[Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2



 
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal


Partagez

[Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant
Aurora S. Bishop
Aurora S. Bishop
Âge : 16 ans.
Sang : Sang-Mêlé.
Nationalité : Anglo-Galloise.
Patronus : Goéland.
Épouvantard : L'image de sa mère qui s'éloigne de plus en plus, à mesure qu'elle tend son bras vers elle.
Reflet du Riséd : Elle, couronnée du succès de ses produits au beau milieu d'une superbe boutique dont elle est propriétaire, sa mère à ses côtés.
Baguette : 26,2 centimètres, bois de cornouiller et crin de licorne. Flexible.
Avatar : Ana de Armas
Messages : 38
Double-Compte : Belladone / Desiderata / Minerva / Solveig
Date d'inscription : 27/10/2020

[Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Déc - 15:06



L’insoutenable légèreté des cancres

Parc de Poudlard

Mai 1942

Le bavardage intempestif d’Aurora semblait s’étioler dans les quelques mots qu’elle arrachait avec peine à son taciturne camarade. La solitude farouche du jeune garçon ne semblait pas souffrir de la compagnie pleine de bruit et d’éclat de son exubérante comparse, pourtant. Il ne semblait pas même vouloir se plaindre de l’éventuelle exaspération que son cancanage effréné inspirait à son esprit si étonnement grave et avide paix. Non, les rares paroles qui s’exhalaient d’une voix paisible des lèvres de l’Irlandais détonaient seulement la monotonie tranquille et la concision desquelles il était coutumier. Aurora se contenta d’acquiescer d’un sourire amusé, presque attendri, lorsqu’il confirma que ses parents avaient laissé le petit dernier à bon port ce jour-là, rendant les armes face refus de leur benjamin qui se découvrait au creux des veines une nature contre laquelle ses plus profonds instincts ne pouvaient rien. L’enfant avait eu peur, et ses Moldus de parents n’avaient pu le contraindre à aller contre la peur irrationnelle de l’eau, profonde, qui lui avait noué les entrailles au point de révéler une nature qu’il ne se connaissait pas.

Si Darragh ne disait pas grand-chose, au moins ne la désavouait-elle pas au sujet de sa famille Moldue, et en réalité son silence avait quelque chose de rassurant. En réalité Aurora ne pouvait guère juger de la chance qu’avait ou non le jeune Irlandais d’être ainsi accepté au sein de cette nombreuse famille que son sang excluait malgré tout, qu’importaient sa volonté et ses desseins futurs. La jeune fille ne connaîtrait jamais rien de la peine de devoir garder pour soi une scolarité, des passions, une vie toute entière que sa famille ne comprenait pas ; aussi, loin d’elle l’idée d’amoindrir un sentiment qu’elle avait la chance de ne pas partager. Mais il était tout de même rassurant de constater que certains Moldus, malgré l’ignorance et l’incompréhension d’un monde qu’on dissimulait à leurs yeux, ne menaient pas la vie dure à leurs sorciers de rejetons. La peur, l’ignorance, les mœurs religieuses, lorsqu’elles confinaient dangereusement à la bigoterie, faisaient des ravages, et l’on entendait des récits sur des petits sorciers nés de parents Moldus à faire froid dans le dos.

Darragh l’arracha de sa rêverie en exprimant sans ambages sa circonspection, relative au droit dont se targuait Aurora, à savoir d’avoir sous les yeux les instructions lors de l’examen pratique de Potions. La jeune fille leva un regard vaguement inquiet vers son camarade et esquissa une moue embêtée. Les Potions restaient la rare matière qu’elle était persuadée d’obtenir, et cette fichue mémoire risquait bien de tout gâcher, si les dires de Darragh se révélaient vrais, ce dont elle ne doutait malheureusement pas. Pour une raison qui lui échappait d’ailleurs, il était devenu cramoisi, comme honteux d’avoir révélé là à Aurora ce qu’elle aurait dû savoir depuis longtemps, si seulement elle avait fait le moindre effort pour prêter attentions aux discours alarmistes pré-buse de tous les Professeurs sans exception. La jeune fille s’empressa de répliquer, comme pour le rassurer sur ses intentions qu’elle savait bonnes ;

- Non, mais, je te crois sur parole…En même temps c’est cet idiot d’Adoxus qui m’a dit ça, alors bien sûr, je préfère te croire toi…En tout cas je suis aussi idiote que lui de l’avoir crûe aussi facilement, celui-là…

Aurora leva les yeux au ciel, après avoir esquissé un sourire qu’elle voulait rassurant au jeune élève toujours rouge d’une honte qu’elle ne s’expliquait pas. Il pouvait paraître audacieux, méchant presque d’entendre la cancre évaporée qu’était Aurora s’oser à affubler quelqu’un d’autre d’un tel sobriquet. Et en réalité il n’y avait aucun rapport entre la médiocrité scolaire du Gryffondor redoublant, pire encore que celle de la jeune fille, et le mépris qu’elle n’avait pu s’empêcher de laisser exclamer à son évocation. Simplement ses théories crasses, fumeuses, selon laquelle son prétendu sang-pur lui donnait une quelconque préséance, une supériorité certaine sur la majorité écrasante d’élèves qui comportaient du sang de Moldus dans les veines et qui constituait à ses yeux une vaste et méprisante plèbe qui, pourtant, parvenaient tous, et non sans mal, à exceller plus que lui. A la rupture scandalisée de cette relation très brève, consumée par l’idéologie nauséabonde propagée à corps et à cri par ce crétin s’était ajoutée les rumeurs parvenues aux oreilles d’Aurora, qui aurait fondu en larmes le cœur brisé par ce grand dadet de batteur qu’elle avait quitté sans sourciller.

La voix hésitante de Darragh l’arracha aux réminiscences de cette rupture qui datait de quelques semaines, et son sourire s’élargit, bienveillant, devant le timide jeune homme qui la fixait en silence. Elle se souvenait soudain l’avoir évoqué là, arguant que sa théorie stupide était réfutée en la seule personne de ce jeune Né-Moldu de Serdaigle que personne n’entendait jamais mais qui se révélait le meilleur élève de leur promotion. Il lui rendit son sourire pourtant, tout timide qu’il fut, jetant un œil sur le flacon mauve tandis que la jeune fille sa main dans son sac à la recherche de son attirail de coiffure avec une hâte qui relevait de la manie. Son sourire s’élargit lorsqu’il parut convaincu d’essayer, et même elle rit de nouveau, lorsqu’il évoqua l’embarras potentiel qu’une chevelure trop longue pourrait causer à ses examens.

- Essaye tranquillement cet été, pas de soucis…J’aurai la surprise à la rentrée…En parlant de ça, est-ce que je pourrais t’écrire pour te donner mes résultats ? Ca ne dérange pas tes parents, de recevoir des hiboux ? Oh mais sinon je peux téléphoner, s’il y’en a un chez toi…Ma mère a plein d’amies Moldues, alors on en a un à la maison…

Aurora avait fourré d’un geste distrait sa brosse dans les tréfonds bringuebalants de son sac tout en parlant, recourbant la longue de ses cheveux à l’aide d’un léger souffle chaud qui s’extirpait en une volute tourbillonnant de sa baguette magique. Et lorsque le reflet des cheveux étincelants du soleil printanier lui convinrent enfin, retombant docilement au creux de ses épaules, elle déposa enfin le petit miroir qui alla rejoindre la brosse et le reste du bric-à-brac qui tintait joyeusement dans son sac, elle posa de nouveau les yeux sur Darragh. Le jeune garçon sembla éviter brusquement son regard, gêné, et préféra le river sur ses genoux vêtus de l’uniforme duquel il n’avait fait qu’ôter la cravate et la robe noire sur laquelle brillait d’ordinaire l’insigne de Préfet. Il évoqua le départ et le remplacement de son Professeur de Runes d’un air précipité, cette matière compliquée qui n’insufflait à Aurora que des promesses de migraines et l’occasion d’étaler un peu plus son ignorance crasse aux yeux de tous. Mais ses joues rosissaient encore et les bras de la jeune fille en tombaient, elle qui se découvrait un camarade fort agréable et qui, surtout, n’était guère habituée à être à court d’arguments destinés à dérider un garçon ;

- Je garde la Divination et l’Etude des Moldus…La Divination, parce que c’est une des rares matières ou il n’y a pas besoin d’apprendre plein de choses par cœur, ou on ne nous renvoie pas sans cesse à d’énormes livres et bref, ça me plaît assez…L’Etude des Moldus parce que j’ai remarqué que depuis que je suis ici, je perds vite le fil, leur technologie va très vite et…Enfin ils font partie de ma vie et je les aime bien, alors je trouve ça important. Et toi, à part les Runes ? J’espère que votre nouveau Prof sera gentil…

Le plus possible, à n’en pas douter. Peut-être le studieux garçon les auraient-elles toutes choisies si elles s’étaient accommodées à un emploi du temps humain. Et son intérêt était tel qu’il avait eu vent de matières optionnelles dont Aurora n’avait jamais entendu parler. Décontenancée mais intriguée, la jeune écervelée leva soudain les yeux vers Darragh qui avait réussi à éveiller un intérêt soudain pour une matière scolaire, bien qu’il ait marmonné sa proposition dans un murmure presque inintelligible :

- Comment se fait-il que je ne sois au courant de rien ? Ils en ont parlé en cours ? Parce que ça ne me rappelle rien, et pourtant je pense que je m’en serais souvenue…L’Alchimie ça peut être très intéressant, imagine-toi, je pourrais peut-être réussir à créer des élixirs, même si, à mon avis, ce doit être bien plus complexe mais c’est d’accord, j’ai envie d’essayer ! Il faut s’inscrire auprès de qui ?

Aurora offrit au jeune Préfet si bien informé un large sourire reconnaissant. Le vague pressentiment que la matière s’avèrerait incroyablement ardue s’éclipsait sous l’intérêt qu’une telle connaissance apporterait à ses décoctions diverses qui occupaient tout son temps et lui rapportait son argent de poche. Le poing du timide garçon se refermait sur le flacon mauve qu’il rangea de nouveau dans son sac en remerciant sa camarade qui lui rendit un sourire et un haussement d’épaules qui lui signifiait que ce n’était rien ;

- Non, ce n’est pas grand-chose. Merci à toi pour l’Alchimie, et puis pour ton aide pour les révisions. D’ailleurs, on peut continuer les Potions, sauf si tu en as marre.

