[Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh



 
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[Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh

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Aurora S. Bishop
Aurora S. Bishop
Âge : 16 ans.
Sang : Sang-Mêlé.
Nationalité : Anglo-Galloise.
Patronus : Goéland.
Épouvantard : L'image de sa mère qui s'éloigne de plus en plus, à mesure qu'elle tend son bras vers elle.
Reflet du Riséd : Elle, couronnée du succès de ses produits au beau milieu d'une superbe boutique dont elle est propriétaire, sa mère à ses côtés.
Baguette : 26,2 centimètres, bois de cornouiller et crin de licorne. Flexible.
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MessageSujet: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh Icon_minitimeLun 23 Nov - 14:54



L’insoutenable légèreté des cancres

Parc de Poudlard

Mai 1942

Un long soupir s’exhala des lèvres qui affichaient une moue boudeuse. Une lueur d’envie traversa l’éclat d’ambre parsemé d’or de ses yeux, lorsqu’ils divaguèrent d’ennui vers le Lac Noir, sur les berges desquelles folâtraient, insouciants, les élèves qui goûtaient avant l’heure la joie des vacances estivales qui approchaient. De fait, la journée était magnifique. Le soleil luisait à la sombre surface du Lac, chauffait l’herbe grasse, éblouissait les frimousses blondes qui se délectaient de lueur tiède, qui succédait aux brises humides et aux chapes de brumes des printemps écossais. A l’ombre du grand chêne qu’elle affectionnait plus que les autres, Aurora s’était adossée contre le tronc, bien décidée à écouter et retenir la litanie morose que son camarade de promotion tentait, dans son infinie patience, de lui faire retenir. Et c’était fascinant, en réalité, la facilité avec laquelle il déversait le contenu de cours sur la révolte des Gobelins dont elle n’avait rien retenu. Sa voix s’égrenait, cristalline, limpide comme une source tranquille, desquelles s’échappaient des dates et des noms compliqués qui semblaient tous se ressembler, mais qui, pourtant, s’élevaient sans anicroche de la voix paisible aux embruns d’Irlande.

Aurora s’accrochait avec beaucoup de peine au fil des mots qui s’écoulait en un flot paisible de la bouche de Darragh. Elle s’y essayait pourtant. Mais la souveraine légèreté qui couvait depuis le berceau sa nature profonde l’enjoignait à rompre le cours imperturbable que Darragh avait la bonté non dénuée de candeur de croire lui inculquer. En réalité la requête venait d’elle. Lorsque même cette poupée évaporée n’avait pu feindre d’ignorer les alarmants discours dont les professeurs martelaient les oreilles des pauvres élèves de cinquième année déjà ensevelis sous les monceaux de parchemins et de devoirs, elle s’en était allée, la bouche en cœur, trouver le meilleur étudiant de sa promotion. Dans sa grande mansuétude, Darragh avait accepté de lui consacrer un peu de son temps, précieux en cette ère décisive de BUSE qui arrivaient à grand pas.

Darragh semblait avoir accepté de bon cœur, malgré la sauvagerie quelque peu farouche qui calquait sur son sillage la réputation d’adolescent solitaire et taciturne, quand la symphonie étincelante, tintinnabulante d’une fanfare semblait suivre chacun des pas grâciles d’Aurora. L’ingratitude glissait sur la bonne âme de la jeune fille, et c’était cette reconnaissance envers ce garçon, surtout, qui l’animait à ne serait-ce qu’essayer de ne pas gaspiller ce temps précieux et cette mémoire phénoménale qu’il lui offrait là, ayant même refusé le dédommagement que l’adolescente lui proposait –le Nutri’Vit prospérait de plus en plus-.

Le moindre soubresaut de la nature, pourtant, la rappelait à elle, comme pour l’arracher du marasme somnolent de ces guerres oubliées qui avaient ravagé les plaines sorcières en des temps si lointains qu’il ne s’agissait plus là que de souvenirs poussiéreux, leur violence terrible pansée et guérie par les longues années qui en avaient vu s’éclipser l’horreur. Pourtant la jeune génération croulait encore sous ces dates et ces noms ardus, les obligeant à feindre un intérêt pour ces révoltes désuètes, agitant la menace de l’échec scolaire sous leurs jeunes nez trop insouciants pour s’affairer des chefs gobelins rebelles du 17ème siècle. L’odeur de la sève et des feuilles lorsque le vent tiède s’engouffrait dans les arbres, le rire des filles sur la berge, qui s’entremêlait à l’hilarité des garçons qui s’essayaient aux sortilèges en plein air, aux entrelacs d’argent du Lac dont le reflet se fondait à l’azur sans nuages des cieux de printemps. Tout plutôt que le récit monocorde de ces mares de sang aux contextes politiques trop compliqués, qui avaient engendré tant d’horreur et de gâchis, et qu’Aurora aurait préféré oublier.

- Tu ne veux vraiment pas un caramel, Darragh ?

L’adolescente avait profité de ce que son camarade avait refermé un instant le livre qu’il tenait dans les mains, comme pour tenter d’obtenir là un répit et d’évoquer quelque chose de moins grave et de moins terriblement ennuyeux que les exploits d’Eûrk le Crasseux. La main blanche s’empara du sachet de papier brun qu’elle avait à son côté et que lui avait envoyé sa mère, le lui tendit tout en s’en emparant d’un au vol, qui vint ourler ses lèvres de sucre tandis qu’elle le mâchonnait d’un air distrait. Ses pieds nus s’enfoncèrent un peu plus, avec délices, dans l’herbe grasse dont elle savourait la morsure fraîche, ses souliers gisant à son côté, sa jupe de tulle ivoire retombant avec grâce sur ses chevilles, son corsage couleur ambre laissant apparaître ses bras avec lesquels elle encerclait ses genoux repliés. Pourtant Aurora ne pouvait pas ignorer le regard bleu qui se posait sur elle, avec une patience polie, attendant qu’elle répète ce qu’elle avait retenu du passage qu’il venait de lui lire avec une application non exempte d’un certain flegme. Poussant un énième soupir à fendre l’âme, Aurora plissa les yeux et fronça les sourcils, comme pour se rappeler les bribes de mots qui cherchaient déjà à s’évaporer de sa tête trop légère ;

- Euh…La révolte la plus célèbre, enfin ça commence au 18ème siècle…Non…17ème…Enfin, les années 1600 quoi…Dans un geste distrait, Aurora rabattit une mèche de cheveux derrière son oreille, comme pour gagner quelques secondes inutiles…Tu as dit la date exacte, mais tu en as dit quatre autres après, alors…1634 ? Non…1653 ? Oh, je m’en souviens plus…Les chefs révoltés les plus connus, il y’a…Euark quelque chose…puis…Borbog le poilu, quelque chose comme ça ?

Un léger sourire distrait et peu convaincu se dessinait sur ses lèvres tandis qu’elle attendait le verdict de son comparse de promotion. C’était bien peu glorieux. Darragh avait parlé pendant presque dix minutes de plusieurs chefs rebelles à l’illustre et sinistre réputation, lui avait énuméré de nombreuses dates dont aucune n’était parvenu à se figer au fond de l’esprit volatile de la jeune écervelée. A peines quelques secondes s’étaient-elles envolées, et Aurora paraissait soudain incapable d’articuler la moindre date précise, le moindre nom aux connotations barbares qui lui échappaient une fois prononcées. Et c’était décourageant de voir Darragh réciter sans peine ces longs et ennuyeux récits qu’ils n’avaient qu’à survoler pour mémoriser sans efforts, quand la moindre information semblait glisser sur son esprit sans parvenir trouver la moindre faille pour y pénétrer. Sans doute cette difficulté l’aurait-elle ébranlée si elle n’était pas si légère et si désintéressée par les études, ces tentatives de révisions de dernière minute visant simplement à ne pas devenir l’effigie de la pire cancre qu’ait connu Poudlard au fil des siècles, et au passage ne pas couvrir de honte sa pauvre mère qui, tout comme elle, ne s’attendait guère à des merveilles, mais qui espérait limiter le désastre.

Pourtant, il lui apparaissait clair au fil de leurs petites entrevues qu’Aurora faisait perdre son temps à Darragh, au moins pour l’Histoire de la Magie. Aucune de ces dates ennuyeuses, aucun de ces chefs cruels ne retiendraient jamais suffisamment son attention volatile afin de les retenir suffisamment longtemps pour pouvoir les coucher sur le papier le jour de l’examen. Sans nul doute, elle avait une chance avec la théorie des Sortilèges et de la Métamorphose grâce à lui, et elle se promettait de le remercier en lui offrant quelque chose à la rentrée si elle obtenait ses deux BUSE, beaucoup plus cruciales que l’Histoire de la Magie pour sa poursuite de création de baumes et de lotions. Enième soupir d’Aurora qui admettait enfin sa défaite, et acceptait déjà le « Troll » qui se dessinait à l’horizon nuageux des examens qui approchaient trop vite ;

- On ferait mieux de laisser tomber, pour l’Histoire de la Magie…J’y arriverais jamais…Cette matière est trop compliquée…Elle est d’un ennui…Tu ne veux pas qu’on révise les Sortilèges ou les Potions ?

Avec toujours cette moue désolée collée à son visage, Aurora plongea de nouveau la main dans le sachet de papier brun duquel elle ressortit un carré brun recouvert de sucre qu’elle fixait avec un délice goûlu avant de se remettre à mâchonner, tendant de nouveau distraitement le sachet vers Darragh tandis que, de l’autre main, elle jetait un œil dans ce joli petit sac de cuir qu’elle s’était offert au début du printemps ;

- En plus ça tombe bien, j’ai pris le manuel de Métamorphoses…

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Darragh O'Sadhbh
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MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh Icon_minitimeMar 24 Nov - 20:03



L’Insoutenable Légèreté des Cancres

« CAN I HAVE YOUR ATTENTION PLEASE ? »

Mai 1942.

