande n’aurait pu tombé plus amoureuse de lui. Si elle craignait de ne l’apprécier que pour son allure de beau prince bourgeois et pour la tendresse de sa maladresse, elle savait désormais au plus profond d’elle que cela allait plus loin – et cette révélation lui coupait le souffle à mesure qu’elle le regardait lui sourire avec bienveillance. Il parla de ne pas lui rendre la tâche plus ennuyante que nécessaire, et cela conforta Lavande ; même si le simple fait de se trouver dans la même pièce que lui suffisait à enjoliver son existence.

Mais elle ne pouvait se laver de la honte qu’elle éprouvait aussi facilement, mais en sentant le regard du professeur Raven sur elle, Lavande releva timidement la tête… jusqu’à rentrer ses yeux si doux, comme ailleurs, venant d’un monde où le mal n’existait pas, où il était inconcevable. Il lui assura que son Mentor tenait à elle, et que c’était justement à cause de cela qu’il s’était comporté d’une manière aussi froide – car s’il avait été profondément outré de son erreur, c’était tout simplement car tout ce qui se portait à elle le touchait aussi. Il dériva la conversation sur sa proposition cachée de revenir pour des raisons plus officieuses, répondant qu’une soirée était déjà de trop mais que si elle survivait, alors il accepterait sur la base du volontariat. Cette crainte sous-entendue qu’elle puisse s’ennuyer à ses côtés était si délicate et fragile que Lavande en mourrait de bonheur ; tout semblait conspirer à faire exploser son petit coeur de milles émotions, une montagne russe entre amour et terreur, angoisse et excitation. Il parla ensuite de ses Aspics approchant, qu’une année pouvait sembler longue à son âge mais qu’il fallait qu’elle commence à y consacrer des révisions. Lavande se renferma un peu plus, détournant le regard sur le couloir. Les Aspics n’étaient même pas envisageables pour elle seulement trois mois plus tôt. Elle ne voulait pas les passer, elle voulait les transformer en incroyable feu d’artifice morbide où le château se changerait en brasier et où élèves et enseignants ne seraient plus que des torches humaines hurlant pour leurs vies. Elle ignorait encore que le secret qui se cachait au fond de ses boyaux auraient causé bien plus de dégât qu’un simple feu de cheminé. Aussi, le fait qu’il évoque d’une manière aussi… professoral et insensible ce passage obligé de la vie de tout étudiant la fit quelque peu tiquer. Mais elle ne pouvait lui avouer, c’était impossible… il la prendrait définitivement pour un monstre. Aussi finit-elle par retrouver son regard et s’y abreuva d’un peu de courage pour lui rendre son sourire et répondit :

— Je vous le promets, professeur.

Que pouvait-elle dire d’autre ? Mais le professeur Raven ne laissa pas longtemps le silence régner car il répondit à sa demande en étant le plus franc possible sur sa pitoyable erreur… et là encore, elle ne s’était trompée sur sa bonté. Il déclara, de sa voix toute monotone et pourtant si douce, qu’elle ne pouvait réussir la pratique d’un sort du premier coup et certainement pas en des conditions si difficiles. Il insista sur le fait que ses entraînements avec Grindelwald ne cesserait d’améliorer sa magie qu’il trouvait déjà spectaculaire. Une intense chaleur monta aux joues de Lavande. Spectaculaire… c’était le mot qu’il lui venait pour parler de ses pouvoirs ? Effrayant, terrifiant, dangereux, voilà les mots qui d’ordinaire traînaient sur les lèvres des professeurs et des élèves qui la voyaient en action. Mais lui la trouvait époustouflante… mais il raconta ensuite un bon de son passé, à l’époque où lui-même avait du s’exercer à la pratique pour la première fois, invoquant le triste souvenir d’une humiliation publique, ainsi que la promesse de lui raconter un jour, s’il osait. Lavande le couvait d’un regard qui buvait la moindre de ses paroles, souriant tendrement à cette évocation qui adoucissait ses craintes. Ils se regardèrent en silence, laissant planer cet étrange silence sur ses dernières paroles funestes. Peut-être le regard de Lavande avait-il était trop insistant et trop rempli d’amour, car le professeur Raven finit par détourner les yeux – clairement gêné. Lavande en fit de même, regardant le sol pour ne pas ressentir la brûlure de honte qui enjoliva ses joues blanches. Elle craignait tant de l’avoir embarrassé par son émotion débordante. Peut-être avait-il senti son amour et ne savait-il pas comment mettre des barrières tout en continuant son devoir d’enseignant pédagogique ?