Ses yeux se posèrent, sans conviction, sur le manuel de Potions qu’elle lui avait pris des mains tout à l’heure. Un long soupir s’échappa de ses lèvres, à la masse de travail qui s’ajoutait soudain, si elle devait retenir les instructions de toutes les Potions par cœur, ce qu’elle trouvait complètement idiot et cruel, les recettes étant disponibles le reste du temps. Elle les connaissait heureusement plus ou moins bien, mais savoir que soudain, la réussite d’un Potion dépendait désormais d’un détail que sa mémoire évaporée aurait trop vite fait d’oublier n’avait pas de quoi lui rendre cette sérénité qu’elle avait tout à l’heure, certaine au moins de réussir cette BUSE dans laquelle elle s’était toujours montrée plutôt douée.

plumyts 2016

Revenir en haut Aller en bas
Darragh O'Sadhbh
Darragh O'Sadhbh
Admin
Âge : 16 ans.
Sang : Né-Moldu
Nationalité : Irlandais
Patronus : Chouette Chevêche
Épouvantard : L'océan
Reflet du Riséd : Lui-même avec plein de parchemins dans les mains
Baguette : Bois de sureau, plume de phénix, 32,5 centimètres, flexible.
Avatar : Alex Høgh Andersen
Messages : 29
Double-Compte : Gellert Grindelwald et Morgan DeWitt
Date d'inscription : 09/11/2020
Âge IRL : 27

[Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Icon_minitimeMar 22 Déc - 1:01



L’Insoutenable Légèreté des Cancres

« CAN I HAVE YOUR ATTENTION PLEASE ? »

Mai 1942.

Leur petit débat sur le déroulement des épreuves de potions était sûrement à chaque promotion, chaque année. Pourtant, tous les sixièmes et les septièmes années avaient passé leurs BUSE, comme le disait Aurora en citant Adoxus Gwydd, ainsi que tous les autres étudiants avant eux et pourtant, chaque année, tout le monde se demandait comment se passaient réellement les examens. Les mêmes rumeurs, les mêmes angoisses mais jamais de réponses précises. La jeune Poufsouffle avoua se méfier pourtant de la version de Gwydd. Il fallait dire que Darragh, et comment beaucoup d’autres, ne le portait pas vraiment dans son cœur. En effet, le Gryffondor, en septième année, était un prétentieux vantard au regard aussi stupide que mauvais. Beaucoup se demandait pourquoi cet élève aussi ambitieux qu’arrogant n’avait pas fini à Serpentard (qui n’en voulait pas non plus) mais Darragh se disait qu’il était tout simplement trop bête pour avoir la malice requise et propre à la maison des vert et argent. De plus, Gwydd était aussi réputé pour avoir redoublé sa dernière année, ses résultats étant beaucoup trop insuffisants pour pouvoir être lâché dans la nature. Enfin, le Gryffondor aimait prétendre que les Sang-Purs valaient bien mieux que les Nés-Moldus et Darragh avait été à plusieurs reprises l’une des victimes de ses railleries.

Le jeune Irlandais ne tint donc pas en compte son témoignage même s’il y avait de quoi porter le doute pour un cancre connu comme le loup blanc. Légèrement dépité d’avoir déjà tout appris par cœur, il fit une moue mais sourit timidement avant de hausser les épaules. Il demanderait au professeur Slughorn à la fin du prochain cours. Certainement que le Maître des Potions ne voudra pas lui répondre, se contentant de lui sourire malicieusement en disant qu’il se montrait bien curieux mais Darragh pouvait parfois preuve de cette audace dont il semblait dépourvu face à Aurora. La voix de celle-ci le sortit une fois de plus de sa rêverie, lui indiquant vouloir garder contact avec lui pendant les vacances afin de lui communiquer les résultats de ses BUSE. Darragh eut un instant d’hésitation avant de rougir intensément face à cette demande pourtant banale. Il n’y avait pourtant rien d’ambiguë dans ce que demandait la Poufsouffle mais le Serdaigle ne put s’empêcher de se sentir incroyablement timide. Lui qui avait si ardemment désiré se faire remarquer d’elle pendant des années sans jamais vraiment essayer, le voilà à avoir maintenant ladite attention, ravivant en lui un amour stupide d’adolescent qu’il pensait avoir oublié au fil des mois.

— Et bien… c’est que… Nous… nous n’avons pas le téléphone… Je ne crois même pas que notre île soit… soit reliée au réseau… Mais par hibou ça ira oui… Tant qu’il ne mange pas le poisson…

Il sourit timidement, espérant que l’humour de sa dernière ait fait mouche. Les hiboux de Poudlard ne s’étaient jamais permis de se servir dans la pêche de la famille O’Sadhbh. Il n’y avait donc pas de raison pour que la chouette d’Aurora ne montre pas autant de tenue. Il baissa brièvement les yeux. Il savait qu’il avait bégayer, assez franchement cette fois-ci, et se sentait parfaitement ridicule. À ce rythme, elle allait vraiment finir par se demander s’il n’avait pas des sentiments à son égard. Ce qui avait été le cas et qui semblait pourtant revenir. Il devait se convaincre qu’elle n’était qu’une élève parmi d’autres, sinon sa honte serait plus grande encore dans les prochains jours. Elle lui décrit alors ses options en expliquant pourquoi elle les avait choisies et les conserverait probablement après les BUSE. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de Darragh en entendant les raisons du choix de la Divination. Quant à l’Étude des Moldus, il était vrai que leur technologie avait fait un grand bon depuis plusieurs décennies, avancée fulgurante que le monde sorcier semblait avoir de la peine à comprendre. Darragh aurait pris ces deux matières s’il avait pu, mais cela lui aurait donné un emploi du temps trop lourd à assumer. Il avait donc sacrifié les deux cours dont il jugeait avoir le moins besoin. De plus, il était très satisfait de ses trois options.

— Oh, pour l’Alchimie, ne t’en fais pas, ce n’est pas courant… Certaines années, il y a tellement peu d’inscrits qu’ils ne donnent même pas le cours. Je pense qu’il faudrait que tu t’adresses à McQuarrie. Comme c’est ta directrice de maison, c’est peut-être elle qui gère cela ?

Il posa son regard sur le livre de Potions. Se plonger dans les révisions encore était incroyablement tentant. Ce serait un moyen efficace de se cacher de la complexité d’un échange social et commun. Pourtant, rien que cette interaction simple entre deux camarades était parvenue à accélérer la fréquence cardiaque de Darragh, rendant ses joues roses de honte et gêne. Il fallait qu’il essaye de se forcer pour reprendre un minimum de contenance face à la frivolité joviale d’Aurora. Il s’éclaircit alors la gorge et prit un air plus sérieux. Sa voix, d’ordinaire assez aiguë, eut un ton faussement plus grave pour prétendre posée, essayant de se donner une certaine prestance maîtrisée, lorsqu’il dit :

— Cela ne me dérange pas de continuer mais je sens que tu n’en peux déjà plus. Nous avons encore un peu de temps devant nous avant les examens. Nous… Nous pourrons reprendre demain ?

Il avait encore hésité. Un sourire légèrement exaspéré envers lui-même naquit sur ses lèvres tandis qu’il regardait ses pieds. Jamais il n’arriverait à paraître un minimum crédible devant elle. De plus, tout le monde commencerait un peu à plaisanter à son sujet, avec sympathie certes, s’il commençait à passer tous ses après-midis avec l’une de filles les plus mignonnes de Poudlard. Il se gratta nerveusement la tempe d’un doigt, essayant de percer ce silence qui semblait s’installer pernicieusement.

— Je… Je me rends compte que je ne te connais pas tant que ça, à part ce que tu viens de me dire pour tes parents… C’est un peu dommage, je trouve, vu qu’on est dans la même promo…

Il eut un petit rire nerveux, se demandant bien ce qu’il lui prenait pour oser tenter un rapprochement comme celui-ci avec Aurora. Il n’était pas clairement pas aussi beau que Tom Jedusor et avait tendance à raser les murs. Ainsi, il avait terriblement l’impression qu’il n’avait rien pour lui, si ce n’était une amitié sans faille à lui donner. Mais il n’était pas sûr de vouloir être catégorisé en tant que simple ami envers la jeune fille. Pas après toutes les années qu’il avait passé à regarder, en cours, ses cheveux châtains tomber gracieusement sur ses épaules et son dos. Il essaya de reprendre un peu contenance et, lâche, préféra se réfugier dans ce domaine qui le rassurait :

— J’essayerai d’en parler à Vargas, pour le cours d’Alchimie. Peut-être aura-t-elle une réponse.

Parler des cours, même s’il le faisait rarement avec ses autres camarades, lui donnait l’impression de partager quelque chose avec Aurora, là où leurs mondes s’opposaient et se repoussaient. Il était studieux et taciturne, elle était écervelée et extravertie. Deux univers qui ne semblaient pouvoir se rencontrer qu’avec l’aide de leur scolarité.
©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Aurora S. Bishop
Aurora S. Bishop
Âge : 16 ans.
Sang : Sang-Mêlé.
Nationalité : Anglo-Galloise.
Patronus : Goéland.
Épouvantard : L'image de sa mère qui s'éloigne de plus en plus, à mesure qu'elle tend son bras vers elle.
Reflet du Riséd : Elle, couronnée du succès de ses produits au beau milieu d'une superbe boutique dont elle est propriétaire, sa mère à ses côtés.
Baguette : 26,2 centimètres, bois de cornouiller et crin de licorne. Flexible.
Avatar : Ana de Armas
Messages : 38
Double-Compte : Belladone / Desiderata / Minerva / Solveig
Date d'inscription : 27/10/2020

[Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Icon_minitimeMar 29 Déc - 19:05



L’insoutenable légèreté des cancres

Parc de Poudlard

Mai 1942
Le prodige de l'innovation incroyable qu'était l'irruption du téléphone dans le monde des Moldus était un des nombreux motifs de la fascination affectueuse qu'ils insufflaient à Aurora. Ces trésors d'inventivité mis au service d'une magie qui ne coulait pas dans leurs veines finissaient par payer, tant et si bien que leurs moyens de communications achèveraient de rendre obsolète leur transport suranné de courrier par hiboux. La jeune sorcière, qui vivait sans ciller au cœur de lévitations d'ustensiles de cuisines et d'incantations formulées à la va-vite, parvenait toujours à dévisager sa mère avec un enthousiasme éberlué lorsqu'il lui arrivait de composer devant elle le numéro correspondant à la ligne d'une amie, qu'elle répertoriait dans son petit carnet à fleurs. Et c'est avec une excitation juvénile qu'elle avait appris à utiliser le cadran de ses doigts fébriles, parce que Maman lui avait signifié qu'il paraîtrait étrange aux yeux de ses amies Moldues qu'une adolescente ne sache pas se servir d'une innovation aussi simple d'utilisation.