Les beaux jours arrivaient de même qu’une certaine anxiété pour les élèves de cinquième et septième année. Les examens approchaient à grand pas et chacun allait devoir réellement s’accrocher pour essayer d’avoir les meilleurs résultats possibles. Darragh n’était pas un féru du travail acharné, voilà pourquoi il n’aurait probablement pas eu sa place à Poufsouffle. Il avait en revanche le mérite d’avoir une mémoire efficace et une curiosité qui ne connaissaient pas de limites. Il adorait apprendre et la pratique suivait très rapidement. C’était pour quoi il n’avait d’ailleurs toujours pas commencé ses révisions. Il savait de toute façon que tout se passerait bien. Il y avait bien des matières dans lesquelles il était plus impliqué, comme la Métamorphose, la Défense Contre les Forces du Mal, l’Histoire de la Magie et l’Étude des Runes. Il s’était mis pour objectif d’avoir des Optimal en priorité sur ces quatre matières. Le reste, il se doutait que cela irait tout seul, ce n’était pas le plus difficile, il lui suffirait juste de rester concentrer durant la période des examens. Il y avait bien les Potions, où il se sentait un peu en faiblesse. Ironiquement, c’était la seule matière qui semblait importer à ses Moldus de parents.

Mais à cet instant, une de ses camarades semblaient être plus en difficulté que lui : Aurora Bishop, Poufsouffle aux yeux d’ambre, lui avait demandé son aide pour réviser ses leçons. Darragh s’était retrouvé dans l’embarras mais une force intérieure en lui l’avait poussé à accepter. La réalité était qu’il était tombé amoureux de la jeune fille dès qu’il l’avait vu rejoindre le professeur Dumbledore afin que celui-ci lui pose le Choixpeau sur la tête. Cela n’avait été qu’un amour d’enfant, puis d’adolescent mais, pendant quatre ans, il n’avait osé la regarder dans les yeux, se mettant toujours derrière elle durant les cours comme pour se faire oublier. Puis il avait rassemblé le peu de courage qu’il avait eu, au milieu de sa quatrième année, pour lui envoyer une carte, anonyme bien évidemment, pour la Saint Valentin. Il n’était pas le seul prétendant à la belle Aurora Bishop, bien évidemment, mais il y avait eu dans sa réaction quelque chose qui l’avait déçu et le jeune Irlandais avait décidé d’enterrer cette amourette qui l’avait fait plus souffrir qu’autre chose. Il s’était par ailleurs demandé si elle connaissait son nom. Non, il avait décrété vouloir passer à autre chose. Du moins, il essayait.

Il n’était donc pas parfaitement à l’aise en sa compagnie. Il y a quelques mois, il aurait énormément donné pour profiter de ce moment avec elle. Maintenant, il estimait juste que cela allait l’aider à réviser également. Toujours sans oser la regarder, il récitait sa leçon presque par cœur, expliquant les diverses péripéties des révoltes goblines, essayant au passage d’apprendre les dates importantes et le nom des protagonistes. Il devait avouer que les Gobelins n’étaient pas ce qu’il y avait de plus passionnant dans la matière, mais les conséquences sur le monde actuel demeuraient réellement importantes. De plus, il n’y avait pas une qu’une seule révolte, les Gobelins semblant être une espèce relativement mutine, à des années lumières de la seule image que la plupart des élèves de Poudlard en avaient : des incarnations vivantes de la discipline rigide et l’organisation intraitable, visible à Gringotts. Voilà que son esprit divaguait déjà. Malgré ce que l’on pouvait penser, Darragh n’avait pas une concentration à toute épreuve. Rapidement dissipé, le jeune élève avait du mal à passer des heures sur ses révisions. Comme Aurora, visiblement. La seule différence étant que la mémoire du jeune Serdaigle palliait entièrement à sa concentration lacunaire. Il sortit de sa rêverie quand Aurora lui proposa un caramel.

— Non, merci…

Il eut un sourire poli, sans oser la regarder toujours. Il avait trop parlé, ayant recraché quasiment sans faute, se corrigeant au moindre doute, ce qui lui avait valu d’avoir la gorge et le palais complètement asséché. Le caramel n’arrangerait rien à sa soif aussi préféra-t-il décliner poliment. Cependant, cela lui permit de constater qu’Aurora n’était pas très concentré sur sa leçon. C’était elle pourtant qui lui avait demandé de l’aide… Il fit une moue, ne sachant pas trop quoi faire à part continuer son récit. Finalement, au bout de quelques minutes, il ne put retenir son soupir un peu las et ferma son livre qu’il garda sur ses genoux. Il regarda brièvement les pieds nus d’Aurora s’étendre nonchalamment dans l’herbe du parc avant de vite regarder cette eau sombre qu’il n’aimait pas du Lac Noir. Il n’était pas étonnant de voir la Poufsouffle s’être débarrassé de la robe de Poudlard pour s’habiller avec ce qui lui plaisait. Darragh était à l’opposé, mais plus par nécessité. S’il n’avait mis ni robe ni cravate, il avait toutefois gardé la chemise, le pantalon et les chaussures de son uniforme. Il craignait en effet que ses vêtements de Moldu ne sentent trop la mer ou pire, le poisson. Il était bien plus à l’aise avec son uniforme.

— Tu peux me faire un résumé de ce que tu as compris alors…?

Il voulait savoir si Aurora avait réellement suivi son exposé improvisé ou si son esprit s’était encore plus vite dissipé que le sien. Et sans surprise, ce fut une catastrophe. Ni les dates, ni les noms… Darragh fit une nouvelle fois une moue embêtée.

— Non, non… Tu sembles oublier qu’il y a eu deux révoltes majeures… L’une en 1612 et l’autre au XVIIIème siècle soit cent ans après… Quant aux noms, c’est Eûrk Le Crasseux et Borbog le Barbu et non le Poilu… Et lui, ce n’était pas un chef…

Il eut un nouveau soupir, profondément dépité et découragé. Si, après plusieurs mois sur le chapitre des révoltes goblines, ajoutées à ses révisions avec lui, elle n’avait pas mémorisé le fait qu’il y avait eu deux révoltes et non une seule, Darragh avait envie d’abandonner. Les épaules basses, il jeta un regard à la jeune fille qui se servit à nouveau d’un caramel, suggérant de passer à autre chose. Elle cita des matières dans lesquelles elle avait moins de difficultés et qui semblaient plus l’intéresser. C’était la solution de la facilité. Mais bon, après tout, c’était ses études à elle, pas les siennes. Il y avait des moments où il devait s’avouer vaincu. De plus, il n’était pas suffisamment en confiance pour lui tenir tête ni insister.

— Choisis ce que tu veux…

Il rangea son livre dans son sac et ramena ses genoux sous son menton et refusait toujours de la regarder. Que ce soit la matière qu’elle choisisse, il n’aurait pas grand-chose à faire pour l’aider, si ce n’était décrire les usages et effets secondaires de certains sortilèges. Il se demanda également si le professeur Vargas allait leur demander les dates de création et le nom du sorcier à l’origine de tel ou tel sortilège mais cela serait certainement inutile de bombarder Aurora de nouveaux chiffres et numéros. Il revint pourtant à la charge concernant l’Histoire de la Magie :

— Tu sais, peut-être que pour retenir plus facilement, tu devrais te faire des moyens mnémotechniques ? Par exemple, si je te dis 1612, tu penses à quoi ? Ça peut être un sentiment, une couleur, un goût, n’importe quoi, mais ça t’évoque quoi ?

C’était bien son dernier recours pour cette matière détestée par la plus grande majorité des élèves. Après cela, il devrait s’avouer vaincu et jeter les armes.
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Aurora S. Bishop
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MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh Icon_minitimeVen 27 Nov - 14:16



L’insoutenable légèreté des cancres

Parc de Poudlard

Mai 1942

La moue désabusée de l’adolescent trop sérieux vint exacerber ce sentiment de fiasco qui s’était exhalé de la litanie brouillonne échappée des lèvres de l’écervelée. La légèreté d’un sourire persistait toujours, subsistait malgré le désastre, dans l’insouciance évaporée d’Aurora, aux antipodes de la gravité quelque peu renfrognée de ce garçon trop sage. Et ses yeux ambre se plantaient sans honte sur le visage de son studieux comparse, dans la nonchalance frivole de ceux pour qui la timidité n’est qu’une étrange inconnue. Loin de se dérider, le visage juvénile du plus Serdaigle de tous élèves de sa promotion se plissa dans une mine absorbée, professorale, presque. Aurora écouta avec une moue mi-déconfite, mi-amusée le récit de son propre désastre, énuméré par la voix tranquille et un brin monocorde de Darragh qui ne se déparait pas de cette patience polie qu’il usait avec elle, comme avec un enfant étourdi à qui on répéterait inlassablement la même consigne. La jeune fille poussa un long soupir, allongea sur l’herbe ses jambes qu’elle avait replié contre elle, avant de s’exclamer :

- Oh mais oui, 1612, c’est ça ! L’autre, 100 ans après…Aurora fronça les sourcils, comme pour faire pénétrer de force ces maigres informations dans les tréfonds de son cerveau trop léger, comme imperméable à toute forme d’études. Et puis franchement, comment tu fais pour retenir des noms pareils ? Y’a pas idée de se donner des noms aussi ridicules, c’est comme si je me faisais appeler Aurora la Chevelue…

Aurora eut un léger rire un brin désappointé, qui s’égrena au cœur de la brise tiède qui bruissait avec délices entre les feuilles des arbres. Et la caresse des rayons pâles du soleil, soudain fut rafraichie par le vent d’un remords vague, qui, enfin, étiola le sempiternel sourire mutin qui semblait figé sur la moue taquine de l’adolescente. Loin d’elle l’idée d’avoir voulu abuser de la gentillesse du timide élève aux couleurs bleu et bronze. Son élan avait été sincère, malgré la révulsion que lui inspirait cette matière et les études en général, mais le remords de gaspiller le temps précieux de l’étudiant trop studieux la tenaillait soudain, devant le peu d’efforts qu’elle insufflait à sa réelle conviction. Avec une moue désolée, un petit sourire navré s’esquissa sur son charmant visage ;