L’ascenseur émotionnel continuait de faire effet jusqu’à ce qu’il reprenne la parole, lui demandant pardon… et lui déclare que ses pouvoirs étaient tant exceptionnels qu’il n’avait pu se l’imaginer concrètement, et qu’il était facile de la critiquer sur son manque de contrôle quand on possédait moins et que… et qu’elle ne devait laisser plus personne descendre sa valeur. Les larmes lui montèrent aux yeux tandis qu’elle fixait son regard sur lui, sur sa timidité et sa fragilité toute honteuse tandis qu’il lançait cette parole comme un aveu. Celui qu’elle aimait plus que tout venait de lui déclarait qu’elle valait plus que tout ce qu’on lui avait craché durant toutes ces terribles années… que ce fut les injures des moldus superstitieux ou ceux des sorciers imbus d’eux-mêmes. Elle se voyait monstre, était fantôme, perdue et abandonnée… à ce moment-là, dans le brouillard qui constituait son existence, Belladone lui tendait la main et lui disait qu’elle valait plus qu’eux tous. Le coeur de Lavande battait jusqu’à lui faire mal, faisant rugir l’écho de son sang jusque dans ses oreilles bourdonnant. Des étincelles apparurent, imperceptibles, au bout de ses doigts… les sentant crépitant sur sa peau, elle cacha ses mains derrière son dos et entrelaça ses doigts très fort. Il ne fallait pas qu’elle crée d’autres catastrophes. A l’une des fenêtres baignées de lumière dans le couloir, une fleur se mit à pousser à son rebord, chatoyant au contact de la vitre ancestrale. Sa concentration fut capturée par le professeur Raven qui lui montra son livre en lui proposant de l’accompagner jusqu’à la librairie ou partout elle le souhaiterait. Lavande sauta sur l’occasion et hocha la tête en le suivant d’un silence d’une timidité mortifère. Le blindage de son armure mortifère millénaire était-elle donc si facile à briser… elle pleurant dans les bras de Grindelwald et maintenant elle, reniflant le plus silencieusement du monde une larme pleine de gratitude en suivant l’homme de sa vie, essayant d’essuyer ses yeux discrètement pour qu’il ne la voit pas faire. Il demanda si l’horaire était bon, ce à quoi Lavande redressa la tête et répondit :

Oh… oh oui, ce sera parfait. Parfait… ce sera mieux aussi, si jamais vous avez davantage besoin de moi que prévu, je serai disponible… pour vous… plus longtemps. Héhé….

Elle termina sa phrase sur un rire gêné, consciente de la maladresse de sa réponse, mais étant tellement heureuse de passer le plus de temps possible à ses côtés. Malgré qu’elle fut une Serpentard, elle ne mentait pas souvent, et disait souvent bien trop la vérité pour son propre bien – comme à ce moment précis, où il ne s’en serait fallu que d’un cheveu pour qu’elle lui dise ô combien elle était prête à l’assister toute la nuit si cela lui permettait de savourer sa présence. Ils marchèrent ensemble jusqu’à la bibliothèque, Lavande la tête baissée sur ses pieds, comme à son habitude. Ils croisèrent peu d’élèves sur leur route, mais personne n’osa lever la baguette sur la née-moldue maintenant qu’elle était accompagnée d’un professeur. Peut-être certains osèrent des murmures et des messes basses, mais Lavande ne les écoutait pas, n’y prêtant pas la moindre attention. Seul son professeur comptait. Mais elle ne supportait bientôt plus le silence qui les liait, tout deux portés par cette timidité qu’ils avaient naturellement mais qui s’exacerbaient devant un public. Elle avait l’impression que tous les yeux pouvaient l’entendre. La voix basse, si basse qu’il était évident qu’elle n’était pas à l’aise du tout, Lavande murmura :

Je… je n’ai pas les mots pour vous dire à quel point je… je suis heureuse que vous soyez là. Ce que vous avez dis… sur mes pouvoirs, je… cela me touche beaucoup… beaucoup plus que je ne pourrais le dire. Et je… je ne sais pas vraiment où je veux aller. Je n’ai pas vrai…

Au détour d’un couloir, une douleur aiguë vint plier son estomac en deux. D’un gémissement, elle se tint le ventre et recula de quelques pas sur leurs marches pour aller se tenir au mur. Un mur qui s’émietta très légèrement sous sa paume, creusant un léger gant à son contact. Elle prit une profonde respiration et fit tout pour oublier le monde autour d’elle. Plus rien ne devait la toucher… les circonvolutions brutales et infernales de sa psyché à l’image d’un siphon inversé, d’un torrent brutal au coeur d’une Pensine pleine d’encre, tout ça la bousculait.

Lorsqu’elle se redressa enfin après avoir pris sa plus longue respiration, la crampe se calma, bien que toujours présente. Il y avait quelque chose qui ne voulait pas se calmer depuis qu’elle avait lancé le terrible sort incriminé. Elle inspira profondément, encore une fois, en regardant ses paumes ouvertes devant elle – les ouvrant et les refermant à intervalle aussi réguliers que sa respiration. Avant même que le professeur Raven n’ait pu prononcé la moindre parole, elle l’interrompit :

L’infirmerie ne peut rien pour moi, j’ai déjà essayé.

Frustrée, profondément agacée de cette douleur qui l’avait mise en position de faiblesse devant l’homme qui l’avait élevé un peu plus tôt sur un piédestal, Lavande fronçait les sourcils sous un front en sueur ; puis mis une main à sa gorge et regarda le livre que le professeur tenait encore dans ses mains… avant de reprendre tranquillement la marche :

Je crois que j’ai besoin d’un peu d’air… j’ai dû avalé beaucoup trop de poussière dans l’accident… mais allons à la bibliothèque, c’est sur le chemin, je suis navrée de vous avoir ralentie…

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