Aussi c'est presque déçue de ne pas pouvoir l'utiliser avec Darragh qu'elle l'écouta lui rétorquer que sa maison n'en était pas munie, et que sans doute sa petite île de disposait pas encore du réseau, ce qui n'avait rien d'étonnant. La prodigieuse invention, si merveilleuse soit-elle, souffrait pour l'heure de la langueur de sa mise en place, et l'adolescente ne doutait pas qu'une petite île irlandaise hostile, battue par les affres du vent et d'une haute mer déchaînée, surplombée de quelques masures de pêcheurs, ne soient pas la priorité du gouvernement Moldu. Aurora haussa les épaules avec un sourire, riant de nouveau à s'imaginer le visage inconnu des parents de Darragh s'indigner de ce que les hiboux des camarades de son école de druides dévastaient leur pêche ;

- Super, je t'enverrai Cannelle alors ! Ne t'inquiète pas pour le poisson, il ne mange que le Miam'Hibou de la Ménagerie du Chemin de Traverse ! Tu n'auras qu'à me le renvoyer avec tes résultats ! Tu as un hibou à toi ? Un autre animal peut-être ? Moi j'aime bien les chats aussi, mais bon, un hibou c'est bien pratique alors...

La jeune fille rit un instant devant la naissance pudibonde d'un sourire sur la gravité professorale du visage adolescent. Et en réalité Aurora se surprenait à trouver que cette légèreté taquine seyait étonnamment bien à cette mine trop sérieuse qui imprimait une dureté inconsciente sur des traits aussi juvéniles. Et son sourire persistait à mesure que le bavardage inlassable d'Aurora s'extirpait de ses lèvres rebondies, pleine d'une vie allègre à son printemps, et soudain elle trouvait cela tellement stupide, d'être passée des années devant lui sans le voir, alors qu'il s'avérait si agréable, et qu'elle avait semblé comme aveugle à ce gentil garçon un peu taciturne, mais avec lequel il faisait bon converser, à l'ombre d'un grand chêne, une douce après-midi de juin. Peut-être était-ce un des rares inconvénients de sa légèreté évaporée, comme le prix à payer, la rançon du bonheur insouciant qu'elle tirait, à ne rien prendre au sérieux ? Condamner à se fermer seules des portes et des affections dont la naissance tardive avait le goût manqué des années perdues ? Il était insensé en tout cas, presque idiot même, de se découvrir une conversation agréable avec un camarade qui partageait sa propre promotion depuis maintenant cinq années. Mais toutes ces divagations inutiles désormais furent balayées par les efforts de Darragh pour la rassurer, qu'elle remercia d'un hochement de tête et d'un sourire plus éclatant encore, avant de répondre, toujours un peu amusée à l'idée qu'il était parvenu à la faire céder à alourdir son emploi du temps d'une matière de plus ;

- Oh d'accord, et bien espérons que cela se fasse cette année...Bon, j'irai en parler à McQuarrie demain, même si elle risque de tomber de sa chaise en me voyant réclamer des matières supplémentaires !

Un bref éclat vint de nouveau troubler l'atmosphère paisible, tandis que le jeune garçon sembla évaluer avec un sérieux embarrassé la proposition d’Aurora, si peu convaincante que la voix aux embruns salés d’Irlande s’éleva de la bouche adolescente, plus grave et plus professorale que jamais. La jeune fille eut un sourire coupable, et un regard faussement affligé de s’être dévoilée avec tant de facilité aux yeux de son trop sérieux camarade ;

- Ah, ça se voit tant que ça ? Oui, oui, j’en ai un peu marre mais tu n’y es pour rien au contraire...je n’avais jamais tenu aussi longtemps une séance de révisions, et jamais personne n’avait réussi à me faire retenir une date d’Histoire de la Magie, même pas le Prof ! Aurora éclata de nouveau de rire, adressant à Darragh un sourire flamboyant qu’il ne pouvait sans doute pas voir, son visage cramoisi rivé sur ses chaussures. D’accord pour demain ! Tu préfères l’après midi, comme aujourd’hui ? Je peux faire un tour aux cuisines, ramener quelque chose que tu aimes bien. Visiblement les caramels ce n’est pas ton truc...

Aurora rendit à Darragh le sourire qu’il semblait adresser à ses chaussures, cherchant à le rassurer sur cette sympathie mutuelle qu’ils paraissaient stupéfaits de s’être découverts. Et tandis qu’un silence gêné s’installait, ce fut le timide et balbutiant garçon qui le brisa, avec une audace étonnante qui toucha la jeune fille. Être abordée par le sourire fier et trop confiant d’un capitaine de Quidditch sur la popularité suivait sur son sillage était une chose. Que la timidité pudibonde du garçon taciturne s’insuffle le courage nécessaire à désirer converser avec elle avait un côté attendrissant auquel elle ne pouvait nier être sensible ;

- Tu sais quoi ? J’étais en train de me dire exactement la même chose ! Comment se fait-il qu’on ne se soit jamais parlés ? C’est le problème des différentes maisons aussi, on ne se voit que pendant les cours partagés...J’échangerais volontiers le cours de Sortilèges avec les Serpentard contre les Serdaigle ceci dit...Moi je veux bien savoir le nom de l’île sur laquelle tu vis, tu ne me l’as pas dit !

Aurora lui offrit un sourire plus large, ravie d’échapper plus que tôt que prévu aux affres insondables des révisions dont les crocs acérés semblaient la narguer, impénétrables à son esprit trop évaporé. D’un geste de paresse alanguie, elle s’affaissa un peu plus contre le tronc d’arbre, étendant ses jambes et ses pieds nus dans l’herbe fraîche avec délices, tandis que Darragh semblait vouloir reprendre contenance en abordant le seul sujet qui paraissait le mettre à l’aise ; les études. Aurora sourit une fois de plus ;

- D’accord, de mon côté je vais voir avec McQuarrie. Tu veux que j’en parle chez les Poufsouffle ? Après tout il y’en a beaucoup qui, comme moi, ne sont peut-être pas au courant, mais que ça pourrait intéresser...

Un vent léger vint ébouriffer les cheveux d’Aurora, caresser son visage tandis qu’elle saisissait l’occasion que lui avait offert Darragh de sympathiser avec ce compagnon de promotion qu’elle avait regardé depuis des années sans le voir :

- Tu veux marcher ? On pourra se raconter notre première visite au Chemin de Traverse ! C’était la plus belle journée de ma vie, non...c’était sûrement l’arrivée à Poudlard et la Répartition ! D’ailleurs, est-ce que tes parents ont pu t’accompagner faire tes achats ?

Sans même avoir attendu sa réponse, Aurora enfilait déjà ses escarpins d’un geste distrait, rivant sur Darragh son regard d’ambre dans l’éventualité d’un refus potentiel, son livre de potions toujours sur les genoux, son visage cramoisi toujours rivé sur ses chaussures d’uniforme réglementaire.
plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Darragh O'Sadhbh
Darragh O'Sadhbh
Admin
Âge : 16 ans.
Sang : Né-Moldu
Nationalité : Irlandais
Patronus : Chouette Chevêche
Épouvantard : L'océan
Reflet du Riséd : Lui-même avec plein de parchemins dans les mains
Baguette : Bois de sureau, plume de phénix, 32,5 centimètres, flexible.
Avatar : Alex Høgh Andersen
Messages : 29
Double-Compte : Gellert Grindelwald et Morgan DeWitt
Date d'inscription : 09/11/2020
Âge IRL : 27

[Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Icon_minitimeMar 5 Jan - 0:40



L’Insoutenable Légèreté des Cancres

« CAN I HAVE YOUR ATTENTION PLEASE ? »

Mai 1942.

De plus en plus déconfit face au soudain enthousiasme d’Aurora, Darragh se senti pris au dépourvu, ne sachant plus trop ce qu’il devait faire. Depuis qu’il lui avait proposé d’en rester là pour les révisions, elle sentait transformée et libérée. Il avait toujours su que sa camarade était d’un naturel bavard mais rien ne semblait plus pouvoir l’arrêter. Le jeune homme, habitué aux conversations taciturnes et concises avait l’impression d’être perdu, ne sachant comment réagir face à la joie, certes communicative, de sa camarade. Sans qu’il ne puisse dire quoique ce soit, il l’écouta parler de son hibou, de son alimentation, lui poser une question et en aller avec son commentaire ensuite. Darragh eut un sourire, ne sachant trop quoi répondre. Qu’il n’avait pas de hibou ? Et qu’il communiquait que très peu avec les autres élèves pendant l’été ? Qu’il avait un chat également ? Aurora voudrait savoir son nom, peut-être même son alimentation après tout, où est-ce qu’il était actuellement, quel était son âge. Intimidé par l’interrogatoire, certes innocent, qu’il s’imaginait, il déglutit difficilement et, sans oser la regarder, il marmonna à moitié dans sa barbe qu’il n’avait pas encore :

— N… Non, je n’ai pas de hibou…

Darragh n’était réellement pas habitué à parler autant de lui à qui que ce soit d’autres. Du genre solitaire, le peu de conversations qu’il engageait tournaient souvent autour des cours et il s’arrangeait souvent pour que cela le principal sujet. Il se sentait assez démuni quand il s’agissait de se mettre un peu plus en avant, de se dévoiler un peu plus. De plus, ce qui ne l’aidait vraiment à se détendre était sûrement l’identité de son interlocutrice, élève de Poufsouffle rayonnante et joviale, qui avait hanté ses pensées pendant ses premières années à Poudlard. Déjà qu’il n’aimait pas parler de lui, cette conversation le rendait nerveux et mal à l’aise. Parler des révolutions des Gobelins lui paraissait plus reposant. Il savait en effet quoi répondre à chaque fois. Là, il savait qu’elle le verrait sûrement comme un élève sans intérêt en dehors de ses bonnes notes, qui n’avait ni passion, ni ambition, ce qui n’était pas spécialement faux. Il fallait le dire, Darragh n’était pas très doué avec les relations humaines, préférant rester dans son coin à lire, son chat sur les genoux, dans la salle commune de Serdaigle. Il voulait simplement exister dans son coin, se faisant oublier de tous.