- Pardon, Darragh, je ne voulais pas te faire perdre ton temps…Mais si je retiens ces deux dates et ces deux noms, j’éviterai peut-être le Troll…Je pense m’en sortir en Sortilèges et en Métamorphose, et ce sera grâce à toi. Je peux te faire réviser si tu veux, tu ne seras pas venu pour rien, et ça m’aidera aussi ! Même si tu dois déjà tout connaître…

Son sourire s’élargit, éclairé par une franche bienveillance et une gratitude réelle. Il y’avait chez cet élève taciturne et solitaire, aux antipodes de l’éclat bruyant de la cacophonie d’Aurora, une douce et profonde gentillesse qui ne pouvait qu’inspirer la sympathie chez la bonne âme de la Poufsouffle. Darragh était ce genre de garçons dont il lui révulsait d’abuser, si tant est qu’une telle idée soit jamais parvenue jusqu’à la simplicité légère de son esprit bienveillant. C’est avec une docilité résignée qu’il accepta la pénible inconstance de la jeune fille, qui extirpa à la première difficulté de son sac son manuel de Métamorphose, abandonnant sans même une seconde tentative chaque fois qu’un obstacle se heurtait à son pied grâcile. Et au fond d’elle elle était bel et bien vivace, cette sensation d’être pénible à beaucoup d’autres, et pourtant le sérieux Darragh la supportait, ne la traitait pas d’idiote et même semblait avoir une foi sincère en ses capacités de progression. Aussi le cœur bon et large d’Aurora acceptait, ému, cette prévenance d’autant plus touchante qu’elle émanait de ce genre d’élèves bien trop doué et féru d’études qui, d’ordinaire, ne lui adressaient au mieux qu’une condescendance indifférente, au pire un franc mépris. Que le meilleur d’entre eux se montre le plus humble et le plus sage prouvait là sa valeur, et un regain d’affection vint élargir son sourire et faire étinceler ses yeux d’ambre qu’elle portait sur celui qui avait replié ses genoux contre lui, et qui semblait peiner à lever le regard sur sa camarade de promotion. Aurora avait ouvert le lourd manuel sur ses genoux, lors que sa voix claironna, gaie et enthousiaste ;

- Alors, est-ce que tu peux me donner la définition du Sortilège de Transfert ? Dumbledore a dit qu’il y’avait de fortes chances qu’il tombe aux BUSE. Je m’en souviens, c’était le jour où il avait son veston de velours brun qui lui va si bien…Il est vraiment très élégant, et puis sa barbe est très jolie, non ?

Aurora resta quelques secondes les yeux dans le vague, à se remémorer le souvenir de son charmant Professeur de Métamorphose à qui elle avait même adressé une lettre anonyme le jour de la St Valentin. Elle aurait même juré le voir sourire à sa lecture, bien qu’elle ne soit pas entièrement assurée que c’était la sienne qu’il détenait entre ses mains à cet instant. Et à présent que Darragh évoquait différents moyens mémotechniques, Aurora découvrait à quel point l’élégance d’Albus Dumbledore en était un pour elle, cette bribe d’informations prouvait sa théorie. Pourtant, elle prit le temps de réfléchir un instant à l’idée de Darragh, plissant son front, les doigts repliés sous son menton, avant de s’exclamer ;

- Mais si ! J’utilise 16 gouttes d’essence de camomille et 12 d’huile de lin pour le Nutri’Vit ! C’est une bonne manière de s’en souvenir, non ? Son nez se plissa un instant devant sa bourde, réalisant soudain qu’elle venait de révéler une partie de sa recette, elle qui prenait soin de taire ses secrets de fabrication. Pourtant c’est avec un sourire faussement inquiet, confiante en l’honnêteté de Darragh et sachant pertinemment qu’elle ne lui avait révélé qu’une infime partie de sa mixture qu’elle continua, mutine ; Mais dis donc, ne vas pas révéler mes secrets !

Aurora eut un léger rire, persuadée que l’intelligent et gentil Darragh n’avait que faire de son Nutri’Vit qu’elle n’avait pas même songé à lui proposer. De fait, l’adolescent semblait se désintéresser complètement de son apparence, vêtu de son uniforme qu’il avait simplement dépouillé de la robe et de la cravate, quand la jeune fille se délectait d’enfin pouvoir se vêtir de la tulle et de la flanelle qu’elle prenait un soin délicieux à se choisir en compagnie de sa mère, avec laquelle elle flânait des heures durant dans les boutiques lors des vacances scolaires. Et elle avait beau être persuadée de son indifférence, ça lui brûlait la langue, tandis qu’elle le regardait sans honte, et il était rare qu’Aurora parvienne à se taire lorsqu’une futilité traversait son esprit ;

- En parlant de ça, je trouve que tes cheveux sont beaux, c’est dommage de les porter aussi courts…Tu devrais les laisser pousser, juste un peu…Ce serait très jolis, parce qu’ils sont bien épais…

Aurora lui offrit un large sourire, pas gênée le moins du monde. Et si l’adolescente évaporée avait eu le moindre tact, sans nul doute se serait-elle abstenue d’aborder le sujet de l’apparence d’un garçon aussi timide, fut-ce pour un simple compliment.


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Darragh O'Sadhbh
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MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh Icon_minitimeVen 27 Nov - 19:40



L’Insoutenable Légèreté des Cancres

« CAN I HAVE YOUR ATTENTION PLEASE ? »

Mai 1942.

Un sourire amusé se dessina sur les lèvres du timide Serdaigle quand sa camarade lui demanda comment il faisait pour se souvenir de ces noms. Il n’y avait pas que les gobelins qui s’affublaient de surnoms pareils, même certains guerriers moldus avaient des sobriquets tout aussi affriolants tel que Harald à la Belle Chevelure. Il se garda pourtant de lui dire, craignant de manière parfaitement injustifiée qu’Aurora se mette à trouver des surnoms pareils à tous les professeurs et à tous leurs camarades. Peut-être à la fin de leurs révisions, ce serait un bon moyen de reposer leurs esprits, si celui de la Poufsouffle se daignait à se mettre au travail. Quand elle lui indiqua que ce qu’il venait de lui apprendre allait peut-être la sauver d’un Troll, il eut un sourire amusé et peu convaincu. Il faisait confiance à leur professeur pour être un peu plus sévère que cela sur sa notation. Quatre détails de leur programme de la première année à leur cinquième ne suffiraient probablement pas pour sauver la jeune fille de la pire note possible obtenable. Mais cela aussi, il se garda bien de le dire. Elle n’était pas bête, contrairement à ce que beaucoup pensaient. Elle mettait juste ses priorités ailleurs.

— Oh je ne connais pas tout non plus… J’ai à peine commencé à réviser, aussi, tu sais…

Il la regarda ouvrir le manuel de Métamorphoses, n’osant toujours pas poser ses yeux sur son visage. Il ne savait trop dire s’il appréciait ce moment avec elle où s’il en était complètement déstabilisé et gêné. Probablement un peu des deux. Ils n’avaient jamais été très proches et pourtant, Darragh avait tout fait pour mettre le plus de distance possible entre eux depuis plus d’un an. En cours, il ne se mettait plus derrière elle mais devant, ne lui adressant même plus un regard. Cela lui permettait également de mieux se concentrer sur ce que disait le professeur. Il avait toujours dit qu’une bonne écoute en classe faisait la moitié du travail. Quelques heures d’attention et c’était cela de gagné sur le temps de révision. Mais il se doutait qu’Aurora ne soit pas l’élève la plus attentive. En réalité, il essayait de ne plus y faire trop attention. Sa voix le sortit de ses pensées. Donner la définition du Sortilège de Transfert ? C’était relativement simple… Il eut alors un sourire faussement amusé, légèrement triste, quand elle commença à décrire Albus Dumbledore. Avant de se rendre compte d’être ridicule d’être presque jaloux d’un professeur bien plus vieux que lui.

— Je t’avoue que je n’ai pas fait très attention à lui…

Il se gratta d’un air gêné le sourcil, essayant de se rappeler vainement ce que les habits de leur professeur de Métamorphoses avait de si spécial. Ou sa barbe. Darragh avait surtout remarqué qu’il avait une écriture soignée et agréable à lire sur ses copies.

— Quant au Sortilège de Transfert, il permet d’intervertir de place deux objets différents.

Il eut un sourire entre la fierté et la modestie, ce qui le rendait au final assez étrange. Mais Aurora semblait déjà penser à autre chose. Peut-être ces fameux moyens mnémotechniques qu’il avait abordés plus tôt. Il sembla avoir visé juste quand elle indiqua une sorte de composition de potion qui ne lui disait absolument rien. Soudain pris d’un doute, il fut pris d’une légère panique, se demandant s’il était peut-être plus en difficulté qu’il ne le pensait en potions. Il eut alors un air surpris quand elle parla de Nutri’Vit. Ce nom ne lui disait absolument rien. Il écoutait pourtant en cours, même si c’était peut-être la matière qui l’intéressait le moins. Elle parla ensuite de secrets, ce qui finit de le perdre complètement.

— Dé… Désolé, je ne sais pas ce qu’est le Nutri’Vit…

L’envie de sortir son manuel de potions était omniprésente mais il y avait une sorte d’orgueil ridicule qui le poussait à rester digne devant Aurora. Comme s’il avait envie de faire le coq, ce qui n’avait absolument aucune utilité dans un moment pareil. La seule chose qu’il parvint à faire, c’est rougir légèrement de honte. Avant de virer complètement au cramoisi quand elle lui parla de ses cheveux. Il regarda fixement son sac de cours, comme s’il s’agissait de la chose la plus intéressante de l’herbe.

— Oh… et… et bien c’est gentil… Je… Je n’y avais jamais songé… C’est que… mes parents… enfin…

Il inspira profondément, essayant de retrouver un peu maîtrise de soi. Il reprit alors d’une voix plus posée et plus lente :

— Disons que de là d'où je viens, les cheveux trop longs sont encombrants…

Il eut un sourire timide, mais ayant brusquement très chaud. Il ne voulait s’avouer que c’était sûrement dû au commentaire d’Aurora mais il préféra prétendre à un vent chaud printanier. Il remonta donc ses manches avant d’essayer de reprendre un visage sérieux.

— Nous… nous en étions à la Métamorphose je crois…

Sa voix était légèrement tremblante, peu habitué à ce genre de compliments, encore moins venant de quelqu’un qui avait été omniprésente dans ses pensées pendant si longtemps. Finalement, pour paraître un peu moins étrange et gêné, il préféra avouer son ignorance :

— Ou alors on révise les potions. Car je t’avoue que je n’ai jamais entendu parler du Nutri’Vit… À quoi sert-elle…?

Il se sentait un peu idiot, chose qui lui arrivait assez rarement quand il s’agissait des cours. Mais il préférait ceci plutôt que d’avoir une discussion plus personnelle qu’il ne saurait maîtriser. Il fit alors ce qui le démangeait depuis quelques minutes déjà et sortit son manuel de potions et se rendit directement au sommaire. Aucune trace de ce qu’avait mentionné Aurora. Surpris et un peu perdu, il fronça de nouveau les sourcils, oubliant presque de faire poliment la conversation avec sa camarade à côté. Darragh n’avait jamais été dans la classe des populaires. Aussi, il n’avait pas tellement l’habitude de se sociabiliser ainsi, ce qui justifiait sa posture un peu coincée, entre son assise en tailleur et son dos droit. Un peu perdu, il osa regarder Aurora dans les yeux, l’interrogeant sur cette potion inconnue. Il regretta aussitôt cette audace et baissa les yeux presque instantanément, les reportant sur son livre.

— Je ne la voix pas sur le sommaire… Mais je ne me souviens pas que Slughorn nous en ait parlé…

Il eut une moue un peu embêtée, n’appréciant vraiment pas de passer pour un ignorant.
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MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh Icon_minitimeVen 4 Déc - 13:48



L’insoutenable légèreté des cancres

Parc de Poudlard

Mai 1942

Au moins le badinage facétieux qui s’exhalait de l’adolescente évaporée arrachait un sourire au garçon trop sage, aux antipodes de la désinvolture fôlatre de sa camarade de promotion. Et si sans doute il n’existait pas au sein de toute l’école deux élèves aussi dépareillés, l’électron libre qu’était la gaie et bonne jeune fille se découvrait une sympathie réelle pour ce gentil et sérieux garçon. Qu’importait qu’il ne lui ressemble en rien, qu’importaient les convenances, qu’importaient les codes sociaux qui auraient voulu les voir tisser des affinités toutes tracées, et qu’elle balayait d’un revers de main et d’un haussement d’épaules. Si la compagnie de Darragh lui était agréable, aucun code idiot ou aucune raillerie goguenarde, éructée entre deux cours, jetée contre les murs de pierre froide au détour d’un couloir, ne la contraindrait à s’en passer.

En réalité c’était étrangement amusant, ce petit air froissé sur un visage si jeune, qui élargissait le sourire d’Aurora chaque fois que cette moue presque professorale le renfrognait un peu plus, devant le propre désastre des révisions de la jeune fille. Et sans répondre, elle se contenta de répliquer à l’humilité timide du sage Darragh en haussant un sourcil incrédule, ne se déparant pas de son sourire enjoué. Aurora était persuadée qu’importait la question et la matière qu’elle choisirait au hasard ; des lèvres de l’adolescent s’écoulerait de son flot tranquille la définition exacte, au mot près, sans la moindre anicroche, sans le moindre grain de sable coincé dans les rouages parfaitement huilés de sa stupéfiante mémoire. Et lorsque son sourire discret, qui semblait presque boudeur, vint de nouveau s’esquisser sur la gravité de ce visage trop sérieux, et que le timide Darragh argua le fait qu’il n’avait pas prêté une attention singulière à la mise impeccable de leur Professeur de Métamorphose, le rire léger d’Aurora s’égrena au cœur de l’air printanier, devant l’embarras de son comparse ;

- Oui je comprends. Enfin, je trouve qu’il a vraiment de l’allure, cet homme.

Dans son maintien, dans la gravité tranquille de son grain de voix qui laissait à peine percer cette lueur taquine qui étincelait dans l’azur de son regard, voilé par l’éclat des lunettes en demi-lune qu’il chaussait durant les cours. Et son regard s’égarait dans les réminiscences de cette élégance qui lui semblait aussi naturelle que de respirer, tandis que des lèvres de Darragh s’écoulait la parfaite définition du Sortilège de Transfert qu’elle lui avait demandé l’instant d’avant. Ses yeux d’ambre distraits vinrent se poser, un peu précipités, sur le livre ouvert, étalé sur ses jambes.

- Tiens, qu’est-ce que je disais ! Aurora s’était exclamé d’un ton faussement outragé, comme pour contredire l’humilité du jeune homme, puis avait refermé le livre avec un sourire amusé, avant de confirmer ce que Darragh savait sans doute déjà. Bien sûr, tu as tout bon.

Il ne semblait pourtant pas s’enorgueillir de son succès, ni même s’en étonner, sans doute coutumier de connaître sur le bout des ongles les réponses aux interrogations des professeurs. Preuve en était ce soudain accès de panique sur ce visage sans doute trop peu habitué à être pris au dépourvu. Et en réalité Aurora, forte du petit succès de ce petit baume miracle qu’elle vendait 2 gallions aux coquettes de l’école, était persuadée que tous en avaient entendu parler. Partagée entre l’amusement et la compassion, Aurora s’apprêtait à le rassurer, quand des bredouillements confus l’interrompirent dans sa lancée. Darragh semblait bien moins à l’aise face aux compliments que devant une leçon à réciter. Aurora haussa un sourcil, sa curiosité volubile attisée par les mystérieuses justifications arguées par Darragh ;

- Ah oui, pourquoi ça ? Tu viens d’où exactement ? C’est sûr que tu es Irlandais en tout cas. Ton nom, et puis tu as l’accent de là-bas. J’y suis allée quelques fois en vacances avec ma mère quand j’étais petite, sur la côte sauvage, c’est vraiment très beau, le Connemara, les Falaises de Moher, tout ça… Enfin, tu pourrais les nouer en catogan s’ils t’embêtent, c’est tellement joli, avec un ruban bleu…

L’adolescente bavarde et évaporée scella ses lèvres juste à temps. Même la jeune écervelée avait compris aux joues cramoisies de son timide camarade qu’il était inutile de rajouter que le bleu du ruban se marierait à la couleur de ses yeux. Car déjà son simulacre de sourire embarrassé se dissipait, laissant la place à cette gravité étonnante sur un visage si jeune, tandis qu’il retroussait ses manches et qu’Aurora réprimait un soupir. Il était difficile de s’éloigner des choses sérieuses en sa compagnie. Aurora approuva d’un signe de tête distrait lorsqu’il évoqua la Métamorphose, glissant un énième caramel entre ses lèvres, distraction que Darragh avait précédemment refusé. Pourtant son élan de panique déjà oublié par l’adolescente évaporée émergea de nouveau, comme si l’esprit trop sérieux du jeune garçon peinait trop à le contenir, évoquant les Potions et son ignorance de ce baume qu’il croyait être au programme.

- Non, Darragh…

Déjà il avait extirpé son manuel de Potions, l’ouvrait d’un geste empressé, empreint d’une inquiétude qu’il ne tentait même plus de feindre. Et devant ces sourcils froncés, devant cette mine catastrophée d’élève studieux qui croit avoir fait l’impasse sur une leçon dont il ne parvient pas à se souvenir, devant l’intensité de sa déconfiture qui se lisait dans son regard bleu posé sur elle, Aurora ne put réprimer un léger éclat de rire, au creux duquel ne s’égrenait aucune cruauté ni même goguenardise, simplement amusée et attendrie par la panique qui se lisait dans le regard de l’élève qui était trop habitué à connaître ses cours sur le bout de des doigts ;

- Non, c’est normal, c’est moi qui l’ait inventée ! Pardon je ne voulais pas t’inquiéter, je pensais que tu la connaissais, parce que je la vends à pas mal d’élèves…Enfin, surtout des filles, je te l’accorde, mais elle fonctionne très bien sur les garçons aussi ! C’est pour réparer les cheveux abîmés, l’idée m’est venue parce que les cheveux de ma mère étaient usés par le sel et le vent marin…On habite au bord de la mer. Et non, elle n’est pas encore au programme des BUSE…Aurora esquissa une moue faussement désappointée sur sa mine mutine et amusée…Peut-être quand je serai devenue une femme d’affaires riche et célèbre !

Cette fois-ci, Aurora éclata d’un rire plus franc. Si commercialiser ses produits restait son seul et unique dessein de carrière professionnel post-Poudlard, elle ne s’imaginait pas un instant voir ses baumes et lotions de beauté finir au programme d’examens scolaires. Avec un sourire ravi, toujours d’un enthousiasme débordant lorsqu’il lui fallait vanter les vertus de ses petites lotions miracles, Aurora glissa sa main jusqu’au fond de son sac, chercha un instant dans les tréfonds béants et avides, emplis de breloques et de bijoux épars, avant d’en tirer un petit flacon doré et le tendre d’un air triomphal vers son compagnon de révisions ;

- C’est ça ! Tu n’as qu’à prendre celui-là, je te le donne, comme ça tu l’essayes pendant l’été. Tes cheveux ne sont pas abîmés, ils sont même beaux, mais ils pourront pousser beaucoup plus vite ! Tu pourras m’en dire des nouvelles à la rentrée !

S’attendant sans doute à ce que l’élève qui avait refusé de se faire payer pour ses leçons ne refuse son offre, Aurora lui glissa directement dans une de ses mains qui tenait le manuel, avant d’avaler un nouveau caramel ;

- Mais si tu préfères réviser les Potions, tu peux me donner la définition du Philtre de Paix, mais comme tu la connais sûrement par cœur, tu n’as qu’à me donner la liste des ingrédients…Par contre il faut que tu me passes ton livre, je les connais pas par cœur moi…

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MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh Icon_minitimeMar 8 Déc - 13:56



L’Insoutenable Légèreté des Cancres

« CAN I HAVE YOUR ATTENTION PLEASE ? »

Mai 1942.