Mais la jeune Poufsouffle ne semblait pas le libérer pour autant. Elle avoua qu’elle n’avait jamais retenu une date en Histoire de la Magie, sauf avec lui et Darragh ne put s’empêcher de se sentir flatté. Il eut un sourire gêné et modeste, baissant les yeux, les joues rouges, jouant avec quelques brins d’herbe sans trop savoir quoi faire de ses livres ouverts posés sur ses genoux. Quant à sa question, il ne sut trop quoi y répondre aussi préféra-t-il hausser les épaules avec indifférence. Il se levait tôt dans tous les cas et prenait souvent son petit-déjeuner aux alentours de 8h. De plus, à cette époque de l’année, le Soleil éclairait les vitraux et chauffait la Grande Salle d’une douce lumière dorée ce qui rendait le repas matinal encore plus agréable. Perdu dans ses pensées mutiques, la voix joviale de la pétillante Aurora raisonna de nouveau dans ses oreilles, parlant de ses cours de sortilèges avec les Serpentard. Il sourit simplement. Les autres maisons ne l’avaient jamais réellement dérangé mais il pouvait comprendre qu’Aurora puisse se sentir irritée par la présence des verts et argents. Ces derniers n’étaient jamais très tendres avec les Poufsouffle, les deux maisons ayant une vision assez manichéenne sur elles-mêmes. Pourtant tous les Serpentard n’étaient pas mauvais, Kanaeko en était la preuve… Aurora lui posa alors une nouvelle question.

— Oh… Je… Je viens des îles Aran… C’est à l’Ouest de l’Irlande.

Il n’osait trop la regarder, craignant un nouvel interrogatoire sur la faune, la flore, l’économie de l’île, s’il y avait une école dessus, etc. S’il avait eu de l’audace pour se montrer taquin précédemment, son cran semblait déjà avoir fui au loin, laissant place à ce silence familier qui le rassurait. Maintenant, il avait envie de redevenir petit dans un coin d’une salle de cours perdue, à se cacher derrière la couverture de ses livres, n’ayant que les mots encrés sur les pages pour seule conversation. Au moins, les bouquins ne cherchaient pas à le connaître à tout prix. Pourtant, il aurait dû se sentir flatté d’avoir ainsi l’attention de la jeune fille mais il avait une sorte de blocage qu’il ne parvenait à expliquer ni à concrétiser dans son esprit. Il avait d’ordinaire peur de se sentir ridicule. Mais à ses côtés, ce sentiment était renforcé. En réalité, il craignait certainement d’avoir de faux espoirs : il n’était pas spécialement un garçon que l’on pouvait désigner d’intéressant. Et il avait peur que cette curiosité d’Aurora, qui lui faisait sentir être quelqu’un d’autre que cet étrange préfet qui rasait les murs, soit fugace et ne meurt après les BUSE. Il s’était emporté en lui proposant de suivre les cours d’Alchimie ensemble.

— C’est comme tu veux… Si ça peut en intéresser certains, pourquoi pas…

Il eut un sourire timide, ne sachant trop ce qu’il devait faire, se sentant comme pris au piège. Elle parla alors de marcher, de se raconter d’autres anecdotes sur leurs vies et une nouvelle fois, il se sentit pris au dépourvu. Nerveux, il sentait que ses jambes étaient flageolantes et incertaines. Mais avant même qu’il eut le temps de dire qu’il aurait préféré rester assis, Aurora enfila ses chaussures. Étant visiblement trop stupide pour ne pas se plier à la volonté de la Poufsouffle, dont il appréciait plus que de raison sa présence malgré tout, il s’affaira à ranger ses affaires de manière désordonnée dans son sac. Il se leva alors puisqu’il n’avait pas quitté ses chaussures.

— La première fois, ma famille m’a accompagné à Londres, au Chemin de Traverse et à King’s Cross. Aucun d’entre nous n’avait vu la capitale alors, c’était l’occasion et j’étais encore un peu petit pour me débrouiller tout seul dans un lieu inconnu. Les années suivantes, je viens seul, je séjourne deux trois nuits au Chaudron Baveur. Mes parents n’ont pas l’argent pour faire le voyage, d’autant plus que nous habitons assez loin.

Il lui sourit. La moindre des politesses aurait été de relancer la conversation dans son sens mais il avait peur d’être noyé de nouveau sous l’enthousiasme de la Poufsouffle. Pourtant, en lui se trouvait une joie enfantine de partager ce moment avec la jeune fille. Un moment où il se sentait un peu unique, un peu privilégié et exclusif. Alors, tout heureux de lui, il osa se risquer :

— Et toi…? Tu viens d’où…?

Il tenta un sourire qui se voulut « normal », mais qui trahissait néanmoins son inconfort qu’il trouvait parfaitement stupide et gamin. Baissant les yeux une fois de plus, il hissa l’anse de son sac sur son épaule, n’osant regarder le vent jouer avec les plis de la robe ainsi qu’avec les cheveux d’Aurora.
©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Aurora S. Bishop
Aurora S. Bishop
Âge : 16 ans.
Sang : Sang-Mêlé.
Nationalité : Anglo-Galloise.
Patronus : Goéland.
Épouvantard : L'image de sa mère qui s'éloigne de plus en plus, à mesure qu'elle tend son bras vers elle.
Reflet du Riséd : Elle, couronnée du succès de ses produits au beau milieu d'une superbe boutique dont elle est propriétaire, sa mère à ses côtés.
Baguette : 26,2 centimètres, bois de cornouiller et crin de licorne. Flexible.
Avatar : Ana de Armas
Messages : 38
Double-Compte : Belladone / Desiderata / Minerva / Solveig
Date d'inscription : 27/10/2020

[Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Icon_minitimeLun 18 Jan - 13:31



L’insoutenable légèreté des cancres

Parc de Poudlard

Mai 1942

La réserve du taciturne garçon semblait s’accroître à mesure que se libérait l’enthousiasme volubile de l’adolescente. Déjà peu encline à la contenance, de par son naturel gai et folâtre, il fallait admettre qu’elle n’était que trop peu coutumière du quasi mutisme de l’étudiant pour y réagir avec le brio nécessaire. D’ordinaire, elle n’avait qu’à laisser les garçons parler. Et sa délicieuse paresse se plaisait à n’avoir qu’à hocher la tête et acquiescer d’un sourire radieux au flot décousu de paroles qui s’échappaient de leurs lèvres un peu béates. Dans ce revirement de situation inhabituelle, Aurora semblait se débattre au creux de la houle écumante de son bavardage désordonné, qui menaçait de clouer définitivement les lèvres du trop timide Serdaigle que, visiblement, elle embarrassait. Vaguement prise au dépourvu devant cette réserve qu’elle ne comprenait pas, l’adolescente eut un léger haussement d’épaules, ne se déparant de sourire toujours aussi large mais assombri par une légère lueur d’incompréhension. Il était rare qu’un garçon ne manifeste pas le désir de lui parler, aussi se contenta-t-elle de hocher la tête à sa brève et balbutiante réponse, ne désirant pas exacerber un peu plus cette pudibonderie aux antipodes de sa nature profonde.

En tout cas il avait rougi sous l’éloge, et l’éclat du sourire d’Aurora fit écho à la tiédeur cramoisie qui trahissait le plaisir troublé du jeune garçon. Et tandis que les doigts de Darragh, rendus quelque peu gourds par l’embarras, trituraient quelques brins d’herbe pour lesquels il feignait un intérêt exagéré, Aurora croisa les siennes sur ses jambes, souriant toujours, ravie malgré tout de n’avoir pas pour seul et unique effet d’embarrasser l’adolescent. Et sa petite réflexion sur les Serpentard le fit simplement sourire, comme s’il comprenait et tolérait ce cliché perpétué par toutes les autres Maisons sans l’approuver vraiment. En réalité il n’y avait que peu de place dans l’esprit épris de liberté et de tolérance d’Aurora pour qu’un préjugé quelconque y subsiste. Sa méfiance instinctive et son scepticisme relatifs aux élèves de cette maison ne relevaient que du vécu. Si elle trouvait le partage des cours avec les Vert et Argent désagréable, c’était tout bonnement parce qu’ils faisaient en sorte qu’ils le soient. Aussi, quand beaucoup évoquaient la rivalité Serpentard-Gryffondor, ils oubliaient le dédain superbe que ces premiers vouaient à la maison du blaireau, dont ils n’avaient de cesse de railler les étudiants. Nul doute que l’esprit volatile et frivole d’Aurora faisait le délice des langues les plus acérées et les plus goguenardes de la maison du Serpent.

Ce fut au tour du jeune Irlandais de hausser les épaules, visiblement indifférent à la nature du goûter qu’Aurora se proposait à aller chiper aux cuisines. Il n’y avait pas vraiment larcin, quand les Elfes de Maison se pliaient en courbettes et en cérémonies pour s’empresser de servir la moindre âme qui s’aventuraient jusqu’à leur sanctuaire. Et la proximité de la Salle Commune des Poufsouffle répandait comme une trainée de poudre chez ses condisciples l’accès aux cuisines, dont la gourmandise décomplexée d’Aurora usait sans vergogne ;

- Bon, j’amènerai des muffins et des saucisses grillées. Tu verras, aux framboises, ils sont à tomber par terre !

Darragh déclara, non sans balbutiements, venir des îles d’Aran. Si le nom ne rappelait rien à Aurora, son esprit léger mais fertile s’imaginait sans peine une rocher verdoyant, aux falaises infranchissables, giflées par la houle indomptable qui s’y abattait depuis la nuit des temps. Son regard d’ambre s’égara un instant dans l’immensité farouche de la tempétueuse mer d’Irlande, avant de reporter son attention trop vite distraite sur le visage étonnamment sérieux de l’adolescent :

- Je ne connais pas, mais je suis sûre que c’est très joli…

De même, c’est toujours hésitant et incertain que Darragh s’en remit à son avis. Aurora se contenta de lui sourire, se promettant d’évoquer le cours d’Alchimie au Professeur McQuarrie et de solliciter d’elle l’autorisation de placarder une petite affiche à ce sujet sur le tableau de la Salle Commune. Son sourire s’élargit en songeant à l’étonnement que sa maîtresse de maison tâcherait sans doute, dans un élan de délicatesse propre aux Poufsouffle, de dissimuler au regard de la jeune fille. La voir s’intéresser aux études, optionnelles qui plus est, en aurait étonné plus d’un. De cela, elle était consciente, et peu encline à être blessée sur le sujet.

Ses chaussures enfilées avec un tel enthousiasme que le pauvre Darragh n’avait pas même eu le temps d’opposer un potentiel refus à une promenade, Aurora se dressa sur ses pieds, s’étira longuement à l’ombre du grand chêne, la bandoulière de son sac négligemment accrochée à son épaule. La cadence fut amorcée par la jeune fille et l’adolescent la suivit sans rien dire, après avoir rangé à la va-vite ses livres au fond de son sac. Malgré sa pudibonderie il s’exécuta pourtant, narrant le récit de son premier voyage au Chemin de Traverse et à King’s Cross qui, pour le fils de poissonnier qui s’était cru Moldu durant onze années, avait dû prendre des allures d’épopée fabuleuse. Aurora acquiesça au fait qu’en première année, il était bien trop jeune pour découvrir un monde dont il ne connaissait rien, seul et sans aide, et le lui montra en approuvant d’un signe de tête. La suite de la narration, pourtant, ne ravit pas la curiosité d’Aurora, qui se surprit à se sentir étrangement peinée en s’imaginant l’adolescent devoir dormir et faire ses achats seuls pour chaque rentrée, par purs soucis pécuniaires. Il est vrai qu’avec le transplanage, ce genre de soucis ne se posait pas. Toutefois, au regard du peu de Nés-Moldus présents à Poudlard, la jeune fille, dans l’innocente utopie de son raisonnement, s’était persuadée qu’une organisation quelconque était proposée aux familles. Un soupir un peu déçu s’exhala de ses lèvres ;

- Je trouve ça triste que tu sois tout seul à chaque rentrée…Les Nés-Moldus, vous n’êtes pas beaucoup à Poudlard, alors ça coûterait pas grand-chose qu’un membre de l’école vienne installer un Portoloin chez vous…Ou faire un transplanage d’escorte, ou connecter votre maison au Réseau des Poudres de Cheminette, même si je ne sais pas si les Moldus peuvent l’utiliser…

Aurora fronça les sourcils, ne s’étant jamais réellement posé la question de savoir si sa mère pouvait transplaner avec son Moldu de père, à l’époque, ou même s’il était en capacité d’utiliser la poudre de cheminette. La jeune fille n’oserait pas demander, de crainte de blesser la matriarche adorée, mais la question qu’elle ne s’était jamais posée la taraudait soudain, quand la voix timide du jeune garçon qui l’accompagnait se fit entendre de nouveau. Ravie de constater que la modération du ton volubile qu’elle peinait à contenir avait rassuré quelque peu l’adolescent, elle s’exécuta avec prudence, tâchant de modérer sa tendance naturelle au bavardage ;

- Je suis née à Bristol, parce que mon père est anglais et qu’il jouait dans un Pub là-bas. Et puis à mes sept ans, quand il est parti, ma mère et moi on s’est installées dans sa région natale, un petit village du Pembrokeshire sur les côtes du Pays de Galles. J’adore cet endroit, mais je garde aussi un très bon souvenir de la vie en ville.

Aurora se tût, l’humeur légèrement assombrie devant le peu d’efforts que semblait fournir Poudlard à faciliter l’échange des Nés-Moldus avec leur famille. Quand il suffisait de quelques secondes pour transplaner, quand un Portoloin serait si facile à installer et à utiliser pour des Moldus, la jeune fille fut frappée d’une idée, qui soudain, éclaira son sourire qui sembla s’illuminer ;

- Dis, tu sais que si tu voulais éviter de payer un billet chaque fois que tu rentres chez toi, je pourrais demander à ma mère de t’emmener ou de venir te chercher ! Ça ne prend que quelques instants, et elle pratique le transplanage d’escorte depuis des années avec moi ! Bon, elle ne doit pas connaître ton île mais même si elle te dépose dans une ville à côté, ce serait déjà ça de gagné non ?

Aurora s’arrêta un instant pour planter les yeux dans les siens, manquant de se frapper le front devant une si évidente idée, ne comprenant même pas comment les membres du corps enseignant ne l’aient pas eu plutôt, un grand sourire triomphal accroché à ses lèvres.  

plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Darragh O'Sadhbh
Darragh O'Sadhbh
Admin
Âge : 16 ans.
Sang : Né-Moldu
Nationalité : Irlandais
Patronus : Chouette Chevêche
Épouvantard : L'océan
Reflet du Riséd : Lui-même avec plein de parchemins dans les mains
Baguette : Bois de sureau, plume de phénix, 32,5 centimètres, flexible.
Avatar : Alex Høgh Andersen
Messages : 29
Double-Compte : Gellert Grindelwald et Morgan DeWitt
Date d'inscription : 09/11/2020
Âge IRL : 27

[Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Icon_minitimeMer 3 Fév - 20:38



L’Insoutenable Légèreté des Cancres

« CAN I HAVE YOUR ATTENTION PLEASE ? »

Mai 1942.

Aurora semblait peiner de constater que les Nés-Moldus n’étaient pas tenus par la main pour venir à Poudlard. Il était d’accord que certains avaient d’être plus accompagnés, le changement de réalité pouvant être brutal, mais dans son cas personnel, il s’y était plutôt bien accoutumé. Il n’avait jamais eu trop le choix, de toute façon, sa famille étant trop pauvre pour venir avec lui à Londres. De plus, cela ne le dérangeait pas. Solitaire aguerri, il aimait ces quelques jours au Chaudron Baveur où il pouvait faire un peu ce qu’il voulait (dans la limite de son argent de poche disponible). Une transition douce entre la vie quelque peu rude avec sa famille moldue et le flot constant d’élèves à Poudlard. Néanmoins, il ne regrettait nullement d’être perdu dans les Highlands d’Écosse, dans un splendide château. Surtout quand la météo se montrait si clémente. De plus, il ne pouvait pas dire qu’il était mal accompagné. Même s’il était nerveux, il appréciait (et même plus que cela) la compagnie d’Aurora. Bien évidemment, il n’avait jamais osé lui adresser la parole et à chaque fois que la conversation devenait plus personnelle, il se mettait à bafouiller comme un bègue. Aujourd’hui n’avait pas dérogé à la règle.

Tandis que les deux camarades marchaient au bord du lac, Aurora commença à lui raconter son parcours familial, sa région natale. Darragh n’avait jamais mis les pieds au Pays de Galles, mais il était très curieux d’y aller un jour. Il n’avait guère eu l’occasion de voyager durant sa vie. Après tout, il n’avait connu que ses îles, Galway, Londres et Poudlard. Peut-être s’arrangerait-il pour trouver un travail qui lui permettrait de voyager après ses études. Aurora lui parla alors de son père et le jeune homme ne put s’empêcher d’avoir une moue désolée. Il aurait aimé savoir pourquoi il avait quitté le domicile familial, alors que la Poufsouffle avait avoué qu’elle adorait l’entendre jouer du piano. Malgré ce manque paternel, elle ne semblait lui en porter aucune rancœur. Son camarade Serdaigle savait en revanche que, dans son cas, il aurait détesté son père et tout ce qui touchait de près ou de loin à lui. Abandonner femme et enfant était lâche. Lui-même n’avait pas la meilleure « réputation » au sein de sa propre famille car il n’avait clairement ni l’esprit, ni les mains d’un poissonnier alors que le patriarche était celui qui trimait certainement le plus pour pouvoir nourrir sa famille certes nombreuse.

Puis, Aurora lui proposa alors quelque chose qui le fit rendre plus cramoisi qu’auparavant. En effet, l’idée de se faire accompagner par la mère de la jeune Poufsouffle contracta ses entrailles dans un mélange d’angoisse sourde et de joie sincère. Il se sentait honoré, et presque privilégié quelque part, que l’adolescente lui propose une telle chose. Peut-être était-ce anodin pour elle après tout. Elle était si populaire qu’elle devait forcément avoir des Nés-Moldus dans sa famille que sa mère dépannait qu’en arrivait le temps des vacances. Mais une sensation de fierté presque envahissait le jeune Darragh qui était bien incapable de trouver ses mots dans un moment pareil. Pourtant, il était coutume, dans ses îles que les familles se dépannent entre elles : les déplacements n’étaient pas toujours évidents, surtout quand il s’agissait d’aller sur le « continent ». Mais il y avait, cette fois-ci, quelque chose de différent qui lui étreignait agréablement le cœur. Il sourit alors, réellement touché par l’intention. Néanmoins, il n’osait imaginer son comportement face à la mère d’Aurora. Oh il serait poli, courtois et sage, comme à l’accoutumée, mais il aurait été probablement incapable d’aligner deux mots de manière intelligible. Encore une source d’angoisse évitable pour l’adolescent.