Le soleil printanier de mai continuait de réchauffer leurs membres qui n’étaient pas cachés par l’ombrage des feuilles de l’arbre sous lequel les deux élèves étaient assis. Cependant, la chaleur de l’astre diurne n’était en rien responsable du coup de chaud que subissait actuellement Darragh. Le commentaire d’Aurora sur ses cheveux, couplé à la panique d’ignorer ce qu’était le Nutri’Vit avaient créé une panique incontrôlable qui lui avait fait rougir ses joues à une vitesse folle. La Poufsouffle en rajouta une couche, au grand désespoir de son camarade Serdaigle. Elle lui demanda d’où il venait, parla de l’Irlande qu’il connaissait assez peu au final et finit par lui donner des conseils capillaires. Darragh était mortifié. Il aurait voulu se cacher derrière son livre de potions ouvert sur ses genoux, le tout en cherchant du regard le premier terrier de lapin dans lequel il pourrait se cacher. Muet de honte, il se contenta de rire nerveusement, ne sachant de toute façon quoi répondre aux dires de sa camarade. S’il savait au moins ce qu’était cette mystérieuse potion, peut-être serait-il plus tranquille et détendu pour satisfaire la curiosité de la Poufsouffle s’il était convaincu que sa mémoire ne lui faisait pas défaut.

Puis Aurora rit. Darragh, un peu perdu et décontenancé, la regarda, légèrement bouche-bée, son cerveau s’arrêtant de fonctionner quelques secondes. Visiblement sa maladresse et son doute flagrant amusaient beaucoup la jeune fille et il ne sut comment réagir à cela. Il se sentit alors profondément honteux. Elle riait, certes sans aucune méchanceté ou condescendance, de lui et de son côté improbablement gauche. Lui qui avait toujours montré que rigueur et droiture se retrouvait à avoir des gestes moins précis, en témoignaient les quelques livres qui jonchaient le sol en sortant à moitié de son sac. Il n’était pas vexé pour autant hormis envers lui-même d’avoir failli à son image d’élève modèle, de « tronche » de la classe. Puis elle finit par lui ôter ce poids qu’il s’était infligé tout seul : le Nutri’Vit était une potion de sa propre fabrication. Non seulement il se sentit incroyablement plus léger mais il fut également assez impressionné qu’Aurora, en plus d’être indéniablement populaire au sein des élèves, soit à ce point débrouillarde et créative. Beaucoup, parmi les plus réservés des élèves, disaient qu’elle était écervelée et stupide mais Darragh avait toujours eu tendance à prendre timidement sa défense en marmonnant à moitié.

Sa petite blague concernant les BUSE le rassura un peu plus et il rit avec elle, bien que moins franchement. Il avait tout de suite moins chaud et soupira doucement, remettant ses livres en bazar dans son sac, à leur place. D’un geste précautionneux et quelque peu perfectionniste, il enleva de la toile de son cartable un ou deux brins d’herbe qui s’y étaient accrochés tandis qu’Aurora fouillait quelque chose dans son sac. En entendant le nombre de divers bruits aigus qui cliquetaient, Darragh n’osait imaginer le nombre d’objets qu’elle devait avoir en permanence sur elle. Il était d’ailleurs prêt à parier qu’il ne s’agissait pas d’ingrédients pour les cours de potions ou autres bibelots magiques pour ses autres cours. Elle lui tendit alors une fiole dont le contenu était d’une jolie couleur mauve. Après un sourire timide, il se vit mal de refuser ce cadeau, assez curieux d’en voir les effets. Cependant, ses joues se tintèrent à nouveau de pourpre quand Aurora glissa sans gêne que ses cheveux étaient beaux. Jamais on ne lui avait fait de tels compliments dans une seule minute. Toujours le même sourire timide aux lèvres, il marmonna un « merci » tout en glissant le présent dans son sac.

Elle lui demanda alors les ingrédients du Philtre de la Paix et, comme une machine bien huilée et reprenant un peu contenance, Darragh récita la recette, donnant avec précision l’état de l’eau, s’il fallait porter à ébullition ou non, la puissance du feu, etc. Il se trouvait de nouveau de son élément. Quand il eut fini, néanmoins, il se demanda si cette potion avait été choisie au hasard dans ses révisions, ou non. Certes le professeur Slughorn leur avait bien dit qu’elle était assez fréquemment demandée lors des examens mais les effets du philtre visaient à apaiser les anxiétés et l’agitation. État dans lequel s’était trouvé Darragh quelques instants plus tôt. Il se retrouva gêné de nouveau et eut un rire nerveux, même s’il avait parfaitement recité sa leçon. Il observa du coin de l’œil Aurora manger nonchalamment un autre caramel. Elle lui avait dit qu’elle ne connaissait pas les ingrédients ni la préparation. Depuis le départ, c’était d’ailleurs plus elle qui le faisait réviser que l’inverse. Ayant une idée un peu fourbe derrière la tête, il releva le menton presque fièrement, une lueur malicieuse dans les yeux. Comme elle probablement, il voulut faire passer un message à Aurora par sa question :

— À toi. Dis-moi comment on fait une potion d’Aiguise-Méninges. Si tu réponds juste, je te dirai d’où je viens. Si tu me dis au moins l’année – ou le siècle – d’une des révoltes gobelines, je te décrirais comment c’est. Enfin, si tu me dis à quoi sert le Sortilège de Disparition et sa formule, peut-être que j’essayerai le Nutri’Vit.

Un sourire espiègle et pas peu fier de lui se dessina sur ses lèvres. La technique n’était pas forcément très loyale mais si cela motivait la Poufsouffle à se mettre vraiment au travail. La fin justifiait les moyens comme il se disait. Darragh n’avait aucune honte à user de cette méthode certes fourbe pour pousser le cerveau volatile d’Aurora à se concentrer deux minutes.

— À chaque réponse juste, tu pourras me poser une question si tu veux.

Bien évidemment, il n’était pas certain qu’Aurora s’intéresse réellement à lui, même si c’était ce qu’elle semblait montrer depuis quelques minutes. Peut-être se faisait-il des histoires, comme soudain grisé d’avoir l’attention de la fille qu’il avait secrètement aimé pendant quatre ans. Et même s’il était convaincu d’avoir tourné la page, il semblerait que cet élan d’enthousiasme ne prouve le contraire.
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MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh Icon_minitimeLun 14 Déc - 15:54



L’insoutenable légèreté des cancres

Parc de Poudlard

Mai 1942

Tout cela semblait beaucoup trop d’un coup pour ce jeune garçon solitaire qui subissait de plein fouet le bavardage intempestif, un brin futile, de sa camarade de promotion. Le rire nerveux du pauvre Darragh s’égrenait avec l’hésitation gutturale d’un piano mal accordé, troublant l’air paisible de l’émoi mal assuré qu’il tentait par tous les moyens de dissimuler. Ainsi recroquevillé, les mains crispées autour de son manuel et les joues rosies par la naturelle audace de sa trop légère comparse, il semblait un animal farouche, traqué et amené par la ruse dans les tréfonds d’un piège duquel il se débattait vainement sans pouvoir s’en extirper. Et, de fait, son regard bleu virevolta un instant, comme scrutant les alentours, dans l’espoir insensé d’une échappatoire qui ne venait pas. L’incompréhension se mêla à une vague peine au creux de l’esprit léger de la jeune fille. Mettre son gentil camarade dans un tel embarras n’avait pas une seconde été le but de cette proposition qu’elle lui avait soumis la bouche en cœur.

Aussi lorsque la source cristalline de son rire clair s’égrena, avec toute la pureté innocente de sa bonne âme, Aurora fut dépitée de voir que les choses empiraient sous cet éclat de gaieté que, sans doute, Darragh avait confondu avec les railleries goguenardes de celles qui, d’aspect, semblaient de son espèce, mais attifées de cette méchanceté qui glissait sur sa trop douce âme, à elle. Et même elle semblait soudain comprendre la crainte mortifiée qui semblait tenailler le farouche et studieux élève, la populaire jeune fille souvent et à tort assimilée à ces bandes de pestes braillardes qui riaient de la mise des uns et de la pudibonderie des autres. Elle-même n’était pas allée vers Darragh par hasard, après tout. Une répulsion instinctive, -que la bonne jeune fille cherchait en vain à étouffer dans l’œuf-, retenait son pas grâcile qui aurait pu la guider vers ces têtes pensantes qui semblaient se délecter à plonger leurs yeux juvéniles dans les abysses de vieux papiers et d’encre dont regorgeait la Bibliothèque. Elle non plus ne voulait pas entendre la suffisance de leurs rires résonner à ses oreilles. Elle non plus ne voulait pas voir pointer vers elle les index qui se dressaient en cours, pour se voir affubler de sobriquets qui célébreraient avec cruauté sa légèreté et son manque de sérieux.

En se tournant vers Darragh, Aurora savait qu’elle avait choisi, en plus du meilleur élève de sa promotion, le plus modeste et le plus humble. Le jeune et solitaire Irlandais semblait l’électron libre qu’elle était également, refusant de s’engeôler au creux de ces cages idiotes qui prétendaient aseptiser leurs tempéraments. Si elle était la seule élève populaire de l’école à refuser de se soumettre à la raillerie, lui semblait le seul élève brillant qui rechignait à la traiter avec condescendance. Pourtant il ne semblait pas vouloir s’extirper du mutisme embarrassé dans les tréfonds duquel l’insouciance de sa camarade l’avait jeté sans ménagements, et à son exaspérante litanie qui s’évaporait en tous sens il ne trouvait rien à répondre, se contentant de balbutier péniblement un « merci » lorsque le flacon glissa au creux de sa main sans autre forme de procès.

Même la poupée évaporée et sans cervelle avait compris, aux joues du timide garçon qui rosissaient encore, qu’il lui fallait cesser sur le champ ses petits conseils futiles qui pourtant s’apparentaient à des louanges d’une chevelure dont elle devinait pourtant la promesse de beauté, derrière la coupe courte et le soin primaire qu’il semblait y apporter. La jeune fille haussa les épaules d’un geste imperceptible, esquissant un sourire taquin quand elle le vit néanmoins ranger le flacon dans son sac. Et toute sa contenance sembla enfin reprendre ses droits sur ce visage à la gravité professorale lorsqu’il récita d’une voix limpide, légèrement monocorde mais sans la moindre anicroche ni hésitation la fabrication complète du Philtre de Paix. Aurora se pencha dans un geste précipité pour s’emparer du manuel que, dans sa gêne, il avait oublié de lui donner, et ce fut à son tour d’être bouche bée en s’apercevant que des lèvres du timide Irlandais venait de s’exhaler la recette au mot près.

Avoir plongé Darragh la tête la première dans l’océan impétueux des études au creux duquel Aurora buvait la tasse constamment semblait avoir eu le même effet que quelques gouttes de Felix Felicis. L’œil brillant, malicieux presque, un sourire espiègle se dessinait sur les lèvres auparavant pâles et tremblantes tandis qu’il l’interrogeait à son tour. Et la jeune fille eut à peine le temps de se demander si l’allusion à cette Potion n’était pas de ces marques de mépris qu’elle peinait à distinguer, et dont on aimait bien l’asséner, parfois, qu’abasourdie elle écouta le chantage du jeune garçon tout à l’heure trop nerveux pour balbutier un mot destiné à l’encourager. Cette fois-ci elle rit encore, devant cette assurance qu’il prenait dans les études, et devant ce toupet qu’il l’amusait, et dont elle ne l’aurait pas cru capable. Aurora posa ses mains sur ses hanches d’un air faussement indigné et planta son regard aux sourcils froncés dans l’azur désormais pétillant d’audace du jeune garçon ;

- Dis donc, ce sont des méthodes de Serpentard ça ! Mais tu ne vas pas t’en tirer comme ça, figures toi que je suis pas si mauvaise en Potions…Comme j’en fabrique je suis obligée de m’appliquer un peu…Alors…La potion Aiguise-Méninges, dont j’aurais bien besoin d’une gorgée pour ces fichues BUSE, aide à mieux réfléchir. Il faut mettre en premier de la Poudre Brune dans un chaudron d’eau jusqu’à ce que la Potion devienne verte. Ensuite, des épines de porc-épic…non…non…C’est après ça…De la bile de tatou et elle devient bleue…Là, c’est les épines de porc-épic et elle devient…rouge ! Après encore de la bile de tatou et elle devient verte, non, jaune ! Non verte ! Après c’est encore de la poudre brune mais j’arrive pas à me rappeler la couleur, et enfin on met encore de la bile de tatou et la couleur finale est violette…Bon, j’ai oublié une couleur et je me suis sans doute trompée sur une mais on peut dire que j’ai bon, non ?! Normalement on a le droit à la recette à l’examen…Aurora esquissa un sourire peu convaincant qui devint triomphal…Ah, la révolte des Gobelins je ne risque plus de l’oublier et c’est grâce à toi ! 16 gouttes de camomille, 12 d’huile de lin. 1612 ! Pffff…Le Sortilège de Disparition, tu es dur là ! C’est pour faire disparaître des choses, mais je me souviens pas de la formule…Aurora eut une moue boudeuse en rivant son regard d’encre sur le sien…C’est dommage, j’aimerais bien que tu l’essayes…J’ai une seconde chance ou pas ?

Aurora lui offrit un large sourire éhonté, qui fit écho à celui, espiègle, qui s’était dessiné sur la mine trop sérieuse du jeune homme qui arborait désormais un air amusé qui seyait bien plus à l’adolescence. Ne se déparant pas de son audace et de sa légèreté pourtant, elle saisit au vol la dernière proposition formulée par l’étonnamment fourbe Darragh ;

- Du coup je suis sûre d’avoir bon pour la Révolte des Gobelins, alors je te prends au mot. Tes parents sont Moldus, je crois ? Ils font quoi, comme métier ? Mon père aussi est Moldu, je le vois presque plus mais il était pianiste dans un groupe de jazz…Et j’aimais tellement quand il jouait que c’est comme ça que mes pouvoirs se sont découverts…Un soir il était fatigué et il ne voulait plus jouer et sans le faire exprès je l’ai obligé…Tu aurais dû voir sa tête !

Aurora éclata de rire à ce souvenir, que l’absence de son père ne ternissait pas. Il n’y avait pas d’amertume dans les réminiscences de la lâcheté paternelle, tant la présence de sa mère lui suffisait. Et soudain, son insatiable curiosité doublée par cette soudaine affection pour l’élève trop sérieux qui lui offrait son aide et son temps précieux la poussa à se risquer à l’interroger, encore, prenant le risque d’essuyer un nouveau refus ;

- Et toi, comment tu t’en es aperçu ? Parce que si tes deux parents sont Moldus, tu ne devais te douter de rien, ça devait être très effrayant non ? Tu peux me répondre, j’ai quasiment eu tout bon pour la Potion d’Aiguise Méninges…

Aurora laissa son regard d’ambre rivé sur le sien, fronçant les sourcils en plongeant les doigts dans le sachet de papier brun qui était déjà vide. La jeune fille froissa le papier d’un air distrait avant de le fourrer dans son sac, dans lequel gisait pèle-mêle des bijoux, breloques et échantillons de crèmes, continuant de regarder Darragh de l’air taquin et interrogateur qu’il avait commencé lui-même à arborer.


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Darragh O'Sadhbh
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MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh Icon_minitimeMar 15 Déc - 22:49



L’Insoutenable Légèreté des Cancres

« CAN I HAVE YOUR ATTENTION PLEASE ? »

Mai 1942.

Satisfait de voir que son petit chantage avait parfaitement fonctionné, le sourire de Darragh s’élargit un peu, se sentant plus détendu par rapport à quelques instants plus tôt. Il ne voulait pas paraître fourbe ou exigeant, mais c’était la seule façon qu’il avait trouvé pour faire réviser la distraite Aurora. Son regard azuré se fit plus timide cependant, se rendant qu’il la regardait peut-être depuis trop longtemps dans les yeux. Il reprit un visage plus sérieux, conservant tout de de même des fragments de son sourire amusé. Il l’écouta alors religieusement réciter plus ou moins adroitement sa recette de la potion d’Aiguise Méninges. Tout le long de son monologue, il ne put s’empêcher de faire quelques grimaces taquines à chaque hésitation ou erreur. Ce n’était pas si mal, même si elle s’était trompée de couleur de potion à un moment. Il la corrigerait à la fin. Elle semblait en effet partie pour répondre à toutes ses interrogations d’une traite. La date concernant la première révolution des Gobelins fut juste en revanche, il n’eut rien à redire. Il était content de s’apercevoir qu’elle avait trouvé un moyen mnémotechnique qui lui éviterait peut-être le Troll. Quant à la question sur le sortilège de Disparition…

[color:8843=#FF0000]— Le Sortilège de Disparition qui sert à faire disparaître, ça me semble logique en tout cas…

Toujours avec une lueur amusée dans ses yeux d’un bleu électrique, il jeta un coup d’œil à Aurora avant de reposer rapidement ses yeux sur son livre. Il écouta alors les justifications de la Poufsouffle au sujet de ses petites erreurs et se contenta de sourire silencieusement quand elle demanda une seconde chance. Peut-être se montrerait-il magnanime et la lui accorderait. Mais avant qu’il n’eût le temps d’ouvrir la bouche pour lui répondre, Aurora était repartie dans un flot de paroles au rythme soutenu que Darragh avait presque du mal à suivre. Elle le questionna au sujet de ses parents, de leur travail et elle ne le lui laissa même pas le temps de répondre qu’elle avait déjà commencé à parler de ses propres géniteurs. Amusé, le jeune Serdaigle l’écouta parler sans rien dire, curieux lui aussi d’en apprendre plus sur sa camarade de Poufsouffle. Elle lui parla de son père Moldu, jazzman, mais qu’elle ne voyait presque plus. Darragh buvait presque ses paroles, heureux d’en connaître plus sur la fille la plus populaire de leur classe. Il avait toujours été beaucoup trop timide pour oser faire connaissance avec la jeune fille, convaincu qu’ils n’appartenaient pas à la même « classe sociale ».

Il esquissa pourtant un sourire quand elle lui raconta la première fois où ses pouvoirs s’étaient révélés. Il trouvait cela parfaitement amusant et assez insolite, il n’avait jamais entendu parler de ce genre de manifestation. Ses camarades avaient mentionné des disparitions et lévitations d’objets, des fleurs qui poussaient mais rien de cette sorte. Cependant, il ne pouvait s’empêcher de penser à ce rapide commentaire qu’elle avait fait au sujet de son père. Qu’elle ne le voyait presque plus. Darragh n’avait jamais été très proche de ses parents ne de sa famille en général et pourtant, leurs liens demeuraient relativement forts. Si le benjamin de la fratrie était un cas un peu à part, il savait que lui-même et toute la famille auraient beaucoup souffert du départ du père, autant sentimentalement que financièrement. Les O’Sadhbh n’avaient pas énormément d’argent et chaque paire de bras était indispensable pour continuer à nourrir chaque bouche de la famille. Seul Darragh ne semblait pas avoir quelconque prédisposition pour la pêche. Pire encore, l’idée même de monter sur un bateau le rendait livide. Autant dire que sa première arrivée à Pourdlard, en traversant le Lac Noir sur des petites barques, n’était pas son souvenir favori. Il préférait de loin les calèches enchantées qui semblaient être tirées par des chevaux invisibles. Aurora le sortit pourtant de sa rêverie en lui demandant comment les manifestations de ses pouvoirs s’étaient passées dans son foyer. Il eut un sourire.