— Oh… C’est… C’est très gentil… Merci… Mais ne t’en fais pas, dans la plus grande ville la plus proche, il y a un Portoloin qui m’emmène directement au Chemin de Traverse. Et puis, je ne veux pas déranger ta mère… Si tout va bien, il me reste deux années à Poudlard, je ne veux pas vraiment pas la déranger…

Il baissa le regard, se sentant un peu honteux, avant de murmurer :

— Puis, le fait que je reste à Poudlard soulage mes parents, à Noël…

Continuant de marcher sur le bord de la rive du Lac Noir, il ignorait comment paraître plus sûr de lui, moins introverti. Il aurait aimé profiter de sa présence comme elle le méritait, mais il se sentait comme totalement démuni, incapable de tenir une conversation. Il aurait voulu en savoir plus sur elle mais il craignait que l’enthousiasme pétillant d’Aurora ne finisse par faire rougir ses joues un peu plus. Il se sentit soudainement nul, incapable d’avoir l’air un minimum intéressant.

— Je… euh… Je suis désolé, je bafouille et marmonne un peu…

Il eut un sourire gêné, n’osant toujours pas la regarder dans les yeux, préférant observer ses pieds qui écrasaient l’herbe verdoyante du parc de Poudlard.
©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Aurora S. Bishop
Aurora S. Bishop
Âge : 16 ans.
Sang : Sang-Mêlé.
Nationalité : Anglo-Galloise.
Patronus : Goéland.
Épouvantard : L'image de sa mère qui s'éloigne de plus en plus, à mesure qu'elle tend son bras vers elle.
Reflet du Riséd : Elle, couronnée du succès de ses produits au beau milieu d'une superbe boutique dont elle est propriétaire, sa mère à ses côtés.
Baguette : 26,2 centimètres, bois de cornouiller et crin de licorne. Flexible.
Avatar : Ana de Armas
Messages : 38
Double-Compte : Belladone / Desiderata / Minerva / Solveig
Date d'inscription : 27/10/2020

[Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Icon_minitimeJeu 11 Fév - 14:53



L’insoutenable légèreté des cancres

Parc de Poudlard

Mai 1942

Les pas fébriles du jeune garçon qui bruissaient sur l’herbe grasse, son regard d’eau claire rivé sur la pointe de ses chaussures et son mutisme farouche répondirent seuls à la verve énergique et indignée de la Poufsouffle. Résigné, heureux de son sort peut-être, Darragh ne semblait guère affligé du traitement réservé aux Nés-Moldus à Poudlard. Et s’il était vrai que certaines histoires à faire frémir parvenues jusqu’aux oreilles horrifiées des jeunes sorciers, presque des légendes, rendaient justice à l’école britannique, Poudlard, selon l’humble avis de la Sang-Mêlée, avait encore une très nette marge d’amélioration. La poignée d’enfants issus de familles non mages ne nécessitait guère un déploiement organisationnel et pécunier conséquent. De cela, elle en était persuadée, et la certitude fronçait ses jolis sourcils tandis qu’elle avançait à côté de l’élève taciturne que visiblement, elle embarrassait plus que de raison, avec ses grands airs, son manque de réserve et son bavardage incessant.

Et s’il s’était contenté d’opposer à sa franche indignation un silence pudibond, son regard d’ambre ne put louper la flamme cramoisie qui vint lui brûler les joues, lorsqu’elle évoqua le transplanage d’escorte maternel. Aurora passa une main dans ses cheveux, profitant du geste anodin pour détourner ses yeux du garçon rougissant, et le laisser un instant à l’intimité de son embarras. L’adolescente fixa l’horizon d’or pâle un instant, offrit ses paupières fermées et son visage reconnaissant à la caresse du vent, vaguement interloquée de l’embarras démesuré qu’elle insufflait à l’étudiant timide.

Les excuses ne tardèrent pas. Décousues, balbutiantes. Il lui semblait qu’Aurora venait lui proposer de convoler en justes noces, et qu’il s’apprêtait à réclamer sa main auprès de sa mère. La jeune fille réprima de justesse un éclat de rire à cette idée. Même la trop légère adolescente avait compris que son attitude désinvolte risquait de le fermer comme une huitre. Elle manqua également de lever les yeux au ciel lorsqu’il invoqua le prétexte de ne pas déranger sa mère, quand un transplanage d’escorte était l’affaire de quelques minutes, et qu’il évitait à un jeune garçon de famille modeste la solitude de pré-rentrée et l’achat dispendieux d’un billet de train. Même elle avait compris, pourtant, qu’il ne servait à rien de brusquer le timide jeune garçon. Elle se contenta de hausser les épaules d’un air léger, se gardant bien d’insister ;

- La déranger ? Tu rigoles ! Quand je vais lui dire qu’on laisse encore, en 42, se débrouiller les élèves Nés-Moldus pour venir jusqu’à Londres de tout le Royaume-Uni, c’est peut-être elle qui va insister pour t’amener chez tes parents ! Enfin tout ça pour dire que si tu changes d’avis, et que si tu as envie de t’éviter un billet de train et des heures de trajet, n’hésites surtout pas, d’accord ?

Aurora lui offrit un sourire radieux, espérant qu’il suffirait à le rassurer et à dissiper quelque peu son malaise. Pourtant ses grands yeux se rivaient de nouveau sur la pointe de ses chaussures, et à force de les voir se défiler à elle, elle en vint à constater qu’elle n’avait jamais remarqué qu’il les avait jolis. D’une couleur de source claire, limpide, comme l’eau d’un ruisseau qui libère enfin son torrent tranquille après un long dégel. Et sa phrase s’extirpa avec peine, exhalée dans un murmure presque honteux, et le regard d’ambre s’écarquilla d’une tristesse qu’on ne lui voyait que trop rarement. Et c’était si peu coutumier ce sentiment chez la légère et toujours joyeuse jeune fille que l’inhabituel sentiment eu le mérite de lui couper la parole. Pantoise un instant, elle fixa un ppoint invisible devant elle, faisant de nouveau luire l’ambre de ses yeux au poudroiement du soleil qui inondait l’horizon de sa pluie d’or. Elle ne le regardait toujours pas lorsque sa voix, bien moins haut perché que d’ordinaire, s’éleva de nouveau ;

- Oh…Alors tu passes Noël à Poudlard…Est-ce qu’il y’a beaucoup de monde ? Est-ce qu’ils organisent quand même quelque chose pour le réveillon ?

Aurora ne le regarda toujours pas, reconnaissante de se trouver si comblée grâce à sa mère qui formait à elle seule une famille toute entière. Songea à un cadeau à offrir au jeune Serdaigle à Noël prochain, si d’aventure ce début d’amitié naissante et incongrue n’avortait pas à l’achèvement des BUSE et survivait aux vacances estivales. Et le simple fait qu’il lui profère ces excuses balbutiantes prouvait qu’il essayait de bien faire, et en réalité l’effort et l’honnêteté étaient si touchants qu’Aurora se sentit un peu plus légère elle aussi, s’étant vaguement demandé s’il ne lui en voulait pas, de se montrer si naturellement enjôleuse, babillarde et volubile, si agaçante en somme, pour certains. Pour beaucoup. Un geste évasif de la main, un sourire immense ;

- Non, non…C’est moi qui parle beaucoup trop…C’est vraiment très gentil d’avoir accepté de m’aider…Tu es sûrement un des seuls qui croit possible de m’apprendre quelque chose alors bon…Enfin j’apprécie quoi…

Aurora rit un bref instant, à s’imaginer la tête de certains élèves, moins doués et moins humbles que Darragh pourtant, si d’aventure elle avait sollicité d’eux l’exploit d’essayer de pénétrer la moindre information au creux du vide assourdissant de sa stupide caboche. Darragh avait cette fraicheur candide et cette humilité tendre qui ne pouvait insuffler à la bonne jeune fille qu’une franche affection.
plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Darragh O'Sadhbh
Darragh O'Sadhbh
Admin
Âge : 16 ans.
Sang : Né-Moldu
Nationalité : Irlandais
Patronus : Chouette Chevêche
Épouvantard : L'océan
Reflet du Riséd : Lui-même avec plein de parchemins dans les mains
Baguette : Bois de sureau, plume de phénix, 32,5 centimètres, flexible.
Avatar : Alex Høgh Andersen
Messages : 29
Double-Compte : Gellert Grindelwald et Morgan DeWitt
Date d'inscription : 09/11/2020
Âge IRL : 27

[Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Icon_minitimeVen 26 Fév - 14:13



L’Insoutenable Légèreté des Cancres

« CAN I HAVE YOUR ATTENTION PLEASE ? »

Mai 1942.

La douce brise qui caressait leurs cheveux ne parvenait à chasser l’anxiété puérile et injustifiée de Darragh à l’égard d’Aurora. Il craignait toujours d’en dire trop ou pas assez, de paraître complètement renfermé sur lui-même, même si c’était ce qu’il était quelque part. Auprès d’elle, il voulait paraître fort et confiant, relever le menton avec virilité et arrogance, comme tous ses autres coqs plus âgés que lui qui tournaient autour de la jeune Poufsouffle depuis des mois. Il pensait surtout à Gwydd, qui semblait être son antagoniste déclaré bien que les deux garçons ne se soient jamais adressés la parole. Mais il était frêle et craintif, timide et taciturne. Dès qu’il ouvrait la bouche pour répondre aux questions de la jeune fille, il se sentait honteux. Lui qui n’avait jamais eu de problèmes avec ses origines, il en venait presque à les regretter face à elle. Un fils de poissonnier n’avait rien d’intéressant, surtout quand il passait ses journées à lire ou jouer aux échecs, la plupart du temps seul. Sa seule amie avait un an de plus que lui et leurs emplois du temps ne coïncidaient généralement pas vraiment. Leurs centres d’intérêts non plus. Alors oui, il était le petit élève de Serdaigle qui ne disait rien, qui ne brassait pas de vent. Loin de ces mauvais garçons qui semblaient faire rêver les filles.