— Et bien… Au début, ils n’y croyaient pas trop… Enfin c’est un peu particulier. Je suis le dernier de ma famille, j’ai trois frères et trois sœurs, tous plus âgés et qui aident tous à la maison. Nous sommes une famille de pêcheurs, d’ailleurs. Et… je crois que la première fois où mes pouvoirs se sont manifestés, ce fut quand j’ai voulu remettre des poissons à l’eau parce que je ne voulais pas qu’on les tue – le comble, n’est-ce pas, pour un fils de pêcheurs…? Le seau, bien trop lourd pour moi, évidemment, a lévité pour aller relâcher les poissons dans l’océan. Puis il y a eu cette fois aussi où je refusais de monter sur le bateau pour aller pêcher. J’avais si peur que j’en avais fait disparaître le moteur, pour qu’on reste échoué sur la berge…

Il rit d’un air gêné mais trouvait néanmoins cette conversation parfaitement plaisante et agréable. Il n’aurait jamais pensé partager un moment comme celui-là avec Aurora.

— Mes parents sont d’ailleurs convaincus que je suis dans une école pour devenir druide. Ils me laissent relativement tranquille dans mes études, demandant seulement à ce que je ne leur fasse pas honte en me comportant bien et que j’ai de bonnes notes dans les « matières de druide ». Ils sont convaincus que les potions sont la matière la plus fondamentale.

Il haussa les épaules brièvement avec un air amusé. Il n’avait pas grand-chose à ajouter de plus mais chose promise, chose due, il sortit le Nutri’Vit qu’il avait pourtant rangé quelques instants auparavant dans son sac et regarda Aurora avec un air faussement professoral :

— Tu as eu juste sur la révolution des Gobelins mais ta définition pour le Sortilège de Disparition est un peu légère. Par ailleurs, le sortilège, c’est Evanesco ! Quant à ta recette de potions… Cela me paraît étrange qu’on nous laisse avoir nos recettes avec nous, quand même, ce serait trop facile… Mais sinon, tu t’es trompée : après que tu aies ajouté une deuxième fois de la bile de tatou, il faut attendre que la potion devienne jaune et non verte. Je le conçois, ce n’est pas la plus facile des potions…

Il eut un petit sourire, timide, se rendant compte qu’il pouvait paraître beaucoup trop studieux et regarda la petite fiole dans sa paume.

— Comment on s’en sert d’ailleurs ? Tu l’appliques comme un savon avec de l’eau ou comme de la… comment ça s’appelle déjà…? De la gomina ?

Toujours un peu mal à l’aise, il sentit la chaleur de ses joues revenir. Il regarda le flacon et sourit légèrement d’un air timide et presque désolé, se sentant un peu idiot.
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Aurora S. Bishop
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MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh Icon_minitimeJeu 17 Déc - 14:57



L’insoutenable légèreté des cancres

Parc de Poudlard

Mai 1942

A la mélopée chuintante du vent qui sifflait entre les feuilles crénelées du grand chêne se mêlait la litanie brouillonne du peu des leçons qui subsistaient au creux de la tête trop légère d’Aurora. L’adolescente plissa les yeux et pinça les lèvres, aux prises avec cette mémoire évaporée qui semblait balayée, constamment, par le souffle d’un vent chaud et tiède qui ne laissait sur son sillage qu’une morne plaine désolée, aride, infertile. La tirade hasardeuse, hésitante, pathétique presque retentissait gaiement de la bouche de la joyeuse étourdie, comme l’écho assourdissant qui, seul, comblait sa tête trop vide. Il y’avait une patience religieuse presque dans l’ouïe attentive que son camarade daignait lui accorder, troublée par les grimaces amusées des écorchures qu’infligeaient Aurora à leurs leçons et qui sans doute avaient à ses sens le parfum du blasphème maladroit que profèrent sans malice les innocents.

Il y’avait dans ce regard d’azur tout à l’heure traqué et indécis une telle lueur d’espièglerie qu’Aurora croisa les bras devant elle, dans un geste faussement indigné, tandis que son sourire, dans une esquisse inconsciente, s’élargissait. Et ses yeux d’ambre restaient plantés sans honte sur le visage de l’élève timoré qui les baissa soudain sur son livre, comme soudain rattrapé par l’audace de sa raillerie à laquelle la jeune fille se hâta de répliquer d’un ton allègre, et trop bien trop mutin pour singer convenablement l’offense qu’il ne lui avait pas fait :

- Eh bien figures toi que j’aurais peut-être eu un demi-point, parce que j’ai raison…

Aurora releva le menton d’un air de défi, amusée par la gravité professorale de ce garçon trop sage qu’elle semblait parvenir à dérider grâce à son bavardage exaspérant et sa légèreté volubile. Et le caprice de la fillette tapant du pied pour contraindre les doigts de son Moldu de père à poursuivre ces mélodies nostalgiques qui avaient bercé sa plus tendre enfance le fit sourire, et alors il sembla un instant se laisser emporter lui aussi dans ce flot discontinu de bavardage enthousiaste, oubliant pour un temps les révisions qu’elle avait elle-même sollicité de lui. Et la fille unique, chérie et seule complice de sa mère qui n’avait d’yeux que pour elle, esquissa pourtant un sourire béat devant l’immense fratrie du jeune Irlandais, avec au cœur la vague envie de s’imaginer les plaisirs et les aléas d’une vie partagée entre frères et sœurs. Un éclat de gaieté vint pourtant de nouveau traverser ses lèvres roses à l’évocation d’un petit Darragh dont la magie qui coulait dans ses veines avait pallié la fébrilité juvénile de ses bras pour remettre à l’eau le fruit de toute une journée de labeur. Lorsqu’il évoqua sa frayeur de la haute mer, Aurora eut un sourire plus timoré, pressentant d’instinct qu’elle était le genre de filles qu’il croyait aisément moqueuse. Pourtant ces démonstrations naturelles de la magie qui coulait, indéniable, dans son sang, petit mage solitaire au beau milieu de sa famille Moldue, avaient ce je-ne-sais-quoi d’empathique et de sensibilité qui les rendaient bien plus touchantes que le caprice de gamine qui avait révélé à Aurora ce qu’elle savait déjà. Du plat de la main, elle lissait inutilement sur ses jambes les plis de sa jupe tandis qu’elle souriait encore devant la conversation de ce garçon à côté duquel elle était passée sans le voir depuis cinq années :

- Wahou, tu viens d’une grande fratrie, quelle chance ! Mais ça veut dire que tu habites au bord de la mer, comme moi ! Ça ne te manque pas, des fois, le sable sous les pieds, l’odeur de sel, le bruit des vagues ? Moi si, heureusement que j’y retourne à chaque vacances…Oui, c’est un comble, mais je trouve ça adorable, même si tes parents n’ont pas dû être très contents ! Donc pour finir, ils sont partis en mer sans toi, ce jour-là ?

Et au grand plaisir d’Aurora, le trop farouche garçon semblait s’être déridé, et dans un mouvement de paresse délicieuse, elle étira ses bras un moment, s’appuyant un peu plus contre l’immense tronc d’arbre et l’ombre presque paternelle qui les abritait, goûtant là les joies simples d’une camaraderie paisible au goût de soleil et de vent printanier. Elle sourit d’un air attendri devant l’idée que s’était forgée ses parents Moldus de Poudlard, y calquant leur propre mythologie et leur propre histoire, pour mieux se représenter l’école et le monde de leur fils, auquel il appartenait désormais. Les Moldus avaient cette curiosité et cette inventivité insatiables lorsqu’il s’agissait d’imaginer ce monde qu’ils ne percevaient pas. La jeune fille haussa les épaules d’un air insouciant ;

- Bah, ils ne sont pas très loin de la réalité. Peu importe comment ils nous appellent, tant qu’ils le prennent bien. Dans ce cas-là ils doivent être fiers de toi, tu es sûrement un des meilleurs élèves de l’école. En tout cas je suis d’accord avec eux. C’est formidable tout ce qu’on peut faire avec les potions, et ça doit paraître beaucoup plus concret aux Moldus que des incantations et des moulinets avec nos baguettes magiques.

Aurora tenta sans succès de dissimuler un sourire ravi et triomphal lorsque la main de son camarade plongea dans son sac et en extirpa la fiole qu’elle venait de lui offrir quelques instants auparavant. Sourire qui s’élargit lorsqu’il admit la justesse de la date d’Histoire de la Magie qu’aucun Professeur n’était parvenu à imprimer au fond de sa mémoire volatile. Elle se frappa le front d’un air dépité à l’évocation du sortilège de Disparition, lui coupant la parole d’un « Je le savais » échappé à la va-vite, tandis qu’elle le regardait, bouche bée, douter du droit de posséder les instructions nécessaires à la conception d’une potion lors de l’examen ;

- Tu plaisantes ?! Oh, eh bien ce n’est pas très rassurant…Après peu importe vraiment de retenir toutes les couleurs, il faut surtout que je retienne tous les ingrédients…Et je te confirme, je la trouve vraiment difficile, et pourtant je ne suis pas nulle en Potions…

L’azur du regard presque professoral du jeune garçon se riva sur le petit flacon mauve au creux de sa main tandis qu’égaré de son monde solitaire d’études et de livres, il semblait devenir à nouveau l’élève timide et rougissant qui peinait à la regarder dans les yeux. Avouer son ignorance semblait l’embarrasser plus que de raison, alors qu’en réalité il y’en avait peu, des adolescents de quinze ans, suffisamment coquets ou aguerris dans l’art des cosmétiques capillaires pour savoir comment s’appliquait un tel. Toutefois Aurora eut un léger rire lorsqu’il évoqua la gomina, cet onguent Moldu surtout usité par les hommes et qui laissait à la chevelure un aspect un peu gras mais qui avait le mérite d’aider à tenir la coiffure toute la journée ;

- Non, non ni l’un ni l’autre…Tu le mets quand tu viens de laver tes cheveux et qu’ils sont encore mouillés, toi comme ils ne sont pas très abîmés tu en mets juste sur tes racines, tu masses un peu, pas longtemps…Tu attends quelques minutes et tu rinces…Ils vont pousser à une vitesse folle ! Tu n’es allergique à rien ? Attends, je te montre.