Il n’insista pas sur le Portoloin. Il était habitué à ce mode de fonctionnement qui ne le dérangeait pas. De plus, malgré l’apparente indignation d’Aurora quant au traitement des Nés-Moldus, Darragh savait qu’il ne changerait pas d’avis, bien trop timide à l’idée de rencontrer la mère de la jeune Poufsouffle et trop honteux à l’idée de devoir de dépendre de quelqu’un d’autre. Il n’avait pas envie d’être vu comme un miséreux. Enfin, l’année prochain, début juin, il pourrait passer son permis pour Transplaner. Il n’aurait alors plus besoin d’utiliser de Portoloin ou de Poudre de Cheminette. Il se débrouillerait seul, comme il l’avait toujours fait, et cela ne le dérangeait pas. Il se contenta de sourire poliment à Aurora, marmonnant sûrement quelques remerciements bégayés et à peine audibles. Pourtant, malgré sa petite fierté mal placée à l’idée de ne pas recevoir d’aide, il ne pouvait s’empêcher d’éprouver un sentiment de gratitude envers elle. Son engagement envers les minorités et les défavorisés le touchait sincèrement, bien que cela ne l’étonnât pas d’elle. Les couleurs de Poufsouffle, en plus de lui ravir à merveilles, lui correspondaient tout à fait. À l’idée que le doré de sa robe de sorcière mettait ses yeux en valeur, Darragh sentit une douce chaleur envahir ses joues et il baissa une nouvelle fois le regard, comme si la jeune fille pouvait être la plus puissante Legilimens de Poudlard et prenait un malin plaisir à ses pensées.

La voix, tout d’un coup moins fluette, moins joviale, de la jeune fille le força à relever les yeux vers elle, craignant qu’elle n’eût vu ses joues rosir sans raison apparente. Darragh fut par ailleurs surpris de constater qu’elle ne le regardait plus. Elle qui avait ce don pour créer un contact visuel qui plongeait le jeune élève de Serdaigle dans un état entre l’anxiété et la joie regardait maintenant vaguement devant elle, une lueur triste dans ses yeux d’ambre qui creva le cœur du jeune Irlandais. Il se haït alors d’être si maladroit, si fermé. Elle qui était tout le temps de bonne humeur venait de voir sa jovialité disparaître à cause de l’abruti qui l’était. Il ouvrit la bouche pour lui présenter ses excuses, prêt même à revenir sur sa décision concernant le Transplanage d’escorte pour voir son sourire revenir sur ses lèvres, mais elle le devança, parlant alors de Noël à Poudlard. Darragh vit là une occasion de se racheter. Après tout, elle semblait surtout inquiète et triste de savoir que le jeune homme passait les fêtes de fin d’année loin des siens, même s’il ne s’en jamais formalisé. Un sourire doux se dessina sur ses lèvres tandis que d’une voix étrangement assurée, il dit :

— Oui, il prévoit des choses à Poudlard, ne t’en fais pas… Certains professeurs restent également. On doit être une dizaine d’élèves en tout. Il y a notamment, chaque année, Tom Jedusor, Lavande Huntergrunt. Parmi les professeurs, on retrouve les Professeurs McGonagall, Slughorn et Dumbledore. Ce dernier est d’ailleurs un peu… comment dire…

Il eut un sourire amusé, vraiment désireux de chasser la peine des yeux d’Aurora.

— Il s’amuse beaucoup avec les pétards surprises chaque année.

Il espérait que la vision d’Albus Dumbledore avec un chapeau-vautour ridicule permette à la jeune fille de recouvrer sa jovialité caractéristique. Elle le remercia alors de l’avoir aidé à réviser, comme si elle se sentait soudainement un fardeau, se traitant presque implicitement d’idiote. Surpris, Darragh haussa les sourcils, sans trop comprendre ce qu’il avait pu faire ou dire pour que la jeune fille devienne aussi morose.

— Tu… Tu ne parles pas trop… Et c’est normal de t’aider, tu en aurais fait autant pour moi. Regarde, tu l’as même fait en me proposant le Transplanage d’escorte avec ta mère. C’est très gentil de ta part aussi.

Instinctivement, il lui prit doucement l’avant-bras et s’arrêta de marcher, voulant l’obliger à le regarder dans les yeux.

— Et je suis certain que je ne suis pas le seul à croire en toi. Tu ne vas pas rater tes BUSE, d’accord ? Ceux qui te disent ça sont des idiots. Avec moi ou sans moi, tu les auras quand même parce que tu es capable. Tout le monde l’est. Après, je ne peux pas te lancer la pierre si tu as des matières qui te plaisent plus que d’autres.

Il haussa les épaules avec nonchalance tout en souriant, avant de se rendre compte que sa main tenait toujours l’avant-bras de la jeune fille. Il se sentit soudainement brusquement gêné et retira vite ses doigts, rougissant une nouvelle fois malgré lui. Mal à l’aise de sa propre audace, il eut un petit rire embarrassé, espérant qu’Aurora n’interprétât pas son geste comme une tentative de rapprochement téméraire. Même si cela n’aurait pas dérangé une partie enfouie de Darragh, il n’en aurait jamais eu le cran si cela avait été fait sciemment.
©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Aurora S. Bishop
Aurora S. Bishop
Âge : 16 ans.
Sang : Sang-Mêlé.
Nationalité : Anglo-Galloise.
Patronus : Goéland.
Épouvantard : L'image de sa mère qui s'éloigne de plus en plus, à mesure qu'elle tend son bras vers elle.
Reflet du Riséd : Elle, couronnée du succès de ses produits au beau milieu d'une superbe boutique dont elle est propriétaire, sa mère à ses côtés.
Baguette : 26,2 centimètres, bois de cornouiller et crin de licorne. Flexible.
Avatar : Ana de Armas
Messages : 38
Double-Compte : Belladone / Desiderata / Minerva / Solveig
Date d'inscription : 27/10/2020

[Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Icon_minitimeVen 12 Mar - 14:05



L’insoutenable légèreté des cancres

Parc de Poudlard

Mai 1942

La simplicité de l’esprit d’Aurora se heurtait à la triste stupidité de l’inaction de Poudlard. Comment pouvait-on sciemment priver plusieurs élèves de leurs familles pour les fêtes de Noël, quand l’effort à fournir était si dérisoire ? Un transplanage d’escorte, une connexion au réseau des cheminées, et la poignée de Nés-Moldus de Poudlard pouvait partager la dinde et le pudding avec leurs parents. Mais non, il semblait que cette idée, même parvenue jusqu’à la tête légère de l’adolescente évaporée, n’ait pas traversé les esprits brillants des hautes sphères de l’école. La conversation ne paraissait émouvoir Darragh, pourtant, qui peut-être s’était résigné à célébrer les fêtes de fin d’année à Poudlard. Même, son visage semblait se détendre, à mesure qu’un sourire s’y esquissait devant l’indignation d’Aurora. Sa voix même était plus ferme qu’elle ne l’avait été depuis le début de l’entretien lorsqu’il se mit à lui vanter les mérites du réveillon à Poudlard –peut-être plus pour la rassurer que par réelle conviction ? – qui devait se révéler une soirée bien étrange, attablés entre quelques Professeurs et élèves devant l’immense cheminée de la Grande Salle, à regarder Dumbledore s’égayer de pétards surprises à la manière d’un adolescent. Aurora en stoppa même sa marche effrénée un instant, pour planter ses yeux pantois dans celui du jeune garçon ;

- Wahou, manger avec McGo, Slugh et Dumbledore qui fait éclater des pétards surprises, vraiment, si je fêtais pas Noël avec ma mère, j’aurais aimé voir ça ! Tom Jedusor, c’est ce beau garçon qui a toujours l’air de se croire plus malin que tout le monde ? Et Lavande Huntergrunt, c’est la fille toujours triste de Serpentard, avec des longs cheveux noirs ?

Aurora éclata d’un rire bref, à s’imaginer l’élégance exquise du Professeur Dumbledore se délecter des menues surprises de gamins dénichées au cœur des pétards surprises, et à la tête de McGo, surtout, devant ce spectacle. Et si la compagnie des Professeurs en une occasion si légère devait se révéler un amusant spectacle, elle ne pouvait guère en dire autant des compagnons de réveillon de ce pauvre Darragh. Bien sûr elle n’avait, comme toutes les autres filles de Poudlard, pas pu manger la beauté indiscutable du Préfet de Serpentard ; mais il avait toujours aux lèvres ce déplaisant petit sourire qui, si il ne manquait pas d’un indéniable charisme, trahissait un dédain superbe et une suffisance envers tous ces autres desquels il ne semblait pas se sentir le camarade, voire l’égal. Quand à Lavande Huntergrunt, difficile de trouver plus triste compagne, et les rares œillades qu’elle s’était risquée à lui jeter lui avait valu des regards tels qu’ils lui avaient dissuadé de tenter de nouer la conversation.

Un haussement de sourcils presque désapprobateur ferma un instant la mine pourtant enjouée de Darragh, qui lui expliqua qu’elle ne parlait pas trop. Aurora éclata d’un rire bref. C’était un bien trop gentil mensonge, que peu auraient osé, mais l’intention était si bonne que ses yeux d’ambre pétillèrent d’une lueur attendrie, tandis que son rire cessait tout à fait, à mesure qu’il tentait de la réconforter quant au succès tout relatif de ses BUSE et de ses médiocres capacités scolaires en général. Il était facile de lui dire qu’elle était jolie et de lui décocher d’immenses sourires. Beaucoup plus rares étaient ceux qui avaient tenté de lui insuffler une maigre lueur de savoir au creux de sa cervelle vide, et une confiance en ses capacités scolaires auxquelles elle-même ne semblait plus croire. Peut-être même Darragh était-il le seul, et de la part d’un si brillant garçon, cela relevait d’une telle gentillesse et d’une telle humilité qu’elle n’osa même pas croire une seconde qu’il se moquait d’elle. Il ne semblait pas pouvoir mentir. Un regard vers la main qui lui avait saisi le bras, persuadée de l’inconscience d’un geste que le pudibond jeune garçon n’aurait jamais eu l’audace de réaliser froidement. La sincérité perçait au fond des yeux d’azur de l’Irlandais, et Aurora, à chaque seconde de plus passée auprès de lui, en venait à regretter de ne s’être pas liée d’affection plus tôt avec celui qui était son camarade depuis cinq années désormais. Un immense sourire ému s’étala sur la jolie mine de l’adolescente ;

- C’est si gentil ce que tu me dis là…

Son sourire ne s’étiola pas devant les joues qui rosissaient, et même sa nature spontanée d’adolescente légère reprenait le dessus devant la bouffée d’affection qui l’envahissait devant une telle gentillesse. Il n’existait pas un Poufsouffle qui sous-estimait la bonté d’âme, et Darragh, pourtant, semblait en être plus dotés que certains jaunes et noirs qui raillaient l’inconstance de leur camarade écervelée. D’un bond affectueux, ses bras passèrent autour de son cou et elle se serra contre lui un bref instant, jeune fille volubile, tactile et tendre auquel le moindre prétexte suffisait à l’étreinte de ses amis, de sa mère, de n’importe quel proche qui lui témoignait une gentillesse sincère et véritable. Devant la timidité de l’adolescent, elle lui épargna le baiser sur la joue, réfréné presque trop tard, et se détacha après une brève étreinte, le même immense sourire toujours collé à ses lèvres ;

- Merci beaucoup ! Nous, les Poufsouffle, on oublie pas ceux qui ont été gentils avec nous. Tu peux m’demander ce que tu veux, si un jour tu as besoin de…Je sais pas moi, normalement j’aide plutôt les filles, mais si il y’a des gâteaux que tu aimes, Maman peux t’en faire, et je te donnerai tout le Nutri’Vit que tu veux, pour ta mère aussi, et tes sœurs si tu en as…

C’était un peu frustrant, de vouloir à tel point prouver sa gratitude à un garçon et n’avoir que si peu de moyens, quand son esprit fourmillait de mille idées pour remercier une fille. Une coiffure pour rendez-vous avec un garçon, ses petites incantations de maquillage, un bracelet ou un ruban pour une robe. Au moins Darragh était-il au courant de sa gratitude, et l’air qui se rafraîchissait la rappela à l’heure qui filait, l’après-midi touchant à sa fin ;

- Tu veux rentrer ? T’as peut-être des choses à faire…


plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Darragh O'Sadhbh
Darragh O'Sadhbh
Admin
Âge : 16 ans.
Sang : Né-Moldu
Nationalité : Irlandais
Patronus : Chouette Chevêche
Épouvantard : L'océan
Reflet du Riséd : Lui-même avec plein de parchemins dans les mains
Baguette : Bois de sureau, plume de phénix, 32,5 centimètres, flexible.
Avatar : Alex Høgh Andersen
Messages : 29
Double-Compte : Gellert Grindelwald et Morgan DeWitt
Date d'inscription : 09/11/2020
Âge IRL : 27

[Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Icon_minitimeVen 26 Mar - 0:27



L’Insoutenable Légèreté des Cancres

« CAN I HAVE YOUR ATTENTION PLEASE ? »

Mai 1942.

Une nouvelle fois, raconter son quotidien différent à Aurora sembla la plonger dans une compassion morne. Si imaginer le professeur Dumbledore s’amuser avec des pétards surprises l’avait faite rire quelques instants, la compagnie qu’il avait parmi les élèves semblaient l’attrister un peu plus. Pourtant, Darragh avait toujours été un solitaire et la qualité de ses camarades ne lui avait jamais vraiment importé. Il se moquait de savoir que Tom Jedusor était aussi taciturne que brillant, que tous les professeurs vantaient ses mérites, sa rigueur et son intelligence, Darragh ne lui parlait pratiquement jamais. De plus, l’enfant prodige de Serpentard ne semblait si enthousiaste que cela à l’idée d’entretenir une conversation avec son camarade Né-Moldu de Serdaigle. Quant à Lavande Huntergrunt, c’était plus particulier. Il devait se douter que les soirées de l’adolescente ne devaient pas être très agréables au sein de la maison aux idéaux les plus élitistes de Poudlard. Pourtant, dans les rares moments où Darragh n’était pas un timide maladif, il avait essayé de se montrer avenant à l’égard de la jeune fille. En vain. Depuis, durant les vacances, il restait seul et ne s’en portait que trop bien. En le comptant, il n’y avait qu’une autre élève avec lui dans la salle commune de Serdaigle et il était loin de s’en plaindre.

— Ne t’en fais pas… Ce n’est pas parce que je ne leur parle pas que cela rend mes vacances désagréables. Bien au contraire, c’est calme et reposant. Poudlard prend un autre visage !

Malgré tout, la jeune Aurora ne semblait si rassurée que cela, que ce soit au sujet de la solitude de Darragh ou de ses propres capacités à réussir ses BUSE. L’adolescent irlandais, peu dégourdi avec ses mots, ignorait comme s’y prendre pour remonter efficacement le moral de sa camarade de la maison du blaireau. Il se contenta de lui sourire, n’osant plus reprendre son avant-bras entre ses mains. En réalité, il resta juste là à la regarder dans ses yeux d’ambre pendant ce qui semblait être de longues et agréables secondes. Finalement, sa timidité revenant au galop, il baissa les yeux, contemplant ses chaussures qui auraient bien besoin d’être cirées. Le silence tomba encore entre eux deux et Darragh se sentit minable de ne pas réussir à rétablir un semblant de conversation. Il avait l’impression d’avoir fait suffisamment de mal pour le moment. Se maudissant d’être si introverti mais ne parvenant pourtant à trouver le courage de passer outre, il poussa un soupir discret. Il avait toujours été timide en présence des autres mais Aurora, c’était différent. Il avait passé des heures à regarder ses cheveux tomber sur ses épaules, à rêver d’être assez beau, grand et fort pour qu’elle s’intéresse à lui. Et maintenant, que c’était le cas, même si c’était pour tout autre chose que son physique, il perdait ses moyens une fois de plus.

Puis, sans qu’il ne s’y attende, dans un éclat doré, il sentit Aurora l’enlacer. Le geste était tout aussi innocent que spontané mais Darragh en eut le souffle coupé. Son cœur se mit à battre à tout rompre et le jeune homme crut même que sa poitrine allait finir par en être crevée. Il sentit comme une poigne invisible serrer ses intestins dans une émotion nouvelle. Son visage s’embrasa de honte et tous ses muscles se figèrent, comme frappé par la foudre. Il ne sut d’ailleurs s’il avait osé l’enlacer en retour mais ses doigts glacés qu’il crut sentir le long de ses cuisses lui firent penser que non. Il était raide comme un piquet, raide comme un tronc d’arbre, immuable aux aléas des intempéries et du temps. Mais là, il était plutôt figé dans la glace alors que tout son corps brûlait au contact du corps d’Aurora. Toutes ses pensées, d’ordinaire relativement ordonnées, se mélangèrent au point de perdre toute notion d’espace et de temps. Combien de temps resta-t-elle accrochée innocemment à son cou ? Allait-il finir par s’évanouir, incapable de reprendre son souffle pour inhaler le doux et chaleureux parfum des longs cheveux dorés d’Aurora ? Il en vint même à fermer brièvement les yeux. Malgré sa nervosité, une partie de lui assez lucide encore voulut à tout prix garder gravé cet instant qui ne se reproduirait certainement pas de sitôt.

Finalement, elle brisa son étreinte, un large sourire aux lèvres qui en fit naître un timide sur les lèvres de Darragh qui n’osait toujours pas la regarder droit dans les yeux. Elle le remercia à nouveau, indiquant avec enthousiasme tout ce qu’elle pourrait faire ou offrir en échange de son aide. Le jeune Serdaigle fut pris au dépourvu. En réalité, il ne désirait rien de particulier. Il aurait voulu dire stupidement que sa présence lui suffisait déjà amplement mais il lui aurait fallu faire preuve d’un culot dont il était totalement dépourvu. Sans qu’il n’eût trouvé le temps de trouver quoique ce soit à répondre, elle reprit la parole, indiquant qu’il voulait probablement se remettre à l’abri du vent et terminer quelques devoirs en cours. Mais Darragh ne voulait pas qu’une si belle après-midi s’achève si rapidement. Il avait l’impression que jamais plus, il n’aurait l’occasion de partager un moment comme celui-ci avec Aurora. Il voulut alors rassembler dans son cœur le peu de courage qu’il pouvait avoir, serrant les poings avec détermination, un léger sourire volontaire mais peu assuré aux lèvres.

— Non je n’ai rien de prévu mais si tu as froid nous pouvons rentrer et trouver quelque chose à faire.

Il avait dit cette phrase dans un seul souffle, comme s’il venait de l’inviter à sortir avec lui. Pour lui, c’était tout comme. Cependant, il ne voulait pas passer pour un de ses garçons qui se pensaient les rois du monde après une seule étreinte. Il faisait clairement partie de ces garçons qui n’avaient jamais abordé de filles et qui s’imaginaient être leur promis dès que celles-ci posaient être un œil sur eux. Mais non, il était tout simplement solitaire et rêvassait, comme d’autres, à la jeune Poufsouffle aux yeux et cheveux d’ambre. Il n’avait rien de si spécial, il en était conscient, à part peut-être l’azur de ses yeux. Mais il risquait que son élan de courage, pourtant bien inoffensif et naïf, ne fasse fuir Aurora dans un ricanement amusé. Pourtant, l’air étrangement sérieux, il osait enfin la regarder dans les yeux.
©️ plumyts 2016
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

[Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh  [Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh - Page 2 Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas

[Flashback] L'insoutenable légèreté des cancres - Darragh

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 2 sur 3Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant

Sujets similaires

-
» De l'amertume des faibles - Albus - Flashback
» Retrouvailles [pv Darragh]
» Gratitude - Darragh
» In The Dark // Darragh O'Sadhbh
» Darragh O'Sadhbh // In the land of the blind, the one-eyed man is king

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Domus Paenitentis :: Poudlard :: L'Extérieur :: Le Parc-