La jeune fille avait vite appréhendé la timidité de son camarade, et ne souhaitant pas l’effaroucher plus que de raison, glissa les doigts dans ses propres cheveux et massa doucement le sommet de son crâne avant de le regarder d’un air entendu ;

- Tu vois, juste comme ça. Ça veut dire que tu es d’accord pour l’essayer ?

L’adolescente lui lança un regard enthousiaste, sa main farfouillant désormais dans les tréfonds de son sac duquel elle extirpa la petite brosse qui ne la quittait pas, et entreprit de réparer en vitesse les dégâts que sa petite démonstration avait causé à sa chevelure. Ouvrant plus grand son sac sur les profondeurs béantes du bric-à-brac qui y régnait, elle y trouva le petit miroir doré que Maman lui avait offert pour son quinzième année et parut moyennement satisfaite du résultat, entreprenant à l’aide de sa baguette de réimprimer la vague qu’elle tentait de façonner à ses cheveux qui tombait sur ses épaules, de manière distraite toutefois, ne perdant pas de vue l’agréable et toute première conversation qu’elle avait avec son camarade de promotion depuis cinq années déjà.



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Darragh O'Sadhbh
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MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh Icon_minitimeJeu 17 Déc - 17:08



L’Insoutenable Légèreté des Cancres

« CAN I HAVE YOUR ATTENTION PLEASE ? »

Mai 1942.

À peine eut-il fini d’aborder sa famille qu’Aurora ne manqua d’en laisser un commentaire curieux et presque candide. Il ne savait pas si chanceux était le terme adéquat pour parler de sa nombreuse fratrie mais il était vrai que du point de vue de la Poufsouffle, cela pouvait être perçu comme de la chance. De ce qu’il avait compris, elle était fille unique et n’avait grandi qu’avec sa mère. Il se doutait qu’elle aurait adoré avoir un frère, ou une sœur, sur lesquels elle aurait essayé ses potions pour les cheveux. L’idée que sa mère devait être son cobaye favori le fit sourire doucement tandis qu’il répondit par un simple haussement d’épaules à sa question sur son paysage maritime natal. Le fait qu’il détestait l’océan n’aidait pas à réellement aimer son cadre de vie. Oui, ses îles étaient belles, la houle de l’écume sur le sable également. Mais ce panorama, l’odeur des poissons vidés, de l’essence du moteur de bateau ne lui manquaient pas. Ces souvenirs le rendaient légèrement nostalgiques, il était vrai, mais il n’avait pas le désir d’y retourner, préférant sans nul doute le confort de son dortoir à Serdaigle, l’odeur des parchemins et de l’encre et la nourriture généreuse de Poudlard.

— Oui, ils sont partis sans moi, le moteur étant dans la grange, et ils ne me forcent plus trop à venir avec eux maintenant.

Avec sa réponse pourtant, Darragh craint qu’elle ne voie là une occasion de se détourner des révisions et d’abuser de leur accord commun sur le travail fourni. Elle avait déjà posé bien plus de questions qu’elle n’en avait répondu mais il ne voulait pas paraître pour un garçon pénible et surtout rigide. Il savait qu’il était parfois un peu trop à cheval sur les règles et la discipline et passait pour quelqu’un de relativement coincé et fermé mais… Mais au final, c’était ce qu’il était. Pour un élève de Serdaigle, il n’était guère original, pas plus créatif que cela et ne parlait pas à énormément de personne au sein de l’école. Il n’était pas détesté pour autant mais Darragh avait du mal à se mélanger aux autres, surtout à des élèves comme Aurora qui semblaient être dépourvus de timidité. Ce moment passé avec elle lui paraissait donc si irréel qu’il n’y croyait qu’à moitié, se disant que cela pouvait simplement être un de ces rêves sans queue ni tête qui ne le ferait que se sentir honteux au réveil. Lui qui pensait qu’il avait réussi à oublier la jolie Poufsouffle… Il se rendait compte qu’il se trompait. Mais, assise sous le grand chêne, il y avait quelque chose d’aussi idyllique qu’inaccessible. Peut-être le fait que ce moment était trop improbable pour être vrai, et qu’ils retournaient tous deux au milieu des gens « comme eux » comme si de rien n’était une fois leurs révisions terminées.

Bavarde face au taciturne Irlandais, Aurora continua sa tirade, imaginant que les parents de Darragh devaient être fiers de lui. Il aurait été mentir de dire qu’ils ne l’étaient pas mais leur situation familiale était légèrement plus compliquée que cela et le jeune garçon ne voulait pas importuner sa camarade. En effet, oui, il était le seul de la famille à avoir fait de si longues études. Ses frères et sœurs s’étaient juste contentés d’apprendre à lire et écrire, n’ayant pas besoin de plus pour pêcher et vendre du poisson sur le continent. Et en même temps, ses géniteurs étaient presque déçus d’avoir un fils qui ne perpétueraient pas la tradition familiale. Pire encore, il avait peur de l’eau et aller devenir druide. Une anecdote lui revint alors en mémoire, celle où son père lui avait demandé s’il apprenait des rites ou des incantations ou même de quoi lire dans les étoiles afin de garantir une pêche fructueuse. Il avait été compliqué de lui expliquer qu’il ne saurait jamais rien faire d’aussi précis et qu’il ne pouvait pas influer la nature plus que cela. Oui, le druidisme semblait être plus concret pour ses parents que la sorcellerie. Il eut une moue, cependant, lorsqu’elle aborda les potions.

— Ce serait trop facile avec les instructions…

Il avait murmuré cela presque avec dépit, déçu de ne pas pouvoir montrer les capacités de sa mémoire. Si un bout de la solution était donné, tous les mauvais élèves auraient des notes plus clémentes, ne permettant aux plus studieux de briller par leurs efforts tout au long de ces dernières années. Se rendant compte alors que sa pensée quelque peu élitiste pouvait se retourner contre Aurora, il se mit à rougir de honte, confus, comme s’il venait de blasphémer face à une personne pieuse. Décontenancé, il jeta un coup d’œil à sa camarade qui s’était mise à rire, sûrement à cause de son commentaire sur la gomina. Il ne pouvait pas lui en vouloir. Il n’y connaissait pas grand-chose en mode, esthétisme et coupe de cheveux. Même chez lui, il n’y avait aucune fantaisie dans ses vêtements, toujours vêtu très sobrement. Trop peut-être parfois. Elle lui expliqua alors l’utilisation de sa lotion, instructions qu’il écouta avec une grande attention. Il ne s’était jamais occupé de ses cheveux, hormis pour les laver bien évidemment. Mais il ne leur avait jamais prodigué aucun soin, jamais appliqué d’après-shampooing ou autre.

— N… Non, je ne suis allergique à rien du tout…

Intrigué par la démonstration qu’elle venait de lui promettre, Darragh la regarda sans rien dire, le visage bas, comme pour se cacher, timide. Elle se massa alors le cuir chevelu, mimant les gestes qu’il devrait faire pour pouvoir appliquer efficacement cette potion de sa création. Il lui sourit alors, lui signifiant qu’il avait compris (cela n’avait rien de bien compliqué en soi) et jeta un coup d’œil au flacon.

— Oui, je vais essayer… Mais peut-être cet été alors. Si mes cheveux doivent pousser plus vite, je n’ai pas envie de les avoir dans les yeux pour les BUSE.

Il la chercher alors quelque chose dans son sac du coin de l’œil et, intrigué, la regarda faire. Elle sortit une brosse pour rétablir sa coiffure suite à la petite démonstration qu’elle avait donné, redisciplinant les cheveux épars qui avaient décidé de se désolidariser de la masse capillaire et entretenue d’Aurora. Visiblement insatisfaite, la Poufsouffle sortit de son sac un petit miroir afin d’obtenir plus de précision et, finalement, elle se résolut à le faire magiquement. Darragh demeurait muet, curieux de ce spectacle auquel il n’était pas habitué. Sa mère et ses sœurs accordaient peu de soin à leur chevelure également, se contentant de les attacher par une simple queue de cheval un peu stricte. Les cheveux clairs et souples d’Aurora retombaient avec une légère gracieuse sur ses épaules. En réalité, il les trouvait déjà très beaux. Il n’aurait jamais remarqué par lui-même la moindre mèche rebelle qui aurait essayé de s’échapper. Se rendant compte qu’il avait peut-être passé trop de temps à la regarder, il rabattit d’urgence ses yeux azurés sur ses genoux et lui dit la première chose qu’il lui passa par la tête :

— Il parait que notre professeur de Runes va partir à la fin de l’année. J’espère que le prochain sera tout aussi bon que lui. Tu… Tu as pris quoi comme options, toi ?

C’était une tentative un peu vaine de briser ce silence devenu flagrant. Il rougit légèrement. Bien évidemment, ayant eu une attirance inavouée pour Aurora (qui semblait d’ailleurs se réveiller en sa compagnie), il avait bien évidemment noté les options qu’elle avait choisi : Divination et Étude des Moldus. Il avait été dépité quand il l’avait appris. Sur les cinq options disponibles dès la troisième année, ils n’en avaient aucune en commun, Darragh ayant préféré choisir l’Étude des Runes, l’Arithmancie et les Soins aux Créatures Magiques. Il marmonna alors, presque timidement :

— J’hésite à m’inscrire aux cours d’Alchimie pour l’année prochaine mais il faut que nous soyons suffisamment nombreux pour que le cours soit donné… Je me dis… Ça se… Enfin ça se couplerait bien avec les Potions, tu ne trouves pas ?

Il s’éclaircit la gorge. Il ne sut pas si Aurora avait perçu la demande implicite dans son commentaire sur l’Alchimie, l’invitant discrètement à s’inscrire avec lui pour ce cours. Même s’il n’avait rien dit franchement, il se trouvait déjà bien trop audacieux. Il sourit, le regard sur la petite fiole sur laquelle il referma son poing avant de la ranger de nouveau dans son sac.

— Merci pour les instructions, en tout cas, j’ai hâte d’essayer.

D’un enthousiasme timoré, il sourit doucement et osa à peine regarder Aurora, ses mains reprenant son livre de potions entre ses doigts.
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